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Le Tout-Puissant, Jéhovah. — Le Sauveur des pécheurs, par Christ. — « Digne est l’Agneau ». — « Celui qui existe par lui-même ». — Le « Je suis ». — Une fausse tradition. — Basée sur un faux. — L’unité du Père et du Fils vue scripturalement. — L’emploi scriptural du mot Jéhovah et du titre Éternel. — Le mot Dieu dans l’Ancien Testament. — Dans le Nouveau Testament. — Le témoignage harmonieux de la Bible. — « Celui qui m’a vu a vu le Père ». — « Il n’a pas considéré comme une proie à ravir l’égalité avec Dieu » — « Pour nous, il y a un seul Dieu, le Père, et un seul Seigneur, Jésus-Christ ».
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JÉHOVAH Dieu déclare qu’il est lui-même l’auteur du grand plan de Réconciliation maintenant en voie de développement, ainsi que nous venons de le voir ; cette œuvre commença au Calvaire et ne sera achevée qu’à la fin de l’Age millénaire, lorsque le Seigneur Jésus Christ, le médiateur de la Réconciliation, remettra au Père, la domination de la terre restaurée et entièrement soumise. De nombreuses déclarations des Écritures sont d’accord avec cela, par exemple :
« Je suis Jéhovah (*) [Référence Strong N° 3068 (Yehôvâh). — Trad.], ton Dieu, le Saint d’Israël, ton Sauveur ». « Je suis Jéhovah, et hors de moi, il n’y a point de Sauveur ». « Je suis Jéhovah, ton Sauveur, et ton Rédempteur, le Saint de Jacob ». « Je suis Jéhovah, ton Dieu, dès le pays d’Égypte ; et tu n’as pas connu d’autre Dieu que moi, et il n’y a pas de Sauveur hors de moi ». « Au seul Dieu, notre Sauveur, gloire, majesté, force et pouvoir dès avant tout siècle, et maintenant, et pour tous les siècles ! Amen ! »
Et encore :
« Nous mettons notre espérance dans le Dieu vivant qui est le Sauveur de tous les hommes, principalement des croyants ». — Esaïe 43 : 3, 11 ; 60 : 16 ; Osée 13 : 4 ; Jude 25 ; 1 Tim. 4 : 10 ; Tite 1 : 3 ; 2 : 10.
Si cette pensée était pleinement acceptée — à savoir que le Tout-Puissant, Jéhovah lui-même, est le Sauveur, l’Auteur du grand plan de salut et l’exécuteur de ce plan au moyen de ses agents et représentants de bonne volonté — elle libérerait beaucoup de gens des conceptions erronées ayant trait aux rapports qui existent entre le Père céleste et son Fils céleste dans l’œuvre du salut de l’humanité. Elle ne laisserait aucune place à l’opinion presque blasphématoire sur la question, soutenue par un nombre considérable de chrétiens de nom, d’après laquelle le Père céleste se serait mis en colère, cherchant à faire mourir ou à torturer l’homme pêcheur ; le Fils céleste, notre Seigneur Jésus, plein d’amour et de miséricorde (qui feraient défaut au Père, selon cette conception) se serait interposé et aurait satisfait à la rancœur et au courroux du Père en recevant les coups de la colère à la place de l’homme ; Jéhovah serait maintenant apaisé, simplement parce qu’étant juste, il ne peut pas exiger de nouveau du pécheur ce qui a déjà été payé par le précieux sang de Christ. Plus vite ceux qui soutiennent cette conception erronée et horrible s’en seront débarrassé, et plus favorable sera la perspective de leurs progrès dans les choses spirituelles, dans la connaissance, la grâce et l’amour du vrai Dieu.
Le point de vue exact de la question nous présente le Père céleste parfait dans tous les attributs de noblesse du caractère ; parfait dans sa justice, car lui-même ne peut enfreindre la juste sentence de sa loi de justice ; parfait en sagesse, de sorte que son plan et ses dispositions non seulement à l’égard de la création de l’homme mais aussi en ce qui concerne le salut de l’homme, la Réconciliation, etc., furent tous si complets qu’aucune éventualité ou qu’aucun échec ne pourrait survenir, que rien ne nécessitera un changement quelconque du plan divin ; n’est-il pas écrit « Je suis le même, je ne change pas, dit l’Éternel », et, « De tous temps le Seigneur connaît toutes ses œuvres » ; il est parfait aussi dans son amour, en ce qu’il n’est pas possible qu’un plus grand amour existe, et encore, que cet amour est en équilibre parfait avec les autres attributs divins, de manière qu’il ne lui est possible d’épargner le pécheur que d’accord avec le programme de justice tracé par la sagesse divine ; Dieu est parfait également en puissance, de telle sorte que tous ses bienveillants desseins, ses bonnes intentions, son juste programme et ses projets pleins d’amour, parfaitement coordonnés, seront exécutés et produiront les résultats prévus à l’origine ; ainsi qu’il est écrit : « Ma parole qui sort de ma bouche… ne reviendra pas à moi sans effet, mais fera ce qui est mon plaisir, et accomplira ce pour quoi je l’ai envoyée ». — Es. 55 : 11 ; Mal. 3 : 6 ; Actes 15 : 18.
Quand nous voyons ainsi, du point de vue scriptural, que le grand Jéhovah lui-même est l’Auteur du salut qui nous est apporté par notre Seigneur Jésus, cela nous conduit à mieux honorer et mieux aimer notre Dieu Tout-Puissant, sans diminuer en rien l’honneur, l’amour et l’estime dans lesquels nous tenons et par lesquels nous révérons notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ. Nous voyons, en effet, dans le Fils céleste, l’image du Père céleste et reconnaissons en Lui « le Messager de l’Alliance » par qui toutes les bénédictions renfermées dans le contrat d’alliance de Jéhovah doivent être apportées à l’humanité, et sans qui on ne peut obtenir aucune des, bénédictions divines. D’accord avec cette, pensée que notre Seigneur Jésus agit en toutes choses comme le représentant du Père, Jéhovah, dans l’œuvre de salut, notons les déclarations suivantes des Écritures :
« Lorsque la bonté de Dieu notre Sauveur et son amour pour les hommes ont été manifestés, Il nous a sauvés (S.)… par le lavage de la régénération et le renouvellement de l’Esprit saint qu’il a répandu richement sur nous par Jésus Christ, notre Sauveur » (D.). — Tite 3 : 4-6.
« C’est Lui que Dieu a exalté par sa droite, prince et Sauveur, afin de donner la repentance à Israël, et la rémission des péchés ». — Actes 5 : 31.
« Et nous avons vu et témoignons que le Père a envoyé le Fils pour être le Sauveur du monde ». — 1 Jean 4 : 14.
« Paul, apôtre de Jésus Christ, selon le commandement de Dieu notre Sauveur et de Jésus Christ, notre espérance ». — 1 Tim. 1 : 1.
« Cela est bon et agréable devant notre Dieu Sauveur… car il y a un seul Dieu et un seul médiateur entre Dieu et les hommes, l’homme Christ Jésus ». — 1 Tim. 2 : 3, 5.
Notons aussi les propres paroles de notre Seigneur Jésus sur ce sujet :
« Le Père n’a pas envoyé son Fils dans le monde afin qu’Il condamnât le monde, mais afin que le monde fût sauvé par Lui ». — Jean 3 : 17 (Voir note Crampon — Trad.).
« Je ne puis rien faire, moi, de moi-même, je juge selon ce que j’entends ». — Jean 5 : 30.
« Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous [les disciples] envoie ». — Jean 20 : 21.
« Mais quant à ce jour-là et à l’heure [où le Royaume céleste serait établi], personne n’en a connaissance, pas même les anges qui sont dans le ciel, ni même le Fils, mais le Père ». — Marc 13 : 32.
« Les temps ou les saisons que le Père a réservés à sa propre autorité ». — Actes 1 : 7.
« Les œuvres que moi, je fais au nom de mon Père, celles-ci rendent témoignage de moi ». — Jean 10 : 25 (D.).
« J’envoie sur vous la promesse de mon Père ». — Luc 24 : 49.
« Je suis venu au nom de mon Père ». — Jean 5 : 43.
« C’est pourquoi les choses que je dis, je les dis comme mon Père me les a dites ». — Jean 12 : 50 (S.).
« Mon Père est plus grand que moi ». — Jean 14 : 28.
« Je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu ». — Jean 20 : 17.
« DIGNE EST L’AGNEAU QUI FUT IMMOLÉ »
Notre Seigneur Jésus nous a lui-même donné, dans le dernier livre de la Bible, la « Révélation de Jésus Christ, que Dieu lui a donnée, pour montrer à ses serviteurs » (Apoc. 1 : 1), un magnifique tableau de ce sujet de la Réconciliation, illustrant le plan général de la rédemption de l’homme par l’affranchissement du péché et de sa malédiction. On le trouve en Apoc. 5. On y voit le Père céleste, l’Ancien des Jours, assis sur le trône céleste, ayant dans sa main un rouleau écrit en dedans et en en dehors, scellé de sept sceaux. Ce rouleau représente le plan divin connu du Père seul, Jéhovah lui-même ; il le garde en son pouvoir seul — dans sa propre main — jusqu’à ce que quelqu’un soit prouvé digne de le connaître, et d’en devenir l’exécuteur comme agent et représentant honoré de Jéhovah. Le tableau symbolique continue en montrant que jusqu’au moment où notre Seigneur Jésus souffrit pour nous au Calvaire, « le juste pour Ies injustes, afin qu’il nous amenât à Dieu », personne n’avait jamais été trouvé (prouvé) digne de prendre en main le plan de Dieu et même d’en comprendre le contenu.
Mais lorsque notre Seigneur Jésus eut prouvé sa fidélité au Père céleste par son obéissance, non seulement en s’humiliant pour prendre la nature humaine afin de souffrir la mort, mais aussi en obéissant « même jusqu’à la mort » et, qui plus est, « même jusqu’à la mort [ignominieuse] de la croix », alors et par ce moyen, il se prouva digne de toute confiance et de tout crédit. Comme l’Apôtre le déclare : « C’est pourquoi aussi Dieu l’a haut élevé et lui a donné un nom au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus, se ploie tout genou des êtres célestes, et terrestres » (Phil. 2 : 9-11). C’est à cette étape que le tableau que nous considérons (Apoc. 5 : 9-13) montre notre Seigneur Jésus comme l’Agneau qui avait été immolé, à qui l’hommage fut rendu, et qui fut proclamé : « Digne est l’Agneau ! ». « Tu es digne de prendre le livre et d’en ouvrir les sceaux ; car tu as été immolé, et tu as acheté pour Dieu par ton sang, de toute tribu, et langue, et peuple, et nation ». Ainsi nous est dépeinte l’élévation suprême accordée au représentant du Père céleste, au « Messager [serviteur] de l’Alliance ». A cause de son humilité, de sa complète soumission et de sa totale obéissance à la volonté du Père, il est désormais proclamé participant au trône du Père, et par le propre arrangement du Père, la proclamation fut faite à travers toutes les armées célestes : « Digne est l’Agneau qui a été immolé de recevoir la puissance, et richesse, et sagesse, et force, et honneur, et gloire, et bénédiction », et finalement, « toute créature » saisira la pensée que Jéhovah a très hautement élevé son Fils, l’unique Engendré, qu’Il l’a associé même avec Lui dans le Royaume et a publié leur approbation en disant : « A celui qui est assis sur le trône [de l’univers — Jéhovah] et à l’Agneau, la bénédiction, et l’honneur, et la gloire, et la force — aux siècles des siècles ! ». Il n’est donc pas surprenant que, désormais, selon les Écritures, tous les hommes honoreront le Fils élevé comme ils honorent le Père qui l’a ainsi hautement élevé. — Jean 5 : 23.
L’Apôtre déclare que cette glorification de Jésus fournit un exemple de la loi divine disant que « Celui qui s’abaisse sera élevé ». Mais notons aussi dans cette figure symbolique (v. 13) que l’exaltation de notre Seigneur Jésus Christ à la gloire, à l’honneur, à la puissance et à la domination, n’implique pas que le Père céleste abdique le trône céleste en sa faveur, ni que le Père et le Fils sont une seule et même personne, car deux personnes sont identifiées, le Père, comme toujours, ayant la première place en honneur et en gloire. Ceci nous rappelle encore les paroles de notre Seigneur : « Je vous [mes disciples] confère un Royaume comme mon Père m’en a conféré un » (Luc 22 : 29). Il dit encore à ses fidèles disciples : « Celui qui vaincra…, je lui donnerai de s’asseoir avec moi sur mon trône, comme moi aussi j’ai vaincu et je me suis assis avec mon Père sur son trône » (Apoc. 3 : 21).
Comme preuve supplémentaire que toute l’œuvre de rédemption est du Père, bien que par le moyen du Fils, notons la déclaration de l’Apôtre que Dieu, « aux fins de ces jours-là, nous a parlé par le Fils, qu’il a établi héritier de toutes choses [promises] par lequel aussi, il a fait les mondés, qui, … ayant fait par lui-même la purification de nos péchés, s’est assis à la droite de la Majesté [Jéhovah] dans les hauts [lieux] étant devenu d’autant plus excellent que les anges ». Le même Apôtre ajoute : « Nous avons un tel Souverain Sacrificateur qui s’est assis à la droite de la Majesté des cieux [Jéhovah], comme ministre des lieux saints et du vrai tabernacle, que le Seigneur [Jéhovah] a dressé, non pas l’homme ». Le même Apôtre déclare encore : « Cet homme [notre Seigneur Jésus] ayant offert un seul sacrifice pour les péchés, s’est assis à perpétuité à la droite de Dieu » (Héb. 1 : 2-4 ; 8 : 1 ; 10 : 12). Il nous exhorte encore à « fixer les yeux sur Jésus, le Chef (*) [Voir note Darby. — Trad.] [« Starter », celui qui donne le départ. — Trad.] et le consommateur de la foi, lequel, à cause de la joie qui était devant lui, a enduré la croix, ayant méprisé la honte, et est assis à la droite du trône de Dieu ». En outre, il nous exhorte à considérer « le Dieu de notre Seigneur Jésus Christ, le Père de gloire » et « l’excellente grandeur de sa puissance envers nous qui croyons, selon l’opération de la puissance de sa force, qu’il a opérée dans le Christ, en le ressuscitant d’entre les morts ; — et Il l’a fait asseoir à sa droite dans les lieux célestes, au-dessus de toute principauté, et autorité, et puissance, et domination, et de tout nom qui se nomme, non seulement dans ce siècle, mais aussi dans celui qui est à venir : et Il a assujetti toutes choses sous ses pieds » (Héb. 12 : 2 ; Eph. 1 : 17-22). L’Apôtre Pierre dit encore de notre Seigneur Jésus « qu’il est à la droite de Dieu (étant allé au ciel), anges et autorités, et puissances lui étant soumis [par le Père] ». — 1 Pierre 3 : 22.
