LE DANGER DE TOMBER DANS L’ORGUEIL SPIRITUEL

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L’orgueil sous toutes ses formes est un défaut dange­reux pour tout le monde. Même le monde reconnaît par­faitement la véracité du proverbe suivant » L’orgueil va devant la ruine, et l’esprit hautain devant la chute. » Assurément, très peu de personnes possèdent une chose dont elles puissent vraiment s’enorgueillir. Les gens qui lèvent la tête, qui sont orgueilleux et ont l’esprit hautain, qui pensent avoir été créés d’une » poussière de la terre » d’une essence spéciale n’ont, en réalité, rien qui justifie leur fierté ; ils n’ont pas d’ancêtres illustres, pas même dans les générations qui les ont précédés immédiatement.

Le monde apprend maintenant qu’il n’est pas sage de s’enorgueillir de ses richesses, sinon quelqu’un pour­rait s’informer par quel moyen les biens que l’on pos­sède, ont été amassés, s’ils ont été obtenus honnêtement et qui les a gagnés. Etre fier de son savoir n’est pas une bonne chose non plus, car, si quelqu’un est ins­truit, c’est tout simplement parce qu’il a appris, par des écrits, ce que d’autres personnes ont trouvé par leurs recherches. Aujourd’hui surtout, ceux qui sont instruits devraient être humbles, car les dernières décou­vertes pourraient prouver l’inexactitude des choses qu’ils croient connaître et qui font leur orgueil. Des ouvrages scientifiques, écrits il y a une quinzaine d’an­nées, ne sont plus admis aujourd’hui, parce qu’ils ne tiendraient pas debout à la lumière des connaissances actuelles. S’il était juste de s’enorgueillir de ses connais­sances, il faudrait en tous cas se tenir au courant des dernières découvertes.

Si quelqu’un était fier de sa beauté physique ou de la perfection des membres de son corps, il serait a peine excusable, car la beauté et la forme du corps sont un héritage, et les parents plutôt que les enfants auraient quelque raison d’être fiers. Etre fier de ses vêtements ou de ses parures, est aussi une folie. Celui qui a fabriqué les ornements, aurait, à la rigueur quelque raison d’être fier de son travail : quant à celui qui les porte, il n’en a pas le droit, car il s’est tout simple­ment approprié les fruits du talent et du travail des autres.

L’ORGUEIL SPIRITUEL EST LE PLUS DANGEREUX

Voici quelques avertissements à ce sujet. L’orgueil spirituel se manifeste chez des personnes appartenant à deux classes distinctes. 1° les chrétiens de nom et 2° les vrais chrétiens.

L’orgueil spirituel des membres de l’église nominale ne se rencontre pas seulement chez des hypocrites. Cer­taines personnes aiment la forme et les cérémonies, les chants sacrés et les sermons et elles savent au moins une chose, c’est qu’elles sont d’aussi bonnes chrétiennes que les autres membres de la congrégation. N’as­sistent-elles pas régulièrement aux réunions ? N’appor­tent-elles pas régulièrement leurs souscriptions, non seulement pour contribuer aux dépenses de la maison où elles viennent rendre un culte à Dieu, mais aussi pour aider de bonnes oeuvres ? Ne donnent-elles pas chaque fois qu’on leur demande ?

Certains membres de l’église prennent un plaisir orgueilleux à se joindre au groupe le plus en vue qui se rend au temple ; ils ne manqueraient aucun service religieux, même s’ils ont eu de nombreuses occupa­tions pendant la semaine. Les orgueilleux, spirituelle­ment parlant, préfèrent ordinairement les temples fré­quentés par l’aristocratie et les gens de la bonne société ; à la fin du culte, ils sont satisfaits d’eux-mêmes. N’ont-ils pas adoré Dieu ? Chacun ne devrait-il pas faire de même ? Tout le monde, pensent-ils, n’en a pas fait autant ! Ces gens sont fiers de leur supériorité spiri­tuelle, lorsqu’ils se comparent avec ceux qui n’assistent à aucun service religieux.

Les gens orgueilleux spirituellement ne suivent pas les services religieux pour recevoir des enseignements ; ils ne sont pas en état d’en recevoir, même si l’on prê­che sur un sujet réellement instructif, car ils ne sont pas engendrés de l’esprit ; ils n’ont pas vraiment faim et soif de la justice et de la vérité. En allant au temple, ils remplissent un devoir et satisfont certains sentiments de leur cœur ; ils ont fait pénitence, si l’on peut s’exprimer ainsi ; ils espèrent que, d’une manière quelconque, un jour ce devoir leur procurera un avan­tage : peut-être leur épargnera-t-il certaines souffran­ces du purgatoire, peut-être même ce devoir leur permettra-t-il d’être acceptés dans le ciel ! Pourquoi Dieu ne leur serait-il pas reconnaissant d’avoir renoncé à eux-mêmes, d’avoir employé quelques-uns de leurs moments précieux pour l’adorer.

