LA GRACE DE L’ETERNEL

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Sur quoi un homme peut-il baser sa foi? Parlant de la Révolution française, un historien a dit: “Ce fut le meilleur et le pire des temps. Cette expression décrit parfaitement la situation actuelle du monde, dans le domaine religieux. Presque partout, il n’y a jamais eu autant de liberté religieuse. Les défenseurs des différentes confessions ont toute latitude pour rendre leur témoignage — par la télévision, la radio, les journaux et personnellement, parmi leurs amis et voisins.

D’autre part, il n’y a jamais eu autant de confusion dans la foi chrétienne qu’actuellement. A ce point de vue, c’est sûrement le « pire des temps » que le monde ait jamais vu. Assurément, nous ne vivons pas encore l’époque où le « chemin de la justice » sera tellement aplani que « ceux qui le suivront, même les insensés, ne pourront s’égare » ». Esaïe 35 :8). Existe-t-il un moyen permettant à un chrétien sincère et humble, d’avoir la certitude qu’il sert bien la vérité?

L’apôtre Paul donna aux frères de Thessalonique ce bon conseil:

« Examinez toutes choses: retenez ce qui est bon », ou, selon les termes d’une nouvelle traduction: « Assurez-vous de toutes choses; retenez ce qui est juste ». (1 Thessaloniciens 5:21). C’était un sage conseil, et il l’est encore aujourd’hui, dans ces « derniers jours », où « notre adversaire, le diable rôde comme un lion rugissant », cherchant qui il dévorera au moyen de fausses doctrines ou de quelque autre manière.

Nous croyons qu’il n’y a qu’un moyen de « s’assurer de toutes choses »: éprouver et vérifier toutes choses à l’aide de la Parole infaillible de Dieu, les Saintes Ecritures. Depuis des siècles, des chrétiens sincères le disent. Dans toutes les dénominations, ceux qui enseignent la Bible le recommandent; mais en réalité, on le fait rarement. Chaque confession possède ses livres, ses « publications », traitant seulement des passages des Saintes Ecritures en harmonie avec sa propre façon de voir. Tous les chrétiens croient qu’en agissant ainsi, ils se familiarisent avec le témoignage entier des Saintes Ecri­tures, mais ils se trompent.

Si donc nous voulons nous « assurer de toutes choses », il est très important d’avoir l’assurance que nous utilisons toute la Bible, et non seulement les parties qui nous ont été expliquées. Récemment, la lecture d’une publication qui aurait dû être un auxiliaire pour l’étude de la Bible est venue confirmer notre pensée à cet égard. Elle cite un certain nombre de textes tirés des Saintes Ecritures avec l’intention de réfuter le rétablissement du peuple d’Israël dans la Terre promise et son retour a la faveur divine. Par exemple, Romains 11:7,8 où nous lisons: « Quoi donc? Ce qu’Israë1 cherche, il ne l’a pas obtenu, mais l’élection l’a obtenu, tandis que les autres ont été endurcis, (selon qu’il est écrit: Dieu leur a donné un esprit d’as­soupissement, des yeux pour ne point voir, et des oreilles pour ne point entendre,) jusqu’à ce jour ».

A la lecture de ce passage, l’étudiant de la Bible a tout d’abord l’impression qu’aux jours de Jésus, les Israélites incrédules ont été irrévocablement et pour toujours retranchés de la faveur divine. Mais elle devient totalement différente lorsqu’il lit tout ce que nous dit Paul à ce sujet, en particulier des versets 25 à 32: « Car je ne veux pas, frères, que vous ignoriez ce mystère, afin que vous ne vous regardiez point comme sages, c’est qu’une partie d’Israël est tombée dans l’endurcissement, jusqu’à ce que la totalité des païens soit entrée. Et ainsi tout Israël sera sauvé, selon qu’il est écrit: Le libérateur viendra de Sion, et il détournera de Jacob les impiétés; et ce sera mon alliance avec eux, lorsque j’ôterai leurs péchés. En ce qui concerne 1’Evangile, ils sont ennemis à cause de vous; mais en ce qui concerne l’élection, ils sont aimés à cause de leurs pères. Car Dieu ne se repent pas de ses dons et de son appel. De même que vous avez autrefois désobéi à Dieu et que par leur désobéissance vous avez maintenant obtenu miséricorde, de même ils ont maintenant désobéi, afin que, par la miséricorde, qui vous a été faite, ils obtiennent aussi miséricorde. Car Dieu a renfermé tous les hommes dans la désobéissance, pour faire miséricorde à tous ». Romains 11:25-32

Il est également important de s’assurer que la traduction des Saintes Ecritures que nous sommes invités à utiliser, est conforme aux textes Hébreu et Grec. Nous savons combien les gens ont été tenus dans la crainte des tourments éternels par suite d’une mauvaise traduction du mot hébreu Shéol, et des mots grecs Hadès et Géhenna.

Oui, il est important que nous éprouvions toutes choses à l’aide de la Parole de Dieu, quelle que soit la source d’où elles nous viennent. Nous vous engageons à le faire pour cette petite brochure, qui a pour titre: « La Grâce de Jéhovah ». Presque sans exception, les pro­fessions de foi contradictoires que l’on offre actuellement à un monde troublé, ont ceci de commun qu’elles utilisent comme méthode de conversion la peur; la peur des tourments éternels, la peur d’Harma­guédon ou de quelque autre chose. La « Grâce de Jéhovah » s’efforce d’exalter l’Amour de Dieu. Nous sommes convaincus que cette bro­chure vous aidera dans l’étude de Sa précieuse Parole.

TABLE DES MATIERES

–         LA GRACE DE JEHOVAH

–         NATIONS SPECIALEMENT MENTIONNEES

–         TOUS SERONT BENIS

–         Le CHRIST EST MORT POUR TOUS

–         QU’ADVIENTRA-T-IL APRÈS LA MORT?

–         LE JUGEMENT

–         LE RENOUVELLEMENT DE TOUTES CHOSES

–         LE « RETABLISSEMENT DE TOUTES CHOSES »

–         LE ROYAUME DE LA JUSTICE

–         AUCUNE PROPHETIE NE PEUT ETRE L’OBJET D’UNE INTERPRETATION PARTICULIERE

–         QUAND L’EPOUSE DIRA – T – ELLE « VIENS »?

–         LES BREBIS ET LES BOUCS

–         L’ORGANISATION DE DIEU

–         UN GOUVERNEMENT THEOCRATIQUE

–         L’APPEL DE L’AGE DE L’EVANGILE

–         LA PURIFICATION DU TEMPLE

–         LA BATAILLE D’HARMAGUEDON

–         L’AMOUR DE DIEU

–         LES TRANSFUSIONS DE SANG SONT-ELLES DEFENDUES PAR DIEU?

–         LE SANG DE L’EXPIATION

–         INTERDICTION DES COUTUMES PAIENNES

LA GRACE DE JEHOVAH

Jéhovah est le nom donné dans l’Ancien Testament à l’Etre suprême, au grand Créateur de l’Univers. L’apôtre Pierre le désigne comme « le Dieu de toute grâce » (1 Pierre 5:10). La grâce de Dieu est la faveur divine qu’il manifeste avec amour à toutes ses créatures humaines, — faveur qu’elles ne méritent pas à cause du péché. Pour nous donner l’assurance de sa généreuse faveur, Jéhovah nous a révélé par ses innombrables promesses, son intention d’accorder ses bénédictions à « toutes les familles de la terre », au temps et de la manière prévus par lui.

Cette intention bienveillante est exprimée distinctement dans cette promesse de Dieu à Abraham: « Toutes les familles de la terre seront bénies en toi ». (Genèse 12 : 3). Cette promesse fut répétée plusieurs fois à Abraham et confirmée par un serment. (Genèse 22:16-18). Plus tard, elle fut renouvelée à son fils Isaac, quand Dieu lui dit que « toutes les nations » de la terre seront « bénies », (Genèse 26:4 ) ainsi qu’à Jacob, le fils d’Isaac.

Abraham, Isaac et Jacob avaient raison de croire que cette promesse s’appliquait à toutes les « familles » ou « nations » de la terre, vivant en ce temps là. Cependant, les contemporains de ces patriarches, n’ont pas reçu les bénédictions promises; elles ne leur ont pas non plus été offertes. Depuis, bien des générations se sont endormies, sans avoir eu l’occasion, sauf pour quelques rares exceptions, d’y participer.

Deux mille ans après la mort d’Abraham, l’apôtre Paul reprend cette promesse et montre qu’elle sera accomplie par Christ, et ceux qui seront « baptisés en Christ »—l’Eglise. (Galates 3 : 8. 16, 27-29). Cela veut dire que deux mille ans se sont écoulés depuis que la promesse a été faite jusqu’au moment où le canal de bénédiction choisi par Dieu a commencé à se développer. Comme le montre Paul, il s’agit de Jésus et des membres de son Eglise, qui lui seront associés parce qu’ « héritiers selon la promesse »; — La vocation et l’élection de l’Eglise a demandé près de deux mille ans de plus. Entre temps, d’autres millions d’humains sont morts, sans avoir eu l’occasion de recevoir les bénédictions promises par Jéhovah.

Pourtant, les Ecritures Saintes nous donnent l’assurance que ces morts « dorment » et qu’au « temps fixé » ils seront réveillés du sommeil de la mort et auront l’occasion de jouir de ces bénédictions. L’intention divine de ressusciter les morts est une doctrine fondamentale de la Parole de Dieu. L’Ancien Testament décrit cet évènement en des termes différents. Esaïe, parlant des « rachetés » de Jéhovah, dit qu’ils retourneront. Ezéchiel dit qu’ils « reviendront à leur premier état », c’est-à-dire à la vie. Jérémie décrit la résurrection comme un « retour du pays de l’ennemi », la mort. Esaïe 35:10; Ezéchiel 16:55; Jérémie 31:16

Dans le Nouveau Testament, l’apôtre Paul écrit: « Et comme tous meurent en Adam, de même aussi tous revivront en Christ » (1 Corinthiens 15:22). En Romains 8:19-23 Paul nous donne l’assurance que toute la création, tout comme l’Eglise de l’âge de l’Evangile, sera affranchie de la servitude de la corruption. Il dit que la création attend la révélation des « fils de Dieu » c’est-à-dire que la semence d’Abraham soit au complet pour déverser sur tous les hommes les bénédictions promises.

En Jean 1:9,  nous lisons: « Jésus est la véritable lumière, qui, en venant dans le monde, éclaire tout homme ».  Les Sodomites et autres peuples méchants qui vivaient au temps d’Abraham n’ont certainement pas été éclairés par Christ, ce qui veut dire qu’eux aussi font partie de « toutes les familles de la terre », et devront être réveillés du sommeil de la mort, pour recevoir cette lumière. (Matthieu 10:15;11:24.)

Jésus dit: « Et moi, quand j’aurai été élevé de la terre, j’attirerai tous les hommes à moi ». (Jean 12:32). Jusqu’à présent, comparativement peu d’humains ont été attiré à Christ. La plupart sont morts sans même avoir entendu parler de lui, pas plus qu’ils n’ont compris le grand dessein de Jéhovah, pour l’accomplissement duquel Christ est venu dans le monde. Cette promesse de Jésus ne pourrait s’accomplir si les morts ne revenaient pas à la vie.

En Esaïe 25:6-9, nous avons la promesse qu’un jour, Jéhovah préparera « à tous les peuples » un « festin de mets succulents ». Quel merveilleux symbole pour faire ressortir la grâce de Dieu envers toute l’humanité. Cette promesse déclare aussi que Jéhovah enlèvera la « couverture »”qui « couvre toutes les nations ». Cela s’applique aux nations du passé, aussi bien qu’aux présentes. Cependant, Jéhovah n’a pas encore anéanti le « voile » de l’erreur qui a couvert ou couvre encore leur visage, et il ne serait jamais enlevé s’ils n’étaient réveillés du sommeil de la mort et éclairés par la gloire de Dieu que remplira alors toute la terre. Jéhovah « engloutira la mort dans la victoire », pendant le règne messianique. 1 Corinthiens 15:54. Alors « toutes les extrémités de la terre penseront à l’Eternel et se tourneront vers lui; toutes les familles des nations se prosterneront devant sa face, car à l’Eternel appartient le règne: Il domine sur les nations ». Psaume 22:28, 29.

NATIONS SPECIALEMENT MENTIONNEES.

Les peuples de l’Egypte et de l’Assyrie étaient pour la plupart ennemis de Dieu; néanmoins il a promis de les bénir. Concernant le temps où ils seront réveillés de la mort, nous lisons: « En ce même temps, Israël sera, lui troisième, uni à l’Egypte et à l’Assyrie et ces pays seront l’objet d’une bénédiction. L’Eternel des armées les bénira, en disant: Bénis soient l’Egypte, mon peuple, et l’Assyrie, œuvre de mes mains, et Israël, mon héritage! » Esaïe 19:24, 25.

Les mots « captifs », « captivité », et « prisonniers » sont souvent utilisés dans les prophéties pour décrire l’état de mort et ceux qu’elle retient. Job parle des morts, ces « captifs qui sont tous en paix ». Job 3:11-19. Parlant de ceux qui mourront dans la grande bataille d’Har­maguédon, le prophète Esaïe écrit: « Ils seront assemblés captifs dans une prison, ils seront enfermés dans des cachots, et, après un grand nombre de jours, ils seront châtiés ». Esaïe 24:22.