Tous ces divers passages de l’Écriture indiquent très clairement que la très haute exaltation de notre Seigneur Jésus Christ, est la récompense du Père accordée au Fils pour son obéissance extraordinaire et pour avoir fait la preuve qu’il possédait l’esprit d’amour du Père, en se sacrifiant en faveur des pécheurs ; mais ils n’indiquent ni que le Seigneur Jésus était le Père, ni qu’il a été élevé pour se substituer au Père sur le trône céleste, ou dans l’affection et l’adoration rendues par ses créatures intelligentes. Au contraire, ils montrent expressément que le Père céleste est supérieur en honneur et en puissance, qu’il est le bienfaiteur qui a glorifié et exalté ainsi le Fils, et l’a fait asseoir à sa droite même, c’est-à-dire à la place de faveur éminente, et l’a appelé à prendre part à son trône ou domination du royaume céleste, les anges et toutes les armées des cieux lui étant assujettis. En vérité, le langage quelquefois employé au sujet de la haute exaltation de notre Seigneur Jésus et de la plénitude de pouvoir que lui accorda le Père est si fort, qu’en une occasion l’écrivain inspiré estima très opportun d’appeler l’attention sur le fait qu’aucune de ces déclarations relatives à sa haute élévation n’impliquait en aucun sens qu’il était ou l’égal du Père ou son supérieur ; c’est pourquoi, parlant du règne millénaire de Christ, il dit : « Car il faut qu’il [Christ] règne jusqu’à ce qu’il ait mis tous les ennemis sous ses pieds : le dernier ennemi qui sera aboli, c’est la mort. Car, il [le Père] a assujetti toutes choses sous ses pieds [ceux du Fils]. Or, quand il [le Père] dit que toutes choses lui sont assujetties [au Fils], il est évident que c’est à l’exclusion de celui [le Père] qui lui a assujetti toutes choses [au Fils]. Mais quand toutes choses [terrestres] lui [au Fils] auront été assujetties, alors le Fils aussi lui-même sera assujetti à celui [le Père] qui lui [au Fils] a assujetti toutes choses, afin que Dieu [le Père] soit tout en tous ». — 1 Cor. 15 : 25-28.
« CELUI QUI EXISTE PAR LUI-MÊME »
Le Dieu Tout-puissant s’est attribué personnellement le nom de Jéhovah et l’a proclamé. Jéhovah signifie « Celui qui existe par lui-même » ou « l’Immortel ». C’est ainsi que nous lisons sa déclaration faite à Moïse : « Je suis apparu à Abraham, à Isaac et à Jacob comme [sous le nom de] le Dieu Tout-Puissant [Supérieur] mais je n’ai pas été connu d’eux par mon nom Jéhovah » (Ex. 6 : 3). Dieu fut plus tard reconnu parmi son peuple sous ce nom, Jéhovah. Ce dernier est employé des centaines de fois dans l’Ancien Testament, mais il est caché dans une grande mesure au lecteur anglais par une erreur des traducteurs qui l’ont rendu par « Lord » (Seigneur — Trad. (*). Cependant, lorsque ce mot désigne le nom sacré, Jéhovah, on peut le reconnaître facilement, parce que « LORD », dans ce cas, est toujours imprimé en petites capitales maigres.
(*) [En langue française, les versions Crampon, Pirot et Clamer (cath. rom.) traduisent bien par Jéhovah (Yahweh : voir note 4 — Cr. Gen. 2 : 4) partout dans l’Ancien Testament. Ajoutons que, dans le N.T. quand le mot « Seigneur » s’applique à Jéhovah de l’A.T., la version de Darby le signale par un astérisque * devant le mot Seigneur (Ex. Matth. 1 : 20). Voir note : SIGNES ET ABREVIATIONS, avant Genése (D. — éd. de 1916 ou celle de 1908 — Trad.). Voir aussi les notes de bas de pages, par ex. : Gen. 1 : 1 (a) ; Gen. 2 : 4 (b) ; Gen. 14 : 18 (f), etc., etc… Nous utilisons donc Crampon dans cette partie du sujet. — Trad.].
Ainsi, dans le premier Commandement donné à Israël, l’Éternel dit : « Je suis Jéhovah, ton Dieu… Tu n’auras point d’autres dieux [puissants] devant ma face [comme mes égaux] car moi Jéhovah, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux » — Ex. 20 : 2-5.
Moïse déclare encore : « Écoute Israël : Jéhovah, notre Dieu, est seul Jéhovah. Et tu aimeras Jéhovah, ton Dieu, de tout ton cœur, et de toute ton âme et de toute ta force » (Deut. 6 : 4-5). Ce passage est précisément celui que notre Seigneur Jésus lui-même recommanda comme étant l’essence même de la vérité. Quand on lui demanda quel était le plus grand commandement, il dit en citant ce passage : « Tu aimeras le Seigneur [Jéhovah], ton Dieu de tout ton cœur, et de toute ton âme, et de toute ta pensée : c’est là, le grand et premier commandement » (Matth. 22 : 38). Nous lisons encore : « Je suis Jéhovah ; c’est là mon nom ; et je ne donnerai pas ma gloire [honneur] à un autre » (Es. 42 : 8). Que le contexte n’échappe pas à notre attention, car cette déclaration positive que le nom Jéhovah est exclusivement celui du « Père des Lumières en qui il n’y a aucune ombre de variation », suit immédiatement sa proclamation prophétique du Messie comme Fils-serviteur honoré et élu de Jéhovah, disant : « Voici mon serviteur que je soutiens, mon élu en qui mon âme trouve son plaisir. Je mettrai mon esprit sur lui ; il fera valoir le jugement à l’égard des nations… Il ne se lassera pas, et il ne sera pas brisé (D. — note) jusqu’à ce qu’il ait établi le juste jugement sur la terre ; et les îles s’attendront à sa loi. Ainsi, dit Jéhovah, l’Éternel, moi, Jéhovah, je t’ai appelé en justice ; et je tiendrai ta main, et je te garderai, et je te donnerai pour être une alliance du peuple, pour être une lumière des nations, pour ouvrir les yeux aveugles, pour faire sortir de la prison [la mort] le prisonnier, et du cachot ceux qui sont assis dans les ténèbres, Je suis Jéhovah : C’EST LA MON NOM ». — Es. 42 : 1 à 8.
LE NOM JÉHOVAH S’APPLIQUE UNIQUEMENT
AU PÈRE DE GLOIRE
On prétend parfois que le nom Jéhovah s’applique dans l’Écriture à notre Seigneur Jésus et qu’il n’est donc pas le nom distinctif et spécial du Père céleste. C’est une erreur ; mais dans l’intérêt général, nous allons examiner ici les passages que d’aucuns supposent appuyer cette prétention. Nous montrerons que ces textes ne contredisent pas les passages des Écritures cités précédemment et déclarant que le nom Jéhovah est le nom véritable et exclusif du grand « JE SUIS ».
(1) Le texte sur lequel on s’appuie principalement pour prouver que Jéhovah peut être à bon droit considéré comme étant le nom de Christ Jésus, est : « Je susciterai à David un Germe juste, et il régnera en roi et prospérera et exercera le jugement et la justice dans le pays… Et c’est ici le nom dont on l’appellera : « L’ÉTERNEL NOTRE JUSTICE » — Jér. 23 : 5, 6.
Il s’agit évidemment ici de notre Seigneur Jésus (Voir note D. — Trad.) et de son Règne millénaire et le nom en hébreu est Jéhovah-Tsidkenu. Comment expliquer cela ? Simplement comme ceci : Les traducteurs, dans leur zèle à trouver un passage où le nom Jéhovah fût appliqué à Jésus comme lui appartenant (*), [Voir la note « trinitaire » suggestive de Glaire et Vigouroux, au v. 5 — Trad.] nous ont
donné une interprétation médiocre. Aucune difficulté n’apparaîtrait s’il avait été traduit par : « C’est ici le nom dont on l’appellera : Notre Justice de Jéhovah ». Et comme ce nom convient à l’œuvre et à la charge de notre Seigneur Jésus ! N’a-t-il pas été le représentant de la Justice de Dieu et n’a-t-il pas souffert le châtiment infligé par la Justice pour payer la rançon de l’homme, afin que Dieu puisse être juste tout en étant le justificateur de celui qui croit en Jésus ? Sûrement aucun nom ne pourrait être mieux approprié [Note 1].
On ne devrait pas perdre de vue que ce même nom précisément, Jéhovah Tsidkenu, se retrouve ailleurs dans les écrits du même prophète. Mais nos amis n’attirent jamais l’attention sur lui, et les traducteurs, quoique le rendant toujours par les mêmes mots français, ne les font pas ressortir en grandes majuscules comme dans l’autre cas. Pourquoi ? Parce que les passages connexes montrent que Jéhovah-Tsidkenu sera le nom de l’Église entière, la Nouvelle Jérusalem : « C’est ici le nom dont on l’appellera [Jéhovah Tsidkenu] notre Justice de Jéhovah » — Jér. 33 : 16. [Note 1].
Ce nom conviendra à l’Église-glorifiée, ainsi que tous peuvent s’en rendre compte : non seulement elle participe aux souffrances de son Seigneur pour la Justice, « accomplissant ce qui reste des afflictions du Christ » (Col. 1 : 24 ; 1 Pi. 5 : 9), mais selon la promesse, elle aura part à toute la gloire de son Seigneur, comme une femme participe aux honneurs et au nom de son époux, exactement comme l’Église porte le nom de Christ comme membres de son Corps. — Apoc. 3 : 12 ; 19 : 17 ; 21 : 9.
Ces exemples-ci ne sont pas les seuls où le nom de Jéhovah est employé pour composer un autre nom. Notez que la montagne sur laquelle Abraham offrit Isaac et où Dieu pourvut à un bélier pour le sacrifice à la place d’Isaac fut appelée par lui : « Montagne de la Providence de Jéhovah » (« L’Éternel pourvoira ». S. — « En la montagne de l’Éternel — Jéhovah — il y sera pourvu ». D. — Trad.) Jéhovah-Jireh (Gen. 22 : 14). Moïse appela l’autel qu’il avait édifié Jéhovah-Nissi, ou Bannière de Jéhovah (Exode 17 : 15). Gédéon bâtit un autel et lui donna le nom de Jéhovah-Shalom, La Paix de Jéhovah (Juges 6 : 23-24). Ézéchiel prophétisa d’une ville future dont le nom sera Jéhovah-Shammah — La Merveille de Jéhovah — Ezéch. 48 : 35 [Note 1].
(2) On a suggéré que lorsqu’il est rapporté que Jéhovah apparut à Abraham (Gen. 18 : 1), puis à Moïse (Ex. 3 : 3-15), il s’agissait là de Jésus dans son existence préhumaine et que, par suite, ce nom serait le sien. Nous répondons que ce raisonnement est sans fondement, que si le nom s’appliquait à un autre qu’au Père lui-même, cela ne ferait qu’indiquer qu’un tel serviteur était hautement estimé de Jéhovah et réellement traité pour la circonstance comme un économe ou représentant chargé d’exercer avec compétence la puissance divine. En Exode 3 : 2, il nous est dit clairement que celui qui représentait Jéhovah et se présenta sous le nom le plus distingué du Père « Je suis », était l’ange [messager] de Jéhovah. Nous ne doutons pas un seul instant que ce messager honoré était « la Parole » de Jean 1 : 1, notre Seigneur Jésus, dans sa condition pré-humaine. Mais on ne doit pas confondre le messager le plus élevé et le plus honoré avec celui qu’il représente, au nom de qui il parle et dont il exerçait la puissance qu’il transmit à Moïse.
(3) Esaïe 40 : 3 fait allusion à la mission de Jean-Baptiste : « Préparez le chemin de Jéhovah ». On nous prie de considérer ceci comme une preuve que Jésus n’est qu’un autre nom de Jéhovah. Mais nous répondons encore : Pas du tout ! Jésus fut effectivement le serviteur honoré de Jéhovah, et son représentant parmi les hommes dans toute l’acception du terme ; mais lui-même déclare : « Le Père m’a envoyé » ; « Je juge selon ce que j’entends » ; « Je ne fais rien de moi-même » ; « Mon Père est plus grand que moi ». Nous devons croire le messager. Le fait est, comme nous l’avons déjà montré (*), [Vol. II, chap. 8] que JeanBaptiste ne faisait que préfigurer un plus grand Messager, à savoir l’Église chrétienne entière dans la chair, laquelle à son tour, introduirait le Christ, Tête et Corps, — dans la gloire spirituelle ; l’œuvre de ce Christ glorifié sera encore une nouvelle étape de la même grande œuvre qui doit préparer le chemin de Jéhovah et rendre glorieuse la place de ses pieds — Voir 1 Cor. 15 : 24-28 ; Jean 6 : 57 ; 5 : 30 ; 8 : 18 ; 10 : 28.
(4) L’Apôtre parle du Seigneur Jésus comme du « Seigneur de Gloire » (1 Cor. 2 : 8), et l’on nous demande de considérer cela comme une preuve qu’il est le Père, Jéhovah, parce qu’au Ps. 24 : 710, ce dernier est appelé le « Roi de Gloire ». Nous répondons que des arguments mesquins du genre de celui-ci ne prouvent que la faiblesse de la théorie qu’ils prétendent soutenir. Notre Seigneur Jésus sera, en effet, dans toute sa majesté, un Roi de Gloire lorsque, pendant l’Age millénaire, il tiendra le sceptre de la terre au nom de Jéhovah et par sa puissance ; mais le même Apôtre inspiré montre clairement dans la même épître où il déclare Jésus « Le Seigneur de gloire », que lorsque son Royaume aura atteint sa gloire suprême, il le remettra au Père « qui lui a [au Fils] assujetti toutes choses afin que Dieu [le Père] soit tout en tous » — 1 Cor. 15 : 28.
(5) Dans deux des descriptions prophétiques imagées du Royaume millénaire de Christ, il est déclaré : « Et il arrivera, à la fin des jours, que la montagne [royaume] de la maison de Jéhovah sera établie sur le sommet des montagnes [dominera les autres royaumes] … et beaucoup de peuples diront : Venez et montons à la montagne [royaume] de Jéhovah… et il nous instruira de ses voies, et nous marcherons dans ses sentiers »… « Et il jugera au milieu des nations » — Es. 2 : 2-4 ; Mich. 4 : 1-3.
On prétend que puisque Christ doit régner, juger et posséder le Royaume pendant le Millénium, le nom Jéhovah devrait être ici considéré comme celui de Christ. Nous répondons : Non, pas du tout ! Il ne faut pas oublier que toutes les bénédictions viennent du Père, quoique, toutes, elles soient par le Fils (1 Cor. 8 : 6) C’est ainsi que notre Seigneur Jésus nous a enseigné dans Sa prière modèle :
« Notre Père qui es aux cieux, que Ton Règne vienne, ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel » (Matt. 6 : 10). Cela est également montré dans d’autres passages en rapport (Mich. 4 : 8) où le Christ « tête » et « corps » — la Nouvelle Jérusalem est appelée « la Tour du troupeau » à qui reviendra la domination première — perdue par Adam en Eden et rachetée par Jésus au Calvaire.
(6) « Et toi, Bethléem, Ephrata, … de toi sortira pour moi celui qui doit dominer en Israël, dont les origines ont été d’ancienneté, dès les jours d’éternité » (Mich. 5 : 2).
On nous demande d’accepter ces paroles comme preuve que Jésus était Jéhovah, d’éternité en éternité, parce que Moïse dit : « Jéhovah … d’éternité en éternité tu es Dieu ». — Ps. 90 : 1, 2.
Nous répondons que cela revient à demander de tirer une déduction déraisonnable, en contradiction non seulement avec les centaines d’exemples de l’emploi du nom de Jéhovah dans d’autres passages des Écritures, mais en contradiction également avec les parties du contexte dans lesquelles on trouve ces paroles. En lisant plus loin en Mich. 5 : 4, nous trouvons qu’il est dit du Messie : « Il se tiendra et paîtra son troupeau [le troupeau de Jéhovah — Ps. 23 : 1] avec la force de Jéhovah, dans la majesté du nom de Jéhovah, son Dieu ».
Rien ne saurait être plus explicite sur ce sujet. Que signifient donc les paroles de Mich. 5 : 2 ? Nous répondons que c’est comme suit qu’on peut les bien comprendre : « dont les origines ont été [prédites] d’ancienneté, d’éternité en éternité, [sa venue et son rôle messianique furent prévus et préparés dans le plan divin].
