LA FOI EST PROUVEE PAR LES OEUVRES

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 » Je te montrerai ma foi par mes oeuvres. » — Jac. 218.

La foi est une conviction mentale relativement à certaines choses qui ne sont pas positivement prouvées à nos sens, mais que nous croyons, étant convaincus qu’elles viennent d’une source sure. Une autre qualité apparente, d’une essence analo­gue à celle de la foi, est la » crédulité » , mais, tandis que cette dernière croit aveuglément, la foi, au contraire, s’informe et questionne, car elle veut se baser sur des preuves évidentes et sages pour croire. Il y a les gens qui sont remplis de préjugés et paraissent croire toutes choses sans user d’un raisonnement sensé ; quelquefois, ces gens-là passent pour avoir une grande foi, tandis qu’ils n’ont en réalité qu’une grande » crédulité » . La foi qui entraîne avec elle des responsabilités, est celle que le chrétien est appelé à exercer ; Sa foi se repose sur Dieu ; s’il doute de l’existence de Dieu, du caractère de Dieu, il n’est préparé en aucun sens pour recevoir le message que le Père envoie au temps actuel.

Après avoir saisi un reflet du caractère sublime de Dieu par le livre de la nature, si nous prenons           la Bible, nous ne manquons pas, avant de croire, d’avoir foi en ses paroles, de nous informer quels

56 Juillet 1916                                                                            

en sont les auteurs, quel caractère ils possédaient, qui ils étaient, qui ils prétendaient être, quelles preuves on a de leur sincérité, de nous informer si ces preuves, s’accordent entre elles. En d’autres termes, la foi n’accepte pas des principes ou des décisions sans faire des recherches, sans avoir reconnu qu’elle a une base raisonnable pour exis­ter. Si notre foi a une base solide, nous posséderons la connaissance ; foi n’est pas connaissance, il est vrai, mais la foi exige pourtant une basse assez solide pour s’édifier.

LA FOI EST DIFFERENTE DE LA CRÉDULiTÉ

Avec la Bible ouverte, le chrétien a devant lui un champ de travail pour édifier sa foi sur une connaissance véritable, une connaissance de cer­taines choses qu’il ne perçoit pas par les yeux de la chair, mais qu’il peut vérifier et éprouver con­tinuellement. Si le chrétien est satisfait de ce qui lui a été expliqué, il lui est nécessaire d’autre part de manifester sa foi et de prouver que les choses qu’il a apprises sont bonnes. Ses facultés mentales étant en activité, il comprendra que chaque partie et chaque phase des plans divins s’adaptent exac­tement aux autres. La foi du chrétien devient ainsi plus grande, plus profonde, plus forte ; à un certain moment elle devient une conviction si forte qu’elle peut rendre capable celui qui la possède de donner sa vie sur le bûcher, étant résolu à prouver Sa foi dans les promesses divines et dans ce qu’il croit être la vérité. Le chrétien accepte les pro­messes de Dieu comme quelque chose de réel, quel­que chose qu’il connaît ; ce n’est plus pour lui quelque chose de vague, de peu satisfaisant.

La crédulité, d’autre part, est un préjugé. Les païens sont crédules, car ils sont aveuglés par des opinions fausses. Nombre de chrétiens semblent obsédés par le même esprit de crédulité et parais­sent le considérer comme de la foi. N’oublions pas que deux grandes puissances sont à l’œuvre actuel­lement, celle de Dieu et celle de Satan, que la puis­sance du mal a eu main forte sur la terre pendant six mille ans. Dieu a laissé Satan exercer un grand pouvoir dans le monde, mais c’est un pouvoir sé­duisant, trompeur. Nous attribuons, à l’esprit trompeur de Satan, une bonne partie de la supers­tition qui est ancrée si fermement dans l’esprit des humains.

Par exemple, il fut un temps où nous pensions avoir une grande foi en croyant à l’existence de trois dieux en un seul et en un Dieu en trois personnes. Pour justifier notre point de vue, nous di­sions qu’on ne peut pas raisonner là-dessus, que c’est une théorie qu’il faut accepter par la foi. Si quelqu’un a dit qu’il existe trois dieux en un seul et un Dieu en trois personnes, il n’y a là aucun fondement pour la foi ; ainsi, si nous croyons à la trinité, ce n’est pas de la foi, mais de la crédulité. IL en est de même pour plusieurs autres choses. Nous pensons qu’un grand nombre de personnes, dans le passé, ont cru de cette manière ; elles doi­vent vraiment avoir avalé beaucoup de choses sans les avoir mastiquées mentalement, si l’on peut s’exprimer ainsi, et les gens agissent de même au­jourd’hui.

