LE COMBAT DU CHRETIEN CONTRE L’ORGUEIL

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Les armes avec lesquelles noua combattons ne sont pas charnelles ; mais elles sont puissantes par la vertu de Dieu, pour renverser des forteresses. Nous renversons les raisonnements et toute hauteur qui s’élève contre la connaissance de Dieu, et nous amenons toute pensée captive à l’obéissance de Christ. » — 2 Cor. 10 : 4, 5.

Les soldats de la croix sont différents des sol­dats des armées terrestres et ont aussi des armes différentes. Le combat dans lequel nous nous sommes engagés est déclaré contre l’esprit du monde et contre la chair ; c’est une guerre, d’une part, contre les imperfections charnelles que nous avons héritées de notre premier père par suite de sa dé­sobéissance d’autre part, c’est une guerre contre l’opposition toute naturelle de notre chair au sa­crifice d’elle-même. Le corps charnel lutte instinc­tivement contre le sacrifice de lui-même qui lui est demandé ; il cherche à l’éviter. Nous combattons aussi contre des ennemis spirituels invisibles. Le monde, c’est-à-dire les armées terrestres, combat­tent avec des armes charnelles, des épées, des fu­sils. Le Seigneur nous a aussi préparé une armure complète la cuirasse de la justice, le casque du salut, le bouclier de la foi, l’épée de l’Esprit et, pour chaussures, » le zèle que donne l’Evangile de paix » Toutes ces armes sont des armes défensives, excepté l’épée qui est une arme agressive. — Eph. 6 : 11-18.

Le chrétien doit se servir de » l’épée de l’Esprit » qui est la » Parole de Dieu » pour accomplir le bien, pour s’opposer à Satan et au péché. Selon les Ecritures, nous avons pour mission, non de combattre le monde, mais de faire nos efforts pour être fidèles au Seigneur, pour combattre le péché en nous-mêmes et partout où nous pouvons le faire en toute conscience, de faire tout notre possible pour repousser les assauts de Satan. Faire nos efforts pour assujettir notre être entier à Dieu veut dire beaucoup de sacrifices de notre part et bien des luttes. Dieu nous a donné les plus gran­des et les plus précieuses promesses, la nouvelle créature est fortifiée par ces promesses ; elle se fortifie dans la mesure ou elle en saisit la signification et s’en nourrit.

IL Y A DES PUISSANCES OU FORTERESSES MENTALES QUI DOIVENT ÊTRE RENVERSÉES

L’apôtre Paul montre que les forteresses qui doivent être renversées existent en nous-mêmes. Le péché a pris possession de notre esprit, de notre être mental. L’orgueil, l’égoïsme et différents au­tres péchés sont solidement établis dans le cœur humain depuis de longs siècles, pendant lesquels les penchants mauvais de notre race se sont dé­veloppés. Le mal a creusé des sillons profonds dans notre être tout entier et il y est fermement fixé ; mais, comme le dit l’apôtre Paul : » Que le péché ne règne point dans votre corps mortel » . Détrui­sons les forteresses ; que votre être entier soit soumis à la volonté de Dieu.

Pour expliquer quelles sont ces forteresses et montrer qu’elles existent dans notre être mental. L’apôtre dit : » Nous renversons les raisonnements et toute hauteur qui s’élève » . Nous pouvons avoir différents raisonnements, différentes conceptions ; nous pouvons être assiégés, embarrassés par les fausses doctrines et les superstitions qui nous sont venues des siècles passés. La Parole de Dieu seule peut vraiment renverser ces choses et nous permettre de reconnaître le véritable caractère de Dieu, de comprendre les promesses de gloire que le Seigneur a faites pour l’Eglise actuellement et pour le monde dans l’âge futur. La Parole de Dieu seule peut renverser les raisonnements, l’i­gnorance, la superstition, l’orgueil, les ambitions qui n’ont rien de saint, les spéculations futiles de l’esprit, toutes les pensées qui nous égarent, en­travent l’œuvre de la grâce dans notre cœur et dans notre esprit. Les raisonnements, les concep­tions de l’esprit non régénéré s’élèvent contre la connaissance véritable de Dieu, de l’Esprit de Dieu, des choses d’en haut, comme l’apôtre les nomme.