(7) On nous donne comme référence la prophétie du Royaume millénaire en Es. 25 : 6-9, et on nous demande d’accepter ce texte comme preuve que le nom Jéhovah est applicable à notre Seigneur Jésus, parce qu’il y est dit : « Jéhovah des Armées fera, en cette montagne [royaume] à tous les peuples, un festin de choses grasses… Il engloutira la mort en victoire ; et le Seigneur, Jéhovah, essuiera les larmes de dessus tout visage ».
Non, répondons-nous ! Ce texte est loin de prouver une telle chose ! Il nous faut noter, en effet, que notre Seigneur, le Christ glorifié, est représenté comme la personne qui parle, et son œuvre de l’Age millénaire est brièvement résumée dans le premier verset de ce chapitre : « Jéhovah, tu es mon Dieu, je t’exalterai [honorerai], je célébrerai ton nom ». Ceci sera le résultat du règne millénaire, et à sa fin, toutes choses seront de nouveau assujetties à Jéhovah, dont la puissance, agissant par le Christ, lui assujettira toutes choses. Le Messie vient sur la terre comme le puissant serviteur et intendant de Jéhovah, Emmanuel, « Dieu avec nous ». Cette opinion est pleinement confirmée par l’Apôtre Paul, qui, après avoir cité cette prophétie et indiqué son accomplissement par la destruction de la mort adamique durant le Millénium, dit : « Mais grâces à Dieu, qui nous donne la victoire, [la délivrance, le triomphe] par notre Seigneur Jésus-Christ ». — 1 Cor. 15 : 57.
(8) On nous demande de considérer comme preuve que le nom Jéhovah appartient bien à notre Seigneur Jésus, le fait qu’il est appelé « Merveilleux, Conseiller [ou guide ou modèle miraculeux], Dieu Fort, Père du siècle (ou d’éternité — Note D. — Trad.), Prince de Paix ». — Es. 9 : 6.
Nous examinerons plus loin la signification complète de ce verset ; nous faisons simplement remarquer sur ce point que rien de ce qu’il traite ne nous justifie à appliquer le nom Jéhovah à notre adorable Seigneur et Maître, Jésus. Remarquons, toutefois, que si telle avait été la pensée, il n’y aurait pas eu de meilleure occasion que celle-là pour ajouter le nom de Jéhovah aux autres titres. Tout au contraire, le verset suivant même déclare : « Le zèle de Jéhovah des armées fera cela [accomplira cette prophétie] ». — v. 7.
(9) « Dis aux villes de Juda : Voici votre Dieu ! Voici le Seigneur [Adonaï] Jéhovah viendra avec puissance ; et son bras dominera pour lui… comme un berger, il paîtra son troupeau ». — Es. 40 : 9, 10, 11.
On nous dit qu’ici il s’agit sûrement d’un passage dans lequel notre Rédempteur est appelé Jéhovah. Mais nous répondons : Non, il est appelé ici le « bras » de Jéhovah, comme en d’autres endroits : le puissant Bras de Jéhovah « dominera pour lui », jusqu’à ce qu’il ait abattu toute autorité et tout pouvoir opposé à Jéhovah et à sa juste loi, jusqu’à ce qu’il ait « produit en victoire le jugement », jusqu’à ce qu’il ait rendu glorieuse la place des pieds de Jéhovah [la terre est son marchepied] et ait remis le Royaume à Dieu, le Père ». — 1 Cor. 15 : 24-28 ; Matt. 12 : 20.
Voici d’autres exemples dans lesquels notre seigneur Jésus est prophétiquement désigné comme le « bras droit » ou la force de Jéhovah :
« Qui a cru à ce que nous avons fait entendre [notre prédication] ? Et à qui le BRAS de Jéhovah a-til été révélé ? [Peu d’humains reconnaissent le bras de l’Éternel, durant cet Age] » — « Il n’y a pas beaucoup de grands », etc.] … « Il est méprisé et délaissé des hommes ». — Es. 53 ; Jean 12 : 38.
« Les îles s’attendront à moi et auront leur attente en mon BRAS ». — Es. 51 : 5, 9.
« Jéhovah a mis à nu le BRAS de sa sainteté aux yeux de toutes les nations [à l’établissement de son Royaume] ; et tous les bouts de la terre verront le salut de notre Dieu ». — Es. 52 : 10.
« Et son BRAS [celui de Jéhovah] le sauvera… Et le Rédempteur viendra à Sion, et vers ceux qui, en Jacob, reviennent de leur rébellion, dit Jéhovah ». — Es. 59 : 15-20.
(10) En Jean 12 : 41, nous lisons : « Esaias [en grec pour Isaïe] dit ces choses parce qu’il vit sa gloire et qu’il parla de lui ». On nous demande de concéder que ceci s’applique probablement à Es. 6 : 1. Nous répondons que nous le croyons aussi, mais nous faisons remarquer que le mot hébreu rendu par Éternel (le Seigneur (D) — Trad.) dans ce verset n’est pas Jéhovah, mais Adonaï (*) [Référence Strong N° 136 — Trad.]. Notre présente thèse est que le nom de Jéhovah ne s’applique vraiment qu’au Père céleste, bien qu’il puisse être appliqué à ses messagers spéciaux lorsqu’ils parlent ou agissent pour lui, en son nom, comme ses représentants.
Nous ne contestons pas non plus qu’Adonaï est parfois employé comme l’un des nombreux titres du Père céleste. Nous prétendons que, dans ce texte, il ne s’applique pas au Père, mais au Fils. D’une manière semblable, le même mot Adonaï est employé en allusion à Christ et à son royaume millénaire dans le Ps. 2 : 4-9.
« Le Seigneur [Adonaï] (Note D. — Trad.) s’en moquera. Alors Il leur parlera dans sa colère, et dans sa fureur, il les épouvantera »… L’Éternel [Jéhovah] (voir Note de Gl. et Vig.) m’a dit : « Tu es mon Fils, aujourd’hui, je t’ai engendré ».
Mais quelqu’un pourrait peut-être prétendre qu’Adonaï de Es. 6 : 1 concerne certainement la même personne que Jéhovah des versets 3 et 5. Nous répondons : non : « Le Messager de l’Alliance », le représentant de Jéhovah avait le droit d’être salué, avec des louanges, au nom du Père qu’il représentait. Remarquez encore qu’au verset 8, ce n’est pas Jéhovah qui donne le message et prononce le jugement, mais Adonaï, car le Père « a remis tout jugement au Fils ». — Matt. 23 : 34, 36, 38 ; Jean 5 : 22-27.
On pourrait citer d’autres exemples d’allusions faites à notre Seigneur Jésus en rapport étroit avec le nom de Jéhovah, et pourtant avec un autre terme employé en hébreu mais traduit par Seigneur dans la Version Commune (et dans nos versions françaises, par Seigneur ou par Éternel — Trad.). Notons la déclaration de Malachie : « Voici, j’envoie mon messager et il préparera le chemin devant moi et le Seigneur [Adon (*) [Référence Strong N° 113 — Trad.] de la même racine qu’Adonaï] que vous cherchez viendra soudain à son temple, et l’Ange (Messager — Trad.) de l’alliance en qui vous prenez plaisir, — voici, il vient, dit l’Éternel [Jéhovah] des armées… Il purifiera les fils de Lévi, et les affinera comme l’or et l’argent, et ils apporteront à l’Éternel [Jéhovah] une offrande en justice ». — Mal. 3 : 1 à 4.
Une autre allusion familière de ce genre se trouve dans le magnifique Psaume messianique qui déclare : « Tu es plus beau que les fils des hommes, la grâce est répandue sur tes lèvres ; c’est pourquoi Dieu t’a béni à toujours… Ton trône, ô Dieu, est pour toujours et à perpétuité, c’est un sceptre de droiture, que le sceptre de ton règne. Tu as aimé la justice et tu as haï la méchanceté ; c’est pourquoi Dieu, ton Dieu, t’a oint d’une huile de joie au-dessus de les compagnons ». Puis l’Église est appelée la fille du Père, et l’Épouse, la femme de l’Agneau, et elle est exhortée à la révérence envers le Fils du Roi, son Seigneur. « Le Roi désirera ta beauté, car il est ton Seigneur, [Adon, non pas Jéhovah] : adore-le ». — Ps. 45 : 2-11 ; Héb. 1 : 8, 9 ; 1 Cor. 11 : 3 ; Eph. 5 : 23 ; Jean 5 : 23.
(11) On nous prie de considérer la déclaration faite par Esaïe (8 : 13, 14) comme une preuve que le nom de Jéhovah s’applique convenablement à notre Seigneur Jésus. On lit : « L’Éternel [Jéhovah des armées] lui, sanctifiez-le, et que lui soit votre crainte et lui, votre frayeur ». L’accent est porté sur le verset suivant qui, sans spécifier qui, déclare : « Il sera pour pierre d’achoppement et rocher de trébuchement aux deux maisons d’Israël ».
Nous ne pouvons admettre ceci comme preuve, car, tout au contraire, le contexte montre une troisième partie (entre Jéhovah et le Prophète), à savoir notre Seigneur Jésus qui dit : « Lie le témoignage, scelle la loi parmi mes disciples. Et je m’attendrai à Jéhovah … Me voici, moi et les enfants que Jéhovah m’a donnés ». — Es. 8 : 16-18, comparer avec Héb. 2 : 13.
(12) On présente le Ps. 110 comme preuve que notre Seigneur Jésus est appelé Jéhovah dans l’Écriture. Nous répliquons qu’aucun argument ne pourrait être avancé qui y soit plus étranger ou plus faux. Au contraire, c’est l’inverse qu’il prouve : « Jéhovah dit à Adon : Assieds-toi a ma droite, jusqu’à ce que je mette tes ennemis pour le marchepied de tes pieds… Adonaï à ta droite, [celle de Jéhovah] brisera », etc., et encore : « Jéhovah a juré et ne se repentira pas : Tu es sacrificateur pour toujours, selon l’ordre de Melchisédec ». — Ps, 110 : 1, 4, 5.
Quiconque ne peut voir que le personnage dont il est parlé est exalté à la droite de Jéhovah ou position de faveur suprême, et fait sacrificateur d’un nouvel Ordre, est certainement aveuglé par son préjugé. Nous le renvoyons pourtant à l’interprétation de ces paroles par notre Seigneur Jésus, montrant qu’il est lui-même l’Adon, le Seigneur de David, exalté par son Seigneur, Jéhovah. — Matt. 22 : 44, 45.
L’Apôtre Pierre, parlant sous l’influence du saint Esprit à la Pentecôte, fit la même application de ces paroles. Et l’Apôtre Paul, y fait aussi allusion dans le même sens. — Actes 2 : 34 ; Héb. 1 : 13 ; 10 : 12, 13.
(13) Notre Seigneur Jésus étant reconnu comme le Grand Instructeur, on prétend que c’est lui qui a accompli la prédiction : « Tous tes fils seront enseignés de Jéhovah » (Es. 54 : 13). En réponse et contradictoirement, nous renvoyons aux propres paroles de notre Seigneur Jésus. Il cita ces paroles mêmes du Prophète dans son discours, et montra clairement qu’il n’était pas et ne prétendait pas être le Jéhovah de cette prophétie. Ses paroles furent : « Il est écrit dans les prophètes : Et ils seront tous enseignés de Dieu. Quiconque a entendu le Père, et a appris de lui, vient à moi ». — Jean 6 : 45.
Le Père lui-même, le grand Jéhovah, n’est pas seulement le grand Législateur mais aussi le Grand Instructeur de sa propre loi. Tous ses fils intelligents verront enfin que son propre grand plan de salut de l’homme renferme les plus sublimes manifestations possibles de ses attributs de Justice, d’Amour et de Sagesse combinés entre eux, chacun d’eux restant pourtant parfait, inviolé.
Notre Seigneur Jésus fut et est encore le Grand Instructeur des hommes établi par le Père céleste, qui est lui-même le Maître-Instructeur suprême au-dessus de tous. C’est précisément ce que proclama et enseigna, notre cher Rédempteur. Ne déclara-t-il pas publiquement que ses enseignements étaient des choses qu’il avait déjà apprises du Père, disant : « Moi, je dis ce que j’ai vu chez mon Père » ? « Ma doctrine [enseignement] n’est pas mienne, mais de celui qui m’a envoyé. Si quelqu’un veut faire sa volonté, il connaîtra de la doctrine, si elle est de Dieu, ou si moi je parle de par moi-même… mais celui qui cherche la gloire de celui qui l’a envoyé, celui-là est vrai ». « La Parole que vous entendez, n’est pas la mienne, mais celle du Père qui m’a envoyé ». « Je leur ai donné ta parole ». « Ils ont gardé ta parole ». « Sanctifie-les par ta (Darby, note) vérité, ta parole est la vérité ». — Jean 7 : 16-18.
Notre Seigneur désigna également des instructeurs 8 : 38 ; 14 : 24 ; 17 : 6, 14, 17. spéciaux, sous sa direction, les Apôtres ; et d’autres encore dans l’Église pour être des instructeurs et des bergers subalternes du troupeau de l’Éternel, leur enjoignant ceci « Paissez mes brebis » ; « paissez mes agneaux ». « Prenez donc garde à vous-même, et à tout le troupeau, au milieu duquel l’Esprit saint vous a établis surveillants, pour paître l’Église de Dieu, laquelle il a acquise par le sang de son propre [Fils bien-aimé] » (Actes 20 : 28). Toutefois aucun de ces instructeurs ne devait enseigner de doctrine de son cru qui serait forcément de la « sagesse de ce monde ». Les membres du peuple de Dieu devaient être tous enseignés de Jéhovah, et nul ne peut être un véritable instructeur s’il ne présente aux hommes les paroles, le plan et le caractère de Jéhovah comme les idéaux de vérité et d’excellence. Ce faisant, on attire nécessairement l’attention sur « les doctrines de Christ » et « les doctrines de l’Apôtre » qui toutes n’étaient que l’expression et les enseignements de la grande et éternelle loi du Père.
Contrairement à certains qui s’intitulent aujourd’hui instructeurs, ni notre Seigneur Jésus ni ses apôtres n’essayèrent l‘originalité et n’y prétendirent. Notre Seigneur Jésus ne dit-il pas humblement et d’une manière si admirable : « Je ne fais rien de moi-même, mais que, selon que le Père m’a enseigné, je dis ces choses » ? (Jean 8 : 28). Pouvons-nous être étonnés si quelqu’un qui fut trouvé si humble et si loyal envers Jéhovah pouvait être, et le fut, récompensé par de si grands honneurs et par une élévation si souveraine en puissance à la droite du Père ? Le témoignage inspiré nous montre que notre Seigneur Jésus apprit admirablement les leçons enseignées par le Père : « quoiqu’il fût Fils, a appris l’obéissance par les choses qu’il a souffertes ». — Héb. 5 : 8 ; Phil. 2 : 8.