Dans une déclaration formelle sur le retour à la vie des peuples de Sodome, de Samarie et de la nation d’Israël, le prophète parle de cette résurrection comme d’un retour de « captivité »: « Je ramènerai leurs captifs, les captifs de Sodome et de ses filles, les captifs de Samarie et de ses filles, et tes captifs au milieu des leurs ». Ezéchiel 16:53.

Le chapitre 48 de Jérémie décrit la destruction complète de l’ancien peuple de Moab; cependant, la promesse suivante est donnée dans les derniers versets de ce chapitre: « Mais je ramènerai les captifs de Moab, dans la suite des temps, dit l’Eternel ». Cela veut dire que les Moabites seront réveillés du sommeil de la mort et auront l’occasion de se réjouir des bénédictions promises par Dieu.

Les Ammonites étaient aussi un peuple méchant, mais l’Eternel a promis de « ramener les captifs des enfants d’Ammon ». Jérémie 49:6.

Jérémie 49:34-39 décrit la faveur de Dieu envers les Elamites qui ont été détruits comme des pécheurs, mais le verset 39 dit: « Mais dans la suite des temps, je ramènerai les captifs d’Elam », c’est-à-dire qu’ils seront ramenés de la captivité de la mort.

Jéhovah détruisit les premiers-nés d’Egypte, ainsi que le Pharaon et son armée. Il détruisit aussi certains rois impies qui s’opposaient à son peuple. Le prophète David déclare que Dieu les extermina « car sa miséricorde dure à toujours! » (Psaume 136:10, 15, 18, 19, 20). Combien cette déclaration diffère de celle que nous pourrions formuler dans notre esprit limité, quant à la raison pour laquelle Dieu détruisit ces peuples impies. Nous serions probablement tentés de dire qu’il les extermina parce qu’il n’avait plus de miséricorde pour eux, ce qui serait faux. Pour Dieu c’était un acte miséricordieux, qui leur permettrait de dormir jusqu’à ce qu’il manifeste à nouveau sa miséricorde envers eux, en leur donnant l’occasion de recevoir, en son temps, la vie éternelle promise.

La promesse du rétablissement des Sodomites et des Samaritains à leur « premier état » prouve que les impies ressusciteront, et pourront, s’ils le veulent, retrouver la faveur de Dieu. (Ezéchiel 16:53-56). Les versets 60 à 63 révèlent que leur réveil et celui des Israélites aura pour but de les amener à traiter une alliance avec Dieu.

Ezéchiel explique qu’à la résurrection, « l’opprobre » des Israélites sera plus grande que celle des païens ressuscités, à cause des faveurs dont ils jouissaient. Il est évident que Jésus pensait à cette prophétie quand il dit qu’ « au jour du jugement, le pays de Sodome et de Gomorrhe sera traité moins rigoureusement » que les Juifs qui l’ont rejeté. (Matthieu 10:15). Mais même ceux qui l’ont rejeté seront réveillés du sommeil de la mort, et une occasion de salut leur sera donnée. C’est ce que Paul fait ressortir en parlant de ceux qui tombèrent: « Et ainsi tout Israël sera sauvé, selon qu’il est écrit: le libérateur viendra de Sion (Christ et son Eglise), et il détournera de Jacob les impiétés; Et ce sera mon alliance avec eux, lorsque j’ôterai leurs péchés ». Romains 11:26, 27.

L’Alliance dont parle Paul est la Nouvelle Alliance promise en Jérémie 31:31-34, et que Dieu fera avec la maison d’Israël et la maison de Juda. Pour être sauvés selon les termes de cette alliance, les Israélites qui ont rejeté Jésus doivent être réveillés du sommeil de la mort. Et c’est ce que l’apôtre déclare au verset 15, où nous lisons: « Car si leur rejet à été la réconciliation du monde, que sera leur réintégration, sinon une vie d’entre les morts? »

Paul avait de bonnes raisons pour faire cette déclaration. Vers la fin de son ministère, Jésus s’adressa en ces termes aux Juifs qui le rejetaient, et particulièrement à ses persécuteurs: « Jérusalem, Jérusalem, qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te sont envoyés; combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants, comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et vous ne l’avez pas voulu! Voici, votre maison vous sera laissée déserte; car, je vous le dis, vous ne me verrez plus désormais, jusqu’à ce que vous disiez: “Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur! » (Matthieu 23:37-39). Là, Jésus parle d’une manière très expressive des Juifs qui vécurent pendant tout l’âge Judaïque, y compris ceux qui l’ont rejeté, et parle d’un temps où ils l’accepteront et diront: « Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur! » L’accomplissement de cette Parole n’est possible que si ceux auxquels le Maître s’adressait ressuscitent.

Il est vrai que Jésus avait dit aux Israélites de son temps: « Votre maison vous sera laissée déserte. » Mais cela signifiait qu’ils perdaient le privilège de continuer à être la nation royale de Dieu et non point qu’individuellement, ils n’auraient pas l’occasion de recevoir les bénédictions du royaume de Christ.

Le « royaume » leur était enlevé pour être donné à une « nation qui en rendrait les fruits, » mais non l’occasion de recevoir la vie par Christ.

Les scribes et les pharisiens étaient les chefs religieux d’Israël, et comme tels, « ils étaient assis dans la chaire de Moïse. » Ils étaient sur le point de perdre cette position honorable, et c’est pourquoi Jésus leur annonça le « malheur » qui allait fondre sur eux. Il leur dit: « race de vipères, comment échapperez-vous au châtiment de la géhenne? » (Matthieu 23:33) Evidemment, leur opposition obstinée à Jésus et à son message leur a considérablement endurci le cœur, ce qui aura pour effet de leur rendre le futur jour du jugement beaucoup moins tolérable qu’aux moins favorisés. Mais Jésus n’a pas dit qu’ils n’avaient aucun espoir d’échapper à la géhenne. Sa question donne simplement une idée des difficultés qu’ils rencontreront et ne pourront vaincre qu’en s’humiliant, et en proclamant avec le reste du monde: « Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur! »

En Romains 11 :26, nous lisons: « Et ainsi tout Israël sera sauvé. » Selon l’explication de Paul, cela est en harmonie avec la promesse de Dieu. « Je pardonnerai leur péché et ferai avec eux une alliance nouvelle. » Romains 11:26, 27; Jérémie 31:31-34). Le « Sauveur » qui « ôtera leur péché » et sauvera Israël, « viendra de Sion » — Il s’agit de Christ et son Eglise glorifiée. Alors les Israélites recouvreront la faveur divine — aussi bien les morts que les vivants et les scribes ou pharisiens qui ont participé à la crucifixion de Jésus.

La majorité des Juifs du temps de Jésus refusa de croire en lui. Certains ne crurent que partiellement, mais Paul dit que « Dieu a renfermé tous les hommes dans la désobéissance, pour faire miséricorde à tous. » (Romains 11:32). Vraiment, la miséricorde et la grâce de Jéhovah sont grandes! « O profondeur de la richesse, de la sagesse et de la science de Dieu! Que ses jugements sont insondables et ses voies incompréhensibles! » (Romains 11:33) Dieu étendra sa miséricorde aux Israélites incrédules, parce que leur rétablissement en sa faveur signifie comme l’explique Paul, la “vie d’entre les morts.” Romains 11:15.

En exposant ce fait important, Paul met l’accent sur la véracité des promesses divines rapportées par l’Ancien Testament. Ezéchiel 37:1-14 est une prophétie remarquable sur le rétablissement d’Israël, dans laquelle « toute la maison d’Israël » est représentée par une vallée remplie d’ossements secs. Symboliquement, ils disent: « Nos os sont desséchés, notre espérance est détruite, nous sommes perdus! » Il en a vraiment été ainsi pour les Israélites à travers tous les siècles.

Mais les prophéties montrent que cet état de choses changera, et que finalement, ils retourneront dans leur pays. (Voyez Jérémie 31:8-12; Amos 9:14, 15; Jérémie 30:3-7; 16:14-6; Ezéchiel 20:33-37). La dernière prophétie citée indique que le rassemblement aura lieu dans un temps de grande détresse. Jéhovah déclare: « Je vous ferai sortir du milieu des peuples, et je vous rassemblerai des pays où vous êtes dispersés, à main forte et à bras étendu et en répandant ma fureur . . . Je vous ferai passer sous la verge, et je vous mettrai dans les liens de l’alliance. »

Cela indique que les Israélites seront à nouveau rassemblés en Palestine avant leur admission dans la Nouvelle Alliance. Dans une autre prophétie, Jéhovah dit: « Je vous retirerai d’entre les nations, je vous rassemblerai de tous les pays, et je vous ramènerai dans votre pays. Je répandrai sur vous une eau pure, et vous serez purifiés; je vous purifierai de toutes vos souillures et de toutes vos idoles. » (Ezéchiel 36:24-25). Cela montre aussi qu’ils seront rassemblés dans leur incrédulité.

La prophétie de Joël 3:1,2 révèle que le rétablissement d’Israël aura lieu dans les « derniers jours, » lors du rassemblement de toutes les nations pour la grande bataille d’Harmaguédon. Nous sommes témoins de l’accomplissement de cette prophétie. Le fait que le peuple Juif ne réalise pas encore la signification des événements ne veut pas dire que la main du Seigneur ne dirige pas leur retour dans leur pays. Ce n’est cependant que la première phase de leur rétablissement. Leurs « os desséchés » se rassemblent, mais c’est seulement lorsqu’ils seront couverts de chair et que Jéhovah aura mis son esprit en eux, que les Israélites se tourneront vers le Seigneur: « Lorsque j’ouvrirai vos sépulcres et que je vous ferai sortir de vos sépulcres, ô mon peuple! Je mettrai mon esprit en vous, et vous vivrez . . . et vous saurez que moi, l’Eternel, j’ai parlé et agi, dit l’Eternel. » Ezéchiel 37:13, 14.

Cette prophétie se rapporte à la résurrection nationale d’Israël aussi bien qu’à leur rétablissement individuel dans le Pays de la promesse, et elle parle de ceux qui sont dans la tombe. Certes Paul avait raison de dire que la réintégration d’Israël serait une « vie d’entre les morts! » Combien vraie était également son affirmation: « Et ainsi, tout Israël sera sauvé, » car « Dieu a renfermé tous les hommes dans la désobéissance, pour faire miséricorde à tous. »

Tout cela est aussi en parfaite harmonie avec ce que Jésus disait aux scribes et pharisiens hypocrites: « Voici, votre maison vous sera laissée déserte . . . jusqu’à ce que vous disiez: Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur. » Mais c’est seulement lorsqu’ils auront été réveillés du sommeil de la mort qu’ils discerneront que Jésus est le Messie et reconnaîtront sa gloire; ils l’acclameront et le serviront, et serviront Jéhovah qui l’a envoyé.

TOUS SERONT BENIS.

Dans les Ecritures, « la mer » symbolise les masses agitées et mécontentes du monde. (Luc 21:25 et Esaïe 57:20). En Esaïe 60:5 nous lisons: « Tu tressailliras alors et tu te réjouiras, et ton cœur bondira et se dilatera, quand les richesses de la mer se tourneront vers toi, quand les trésors des nations viendront à toi. »

Certes, « les richesses de la mer » ne se sont pas encore tournées vers l’Eternel, et les « trésors des nations » ne sont pas encore venus à lui. « Simon a raconté comment Dieu a d’abord jeté les regards sur les nations pour choisir du milieu d’elles un peuple qui portât son nom. » (Actes 15:14) L’Evangile a été prêché à des milliers de personnes, mais elles n’ont pas été « converties. » Cependant, Jacques déclare que lorsque le peuple qui porte le nom de Dieu aura été choisi, « le reste des hommes » recevra l’occasion de chercher le Seigneur, ainsi que « toutes les nations » auxquelles le témoignage a été rendu — « sur lesquelles mon nom est invoqué, dit le Seigneur. »”(Actes 15:16-18). Cela ne pourrait pas se réaliser si les incrédules ne ressuscitaient pas.

LE CHRIST EST MORT POUR TOUS.

L’amour de Jéhovah s’est manifesté par le don de son Fils pour la race pécheresse et mourante, afin qu’il soit le Rédempteur de l’homme. Nous lisons en Jean 3:16 « Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle ». Ce texte limite le bénéfice de la vie éternelle à ceux qui « croient. » Cependant, Paul demande: « Comment croiront-ils en celui dont ils n’ont pas entendu parler? » (Romains 10:14) Le même apôtre déclare: « Le dieu de ce siècle leur a aveuglé l’intelligence, afin qu’ils ne vissent pas briller la splendeur de l’Evangile de la gloire de Christ, qui est l’image de Dieu. » (2 Corinthiens 4:4). Ainsi, aussi longtemps que Satan régnera sur ce présent monde mauvais, ceux qui entendent la prédication imparfaite de l’Evangile n’auront pas l’occasion de croire librement.

La Bible appelle « rançon » l’œuvre rédemptrice du Christ, et Paul dit que tous la connaîtront au temps fixé. En effet, il écrit à Timothée: « Cela est bon et agréable devant Dieu notre Sauveur, qui veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité. Car il y a un seul Dieu, et aussi un seul médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus-Christ homme, qui s’est donné lui-même en rançon pour tous. C’est là le témoignage rendu en son propre temps. » (1 Timothée 2:3-6).