 » N’aspirez pas à ce qui est élevé » . L’apôtre ne veut pas dire par ces termes que nous ne devons pas aspirer aux choses spirituelles, aux choses d’en haut, car ailleurs il nous dit : » Affectionnez-­vous aux choses d’en haut et non à celles qui sont sur la terre, (Col. 3 : 2). Cela signifie donc qu’il faut s’affectionner aux choses les plus hau­tes. Les choses élevées du monde sont toutes dif­férentes des choses d’en haut ; elles s’élèvent contre les choses qui sont véritablement élevées, qui sont de Dieu. Les enfants de Dieu doivent être hum­bles, ils ne doivent pas avoir l’esprit hautain ; ils ne doivent pas se laisser détourner par les vains honneurs, par les projets ou les ambitions terres­tres. Le disciple de Christ ne doit pas avoir le désir de posséder une place en vue parmi les hom­mes, il ne doit pas désirer briller en société, il ne doit pas aspirer aux richesses ni à l’autorité, ni à obtenir l’estime des hommes ; le chrétien doit veiller pour ne pas tomber dans ces tentations-là.

Les personnes qui s occupent des maladies men­tales reconnaissent que les raisonnements, l’imagi­nation font beaucoup de mal.

52 Juillet 1916                                                                            

Si l’on visite un asile d’aliénés, l’on trouvera des malades qui se croient rois ou reines, d’autres qui s’imaginent être des milliardaires et veulent faire des chèques pour des millions. Chez ces gens-là, la bonne opinion de soi-même a été trop grande ; le Seigneur seul sait jusqu’à quel point l’individu a été responsable en développant ces tendances ; il est certain que cha­cun a une plus ou moins grande responsabilité dans ce domaine-là. Si l’individu se laisse domi­ner par son imagination et par le désir d’être grand, il n’est plus le maître de lui-même.

L’ORGUEIL CONDUIT AU D’ESEQUILIBRE MENTAL

Les chrétiens doivent se garder des mêmes pé­chés que les autres humains ; lorsqu’ils sont en­trés dans l’Eglise de Christ, ils peuvent avoir l’ambition de devenir de grands personnages, de faire de grandes choses, de découvrir une doc­trine importante et de la faire connaître, de trou­ver une nouvelle interprétation des Ecritures et de nouveaux types. Tous ces désirs sont des hau­teurs qui s’élèvent, selon les paroles de notre texte. Notre Seigneur donna un avertissement à cet é­gard, disant que nous ne devons pas nous asseoir au haut de la table lorsque nous sommes invités à un banquet, mais que nous devons prendre une des dernières places ; peut-être alors nous fera-t-­on monter plus haut. Désirer les choses élevées et les rechercher, c’est avoir des » forteresses » d’or­gueil et de vaines ambitions, des imaginations, des aspirations aux honneurs et à l’élévation si l’on entretient ces pensées, on finit par croire que l’un est grand, digne qu’on prenne garde à nous, qu’on nous remarque particulièrement. Le déséquilibre mental s’est produit. Quoi qu’il en soit, nous som­mes tous insignifiants, nous avons peu d’impor­tance pour exécuter les plans de Dieu.

Le Seigneur aurait pu accomplir son oeuvre grandiose sans nous, sans notre coopération : il aurait probablement pu l’exécuter plus aisément sans nous, mais dans sa grâce, il nous permet de prendre part à son oeuvre pour notre bien person­nel et afin que nous en recevions des bénédictions. Il agit avec nous comme avec des enfants et il fait notre éducation. Nous ayant engendrés de son saint Esprit, il nous aide à vaincre nos fai­blesses ; si nous sommes vainqueurs sur ces fai­blesses, il nous récompense. Dieu nous exerce et nous discipline pour nous rendre aptes à accom­plir l’œuvre noble et grandiose qu’il réserve pour nous dans l’avenir. Le combat que nous livrons contre notre amour-propre, contre notre désir de faire de grandes choses, des choses importantes, selon l’idéal de ce » présent monde mauvais » , ce combat fait partie de nos exercices de soldats du Roi des rois.