De plus, l’Éternel montra par les prophètes que Jésus, le Grand Instructeur nommé par le Maître-Instructeur, Jéhovah, serait lui-même enseigné de Jéhovah ; et afin qu’il pût devenir « un Souverain Sacrificateur miséricordieux et fidèle » pour l’humanité, et faire la preuve qu’il était digne d’être « le chef de notre salut », il était nécessaire qu’il fût rendu parfait par les expériences des choses qu’il a souffertes (Héb. 2 : 9, 10). Notez avec quelle clarté les prophéties suivantes déclarèrent longtemps à l’avance que notre Seigneur serait enseigné de Jéhovah, qu’il apprendrait bien les leçons, et manifesterait l’amour pour la loi et l’obéissance au Législateur :
« Le Seigneur Jéhovah [Adonaï Jéhovah] m’a donné la langue des savants [instruits], pour que je sache soutenir par une parole en sa saison celui qui est las. Il me réveille chaque matin, il réveille mon oreille pour que j’écoute comme ceux qu’on enseigne. Le Seigneur Jéhovah [Adonaï Jéhovah] m’a ouvert l’oreille et moi, je n’ai pas été rebelle et je ne me suis pas retiré en arrière [de ses enseignements]. J’ai donné mon dos à ceux qui frappaient, et mes joues à ceux qui arrachaient le poil ; je n’ai pas caché ma face aux opprobres et aux crachats ». Es. 50 : 4-10 ; 53 : 11 ; Matt. 26 : 67 ; 27 : 26, 30.
Écoutez encore à ce sujet le témoignage de l’Éternel concernant la préparation de notre Seigneur Jésus à la haute fonction de Souverain Sacrificateur royal pour l’humanité :
« L’esprit de Jéhovah reposera sur lui, l’esprit de sagesse et d’intelligence, l’esprit de conseil et de force, l’esprit de connaissance et de crainte [révérence] de Jéhovah. Et son plaisir sera la crainte de Jéhovah ; et il ne jugera pas selon la vue de ses yeux » ; car il a été ému de compassion de nos infirmités et c’est pourquoi il est à même de secourir tous ceux qui s’approchent de Dieu par lui — son Église maintenant, et bientôt le monde, pendant son Règne millénaire. — Es. 11 : 1 à 10 ; Héb. 2 : 18.
Une prophétie montre aussi le Messie disant : « Tu me feras connaître le chemin de la vie ». « Je bénirai Jéhovah qui me donne conseil ». Ces expressions se trouvent dans des passages cités par les Apôtres comme s’appliquant à notre Sauveur, « l’homme Christ Jésus » (Ps. 16 : 7-11). La prophétie confirme ainsi l’exposé de l’Évangéliste : « L’enfant [Jésus] croissait et se fortifiait en esprit (note Darby) étant rempli de sagesse : et la faveur [bénédiction] de Dieu était sur lui… Et Jésus avançait en sagesse et en stature, et en faveur auprès de Dieu et des hommes ». — Luc 2 : 40, 52.
Ayant examiné les textes les plus convaincants de la Bible avancés sur ce sujet, nous avons la certitude que les Écritures n’autorisent pas l’usage du grand nom Jéhovah pour l’appellation d’aucun autre être que notre Père Céleste ; nous sommes certains qu’elles en restreignent l’emploi et interdisent qu’il soit appliqué à un autre.
Chacun peut comprendre combien il convient que le Tout-Puissant ait décrété qu’il soit reconnu comme le centre de l’autorité, de la sagesse, de la justice, de l’amour et de la puissance, car telle est la vérité ; toute autre chose serait faux et dans cette mesure, mauvais, nuisible. Nous venons de voir d’après les citations des propres paroles de notre Seigneur, et de celles des Apôtres instruits spécialement par lui et inspirés du saint Esprit après la Pentecôte, qu’aucun d’entre eux ne laissa jamais entendre que le Père Céleste et le Fils céleste étaient un, en une personne [être], ni qu’ils étaient égaux en gloire et en puissance, comme l’enseignent, sans l’autorité divine, les confessions de foi et les catéchismes des hommes.
Néanmoins, le Père céleste n’a manifesté aucune jalousie devant la grandeur de son grand Serviteur en Chef, le « Messager de l’Alliance, en qui vous prenez plaisir » ; au contraire, il l’a hautement exalté afin qu’il fût le plus élevé après lui-même en dignité et en honneur. Écoutons les paroles de notre Seigneur Jésus lui-même : « Le Fils ne peut rien faire de lui-même, à moins, qu’il ne voie faire une chose au Père, car quelque chose que celui-ci (le Père) fasse, cela, le Fils aussi de même le fait. Car le Père aime le Fils, et lui montre toutes les choses qu’il fait lui-même, et il lui montrera des œuvres plus grandes que celles-ci, afin que vous soyez dans l’admiration. Car comme le Père réveille les morts et les vivifie, de même aussi le Fils vivifie ceux qu’il veut ; car aussi le Père ne juge personne, mais il a donné tout le jugement au Fils ; afin que tous honorent le Fils comme ils honorent le Père. Celui qui n’honore pas le Fils, n’honore pas le Père qui l’a envoyé ». — Jean 5 : 19-23.
Ce n’est seulement qu’après avoir clairement compris la déclaration scripturale concernant le grand Auteur du Plan de Réconciliation, Jéhovah, et saisi la distinction qu’il y a entre lui et son Serviteur honoré, « L’Unique Engendré du Père », son « Fils bien-aimé », dans l’œuvre de la Réconciliation, que nous sommes bien préparés à comprendre le sens philosophique de la Réconciliation. C’est en grande partie à cause de la confusion des idées au sujet du Père et du Fils qu’un très grand nombre de chrétiens sont tout à fait embrouillés sur la question de la Réconciliation, et par suite, en danger de perdre leur foi en cette doctrine fondamentale et de la plus haute importance de la révélation divine.
L’Apôtre Paul présente très clairement et avec force la question de la relation entre le Père et le Fils à l’égard de notre rédemption, en disant : « Il n’y a point d’autre Dieu qu’un seul »… « pour nous, il y a un seul Dieu, le Père, duquel sont toutes choses, et nous pour Lui, et un seul Seigneur, Jésus-Christ, par lequel sont toutes choses, et nous par lui » (1 Cor. 8 : 4, 6). Autrement dit, il n’y a que le seul et éternel Dieu Tout-Puissant, l’Auteur et la Source de toutes choses, à qui nous appartenons, et il n’y a qu’un seul Seigneur, Jésus-Christ, par qui le Père céleste exécute toutes les diverses parties importantes de son plan. C’est en notre Seigneur Jésus et par lui seul que nous avons obtenu la rémission des péchés, par la foi en son sang ; c’est par lui que nous avons accès auprès du Père et que nous avons la grâce dans laquelle nous demeurons fermes, nous réjouissant dans l’espérance de la gloire de Dieu. — Rom. 5 : 1.
UNE TRADITION DES PÈRES REPOSANT SUR UNE « INVENTION »
(UN FAUX) UNE INTERPOLATION
Nous examinerons dans d’autres chapitres la grandeur et la dignité de notre Seigneur Jésus-Christ par qui l’œuvre entière de la Réconciliation a été et sera accomplie, et le grand honneur qui lui échoit, non seulement depuis qu’il a racheté le monde, mais aussi le grand honneur et la haute dignité qui lui appartenaient avant qu’il devînt le Rédempteur du monde. Nous cherchons, maintenant, à distinguer clairement quelque chose qui concerne le grand Auteur du plan ; cependant, Étant donné que les conceptions générales de la chrétienté sont fortement embrouillées par ce qui est connu le nom de « Doctrine de la Trinité » — doctrine que ses défenseurs les plus déclarés admettent ne pas comprendre et qu’ils ne peuvent ni comprendre ni expliquer —, il convient donc que nous examinions ici les textes de l’Écriture qui, suppose-t-on, donneraient quelque apparence de Vérité ou un certain support à cette doctrine des hommes si confuse, à laquelle la Parole de Dieu n’accorde aucune autorité. Nous avons déjà attiré I’attention sur divers passages des Écritures qui déclarent expressément qu’il n’y a qu’un seul Dieu Tout-Puissant, et non deux, ni trois, ni davantage. Nous attirons maintenant l’attention sur le fait que le terme « Trinité » ne se trouve pas dans les Écritures, pas plus qu’aucun mot d’une signification équivalente ; on n’y rencontre même pas la moindre déclaration, qui, même déraisonnablement, puisse être interprétée comme signifiant une telle chose. En vérité, ceux qui soutiennent la doctrine de la Trinité, en essayant d’expliquer leur idée personnelle, s’embrouillent désespérément eux-mêmes et embrouillent aussi leurs auditeurs. Ils déclarent tout d’une haleine qu’il n’y a qu’un seul Dieu (parce que les Écritures insistent si positivement sur ce point qu’on ne peut l’ignorer) et, cependant dans le même temps, ils déclarent qu’il y a trois Dieux (parce qu’ils sont engagés dans cette théorie par les « traditions des pères » transmises depuis les origines de la Papauté).
Mais comment pourrait-il y avoir trois Dieux et cependant n’y en avoir seulement qu’un seul ? S’il y a trois Dieux « égaux en puissance et en gloire » comme l’enseignent les catéchismes, il est donc inexact de dire qu’il n’y a qu’un Dieu. S’il n’y a qu’ « un seul Dieu, le Père, duquel sont toutes choses », comme l’affirme St Paul, et si, comme Jésus l’a déclaré, le Père est plus grand que son Fils honoré ; et si le Père a ressuscité des morts son Fils bien-aimé et l’a exalté, honoré, et lui a destiné un Royaume, et si finalement le Fils remettra le Royaume au Père, afin que le Père puisse être tout en tous, alors il ne peut pas être vrai qu’il y ait plusieurs Dieux d’égale puissance. Néanmoins, nous montrerons d’une manière décisive dans le chapitre suivant que notre Seigneur Jésus-Christ est un Dieu, mais que s’il vrai qu’il doit être honoré, comme le Père est honoré, et qu’en l’honorant, nous honorons le Père qui l’a exalté, cependant toutes les Écritures sont unanimes pour affirmer péremptoirement qu’il n’y a qu’un seul Dieu Tout-Puissant, le Père de tous. Comme le déclare l’Apôtre : « Le Chef de la femme, c’est l’homme, le chef de l’homme c’est Christ, et le chef de Christ, c’est Dieu ». — 1 Cor. 11 : 3.
On ne trouve dans la Bible qu’un seul passage, et un seulement, qui parait vaguement impliquer la doctrine d’une Trinité de Dieux, et tous les érudits admettent aujourd’hui que ce passage est apocryphe, qu’il est une interpolation. C’est pourquoi il est omis dans la Version révisée (anglaise — trad.) du Nouveau Testament, bien que chacun des traducteurs de cette version était un trinitaire, pour autant que nous le sachions. Bien qu’ils eussent aimé conserver ce passage, leur unique appui scriptural (et dans ce cas, bien vague quant à son expression), ils ne purent en toute conscience, le faire.
Les traducteurs de la Version Commune (anglaise) ne méritent d’ailleurs aucun blâme d’avoir inséré cette interpolation, parce qu’à l’époque de cette traduction il était impossible de reconnaître son caractère apocryphe. Depuis cette traduction, des centaines de manuscrits grecs anciens ont été découverts, mais aucun de ceux qui sont antérieurs au septième siècle ne contient ce passage qui soutient la Trinité. Les érudits, sans égard aux tendances des confessions de foi, ne nient donc pas que les mots apocryphes furent insérés pour étayer la doctrine de la Trinité, à une époque où la discussion de cette doctrine était générale dans l’Église et où ses défenseurs étaient embarrassés devant leurs contradicteurs, parce qu’ils n’avaient aucune preuve biblique à produire pour justifier leur théorie. Les termes apocryphes furent sans aucun doute interpolés par quelque moine zélé outre mesure, qui, convaincu personnellement de la vérité de la doctrine, pensa que le saint Esprit avait commis une erreur en omettant cette question dans les Écritures ; sans aucun doute, son intention fut de venir en aide à Dieu et à la vérité pour vaincre une difficulté au moyen d’une fraude. Mais toutes suggestions de ce genre, à l’effet que Dieu ne nous a pas donné une révélation complète « afin que l’homme de Dieu soit parfaitement accompli », et qu’il est nécessaire d’y ajouter, proviennent de l’Adversaire, comme le fut cette suggestion qu’il serait convenable de commettre une falsification, une invention pour produire un bien et rectifier l’erreur du Tout-Puissant. Le moine copiste ou le prêtre qui commit cette falsification, apparemment au début du septième siècle, aura beaucoup à répondre pour avoir ajouté à la Parole de Dieu et pour la mauvaise influence qu’une telle adjonction a exercée sur le peuple de Dieu qui, cherchant la vérité sur cette question, a été ainsi égaré par sa fraude.
On trouve l’interpolation apocryphe en 1 Jean 5 : 7, ainsi conçue : « car il y en a trois dans le ciel qui rendent témoignage, — le Père, la Parole et le saint Esprit, et ces trois sont un ; et il y en a trois qui rendent témoignage sur la terre ». Ces expressions, enlevées du texte, le laissent simple et facile à comprendre et tout à fait d’accord avec le reste des Écritures ; mais si on laisse subsister cette adjonction telle qu’elle est demeurée pendant des siècles, il en résulte la confusion, car elle soutient une absurdité. Par exemple, si l’on conserve cette adjonction dans le texte, le sens serait que le Père, le Fils et le saint Esprit sont d’accord pour rendre témoignage dans le ciel que Jésus est le Christ. Quelle absurdité ! Qui, dans le ciel, est ignorant du fait que Jésus est le Christ ? A qui serait-il donc nécessaire au Père, au Fils et au saint Esprit de rendre ce témoignage ? A personne. Seulement, l’Adversaire avait là une bonne occasion de poursuivre son œuvre de corruption de la Vérité et il trouva un serviteur disposé à le servir.
Non seulement la Version Révisée omet ce verset, mais également toutes les versions modernes — l’Emphatic Diaglott, la traduction de la Bible Young, celle de l’Union Américaine de la Bible, la Version améliorée (*).
(*).[Versions françaises : Crampon (catho. rom.) Note : « on ne trouve les mots entre [ ] dans aucun manuscrit grec antérieur au 15e siècle, et dans aucun manuscrit de la Vulgate antérieur au 8e siècle ». La version catholique romaine PIROT ET CLAMER (reprise également par l’édition dite du Cardinal LIENART) note : « 7b – 8a. Les mots entre parenthèses n’existent pas dans le texte original ; ils ne sont pas antérieurs au IVe siècle ». Le nouveau Testament du chanoine E. OSTY indique en note : « Certains manuscrits portent ici un verset longtemps considéré comme authentique : « dans le ciel… terre ».
Le Nouveau Testament catholique romain du Père BUZY déclare en note : « Les mots entre [ ], qui expriment d’une manière splendide le dogme de la Trinité, sont tenus aujourd’hui pour non authentiques » (Le lecteur tirera la conclusion qui s’impose ! — Trad.) La version catholique romaine de MAREDSOUS porte en note : « Quelques manuscrits seulement, et de date récente, ajoutent : Ils sont trois… ciel… saint Esprit ». [souligné par le Trad.] Les versions cathol. Saci (éd. 1759) et Glaire et Vigouroux les insèrent DANS le texte. DARBY, SYNODALE, SECOND ; N.T. RILLIET et N.T. de GOGUEL et MONNIER (protestantes) les omettent. Voir leurs notes très documentées. Les autres veillons prot. OST., MARTIN (1867), LAUS. les insèrent. — Trad.]
Cette dernière déclare :
« Ce texte concernant les Témoins célestes ne se trouve dans aucun MS grec écrit antérieurement au cinquième siècle. Il n’est cité par aucun des auteurs ecclésiastiques grecs, ni par aucun des premiers pères latins, même quand les sujets dont il traite auraient pu les conduire naturellement à faire appel à son autorité : il est donc, de toute évidence, apocryphe ».
Le Commentaire critique de Lang, parlant de ce passage apocryphe, dit :
« Ce passage manque dans tous les MSS. (*) [MSS. = manuscrits — Trad.] grecs, et également dans le Codex Sinaïticus [le plus ancien des MSS. grecs connus] et dans toutes les anciennes versions, y compris les latines, jusqu’au huitième siècle ; [dans les MSS., écrits] depuis cette époque on trouve ce texte, sous trois variantes. Malgré les controverses trinitaires, pas un seul Père grec, ni aucun des anciens Pères latins de l’Église ne le cite ».