Ce texte témoigne d’un ordre de progression remarquable. Paul dit: Dieu veut que tous les hommes soient d’abord “sauvés,” pour parvenir ensuite à la « connaissance de la vérité. » Or, le salut éternel doit être basé sur la connaissance de la « rançon » pour tous, et sur la foi et l’obéissance correspondantes. Que veut donc dire Paul lorsqu’il écrit que tous les hommes doivent être « sauvés » avant de parvenir à la connaissance de la vérité? Il est évident qu’il fait allusion au fait que tous les incrédules doivent être « sauvés » ou réveillés du sommeil de la mort, pour avoir une réelle occasion de parvenir à la connaissance de la « rançon pour tous. »

Comme le montre Paul, après la résurrection des morts, les hommes recevront le « témoignage » de la merveilleuse vérité de la rançon, qui révèle l’Amour de Dieu. Cela aura lieu lorsque la « mer » se tournera vers le Seigneur. Satan, le grand imposteur, sera lié, et la connaissance de Jéhovah remplira la terre. Alors sera « frayé un chemin, une route, où même les insensés ne pourront s’égarer, » Esaïe 35:8.

Le mot « rançon » signifie prix correspondant ou compensateur. Lorsque Adam pécha, il était un homme parfait, un « fils de Dieu » — (Luc 3:38). La juste loi de Dieu: « œil pour œil, » « dent pour dent », « vie pour vie » exigeait qu’un autre homme parfait meure pour le sauver. (Exode 21:23, 24 et Deutéronome 19:21). C’est pourquoi, Jésus fut fait chair — devint un être humain parfait, « saint, innocent, sans tache, séparé de pécheurs. » (Galates 4:4 et Hébreux 7:26).

On a prétendu qu’Adam n’a pas été sauvé par le sang de Christ, parce qu’il avait péché volontairement. Le fait est que si Adam n’avait pas péché volontairement, Dieu aurait pu lui pardonner sans rançon. Mais malgré son péché volontaire, il l’aimait, et c’est pourquoi il envoya Jésus pour le racheter et lui donner une autre occasion de vivre. S’adressant à ceux qui ont cru en Jésus et ont déjà accepté les dispositions du rachat, Paul écrit: « Car, si nous péchons volontairement après avoir reçu la connaissance de la vérité, il ne reste plus de sacrifice pour les péchés » (Hébreux 10:26). De ce passage, il ressort clairement que si un autre sacrifice pour les péchés existait, le péché volontaire de ceux qui maintenant connaissent la vérité pourrait être expié, et ils pourraient retrouver l’harmonie avec Dieu s’ils le voulaient. Mais l’expiation des péchés volontaires actuels n’est plus possible, parce qu’il n’y a plus de sacrifice pour les péchés. Jésus a expié le péché volontaire d’Adam; c’est pourquoi ce dernier sera réveillé du sommeil de la mort et recevra une autre occasion de vivre éternellement.

Les descendants d’Adam ont hérité de son péché et en même temps, de la sentence de mort qui vint sur lui à cause de sa désobéissance— (Romains 5:12). Le rachat d’Adam s’étend également à ses descendants qui perdirent la vie par sa faute. Paul en tire les conclusions suivantes: « Si par l’offense d’un seul la mort a régné par lui seul, à plus forte raison ceux qui reçoivent l’abondance de la grâce et du don de la justice règneront-ils dans la vie par Jésus-Christ lui seul. Ainsi donc, comme par une seule offense la condamnation a atteint tous les hommes, de même par un seul acte de justice la justification qui donne la vie s’étend à tous les hommes » (Adam n’étant pas exclu.) Romains 5:17-19.

Le Christ dit qu’il est venu donner sa vie en « rançon pour plusieurs. » l’original grec dit « pour beaucoup ». C’est le même mot « πoλus » dont Jésus se servit pour dire à ses disciples: « La moisson est grande, mais il y a peu d’ouvriers. » (Matthieu 9:37). Quel mot plus approprié Jésus aurait-il pu utiliser pour désigner les millions d’humains qu’il est venu racheter par son sang précieux?’

L’apôtre Paul fait ressortir l’importance de ce nombre, en disant que Jésus s’est donné lui-même en rançon pour “tous”—c’est-à-­dire pour toute l’humanité. Cela ne signifie pourtant pas que toute l’humanité est d’ores et déjà sauvée pour l’éternité, car le bénéfice durable de cette grâce de Jéhovah est conditionné par une acceptation personnelle. Mais Jésus s’est donné en rançon pour “tous,” il est clair que tous ressusciteront.

QU’ADVIENTRA-T-IL APRÈS LA MORT?

Dieu veut donc que tous les hommes soient sauvés de la mort adamique et parviennent à la connaissance de la vérité concernant la grâce de la rançon — c’est-à-dire, tous ceux qui n’y sont pas parvenus pendant cet âge. Jésus nous en donne une explication complémentaire: « Je suis venu comme une lumière dans le monde, afin que quiconque croit en moi ne demeure pas dans les ténèbres. Si quelqu’un entend mes paroles et ne les garde point, ce n’est pas moi qui le juge; car je suis venu non pour juger le monde, mais pour sauver le monde. Celui qui me rejette et ne reçoit pas mes paroles a son juge; la parole que j’ai annoncée, c’est elle qui le jugera au dernier jour. » Jean 12:46-48.

Il apparaît donc clairement, que Jésus n’a pas limité l’acceptation de la vérité à notre courte vie présente. « Si quelqu’un ne croit pas à mes paroles, je ne le juge pas. » Jésus est notre exemple, et puisqu’il n’a pas jugé ceux qui n’ont pas cru son témoignage, nous ne devons pas non plus le faire. Ayons pour ceux qui n’acceptent pas notre message la même attitude que Jésus, et remettons nous au Seigneur pour le jugement.

Jésus dit que la vérité de ses enseignements—sa « Parole »— jugera les incrédules « au dernier jour. » Lorsqu’il dit à Marthe: « Ton frère ressuscitera, » elle lui répondit: « Je sais qu’il ressuscitera à la résurrection, au dernier jour. » Donc, le « dernier jour” est le jour de la résurrection prévu dans le grand plan de Dieu; il faut que les incrédules soient ressuscités pour être jugés puisque Jésus dit lui-même que Sa Parole les jugera « au dernier jour. » Jean 11:23, 24.

C’est ce qu’il confirme en Jean 5:28, 29 — Nous citons la nouvelle traduction Mondiale: « Ne vous étonnez pas de cela; car l’heure vient où tous ceux qui sont dans les sépulcres du souvenir entendront la voix (du Fils de l’homme) et en sortiront. Ceux qui auront fait le bien ressusciteront pour la vie, mais ceux qui auront fait des choses indignes, ressusciteront pour le jugement. » Il dit également: « Celui qui croit en moi est passé de la mort à la vie et ne vient point en jugement. » (verset 24). On en conviendra, nous le pensons, ce passage de la mort à la vie à lieu maintenant, sur la base de la foi, mais cette vie, reçue par la foi, ne deviendra réelle qu’à la résurrection. De ce fait, tous ceux qui croient maintenant se préparent à ressusciter pour la vie. Ce sont ceux-là qui font le « bien, » c’est-à-dire les bonnes œuvres de Dieu. « L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyez en celui qu’il a envoyé. » (Jean 6:29). Tous ceux qui ne croient pas, ne peuvent accomplir de telles œuvres.

Jésus dit que tous ceux qui croient ne viennent pas en jugement; tous ceux qui ne croient pas viennent donc en jugement. Et c’est à la résurrection qu’ils seront jugés comme nous l’avons lu en Jean 5:29. Nous voyons donc qu’à la résurrection des morts, les vrais croyants passeront immédiatement dans la vie éternelle, sans avoir besoin de passer par d’autres épreuves ou jugement; mais les impies « sortiront » également des sépulcres pour vivre leur temps d’épreuves, leur jugement.

Sommes-nous autorisés à conclure que la résurrection se limite aux amis de Dieu, ceux dont Il se souvient, parce que la nouvelle traduction Mondiale dit que « ceux qui sont dans les sépulcres du souvenir entendront sa voix et en sortiront »? Le mot grec que l’on a traduit par « sépulcres du souvenir » est « mnhmeion », qui signifie seulement « souvenir. » Les anciens l’employaient pour désigner leurs tombes. On enterrait les gens parce que leurs parents ou amis voulaient se souvenir d’eux. Pour la même raison, on a aujourd’hui des caveaux et des pierres tumulaires, mais ils ne sont pas destinés à aider Dieu à se souvenir des morts.

Le même mot grec est employé en Matthieu 27:53 et en Luc 11:44 et est traduit par « sépulcres. » Dans ces textes, ce mot ne se rapporte certainement pas au « souvenir » de Dieu. En Jean 11:17, 31, 38 et 12:17 ce mot est également traduit par « sépulcre. » Pas une seule fois, il n’est utilisé pour designer le souvenir de Dieu.

Mais même s’il en était autrement, nous n’aurions pas le droit d’en conclure que cela limiterait la grâce de Dieu; car elle s’étendra aux incrédules qu’il ressuscitera pour leur donner l’occasion d’accepter la vie par Christ. Nous avons vu dans les pages précédentes que Jéhovah se souvient des morts impies, et la preuve, c’est qu’il a promis de les ressusciter. Il ne ferait aucune promesse pour ceux qu’il a bannis de sa mémoire; or comme nous l’avons vu, il a fait des promesses en faveur des Egyptiens, Assyriens, Moabites, Ammonites, Elamites, Sodomites, Samaritains, des Israélites qui ont crucifié Jésus et des scribes et pharisiens qui l’ont persécuté.

Les promesses et prophéties de Jéhovah nous donnent la certitude que tous ces prisonniers de la mort et aussi les masses agitées symbolisées par la « mer » seront libérés de leur prison. Dieu a permis que le prince des ténèbres aveugle pendant des siècles ceux qui n’ont pas cru; son intention est donc de leur donner « au temps fixé » une occasion favorable de croire, lorsque Satan sera lié et que la connaissance de l’amour et de la gloire de Dieu remplira la terre. Pour la première fois, tous les hommes entendront proclamer le témoignage de la vraie connaissance de la « rançon pour tous. »

LE JUGEMENT.

Ces millions d’êtres humains ressuscités et éclairés sur la volonté de Dieu, seront alors individuellement mis à l’épreuve pour la vie. Jean 5:29 montre que ce sera leur « krisis » ou jugement. Nous lisons en Esaïe 26:9: « Car lorsque tes jugements s’exercent sur la terre, les habitants du monde apprennent la justice. » Le prophète montre pourtant qu’ « au pays de la droiture, » il y aura des méchants qui, malgré les circonstances favorables, « n’apprendront pas la justice. » (verset 10).

Ils seront néanmoins ressuscités pour avoir une occasion favorable. Le verset il le démontre: « Eternel, ta main est puissante; ils ne l’aperçoivent pas. Ils verront ton zèle pour le peuple, et ils en seront confus; le feu consumera tes ennemis. » La « main » de Dieu n’est pas encore « levée. » Pendant le Millénium « l’Eternel découvrira le bras de sa sainteté aux yeux de toutes les nations; et toutes les extrémités de la terre verront le salut de notre Dieu. » (Esaïe 52:10) Les impies « verront » également puisqu’ils seront ressuscités. Mais ceux qui seront mal disposés s’opposeront au Seigneur et seront détruits. Cela n’aura lieu que lorsque l’Eternel aura « découvert le bras de sa sainteté. »

Durant cette période de jugement, toutes les influences défavorables seront supprimées dans le « pays de la droiture, » comme le dit Esaïe: « Eternel, notre Dieu, d’autres maîtres que toi ont dominé sur nous: . . . ceux qui sont morts ne revivront pas, des ombres ne se relèveront pas; car tu les a châtiés, tu les as anéantis, et tu en as détruit tout souvenir »” (Esaïe 26:13,14)

Esaïe parle ici en qualité d’Israélite; de temps en temps, il voyait son peuple s’adonner à l’adoration de faux dieux et déesses comme Baal, Moloch et Astaroth, dont le prince est Satan. Or, Satan sera lié pendant le jour du jugement; les faux dieux du paganisme ne seront plus et l’on ne s’en souviendra plus.

Ce sera vraiment un « pays de la droiture ». Certes, Esaïe dit que, malgré les conditions favorables, certains refuseront de « voir » et seront détruits parce qu’ennemis de Dieu et de la justice. Combien seront-ils? En toute confiance, nous pouvons remettre cela au jugement d’un Dieu miséricordieux, sachant que lorsque les morts ressuscités se tiendront devant le trône de Dieu et que les « livres » seront ouverts pour faire connaître Sa Sainte volonté à tous ceux qui ont été dans les « ténèbres » durant cette vie, chacun se trouvera dans des conditions favorables. Et nous pouvons admettre que beaucoup auront leurs noms inscrits dans le « livre de vie » qui sera alors ouvert pour eux.

Ils seront jugés par les vérités qui figureront dans ces livres ouverts, mais non en fonction du témoignage imparfait qu’ils ont reçu durant cette vie. Ils auront alors une occasion favorable de mettre leurs « œuvres » en harmonie avec la volonté de Dieu, qui leur sera révélée par les « livres » ouverts. (Apocalypse 20:12-14). Seuls, ceux qui ne se soumettront pas et de ce fait, n’auront pas leur nom inscrit dans le « livre de vie » iront dans la « seconde mort ». (verset 15).

LE RENOUVELLEMENT DE TOUTES CHOSES.

En Matthieu 19:28, Jésus associe l’œuvre du jugement au « renouvellement de toutes choses. » Adam engendra la race humaine. Jésus renouvellera ceux qui ont hérité de la mort à cause d’Adam.

Esaïe attire notre attention d’une façon merveilleuse sur cette vérité, en disant que Jésus « verra une postérité . . . et l’œuvre de l’Eternel prospérera entre ses mains. » (Esaïe 53:10). En tant qu’homme naturel, Jésus n’as pas eu de « postérité », mais le verset 11 nous dit: « A cause du travail de son âme, il rassasiera ses regards. » A cause du travail de son âme dans la mort comme Rédempteur de l’humanité, « Il verra en effet, une postérité », la race humaine rétablie à la vie.