Nous pensons à nos amis de la science chré­tienne : beaucoup d’entre eux sont nobles et méri­tent l’estime générale, mais, selon notre jugement, ils ont certaines doctrines que l’on ne peut accep­ter par la foi, mais par la crédulité. Ils possèdent des théories relatives au péché et relatives aussi à l’erreur. Ces théories semblent s’adapter avec certaines expériences de la vie, c’est pourquoi ils les ont acceptées comme base pour ce qu’ils appellent la foi et ces amis paraissent avoir accepté ces théories sans avoir mis en activité leurs facul­tés mentales. La guérison par la foi semble leur servir de base pour édifier leur doctrine ; ils ne voient pas que Satan a le pouvoir de conduire dans l’erreur et nous craignons que nombre d’en­tre eux, n’aient été conduits dans les tromperies, les fraudes de Satan. Nous voyons les mêmes cho­ses chez nos chers amis les mormons ils possèdent comme les précédents, des théories et guérissent par la foi d’autres amis sont dans le même cas. L’ennemi les conduit dans un mauvais chemin et leur cache l’appel de l’âge actuel ; il les mène à côté du droit chemin, ils ne recevront donc pas les meilleures bénédictions destinées aux fidèles seuls qui marchent sur les traces de Jésus.

L’APOTRE COMBAT DE FAUSSES CONCEPTIONS DANS L’ÉGLISE PRIMITIVE

L’apôtre Jacques dit dans notre texte : » Je te montrerai ma foi par mes oeuvres » . Il y a là une vérité qu’il a fait ressortir. Une théorie prédominait aux jours des apôtres, c’est celle qui admet­tait la foi comme seule valable aux yeux de Dieu, les oeuvres n’ayant pas de valeur, l’apôtre combat cette doctrine. La foi est une bonne chose, mais vous devez y joindre les oeuvres ! Il dit : Tu me montres ta foi sans oeuvres, mais je préfère te montrer ma foi par mes oeuvres. Quelques ensei­gnements de Paul avaient été faussés et étaient répandus parmi les chrétiens en ce temps-là. Paul avait dit que personne ne peut être justifié par les oeuvres de la loi. Les Juifs, qui possédaient la loi, n’avaient pas été capables de l’observer ; Paul, pas plus qu’un autre humain, n’était capable d’ob­server la loi au point d’être justifié aux yeux de Dieu. Le seul moyen d’obtenir cette justification est de croire, d’avoir la foi en notre Seigneur Jé­sus-Christ ; on ne l’obtient pas par la loi qui exige les oeuvres.

Nous ne devons pas croire que les enseigne­ments de Jacques sont opposés aux paroles de Paul sur le même sujet ; il réfute plutôt de fausses déductions tirées des enseignements de Paul. On disait, par exemple, que les oeuvres n’avaient pas d’importance, qu’il suffisait d’avoir une grande foi. Dieu, pensait-on, n’attachait aucune impor­tance aux oeuvres ; on pensait pouvoir se livrer aux oeuvres de la chair tout en ayant beaucoup de foi en Dieu ; cela suffisait, croyait-on. Jacques démontre que ceci est faux ; il faut avoir la foi en Dieu et en Christ ainsi qu’au pardon des péchés, mais il faut qu’il y ait aussi des oeuvres avec cela. Aussi sûrement que nous avons de la foi, elle se manifestera d’une manière ou d’une autre et si ces oeuvres-là ne sont pas bonnes, elles seront mau­vaises ou indifférentes. Un bon arbre produira de bons fruits ; d’une source pure jaillira de l’eau pure, tels sont les arguments de l’apôtre.

Nous sommes certainement d’accord avec l’apô­tre et nous nous efforçons tous de produire des oeuvres. Le monde ne peut apprécier notre foi, car il ne peut lire dans les cœurs ; Dieu, par contre, l’estime. Abraham était le père des croyants, Dieu l’aima et le considéra comme un ami ; Abraham fut appelé l’ami de Dieu, mais, dit aussi l’apôtre, Dieu exigea de lui qu’il montrât sa foi par cer­taines oeuvres ; il dut accomplir certaines oeuvres pour prouver sa loi. Dieu veut aussi nous mettre à l’épreuve par nos oeuvres, afin de juger de la soli­dité de notre foi.

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