Même s’ils ne veulent pas en convenir, ils pensent néanmoins que Dieu serait injuste, s’Il passait sur ces choses sans y faire attention, sans les récompenser généreusement. Ils sont orgueilleux spirituellement, satisfaits d’eux-mêmes et, aussi longtemps qu’ils sont dans cette attitude, ils ne risquent certes pas de rece­voir la moindre parcelle de la vérité. Nous pensons bien que le puissant adversaire, Satan, ne les tentera pas d une manière spéciale, car ils sont déjà sous son influence ; ne fut-il pas le premier qui manifesta de l’orgueil, disant en son cœur » J’élèverai mon trône au-dessus des étoiles de Dieu (je m’élèverai au-dessus des autres créatures…) je serai semblable au Très-Haut ? La plus grande faute de Satan fut évidemment l’orgueil spirituel, et c’est ce qui le conduisit à sa ruine.

84 Novembre 1916                                                                    

Certaines personnes qui affichent de ne croire ni en Dieu, ni en Jésus-Christ, ni à la Bible, ont aussi une sorte d’orgueil spirituel. Elles sont fières d’avoir une conduite pure, d’avoir une vie honorable et correcte, de ne jamais boire plus que de raison, de ne jamais com­mettre un acte qui soit immoral, ou vraiment mauvais. Dans leur orgueil et leur fierté, elles estiment valoir autant que n’importe quel membre de l’église, bien qu’elles n’aillent pas du tout au culte. Elles pensent ainsi être meilleures que les membres de l’église ; elles unissent la modestie de ce qu’elles disent avec l’orgueil de ce qu’elles ne disent pas pour mieux influencer ceux qui les écoutent.

Ces gens-là sont très fiers en outre de pratiquer certaines oeuvres de charité et d’observer les lois. Quelle est la personne qui ne désire pas observer les lois, qui n’aurait pas honte de les violer aux yeux d’autrui, surtout en songeant que les lois sont établies non pour les justes, mais pour les méchants ?

L’ORGUEIL SPIRITUEL EXISTE AUSSI DANS LA VERITABLE EGLISE

Maintenant, nous arrivons à une chose sérieuse entre toutes. L’orgueil, qui est simplement une folie, une bêtise, ou une demi-hypocrisie chez les gens du monde et chez les chrétiens de nom, est un défaut sérieux s’il envahit le cœur et la vie d’un enfant de Dieu. Pourquoi y a-t-il une différence entre les uns et les autres ? Pourquoi l’orgueil spirituel est-il un défaut si dangereux chez les fidèles enfants de Dieu, tandis qu’il n’a que peu d’importance chez les gens du monde ? Il y a une différence, parce que les saints du Seigneur sont ses représentants spéciaux dans le monde et qu’ils doivent devenir semblables au Fils bien-aimé de Dieu, s’ils veulent un jour parvenir à la gloire, à l’honneur et à l’immortalité auxquels le Seigneur les a invités.

Ces fidèles se consacrèrent entièrement à Dieu et furent justifiés de leurs péchés par les mérites du sacri­fice de Christ qui leurs furent attribués ; ils furent introduits dans la famille de Dieu et engendrés du saint esprit ; ce fut alors un grand changement pour eux. Les anciennes choses furent passées, toutes choses devinrent nouvelles. Ces personnes-là, celles-là seu­les, sont à l’épreuve pendant l’âge évangélique et elles recevront la vie éternelle ou iront à la mort éternelle. L’orgueil spirituel est probablement le péché le plus dangereux, une des tentations et des séductions les plus fortes. Dans la mesure où l’orgueil spirituel prend place dans un cœur, l’esprit du Seigneur s’en éloigne et la spiritualité de l’individu s’éteint. Si l’on ne par­vient pas à enrayer cette maladie spirituelle, elle con­duira assurément à la seconde mort, car » Dieu résiste aux orgueilleux, mais il fait grâce aux humbles » . Jac. 4 6.

L’apôtre Pierre pensait certainement au danger dans lequel se trouvait l’Eglise de tomber dans l’orgueil spirituel, lorsqu’il écrivit » Humiliez-vous donc sous la puissante main de Dieu, afin qu’il vous élève au temps convenable » . » Quiconque s’élèvera sera abaissé, et quiconque s’abaissera sera élevé » . dit le Maître.

UN SYMPTOME DE CETTE MALADIE DE L’AME

Comment peut-on reconnaître l’orgueil spirituel ? Ceux qui sont remplis d’orgueil spirituel s’en aperçoi­vent ou le reconnaissent rarement, ce qui est une chose des plus tristes à constater ; ils ont quelquefois une apparence de piété qui trompe leurs semblables, qui les trompe aussi eux-mêmes, qui les empêche de voir l’or­gueil spirituel agissant en eux. D’autres personnes peu­vent voir ce défaut plus facilement qu’eux-mêmes.

