LE LIVRE DES LIVRES

Listen to this article

Aucun autre livre au monde n’a eu autant d’admirateurs enthousiastes et n’a été aussi mal interprété par ses amis, que la Bible. Aucun autre n’a eu d’aussi nombreux ennemis acharnés, et n’a résisté à leurs attaques avec autant de succès.

Beaucoup de gens ont subi de cruelles persécutions parce qu’ils possédaient la Bible, et certains ont essayé, par des moyens détournés, de la supprimer. Mais la Bible vit encore et c’est le livre qui se vend le plus, chaque année ; elle est traduite dans toutes les langues.

On a appelé la Bible « le Flambeau de la civilisation » ; et il est hors de doute que ses enseignements moraux ont influencé hommes et femmes à vivre une vie plus noble et plus élevée, qu’aucun autre livre n’a jamais pu le faire. Mais la Bible est plus qu’un livre de préceptes moraux. Elle est le manuel du christianisme, qui nous révèle le plan de Dieu relatif à la création de l’homme et à sa délivrance du péché et de la mort.

Dans le monde actuel rempli de terreur, un nombre croissant de gens qui croient en la Bible sont convaincus que ce livre contient l’explication et indique la solution à apporter à la continuelle détresse du monde, contre laquelle la sagesse humaine est incapable de lutter.

Ils pensent que cette solution à apporter aux problèmes mondiaux n’est pas seulement une théorie présentée par la Bible, mais un plan du Créateur, qui verra son accomplissement définitif en son propre temps, sous l’administration d’un gouvernement reposant sur l’autorité et la puissance divines.

S’il en est ainsi, personne ne devrait ignorer une telle espérance ou manquer de renseignements détaillés à ce sujet. Si la Bible contient de tels enseignements, nous ne voudrons pas la laisser se couvrir de poussière dans notre bibliothèque, ou qu’elle reste fermée sur une table ; mais nous nous efforcerons de nous familiariser avec le message qu’elle nous présente concernant ce temps de ruine et de désespoir. Beaucoup de gens pensent qu’il est difficile de comprendre la Bible ; ils disent qu’ils essayent de l’étudier, mais ne peuvent la comprendre, et qu’elle est pour eux comme un mystère. Il se peut qu’ils connaissent certaines expressions bibliques telles que : « La Règle d’or », « Le Sermon sur la Montagne », « De leurs épées, ils forgeront des hoyaux », « Paix sur la terre et bonne volonté parmi les hommes » ; mais si on leur demandait dans quelles circonstances elles furent prononcées et où elles se trouvent dans le saint livre, beaucoup seraient incapables de le dire. Des milliers de gens ont trouvé en la Bible une source de réconfort dans l’affliction et une force qui permet de faire face aux vicissitudes de la vie ; certains recherchent chaque jour son message de réconfort.

Certes, la Bible est une source inépuisable de pensées consolantes, telles que «L’Eternel est mon Berger ; je ne manquerai de rien ». Mais la Bible peut être pour nous beaucoup plus que cela, si nous apprenons à la connaître dans son ensemble, et à comprendre le divin plan des âges qu’elle révèle. L’objet de ces séries d’études est justement d’acquérir cette compréhension.

LA BIBLE RÉSUMÉE

Qu’est-ce que la Bible ? De quoi se compose-t-elle et comment nous révèle-t-elle les grands desseins de Dieu, au sujet de sa création humaine ? La Bible se divise en deux parties principales, connues sous le nom d’Ancien et Nouveau Testament, et subdivisées elles-mêmes en « livres ».

Ceux-ci sont au nombre de soixante-six : trente-neuf dans l’Ancien Testament et vingt-sept dans le Nouveau. La Bible traite principalement du plan de Dieu, destiné à racheter la race humaine du péché et de la mort. Ce grand dessein de Dieu a, comme objectif final, d’amener l’humanité à vivre dans un paradis mondial, où il n’y aura plus ni maladie, ni douleur, ni mort. A ce sujet, nous lisons dans le dernier livre du Nouveau Testament que Dieu « fera toutes choses nouvelles » (Apocalypse 21: 5).

L’ANCIEN TESTAMENT

Les premiers chapitres de la Genèse, premier « livre » de la Bible, traitent de la création et de l’origine de l’homme, son état parfait, puis de la désobéissance de l’homme à la loi divine, de sa condamnation à mort par le Créateur, et nous révèle la perspective du salut et d’un rétablissement. La Bible nous révèle que Dieu envoya son Fils dans le monde comme Rédempteur et Sauveur du genre humain, manifestation de l’amour divin envers sa créature humaine.

Il est nécessaire que les morts ressuscitent, pour que s’accomplisse le Plan du Créateur envers l’humanité rachetée aussi la Bible nous présente-t-elle le plan de cette résurrection, espérance qu’aucune autre religion dans le monde n’avait envisagée. Le châtiment divin du péché, dont le salaire est la mort, montre la nécessité de la résurrection ; et d’après les enseignements précis de la Bible, la mort n’est pas une porte ouverte vers une autre vie, mais la perte de la vie. Dieu dit à Adam : « Le jour où tu mangeras de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, tu mourras. » (Genèse 2 : 17).

D’une façon générale, les exposés de la Bible, qui nous présentent le divin plan du Créateur de rendre la vie à l’homme, de le délivrer du péché et de la mort, pourraient être classés ainsi : les exposés de doctrine, les historiques, les inspirés et prophétiques.

Les parties doctrinales soulignent les détails du plan du Créateur, relatifs à la délivrance de l’humanité du péché et de la mort. Les parties historiques renseignent l’humanité sur la perfection du plan divin qui lui a été révélé. Les passages inspirés contiennent les promesses que Dieu fit à son peuple à travers les âges, où il l’assure de sa direction et de son soutien, afin qu’il accomplisse Sa volonté. Les vérités prophétiques annoncent les événements relatifs à l’accomplissement du plan divin, et montrent la vanité des efforts humains, pour contrefaire et contrecarrer les desseins de Dieu.

Dix-sept livres de la Bible sont surtout historiques : la Genèse, Exode, Lévitique, Nombres, Deutéronome, Josué, Juges, Ruth, Samuel I et Il, Rois I et Il, Chroniques I et Il, Esdras, Néhémie, Esther. En commençant par la Genèse, ces livres parlent de la création de l’homme, de sa chute dans le péché et de sa mort, des expériences vécues par le monde antédiluvien, du déluge, de l’appel et des promesses que Dieu fit à Abraham ; de l’esclavage des descendants de ce même Abraham dans le pays d’Egypte et de leur délivrance sous la conduite de Moïse ; de la promulgation de la Loi sur le Mont Sinaï ; de la conquête du pays de Canaan ; de l’exil de la nation en Assyrie et à Babylone et de son retour à Canaan en 536 avant Jésus-Christ.

Les cinq livres suivants de l’Ancien Testament sont surtout inspirés : Job, les Psaumes, les Proverbes, Ecclésiaste, le Cantique des Cantiques de Salomon. Cependant, ils contiennent aussi des prophéties relatives au développement du Plan de Dieu ; principalement le Livre des Psaumes.

Les dix-sept autres livres de l’Ancien Testament sont surtout prophétiques, bien que, comme nous le verrons, ils contiennent quelques précieuses assurances historiques de l’amour et de la sollicitude de Dieu envers son peuple. Voici la liste Esaïe, Jérémie, les Lamentations de Jérémie, Ezéchiel, Daniel, Osée, Joël, Amos, Abdias, Jonas, Michée, Nahum, Habacuc, Sophonie, Aggée, Zacharie et Malachie.