Esaïe déclare aussi que « l’œuvre de l’Eternel prospérera entre ses mains. » Cette « œuvre », Jéhovah en a souvent fait mention dans Sa Parole: « C’est son plan d’Amour dont il a parlé anciennement par la bouche de ses saints prophètes; » Il a l’intention de bénir « toutes les familles de la terre » en leur donnant l’occasion d’accepter sa grâce par Christ et de vivre éternellement.

L’apôtre Paul fait également ressortir le fait que Jésus régénèrera l’humanité, en l’appelant le « dernier Adam. » « Et comme tous meurent en Adam, de même aussi tous revivront en Christ. » Le premier homme, Adam, engendra la race humaine dans la condition de mort, le « dernier Adam, » la réengendrera pour la vie. 1 Corinthiens 15:22, 45.

La Parole divine fait de nombreuses fois allusion à l’intention qu’a Jéhovah de rétablir l’humanité. Elle appelle par exemple l’Eglise réunie dans la gloire avec le Christ son « Epouse », comme nous le lisons en Apocalypse 19:7: « Les noces de l’agneau sont venues, et son épouse s’est préparée. » C’est cette épouse glorieuse, la « dernière Eve » pour ainsi dire, qui invitera les humains à la vie: « Et l’Esprit et l’épouse disent: Viens, . . . que celui qui veut prenne l’eau de la vie, gratuitement. » Apocalypse 22:17.

Cette allusion symbolique à l’Eglise de Christ et à son œuvre dans la résurrection, correspond exactement à la déclaration de Paul, affirmant que l’Eglise est une partie de la postérité d’Abraham, par laquelle « toutes les familles de la terre » seront bénies. (Galates 3:8, 16, 27-29). Elle correspond aussi à la promesse faite par Jésus à Pierre: « les portes du séjour des morts » ne prévaudront point contre elle. (Matthieu 16:18). Ces « portes du séjour des morts » seront ouvertes, pour que « l’œuvre de Jéhovah », sa bénédiction promise à toutes les familles de la terre, puisse « prospérer » à travers Christ et son « épouse » glorifiée.

Esaïe 49:8, 9 fait encore allusion à la délivrance des prisonniers de la mort par Jésus et son Eglise. En 2 Corinthiens 6:1, 2 l’apôtre Paul cite une partie de cette prophétie qu’il applique à l’Eglise: « Au temps de la grâce je t’exaucerai, et au jour du salut je te secourrai; je te garderai et je t’établirai pour traiter alliance avec le peuple, pour relever le pays, et pour distribuer les héritages désolés; pour dire aux captifs: Sortez! » Dieu fit une alliance avec Abraham et la confirma par un serment: « Toutes les familles de la terre seront bénies en ta postérité, » dans cette prophétie, Il nous donne l’assurance que Christ et son Eglise accompliront cette « œuvre »; et en vertu de ses promesses tous les prisonniers de la mort seront libérés.

En Esaïe 65:17-25 nous avons une autre prophétie merveilleuse concernant le royaume de Christ et les bénédictions qu’il apportera à l’humanité. Dans cette promesse, Christ et son « épouse » sont appelés « la race bénie de l’Eternel », dont la « postérité »—l’humanité ramenée à la vie — construira des maisons et les habitera; plantera des vignes et en mangera le fruit. C’est pourquoi nous lisons au verset 22: « Mes élus jouiront de l’œuvre de leurs mains. »

La terre ne sera pas repeuplée par la postérité d’une catégorie de gens qui, à cet effet, seront épargnés miraculeusement dans Harma­guédon, mais comme nous le dit Esaïe, Christ « verra sa postérité » et « a cause du travail de son âme, il rassasiera ses regards, » car « l’œuvre de l’Eternel prospérera entre ses mains. » En effet, celui qui pleura sur les souffrances du monde déchu, condamné par le péché, et dit à Jérusalem: « Combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants, comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailes? » ne pourrait jamais être « rassasié » de voir aller dans la mort éternelle les deux milliards et plus d’habitants actuels de la terre, pour lesquels il est mort! De même, il ne pourrait jamais être “rassasié” de voir les millions de morts des siècles écoulés perdus à jamais; sinon, la promesse: « l’œuvre de l’Eternel prospérera entre ses mains, » serait dénuée de tout sens.

LE « RETABLISSEMENT DE TOUTES CHOSES. »

La Bible parle encore de la résurrection des morts comme d’un « rétablissement, » le « rétablissement de toutes choses, dont Dieu a parlé anciennement par la bouche de ses saints prophètes. » (Actes 3:21) Ce rétablissement comprend tous ceux dont les prophètes ont parlé, les Edomites, les Elamites, les Israélites et beaucoup d’autres — en un mot « tous » les humains. Pour prouver que les prophètes ont parlé du « rétablissement, » Pierre cite un texte se rapportant à la promesse faite à Abraham: « En ta postérité, toutes les familles de la terre seront bénies. »

Comme autre preuve, il cite encore le texte de Deutéronome 18:18, 19 — « Je leur susciterai du milieu de leurs frères un prophète comme toi et leur donnerai l’occasion de l’écouter. » Pour que cette prophétie puisse s’accomplir, il faut que les Israélites contemporains de Moïse soient ressuscités des morts. C’est pourquoi Pierre la cite et démontre qu’elle doit se réaliser au temps de la seconde présence de Christ. Elle implique donc la résurrection des morts.

Ceux qui écoutèrent le discours de Pierre comprirent très bien ce qu’il voulait dire. Les versets 1 et 2 du chapitre suivant le prouvent et rapportent que « les sacrificateurs, le commandant du temple et les saducéens, » « étaient mécontents de ce qu’ils (Pierre et Jean) enseignaient le peuple et annonçaient en la personne de Jésus la résurrection des morts. »

Tous les prophètes ont annoncé la résurrection des morts, aussi bien des « justes que des injustes. » Les sacrificateurs n’aimaient pas entendre l’apôtre affirmer que Jésus lui-même était ressuscité des morts, et qu’il reviendrait pour accomplir les promesses divines, et en particulier, ressusciter tous les morts durant les « temps du rétablissement de toutes choses. »

Les sacrificateurs et le commandant du temple savaient que tous les saints prophètes de Dieu avaient annoncé un temps de « rétablissement, » comme cela ressort de la réponse de Paul au gouverneur Félix: « Je t’avoue bien que je sers le Dieu de mes pères, selon la voie qu’ils appellent une secte, croyant tout ce qui est écrit dans la loi et dans les prophètes, et ayant en Dieu cette espérance, comme ils l’ont eux-mêmes, qu’il y aura une résurrection des justes et des injustes. » Actes 24:14, 15.

L’allusion de Pierre à la prophétie de Moïse concernant ce « prophète » et au fait que « quiconque ne l’écouterait pas serait exterminé du milieu du peuple » est très révélatrice. Elle montre que les temps du « rétablissement » n’auront rien de commun avec notre temps. Actuellement, les justes meurent comme les injustes, car, selon le langage imagé de Jérémie, « les pères ont mangé des raisins verts, et les dents des enfants en ont été agacées. » Jérémie 31:29.

Mais « en ces jours-là » poursuit le prophète, c’est-à-dire « aux temps du rétablissement de toutes choses »: « chacun mourra pour sa propre iniquité; tout homme qui mangera des raisins verts, ses dents en seront agacées. » Pierre dit donc avec à propos: « Quiconque n’écoutera pas ce prophète sera exterminé du milieu du peuple. » Actes 3:23.

Aujourd’hui, comme au temps de Pierre, les hommes meurent encore à cause du péché d’Adam; mais pendant le règne de Christ, les bénédictions du rétablissement seront répandues sur le monde, et seuls les pécheurs volontaires mourront.

Nous avons l’assurance que notre Seigneur est de retour et donne à la maison de la foi la « nourriture au temps convenable », mais les « temps du rétablissement de toutes choses » n’ont pas encore commencés. Le mal est encore impuni, et ceux qui servent le Seigneur ont encore l’occasion de souffrir et mourir avec lui. Ils ne sont pas protégés ni gardés comme le seront les justes, lorsque les bénédictions du royaume seront répandues sur l’humanité.

Alors, tous ceux qui mourront, mourront pour leur propre iniquité. Les enfants ne seront pas condamnés à la « seconde mort » à cause de l’infidélité de leurs parents. Maintenant tous meurent en Adam, mais lorsque la terre sera vraiment sous l’autorité du Royaume de Christ, plus personne ne mourra, sauf ceux qui se seront rendus coupables de péché volontaire.

Oui, nous pouvons dire: « O profondeur de la grâce divine! »

Quelle consolation contient le témoignage de sa Parole, qui nous révèle la longueur, la largeur, la profondeur et la hauteur de son Amour et de sa Grâce! Quelle merveilleuse provision de vie il a fait, non seulement pour nous, mais aussi pour d’autres. Puisse l’exemple de son Amour élargir notre horizon et nous amener à sa ressemblance.

Oui, la connaissance de la Grâce et de l’Amour de Jéhovah, nous pousse à le vénérer et l’aimer. Le Seigneur dit: « Et la crainte qu’il a de moi, n’est qu’un précepte de tradition humaine. » (Esaïe 29:13). Nous devrions nous réjouir de proclamer l’Amour de Dieu, car on ne devrait jamais employer la crainte pour amener quelqu’un à croire en Dieu ou en son Fils bien-aimé. Le peuple de Dieu est appelé aujourd’hui, comme dans le passé, à publier ses louanges, et comment pourrions-nous mieux le faire qu’en proclamant le glorieux Evangile du royaume, de l’amour et de la grâce!

LE ROYAUME DE LA JUSTICE.

Dieu est Amour, mais il est aussi juste, et sa justice exige en punition la mort de tous les pécheurs. Nous avons déjà rapporté le témoignage des Ecritures Saintes à ce sujet; mais pour autant que ce témoignage de la Parole concerne l’humanité en général, il est important de reconnaître qu’il ne s’applique pas au présent, mais au temps du « rétablissement de toutes choses. » Durant tout l’âge de l’Evangile, de nombreux serviteurs de Dieu ne l’ont pas compris: c’est pourquoi ils ont supposé à tort que tous ceux qui n’ont pas accepté leur message étaient perdus.

Cette fausse conception n’est pas née d’un seul coup, mais elle est le résultat d’un abandon progressif de la véritable foi, comme l’avaient annoncé les apôtres. L’apostasie s’est développée jusqu’à ce que l’église ait fait une alliance illicite avec l’Etat, affirmant alors le royaume de Christ établi. Cela fut à la base de nombreuses erreurs sérieuses et entre autres, l’enseignement contraire à la Bible que le salut est limité à la courte durée de la vie présente.

Si le royaume avait été établi en ce temps-là, tous les passages de la Bible se rapportant à l’œuvre du royaume devraient nécessairement être entrain de s’accomplir, y compris ceux qui se rapportent à la destruction définitive de tous ceux qui n’obéiraient pas à ses lois. Sur ces entrefaites, le mot « destruction » en est arrivé à signifier « tourments. »

En un sens, le raisonnement était logique mais basé sur une fausse affirmation, car le royaume de Christ n’a pas été établi à ce moment-là. L’autorité du royaume n’a pas été et ne sera jamais confiée à des êtres imparfaits. Presque tout le monde admet aujourd’hui les mauvais résultats de l’association Eglise-Etat, contrefaçon du royaume de Christ, mais la plupart des erreurs issues de l’apostasie obscurcissent encore l’esprit de millions de gens, et l’opinion erronée selon laquelle personne n’aura l’occasion d’accepter Christ et parvenir à un salut après la mort, n’est pas la moindre.

Pourtant, la providence divine a permis que le merveilleux Evangile du royaume soit de nouveau donné, à la fin de cet âge, à d’hum­bles disciples du Maître. Comme 1’Eglise primitive, ils ont compris que, durant cet âge, Dieu a pour but de choisir ce « petit troupeau, » qui, pendant le royaume de Christ, doit vivre et régner avec lui. De même, ils ont vu que les glorieuses promesses relatives aux bénédictions de toutes les familles de la terre, ne s’accompliront que lorsque ceux qui doivent régner avec Christ auront été glorifiés.

Cette compréhension du plan bienveillant de Dieu, ne leur a pas seulement révélé que les bénédictions du rétablissement promises ne viendront que lorsque le royaume sera pleinement établi, mais encore que le monde ne sera pas mis à l’épreuve avant. Cela prouve que les différents textes bibliques ayant trait aux justes jugements de Dieu contre les pécheurs volontaires, ne sont pas applicables maintenant, mais le seront dans le royaume de Christ, au futur « jour du jugement. »

Cependant, tous ceux qui ont reçu cette lumière de la vérité ne l’ont pas conservée. Certains ont cru aussi que le royaume serait établi, non pas par le système Eglise-Etat, mais par leurs soins. Ils prétendent être désignés par le Seigneur pour exercer l’autorité du Royaume. S’il en est ainsi, il s’ensuit que tous ceux qui n’acceptent pas leur message et ne se joignent pas à leur œuvre, vont à la « seconde mort. » Le raisonnement est juste, mais, encore une fois, les prévisions sont fausses. L’autorité du royaume ne s’exerce pas encore sur la terre, en dehors de celle qui s’exerce sur les nations pour hâter leur chute.

AUCUNE PROPHETIE NE PEUT ETRE L’OBJET D’UNE INTERPRETATION PARTICULIERE.