Lorsque vous constatez que votre participation assi­due aux réunions, votre lecture journalière de quelques pages des » Etudes des Ecritures » , vos distributions de traités, l’activité que vous déployez en prêtant ou en faisant circuler des volumes, lorsque vous constatez que toutes ces choses vous rendent orgueilleux, alors, prenez garde ! Cette disposition est une indication que vous êtes en danger de tomber dans l’orgueil spirituel à la première occasion. Cette activité, ces oeuvres sont toutes louables, toutes convenables. Vous trouvez peut-être aussi une certaine satisfaction personnelle à lais­ser de côté le journal quotidien, un roman, la lecture de choses insignifiantes ou une correspondance futile, pour accomplir des actes raisonnables, utiles et qui sont selon la volonté divine ; mais, si vous avez des dispositions à vous enorgueillir de ce que vous faites, vous devriez scruter vos pensées et voir quels sont les mobiles qui vous poussent à prendre une certaine acti­vité dans le service du Seigneur.

Il est certainement utile de rendre un hon témoi­gnage par toute notre activité dans le but d’encourager les frères ou pour prouver notre amour pour le Seigneur que nous avons le désir de servir. Nous devons prendre garde de ne pas avoir un esprit orgueilleux, des dispo­sitions à nous enorgueillir de ce que nous faisons, ou de ce que nous sommes au service du Seigneur. Nous n’avons aucune raison de nous enorgueillir. Si nous donnons tout notre bien pour nourrir les pauvres spi­rituellement, tout notre temps pour répandre la vérité et toute notre énergie afin que le nom du Seigneur soit glorifié, nous devrions savoir que ce n’est pas véritable­ment le Seigneur qui a profité de ces choses, mais nous, car, nous avons trouvé là une occasion de montrer à Dieu, un peu de notre dévouement, un peu de la recon­naissance dont notre cœur est rempli, en pensant aux nombreuses bénédictions déjà reçues de sa main, sa­chant aussi que Dieu nous accordera encore des faveurs plus merveilleuses si nous sommes fidèles, car Il nous les a promises. Que le Seigneur nous donne de recon­naître les moindres sentiments d’orgueil qui pour­raient naître dans notre cœur !

D’AUTRES SYMPTOMES DE CETTE MALADIE DE L’AME

Une autre forme de cette maladie, c’est-à-dire de l’orgueil, est l’esprit de critique à outrance. Si, dans une réunion de témoignages ou dans une réunion d’étude béréennes, un frère pense qu’il n’y a eu aucun bon témoignage à l’exception du sien, aucune réponse logique excepté la sienne, s’il pense qu’aucun ancien ne sait diriger convenablement une réunion, il possède en lui les symptômes dangereux de l’orgueil spirituel.

Toutes ces choses pourraient se produire, mais elles ne se présenteront pas nécessairement en tout temps. Nous devrions bien faire attention, nous devrions, être instruits de toutes ces choses, afin de reconnaître de suite certains enseignements qui ne sont pas conformes aux Ecritures, certains cas ou le manque de jugement d’un homme l’empêche de servir Dieu avec fruit. Si nous voyons que les intérêts véritables de l’assemblée sont négligés, si, après avoir attendu un certain temps avec patience, nous voyons que les choses ne changent pas,il serait bon d’attirer l’attention de l’église ou de l’ancien, sur la faute commise, mais de le faire avec un esprit calme et en toute humilité, de la manière la plus efficace et la moins apparente. » Ne faites rien par esprit de parti ou par vaine gloire » , mais faites tout pour la gloire de Dieu.

La encore, nous devons prendre garde et ne pas penser que tout ce qui s’harmonise avec nos idées est à la gloire de Dieu, tandis que tout ce qui n’est pas conforme à notre manière de voir déplaît à Dieu. L’apô­tre a dit avec à propos » Prenez garde de vous conduire avec circonspection, non comme des insensés » (Eph. 5 15). Comprenons-nous bien ce que veut dire agir avec circonspection ? C’est agir avec prudence, en scrutant toutes nos pensées, en cherchant à reconnaître tous les mobiles qui nous font agir, quels sont nos intentions et nos sentiments.

85 Novembre 1916                                                                    

‘QU’IL N’Y AIT PAS PARMI VOUS UN GRAND NOMBRE DE PERSONNES QUI SE METTENT A ENSEIGNER,

L’apôtre Jacques dit avec beaucoup d’à propos » Mes frères, qu’il n’y ait pas parmi vous un grand nombre de personnes qui se mettent à enseigner, car vous savez que nous serons jugés plus sévèrement » (Jacq. 3 1). Il y a, comme nous l’avons dit, beaucoup d’enfants de Dieu qui sont tentés de devenir orgueil­leux spirituellement, mais le plus grand danger, dans ce domaine-là, semble entourer ceux qui dispensent la vérité sous une forme ou sous une autre.