LE NOUVEAU TESTAMENT

Les cinq premiers livres du Nouveau Testament : Matthieu, Marc, Lue, Jean et les Actes, sont surtout historiques. Les quatre premiers nous racontent la vie et le ministère de Jésus, et attirent l’attention sur de nombreux événements de sa vie, dans lesquels s’accomplissent les prophéties de l’Ancien Tes­tament. Le Livre des Actes nous présente un intéressant récit des expériences des apôtres et des premiers chrétiens, en face d’un monde incrédule et hostile.

Les vingt et un livres suivants du Nouveau Testament sont un mélange de vérités doctrinales et inspirées. Ils se composent d’Epîtres ou de lettres, qu’ont écrites certains apôtres a différentes personnes ou groupements appelés Eglises. Il y a les Epîtres de Paul aux Romains, les première et seconde Epîtres aux Corinthiens, l’Epître aux Galates, aux Ephésiens, aux Philippiens, aux Colossiens, les première et seconde Epîtres aux Thessaloniciens, à Timothée, l’Epître à Tite, à Philé­mon, aux Hébreux, l’Epître de Jacques, les première et seconde Epîtres de Pierre, les première, seconde et troisième Epîtres de Jean et l’Epître de Jude.

L’Apocalypse, dernier livre de la Bible, est surtout prophétique, il nous rappelle, dans ses prophéties, le grand objectif du plan divin. En un merveilleux langage symbolique, il nous confirme l’arrivée d’un heureux jour, où : La mort ne sera plus, et où il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu. » (Apocalypse 21 : 4).

Bien que le glorieux plan de Dieu, relatif au rachat et au rétablissement de la race déchue, ne nous soit pas présenté sous une forme historique suivie, l’harmonie en même temps que le contraste des trois premiers et des trois derniers chapitres de la Bible, n’en sont pas moins frappants. Les uns sont une description de la création originelle de l’homme et de la perte de la faveur divine, qui fut le résultat du péché ; les autres sont une description de la création renouvelée et rétablie, rachetée de la malédiction du péché.

Les trois premiers chapitres montrent comment Satan et le mal entrèrent dans le monde pour le tromper et le détruire, alors que les trois derniers nous donnent l’image de la ruine de l’œuvre de ce grand séducteur, et de sa propre destruction. La Genèse nous indique comment l’homme reçut la domination sur la terre et comment il la perdit par le péché, alors que les trois derniers chapitres de la Bible nous donnent l’assurance que l’homme recouvrera cette domination perdue.

La Bible fait constamment allusion à une personnalité proéminente, Jésus, qu’elle nous présente comme le Fils de Dieu. Ce Fils de l’Auteur de la Bible nous est présenté sous différents noms et titres, qui, par leur unité de sens, révèlent que Jésus fut envoyé dans le monde, pour être d’abord le Rédempteur de l’humanité, et ensuite, le Maître de ceux qu’il a rachetés par son sang précieux.

Les prophètes de l’Ancien Testament, qui écrivaient sous l’inspiration du Saint-Esprit, annonçaient la venue de ce Grand Messie, alors que les écrivains inspirés du Nouveau Testament confirment qu’il est venu et a été crucifié sur la croix du Calvaire. Ils ne font pas que rapporter sa mort, mais expliquent aussi le but de la rédemption dans le plan divin, qui est l’accomplissement des prophéties de l’Ancien Testament.

Cet harmonieux témoignage de la Bible nous montre que Jésus revient pour accomplir ce glorieux plan divin du salut, qui comprend la résurrection des morts.

La Bible affirme que les disciples de Jésus seront les premiers ressuscités et régneront avec Lui dans son royaume. Puis, d’après la Bible, viendra graduellement le réveil général du sommeil de la mort, où toute l’humanité aura le privilège de vivre dans le paradis à jamais retrouvé. Les prophéties de la Bible nous assurent que nous vivons actuellement au seuil même de ce nouvel âge où Jésus, le Prince de la paix, régnera en justice pour rendre la vie à l’humanité.

SOMMAIRE

1ère    partie : LA CRÉATION DE L’HOMME – SA DESTINÉE FINALE

2ème   partie : L’ASSURANCE DIVINE POUR UNE VIE FUTURE

3ème   partie : LA PUISSANCE VICTORIEUSE DU ROYAUME

4ème   partie : PROPHÉTIE DES TEMPS ACTUELS

5ème   partie : LA VENUE DU SAUVEUR SUR LA TERRE

6ème   partie : L’ÉGLISE ET SA MISSION

7ème   partie : PAUL CONSEILLE L’ÉGLISE

8ème   partie : LA LETTRE DE PAUL AUX HÉBREUX

9ème   partie : ESPÉRANCES ET PERSPECTIVES DU CHRÉTIEN

10ème partie : LA REVELATION DE JESUS-CHRIST

I – LA CRÉATION DE L’HOMME – SA DESTINÉE FINALE

LE LIVRE DE LA GENÈSE

Le premier être vivant – Sa création – Le salaire du péché – Le mensonge de Satan – « La Semence » de la promesse – La première allusion à « l’Enfer

Comme nous l’avons vu, le premier livre de la Bible s’appelle la « Genèse », c’est-à-dire l’origine. Le premier chapitre de la Genèse contient un exposé extrêmement bref de l’œuvre créatrice de Dieu, relative à la planète terre. Il ne se propose pas d’être une complète révélation scientifique de tous les détails relatifs à l’œuvre de la création et n’est pas non plus un rapport détaillé sur le but de la Bible, mais a pour dessein d’identifier l’origine de l’homme, d’expliquer pourquoi il est devenu une créature qui meurt, et de nous donner l’assurance que Dieu poursuit un glorieux plan, pour racheter l’homme du péché et de la mort et lui expliquer les détails de ce plan.

On s’aperçoit cependant que ce bref récit de la création, présenté dans la Genèse, est tout à fait en harmonie avec tous les faits scientifiques réels, si on l’interprète et le comprend convenablement. Ses « jours » de la création, par exemple, ne sont pas des jours de vingt-quatre heures, mais de longues périodes, ayant chacune un obscur commencement appelé « soir » et s’achevant en un «  matin » symbolique.

Au « matin » du sixième « jour » fut créé « l’homme », « mâle et femelle ». Ils reçurent l’ordre de se multiplier, de remplir la terre et de l’assujettir. La domination leur fut donnée sur la terre et sur toutes les créatures inférieures. L’homme couronnait l’œuvre du Créateur. La Genèse relate qu’il fut créé à l’image de Dieu, et l’ordre qu’il reçut de multiplier et de remplir la terre, nous montre brièvement le but poursuivi par Dieu, lorsqu’il créa ce premier être humain à son image ; à savoir son dessein de peupler la terre d’êtres humains, dont le désir serait de l’adorer et de le servir.

Le récit de l’œuvre créatrice générale, contenu dans ce premier chapitre de la Genèse, n’est qu’un compte rendu matériel, destiné à nous faire mieux comprendre la création essentielle — celle de l’homme — qui nous est relatée en fin du dit chapitre. Le suivant commence par nous présenter les détails, non seulement sur la création de l’homme, mais aussi sur ce que Dieu exigeait de lui ; sur Sa désobéissance à la loi divine et sa condamnation à mourir, salaire du péché qui en résulta.

Ce compte rendu de la création de l’homme nous apprend qu’il fut fait « de la poussière de la terre », vérité maintenant scientifiquement reconnue. Il nous apprend aussi que tous les éléments chimiques composant l’organisme humain se trouvent dans la terre, d’où l’expression « terre maternelle » ; et enfin que le Créateur « souffla dans l’organisme humain le souffle de vie, et l’homme devint une âme vivante » (Genèse 2 : 7).