Lorsque l’on édifie sur une fausse base, on s’applique à bien placer les pierres de l’erreur. Si l’autorité du royaume appartient à un mouvement religieux, les conducteurs de ce mouvement doivent évidemment être le canal exclusif de la vérité divine. C’est donc eux qui “donneront aux hommes des lèvres pures, selon la promesse de Sophonie 3:9 relative au Royaume.

Les partisans de ce « canal » exclusif se servent de 2 Pierre 1:20, 21 pour soutenir leur argumentation: « Aucune prophétie de 1’Ecriture ne peut être un objet d’interprétation particulière ». On a interprété ce texte pour affirmer que tout le monde n’a pas le privilège de comprendre les Ecritures Saintes, mais seuls ceux qui ont reçu de Dieu une autorité spéciale, de sorte qu’Il parle par leur « canal » et ne bénit pas une étude personnelle de la Bible. Le mot grec qui a été traduit par « interprétation » est « Epilusis, » que le Professeur Strong traduit par « explication ». Cela ne parait guère différent, jusqu’au moment où on lit tout l’exposé de Pierre: « Et nous tenons pour d’autant plus certaine la parole prophétique, à laquelle vous faites bien de prêter attention, comme à une lampe qui brille dans un lieu obscur, jusqu’à ce que le jour vienne à paraître et que l’étoile du matin se lève dans vos cœurs. Sachant tout d’abord vous mêmes qu’aucune prophétie de 1’Ecriture ne peut être un objet d’interprétation (explication) particulière, car ce n’est pas par une volonté d’homme qu’une prophétie a jamais été apportée, mais c’est poussés par le Saint-Esprit que des hommes ont parlé de la part de Dieu. » 2 Pierre 1:19-21.

Le mot « car » est très significatif — aucune prophétie de 1’Ecriture ne peut être l’objet d’une explication particulière ou personnelle. « Car c’est poussés par le Saint-Esprit que des hommes ont parlé de la part de Dieu ». L’apôtre fait ressortir que les prophéties de l’Ancien Testament, auxquelles il invite les chrétiens à prêter attention, ne sont pas des explications humaines de choses qui doivent s’accomplir. Si elles n’exprimaient que des opinions ou constatations humaines, il ne serait pas important d’y prêter une attention spéciale. Mais puisque ces prophéties ont été inspirées par le Saint-Esprit, elles sont donc très importantes pour celui qui désire être enseigné par Dieu. Pour la même raison, elles ne peuvent être comprises qu’avec l’aide du Saint-Esprit. C’est d’ailleurs ce que nous rappelle Paul en ce qui concerne toutes les pensées de Dieu relatives à son plan d’Amour, dans son épître aux frères de Corinthe: « Lequel des hommes, en effet,…connaît les choses de Dieu, si ce n’est l’Esprit de Dieu? Or nous, nous n’avons pas reçu l’esprit du monde, mais l’Esprit qui vient de Dieu, afin que nous connaissions les choses que Dieu nous a données par sa grâce. » 1 Corinthiens 2:11-13.

Ainsi, l’apôtre affirme que tous ceux qui ont reçu le Saint-Esprit sont capables de comprendre les précieuses pensées de Dieu, qu’Il a fait consigner dans sa Parole, par le Saint-Esprit. Tous les membres du peuple de Dieu ont le privilège de s’aider mutuellement dans l’étude de la Bible et chacun a la responsabilité individuelle de « sonder les Ecritures » et de ne retenir que ce qui est reconnu en pleine harmonie avec les Ecritures Saintes. Paul écrit à Timothée: « Efforce-­toi de te présenter devant Dieu comme un homme éprouvé, un ouvrier qui n’a point à rougir, qui dispense droitement la parole de la vérité. » (2 Timothée 2:15). La responsabilité dont il est question ici, ne peut être transmise ou abandonnée à d’autres.

Paul parle de « dispenser droitement la parole de la vérité. » Dans le contexte, il cite Hyménée et Philète qui, en ce temps-là, enseignaient que la résurrection des morts avait déjà eu lieu. La Bible enseigne qu’il y aura une résurrection des morts, mais l’erreur de ces deux hommes était de prétendre qu’elle avait déjà eu lieu. Ils avaient négligé de « dispenser droitement la parole de la vérité; » c’est pourquoi, ils ne comprenaient pas clairement les plans et desseins divins.

La Bible enseigne aussi qu’il viendra un temps où Dieu donnera aux peuples des « lèvres pures. » (Sophonie 3:9). C’est une des précieuses promesses bibliques concernant le royaume, mais elle ne s’accomplit pas maintenant, comme le montre le verset précédant. « Attendez-moi donc, dit l’Eternel, au jour ou je me lèverai pour le butin, car j’ai résolu de rassembler les nations, de rassembler les royaumes, pour répandre sur eux ma fureur, toute l’ardeur de ma colère. Par le feu de ma jalousie, toute la terre sera consumée ». Immédiatement après, Jéhovah dit: « Alors je donnerai aux peuples des lèvres pures, afin qu’ils invoquent tous le nom de l’Eternel, pour le servir d’un commun accord. »

Il apparaît donc clairement que Jéhovah ne donnera aux peuples des « lèvres pures » que lorsque « toute la terre » aura été consumée par le feu de sa jalousie. Il est exact que le rassemblement des nations se fait actuellement, pour préparer la chute de ce présent monde mauvais, mais la terre symbolique n’a pas encore été détruite. Satan est encore le « prince de ce monde. » (2 Corinthiens 4:4). Il aveugle toujours les hommes et est responsable de toutes sortes d’enseignements erronés déshonorant Dieu et qui ont pour résultat que les hommes n’invoquent pas encore le nom de l’Eternel pour le servir d’un commun accord.

QUAND L’EPOUSE DIRA – T – ELLE « VIENS »?

John Wesley ne vit pas que d’après le plan de Dieu, c’est durant l’âge millénaire que Sa Grâce doit s’étendre à toute l’humanité; c’est pourquoi, dans sa grandeur d’âme, il s’écria: « maintenant, l’Esprit et l’épouse” disent: Viens! . . . prends de l’eau de la vie gratuitement. » On comprend qu’il ait pu commettre une telle erreur, mais un examen de ce texte avec son contexte montre qu’il a trait au royaume et ne peut s’accomplir avant la fin de cet âge, lorsque l’Eglise de Christ au complet sera devenue « l’épouse » de Christ.

Le « fleuve d’eau de la vie » sort « du trône de Dieu et de l’agneau. » « Sur les deux bords du fleuve il y avait un arbre de vie . . . ; et les feuilles servaient à la guérison des nations. » (Apocalypse 22:1, 2). Les nations sont-elles guéries maintenant? Assurément non! Cette prophétie ne se réalisera qu’après la bataille d’Harmaguédon, lorsque les nations de la terre en sortiront sanglantes et humiliées. C’est alors qu’elles auront besoin de guérison et l’obtiendront.

Nous lisons au verset suivant: « Il n’y aura plus d’anathème. » (Apocalypse 22:3). Est-il vrai que la malédiction du péché et de la mort a été enlevée de la terre? Certainement non! L’humanité souffre et meurt encore, les ténèbres couvrent la terre et l’obscurité les peuples, alors que le révélateur parle d’un temps où « il n’y aura plus de nuit. » (verset 5).

Trois évènements marquants du plan de Dieu doivent se produire avant que cette invitation puisse vraiment être adressée à tous: « Viens !  prends de l’eau de la vie gratuitement. » 

1. Le commencement de la guérison des nations par les « feuilles » de l’arbre de vie.

2. La malédiction du péché et de la mort aura commencé à disparaître.

3. Le fait que Dieu a promis de donner aux peuples « des lèvres pures » aura dissipé le voile de la superstition et des ténèbres qui les aveugle et leur empêche de comprendre le grand et bienveillant Jéhovah de la Bible.

Plus on étudie cette merveilleuse promesse, plus il devient évident qu’elle n’est pas encore réalisée. « L’Epouse » n’apparaît qu’au 19ème  chapitre de l’Apocalypse, où nous lisons, verset 7: « Les noces de l’agneau sont venues et son épouse s’est préparée. » Cela signifie que l’Eglise aura achevée sa course dans la chair. On la retrouve encore au chapitre 21, verset 2, où « la ville sainte, la nouvelle Jérusalem » « descend du ciel, d’auprès de Dieu, préparée comme une épouse, qui s’est parée pour son époux. » Aux versets 9 & 10 nous lisons: « Viens, je te montrerai l’épouse, la femme de l’agneau. Et il me transporta en esprit sur une grande et haute montagne. Et il me montra la ville sainte, Jérusalem, qui descendait du ciel d’auprès de Dieu. » « L’épouse » est donc la « ville sainte. » On la voit descendre du ciel d’auprès de Dieu, conjointement avec la création de “nouveaux cieux’ et d’une « nouvelle terre, » alors que l’actuelle terre symbolique « disparut » et que la « mer n’est plus. » Pouvons-nous dire aujourd’hui que la “mer” n’est plus — qu’il n’y a plus de masses agitées, mécontentes et souffrantes dans le monde?

Puis on entend du trône une forte voix qui dit: « Voici le tabernacle de Dieu » avec les hommes, et nous lisons: « Dieu essuiera toute larme de leurs yeux, la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu. » Est-il vrai que présentement il n’y a « plus de mort, » plus de “douleur” et que toutes choses sont déjà devenues nouvelles?

Cela n’arrivera que lorsque le temps sera venu où « l’épouse » de Christ dira: « Viens ! que celui qui veut prenne l’eau de la vie, gratuitement. » John Wesley enseigna sa conception de la grâce de Jéhovah et invita tout le monde à prendre de l’eau de la vie, gratuitement. Il ne comprit pas que le « trône de Dieu et de l’agneau » d’où sort le fleuve de l’eau de la vie n’était pas encore établi, en son temps. A ce moment-là ce « fleuve » ne coulait pas encore et il ne coule pas encore maintenant. Il ne coulera que lorsque la bataille d’Harma­guédon sera terminée. Personne ne peut boire maintenant de l’eau de ce fleuve et avoir de ce fait l’assurance qu’il ne mourra pas pendant Harmaguédon.

LES BREBIS ET LES BOUCS.

La parabole des brebis et des boucs prend également place dans la période du royaume, comme le prouve l’introduction: « Lorsque le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, avec tous les anges, il s’assiéra sur le trône de sa gloire. » (Matthieu 25: 31). Le mot grec traduit ici par « anges » signifie « messagers. » Il désigne parfois dans la Bible des êtres humains, d’autres fois des êtres spirituels, parfois même des objets inanimés. Paul parle par exemple de son aveuglement partiel comme d’un « ange de Satan. » (2 Corinthiens 12:7).

Les “anges” de cette parabole assis avec Jésus sur le trône de la gloire sont les membres de son Eglise glorifiée. Paul écrit: « Ne savez-vous pas que les saints jugeront le monde? » (1 Corinthiens 6:2). Et en Matthieu 19:28 Jésus promet à ses disciples qu’ils seront assis sur des trônes et jugeront les douze tribus d’Israël. Mais Jésus et son Eglise ne jugeront pas seulement la nation d’Israël lorsqu’ils seront assis sur le trône de sa gloire. (Apocalypse 3 :21). Ils jugeront « toutes les nations », comme le montre la Parabole.

Dans son discours à l’Aréopage, Paul déclare que Dieu « a fixé un jour où il jugera le monde selon la justice, par l’homme qu’il a désigné, ce dont il a donné » à tous « une preuve certaine en le ressuscitant des morts. » Actes 17:31. Jésus n’a pas jugé les hommes au temps de Paul et ne les jugera pas avant que le royaume soit complètement établi.

La prophétie de Michée 4:1-4 fait allusion à cette œuvre du jugement, qui aura lieu lorsque la « montagne de la maison de 1’Eternel sera fondée sur le sommet des montagnes. » Le royaume de Dieu domine-t-il déjà toutes les nations de la terre? Assurément non! La classe du royaume ne contrôle pas encore les affaires du monde, puis qu’elle est encore persécutée, et doit être soumise aux gouvernements de ce monde et s’en remettre à leur justice.

Lorsque le royaume de Dieu sera établi, la loi ne sortira pas des gouvernements ou organisations humaines, mais de « Sion, » et la parole de Jéhovah, de « Jérusalem. » « Il sera le juge d’un grand nombre de peuples, l’arbitre de nations puissantes, lointaines. » Alors seulement les nations « forgeront des hoyaux de leurs glaives, et de leurs lances, des serpes. » Alors seulement « une nation ne tirera plus l’épée contre une autre, et l’on n’apprendra plus la guerre. » Alors seulement il sera vrai « qu’il n’y aura personne pour les troubler. »

Quel changement merveilleux lorsque Jéhovah jugera les nations! On ne peut prétendre que tout cela s’accomplit maintenant! Les nations forgent-elles des hoyaux de leurs glaives? Ont-elles cessé de « tirer l’épée l’une contre l’autre? » Le monde jouit-il d’une sécurité économique totale symbolisée par le verset 4: « Ils habiteront chacun sous sa vigne et sous son figuier? »

Est-il vrai aujourd’hui que personne ne « trouble » les peuples comme ce sera le cas, selon cette prophétie, lorsque Jéhovah jugera les nations? Jamais le monde n’a été rempli de crainte comme aujourd’hui. Nous vivons le temps prédit par Jésus, où le « hommes rendent l’âme de terreur dans l’attente de ce qui surviendra pour la terre. » (Luc 21:26). Non, nous ne sommes pas encore au jour du jugement pour le monde! Les « brebis » ne sont pas encore séparées des « boucs. »

Il est vrai que cette parabole de Jésus est un signe de sa seconde présence. Mais nous devons nous souvenir que sa présence durera mille ans et que le but final de son retour est le rétablissement de ceux pour lesquels il est mort lors de son premier avènement. L’œuvre du jour du jugement est une manifestation future de sa présence. Nous sommes témoins de la « détresse des nations, » cependant elles ne sont encore ni éclairées ni bénies, mais lorsque cette œuvre de jugement sera commencée, elle continuera jusqu’à ce que tous ceux qui se seront révélés dignes pendant l’âge millénaire, entendent le Maître leur dire: « Venez, vous qui êtes bénis de mon Père; prenez possession du royaume qui vous a été préparé dès la fondation du monde—de la domination qui avait été donnée à nos premiers parents. » Matthieu 25:34 et Genèse 1:28.