C’est certainement un privilège spécial de procla­mer le message de la grâce de Dieu à tous ceux qui ont des oreilles pour entendre. Nous sommes reconnais­sants de ce que ce privilège n’est pas accordé seulement aux ecclésiastiques, comme on le croyait autrefois ; nous sommes heureux de ce que, selon les enseigne­ments du Seigneur, tous ceux qui se sont consacrés à Dieu et qui ont été engendrés du saint esprit, sont oints pour prêcher de bonnes nouvelles aux humbles et pour guérir ceux qui ont le cœur brisé (Es .61 1). Nous sommes heureux d’avoir ce privilège et de pouvoir l’utiliser, même dans nos conversations privées avec nos voisins et nos amis. Quel merveilleux privilège, en effet, d’être les ambassadeurs de Dieu, d’annoncer, en son nom, l’établissement prochain de son Royaume, de faire connaître les magnifiques choses que Dieu a pré­parées pour tous les humains, par la mort de Jésus, d’annoncer l’ère nouvelle grandiose, de dire comment ceux qui seront rois et sacrificateurs dans le Royaume de Christ, sont appelés actuellement à sortir du monde, comment ils sont engendrés pour une autre nature et comment ils se préparent pour l’œuvre future qui leur sera confiée.

Ce message ou cette bonne nouvelle, quoique très ancienne, est nouvelle et merveilleuse, si elle est bien enseignée ou proclamée ; elle est si belle qu’elle rem­plit d’étonnement les cœurs honnêtes ; ces derniers se demandent comment certaines personnes, même sans instruction, peuvent comprendre ces belles choses et les enseigner avec tant de clarté ; ils ne peuvent cacher leur surprise et leurs paroles sont un danger, pour celui qui annonce la bonne nouvelle, il risque de prendre la maladie de l’orgueil spirituel. A ce moment-là l’es­prit est vacillant, il commence à s’enorgueillir de con­naître les choses profondes de Dieu, tandis que la plus grande partie des humains n’en ont pas la moindre connaissance et que, même bon nombre de ministres de la Parole de Dieu les plus capables, les ignorent.

Si vous tombez malades de l’orgueil spirituel, vous sentirez une nouvelle force entrer en vous, vous com­mencerez à vous sentir plus importants, dignes d’être honorés, vous penserez qu’après tout, vous êtes des per­sonnages importants, le ton de votre voix le prouvera et vos auditeurs s’en apercevront parfaitement. Ceux qui vous écoutent ne tarderont pas à se rendre compte que vous n’annoncez plus la Parole de Dieu, mais quelque chose que vous imaginez, et dont vous êtes entièrement responsables ; dés lors, vos auditeurs esti­meront beaucoup moins votre message.

Comme chacun l’admettra, les enfants de Dieu qui ont le privilège d’annoncer la vérité doivent être dans l’attitude de l’humilité parfaite et véritable, au lieu de chercher à s’élever et d’être autoritaires pendant qu’ils annoncent à d’autres la vérité. Ils doivent se sentir indi­gnes de la faveur que le Seigneur leur a accordée ; ils doivent comprendre que les plans de Dieu ne sont pas leurs plans, qu’ils en ont simplement entendu parler, que ce sont les plans de Dieu, qu’il leur est fait un grand honneur d’être les serviteurs de Jéhovah et de faire connaître ses plans. Si nous manifestons cer­tains sentiments laissant voir que c’est par notre grande sagesse et nos talents que la beauté du Message divin est démontrée, alors, nous gardons pour nous-mêmes la gloire qui appartient au Seigneur et, par cela même, nous nous faisons du mal, nous montrons que nous sommes indignes d’être les instruments employés par le Seigneur dans les temps actuel et futur.

Si Dieu nous a accordé la grâce de parler pour Lui et de remplir les fonctions d’ambassadeurs du Roi tout-puissant, de faire connaître ses bontés et ses plans, nous devrions nous sentir humiliés à la pensée qu’il nous a accordé ce privilège, tandis qu’il ne l’a pas accordé aux anges qui nous surpassent de beaucoup en force et auxquels Il aurait pu confier ce merveilleux message.

LES ANCIENS ET LES DIACRES SONT MIS A L’ÉPREUVE D’UNE MANIÈRE SPÉCIALE

Les chers frères choisis par l’assemblée pour être les anciens et les diacres sont mis à l’épreuve- d’une manière toute particulière, afin qu’ils puissent faire preuve d’humilité. Aucun frère, semble-t-il, ne peut occuper une telle place sans courir le danger d’être atteint par la maladie de l’orgueil spirituel. Parfois, les enfants de Dieu paraissent avoir complètement oublié l’avertissement de l’apôtre Paul disant qu’on ne doit pas choisir, pour remplir le service d’ancien ou de diacre, un novice, un commençant, un frère qui connaît la vérité depuis peu de temps ; on ne doit pas le choisir même s’il est capable et instruit, car il risquerait, selon les paroles de l’apôtre, de se laisser envahir par l’orgueil spirituel, un terrible ennemi des enfants de Dieu. — 1 Tim. 3 6.