C’est la première fois que le terme « âme » apparaît dans la Bible ; et nous pensons que, là, Dieu a eu pour dessein de nous apprendre ce que signifie exactement ce mot ; car il nous donne une vérité fondamentale qui nous guide dans notre étude de l’ensemble de son plan, relatif à la destinée éternelle de l’homme. Et combien simple est la définition qu’il nous donne d’une « âme » humaine Le récit nous montre que l’âme est la combinaison de l’organisme et du souffle de vie. Le résultat de cette combinaison fut que l’homme « devint une âme vivante », par la puissance divine.

Donc, une âme n’est pas une entité séparée, qui réside dans l’organisme humain et s’en échappe quand le corps meurt. Il n’y a pas de preuves bibliques ou autres, qui soutiennent une telle entité. Cette fausse théorie vient de la mythologie grecque. Bien que des millions de gens croient en « l’immortalité de l’âme », ce n’est pas ce qu’affirme la Bible. Le mot « âme » est cité plus de huit cents fois dans la Bible, et toutes les fois en harmonie avec l’explication du Créateur, relative à la formation de la première âme humaine ; à savoir, que l’homme « devint une âme, un être vivant ».

C’est à cette première âme, ou à ce premier être humain, que Dieu s’adressa, quand il dit « Le jour où tu mangeras de l’arbre de la connaissance du bien et du mai, tu mourras certainement. » (Genèse 2 :17).

Dès qu’Adam eût péché, ce châtiment de la mort entra en vigueur. « L’âme » ou « être » humain commença à mourir. Et la Bible nous présente la progression et les terribles conséquences d’avoir désobéi à la loi divine. Ainsi, Adam ne fut pas le seul à mourir pour sa désobéissance, mais il entraîna dans la mort sa postérité ; et c’est depuis ce moment que la mort s’est étendue sur tous les hommes.

Mais cette grande tragédie du péché et de la mort n’est qu’une partie des vérités contenues dans la Parole de Dieu; néanmoins, elle met en lumière la nécessité du plan divin, relatif au rachat du genre humain, et insiste sur l’amour que manifeste le Créateur, dans l’accomplissement d’un glorieux plan de salut. Le divin plan d’amour, pour délivrer de la mort la création humaine, est le grand cantique de la Bible. Si nous oublions d’écouter et d’apprécier ce cantique d’amour divin, nous aurons perdu de vue le dessein essentiel de la Bible et sa véritable valeur.

Quand nos premiers parents eurent péché contre Dieu, ils furent condamnés à mourir et chassés du Jardin d’Eden ; mais Dieu dit aussi que la « postérité » de « la femme » « écraserait la tête du serpent ». Si vague que soit ce langage, nous reconnaissons, à la lumière du plan de Dieu révélé dans la suite, que le reste de la Bible est une première indication concernant le dessein du Créateur, d’envoyer un Rédempteur, un Sauveur, pour délivrer l’homme de la mort, résultat de sa désobéissance.

Les chapitres 3 à 6 de la Genèse, nous montrent la déchéance de l’humanité pendant la période antédiluvienne, qui s’acheva au déluge, dont chacun connaît le récit. Beaucoup le prennent pour une légende, peu pour une réalité et cependant, des archéologues ont retrouvé les traces d’un déluge, en Mésopotamie, et en d’autres parties de la terre.

Peu après le déluge, entre en scène un personnage qui tient, dans l’histoire de la Bible, une place très importante. C’est Abraham, dont le nom d’origine était Abram. Dieu fit à cet homme une merveilleuse promesse « Va-t-en de ton pays, de ta patrie, et de la maison de ton père, dans le pays que je te montrerai. Je ferai de toi une grande nation, et je te bénirai je rendrai ton nom grand, et tu seras une source de bénédiction. Je bénirai ceux qui te béniront et maudirai ceux qui te maudiront ; et toutes les familles de la terre seront bénies en Loi. » (Genèse 12 :1 à 3).

Cette promesse fut répétée plusieurs fois à Abraham. Lorsqu’il fut âgé, Dieu lui demanda d’offrir en holocauste son fils Isaac. Abraham crut que s’il obéissait, Dieu le lui ressusciterait. Il fit ainsi preuve de soumission, mais l’Eternel arrêta l’exécution du sacrifice et récompensa la foi et l’obéissance d’Abraham, en renouvelant, par un serment, la promesse qu’il lui avait faite (Genèse 22 :15-18).

La promesse qu’e cette « postérité » serait un canal de bénédiction, rejoint la déclaration faite par Dieu dans le Jardin d’Eden, qu’une « postérité écraserait la tête du serpent ». Et il en est ainsi à travers toute la Bible. Le Nouveau Testament nous montre en Jésus « la semence » de la promesse, à laquelle seront associés ses disciples. Et cette « semence » apportera, à toute l’humanité, de vivifiantes bénédictions.

Les descendants naturels d’Abraham, Isaac, Jacob et ses 12 fils, et enfin toute la nation d’Israël, tiennent une place importante dans l’accomplissement du plan de Dieu relatif à la promesse faite à Abraham. Les autres chapitres de la Genèse retracent les expériences des Juifs, quand ils furent délivrés de l’esclavage en Egypte.

Le chapitre 37 retrace un événement caractéristique de la vie de Jacob. Nous y lisons que son jeune fils, Joseph, qu’il aimait beaucoup et préférait aux autres, fut jalousé par ses frères. Ils pensèrent d’abord à le tuer, mais finirent par le vendre comme esclave à des Ismaélites, qui l’emmenèrent en Egypte. Pour cacher leur crime à leur père, ils tuèrent un jeune bouc, barbouillèrent de son sang la tunique de Joseph, qu’ils avaient gardée, et la présentèrent à leur père, Jacob. Comme ils l’avaient prévu, Jacob crut que Joseph avait été dévoré par des bêtes féroces.

Il en eut le cœur brisé et dit dans sa grande peine : « C’est en pleurant que je descendrai vers mon fils au séjour des morts » (Genèse 37 : 35). Le mot hébreu traduit ici par « séjour des morts » est « shéol », il est aussi traduit par « enfer ». Ce même mot hébreu est le seul ainsi rendu dans l’Ancien Testament. Et c’est justement là que voulait aller Jacob, à sa mort !

Voilà donc une preuve que « l’enfer » n’est pas un lieu de tourments, mais simplement la condition de mort, dans laquelle se trouvent bons et méchants, à leur mort.

LE LIVRE DE L’EXODE

La délivrance de l’esclavage – Les dix commandements – Notre Dieu miséricordieux

Ce livre, comme son nom l’indique, relate l’émouvante histoire de la délivrance des enfants d’Israël, esclaves de leurs Maîtres égyptiens, et leur exode d’Egypte. Il contient de nombreuses manifestations de la sollicitude que Dieu portait à son peuple. Par exemple, il sauva les premiers-nés d’Israël, la nuit précédant l’exode, cette même nuit où moururent tous les premiers-nés d’Egypte. Si nous harmonisons tout le témoignage biblique, nous nous apercevons que la délivrance d’Israël de l’esclavage égyptien, était une illustration de la future délivrance de toute l’humanité, hors des chaînes du péché et de la mort.

Le livre de l’Exode raconte aussi la façon merveilleuse dont Dieu donna sa Loi aux Israélites, par l’intermédiaire de Moïse.

Les dix commandements sont l’épitomé de cette Loi, et leur code moral est à la base des lois de toutes les nations civilisées de la terre.

Voilà qui témoigne de leur valeur intrinsèque, et l’homme moderne reconnaît que ces lois, vieilles de près de quatre mille ans, ne peuvent être mieux faites. Ce fait, à lui seul, nous force à respecter profondément le Livre qui fut le premier à publier ces lois.