Dans la déclaration du Maître: « Venez, vous qui êtes bénis de mon Père, » le mot « bénis » est très significatif. Depuis Abraham, Dieu a toujours répété sa promesse de bénir « toutes les familles » ou « nations » de la terre. Et, à la fin de ce jour du jugement du royaume millénaire, nous entendons Jésus dire à ceux qui ont subi cette épreuve avec succès: « Venez, vous qui êtes bénis de mon Père. »

Jéhovah a promis de « bénir » ces familles ou nations par la « postérité » d’Abraham. Nous voyons d’abord Jésus, la Tête de cette « postérité », mourir pour les racheter. Ensuite il apparaît sur son trône de gloire accompagné de son Eglise, pour répandre les bénédictions que sa mort a permises: la « résurrection » le « rétablissement » et le « renouvellement ». Dieu ordonna à nos premiers parents de multiplier, de remplir la terre et de l’assujettir. Il savait que cela se réaliserait, et pour faire ressortir le triomphe du bienveillant dessein de Jéhovah envers l’humanité, cette dernière entendra l’invitation: « Venez, vous qui êtes bénis de mon Père, prenez possession du royaume qui vous a été préparé dès la fondation du monde. » Ceux pour lesquels il a été préparé à l’origine sont ceux qui finalement le recevront — les « bénis » du Père.

L’ORGANISATION DE DIEU.

L’organisation de l’Eglise est clairement exposée dans la Bible. Jésus est la Tête de l’Eglise fondée sur la base des apôtres et des prophètes, et il en est aussi la « pierre angulaire. » (Ephésiens 2:20). Paul nous dit en Ephésiens 4:11 que le Seigneur a aussi donné des Evangélistes, des pasteurs et des docteurs. Chacun d’eux est un aide précieux, mais aucun d’eux n’a été inspiré, au point de ne jamais commettre la moindre erreur en exposant la Parole de Dieu.

Ces serviteurs de l’Eglise sont généralement appelés « anciens » et sont désignés par les assemblées locales du peuple de Dieu. Selon les termes de la Bible, les anciens sont nommés par un vote de l’assemblée et non par une autorité supérieure, comme c’est le cas dans la papauté. Actes 14:23 emploie le mot « nommer » traduit d’un mot grec « Xelfo­tovéto » qui signifie élire à la suite d’un « vote. » En cette fin de l’âge la dérogation à cette méthode de nomination des serviteurs locaux a abouti à certaines dictatures non bibliques parmi le peuple de Dieu, comme ce fut le cas dans le passé.

Les messages aux sept Eglises et rapportés aux chapitres 2 et 3 de l’Apocalypse, sont adressés à un « ange » ou messager spécial de chaque Eglise. En Luc 12:42-44 Jésus mentionne un serviteur spécial que le Seigneur, à son retour, devait établir sur ses gens, la maison de la foi — pour leur donner la « nourriture au temps convenable. » Matthieu 24:45-47.

Par la providence du Seigneur, ces divers serviteurs de l’Eglise, ont été une grande bénédiction pour la maison de la foi. Les vérités qu’ils ont enseignées ont fait naître une grande joie dans le cœur du peuple de Dieu et cela prouve qu’ils ont été choisis par le Seigneur. Aucun d’eux n’a jamais été le successeur d’un serviteur semblable, mais chacun a été établi en temps opportun, pour servir l’Eglise selon ses besoins et au temps convenable.

Le serviteur particulier établi par le Seigneur pour servir la maison de la foi à la fin de l’âge est évidemment un seul homme que le Seigneur utilisa à cet effet. Il ne s’agit pas d’une classe, d’un groupe, d’une société ou d’une organisation, pour la simple raison qu’il est en même temps question d’autres serviteurs. Si « ce serviteur » était une organisation, il servirait d’autres organisations. S’il était une classe, les autres serviteurs seraient aussi des classes ou groupes.

Le mot grec traduit par « établi » dans la promesse de Jésus signifie simplement « institué. » Cela ne veut pas dire que ce serviteur fidèle devait gouverner ses compagnons ou exercer une autorité quelconque sur eux. Sa seule mission était de donner à ses frères la « nourriture au temps convenable » lorsque le Seigneur reviendrait.

En quoi consistait cette nourriture spirituelle qui fut servie « au temps convenable? » Pendant tout l’âge, le peuple de Dieu a entretenu l’espérance d’une récompense céleste. Les vérités relatives au retour de Christ, à la « moisson » qui est la « fin de l’âge, » à l’établissement et l’œuvre du royaume, ne leur étaient pas essentielles. Mais lorsque notre Seigneur revint, ces vérités relatives à un temps spécial devinrent une importante « nourriture au temps convenable. » Jusqu’alors n’était pas venu le « temps convenable » de proclamer la glorieuse espérance du royaume et du « rétablissement. » Mais le retour de Christ devint « le temps convenable, » et pour que cette espérance puisse entrer dans l’œuvre de témoignage de la maison de la foi, cette vérité fondamentale fut rétablie, et les serviteurs fidèles du Seigneur l’ont publiée depuis.

Reconnaître les serviteurs spéciaux que le Seigneur a employés n’a pas été une affaire d’interprétation arbitraire. Il s’agit plutôt de découvrir dans la Bible la nature du message qui a été donné au moment déterminé ou fixé, et de voir qui le Seigneur a utilisé à cet effet. Le Pasteur Russell fut « le serviteur » employé pour annoncer la présence de Christ, l’œuvre de la moisson, l’approche du Royaume et la glorieuse espérance du rétablissement pour le monde. C’est pourquoi il fut haï par l’église nominale. Il fut persécuté parce qu’il enseignait que l’Amour et la Grâce de Jéhovah s’étendraient aux morts injustes et qu’une occasion leur serait donnée — lorsqu’ils seront réveillés des morts — de parvenir à la vie durant le Millénium.

C’est ce message de la grâce de Jéhovah, dont « Dieu a parlé anciennement par la bouche de ses saints prophètes, » qui a permis de reconnaître en Pasteur Russell « ce serviteur » utilisé a la fin de cet âge. C’est avec joie que ses frères proclament le même glorieux Evangile d’Amour. Le Seigneur les a bénis dans la mesure où ils ont participé à la proclamation de ce même Evangile, non point en leur donnant un grand nombre de disciples ou en leur permettant de créer une importante organisation, mais en leur permettant de se consacrer avec joie pour proclamer a bonne nouvelle du « rétablissement de toutes choses. »

Pasteur Russell étant mort depuis tant d’années, certains se demandent si nous ne devrions pas chercher un autre serviteur spécial dans un individu ou une société. Non, cela n’est pas nécessaire, ni indiqué dans la Parole de Dieu. Jésus, la Tête de l’Eglise est aussi son Maître, et nous continuons à nous appuyer sur ce qu’il a dit il y a plus de dix-neuf siècles. Lorsque les apôtres moururent, l’Eglise n’eut pas besoin de les remplacer. Les écrits de Paul, de Pierre et des autres, sont pour nous aujourd’hui encore aussi importants et vitaux qu’ils le furent pour l’Eglise primitive.

Nous avons toujours le merveilleux message de la vérité présente que ce serviteur « fidèle et prudent » nous a donné. L’important est que ce message continue à vivre dans le cœur du peuple de Dieu et dans les divers écrits de « ce serviteur. » Et à travers les précieux enseignements de la vérité présente, Frère Russell est toujours « ce serviteur fidèle et prudent, » pour tous ceux qui les apprécient.

UN GOUVERNEMENT THEOCRATIQUE.

Une théocratie est un gouvernement émanant de Dieu. L’ancien royaume d’Israël était une théocratie, car la Bible dit que les différents rois qui régnèrent sur la nation, étaient assis « sur le trône de Jéhovah. » Lorsque David remit son règne à son fils Salomon, il dit dans une prière à Dieu. « A toi, Eternel, la grandeur, la force et la magnificence, l’éternité et la gloire car tout ce qui est au ciel et sur la terre t’appartient; à toi, Eternel, le règne, car tu t’élèves souverainement au­ dessus de tout! » 1 Chroniques 29:11.

Le gouvernement d’Israël sous la direction divine était une image du royaume de Christ, qui sera également une théocratie. Mais ce gouvernement ne s’exerce pas encore. Au moyen-âge, lorsque l’on essaya d’instituer le royaume de Christ, quelqu’un ajouta à la prière du Seigneur les mots de celle de David: « A toi . . . le règne. » Mais cela n’était pas vrai en ce temps-là, et ne l’est pas encore aujourd’hui. Lorsqu’en 606 avant Jésus-Christ la théocratie d’Israël fut renversée, le Seigneur dit: « Mais cela n’aura lieu qu’à la venue de celui à qui appartient le jugement et à qui je le remettrai. » Ezéchiel 21:32.

Nous croyons que le Roi légitime est venu, et qu’il a pris possession de son pouvoir; mais il n’est pas encore exercé par des représentants humains, car jusqu’à présent l’œuvre du Seigneur consiste à « briser les nations comme le vase d’un potier. » Nous en avons sous les yeux de multiples évidences et nous pouvons vraiment dire, que « notre Roi est en marche ». Mais la phase terrestre de son royaume n’est pas encore établie, et personne n’a l’autorisation d’exercer l’autorité du royaume en son nom.

A travers les âges, l’œuvre de Dieu sur la terre a consisté à choisir d’avance et à préparer tous ceux qui serviront lorsque le Royaume fonctionnera vraiment pour bénir toutes les familles de la terre. Ces serviteurs auront été éprouvés dans les conditions les plus dures, et auront fait preuve de leur fidélité à Jéhovah et aux principes de justice qui sont le fondement de son trône.

A la fin de leur épreuve, ils se sont endormis du sommeil de la mort, pour attendre le glorieux Royaume auquel ils participeront après leur résurrection. C’est pourquoi Jésus dit: « Sois fidèle jusqu’à la mort, et je te donnerai la couronne de vie. » (Apocalypse 2:10). Personne ne peut recevoir la « couronne » dans le royaume de Christ s’il ne s’en est d’abord rendu digne en souffrant et mourant avec lui. Ceux qui se qualifient ainsi, seront élevés à la nature divine pour être avec Christ. Ils auront prouvé leur fidélité et dans leur nouveau corps céleste, ils pourront gouverner parfaitement et en harmonie avec la volonté de Jéhovah.

Les représentants humains de ce gouvernement théocratique futur, ont été aussi préparés. Ce sont les anciens dignes, les fidèles serviteurs de Dieu, depuis Abel le juste jusqu’à Jean-Baptiste. Jésus dit aux chefs religieux de son temps qu’ils verront ces fidèles dans le royaume et les reconnaîtront, alors qu’eux-mêmes seront jetés dehors. (Luc 13:28). Il ajoute que les hommes « se mettront à table » avec eux. Cette expression vient d’un mot grec qui décrit l’attitude de l’élève devant son Maître. Autrement dit: ces anciens dignes seront les instructeurs reconnus du véritable gouvernement théocratique très proche.

Une étude attentive, guidée par la prière, du 11ème  chapitre de l’Epître aux Hébreux, montre clairement que les anciens dignes ont aussi démontré leur fidélité à Dieu et à la justice. Paul dit qu’ils espéraient obtenir une « meilleure résurrection. » (Hébreux 11:35). Oui, lorsqu’ils seront ressuscités des morts, ils n’auront plus comme autrefois le handicap d’exprimer leur soumission à Dieu dans un corps humain imparfait. Comme l’humanité entière, ils auront encore une dernière épreuve à subir avant d’obtenir la vie éternelle, mais leur “meilleure résurrection” leur aura déjà assuré des corps parfaits. Et ils seront des représentants admirables du divin Christ et des gouverneurs spirituels du Royaume.

Les Saintes Ecritures parlent encore d’une autre classe, qui « ser­vira Dieu dans son temple. » C’est la « grande foule » mentionnée en Apocalypse 7:9, 13-17: « Ils viennent de la grande tribulation; ils ont lavé leurs robes et les ont blanchies dans le sang de l’agneau. » Ils ne seront pas sur le trône, mais devant le trône; c’est-à-dire qu’ils ne gouverneront pas, mais serviront. Les Saintes Ecritures ne nous donnent pas de détails sur leur service, mais il correspondra sans doute à celui qu’accomplissent maintenant pour ceux qui doivent « hériter du salut » les anges, les « esprits au service de Dieu, » qui « voient continuellement la face » de notre « Père qui est dans les cieux. » (Hébreux 1:14 et Matthieu 18:10). La « grande foule » sera alors l’agent de liaison entre les phases spirituelle et humaine de ce gouvernement théocratique.