Les novices ne sont pas seuls en danger, car tous ceux qui sont établis pour servir le peuple de Dieu sont placés au milieu de grandes tentations qui pourraient les conduire à de terribles chutes spirituelles, à la des­truction dans la seconde mort. Les enfants de Dieu ne réfléchissent peut-être pas assez à ces choses lors­qu’ils élisent ceux qui doivent être leurs serviteurs. Peut-être aussi, ceux qui sont élus par leurs frères, pour remplir un service, ne comprennent-ils guère les dan­gers qu’ils courent en acceptant leur charge ; s’ils com­prenaient quels sont ces dangers, ils réfléchiraient avant d’accepter la tâche : l’humilité les empêcherait de servir avant d’être mieux qualifiés pour le faire.

Hélas ! nous remarquons chez nombre de frères une tendance à rechercher la place d’ancien ou de diacre : quelques-uns semblent vouloir se faire élire au moyen d’intrigues et de manoeuvres diverses ; d’autres sont très offensés s’ils ne sont pas élus ; d’autres frères encore s’aigrissent contre tous ceux qui n’ont pas voté pour eux. Hélas  ! si ces chers frères comprenaient ce qui se passe dans leur propre cœur, quels sont les mobiles qui les dirigent véritablement, comme ils suivraient une voie différente ! C’est dans la douceur, l’humilité et la crainte qu’ils accepteraient une place faisant reposer sur leurs épaules une telle responsabilité. La leçon à retirer de tout cela est la suivante si, d’une part, tous les membres de l’Eglise sont qualifiés pour enseigner, selon les connaissances qu’ils ont de la vérité, d’autre part, ce n’est pas cette place qui est la plus avanta­geuse, car celui qui la remplît aura les plus dures épreuves. Seul le sentiment de notre responsabilité à l’égard du Seigneur et des frères devrait nous faire désirer de servir, en enseignant comme tous les fidèles devraient d’ailleurs désirer et aimer servir, c’est-à-dire en qualité de représentants de Dieu dans l’église.

Toute tendance orgueilleuse, tout désir ardent de devenir ancien ou d’être un personnage important, tout cela est dangereux, non seulement pour la personne qui a ces sentiments, mais aussi pour toute l’assemblée de laquelle il fait partie ; car cet esprit-là se propage comme toute maladie.

86 Novembre 1916                                                                    

Les querelles, la vaine gloire, l’ambition, toutes les choses contraires à l’esprit du Seigneur apparaissent bientôt ; ensuite viennent la colère, la malice, l’envie, la haine, la médisance, les mau­vais soupçons qui, selon l’apôtre Paul, sont » des oeu­vres de la chair et du diable » . Tout ce mal, cet esprit de Satan peut être introduit dans l’assemblée par un ou plusieurs anciens, conducteurs du troupeau ou en­core par un ou plusieurs frères qui désirent remplir cette place.

Nous sommes attristés en constatant que toutes ces choses ne sont que trop vraies ; nous connaissons en effet nombre d’assemblées qui ont dans leur sein de chers enfants de Dieu, dont plusieurs (qui ont une vie exemplaire à part cela) sont tombés dans l’orgueil spi­rituel. L’esprit du Seigneur dans ces assemblées-là ne préside pas toujours à la réunion, mais c’est fréquem­ment le mauvais esprit et de mauvaises dispositions qui se manifestent dans l’assemblée. Les membres de cette dernière ne font pas de progrès, ni par leur nom­bre croissant, ni spirituellement ; tels sont les fruits amers et pernicieux de l’orgueil spirituel qui se mani­festent fréquemment.

Combien nous voudrions avoir un langage assez puissant pour présenter ces choses aux lecteurs de la » Tour de Garde » , afin qu’ils puissent les voir sous leur sombre aspect, sous leur véritable forme et avec leurs terribles conséquences ; c’est alors que Sion serait certainement alarmée ! Nous sonnons sérieusement la cloche d’alarme de la » Tour de Garde » , car nous remarquons que les bien-aimés qui se sont laissé entraî­ner par l’ennemi sont souvent de nobles caractères, ce sont des enfants de Dieu vraiment engendrés de l’es­prit. Plusieurs d’entre eux, nous le savons, ont couru la course magnifiquement dans le passé. Combien nous sommes affligés en constatant par certaines indications, les transformations fâcheuses subies par leur carac­tère ! Prêtons l’oreille à la voix de celui qui dit » C’est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez » . — Matth. 716.

GARDEZ-VOUS AVEC SOIN DE L’ORGUEIL SPIRITUEL

Comme nous l’avons déjà dit, ce qu’il y a de dan­gereux pour ceux qui sont atteints de la maladie de l’orgueil spirituel, c’est qu’ils s’en aperçoivent rarement. Une autre difficulté qui se présente, c’est qu’il est pres­que impossible de corriger ces frères-là et de leur faire comprendre leur état. Si un ami leur parle à ce sujet, ils considèrent de suite, celui qui veut leur faire du bien comme un ennemi ; ils croient qu’il est jaloux d’eux, qu’il cherche à les supplanter, etc. Cette mala­die est presque incurable, à moins que l’assemblée entière ne prête secours ou que la providence du Sei­gneur n’intervienne.