Les dix commandements furent écrits sur des tables de pierre. Quand Moïse descendit de la montagne avec ces tables, les Israélites s’étaient livrés à l’idolâtrie. Il vit là une sérieuse infidélité à Dieu, jeta les tables de la Loi et les brisa, en symbole de leur infidélité. Plus tard, l’Eternel dit à Moïse « Taille deux tables de pierre comme les premières, et j’y écrirai les paroles qui étaient sur les premières tables que tu as brisées. » (Exode 34 :1).

Moïse suivit ces instructions et monta sur la montagne de Sinaï, avec les tables de pierre. Alors « L’Eternel descendit dans une nuée, se tint auprès de lui, et proclama le nom de l’Eternel. Et l’Eternel passa devant lui et il s’écria L’Eternel, l’Eternel, Dieu miséricordieux et compatissant, lent à la colère, riche en bonté et en fidélité, qui conserve son amour jusqu’à mille générations, qui pardonne l’iniquité, la rébellion et le péché, mais qui ne tient point le coupable pour innocent. » (Exode 34 : 5-7).

Voilà, en peu de mots, un résumé des glorieux attributs de Dieu, sur lesquels s’étendent tous les livres de la Bible, qui nous révèlent son plan de justice et d’amour, destiné à racheter de la mort la race humaine déchue et à redonner la vie à tous ceux qui s’efforceront d’obéir à la loi divine. A mesure que nous progresserons dans notre étude biblique, nous découvrirons que le Créateur est vraiment « miséricordieux et compatissant, lent à la colère, riche en bonté et en fidélité ». Nous verrons aussi que, bien qu’il ne tienne point le coupable pour innocent, il nous a donné un Christ Rédempteur, qui s’est chargé de l’iniquité de nous tous.

LE LIVRE DE LÉVITIQUE

Le nom du troisième livre de la Bible vient du nom de Lévi qui était le chef d’une des douze tribus d’Israël. Dieu avait désigné cette tribu pour accomplir les rites et services religieux de la nation israélite. Le Livre du Lévitique nous présente en détail ces différents services, avec l’offrande de nombreux et divers sacrifices. Le Nouveau Testament nous présente les serviteurs religieux du peuple, ainsi que les sacrifices et autres services, comme étant des types de Jésus et de ses disciples pendant l’âge actuel, ainsi que de leurs sacrifices et services. Ainsi, même la lecture pénible et difficile du Livre de Lévitique, concerne la réalisation du plan divin de rédemption et de rétablissement.

LE LIVRE DES NOMBRES

Ce quatrième livre de la Bible doit probablement son nom au début du chapitre, où l’Eternel donne l’ordre à Moïse de « Faire le dénombrement de toute l’assemblée d’Israël…, en comptant par tête le nom de tous les mâles ». Le livre est surtout le récit des importantes expériences que connut Israël, pendant les quarante ans où il erra dans le désert, avant d’entrer en Canaan, la Terre Promise. Ce livre est aussi nécessaire dans « La Parole de Dieu », parce que l’on peut tirer de grandes leçons de ces expériences d’Israël, ayant une importance vitale dans l’accomplissement du divin plan des âges.

Bien que le Livre des Nombres soit presque tout entier historique, on y trouve une des plus magnifiques félicités dont parle la Bible. Dieu demanda à Moïse de bénir Israël en ces termes « Que l’Eternel te bénisse, et qu’il te garde Que l’Eternel fasse luire sa face sur toi et qu’il t’accorde sa grâce Que l’Eternel tourne sa face vers toi et qu’il te donne la paix » (Nombres 6 : 24-26).

LE LIVRE DU DEUTÉRONOME

Comme son nom l’indique, ce livre est surtout la répétition d’importantes clauses de la Loi que Dieu donna à Israël, par l’intermédiaire de Moïse. On remarque surtout ce rappel, dans les exhortations à la foi qu’adressa Moïse, dans trois discours que nous rapporte le livre.

Le Deutéronome nous remémore aussi quelques expériences que connut Israël, pendant les quarante ans où il erra dans le désert.

Il contient enfin certaines prophéties relatives à Celui qui, selon la promesse divine, libérera l’humanité du péché et de la mort et sera la « Semence » par laquelle seront bénies toutes les familles de la terre. Nous lisons par exemple au chapitre 18, versets 18 et 19 « Je (l’Eternel) leur susciterai du milieu de leurs frères un Prophète [Le Messie] comme toi [Moïse], je mettrai Mes paroles dans Sa bouche, et Il leur dira tout ce que Je Lui commanderai. » Le Nouveau Testament nous montre que c’est là une prophétie de la venue du Messie.

LE LIVRE DE JOSUÉ

La conquête de Canaan – Le partage du pays

Ce Livre est ainsi nommé parce qu’il a rapport au temps où Josué, le successeur de Moïse, était chef des Israélites. En délivrant la nation de l’esclavage égyptien, Dieu avait l’intention de diriger les Israélites vers le pays de Canaan. Mais le peuple manqua de foi et désobéit ; aussi l’Eternel le fit errer pendant quarante ans dans le désert de Sinaï, jusqu’à la mort de Moïse. Josué fut alors choisi par l’Eternel, pour conduire Israël dans la Terre Promise.

Lorsque Josué fut nommé chef d’Israël, ce peuple était pour ainsi dire aux portes du pays de Canaan, mais il fallait traverser le fleuve Jourdain pour y entrer.

Dieu arrêta les eaux qui descendaient d’en haut du fleuve, de manière à ce que le lit inférieur se vide ; et ainsi le peuple traversa le fleuve à sec.

Quand les Israélites furent entrés dans le pays de Canaan, ils durent le conquérir, puis Josué eut la responsabilité de partager équitablement le pays, entre les douze tribus qui formaient la nation. Le Livre de Josué a pour objet principal de nous apprendre comment s’effectua ce partage.

Pour saisir la vraie valeur de ce récit et d’autres exposés historiques des expériences que connurent les Israélites, il est essentiel de comprendre qu’ils nous sont présentés, parallèlement à la foi dans les promesses divines suivantes. Un jour se lèvera du milieu de ce peuple la « semence » de la promesse, qui doit amener la nation au pinacle de la renommée et de la puissance ; alors Israël sera un canal de bénédictions pour toutes les autres nations de la terre.

Ce livre est donc un autre chaînon, dans cette chaîne du témoignage inspiré de la Bible ; un chaînon qui renforce notre conviction dans le dessein divin de bénir « toutes les familles de la terre », selon la promesse faite à Abraham.

Les Israélites étaient le peuple de Dieu, et c’est pour cela que l’Eternel avait pour eux beaucoup d’amour et de sollicitude. Il en donna l’assurance à Josué, quand il lui dit « Fortifie-toi et prends courage ; ne t’effraie point et ne t’épouvante point, car l’Eternel, ton Dieu, est avec toi dans tout ce que ta entreprendras. » (Josué 1 : 9). Aujourd’hui, le peuple de Dieu peut prendre pour lui cette promesse, et recevoir le réconfort spirituel de ces paroles rassurantes.

LE LIVRE DES JUGES

Ce livre retrace l’histoire de la nation d’Israël, durant une période de 450 ans, généralement connue par les étudiants de la Bible sous le nom de « période des Juges ». Pendant cette période de leur histoire nationale, ils n’eurent comme conducteurs que les « juges » que Dieu leur donnait de temps en temps, surtout lorsque leurs ennemis les menaçaient et les opprimaient, et qu’ils criaient à l’Eternel. Gédéon fut l’un de ces « juges », dont l’Eternel se servit pour délivrer son peuple des oppresseurs madianites. Ce livre raconte la fameuse victoire de Gédéon et de ses trois cents soldats contre cent vingt mille Madianites.