La Concordance grecque et anglaise d’Hudson dit :
« Ces expressions ne se trouvent dans aucun MS. grec avant le 15e ou le 16e siècle, ni dans aucune version antérieure ».
Le passage en question est considéré comme une interpolation par les érudits en matière biblique de compétence reconnue : Sir Isaac Newton, Benson, Clark, Horne, Griesbach, Tischendorf, Trégelles, Lachman et Alford. Ce dernier déclare :
« A moins de se livrer à de pures fantaisies dans la critique du texte sacré, il n’y a pas l’ombre d’une base sérieuse pour admettre l’authenticité de ce passage ».
Le Dr. Constantin Tischendorf dit :
« Je considère comme une impiété le fait de continuer la publication de ce texte apocryphe comme s’il faisait partie de l’épître ».
Le Prof. T.B. Wolsey demande :
« La vérité et l’honnêteté n’exigent-elles pas qu’un tel passage soit extirpé de nos Bibles anglaises ? C’est un passage que Luther n’a pas voulu insérer dans sa traduction, et qui ne s’est glissé dans la Bible allemande qu’environ cinquante ans après sa mort ».
Le Dr. Adam Clark, commentant ce passage, déclare :
« Il est probable que ce verset n’est pas authentique. Il n’existe dans aucun manuscrit de cette épître écrite avant l’invention de l’imprimerie, à l’exception du Codex Monfortii, appartenant au Collège de la Trinité de Dublin. Les autres, qui omettent ce verset, sont au nombre de cent douze. Il est omis dans les deux Syriaques, dans tous les MSS. arabe, éthiopien, sahidique, arménien, slave, etc., en un mot dans toutes les versions anciennes, à l’exception de la Vulgate ; et, même beaucoup de copies les plus anciennes et les plus correctes de cette version ne l’ont pas. On ne le trouve pas non plus dans aucun des Pères anciens grecs, et même dans la plupart des latins ».
Wesley, le fondateur du Méthodisme, s’efforça de défendre la doctrine de la Trinité ; pourtant dans un de ses sermons portant sur ce texte, il cita les paroles de Servet : « J’hésite à employer les mots « Trinité » et « personne », parce que je ne trouve pas ces termes dans la Bible », et à cette citation, Wesley ajoute : « Je voudrais insister seulement sur les termes exacts, inexpliqués, tels qu’ils se trouvent dans le texte ». Il s’attacha à prouver la doctrine de la Trinité, parce qu’il croyait à l’authenticité de ce passage falsifié ; l’on n’avait pas, à ce moment-là, l’information positive des MSS. anciens de la Bible dont la découverte est plus récente. Par exemple, à l’époque de la préparation de notre Version Commune (anglaise — Trad.) du Roi Jacques en 1611 ap. J.C., les traducteurs ne disposaient que de huit MSS. grecs et n’en avaient aucun de date antérieure au dixième siècle. Il existe maintenant (*) [Écrit en 1899 — Trad.] environ sept cents MSS., dont certains, spécialement le MS. du Sinaï et celui du Vatican N° 1209, sont très anciens, remontant à l’an 350 ap. J.C., environ.
CE QU’ENSEIGNE L’ÉCRITURE AU SUJET DU PÈRE, DU FILS
ET DE LEUR UNITÉ
On doit faire une nette distinction entre une confession de foi en une Trinité et une confession de foi en l’unité du Père céleste, Jéhovah, du Fils céleste, notre Seigneur Jésus-Christ, et du saint Esprit. La doctrine de la Trinité soutient que le Père, le Fils et le saint Esprit « sont un en personne, égaux en gloire et en puissance », ainsi qu’on le trouve dans les confessions des Églises. La Bible, tout en montrant l’Unité absolue entre le Père et le Fils et le saint Esprit au cours des diverses étapes du grand plan de salut, s’oppose par contre catégoriquement à l’idée que le Père et le Fils sont un en personne, et nie qu’ils soient égaux en majesté et en puissance ; nous avons, en effet, montré précédemment, que c’est le Père qui a glorifié le Fils, l’a souverainement élevé et lui a donné un nom au-dessus de tout autre nom, à l’exception toutefois du sien, le faisant son agent et représentant pour exercer « tout pouvoir dans le ciel et sur la terre ». Tous les divers passages des Écritures s’accordent à exposer que c’est le Père qui a envoyé le Fils dans le monde, et que le Fils, en vue de la joie qui lui était offerte par le Père, a souffert la croix et méprisé l’ignominie, qu’il fut le premier et l’unique Fils engendré du Père céleste, et que lorsqu’il aura achevé l’œuvre que le Père lui a donné à faire, il rendra au Père le Royaume de la terre, à la fin de l’Age millénaire ; tous ces passages montrent en outre, ainsi que nous l’avons porté à l’attention, que le Fils reconnaît pleinement et avec joie qu’il est « venu du Père » ; qu’il « n’est pas venu pour faire sa propre volonté », mais la volonté du Père ; que la puissance qu’il exerçait n’était pas la sienne propre, mais celle du Père ; il déclare en outre : « Le Père est plus grand que Moi ». Le prophète annonce qu’il est le Messager ou serviteur de l’Alliance, et non l’Auteur de l’Alliance ; le Nouveau Testament déclare, à maintes reprises, qu’il est le Médiateur de la Nouvelle Alliance — le seul Médiateur entre Dieu et les hommes, l’homme Christ-Jésus qui se donna lui-même en rançon pour tous. Ces divers passages des Écritures enseignent tous, d’une manière logique et harmonieuse, qu’il existe une distinction d’êtres, de gloire et de puissance, entre le Père céleste et le Fils céleste ; par contre, ils enseignent une unité absolue et profonde dans le plan, dans la volonté, dans les desseins, car le Fils était digne d’être l’exécuteur du plan grandiose de Jéhovah, parce qu’il n’avait aucune volonté propre, mais avait abandonné sa propre volonté afin de pouvoir être rempli de l’esprit du Père et faire la volonté du Père en toutes choses. — Jean 6 : 38, 39.
De plus, les mots mêmes de, « Père et de Fils », impliquent une différence et contredisent les idées de Trinité et d’unité de personne, parce que le mot « Père » signifie « qui donne la vie », tandis que le mot « Fils » désigne quelqu’un qui a reçu la vie d’un autre. Le Père céleste n’a reçu la vie de personne ; Il est la source de la vie, non seulement pour notre Seigneur, son Fils unique, mais par lui, la source de la vie pour toutes les autres de ses créatures. Tout ceci est entièrement d’accord avec le passage de l’Écriture qui figure en tête de ce chapitre dans lequel Apôtre nie clairement que le Père et le Fils soient un seul et même être et égaux en puissance : « Pour nous il y a un seul Dieu, le Père, de qui sont toutes choses… et un seul Seigneur, Jésus-Christ par qui sont toutes choses ». — 1 Cor. 8 : 6.
Le lecteur réfléchi discernera immédiatement l’harmonie et la simplicité scripturales de l’opinion présentée ici, tandis que tous admettront que la doctrine de la Trinité n’est susceptible d’aucune compréhension ou explication raisonnable. Ses plus ardents défenseurs l’admettent et, au lieu de s’efforcer de faire l’impossible chose de l’expliquer, ils éludent la discussion, prétendant que c’est « un grand mystère » inexplicable. Cependant, si étrange que cela paraisse, cette doctrine de trois Dieux en un seul Dieu, qui, non seulement, n’a aucune base biblique, mais est condamnée par la Bible de la Genèse à l’Apocalypse, à la fois directement et indirectement, et qui est si opposée à la raison qu’elle en est même insensée, est pourtant une doctrine fortement retranchée parmi les chrétiens, même parmi les protestants, qui affirment leur foi en la Bible et qui protestent contre tous enseignements qu’on ne trouve pas en elle. Pourquoi en est-il ainsi ? C’est là, répondons-nous, un des mystères ténébreux dont s’est servi Satan par le moyen de la Papauté, pour obscurcir la Parole, le caractère et le plan de Dieu. Ainsi qu’il est écrit : « Le dieu de ce monde a aveuglé les pensées des incrédules, pour que la lumière de l’évangile de la gloire du Christ, qui est l’image de Dieu, ne resplendit pas pour eux ». — 2 Cor. 4 : 4. Satan a plongé le pauvre monde dans l’aveuglement, et voilé la doctrine, obscurcissant les desseins et falsifiant les mystères pour empêcher ceux qui ont trouvé l’Éternel de parvenir à une claire connaissance de la vérité.
Satan pourrait-il d’ailleurs avoir un intérêt quelconque à faire briller la gloire de notre Seigneur Jésus-Christ ? Ne chercherait-il pas plutôt à rabaisser la gloire de Christ ? Nous répondons que la politique de Satan a toujours été de dénaturer la vérité, de présenter la Bible sous un faux jour, et de faire paraître déraisonnables et contradictoires ses enseignements afin d’empêcher l’humanité de voir la grande beauté, le caractère raisonnable et l’harmonie qui existent dans le plan divin et dans la Parole de Dieu. Plus Satan peut faire pénétrer d’absurdités dans les conceptions humaines relatives au Créateur, mieux il réussira à éloigner du service de Dieu ceux qui sont d’esprit raisonnable et logique ; et plus il réussira à rendre déraisonnables les credo des hommes, plus il détruira, dans la même proportion, la foi chez ceux qui défendent ces credo et plus il favorisera la simple crédulité, au lieu de la foi authentique.
Ainsi, pendant des siècles, le grand Adversaire a travaillé avec le plus grand succès à éliminer de l’Église les gens les plus raisonnablement disposés, et à y rassembler la classe des plus crédules, des plus superstitieux, de ceux qui ne savent pas raisonner. Il a couvert et a caché certaines des vérités les plus précieuses sous les erreurs les plus spécieuses et les plus abjectes, empêchant ainsi le peuple de Dieu de faire des progrès rapides. Mais, grâce à Dieu, nous vivons aujourd’hui à une époque où le voile de l’ignorance se désagrège, et où les enfants de Dieu apprennent à détourner leurs regards des credo formés pour les asservir durant les Siècles de ténèbres, et à s’adresser directement à la Parole de Dieu elle-même. Cette lumière, hélas ! vient trop tard pour beaucoup, surtout pour les sages de ce monde : ils ont tellement confondu les credo et la Bible qu’en rejetant les premiers, ils rejettent aussi cette dernière et, au lieu de chercher la lumière de la Parole de Dieu, ils sont davantage enclins à l’ignorer ou à la rejeter, pour s’appuyer sur leurs propres conceptions, sur des philosophies humaines.
Le résultat est que la haute-critique (ou critique historique — Trad.), l’évolution, la science chrétienne, la théosophie et les autres théories qui rejettent la Bible, font aujourd’hui de rapides progrès, tandis que les credo anciens s’écroulent ou sont abandonnés. Une minorité seulement de gens ont appris que l’erreur n’est pas dans la Bible mais dans les credo, et cherchent les « anciens sentiers » et « la foi qui a été une fois enseignée aux saints ». — Jér. 6 : 16 ; Jude 3.
Comment la doctrine de la Trinité a-t-elle jamais pu prendre une telle extension parmi les chrétiens si elle n’était pas l’enseignement de l’Église primitive ? N’est-elle pas l’une des plus anciennes doctrines de l’Église qui remonte au troisième siècle ? Si, répondons-nous, la doctrine de la Trinité prit naissance, eut son petit commencement dans les second et troisième siècles. Il est tout à fait évident à quiconque veut sonder les Écritures sans parti-pris, que la doctrine de la Trinité ne fut acceptée en aucun sens et à aucun degré durant le premier siècle, les écrits des Apôtres le montrent clairement dans le Nouveau Testament. La doctrine de la Trinité s’éleva d’une manière très naturelle, tout d’abord à cause de l’esprit combatif.
Au premier siècle, les apôtres enseignèrent avec force que Christ était non le Père, ni Jéhovah, mais le Fils de Jéhovah, le Messie envoyé dans le monde pour le bénir, et pour établir le Royaume de Dieu, et finalement pour faire sortir l’ordre de la condition du péché et du désordre. A la déclaration qu’il était le Fils de Dieu d’autres déclarations furent opposées : les unes que Jésus était un imposteur, d’autres qu’il était seulement un homme de bien ; certaines qu’il avait eu une naissance miraculeuse, mais n’avait jamais eu de pré-existence, d’autres enfin soutinrent la vérité, à savoir qu’il avait eu une pré-existence comme Fils de Dieu sur un plan spirituel, qu’il devint le Fils de Dieu sur le plan humain, afin de racheter l’humanité et qu’il est maintenant souverainement élevé au point que tous ont l’ordre d’honorer « le Fils comme ils honorent le Père ». Mais, fait bien connu, des dispositions agressives conduisent à l’exagération ; par suite, il arriva que beaucoup de ceux qui essayaient de réfuter les diverses vues erronées relatives à notre Seigneur allèrent à l’autre extrême, ils prétendirent qu’il était le Père, Jéhovah lui-même.
Le Dictionnaire religieux dont le Rév. Dr. Lyman Abbott, trinitaire déclaré, fut l’un des compilateurs et éditeurs dit à la page 944 :
« Ce ne fut qu’au début du quatrième siècle que l’idée trinitaire commença à être élaborée et formulée comme doctrine, que l’on s’efforça d’harmoniser avec la croyance de l’Église en un Dieu unique… En essayant de résoudre ce problème, on fit jaillir la doctrine de la Trinité… La Trinité est un aspect caractéristique très marqué de l’hindouisme, et on la retrouvé dans les mythologies perse, égyptienne, romaine, japonaise, indienne et dans les mythologies grecques les plus anciennes ».
La conception de l’existence de plus d’une divinité était commune dans les temps anciens chez toutes les nations, à l’exception d’une seule, Israël. Comme chacun le sait, la mythologie grecque est pleine de divinités dont beaucoup ont pratiquement la même puissance. La conception juive d’un seul Dieu semblait ridicule aux Grecs et impliquait une pénurie de dieux. Il semblait donc que la conception trinitaire serait rapidement acceptée parmi les Gentils convertis. Elle était un compromis entre la conception générale du monde, appelée polythéisme (la croyance en plusieurs dieux) et le monothéisme (la doctrine d’un seul Dieu) soutenu par Israël. L’idée de déclarer qu’il y a trois Dieux et de prétendre dans le même temps qu’ils ne sont qu’un seul et même Dieu, fut sans aucun doute considérée comme un coup de maître par les théologiens d’alors ; cela permettait d’harmoniser les vues de nombreux convertis parmi les Juifs avec les sentiments généraux des Gentils qui, ainsi le désirait-on, devaient être satisfaits et introduits dans l’Église. D’une manière semblable, la « mariolâtrie » (culte de la Vierge Marie) fut Introduite pour se concilier, satisfaire et adapter la superstition qui, depuis longtemps, était en honneur chez les païens à l’égard d’Isis, de Diane et d’autres déesses qui avaient leurs millions d’adorateurs. On doit se rappeler qu’à l’époque où ces doctrines furent introduites, les conducteurs de l’Église avaient abandonné leur espérance en la seconde venue du Seigneur pour établir son Royaume, et avaient acquis une nouvelle espérance, à savoir, celle de convertir le monde et d’établir par ce moyen l’Église terrestre en Hiérarchie, ou Royaume de Dieu, dans lequel un représentant ou pape régnerait à la place de Christ comme son vicaire (*).