 » NOUS AMENONS TOUTE PENSÉE CAPTIVE’

Les paroles suivantes de notre texte : » nous ren­versons les raisonnements » (ceux qui ne sont pas saints et dont nous ne retirons aucun profit) et la phrase qui suit, » nous amenons toute pensée cap­tive à l’obéissance de Christ » ont quelque rap­port entre elles. Si nous accomplissons un acte, nous y avons premièrement pensé. Nous disons quelquefois que nous avons agi avant d’avoir pensé ; cela veut dire que nous avons agi sans avoir pensé sérieusement à la chose. Nous ne de­vrions permettre à aucune pensée qui ne soit pas en pleine harmonie avec la Parole de Dieu de demeurer dans notre esprit. Christ obéit au Père céleste en toutes choses et il dit, : » Mon Père,… non pas ce que je veux, mais ce que tu veux » ; de même, chacun de nous doit amener toute pensée captive à l’obéissance de Christ. Notre Rédemp­teur doit nous servir d’exemple.

Tous les membres du Corps de Christ doivent avoir les sentiments qui étaient en Jésus-Christ ils doivent être animés du même esprit que notre Maître. » Humiliez-vous donc sous la puissante main de Dieu : afin qu’il vous élève au temps con­venable » (1 Pier. 5 : 6). Personne ne peut suivre le Seigneur en toutes choses sans avoir une grande portion de l’esprit d’humilité, sans amener ses pensées captives à l’obéissance du Seigneur. Ce n’est certes pas le moment de nous élever et de chercher à briller ; mais nous devons » annoncer les vertus de celui qui nous a appelés des ténèbres à son admirable lumière » (1 Pierre 2 : 9), qui nous a fait entendre l’appel céleste, non pas dans notre intérêt personnel seulement, mais pour sa propre gloire et pour la bénédiction de tous les humains. La gloire de Dieu doit toujours nous intéresser en tout premier lieu. Nous devons être des serviteurs du Seigneur capables par sa grâce, non pas par nos propres forces. Si nous voulons être élevés plus tard, nous devons être humbles, nous devons consentir avec joie à être les servi­teurs de tous actuellement. Nous devons être heu­reux de servir, non seulement quand il y a de l’honneur à le faire, mais aussi lorsque notre ser­vice n’est remarqué ni connu de personne.

Dieu a disposé les choses de telle façon que nous puissions apprendre certaines leçons de maîtrise de soi-même et que nous soyons conduits à obéir à Dieu en toutes choses volontairement ; ayant la perspective d’être un jour les représentants de Dieu, nous pourrons alors faire exécuter ses or­dres destinés aux humains. Personne n’est qua­lifié pour commander les autres hommes, s’il n’a pas lui-même appris à obéir, c’est là un principe universellement reconnu. Notre Seigneur Jésus apprit l’obéissance au prix de grandes souffran­ces ; il se soumit toujours promptement et com­plètement à Dieu. Cet esprit que Christ possédait doit se manifester et se développer en nous, afin que nous soyons ainsi prêts à accomplir l’œuvre du Christ, c’est-à-dire l’œuvre de l’âge millénaire.

Au fur et à mesure que nous recevons la vérité et que nous nous l’assimilons, nous acquérons l’es­prit de sagesse ou de sobre bon sens, mais non pas une sagesse, un équilibre cérébral parfaits : cependant, si la vérité est reçue comme elle doit l’être, elle nous rend humbles, dociles, attentifs, sérieux ; elle nous conduit à écouter avec attention les enseignements de notre Guide céleste : elle nous donne un jugement et un discernement bien meilleurs que ceux que nous possédions aupara­vant. Nous ferons des progrès dans cette voie-là au fur et à mesure que nous avancerons dans le bon chemin et que nous deviendrons des soldats bien disciplinés de l’armée du Seigneur. Si, au contraire, la vérité n’est pas reçue dans l’esprit de la vérité, dans l’amour, elle n’apportera aucun avantage, mais il est possible qu’elle engendre un esprit d’orgueil, de vanité.

Cet orgueil-là semble conduire tout particu­lièrement à la folie. Nombre de pensionnaires des asiles d’aliénés ont une trop haute estime d’eux-mêmes, ils ont d’eux-mêmes une opinion plus haute qu’ils ne doivent. Leur esprit est grande­ment déséquilibré à cet égard. Nous ne devons pas négliger de nous approcher très souvent du Seigneur : le contact avec Dieu produit toujours l’humilité ; ni donc nous nous approchons de Dieu nous comprendrons bien notre propre indignité et notre petitesse devant le Seigneur.