Apparemment, pendant la plus grande partie de cette période retracée par le Livre des Juges « Chacun faisait ce qui lui semblait bon. » (Juges 17 : 6 et 21: 25). Il n’y avait ni gouvernement, ni chef, ni roi. Nous lisons qu’en certains cas, ce qui semblait « bon » aux yeux du peuple était tout à fait on accord avec les lois de la justice, alors qu’en d’autres cas, ses décisions éloignaient cette nation de Dieu, pour la faire tomber dans l’idolâtrie. Nous pouvons retirer, du Livre des Juges, de bienfaisantes leçons, qui nous guideront et nous encourageront.

LE LIVRE DE RUTH

Ce livre contient l’une des plus émouvantes histoires humaines qui ait jamais été écrite. Du point de vue historique, elle appartient à la période des Juges. Un Israélite et sa femme, Elimélec et Naomi, quittèrent le pays d’Israël pendant une famine, pour venir demeurer dans le pays de Moab, où ils croyaient pouvoir mieux vivre. Elimélec mourut à son arrivée, et ses deux fils prirent des femmes moabites ; mais ils moururent à leur tour, laissant seules Naomi et ses belles-fil­les. Naomi décida de retourner dans le pays d’Israël, et Ruth, l’une de ses belles-filles, bien que n’étant pas Israélite, reconnut le Dieu d’Israël et suivit sa belle-mère. Après leur arrivée en Israël, Dieu permit que Ruth devînt la femme d’un Israélite de la tribu de Juda, et c’est de cette lignée que naquit Jésus, des centaines d’années plus tard. A côté du caractère intéressant de cette histoire, la principale valeur de ce livre parmi les autres livres de la Bible réside dans le fait qu’il est un important chaînon de la généalogie de Jésus, nous voyons encore, par cet exemple, que la Bible tout entière se rattache au thème de la rédemption et du rétablissement, dont Jésus est le centre. En effet, c’est Lui qui, en tant que « Semence » d’Abraham, vint pour racheter et pour bénir plus tard « toutes les familles de la terre », lorsqu’il les aura rappelées à la vie.

SAMUEL I ET II

Israël demande un roi – Onction de Saül et David

Samuel fut le dernier des Juges qui servirent la nation d’Israël. Les deux livres portant son nom racontent les expériences de ce peuple, pendant la durée du ministère de Samuel, comme Juge. Ils commencent en fait par le récit de sa naissance, en réponse aux ardentes prières de sa mère, et racontent aussi comment il fut remis au sacrificateur Eli, pour servir l’Eternel.

Pendant que Samuel servait comme Juge et prophète en Israël, le peuple décida qu’il voulait, comme les autres nations, être gouverné par un roi.

Ils annoncèrent cela à Samuel, qui, à son tour, porta en prière cette requête devant l’Eternel. Samuel reçut l’ordre d’accéder à la demande du peuple et d’oindre un roi sur la nation. Saül fut le premier roi d’Israël. Il gouverna sagement un certain temps, puis il perdit son humilité et suivit un chemin contraire à la volonté divine. C’est alors qu’entre dans l’histoire David, un jeune berger que Dieu ordonna à Samuel d’oindre roi, à la place de Saül. Cependant, David ne fit rien pour régner sur Israël jusqu’à la mort de Saül.. Les deux livres de Samuel donnent un compte rendu détaillé des très intéressantes expériences de Saül et de David, de qui devait sortir « la semence » de la promesse.

ROIS I ET II

Les deux Livres des Rois présentent la période pendant laquelle Israël fut un royaume. Leur récit part approximativement de la mort de David et s’arrête à la perte de l’indépendance de la nation, quand dix des douze tribus furent emmenées captives en Assyrie, et les deux autres à Babylone, par le Roi Nébucadnetsar. Sédécias fut le dernier roi de ces deux tribus ; et, depuis lors, la nation n’a jamais plus eu de roi. Salomon, troisième roi d’Israël, amena la nation au pinacle de la renommée et de la gloire, et tout le monde d’alors chantait la propre gloire et la sagesse de ce roi. La reine de Saba avait appris la renommée que possédait Salomon et vint en Palestine s’en rendre compte elle-même. Elle déclara qu’on ne lui en avait pas dit « la moitié » (1 Rois 10 : 7).

Bien qu’Israël fût devenue un royaume, contre la volonté divine, qui était de lui donner des « Juges » pour les servir, l’Eternel utilisa ces circonstances pour nous donner une illustration pleine d’intérêt d’un royaume bien plus grand qu’il établirait plus tard sur toute la terre ; royaume dans lequel Jésus serait « Le Roi des Rois ».

CHRONIQUES I ET II

David abdique – Le trône de l’Eternel.

Les deux Livres des Chroniques sont aussi historiques et sont avant tout un supplément de Rois I et II. Et cependant, ils sont plus complets que leurs deux devanciers en ce qu’ils commencent à la création et présentent l’historique de la nation, la généalogie de toute la lignée de David et le récit de son règne. Le dernier chapitre du premier livre des Chroniques nous présente la prière qu’éleva David à l’Eternel, quand il abdiqua en faveur de son fils Salomon « Béni sois-tu, d’éternité en éternité, Eternel, Dieu de notre Père Israël. A toi, Eternel, la grandeur la force et la magnificence, l’éternité et la gloire, car tout ce qui est au ciel et sur la terre t’appartient ; à toi, Eternel, le règne, car tu t’élèves souverainement au-dessus de tout. » (1 Chroniques 29 :10-11). David reconnaît donc en Dieu le roi d’Israël, et nous remet ainsi en mémoire les nombreuses promesses divines, qui nous assurent que bientôt viendra le temps où Il régnera, par Christ, sur toute la terre.

ESDRAS ET NÉHÉMIE

Comme nous l’avons vu, à la chute de Sédécias, dernier roi de Juda, la nation d’Israël fut emmenée captive à Babylone. Les livres d’Esdras et Néhémie racontent quelle fut l’odyssée des Juifs retournant dans leur pays, et les fidèles services que leur rendirent les deux serviteurs de Dieu portant le nom de ces livres. Ils nous apprennent en effet que ces hommes conduisirent et dirigèrent le peuple de Dieu, pendant ces années difficiles.

Ces deux livres servent beaucoup à encourager le peuple de l’Eternel, même maintenant, car ils nous rappellent que Dieu prend soin des siens lorsque cela est vraiment nécessaire, et qu’il les protège de leurs ennemis. Ils nous racontent comment fut relevé Jérusalem, les murs et le temple, malgré beaucoup d’épreuves. Car en ce temps-là, l’Eternel était avec son peuple, comme il est encore aujourd’hui avec ceux qui se confient en lui.

LE LIVRE D’ESTHER

Le peuple de Dieu menacé – « Méchanceté » de Satan.

C’est le dernier des livres de l’Ancien Testament à prédominance historique, bien qu’il ne nous présente qu’un épisode détaillé de l’histoire d’Israël. Il raconte quels efforts furent déployés pour détruire tous les Israélites et de quelle remarquable façon ils échouèrent. Le principal but de ce fragment de la Parole de Dieu, paraît être d’attirer l’attention sur une rude attaque que subit le peuple de Dieu attaque destinée à empêcher la réalisation des desseins divins qui le concernent.

En effet, après avoir dit au serpent, dans le jardin d’Eden, que la « postérité » de la femme lui écraserait la tête, Dieu ajouta qu’il mettrait inimitié entre sa « postérité » et « celle »de la femme (Genèse 3 :15).

Naturellement, le « serpent » symbolise le grand adversaire de Dieu et des hommes : Satan, le Diable. Sa « postérité »se compose de tous ceux qui, volontairement ou non, se prêtent à accomplir les mauvais desseins qu’il a conçus contre la « postérité » de la promesse divine.