(*) VOIR ÉTUDES DANS LES ÉCRITURES, VOL. II, CH. 9 ET VOL. III, CHAPITRE 4
L’acceptation générale de la doctrine de la Trinité et la ténacité avec laquelle elle est soutenue, proviennent de la crainte superstitieuse inculquée au peuple par le clergé romain, et plus tard par le clergé protestant également, sous la menace impliquée que quiconque nie la Trinité s’engage tout droit sur le chemin de la torture éternelle. En même temps, on admet que cette doctrine est incompréhensible, et que, par conséquent, personne n’y croit réellement, parce que personne ne peut véritablement croire à une chose Incompréhensible. Diverses doctrines et pratiques, non seulement du protestantisme, mais aussi du catholicisme, sont un démenti à la doctrine de la Trinité : notez, par exemple, que tous les protestants prient le Père, « au nom de Jésus », « pour l’amour de Jésus », etc., reconnaissant ainsi qu’ils sont deux personnes séparées, et non un seul être. Les catholiques romains admettent, d’une manière semblable, la distinction de personnes, car ils prient les saints inférieurs d’intercéder pour eux auprès de Marie afin qu’elle puisse intercéder pour eux auprès de Jésus, et que Jésus, à son tour, intercède pour eux auprès du Père.
Les protestants ont reçu de la papauté, cette fausse doctrine au cours des Siècles de ténèbres. Ils y sont si fermement attachés et la soutiennent avec tant de ténacité, que la croyance en cette doctrine incompréhensible, déraisonnable et antibiblique, constitue un critérium d’orthodoxie. Quiconque la repousse est considéré comme un hérétique, non seulement par l’Église de Rome, mais par la plus haute autorité protestante, l’Alliance évangélique. La Vérité est puissante et finira par triompher ; néanmoins, Dieu a laissé subsister, jusqu’aujourd’hui des conditions telles qu’elles sont des épreuves de caractère et de loyauté envers Dieu, et envers sa Parole chez ceux qui déclarent être ses enfants, enseignés de lui. Il appartient donc à tout chercheur de vérité d’agir honnêtement envers lui-même et envers la Parole du Père céleste, laquelle est seule capable de nous rendre sages à salut. Rappelons-nous que seule, la vérité sanctifie, et, qu’au contraire, l’erreur tend toujours au mal.
DIEU LE PÈRE ET DIEU LE FILS
Voici peut-être le moment propice de présenter et d’examiner quelques textes des Écritures que l’on suppose être en faveur de la doctrine de la Trinité, quoiqu’ils ne la formulent pas.
(1) On prétend qu’il est parlé de Jésus comme de Dieu, et qu’il n’y a qu’un seul Dieu ; qu’en conséquence Dieu le Père et Dieu le Fils sont deux noms désignant le même être. Examinons cette question à la lumière de la Parole divine, en n’acceptant rien à l’avance comme définitif, mais en faisant à chaque pas la preuve de notre démonstration. Nous travaillons avec le désavantage que presque tous les traducteurs de l’Ancien Testament n’ont pas été exacts ou uniformes en traduisant les divers noms de la divinité (*). Par exemple :
(*) Il semble que les Trinitaires qui ont traduit la Version commune (anglaise — Trad.) craignirent de rendre partout le nom de Jéhovah comme un nom propre, de peur que les gens ne se rendent compte du fait que nie la théologie, savoir : que le titre Jéhovah n’appartient qu’au grand « JE SUIS », le Père. De même, la traduction anglaise de Leeser, faite à l’intention des Juifs, voile le mot, peut-être par crainte que certains juifs ne soient choqués par quelques uns des rares emplois du mots examiné précédemment.
Le Juif préfère et emploie le mot Seigneur, espérant probablement que ses coreligionnaires juifs reconnaîtrons que le mot Seigneur ne s’applique qu’à Jéhovah, qu’ils éprouveront de ce fait quelques ressentiment envers ceux qui parlent de Jésus comme « notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ », expression que ces juifs considèrent comme un blasphème.
Les traducteurs trinitaires ont probablement préféré employer le mot Seigneur au lieu de Jéhovah, afin que les chrétiens habitués à se servir du mot Seigneur conne un titre de notre SAUVEUR Jésus, puissent, en lisant l’A.T., penser que c’est généralement de lui et non du Père, Jéhovah, qu’il y est question.
Les versions Crampon et l’édition Liénart (cath. rom.) conservent « Yahweh » Dieu à partir du chapitre 2 de Genèse. Voir note intéressante de l’Abbé Crampon sur Gen. 2 : 4. Lire (en anglais) le chapitre IV, pp. 22 à 29 (« Le nom incommunicable ») de The Emphasized Bible version Rotherham) — Trad.
APPELLATIONS DE LA DIVINITÉ DANS L‘ANCIEN TESTAMENT
(1) Le nom « Jéhovah » n’est convenablement rendu que quatre fois, là où il semblait impossible de faire autrement (Ex. 6 : 3 ; Ps. 83 : 18 ; Es. 12 : 2 ; 26 : 4) ; il est traduit en anglais par God (Dieu) 298 fois, et par Lord, (Seigneur ; les vers, fses par Éternel — Trad.) plus de 5.000 fois.
(2) Le titre Adonaï, généralement bien traduit par Lord (Seigneur et en français par Seigneur ou Éternel — Trad.) l’est une fois par God (Dieu).
(3) Le titre Adon est traduit par Sir, Master, Lord (Maître, Seigneur).
page 63 (4) Le mot elohim avec ses modifications eloah, elah et el se rencontre plus de 2.500 fois. Les plus fréquentes allusions sont à Jéhovah, mais dans beaucoup de cas, avec une bonne exactitude évidente, ils sont appliqués à d’autres, les contextes déterminant donc, de qui il s’agit. Nous donnerons des exemples tirés des Écritures qui rendront la chose parfaitement claire et prouveront qu’elohim signifie puissant. Ce nom est appliqué, d’une manière tout à fait appropriée, à Jéhovah, parce qu’il est Tout-Puissant. Il est appliqué convenablement à tous les anges, parce qu’ils sont puissants, et que, lors de leurs visites à l’homme, rapportées dans l’Ancien Testament, ils étaient spécialement puissants, parce qu’ils représentaient Jéhovah, le Tout-Puissant. De grands hommes, des personnages influents furent également appelés à propos des élohim — puissants. Le terme élohim (*) est employé soit au Singulier, soit au pluriel selon les exigences du texte.
(*) Référence Strong N° 430 — Trad.
Ce sont là des faits, et nos citations de la Version Commune de la Bible les justifieront entièrement ; ainsi seront démontrées la convenance et la conformité avec la Bible de parler de notre Seigneur Jésus-Christ comme Dieu [élohim], comme Adon [Maître, Seigneur] et comme Adonaï [mon Seigneur], et cependant jamais comme Jéhovah.
ÉLOHIM [PUISSANTS] TRADUIT PAR « ANGES »
Psaumes 8 : 5 « Tu [Jéhovah », v. 1] l’as fait de peu inférieur aux anges [élohim], et tu l’as couronné de gloire et d’honneur ».
Nous avons ici une traduction exacte d’élohim, car l’Apôtre inspiré le traduit ainsi par le grec aggelos [pron. angelos] lorsqu’il parle de l’humiliation à laquelle notre Seigneur consentit : « Tu l’as fait un peu moindre que les anges ». — Héb. 2 : 7, 9.
ÉLOHIM [PUISSANTS] TRADUIT PAR « DIEUX »
En parlant des faux dieux des païens, le mot élohim [puissants] est employé 196 fois, et fort à propos, car ils étaient puissants et exerçaient de l’influence sur leurs adorateurs.
JÉHOVAH LE [TOUT-PUISSANT] ÉLOHIM COMPARÉ
AVEC D‘AUTRES « ÉLOHIM » [PUISSANTS]
PS. 86 : 6-8 : « JÉHOVAH » ! prête l’oreille à ma prière… quel d’entre les dieux [élohim — puissants] est comme toi ».
Ps. 95 : 3 : « JÉHOVAH est un grand Dieu [el — un puissant] et un grand Roi au-dessus de tous les dieux [élohim — des puissants].
Ps. 50 : 1 : « Le Dieu fort [litt. Dieu des dieux — el élohim — le puissant des puissants] JÉHOVAH a parlé » [voir Note Darby à Genèse 14 : 18 — Trad.].
Ps. 29 : 1 : « Rendez à JÉHOVAH, vous fils des forts [el — des dieux], rendez à JÉHOVAH la gloire de son nom, adorez JÉHOVAH dans la beauté de la sainteté ».
Gen. 17 : 1 : « JÉHOVAH apparut à Abraham et lui dit : Je suis le Dieu [el] Tout-Puissant ».
Exode 15 : 11 : « Qui est comme toi parmi les dieux [el, les puissants] Ô JÉHOVAH ? »
Gen 14 : 22 : « Abraham dit… j’ai levé ma main vers JÉHOVAH, le Dieu très-Haut [el] possesseur des cieux et de la terre ».
Ps. 96 : 4 : « JÉHOVAH est grand, et fort digne de louange ; il est terrible par-dessus tous les dieux [élohim — les puissants] ».
Ces cas suffisent comme exemples ; d’autres peuvent être trouvés par ceux qui les désirent et les recherchent.
ÉLOHIM APPLIQUÉ A DES HOMMES
Dans les 196 traductions mentionnées plus haut du mot élohim par le mot dieux, la moitié probablement se rapporte à des hommes — à des puissants : rois, princes, nobles, etc., mais maintenant, nous allons relever quelques cas où le mot élohim est appliqué au peuple de l’Éternel.
Gen. 23 : 6 : Abraham est appelé élohim, le mot traduit par puissant dans la Version commune anglaise [prince dans D. — Trad.] : « Tu es un puissant [élohim] prince parmi nous ».
Ex. 7 : 1 : Moïse est appelé le dieu [élohim] de Pharaon : « Je t’ai fait un Dieu [élohim] pour le Pharaon ».
Ex. 21 : 6 : Les juges d’Israël [gouverneurs, les puissants] d’Israël étaient appelés élohim : « Son maître le fera venir devant les juges [élohim] » (Voir note Darby — Trad.).
Ex. 22 : 8, 10 : « Si le voleur n’est pas trouvé, le maître de la maison sera amené devant les juges [élohim] … l’affaire des deux parties viendra devant les juges [élohim] ; celui que les juges [élohim] condamneront, fera compensation au double à son prochain ».
Ex. 22 : 28 : « Tu n’outrageras pas les dieux » (D. : les juges) [élohim]. Remarquez la confirmation de cette traduction par l’Apôtre Paul. — Act. 23 : 5.
LES SAINTS APPELÉS ÉLOHIM
Ps. 82 : 6 : « Moi j’ai dit : Vous êtes des dieux [élohim — des puissants], et vous êtes tous fils du Très-Haut. Mais vous mourrez tous comme un [autre] homme et vous tomberez comme un des princes [chefs] ». Les saints doivent tous mourir, mais comme Christ Jésus leur « Chef » (ou « Tête »), en sacrifice, et non comme Adam pour son propre péché.
Ce passage fut cité par notre Seigneur Jésus, et appliqué à ceux qui ont reçu la Parole de Dieu de ses lèvres — ceux qui ont des oreilles pour « entendre », et il s’applique toujours à la même classe (*). « Bien-aimés, nous sommes maintenant enfants de Dieu, considérés comme tels, en attendant par la grâce divine de « devenir » Participants de la nature divine ». — Jean 10 : 34, 35 ; 1 Jean 3 : 2 ; 2 Pi. 1 : 4.
(*). [Ce Psaume 82 tout entier paraît se rapporter à notre Seigneur Jésus comme le Libérateur et le Juge de la chrétienté, établi par Dieu, maintenant, au temps de sa Parousie. Nous Lui appliquons les paroles : « Dieu [élohim, Christ nommé par le Père pour juger le monde maintenant] se tient dans l’assemblée des puissants [parmi les princes financiers, politiques et ecclésiastiques] ; il juge au milieu des [de ces] dieux [élohim — puissants] ». Il est d’abord représenté comme réprouvant ces princes et réclamant l’équité, mais « ils ne connaissent ni ne comprennent, ils marchent dans les ténèbres [car ce sera le résultat de leur politique] ; tous les fondements de la terre [la société] chancellent », telle est sa décision ; il est inutile de tenter de rapiécer les institutions actuelles, il faut qu’elles soient toutes « dissoutes », afin que les nouveaux cieux et la nouvelle terre — le monde social nouveau — puissent les remplacer. Puis les vs. 6 et 7 s’adressent à son fidèle « petit troupeau ». Quand ils seront rassemblés — quand, en mourant, tous les « élus » de l’Eglise auront passé au-delà du voile — alors Christ sera appelé ; « Lève-toi, ô Dieu [élohim], juge de la terre, car toutes les nations t’appartiennent » (S). Ce sera pour établir son Royaume qu’il mettra en branle ses jugements, afin que, dans « un grand temps de détresse, tel qu’il n’y en a jamais eu depuis qu’il existe une nation », il abaisse les orgueilleux, élève les humbles et inaugure les « temps du rétablissement » longtemps promis par tous les saints prophètes. — Actes 3 : 19-23.]
ÉLOHIM, TRADUIT PAR « GRAND », « FORT », ETC.
Ce mot est parfois rendu par fort, puissance, grand etc., quand il s’agit de choses inanimées, comme : « grands [élohim — puissants] tremblements (1 Sam. 14 : 15 — version anglaise seulement — Trad.) » ; « j’ai fortement [élohim] lutté » (Gen. 30 : 8) — Martin) ; « Hautes [el — puissantes] montagnes » (Ps. 36 : 6 — S., D.) ; « les forts [el] d’entre les puissants (Ezéch. 32 : 21 — D.) ; « J’ai en ma main le pouvoir [el] » (Gen. 31 : 29).
« DIEU » ET « SEIGNEUR » DANS LE NOUVEAU TESTAMENT
Dans le Nouveau Testament, la question est simplifiée par l’emploi de moins de mots ; mais on peut dire qu’il n’y a absolument rien dans les termes utilisés qui distingue le Père du Fils, lorsque ces termes sont traduits par Seigneur et Dieu (*). La question est souvent laissée au jugement du lecteur, et souvent indiquée par la forme de la phrase — sauf que là où le mot Théos est employé deux fois dans la même phrase, l’article prépositif grec est parfois utilisé de manière à donner le Dieu en contraste avec un Dieu. On trouve un exemple de ceci en Jean 1 : 1 : « La Parole était avec le Dieu [ho theos] et la Parole était un Dieu [theos] ». Mais l’étudiant attentif (sans préjugés) n’aura généralement aucune difficulté à déterminer la pensée de l’Apôtre ; le langage est en vérité si explicite que nous sommes étonnés d’avoir été aussi longtemps aveugles à cet égard.
(*). [En Matt. 1 : 20 (« … un ange du Seigneur »), Darby porte en note : « Seigneur, sans l’article dans le grec, pour Jéhovah (l’Éternel), ici et ailleurs » — Trad.]
Le mot Dieu, dans le Nouveau Testament, qu’il s’agisse de notre Père céleste ou de son Fils céleste, notre Seigneur Jésus, ou de faux dieux, est presque invariablement la traduction du mot grec Theos. Les exceptions sont celles du mot kurios, une fois traduit par Dieu, alors qu’il aurait dû l’être par Seigneur ou Maître, savoir en Actes 19 : 20 : et en Actes 17 : 18 ou daimonion est traduit par dieux, et aurait dû l’être par démons (*). Le titre « Seigneur » (Lord, en angl.) appliqué à Jéhovah, ou à Christ, ou à l’homme, ou aux anges, est généralement la traduction du mot grec kurios qui signifie Maître, ou Seigneur. Il y a exception aux cinq endroits où « Seigneur » est la traduction de despotès (*) [Référence Strong N° 1203 — Trad.], alors qu’il aurait été beaucoup mieux rendu par Souverain ou Autocrate. Voici ces cinq cas :
(*) [Nos versions françaises traduisent correctement par Seigneur en Actes 19 : 20, et inexactement par divinités, en Actes 17 : 18, mais voir notes D., L. et S. — Trad.]