Si l’assemblée remarque qu’une telle disposition prend de grandes proportions chez un de ses membres, elle doit rapidement, mais avec amour et en toute bonne intention, ne plus élire pour aucun service dans l’assemblée, un frère qui se croit très important, qui est orgueilleux spirituellement ; si ce frère s’offense de ces choses-là, c’est qu’il était vraiment nécessaire de mettre de côté cet important personnage, de le laisser se cal­mer, reprendre possession de lui-même et cela pour son bien personnel et celui de l’assemblée. Si l’assem­blée n’intervient pas pour venir en aide dans ces cas-là, il ne reste semble-t-il aucun remède, si ce n’est l’inter­vention du Seigneur qui châtiera l’individu pour son bien, soit par des revers ou des pertes financières, soit par une maladie physique, soit par tout autre moyen que Dieu jugera bon. Nous croyons fermement que le Seigneur agira de cette manière à l’égard de chacun de ses enfants qui s’égarera et qui a besoin d’un châti­ment en toute justice. N’est-il pas écrit » L’Eternel jugera (ou punira) son peuple ? » — Deut. 3236.

La Bible nous donne plusieurs exemples de per­sonnes qui sont tombées dans ce péché ; nous choisis­sons le plus remarquable. Il existait autrefois, un saint homme, bien-aimé de Dieu, noble, qui sacrifiait sa propre vie, c’était un prophète de l’Eternel. Il servait le Seigneur ainsi que son peuple en toute fidélité ; il accomplit magnifiquement son service pendant qua­rante ans, mais ensuite il se rendit coupable du péché qui consiste à être trop plein de soi-même, c’est-à-dire à être orgueilleux spirituellement. Le plus étrange, c’est que cet homme, au début de sa carrière, était humble, doux, patient » plus qu’aucun homme sur la face de la terre » , comme nous dit la Bible. — Nomb. 12 3.

Cet homme était Moïse, dont la carrière fut glo­rieuse ; au début de ses expériences de serviteur de l’Eternel il était doux et humble, mais, sur la fin de sa vie, il fut puni par Dieu, parce qu’il avait eu trop de présomption, c’est-à-dire un certain orgueil spirituel ; il n’avait pas donné toute la gloire à Jéhovah, c’est pourquoi Dieu ne lui permit pas d’entrer dans la terre promise. Voici comment les choses se passèrent Moïse, le serviteur spécial de l’Eternel, avait fait sortir d’Egypte les Israélites, il les avait conduits au travers de la mer Rouge dans le désert et allait les faire entrer en Canaan. Moïse avait accompli, sous la direction de Dieu, plusieurs miracles au cours du voyage. En frap­pant le rocher, une fois, il avait fait sortir de l’eau pour le peuple qui mourait de soif. Dieu lui avait com­mandé de frapper le rocher, une source abondante avait jailli et le peuple avait pu se désaltérer.

Selon les Ecritures, ce rocher représentait Christ, le Rocher spirituel, le Roc séculaire (1 Cor. 10 4). Ce fut l’Eternel qui arrangea toutes choses afin que ce Roc séculaire, Jésus, étant frappé, les eaux de la vie pussent couler de son sein pour désaltérer tous les membres de la race d’Adam qui voudraient sortir de l’Egypte, c’est-à-dire du monde, du péché, du royaume de Satan et désireraient obéir à Dieu, avoir communion avec Lui.

Quarante ans après le jour où le rocher fut frappé, lorsque Israël eut voyagé de-ci de-là, attendant le mo­ment où il lui serait permis d’entrer en Canaan, sa course errante le ramena dans ce coin de pays stérile et sans eau. Le peuple cria à Moïse, Moïse s’adressa à l’Eternel en sa faveur et Lui demanda ce qu’il fallait faire. Jéhovah répondit à Moïse qu’il devait parler au rocher qu’il avait frappé autrefois et, qu’à sa voix, l’eau jaillirait. Pendant ces quarante ans passés, Moïse avait agi à l’égard des Israélites comme un père à l’égard de ses enfants et avait acquis une grande confiance en lui-même ; il était difficile même à Moïse de passer par de telles expériences et de rester l’homme le plus humble du monde.

Cette fois-ci, sans se soucier du commandement de l’Eternel, Moïse s’approcha du rocher et le frappa com­me la première fois avec sa verge en disant aux Israé­lites » Ecoutez donc rebelles ! Est-ce de ce rocher que nous vous ferons sortir de l’eau ? » (Nomb. 20 I – 12). Pauvre Moïse ! Il s’attribua la gloire d’avoir accompli ce miracle au lieu de l’attribuer à Dieu, à qui toute gloire revient. Moïse ne tarda pas à recon­naître la faute grave qu’il avait commise. On pourrait dire que ce fut la seule faute qu’il commit, et cepen­dant le Seigneur, à cause de cette faute, ne lui accorda pas le privilège d’entrer dans le pays de Canaan. Dieu lui accorda simplement la possibilité de le contempler par delà le Jourdain ; Moïse mourut et l’Eternel l’ense­velit dans cet endroit.