Satan n’a pas toujours su qui pouvait faire partie de cette « postérité » ; aussi s’est-il sévèrement opposé à ceux qui jouissaient de la faveur divine et a-t-il toujours cherché à les détruire. Il connut la promesse que Dieu fit à Abraham et savait que l’Eternel accordait une sollicitude spéciale à ses descen­dants. Aussi devinrent-ils l’objet des attaques sataniques. Bien que nous ne puissions pas mentionner, dans cette brève étude des expériences que connurent les Israélites, les nombreux efforts faits par Satan pour détruire la nation d’Israël, selon son dessein. Mais Dieu protégeait son peuple. Le Livre d’Esther nous présente ces efforts et leur vanité. Il nous expose les faits très brièvement et nous les présentes sous cette forme historique.

LE THEME DE L’ESPERANCE

Résumons brièvement notre étude condensée de ces dix-sept livres historiques de l’Ancien Testament : Dieu créa l’homme à son image et lui donna la domination sur toute la terre, à condition qu’il obéisse à la loi divine. Mais il désobéit, fut condamné à mourir, fut chassé du jardin d’Eden, et Dieu lui enleva sa domination.

Cependant, nous avons vu que Dieu ne cessa pas d’aimer sa créature humaine et il fit des promesses pour la libérer du châtiment et des conséquences de la désobéissance.

Nous avons appris que Dieu avait choisi, pour accomplir ses desseins, un fidèle serviteur : Abraham, et lui promit que toutes les nations seraient bénies en sa « postérité ». Les descendants d’Abraham, la nation d’Israël devint le peuple de Dieu, auquel l’Eternel continua à faire des promesses. C’est en lui que s’accomplirent les préliminaires du divin plan de salut.

Nous avons vu que, à plusieurs reprises, l’Eternel nous montre, dans les exposés de ses prophètes, la venue du Grand Rédempteur, le Messie, le Christ promis.

La délivrance du péché et de la mort sera complètement réalisée à la fin du royaume millénaire du Christ. Alors, le genre humain pourra atteindre la perfection et recevra l’occasion de vivre à jamais une vie heureuse, dans un paradis retrouvé.

Voilà quel sort Dieu a réservé à sa création humaine. Voilà la destinée finale de l’homme !

II – L’ASSURANCE DIVINE POUR UNE VIE FUTURE

AUJOURD’HUI, une terrible peur hante l’esprit de millions de gens, ils ont peur que les bombes atomiques et à hydrogène détruisent l’humanité. Les hommes de science déclarent que les nations de la terre ont maintenant le pouvoir de le faire, et les hommes de guerre affirment qu’ils n’hésiteraient pas à utiliser leurs moyens de destruction en cas de besoin. Puisque les hommes d’Etat et diplomates mondiaux paraissent incapables d’apporter une solution aux problèmes; de guerre, l’humanité pense avoir devant elle de peu brillantes perspectives.

Mais Dieu a un plan, et dans cette partie, de notre étude du « Livre des Livres » nous trouverons de nombreuses promesses et prophéties divines nous donnant l’assurance que l’humanité ne sera pas détruite, comme beaucoup le craignent de nos jours.

LE LIVRE DE JOB

Pourquoi le mal est-il permis ? – Explication du rétablissement du genre humain.

Nous en arrivons maintenant au Livre de Job. Ce livre résume, sous une forme allégorique, le divin plan du rachat et du rétablissement. Job était un patriarche fidèle à Dieu, hautement estimé de ses semblables et grandement béni par l’Éternel. Selon l’exposé qui le concerne, nous voyons Satan accuser Job devant Dieu, affirmant que la piété et la loyauté de cet homme riche étaient entièrement basées sur l’intérêt et qu’il n’hésiterait pas à maudire Dieu s’il le privait des bénédictions dont il jouissait.

Satan reçut l’autorisation de prouver cette accusation ; ta calamité fondit sur Job, dont les troupeaux furent détruits et les enfants tués. Il fut frappé d’un ulcère malin ; alors, sa femme, pensant que Dieu avait retiré sa faveur à son mari, se tourna contre lui. Mais, en dépit de toutes ces infortunes. Job resta intègre devant Dieu. Il prouva qu’il est possible de servir Dieu sans recevoir de récompense matérielle et malgré de grosses pertes et de cruelles souffrances.

Quand les accusations de Satan se furent ainsi révélées fausses, trois “ amis ” de Job lui rendirent visite : Eliphaz, Bildad et Tsophar. Enfin apparut un quatrième : Elihu. Les trois premiers sont souvent appelés « Consolateurs de Job », quoiqu’ils aient dit peu de paroles de réconfort. Au contraire, ils cherchèrent à lui prouver qu’il souffrait, parce qu’il avait commis quelque grand péché pour lequel il était puni. Job leur rétorqua qu’il n’en était rien. Son éloquence et celle de ses interlocuteurs n’ont pas d’égalés dans la littérature, quant, à la beauté, le style et le parfait usage des mots. Bien que la discussion repose sur les expériences personnelles de Job, elle a en réalité une plus grande portée. Elle nous montre pourquoi souffrent les créatures intelligentes de Dieu et pourquoi II a permis le mal.

Job se refusait à admettre qu’il était coupable de quelque péché particulier. Néanmoins, ni lui ni ses amis ne réussirent à expliquer pourquoi un tel malheur lui était arrivé. Alors Dieu parla à Job du milieu de la tempête et lui exposa les faits. Le style de cette partie du livre — du chapitre 38 au chapitre 41 — est superbe. Dans un langage d’une incomparable grandeur. Dieu impose silence à Job et lui fait comprendre que bien qu’il ait pu réfuter les arguments de ses « consolateurs », il était cependant un pécheur et avait besoin de la grâce divine.

Après cette leçon. Job recouvra la santé et redevint riche. Dieu lui redonna une autre famille, et, pendant ses dernières années, il reçut plus de bénédictions qu’il n’en avait reçu avant que Satan ait eu le pouvoir de l’éprouver.

Comme nous l’avons suggéré, beaucoup voient dans ce très intéressant récit une merveilleuse illustration de la permission du mal, relative à la race humaine tout entière. Toute l’humanité a souffert à cause du péché, mais grâce à la Providence divine, et à l’amour qu’il manifesta en nous donnant un Rédempteur — Jésus-Christ — elle recouvrera santé et vie.

Cela veut dire que, finalement, l’humanité, ayant fait l’expérience du péché, sera dans une position beaucoup plus favorable que celle dans laquelle furent nos premiers parents, avant qu’ils aient transgressé la loi de Dieu.

Quand Job eut mieux compris le sens de ses épreuves, il dit à Dieu : « Mon oreille avait entendu parler de toi ; mais maintenant mon œil t’a vu. » (Job 42 : 5).

Il en sera de même pour toute l’humanité. Des millions de gens ont entendu parler de Dieu, mais quand ils auront compris les leçons de l’expérience du mal, ils « Le verront » ; c’est-à-dire qu’ils connaîtront vraiment et apprécieront leur bienveillant Créateur. La Bible nous révèle que cela arrivera à la fin du règne millénaire du Christ.

A un certain stade de son expérience, et bien qu’il crût toujours en Dieu, Job en vint à se demander si cela valait vraiment la peine de vivre, au milieu de telles épreuves ; aussi adressa-t-il cette prière à Dieu : « Oh ! si tu voulais me cacher dans le séjour des morts jusqu’à ce que ta colère fût passée ». (Job 14 :13). Le mot hébreu traduit ici par « séjour des morts » est: Shéol. Comme nous l’avons déjà vu, Jacob fut le premier homme de la Bible à se servir de ce mot pour décrire la condition de mort. C’est le seul mot hébreu, dans l’Ancien Testament, qui a été traduit par « Enfer ».