Quel merveilleux gouvernement ce sera, car tous ceux qui serviront sous le règne de Christ auront d’abord été sérieusement éprouvés et exercés! L’autorité du royaume pourra leur être confiée, et ils seront heureux de l’exercer pour la gloire de Jéhovah, en répandant les bénédictions promises sur toutes les familles de la terre.

L’APPEL DE L’AGE DE L’EVANGILE.

Nous avons parlé de l’œuvre de Dieu à travers tous les âges. Considérons-la maintenant en fonction de l’appel ou de l’invitation qu’il adresse à ceux qu’Il a choisis et préparés pendant cet âge, pour régner et servir dans le royaume messianique. Christ commença à appeler ceux qui doivent vivre et régner avec lui. Les premiers faisaient partie du reste d’Israël qui répondit à son message et l’accepta comme le Messie promis. Ils furent appelés pour être enfants de Dieu, membres de la future famille divine régnante. Jean 1:11, 12.

Plus tard, ce même appel fut adressé aux païens, pour choisir du milieu d’eux « un peuple qui portât le nom de Dieu. » (Actes 15: 14-17). Jacques déclare que lorsque ce peuple sera au complet, le Seigneur reviendra pour « relever de sa chute la tente de David. » afin que le « reste des hommes cherche le Seigneur, » ainsi que « toutes les nations. » Il ne parle pas d’un autre appel à la fin de cet âge; car si le Seigneur avait décidé d’appeler une autre classe pour lui épargner la mort dans Harmaguédon, Il se serait empressé de nous le faire savoir par la bouche de l’apôtre. Or, Jacques termine ainsi son résumé du plan de Dieu: « Le Seigneur … fait ces choses, . . . à qui elles sont connues de toute éternité. » Cela veut dire, qu’il a mentionné tous les principaux aspects du plan de Dieu pour le salut du monde; mais il ne dit rien d’une classe spéciale qui serait appelée à la fin du présent âge.

Il est dit de tous ceux qui sont touchés durant cet âge: « Ils ont été appelés à »  une seule espérance « par leur vocation. » (Ephésiens 4:4). Ils ont été appelés par Dieu pour être « sacrificateurs » comme l’a été Aaron. (Hébreux 3:1, 6 et 5:4). Il ne s’agit pas du monde entier mais seulement du « nombre que le Seigneur notre Dieu, » appelle (Actes 2:39). Il n’y a pas eu d’autre appel durant l’âge de 1’Evangile et il n’y en a pas d’autre maintenant. La « grande foule » n’a d’ailleurs pas reçu un appel spécial.

Jésus disait à ses disciples: « Déjà vous êtes purs, à cause de la parole que je vous ai annoncée. » (Jean 15:3). De même, les disciples d’aujourd’hui, qui obéissent à sa Parole et ont foi en son sang répandu sont purifiés et représentés « revêtus des vêtements du salut. » (Esaïe 61:10). Ils sont exhortés « à se préserver des souillures de ce monde. » (Jacques 1:27). Lorsque le « petit troupeau » élu sera au complet, il sera présenté au Père « sans tache, ni ride. » (Ephésiens 5:27). Mais la Bible montre que beaucoup ne se préservent pas des souillures de ce monde; par manque de zèle, ils salissent leur robe.

Pourtant, ils aiment le Seigneur et ne le renieront pas dans une épreuve finale. Ils doivent passer par la « grande tribulation » pour laver leurs robes tachées. Aucune promesse ne leur a été faite pour ne pas les engager à se relâcher, mais le « Dieu de toute miséricorde et de grâce, qui use de patience et ne veut pas qu’aucun périsse, » leur donnera une place de serviteurs dans son royaume. Puisqu’ils avaient des espérances spirituelles, ils seront des êtres spirituels. Ils ne feront pas partie du Temple, mais serviront Dieu dans son Temple. Dans le Psaume 45:14-16 ce sont « les jeunes filles » les « compagnes » de « l’épouse », qui entrent dans le palais du Roi.

Ils forment une classe appelée, spirituelle, semblable à l’épouse, au « petit troupeau, » comme le montre le mot grec « EK » signifiant « hors de », ils ont été appelés « hors de » toutes les nations. Le même mot est employé en Apocalypse 3:14: « Ce sont ceux qui viennent (sortent) de la grande tribulation; ils ont lavé leurs robes, et ils les ont blanchies dans le sang de l’agneau. »”

LA PURIFICATION DU TEMPLE.

Le « Temple » de Jéhovah est en cours de préparation depuis le début de l’âge de 1’Evangile. Lorsqu’il sera achevé, il sera composé de Jésus et de ses fidèles disciples, le « petit troupeau. » Le prophète Malachie s’adresse à cette classe lorsqu’il dit: « Et soudain entrera dans son temple le Seigneur que vous cherchez. » Malachie 3:1. En Matthieu 11:10 Jésus parle de Jean-Baptiste, le « messager » qui a préparé le chemin devant lui. La suite de la prophétie a donc commencé à s’accomplir, sans aucun doute, à la première venue de Jésus.

C’est alors que commença par la maison de Dieu le jugement qui doit durer jusqu’à la fin de l’âge de l’Evangile. (1 Pierre 4:17). Dire que Jésus est revenu pour juger son Temple en 1918 n’est qu’une supposition qui n’a aucune signification biblique, parce qu’elle néglige les faits importants concernant le temps et les méthodes, selon lesquels Dieu a appelé et préparé ceux qui doivent vivre et régner avec Christ.

Nous donnant d’autres détails sur cette œuvre du jugement de l’Eglise, le prophète continue: « Qui pourra soutenir le jour de sa venue, qui restera debout quand il paraîtra? » (Malachie 3:2). L’apôtre Pierre parle de la « fournaise » qui est au milieu de nous pour nous « éprouver; » et Paul dit: « Que celui qui croit être debout prenne garde de tomber. » (1 Pierre 4:12 et 1 Corinthiens 10:12). Malachie ajoute: « Il (le Seigneur) s’assiéra, fondra et purifiera l’argent; il purifiera les fils de Lévi, il les épurera comme on épure l’or et l’argent, et ils présenteront à l’Eternel des offrandes de justice. » Malachie 3:3.

« L’argent » et « l’or » mentionnés ici paraissent symboliser les deux classes engendrées par l’Esprit, qui se sont développées pendant cet âge — le « petit troupeau » et la « grande foule. » Tous ont été invités à offrir leurs corps « comme un sacrifice vivant, » afin de présenter à l’Eternel une « offrande de justice. » (Romains 12:1). Tous ont fait ce vœu, mais « le petit troupeau, » représenté par « l’or » l’accomplit fidèlement, alors que la « grande foule, » représentée par « l’argent, » n’a pas pour la « maison de l’Eternel » le même zèle qui consume le « petit troupeau. » Les membres de « la grande foule » passeront par la “tribulation” de la destruction de la chair; mais ils seront purifiés, et finalement, une place de serviteur dans le Temple glorifié leur sera accordée.

LA BATAILLE D’HARMAGUEDON.

Le souvenir de deux grandes guerres mondiales, et la menace d’un autre conflit où les nations n’hésiteraient pas s’il le fallait à employer des bombes atomiques ou à hydrogène, ne laisse aucun doute aux Etudiants de la Bible éclairés: nous approchons de la bataille finale d’Harmaguédon. Quelle sera alors la position du peuple de Dieu, dans cette phase finale de ce « temps de détresse, telle qu’il n’y en a point eu depuis que les nations existent? » Tous les méchants seront-ils détruits en Harmaguédon?

Faisant allusion à sa seconde présence, Jésus dit: « Quand ces choses commenceront à arriver, redressez-vous et levez vos têtes, parce que votre délivrance approche. » (Matthieu 24:33 et Luc 21:28). Cela semble se rapporter à la délivrance des derniers membres du « petit troupeau, » l’Eglise, dans la première résurrection, pour qu’ils vivent et règnent avec Christ dans son royaume qui, après Harmaguédon, bénira « toutes les familles de la terre. » Le Psaume 46:6 fait aussi allusion à cette délivrance: « Dieu la secourt dès l’aube du matin. »

Mais qu’adviendra-t-il du reste de l’humanité, les impies, les injustes, ceux « dont le dieu de ce siècle a aveuglé l’intelligence? » (2 Corinthiens 4:4). Dans sa description prophétique de la phase finale d’Harmaguédon, la « grande détresse, » Jésus dit: « personne ne serait sauvé » si ces jours n’étaient abrégés. Mais il ajoute: « Ces jours seront abrégés, » montrant clairement que tous les hommes ne seront pas détruits dans Harmaguédon. Matthieu 24:22.

Le Psaume 46 nous donne l’une des descriptions les plus concrètes d’Harmaguédon, montrant que Dieu interviendra dans la bataille jusqu’à ce que son autorité s’exerce et se manifeste sur toute la terre. Nous lisons au verset 7: « Des nations s’agitent, des royaumes s’ébranlent; Il fait entendre sa voix: la terre se fond d’épouvante. » Puis suivent les paroles d’espérance pour le peuple de Dieu, qui verra le début de cette détresse: « L’Eternel des armées est avec nous, le Dieu de Jacob est pour nous une haute retraite. » Notre « haute retraite » est la vérité et les précieuses promesses de cohéritage avec le Seigneur dans son royaume, si nous sommes fidèles jusqu’à la mort.

Les versets 9 et 10 nous donnent une autre description du « temps de détresse d’Harmaguédon »: Venez, contemplez les œuvres de l’Eternel, les ravages qu’il a opérés sur la terre! C’est lui qui a fait cesser les combats sur toute la terre; il a brisé l’arc, et il a rompu la lance, il a consumé par le feu les chars de guerre. Après cette destruction d’Harmaguédon, après ces « ravages » sur toute la terre, Jéhovah dit aux hommes: « Arrêtez, et sachez que je suis Dieu: je domine sur les nations, je domine sur la terre. » verset 11.

Le mot Hébreu traduit ici par « nations » signifie littéralement « nations étrangères » ou païennes, et sert dans la Bible à désigner toutes les nations non Israélites. Les Israélites étaient le peuple élu de Dieu, et tous les autres lui étaient « étrangers. » C’est aux nations qui lui sont étrangères à cause de leurs mauvaises œuvres et qui vivront sur la terre après Harmaguédon qu’Il dit: « Arrêtez, et sachez que je suis Dieu! »

S’il s’agissait de peuples justes, le Seigneur n’aurait pas besoin de leur parler ainsi. Le fait est que la grande majorité de ceux qui survivront à Harmaguédon les « millions actuellement vivants qui ne mourront jamais »! ne seront pas des justes. C’est pourquoi, lorsque la « terre » symbolique aura été consumée par le « feu » de la jalousie de Jéhovah, il sera nécessaire de leur donner des « lèvres pures » afin qu’ils puissent être attirés à Dieu et éprouvent le besoin de le « servir d’un commun accord. »

Le fait que des millions d’injustes survivront à Harmaguédon ne signifie pas que certaines personnes seront plus favorisées que d’autres. Nous lisons en Sophonie 2:3: « Recherchez la justice, recherchez l’humilité! Peut-être serez-vous épargnés au jour de la colère de l’Eternel. » Ce « Peut-être » n’est pas une garantie contre la mort. Pour des millions ce sera une bénédiction de s’endormir du sommeil de la mort, pour être réveillés après la bataille d’Harmaguédon; une façon merveilleuse d’être « épargnés au jour de la colère de l’Eternel. »Mais cela signifie-t-il que les impies qui mourront « dormiront d’un sommeil éternel? » Cette expression est utilisée en Jérémie 51:57.

Elle s’applique aux « princes » et autres puissants de « Babylone. » Le Seigneur dit qu’il les « enivrera » pour qu’ils « s’endorment d’un sommeil éternel. » La pensée est claire. Ils seront impuissants comme dans un sommeil d’ivresse, mais il ne s’agit pas d’une mort véritable et éternelle, car le mot hébreu « OLAM » traduit par « éternel » signifie « pour un temps. » Les maîtres de la Babylone symbolique seront rendus Impuissants, en ce sens qu’ils ne pourront perpétuer leur système impie qui sera détruit dans la bataille d’Harmaguédon avec toutes les autres institutions injustes; mais leurs fidèles feront partie de ceux auxquels le Seigneur donnera plus tard des « lèvres pures, » afin qu’eux aussi puissent, s’ils le veulent, invoquer le nom de Jéhovah et le servir convenablement.

L’AMOUR DE DIEU.

La Grâce et l’Amour de Jéhovah pour toute l’humanité et en particulier pour son peuple, devraient inspirer celui-ci à une obéissance absolue. L’obéissance basée sur la crainte du châtiment n’est pas agréable à Dieu. Si nous sommes touchés par son Amour, nous nous réjouirons des bénédictions qu’il a prévues, non seulement pour nous-mêmes, mais pour les autres, et nous éprouverons le besoin de faire connaître ce message de bienveillance à toute l’humanité. Nous aurons le désir de raconter à tout le monde « cette bonne nouvelle, qui sera pour tout le peuple le sujet d’une grande joie. » Luc 2:10.

Aimons-nous beaucoup ce message? Le Cantique de l’Amour de Dieu résonne-t-il toujours dans notre cœur? En essayant de progresser dans la vérité, certains ont laissé mourir dans leur cœur et la vie le merveilleux cantique de l’Amour de Dieu, mais celui-ci ne peut être supprimé de la Parole de Dieu. Au cours des siècles, toutes les tentatives d’une philosophie humaine égarée pour limiter la Grâce de Jéhovah n’ont pas réussi à changer Son dessein bienveillant de bénir toutes les familles de la terre. Combien nous en sommes reconnaissants à Dieu! Comme témoins du Seigneur sur la terre, prenons la résolution de faire connaître ce plan, grâce auquel Adam et tous ses descendants seront éclairés, pour que chacun puisse avoir l’occasion de connaître Dieu, car le connaître comme il faut, c’est la vie éternelle.