Ne reconnaissons-nous pas, par cet exemple, que l’orgueil spirituel et la présomption sont des défauts qui déplaisent beaucoup à Dieu ? C’est certainement la seule grande leçon que nous pouvons tirer de ce récit écrit pour nous servir d’avertissement.

87 Novembre 1916                                                                    

UNE PAROLE DE CONSOLATION

Pour donner du courage à ceux qui reconnaissent être beaucoup plus coupables que Moïse, à ceux, qui se mettent trop en évidence, à ceux qui n’honorent pas suf­fisamment le Seigneur, et sont remplis d’orgueil spi­rituel beaucoup plus que Moïse, à tous ceux-là nous disons pour les consoler que la punition de Moïse fut sévère, parce qu’elle constituait un symbole avec d’au­tres faits. Le rocher frappé la première fois représen­tait la crucifixion de Jésus, la seconde fois, il symbo­lisait l’acte de ceux qui crucifient de nouveau le Fils de Dieu et l’exposent à l’ignominie, selon l’explication de Paul dans Héb. 66. Les coups frappés cette seconde fois sur le rocher sont l’image d’un rejet public et absolu de Jésus, de ses enseignements et de sa cause ; d’autre part, Moïse, empêché, par sa mort, d’aller au-delà du Jourdain dans le pays de Canaan est un type de la mise en vigueur de la seconde mort. Moïse entrera cer­tainement un jour en Canaan, car il n’alla pas à la seconde mort. Les expériences de cet homme de Dieu servent de symboles.

Nous n’allons pas jusqu’à dire que les chers frères qui sont tombés dans l’orgueil spirituel, qui ont accom­pli certaines choses en leur propre nom, au lieu de les accomplir au nom du Seigneur et au nom de l’assemblée, ont commis le péché qui conduit à la mort. Nous comprenons cependant que les frères qui se lais­sent envahir par l’orgueil spirituel courent un très grand danger, car, s’ils persistent à suivre cette voie, ils iront certainement à la seconde mort. Comprenant cela, quel ne doit pas être notre désir d’extirper tout vestige d’orgueil en nous-mêmes ? Nous devrions met­tre toute notre ardeur et tous nos soins à enlever toute racine d’orgueil et à éviter la contagion qui pourrait en résulter.

L’ORGUEIL SPIRITUEL. LA MANIÈRE DE LE PRÉVENIR ET CELLE DE LE GUÉRIR

Nous avons déjà vu combien il est difficile de soi­gner une personne atteinte de cette maladie ; la diffi­culté réside dans le fait que cette maladie a un effet destructeur sur la conscience. L’esprit ne comprend plus les principes élémentaires de la loi d’or ; nous ne par­lons même pas du commandement nouveau de notre Seigneur à l’égard des frères qui est encore bien plus ignoré. Celui qui est atteint de cette maladie ignore la loi d’or chaque fois qu’il force l’assemblée à agir con­tre son propre désir, soit dans les élections de ses serviteurs, soit dans l’organisation de ses réunions.

Les règles contenues dans la Parole de Dieu à cet égard sont connues c’est l’assemblée qui possède l’au­torité ; lorsqu’un ancien essaye de tordre, de tourner ou de changer ce que l’assemblée a décidé, cet ancien n’agit pas à l’égard d’autrui comme il voudrait qu’on agît à son égard ; il a naturellement le droit, puisqu’il est un membre de l’assemblée, d’avoir son opinion per­sonnelle sur ce que doit être la volonté du Seigneur en toutes choses ; il a le droit de dire ce qu’il pense, mais il n’a pas le droit d’empêcher les autres membres de dire aussi ce qu’ils pensent ; s’il s’interpose, il viole la loi d’or aussi bien que la loi de l’amour ; il viole encore le premier commandement qui veut qu’on honore Dieu, car il met de côté les décisions de Dieu relativement à ces choses.

Si l’ancien continue à suivre sa mauvaise voie, en violant les principes de la loi d’or lorsqu’il dirige l’assemblée, s’il contraint les frères et sœurs à agir contre leur volonté ou s’il les flatte pour les amener à faire la sienne propre, il en arrive à fausser son propre esprit, à émousser sa conscience. Celui qui violente sa conscience à maintes reprises, en ignorant les prin­cipes de la droiture qui exigent qu’on répare un tort clairement discerné, celui-là détruit sa conscience.