Cela prouve que l’Enfer de la Bible est simplement l’état de mort, et non pas un lieu de tourments ; car Job demandait la délivrance de ses souffrances, et non pas leur accroissement.

Dieu a préparé une résurrection de l’Enfer de la Bible. Job montra sa foi en la résurrection lorsqu’il dit : « J’aurais de l’espoir tout le temps de mes souffrances jusqu’à ce que mon état vînt à changer. Tu appellerais alors, et je te répondrais, tu languirais après l’ouvrage de tes mains. » (Job 14 :14-15).

La lecture du Livre de Job nous pousse à accorder une plus grande confiance à Dieu et à le servir plus fidèlement. De plus, comme nous l’avons vu, ce livre merveilleux contribue beaucoup à nous révéler le divin plan d’amour pour le salut et le rétablissement de l’humanité, et insiste, comme le fait Job lui-même, sur la grande espérance de la résurrection. Il est certain que le retour de Job à la santé et aux richesses est une belle image du plan divin pour toute l’humanité.

LE LIVRE DES PSAUMES

Actions de grâces – “ La terre ” ébranlée –  La résurrection – Le rachat.

Le Livre des Psaumes est parfois appelé le Livre des Cantiques de la Bible. Beaucoup de Psaumes contiennent des expressions d’adoration, d’actions de grâces et de louanges. Nous lisons au premier Psaume, versets 1 et 2 : « Heureux l’homme qui ne marche pas selon le conseil des méchants, qui ne s’arrête pas sur la voie des pécheurs et qui ne s’assied pas en compagnie de moqueurs, mais qui trouve son plaisir dans la loi de l’Eternel, et qui la médite jour et nuit ! » On retrouve à peu près les mêmes expressions à travers tout le Livre des Psaumes, associées à des louanges à Dieu, pour la façon merveilleuse dont il bénit ceux qui prennent plaisir à sa loi. Le livre tout entier retentit d’actions de grâces et se termine par le grandiose alléluia :  «  Louez l’Eternel ! Louez Dieu dans son sanctuaire ! Louez-le dans l’étendue, où éclate sa puissance ! Louez-le pour ses hauts faits ! Louez-le selon l’immensité de sa grandeur ! Louez-le au son de la trompette ! Louez-le avec le luth et la harpe ! Louez-le avec le tambourin et avec des danses ! Louez-le avec les instruments à cordes et le chalumeau ! Louez-le avec les cymbales sonores ! Louez-le avec les cymbales retentissantes ! Que tout ce qui respire loue l’Eternel ! » (Psaume 150).

Cependant, ce livre de louanges à Dieu renferme aussi certaines des plus saillantes prophéties de l’Ancien Testament. En continuant notre étude biblique, nous verrons que le grand plan divin du rétablissement est lié à l’idée d’un royaume ayant pour Roi le Christ, le Messie. Bon nombre des prophéties du Livre des Psaumes nous le rappellent. Le deuxième Psaume contient une prophétie sur le moment où Jésus commencera à exercer son autorité et sa puissance dans son royaume. Nous le voyons « briser les nations comme un vase de potier ». Une partie de la prophétie de ce  Psaume trouve son accomplissement dans les événements agités d’aujourd’hui.

Le Psaume 46 contient une autre prophétie sur les temps actuels, et nous voyons qu’elle est liée à la promesse divine qu’il prendra soin de son peuple pendant cette période de chaos et de détresse mondiale. « Dieu est pour nous un refuge et un appui », écrit le prophète.  « Un secours qui ne manque jamais dans la détresse. C’est pourquoi nous sommes sans crainte quand la terre est bouleversée, et que les montagnes chancellent au cœur des mers ». (versets 1 et 2). Le mot  « terre »  est ici employé dans un sens symbolique et signifie ordre social, ou ce que nous appelons civilisation. Quand il aura bouleversé cette  « terre »  symbolique, l’Eternel dira aux peuples vivant sur la terre littérale :  « Arrêtez et sachez que je suis Dieu. Je domine sur les nations, je domine sur la terre ».  (verset 11). La  « terre » symbolique sera détruite pour être remplacée par le royaume du Christ, mais l’homme restera.

Le Psaume 72 nous présente une autre prophétie du royaume de Christ et des riches bénédictions de paix et de sécurité qu’il assurera à toutes les nations. David écrit de Jésus : « Tous les rois se prosterneront devant lui, toutes les nations le serviront. Car il délivrera le pauvre qui crie et le malheureux qui n’a point d’aide ».  (versets 11 et 12).

Le Psaume 8 parle de la création originelle de l’homme à l’image de Dieu et de la domination qu’il a reçue sur la terre. Ce Psaume annonce la « venue » sur la terre d’un messager du ciel. Le Nouveau Testament identifie Jésus en ce messager, et explique que le but de sa venue est de redonner à l’homme la domination originelle sur la terre.

Avant de recouvrer la vie dans le royaume du Christ l’humanité avait besoin d’être rachetée. Le Psaume 16 contient une prophétie des souffrances, de la mort et de la résurrection du Rédempteur Jésus. Le prophète personnifie Jésus et dit son espérance en une résurrection :  « Car tu ne livreras pas mon âme au séjour des morts, tu ne permettras pas que ton bien-aimé voie la corruption ». (verset 10). C’est à nouveau le mot hébreu Shéol qui est employé ici. C’est le seul enfer de l’Ancien Testament.

C’est l’état de mort, et il était nécessaire que « l’âme de Jésus connaisse la mort » , pour qu’il puisse racheter l’humanité déchue. Nous avons là une merveilleuse image de cet enseignement fondamental de la Bible !

Le Psaume 96 rend grâces à Dieu d’avoir prévu l’établissement de la justice et du jugement sur la terre, par l’intermédiaire du royaume de Christ. Ce Psaume nous donne lui aussi l’assurance que le futur jour de jugement du monde ne sera pas un jour de condamnation, mais un jour d’allégresse et de délivrance.

De nombreux Psaumes sont inspirés et remercient l’Eternel d’avoir donné l’assurance qu’il prendrait soin de son peuple. L’un  des plus saillants à ce sujet est le Psaume 23, qui compare le Créateur à un berger gardant ses brebis : « L’Eternel est mon berger ; je ne manquerai de rien ». Le Psaume 91 exprime lui aussi l’assurance que Dieu prendra soin de son peuple, en dépit de la ruse et de la force des ennemis qui pourraient projeter de lui causer préjudice.  « Celui qui demeure sous l’abri du Très-Haut repose à l’ombre du Tout-Puissant ».

 

LE LIVRE DES PROVERBES

La plus grande partie de ce livre fut écrite par le roi Salomon, le fils de David.

Aucun thème spécial, si ce n’est la sagesse qui consiste à obéir à la loi divine. Salomon reçut de l’Eternel une grande sagesse, que l’on retrouve dans ce livre. Pour mieux comprendre le contenu et le style du livre, relevons certaines de ses maximes et admonestations : « Que la bonté et la fidélité ne t’abandonnent pas ; lie-les à ton cou, écris-les sur la table de ton cœur ». (Proverbes 3:3).

« Confie-toi en l’Eternel de tout ton cœur et ne t’appuie pas sur ta sagesse ; reconnais-le dans tontes tes voies et il aplanira tes sentiers ». (Proverbes 3 : 5, 6).

« Mieux vaut peu, avec la crainte de l’Eternel, qu’un grand trésor, avec le trouble.  (Proverbes 15 :16).

« La réputation est préférable à de grandes richesses, et la grâce vaut mieux que l’argent et que l’or ». (Proverbes 22 :1).

« Si ton ennemi a faim, donne-lui du pain à manger. S’il a soif, donne-lui de l’eau à boire ». (Proverbes 25 :21).