Nous vivons la période la plus importante de l’histoire du monde, le « jour du Seigneur, » où il exerce sa vengeance sur les nations; les « derniers jours, » durant lesquels les nations reconnaîtront leur impuissance en face de « la détresse et diront: Venez, et montons à la montagne (royaume) de l’Eternel, afin qu’il nous enseigne ses voies. » (Michée 4:1-4). Nous vivons l’aurore du nouvel âge. Le monde est encore dans les « ténèbres, » mais pour nous s’est levée « l’étoile du matin, » comme nous le reconnaissons à la lumière de la « parole prophétique.., qui brille dans un lieu obscur, jusqu’à ce que le jour vienne à paraître. » 2 Pierre 1:19.

Oui, l’aurore du Millénium a paru avec les sombres nuées de la détresse qui détruiront les institutions égoïstes de la terre, pour faire place au royaume glorieux du Messie, cette véritable théocratie dont les représentants parmi toutes les nations seront « princes sur toute la terre, » comme Abraham, Isaac, Jacob et tous les prophètes. Pendant trois quarts de siècle, la venue du Millénium a été proclamée, et maintenant il est plus évident que jamais que bientôt les rayons du « soleil de la justice » éclaireront, réchaufferont et béniront toutes les familles de la terre.

Aujourd’hui, cet Evangile du royaume, l’Evangile de l’Amour de Jéhovah est proclamé dans le monde entier par quelques fidèles, à l’aide de la radio, de brochures, dans des réunions publiques et privées ou par des témoignages personnels. Nous ne cherchons pas à mettre nos auditeurs en garde contre la « seconde mort » en Harmaguédon, ou à les sauver, mais à leur rendre témoignage de l’Amour et de la gloire de Dieu et à leur faire connaître combien nos propres cœurs ont été réchauffés et touchés par la grâce de Jéhovah.

C’est ainsi que l’on fait de véritables progrès dans la vérité. Pour nous, « le sentier des justes est comme la lumière resplendissante, dont l’éclat va croissant jusqu’au milieu du jour. » (Proverbes 4:18). Cela ne veut pas dire que les enseignements fondamentaux de la vérité doivent changer sans cesse. Cela ne signifie pas qu’une « lumière » doive s’éteindre pour qu’une autre puisse luire, mais plutôt que, jour après jour, chaque serviteur consacré du Seigneur voie combien les merveilleuses promesses et prophéties de la Bible éclairent les enseignements de la vérité qu’il a appris, et le rendent de plus en plus capable de se réjouir de ce fondement solide de la foi que Jéhovah lui a donné par sa Parole bénie.

Les apôtres ont dit que leur mort serait suivie d’apostasie. Ceux qui sont retournés dans les ténèbres, croyaient sans doute progresser dans la lumière. En réalité, ils désiraient établir par « le bras de chair » le royaume de Christ avant le temps prévu. Nous avons vu ce qui en a résulté et combien cela a nui, dans l’esprit des hommes, à la conception de la Grâce et de l’Amour de Dieu. Sous ce rapport, nous sommes pourvus d’un guide infaillible qui nous montre si nous faisons des progrès réels dans la lumière, ou si les yeux de notre entendement sont aveuglés par le « prince de se monde. » 2 Corinthiens 4:4.

La nouvelle lumière que nous avons reçue, a-t-elle augmenté notre appréciation de l’Amour de Dieu? Nous a-t-elle aidé à mieux comprendre que le Dieu que nous adorons est un Dieu d’amour —le « Dieu de toute grâce » — un Dieu qui a prévu la bénédiction de toutes les familles de la terre? Dans l’affirmative, nous avons fait de réels progrès dans la vérité et serons plus zélés que jamais pour raconter cette bonne nouvelle à tout le monde.

Au contraire, si nos « progrès » ont nui à notre conception de la grâce et de l’Amour de Jéhovah, si notre nouvelle compréhension nous a amenés à conclure que seuls, ceux qui sont d’accord avec nous et acceptent le message que nous ne pouvons leur présenter qu’imparfaitement sont sauvés, alors, au lieu d’avoir fait des progrès, nous avons rétrogradé; la merveilleuse lumière de la connaissance de Jéhovah se reflétant sur la face de Jésus-Christ a progressé, alors que nous sommes retournés dans les ténèbres. Ceux qui aiment la vérité de la Grâce de Jéhovah en rendent encore témoignage dans le monde, parce qu’ils l’apprécient et parce qu’elle comble tous leurs désirs plus que rien d’autre. Presque toute la chrétienté nominale enseigne encore que la mort met fin à toute occasion d’accepter Christ et d’obtenir le salut. La Bible s’oppose à cette conception limitée de la grâce de Jéhovah. La philosophie humaine: « Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir » n’est pas celle de Jéhovah envers ses créatures humaines. Ceux qui étudient la Bible le savent, et ils se réjouissent de cette occasion future de salut, qui sera offerte à toute l’humanité pendant les “temps du rétablissement de toutes choses.”

C’est ce message glorieux qu’ils proclament parmi les nations. Ils savent qu’il console tous ceux qui sont affligés en ces temps de détresse, le « jour de la colère » de Dieu. Ils “proclament” ce « jour de la vengeance » en expliquant la signification des événements qui ébranlent le monde actuellement. Mais la Bible ne leur donne aucune autorité pour prononcer cette vengeance. Cela appartient au Seigneur. Lui seul peut lire dans le cœur des hommes, et sait combien chacun est responsable de sa propre injustice.

Laissons donc l’œuvre du jugement entre les mains du Seigneur, portons bien haut la bannière de la vérité de l’Amour de Jéhovah, et proclamons-le partout! Vous avez l’occasion de vous joindre à nous pour proclamer l’Amour de Dieu. « Faisons donc retentir sa louange! » Psaume 66:8 et Esaïe 52:8.

LES TRANSFUSIONS DE SANG SONT-ELLES DEFENDUES PAR DIEU ?

« Seulement, vous ne mangerez point de chair avec son âme, avec son sang. » Genèse 9:4

Ce passage des Ecritures et d’autres semblables, sont utilisés par certains dans le but de prouver que donner du sang pour sauver la vie de quelqu’un, ou en recevoir, est défendu par Dieu, un péché dont le résultat serait la mort éternelle. Pouvons-nous donner une telle interprétation au commandement divin de ne manger ni boire le sang des animaux?

Les transfusions de sang n’étaient pas connues dans les temps anciens. Il ne peut donc en être question dans la Parole de Dieu. Voudrions-nous confondre transfusion de sang et manducation, encore faudrait-il s’appuyer sur des principes plutôt que sur des passages de la Bible.

Existe-t-il des points communs? Pour autant que nous puissions en juger, il n’y en a qu’un: le sang. A part cela, les deux pratiques n’ont rien de commun. D’abord, Dieu défendait à son ancien peuple de boire le sang des animaux: Dans les transfusions on emploie du sang humain.

Pour boire le sang des animaux, il faut les tuer: les transfusions n’exigent pas la mort de ceux qui donnent leur sang.

Lorsque nous absorbons du sang, ses principes nutritifs passent dans le corps grâce aux organes digestifs, les éléments restants étant éliminés comme déchets. De cette manière, le sang, comme tel, est détruit, alors que dans les transfusions, le sang du donneur passe directement dans le système circulatoire du patient.

Nous voyons qu’il n’y a aucune similitude entre l’ancienne coutume de boire du sang, qui était défendue par Dieu, et la science moderne de la transfusion de sang. Ainsi, le fait d’interdire une application salutaire de la science médicale ne s’explique que par une mauvaise interprétation des Ecritures. Personne ne devrait se laisser influencer par une si fâcheuse explication des commandements de Dieu, au point de ne pas bénéficier d’une transfusion de sang, de crainte de désobéir à Dieu et d’être condamné à la « seconde mort. »

LE SANG DE L’EXPIATION.

En Lévitique 17:10-11 nous lisons: « Si un homme de la maison d’Israël ou des étrangers qui séjournent au milieu d’eux mange du sang d’une espèce quelconque, je tournerai ma face contre celui qui mange le sang, et je le retrancherai du milieu du peuple. Car l’âme de la chair est dans le sang. Je vous l’ai donné sur l’autel, afin qu’il servit d’expiation pour vos âmes, car c’est par l’âme que le sang fait l’expiation. L’expression « sang d’une espèce quelconque, » se rapporte au sang des bêtes, car aucun sang humain n’a été offert sur les autels d’Israël.

« L’expiation » faite par le sang des animaux symbolisait le don du sang de Jésus pour le rachat d’Adam et de sa race. Nous lisons:

« Presque tout, d’après la loi, est purifié avec du sang; et sans effusion de sang, il n’y a pas de pardon. Il était donc nécessaire, puisque les images des choses qui sont dans les cieux devaient être purifiées de cette manière, que les choses célestes elles-mêmes le fussent par des sacrifices plus excellents que ceux-là. » Hébreux 9:22, 23.

Le sang des « taureaux et des boucs » ne pouvait ôter les péchés des Israélites, mais Dieu se servait de ces sacrifices pour illustrer l’effusion du sang de Jésus. Le sang des animaux devait donc avoir un caractère sacré: c’est pourquoi Dieu ne voulait pas que les Israélites le considèrent comme un aliment ordinaire. Paul y fait allusion dans l’une de ses Epîtres. Parlant de ceux qui ont reçu la connaissance de la vérité et accepté les trésors de la grâce divine en Christ, et qui, ensuite, se retournent contre le Seigneur, l’apôtre dit: « De quel pire châtiment pensez-vous que sera jugé digne celui qui aura foulé aux pieds le Fils de Dieu, qui aura tenu pour profane le sang de l’alliance, par lequel il a été sanctifié? » Hébreux 10:29.

Puisque Jéhovah veut que son peuple considère le sang de Jésus comme sacré et saint, nous comprenons qu’il ait interdit le sang des animaux image du véritable sang de l’expiation. Pour les Israélites, c’était une expérience destinée à les amener à Christ. Mais la manducation du sang n’a aucun rapport avec la science médicale moderne de la transfusion de sang.

C’est le sang préfiguré par ces sacrifices typiques, le sang de Jésus, qu’il importe de « boire » symboliquement. Jésus dit: « Si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez son sang, vous n’avez point la vie en vous-mêmes. » (Jean 6:53). Cela signifie simplement que pour avoir la vie éternelle, par la foi maintenant, et réellement dans l’âge à venir, il est indispensable d’accepter Christ et son sacrifice accompli pour nous — c’est-à-dire, reconnaître qu’il est mort pour nos péchés, et pour toute l’humanité, y compris Adam. Mais cette acceptation de Christ n’a aucune relation avec les transfusions de sang pratiquées maintenant dans le monde médical.

INTERDICTION DES COUTUMES PAIENNES.

Un problème se présenta aux Juifs chrétiens de l’Eglise primitive, lorsque des Gentils convertis se joignirent à eux. Ces Gentils étaient sincères dans leur acceptation de Christ; mais il semble que très souvent leur foi chrétienne n’était que superposée à leurs pratiques païennes, dont beaucoup étaient répugnantes aux croyants Juifs, certaines même, licencieuses. Des docteurs Juifs de l’Eglise primitive voulurent discipliner leurs frères Gentils en leur demandant d’obéir aux ordonnances de la loi, telle que la circoncision.

Les apôtres et d’autres hommes avancés dans la foi, tinrent conseil à Jérusalem pour prendre une décision à ce sujet. Ils se mirent d’accord pour demander le minimum aux Gentils convertis: « s’abstenir de viandes sacrifiées aux idoles, du sang des animaux étouffés et de l’impudicité. » (Actes 15:29). L’impudicité condamnée sans équivoque par les Ecritures, et le fait de manger des viandes sacrifiées aux idoles faisaient en effet partie du culte païen de ce temps-là. Et durant ces orgies, on mangeait sans doute du sang. Les Gentils chrétiens encore novices n’y voyaient peut-être aucun mal. Mais il eut été désastreux d’introduire ces pratiques dans l’Eglise; c’est pourquoi, les apôtres eurent la sagesse d’insister pour qu’ils s’en abstiennent. Cependant, ces instructions données aux Gentils de l’Eglise primitive n’ont aucun rapport avec la science médicale moderne de la transfusion du sang.

La Tour de Garde du 10 Juillet 1951 s’efforce de prouver que la défense de boire le sang a trait aussi à tout ce qui concerne le sang humain. Elle cite le cas de David, qui ne voulut pas boire l’eau que lui avaient apportée trois hommes, au péril de leur vie: « Que Dieu me garde de faire cela! Boirais-je le sang de ces hommes, qui sont allés au péril de leur vie. Car c’est au péril de leur vie qu’ils l’ont apportée. » 1 Chroniques 11:17-19.

Là, David parle symboliquement. Au lieu de boire cette eau, « il la répandit devant l’Eternel. » En son esprit, elle représentait le sang de ses bienfaiteurs, et il pensa qu’elle devait être offerte à Dieu plutôt que d’accepter le sacrifice pour lui seul. Il n’y a là aucune relation avec le commandement divin de ne pas boire le sang des animaux, ni certainement les transfusions de sang.

Si vous avez l’occasion de donner votre sang pour sauver la vie d’un parent, d’un ami, ou d’un frère en Christ, n’hésitez pas à le faire. Si un médecin dit qu’une transfusion de sang vous sauverait ou sauverait votre enfant, profitez de cette bénédiction moderne !