La conscience est la balance avec laquelle nous pesons les différentes choses présentées à notre juge­ment, c’est par elle que nous reconnaissons ce qui est bon et ce qui est mauvais, ce qui est juste et ce qui est injuste, ce qui est vrai et ce qui est faux. Cette balance peut être inexacte ou être très précise ; elle peut donner un jugement très juste ou un jugement très imparfait. Le chrétien doit avoir une conscience très délicate, surtout s’il est depuis longtemps à l’école de Christ ; il doit sortir de la Parole de Dieu les poids qu’il mettra sur l’un des plateaux de sa balance pour peser ou résoudre toutes les questions, pour peser ou régler toutes les affaires de la vie, et déterminer, avec une exactitude presque absolue, ce qui est bon et ce qui est mauvais, reconnaître jusqu’à quel point ses actions plaisent au Seigneur. Chaque péché tend à dété­riorer cette balance ; l’orgueil spirituel la détériore, tout particulièrement, croyons-nous, et la balance est inuti­lisable jusqu’à ce qu’elle soit rectifiée.

Les enfants de Dieu doivent attacher une grande importance à cette question ; ils doivent garder leur conscience tout à fait juste afin de ne pas profiter volon­tairement d’un frère ou d’une autre personne, dans le commerce, dans une conversation, ou dans une élection d’église. La pensée de la moindre infraction aux lois de la justice que pourrait commettre chaque véritable enfant de Dieu devrait faire retentir la cloche d’alarme dans son cœur et dans son cerveau.

Se pourrait-il aussi que moi, qui me suis engagé à travailler pour la cause de la justice, j’aie des ten­dances à aimer l’injustice ? Se pourrait-il que je fer­masse les yeux sur différentes choses, dans ma conduite, qui seraient injustes ? Se pourrait-il que je détruisisse ma propre conscience, et que j’eusse à en supporter les conséquences terribles ?

Pour changer une mauvaise ligne de conduite, il faut que les principes de la justice règnent de nou­veau dans le cœur et dans l’esprit d’une manière abso­lue, proportionnée aux résultats qui en dépendent et qui sont la vie ou la mort éternelle. Si la Justice reprend possession de notre esprit, elle dirige de nouveau nos paroles et nos actes. C’est ainsi, graduellement, que le méchant comprendra jusqu’à quel point il avait violé les principes de la justice ; il verra que l’orgueil spiri­tuel avait presque détruit toute possibilité pour lui d’entrer dans le Royaume ; il se repentira alors de tout son cœur, prendra de fermes résolutions pour l’avenir.

IL EST ABSOLUMENT NÉCESSAIRE DE S’EXAMINER SOI-MÊME

Comment donc pourrons-nous nous protéger contre l’orgueil spirituel ? Nous connaissons son influence per­nicieuse et les ruses de Satan pour nous faire tomber. Comment pourrons-nous reconnaître si nous nous main­tenons dans l’amour de Dieu ou si nous nous égarons dans l’orgueil spirituel ?

Nous donnons à ce sujet le conseil que nous avons déjà donné dans une » Tour de Garde » les enfants de Dieu doivent s’approcher du Père céleste au début de chaque journée, ils doivent lui demander sa sagesse, lui demander aussi de les diriger ; pendant la jour­née, ils doivent s’efforcer de vivre conformément à la requête qu’ils ont formulée. Nous avons aussi recom­mandé aux enfants de Dieu de faire chaque soir un examen minutieux de leur propre cœur ; que chacun voie ce qu’il a fait, ce qu’il aurait dû faire et ce qu’il n’aurait pas dû faire, selon les conditions de son vœu de consécration au Seigneur. Si nous faisons chaque soir nos comptes et notre bilan avec le Seigneur dans toute l’honnêteté d’une conscience qui n’a pas été faussée, mais qui fonctionne honnêtement et correctement, nous avons la certitude, selon la Parole de Dieu, de nous maintenir dans l’amour de Dieu, de croître en grâce, en connaissance, dans la charité, et le malin ne nous touchera pas. — 1 Jean 5 : 18.

88 Novembre 1916                                                                    

N’oublions pas que si, d’une part, nous devons mon­trer une grande indulgence à l’égard de notre prochain, à l’égard de ses paroles et de ses actes, croyant aux bonnes intentions qu’il manifeste extérieurement, nous devons, d’autre part, scruter de tout notre pouvoir notre propre cœur , nos propres intentions ; nous devons nous demander pourquoi nous avons fait telle chose et pour­quoi nous n’avons pas fait telle autre chose, pourquoi nous avons fait celle-là de telle manière, pourquoi nous avons parlé sur ce ton, etc.

Faire un examen minutieux, peser soigneusement nos pensées, nos paroles et nos actions, ne suffirait pas si nous n’avions pas le désir de nous mettre d’accord avec le Seigneur. Ceux qui ont fait alliance avec Dieu, et restent fidèles à cette alliance, trouveront une grande bénédiction dans la voie qu’ils suivent ; leur cœur sera réconforté au temps voulu, ils seront fortifiés pour pou­voir aller de l’avant ; toutes ces choses, ainsi que l’ap­pui du Seigneur, formeront et prépareront ces person­nes-là en vue de la place qui leur est réservée dans le Royaume céleste.

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