(1) Luc 2 : 29 : « Maintenant, Seigneur [despotès], tu laisses aller ton esclave en paix » (Voir note D. — Trad.).
(2) Actes 4 : 24 (D.) : « O Souverain ! [despotès] toi, tu es le Dieu qui a fait le ciel et la terre… Les chefs se sont réunis ensemble contre le Seigneur [kurios (*1) Kurios : Réf. Strong N° 2962 — Trad.] et contre son Christ… car, en effet, contre ton Saint Serviteur Jésus que tu as oint… se sont assemblés ».
(3) 2 Pi. 2 : 1 : « des sectes reniant aussi le Seigneur [despotès] qui les a achetés » ; (Voir note D.)
(4) Jude 4 : « qui renient notre seul maître et Seigneur [despotès] Jésus-Christ » (Voir note D.).
(5) Apoc. 6 : 10 : « Jusques à quand, ô Seigneur [despotés]… ne juges-tu pas et ne venges-tu pas notre sang ? » (Bien traduit par Souverain, dans D. — Trad.).
Rhabboni [maître] est traduit une fois par Seigneur (en anglais : Lord). — Marc 10 : 51 (voir Darby — et note S. — Trad.) (*). [Référence Strong N° 4462 — Trad.].
Kurieuo [être des seigneurs] est traduit une fois par « seigneurs ». — 1 Tim. 6 : 15 — S. (Référence Strong N° 2961 — Trad.).
LA DIVINITÉ
[Ce § manque dans la première édition française du Volume V. — Trad.]
Les traducteurs de notre Nouveau Testament firent un choix très malheureux en employant trois fois ce mot « divinité » pour traduire trois mots différents dont aucun n’a la signification qu’il suggère à l’esprit du lecteur ordinaire anglais [ou français — Trad.] à savoir, celle d’un Dieu ayant plusieurs corps mais une seule tète. Voici ces cas :
(1) Ho Theios est traduit par Divinité (*) [Godhead : « Etat ou qualité d’être un Dieu. Dieu lui-même ».] [Divinité : Larousse : « Nature, Essence divine — Dieu lui-même, par extension ».] [Déité : Nouveau Dict. des Synonymes A. Sardou : « exprime l’idée de nature divine ».] en Act. 17 : 29 où l’on aurait dû le rendre par « la Déité ». « Nous ne devons pas penser que la divinité [ho Theios (**) [Référence Strong, N° 2304 — Trad.] la Déité] soit semblable à de l’or, ou à de l’argent, ou à de la pierre ». Le même mot est traduit par divine dans les deux seuls exemples du Nouveau Testament, c’est-à-dire en 2 Pi. 1 : 3 et 4.
(2) Theiotès (***) [Référence Strong, N° 2305 — Trad.] est traduit par Divinité (en angl. Godhead) (*) en Rom. 1 : 20 où il devrait être rendu par Divinité (*) ou Déité (*) — « sa puissance éternelle et sa divinité — [Theiotès — Déité ; voir note D.] ». C’est la seule fois où l’on trouve ce mot dans le Nouveau Testament.
(3) Theotés (****) [Référence Strong, N° 2320 — Trad.] est traduit par déité (D.), divinité (S.), (en angl. Godhead (*)) en Col. 2 : 9 : « Car en lui habite toute la plénitude de la Déité [Théotès — Déité] corporellement ». C’est le seul exemple de ce mot dans le Nouveau Testament.
Dans le Christ glorifié qui est le Chef, la Tête de l’Église, habite toute plénitude de sagesse, de grâce et de puissance, non seulement pour diriger toutes les affaires de l’Église, son corps, mais aussi comme le représentant du Père pour faire tout ce qui doit être fait pour poursuivre, jusqu’à achèvement complet, le grand plan divin commis à ses soins.
« TU ADORERAS LE SEIGNEUR TON DIEU ET TU LE SERVIRAS LUI SEUL »
(Matth. 4 : 10)
Certains prétendent que le fait que Jésus recevait l’adoration sans la repousser signifie qu’il est JÉHOVAH. On imagine que les paroles citées plus haut impliquent qu’il est mal pour tout être, autre que Jéhovah, de recevoir l’adoration. Nous répondons qu’il n’en est rien ! Interpréter ainsi ces paroles, c’est leur donner une signification qu’elles n’ont pas, et les mettre en contradiction avec les enseignements d’autres passages. Le décret de Jéhovah relatif à Christ : « Tu es mon Fils, je t’ai engendré aujourd’hui », avait déjà été rapporté par les prophètes ; de même que celui-ci : « Que tous les anges de Dieu l’adorent ! » (Ps. 2 : 7 ; 97 : 7 ; Héb. 1 : 5. 6). Notre Seigneur Jésus le savait. Il savait aussi que les messagers angéliques de Jéhovah avaient, dans le passé, été adorés comme représentants de Jéhovah ; et que lui-même était le messager principal, le Fils unique engendré, « le Messager de l’Alliance » que le Père avait sanctifié et envoyé dans le monde : il savait, par conséquent, que quiconque l’honorait, honorait le Père également.
Ses propres paroles furent en effet : « Celui qui n’honore pas le Fils, n’honore pas le Père qui l’a envoyé ». — Jean 5 : 23 ; Mal. 3 : 1.
Le mot grec traduit par adorer (ou honorer) dans le Nouveau Testament est proskuneo (*) [Référence Strong N° 4352 — Trad.] qui signifie « baiser la main », comme le chien lèche la main de son maître. La signification est celle de vénérer (« révérence »).
Dans l’Ancien Testament, adorer se dit shaw-kaw (**) [Référence Strong N° 7812 — Trad.] et signifie se prosterner avec le sens de respect religieux (« révérence »). Ce mot s’y trouve 170 fois et, dans la moitié environ des cas, concerne l’adoration de Dieu. Mais ce fait est caché au lecteur anglais (comme au lecteur français — Trad.) par la traduction qui en est donnée 74 fois de se courber, s’inclina, révéra, rendit hommage, etc., quand il se rapporte à l’hommage rendu aux grands de la terre. Nous en donnerons quelques exemples : Abraham « se prosterna » [shaw-kaw] en terre, et dit : « Seigneur (la vers. angl. donne « Mes Seigneurs » — Trad.) [Adonaï] …qu’on prenne un peu d’eau, et vous laverez vos pieds et vous vous reposerez sous l’arbre ». Ces paroles et actions se placent au moment où il pensait qu’ils n’étaient que « trois hommes » — Gen. 18 : 2-4.
Lot « se prosterna [shaw-kaw] » le visage en terre devant deux des mêmes hommes. — Gen. 19 : 1.
Abraham « se prosterna [shaw-kaw] » devant le peuple du pays de Canaan. — Gen. 23 : 7, 12.
Isaac bénit Jacob, disant : « Que des peuplades se prosternent [shaw-kaw] devant toi… et que les fils de ta mère se prosternent [shaw-kaw] devant toi ». — Gen. 27 : 29.
David « s’inclina le visage contre terre et se prosterna [shaw-kaw] » devant Saül. — 1 Sam. 24 : 9. (v. 8 dans la version anglaise — Trad.).
Abigaïl « se prosterna [shaw-kaw] contre terre » devant David, et aussi devant les représentants de David. — 1 Sam. 25 : 23, 41.
La femme de Thékoa « tomba sur son visage contre terre et se prosterna » (angl. rendit obéissance — [shaw-kaw] au roi David. Et Joab et Absalom firent de même, « se prosternèrent [shaw-kaw] ». — 2 Sam. 14 : 4, 22, 33.
« Et Mephibosheth… vint vers David, tomba sur sa face et se prosterna [shaw-kaw] ». — 2 Sam. 9 : 6.
Ces preuves feront comprendre à tous que l’interdiction du premier commandement « Tu ne les adoreras point [shaw-kaw] et ne les serviras point » ne visait nullement et ne devait pas être interprétée comme visant la révérence ou l’hommage, etc., dû à des personnes honorables ou à ceux qui occupaient des positions honorées parmi les hommes. Les Juifs ne se trompèrent pas non plus en rendant hommage [shaw-kaw] aux anges qui vinrent avec des messages au nom de Jéhovah et en le faisant connaître. Un tel hommage était approuvé, et ne fut jamais réprouvé. Le commandement mettait en garde contre l’adoration des statues ou contre toute adoration de dieux rivaux. Jéhovah ne pouvait le tolérer. Il n’y avait donc aucune inconvenance de la part de tout Juif qui reconnaissait Jésus comme « l’Envoyé de Dieu », à le révérer, à lui rendre hommage ; une telle attitude sied encore bien davantage à tous ceux qui reconnaissent notre Seigneur Jésus avec ses droits et titres — en sa qualité de Fils de Dieu.
En vérité, nous pouvons être sûrs que ces pharisiens qui prirent des pierres pour tuer notre Seigneur parce qu’il affirmait être le Fils de Dieu, auraient été d’une violence déchaînée, et auraient lapidé non seulement notre Seigneur Jésus, mais aussi ses adorateurs en les proclamant idolâtres, si les conceptions du peuple juif relatives à l’adoration et à la vénération (proskuneo) avaient été semblables à celle des personnes dont nous combattons les vues extrêmes sur ce terme adorer et que nous venons de prouver comme étant fausses.
Il y aurait des exceptions à cette liberté dans les cas où l’homme, auquel le respect religieux ou la vénération sont rendus, est le représentant reconnu d’un faux-dieu — tel un pseudo-Christ ou faux Christ — un Antichrist. L’hommage rendu aux papes viendrait, croyons-nous, sous ce chef de fausse ou mauvaise adoration parce que, dans sa fonction, il prétend faussement être le « Vicaire de Christ ». Ce fut pour cette raison que notre Seigneur Jésus refusa de reconnaître Satan et son grand pouvoir dans le monde. Il s’agissait d’une puissance active et mauvaise, délibérément opposée aux lois de Jéhovah. C’est pourquoi aussi la proposition faite à Jésus de ne pas s’opposer au mal, de respecter ou de révérer des coutumes mauvaises déjà établies sous le régime de Satan, afin d’obtenir la coopération de Satan dans l’établissement de son royaume, fut rejetée immédiatement, et la réponse de Jésus signifiait : Je suis en plein accord avec Jéhovah Dieu, et par suite en plein accord avec la déclaration prophétique : « Tu adoreras (révéreras) Jéhovah ton Dieu et tu le serviras lui seul » ; puisque tu es son adversaire déclaré, je ne puis te révérer ni révérer tes méthodes et ne puis servir ta cause ou collaborer avec toi. Nos causes sont tout à fait différentes. Je ne veux en rien avoir affaire à toi. — Matt. 4 : 10 ; Deut. 10 : 20, 21.
Si Jésus s’était posé en rival de Jéhovah au lieu de rester son Fils et serviteur, tout hommage adressé à lui aurait été un manque de respect envers le Père, un péché, une idolâtrie. Au contraire, cependant, tout en acceptant la révérence dans sa qualité de Fils de Dieu, il déclara très positivement et publiquement : « Le Père est plus grand que moi », enseignant à ses disciples d’adresser leurs prières au Père en leur disant : « Toutes les choses que vous demanderez au Père en mon nom, il vous les donnera ». — Jean 16 : 23.
« MOI ET LE PÈRE, NOUS SOMMES UN »
— Jean 10 : 30 —
Ce texte est considéré comme une preuve que notre Seigneur Jésus a droit au nom de Jéhovah, qu’il était à la fois le Père et le Fils, ou qu’il n’avait pas de Père et n’était pas un Fils.
Ayant des idées vagues et mystérieuses concernant la « trinité », un nombre remarquablement important de gens, par ailleurs intelligents, semblent oublier qu’il y a un autre genre d’unité que l’unité dans la personne. Au contraire, dans tous les autres emplois du mot, la pensée est celle d’harmonie, d’unité de plan, de but, de volonté, de disposition d’esprit. La manière dont une théorie peut nous rendre aveugles est très bien illustrée par le fait que la propre explication de Jésus et l’illustration de la manière dans laquelle lui et le Père sont UN sont très généralement perdues de vue. En priant le Père, Il dit : « Je ne prie pas pour le monde, mais pour ceux que tu m’as donnés, parce qu’ils sont à toi… Ce n’est pas seulement pour eux, mais encore pour ceux qui croiront en toi par leur parole, afin que tous soient UN comme toi, Père, tu es en moi et comme je suis en toi, afin qu’eux aussi soient UN EN NOUS…, afin qu’ils soient UN, comme nous sommes UN : moi en eux et toi en moi : afin qu’ils soient PARFAITEMENT UN ». — Jean 17 : 9, 20 – 23 (S).
Ici l’unité de l’Église pour laquelle le Seigneur pria, est spécialement établie pour être la même que l’unité entre le Père et le Fils. Il n’est point besoin d’aucune discussion sur le point que l’unité de l’Église est une unité d’esprit, et non une unité de personne. Il est évident que la pensée dans l’esprit du Rédempteur était l’unité de cœur, l’unité de dessein, l’unité de volonté chez ses disciples ; et cette unité est identique à l’unité entre le Père et lui-même. Cette unité devait être atteinte de la part de l’Église de la même manière que fut atteinte l’unité entre le Père et le Fils. Le Fils était un avec le Père parce qu’il avait entièrement accepté comme sa propre volonté la volonté du Père, disant : « Non pas ma volonté, mais la tienne soit faite ». Ainsi, chaque membre de l’Église doit venir en parfaite harmonie avec le Père, et avec le Fils, en ne faisant pas sa propre volonté, mais en mettant de côté sa propre volonté et en acceptant la volonté de Christ qui est la volonté du Père. De cette manière, et de cette manière seulement, l’Église viendra toujours dans l’unité pour laquelle notre Seigneur pria et à laquelle il fait allusion quand il la dit de même nature que l’unité entre le Père et lui-même. Combien il est étrange que l’on doive essayer de mal employer et de travestir ces paroles de notre Seigneur pour appuyer la doctrine déraisonnable et antiscripturale d’une Trinité — trois Dieux en un seul être ! Combien, au contraire, est belle et raisonnable l’unité de l’esprit du Père et du Fils et de l’Église, selon la Bible !
« CELUI QUI M’A VU A VU LE PÈRE »
Après que Jésus eut déclaré qu’il était le Chemin, la Vérité et la Vie, et ajouté que personne ne pouvait venir au Père que par lui et que quiconque le connaîtrait, connaîtrait aussi le Père, Philippe dit à Jésus : « Seigneur, montre-nous le Père, et cella nous suffit » Jésus lui répondit : « Je suis depuis si longtemps avec vous, et tu ne m’as pas connu, Philippe ? Celui qui m’a vu a vu le Père ; et comment toi, dis-tu : Montre-nous le Père ? Les paroles que moi, je vous dis, je ne les dis pas de par moi-même, mais le Père qui demeure en moi, c’est lui qui fait les œuvres ». — Jean 14 : 7-10.
