La ligne de conduite du chrétien dans la guerre actuelle.

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Dans le volume VI des Etudes des Ecritures, nous avions dit que les disciples de Christ devaient éviter par tous les moyens légitimes de participer à la guerre. Nous avions dit que les enfants de Dieu qui pouvaient être atteints par la conscription devaient s’efforcer de se faire enrôler dans les troupes sani­taires ou dans les troupes administratives afin de ne pas combattre. Nous avions dit aussi que s’il devenait impossible d’éviter d’aller sur le front de bataille il était possible de ne pas violer le commandement «Tu ne tueras point».

Depuis lors, nous nous sommes demandé si ce mode de faire était le meilleur à adopter; nous nous demandons s’il n’y a pas là un compromis avec la conscience. En effet, devenir un membre d’une armée en portant l’uniforme signifie que nous reconnaissons et acceptons les devoirs et obligations du soldat. Une protestation adressée à un officier n’aurait aucun effet quelconque et le public n’en serait pas informé. Dans de telles conditions le chrétien n’est-il pas dans une situation où il ne doit pas rester?

On nous dira peut-être que celui qui refuse de porter l’uni­forme et de faire son service militaire serait fusillé. Nous croyons cependant qu’un chrétien qui expose convenablement sa manière de voir, peut être exempté dans une certaine mesure; mais, si tel n’est pas le cas, y a-t-il plus de déshon­neur à être fusillé en voulant rester fidèle au Prince de la paix et en refusant de lui désobéir qu’à être tué sous la bannière des rois ou gouvernements terrestres, en ayant l’air de sou­tenir leur cause et en se livrant à des compromissions à l’égard des enseignements de notre Roi céleste, en apparence tout au moins? En ce qui nous concerne nous préférons le premier genre de mort au second, car nous aimons mieux mourir pour rester fidèles à notre Roi céleste. Celui qui meurt parce qu’il est resté fidèle aux enseignements du Seigneur accomplit certainement une bien plus grande chose que celui qui meurt dans les tranchées. Nous ignorons quelle influence exercerait sur la paix, sur la justice et sur les choses de Dieu l’exemple de quelques centaines des fidèles du Seigneur qui suivraient les traces de Schadrac, de Méschac et d’Abed-Nego en refusant de se prosterner devant le dieu de la guerre. A l’exemple de ces nobles Hébreux ils pourraient répéter les mêmes paroles «Notre Dieu que nous servons peut nous délivrer.., sinon, sache, ô roi, que nous ne servirons pas tes dieux » c’est Dieu en effet que ses enfants serviront et sui­vront quoi qu’il advienne.

C’est vraiment un noble exemple que celui de ces Hébreux d’autrefois qui furent jetés dans une fournaise ardente, parce qu’ils restèrent fidèles à Dieu et ils furent délivrés. Il est certain aussi que les millions de soldats qui, pendant la guerre actuelle, endurent de terribles privations parce qu’ils restent fidèles aux rois de la terre sont pour nous de merveilleux exemples de fidélité. En contemplant la fidélité des anciens dignitaires juifs qui ne connaissaient Dieu que partiellement, en contemplant aussi celle des soldats terrestres envers leurs rois et gouvernements dans la crise actuelle, les soldats de Christ ne doivent-ils pas se demander quelle doit être leur ligne de conduite, sachant que, par l’engendrement de l’Esprit, ils sont entrés dans la famille de Dieu, sachant qu’ils ont été admis à l’école de Christ, qu’ils sont guidés par le Chef de leur salut, sachant aussi qu’ils possèdent ses très grandes et très précieuses promesses relatives à leur vie éternelle à venir? Quelle attitude adopterons-nous donc à l’égard du Maître et à l’égard de ses enseignements? Pouvons-nous offrir nos vies d’une manière plus excellente qu’en restant fidèles au Roi des rois et Seigneur des seigneurs, à notre Rédempteur et Chef?

Nous n’imposons pas cette ligne de conduite, nous nous bornons à la présenter, a l’envisager. Chaque individu est responsable de sa propre manière d’agir. Nous avons simple­ment voulu dégager notre propre responsabilité envers nombre d’étudiants de la Bible qui nous ont demandé comment le Seigneur envisagerait cette question. Nous avions indiqué précédemment ce que nous pensions être la meilleure manière de voir, nous craignons maintenant d’avoir adopté une atti­tude ayant un sens trop conservatif et préservatif. Nous recommandons toujours, il est vrai, ce qui tend à conserver, à préserver, car nous ne saurions recommander de rechercher les tribulations par plaisir, parce que l’on désire être exposé à des persécutions; nous recommandons il est vrai de ne pas provoquer des agitations ou des situations dangereuses, nous devons chercher à vivre en paix avec tous les hommes, néan­moins lorsque le devoir ou même le péril nous réclame, nous ne devons pas nous y dérober.