NOUS SOMMES EN TOUTE SÉCURITÉ AUPRÉS DE CHRIST

Satan met toute son attention pour prendre au piège les enfants de Dieu dans ce » jour mauvais » . Pour faire comprendre la chose, nous allons donner une illustration que nous avons déjà présentée et qui montre bien où est le danger pour nous et où nous sommes en sécurité. Représentons-nous Christ au centre d’un vaste cercle où il y a beaucoup de place et où l’on peut s’approcher du Seigneur à différents degrés : la ligne extérieure de ce cercle représenterait l’extrême limite où peut aller Dieu dans le soin qu’il prodigue à ses enfants. L’individu qui s’approcherait le plus de la ligne extérieure de ce cercle serait le plus eu danger. Plus nous vivons près du centre de ce grand espace où est notre Seigneur Jésus, plus nous sommes en sécurité : dans la mesure où nous nous en éloignons, où nous nous égarons loin de Jésus, nous nous approchons du danger et nous sommes sujets à subir les mauvaises influences du dehors, Si nous dépassions la limite extérieure, notre cas serait sans espoir.

Le Seigneur a, d’une certaine manière, placé une barrière pour protéger les humains contre le danger : cette barrière est, dans une grande mesure, la volonté de l’homme. Ceux qui ont abandonné leur volonté, leur esprit, entre les mains du Seigneur, pour faire la volonté de Dieu sont tout spécialement exposés aux attaques subtiles et dangereuses de Satan qui cherche a tromper et à prendre au piège surtout les enfants de Dieu sincères ; il cherche à les faire rentrer dans l’es­clavage du péché : ceux qui se laissent prendre par l’influence du malin sont conduits dans l’er­reur graduellement.

Nous sommes tous nés avec un esprit quelque peu anormal, quelque peu déséquilibré. Il est inu­tile de discuter du degré de déséquilibre mental des humains. Les armes que le Seigneur nous donne ne consistent pas simplement dans la con­naissance pure des Ecritures et dans l’art de les citer : ces armes ne consistent pas non plus dans le fait de posséder des capacités, des aptitudes pour discuter ou faire de la controverse, quoique ces aptitudes soient bonnes si elles sont mises à leur place. Dieu désire que nous avons dans le cœur les sentiments qui étaient en Jésus : le Sei­gneur ne regarde pas à l’étendue de nos connais­sances, car il pourrait faire entrer dans notre cerveau beaucoup de connaissance en quelques minutes, s’il le voulait. Le Seigneur regarde au contraire jusqu’à quel point nous sommes pa­tients, humbles, soumis à sa volonté. Ayons une mesure toujours plus grande de l’Esprit de Dieu, de l’esprit de sagesse, de sobre bon sens et un dé­sir toujours plus profond de nous aider les uns les autres.

 » Le Seigneur jugera son peuple » (Héb. 10 : 30). Si ses enfants se trouvent dans les difficultés, parce qu’ils n’ont pas veillé attentivement, le Sei­gneur les fera passer par des expériences qui leur seront profitables, s’ils les acceptent de la bonne manière. Souvenons-nous des paroles de l’apôtre Paul : » Si nous nous jugions nous-mêmes, nous ne serions pas jugés » par le Seigneur (1 Cor. 11 31). Selon ces paroles, si nous négligeons de nous juger nous-mêmes, Dieu doit nécessairement le faire pour nous : alors, Il nous châtie pour nous corriger, afin que nous puissions obtenir la ré­compense céleste et les faveurs accordées aux nouvelles créatures en Christ qui restent humbles et fidèles jusqu’à la mort. Si nous continuons, à marcher dans l’humilité, sans rechercher les hon­neurs et l’élévation terrestres, si dociles et pa­tients, nous attendons le temps favorable du Sei­gneur en toutes choses, nous serons sûrement éle­vés un jour, nous aurons une place avec notre Sauveur sur son trône et nous partagerons sa gloire pendant l’éternité.