On nous demande d’accepter ces paroles de Jésus comme une preuve qu’il est Jéhovah (et non le Fils de Jéhovah) et que, comme tel, le nom de Jéhovah lui est convenablement applicable. Mais tous devraient remarquer que le contexte tout entier établit une telle distinction entre le Père et le Fils, qu’aucune personne raisonnable ne voudrait s’en servir si elle voulait donner l’impression que les Trinitaires cherchent à tirer d’elle. Toute la question est donc : Que voulait nous faire comprendre Jésus par ses paroles : « Celui qui m’a vu a vu le Père » ? Nous répondons qu’il voulait nous faire comprendre qu’il est impossible à l’homme (être charnel, terrestre) de voir Dieu qui est un être-esprit. Ainsi l’Apôtre Jean donnait ce témoignage : « Personne ne vit jamais Dieu : le Dieu seul engendré — Celui qui est dans le sein du Père — lui, l’a fait connaître ». — Jean 1 : 18 (version Rotherham). Il voulait qu’ils comprennent ce que l’Éternel déclara à Moïse : « Nul ne peut voir ma face et vivre », et qu’en conséquence, si le Père désirait se montrer lui-même à l’humanité, ce ne pourrait être qu’en ouvrant miraculeusement les yeux de l’homme pour qu’il discerne la gloire spirituelle (exposant ainsi l’homme à la mort), ou autrement par Dieu se manifestant dans un corps de chair (*), [« By God’s rnanifesting hirnself in a body of flesh » Trad.] de telle manière que les hommes puissent discerner quelque chose de son caractère par un contact et des rapports humains.
Et n’est-ce pas exactement ce que Dieu fit ? L’esprit, la volonté de Dieu, fut pleinement représenté dans son unique Fils engendré, Jésus, quand il fut fait chair et habita parmi les hommes. Il était donc la meilleure, la plus proche, la plus positive représentation de Dieu qu’il était ou qu’il serait jamais possible de donner aux humains. Voyant et connaissant Jésus intimement, Philippe et les autres apôtres connaissaient le Père dans le sens le plus absolu possible de le connaître pour des humains. Ils le connaissaient dans le sens le plus absolu possible pour le Père de se révéler à l’humanité. Il n’y avait pas, il n’y aurait jamais, il ne pourrait jamais y avoir une manifestation plus claire, plus absolue et plus complète de Dieu à l’homme que dans la personne de Jésus-Christ ; car il fut « fait chair », il fut « Dieu manifesté [grec (**) [Référence Strong N° 5319 — Trad.] : rendu apparent ] en chair » (1 Tim. 3 : 16). L’Apôtre déclare de même en parlant de l’Église, des fidèles membres de Christ : Nous sommes toujours livrés à la mort, « afin que la vie aussi de Jésus soit manifestée [grec (**) [Référence Strong N° 5319 — Trad.] : rendu apparente] DANS NOTRE CHAIR MORTELLE ». — 2 Cor. 4 : 11.
L‘homme parfait est une image parfaite du Dieu invisible et, de ce fait, la meilleure conception ou illustration qui pouvait être offerte. Ainsi, pendant le Millénium, les anciens dignes rendus parfaits [« perfected »] seront les meilleurs représentants du Père céleste, du Fils céleste et de l’Épouse céleste de Christ. Quiconque les verra, verra Dieu manifesté en chair — la ressemblance de Dieu dans la chair. Tous ceux qui le voudront de la création gémissante auront le privilège d’atteindre cette condition sublime, sous la direction du Sacrificateur Royal et de « ses frères », les prêtres subalternes, exerçant leur ministère par l’entremise des anciens dignes qui, en qualité de représentants en chair du Royaume, seront des « princes » sur la terre. — Ps. 45 : 16.
LE BIENHEUREUX ET SEUL SOUVERAIN,
LE ROI DES ROIS ET SEIGNEUR DES SEIGNEURS
QUI, SEUL, POSSÈDE L’IMMORTALITÉ
— 1 Tim. 6 : 15, 16 —
Beaucoup considèrent ce passage comme signifiant qu’à son apparition, à sa seconde venue, Jésus exposera ou fera connaître au monde la grandeur du Père céleste. Bien que cette opinion ait quelques aspects raisonnables, nous inclinons, dans l’ensemble, à appliquer ce passage à la gloire et à l’honneur de Christ, à dater du commencement de l’Age millénaire. En vérité, il sera l’agent par lequel tous ceux qui accepteront sa voie, reconnaîtront Dieu Jéhovah aussi, mais ce ne sera pas à son apparition, mais à la fin de son règne, quand il « remettra le Royaume de Dieu entre les mains du Père ». — 1 Cor. 15 : 24-28.
Appliquer ce passage au Père équivaudrait à nier que notre Seigneur possède l’immortalité, alors que les Écritures enseignent explicitement que lui et tous ceux qui auront part à la Première résurrection, obtiendront par elle l’immortalité et qu’ainsi, le Père qui a la vie inhérente (l’existence en soi-même — l’immortalité) donna au Fils d’avoir la vie inhérente (l’existence en soi-même — l’immortalité). — 1. Cor. 15 : 42-44, 53, 54 ; Jean 5 : 26.
Mais appliquer au Fils ce passage paraît remplir chaque condition parfaitement, sans ignorer le Père, Jéhovah, en aucun sens, ni sans prouver que notre Seigneur Jésus est le Père, car nous devons nous rappeler, dans tous les cas, la règle invariable posée par l’Apôtre, à savoir que dans les comparaisons, les honneurs, etc., mentionnés en ce qui concerne le Fils, le Père est toujours excepté comme étant suprêmement au-delà de toute comparaison. Ses paroles sont : « Il est évident que c’est à l’exclusion de celui [du Père] qui lui a assujetti toutes choses » et qui ne doit pas être inférieur ou soumis à notre Seigneur Jésus et aux divers pouvoirs que le Père lui a conférés, alors que « le Fils aussi lui-même sera assujetti à Celui [au Père] qui lui a assujetti [au Fils] toutes choses ». — 1 Cor. 15 : 27.
Une autre déclaration très similaire de la gloire du Royaume donné par le Père à notre Seigneur Jésus est qu’ « Il est le chef (ou la tête — note D.) de toute principauté et autorité » (Col. 2 : 10). La réponse à ceci est identique. Le gouvernement et l’autorité du Père ne sont jamais mis en contraste avec ceux du Fils, car ce dernier est d’accord (at-one — en unité, Trad.) avec le premier et il est son représentant.
« IL N’A PAS CONSIDÉRÉ COMME UNE RAPINE
D’ÊTRE ÉGAL A DIEU » (D. — note)
En Philip. 2 : 6 la version commune anglaise (et, pour ainsi dire, toutes nos versions françaises —Trad.) représentent l’Apôtre Paul comme faisant la déclaration étonnante que Christ « étant en forme de Dieu, ne pensait pas qu’être égal à Dieu était une rapine (une usurpation — Trad.) ». On remarquera tout d’abord que ce passage n’enseigne sûrement pas la doctrine de la Trinité, ni que notre Seigneur est le Père, Jéhovah, car s’il en était ainsi, où y aurait-il lieu de méditer une rapine (un vol — Trad.) ou de considérer une égalité ?. Les mots « rapine » et « égalité » indiquent positivement que le Père et le Fils ne sont pas un en être (en personne) mais deux. Combien il semble étrange que les paroles de l’Apôtre puissent paraître si différentes de celles de notre Seigneur à ce sujet. Il déclare : « Le Père est plus grand que moi ». « Je ne peux rien faire de moi-même ». Jésus perdit-il son humilité, demanderons-nous, pour en arriver à conclure qu’il était égal à Dieu, le Père ?
Mais, en second lieu, nous remarquerons combien une telle idée est en contradiction avec la leçon que l’Apôtre cherchait à inculquer. L’Apôtre voulait-il que l’Église aspirât à l’honneur du Père ou à l’honneur de l’un ou l’autre de ses membres et s’en emparât ? Sûrement pas ! Au contraire, il met en garde contre la vaine gloire et met l’accent sur l’humilité d’esprit par laquelle chacun devrait estimer l’autre comme meilleur que lui-même. Il assure ses lecteurs que cette humilité d’esprit était la disposition de notre Seigneur Jésus, et dit : « Qu’il y ait donc en vous cette pensée qui a été aussi en Christ Jésus ». Si la disposition d’esprit qui était en Christ Jésus avait été de s’emparer de la gloire et de l’honneur du Père, en pensant que le faire n’était pas une usurpation, alors la même disposition d’esprit dans l’Église du Seigneur signifierait que chacun de nous devrait s’efforcer d’accaparer toute la gloire et tout l’honneur qu’il lui est possible d’atteindre ; chacun devrait ensuite considérer cela comme une opération convenable, et nous aurions ainsi le même esprit ou la même disposition que Christ manifesta.
Mais tout cela est entièrement faux. C’est la traduction qui est en faute. Elle est défectueuse, et donne tout le contraire de la pensée de l’Apôtre. Le mot grec harpagmos (*) [Référence Strong N° 725 Trad] traduit ici par « rapine » ne se trouve qu’une fois dans le Nouveau Testament, et renferme l’idée de vol, d’acquisition illégale, mais la pensée de l’Apôtre est rendue en sens inverse par la mauvaise construction de la phrase. Elle pourrait se traduire presque avec les mêmes mots, mais avec une signification opposée, de la manière suivante : « Qui n’a pas cherché, par une usurpation, à être égal à Dieu ». La conduite de notre Seigneur Jésus est ainsi mise en contraste avec celle de Satan qui tenta d’usurper la position et l’honneur de Dieu (Es. 14 : 12-14). Cela est clairement montré par les parties précédente suivante et du contexte, que rien ne soit fait par vaine gloire, que Christ était d’esprit très humble et que nous aussi devons être dans ce même esprit et ainsi marcher dans les traces de Christ. Notons les traductions suivantes de ce terme harpagmos préférées par d’éminents érudits de diverses confessions religieuses (de langue anglaise — Trad.)
« Ne pensa pas que cela devait être sérieusement désiré ». — Clarke.
« Ne pensa pas à retenir avidement » — Wakefield.
« Ne considéra pas… comme l’objet d’un ardent désir ». — Stewart.
« Qui, subsistant en forme de Dieu, n’estima pas une chose à ravir d’être égal à Dieu ». — Rotherham.
« Qui, étant [en marge : originellement] en forme de Dieu, n’a pas considéré comme un avantage [en marge : une chose à saisir] d’être à égalité avec Dieu ». Revised Version.
« Qui, existant dans la forme de Dieu, n’estima pas la position d’égalité avec Dieu comme une chose à saisir ». — Amer. Rev. Committee.
« Ne pensa pas… une chose à saisir ». — Sharpe.
« Ne saisit pas avec passion ». — Neeland.
« Ne fit pas d’efforts violents ». — Dickenson.
[versions françaises : Darby : « …n’a pas regardé comme un objet à ravir (en note ou une rapine) d’être égal à Dieu ». N.T. Goguel et Monnier, — Payot, Paris, 1929 (*) « … il n’a pas considéré l’égalité avec Dieu comme une proie à saisir »].
(*) [Nous donnons ici l’intéressante note de ces traducteurs : L’égalité avec Dieu est-elle le butin dont le Christ aurait pu s’emparer ou le butin qu’il aurait pu garder ? Il était originairement un être divin [theos, un puissant « en forme de Dieu : une forme spirituelle, une condition élévée et glorieuse » — Bible commentée. Voir discussion précédente sur la « divinité » — Trad.] mais de là à l’égalité avec Dieu, il y avait loin. Il est donc préférable d’admettre l’interprétation suivante : Le Christ aurait pu avoir l’ambition de devenir l’égal de Dieu. Il ne l’a pas voulu. Il n’a pas cédé, lui le second Adam, à la tentation à laquelle le premier Adam avait succombé. Il n’a pas imité Satan, l’archange (chérubin — Trad.) déchu, précipité du ciel, pour avoir voulu usurper la royauté divine. Cette interprétation est bien en harmonie avec le contexte, où Paul combat cette gloriole (vaine gloire — Trad.) qui est proprement la manie de se parer de titres. Et ce sens du mot, gloriole, se concilie mieux avec l’idée d’une usurpation ».
La version française de Darby et celle, de Goguel et Monnier sont les seules versions françaises correctes. Toutes les autres à notre connaissance sont trinitaires, tant catholiques que protestantes — Trad.]
« Ne médita pas une usurpation ». — Turnbull.
Cette dernière définition paraît mieux conforme au contexte et elle est celle préférée et donnée dans L’Emphatic Diaglott qui rend ainsi tout le passage : « Qui bien qu’étant en forme de Dieu, ne médita pas cependant une usurpation d’être semblable à Dieu, mais se dépouilla en lui-même en prenant la forme d’un esclave ».
Cette traduction est logique, non seulement avec les faits en cause, mais également avec l’argumentation de l’Apôtre dont ce passage fait partie. Son raisonnement amplifié est : quand Jésus était un être-esprit, quand il avait une forme et une nature ressemblant à celles de Dieu, il ne fut pas rempli d’un esprit d’ambition et d’un désir d’usurper l’autorité, la puissance, et la gloire et l’hommage appartenant à Dieu — il n’avait pas l’esprit de Satan qui lutta pour s’exalter lui-même disant : « Je serai semblable au Très-Haut ». Au contraire, bien qu’il occupât la plus haute position après le Père, il fut de disposition si humble que, par obéissance à la volonté du Père, il se dépouilla lui-même de la gloire et de la majesté de sa condition spirituelle, échangeant ces plus hautes nature et gloire pour une condition inférieure, une condition humaine, (« un peu inférieur aux anges »). L’Apôtre poursuit en montrant que, non seulement, cette humilité fut manifestée, mais que plus tard, une humilité plus grande encore fut montrée en ce que notre Seigneur Jésus, comme l’homme Christ Jésus, fut soumis à la mort, même la mort ignominieuse de la croix. Toute cette humiliation de lui-même, déclare l’Apôtre, fut consentie par obéissance à la volonté divine, la volonté du Père. Puis, l’Apôtre en indique le résultat : « C’est pourquoi [à cause de sa démonstration de loyauté, humilité, obéissance jusques et y compris la mort], Dieu [le Père] l’a souverainement élevé, lui donnant un nom au-dessus de tout autre nom, afin qu’au nom de Jésus, tout genou fléchisse et toute langue confesse… à la gloire de Dieu, le Père ». — Héb. 2 : 7, 9 ; 1 Tim. 2 : 5, 6 ; Phil. 2 : 11.
Vu sous cet angle, le texte, loin d’être une aide ou un soutien pour la doctrine de la Trinité, s’y oppose très fortement, et s’harmonise complètement avec toute la Parole de Dieu, et avec le sens commun et la raison sanctifiés.
Nous quittons cet aspect de notre sujet avec une appréciation plus intense de la longueur, de la largeur, de la hauteur et de la profondeur de la noblesse de la personne, du caractère et du plan du Père céleste ; nous apprécions plus que jamais son noble Fils, dont le merveilleux amour, la loyauté et la confiance en la sagesse, la grâce et la puissance du Père ont été si royalement récompensés, et nous nous réjouissons, en vérité, d’ « honorer le Fils comme nous honorons le Père ». Après un examen complet et explicite de la révélation qui nous est donnée dans la Parole de Dieu, nous nous disons entièrement d’accord avec le témoignage inspiré de l’Apôtre Paul : « Pour nous, il y a un seul Dieu [suprême], le Père, duquel sont toutes choses, et nous pour lui, et un seul Seigneur Jésus Christ, par lequel sont toutes choses, et nous par lui ». — 1 Cor. 8 : 6 — D.
« Grâce et paix à vous, de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus Christ ! Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ, qui nous a bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Christ… nous ayant prédestinés pour nous adopter pour lui par Jésus Christ… le Dieu de notre Seigneur Jésus Christ, le Père de Gloire, vous donne l’esprit de sagesse et de révélation dans sa connaissance ». — Eph. 1 : 2-18.