LE LIVRE DE L’ÉCCLÉSIASTE

La mort : châtiment – La résurrection : espérance -Définition de l’Enfer – L’homme.

Il est évident que ce livre fut aussi écrit par le roi Salomon. Durant son règne sur Israël, Salomon devint très riche et s’entoura de beaucoup de splendeur et de pompe. Dieu lui avait accordé une grande sagesse, et cependant il fut peu sage en ce qui concernait sa vie personnelle. Il nous avertit en de nombreux passages qu’il ne comprit sa folie que dans ses dernières années ; aussi s’efforça-t-il d’encourager les autres à ne pas suivre son mauvais exemple.

Le livre nous rappelle que, malgré la richesse, le plaisir, l’honneur, la gloire, la vie n’est rien sans Dieu. Cependant, en plus de ce sage conseil, nous invitant à suivre de près les voies de l’Eternel, le Livre de l’Ecclésiaste nous donne d’importants enseignements sur la nature de l’homme et la condition de mort. Comme nous l’avons vu, Dieu avertit notre père Adam qu’il serait puni de mort s’il touchait au fruit défendu. Mais Satan dit : « Vous ne mourrez point. » (Genèse 3 :4). De là vient l’idée qu’ «  il n’y a pas de mort ». Dès le commencement de l’humanité; il fut évident que le corps de l’homme mourait ; aussi Satan, trompant l’homme, lui fit croire qu’il possédait une « âme » ou « esprit », qui est immortel et sort du corps à sa mort.

 Cette fausse théorie se répandit évidemment sous Salomon, car il posa cette question : « Qui sait [qui peut prouver] si le souffle de l’homme monte en haut, et si le souffle de la bête descend en bas dans la terre ? » (Ecclésiaste 3 :21). Salomon avait déjà répondu à cette question dans les deux versets précédents, où nous lisons : «  Car le sort des fils de l’homme et celui de la bête est pour eux un même sort ; comme meurt l’un, ainsi meurt l’autre… et la supériorité de l’homme sur la bête est nulle ; car tout est vanité. Tout va dans un même lieu ; tout a été fait de la poussière et tout retourne à la poussière. »

 Le chapitre 12, verset 9, nous donne une description de la mort et de ce qu’elle signifie : « Souviens-toi de ton Créateur…, avant que la poussière retourne à la terre, comme elle y était, et que l’esprit retourne à Dieu qui l’a donné. » Dans ce texte, le mot « esprit » traduit un mot hébreu qui signifie simplement le souffle de vie. L’homme tout entier, corps et souffle de vie, retourne dans la mort à sa condition originelle, et le mort se retrouve exactement comme il était avant sa naissance, avec la seule différence que Dieu se souvient de lui et qu’il recouvrera la vie à la résurrection.

Le chapitre 9, verset 10, nous donne une autre description de la mort, en même temps qu’une définition concise du mot hébreu Shéol, lequel, comme nous l’avons vu, est le seul enfer de l’Ancien Testament.

Cependant, ce mot hébreu est en ce texte traduit par « séjour des morts ». Nous lisons en effet : « Tout ce que ta main trouve à faire avec ta force, fais-le ; car il n’y a ni œuvre, ni pensée, ni science, ni sagesse, dans le séjour des morts, où tu vas. »

Le quatrième verset du chapitre 1 nous révèle une autre vérité. Nous voyons en effet que « la terre subsiste toujours ». Cela est en complet accord avec le plan de Dieu, tel qu’il nous est révélé dans toute sa Parole ; à savoir qu’il redonnera à l’humanité la vie éternelle sur la terre. Cette vérité réfute la traditionnelle théorie de l’Age des Ténèbres, affirmant que la terre sera détruite par le feu, lors du retour de Jésus-Christ. Voici donc une autre certitude de la résurrection humaine.

Le livre s’achève par ce conseil de Salomon : « Ecoutons la fin du discours. Crains Dieu et observe ses commandements. C’est là ce que doit tout homme. Car Dieu amènera toute œuvre en jugement, au sujet de tout ce qui est caché, soit bien, soit mal. » (Eccl. 12 :15-16).

LE CANTIQUE DE SALOMON

Ce livre porte aussi parfois le titre de « Cantique des Cantiques ».

Il constitue tout entier un drame. Il est probable que l’Eternel voulait en faire une image de l’amour du Christ pour son Eglise, qui, comme nous le révèlent les Ecritures, finira par lui être associée dans Sa demeure céleste et à partager sa gloire, en sa qualité « d’épouse ». « En contrepartie, quelle adoration ressort de ces paroles que l’Eglise adresse au Christ : “ Mon Bien-aimé se distingue entre dix mille. » «  Et toute sa personne est pleine de charme. Tel est mon Bien-aimé, tel est mon ami. » (chapitre 5, versets 10 et 16).

LE LIVRE D’ÉSAÏE

La promesse du rachat – Le gouvernement du monde – Les bénédictions des « derniers Jours » – Destruction de la mort – Ils bâtiront des maisons et planteront des vignes.

Esaïe fut l’un des « saints prophètes » de Dieu, et la majeure partie du livre qui porte son nom est d’un caractère prophétique. Il contient un peu d’histoire et quelques-unes des très précieuses assurances que Dieu prend soin de son peuple. Nous lisons au chapitre 26, versets 3 et 4 : « Tu [l’Eternel] assureras une paix parfaite à ceux-qui se confient en toi. Confiez-vous en l’Eternel à perpétuité, car l’Eternel est d’une force infinie. »  Le livre présente certaines prophéties des calamités qui vinrent sur la nation d’Israël pour la punir de ses péchés : « Ah ! nation pécheresse, écrit le prophète, peuple chargé d’iniquités, race de méchants, enfants corrompus ! Ils ont abandonné l’Eternel, ils ont méprisé le Saint d’Israël, ils se sont retirés en arrière. » (Esaïe 1 : 4). En un langage coloré, plein de force, Esaïe annonça la ruine de la nation : «  Votre pays est dévasté, vos villes sont consumées par le feu, des étrangers dévorent vos campagnes sous vos yeux ; ils ravagent et détruisent comme des barbares. Et la fille de Sion est restée comme une cabane dans une vigne, comme une hutte dans un champ de concombres, comme une ville assiégée. »  (Esaïe 1 :7 et 8).

Mais le Livre d’Esaïe n’est pas qu’une prophétie des châtiments que l’Eternel allait bientôt déverser sur la nation d’Israël.

Ces prophéties commencèrent à s’accomplir lorsque la nation fut emmenée en captivité à Babylone, en 606 av. J.-C. Mêlées à ces prophéties, nous trouvons celles des principaux événements qui marqueront l’œuvre du divin plan du rachat et du rétablissement de toute l’humanité, et dont l’accomplissement concerne des temps futurs, éloignés par des milliers d’années des jours d’Esaïe.

Le chapitre 53 prédit la mort de Jésus comme rédempteur de l’homme, événement primordial dans l’œuvre du divin plan de salut. Pour racheter de la mort la race humaine déchue, il fallait que Jésus prît la place du pécheur en mourant pour lui.

Le prophète écrivit ces versets sur les souffrances et la mort du Rédempteur : « Méprisé et abandonné des hommes, homme de douleur et habitué à la souffrance…, cependant, ce sont nos souffrances qu’il a portées, c’est de nos douleurs qu’il s’est chargé ; et nous l’avons considéré comme puni, frappé de Dieu, et humilié… On a mis son sépulcre parmi les méchants, son tombeau avec le riche…, il a plu à Dieu de le briser par la souffrance… Après avoir livré sa vie en sacrifice pour le péché, il verra une postérité… Et l’œuvre de l’Eternel prospérera entre ses mains. A cause du travail de son âme, il rassasiera ses regards. »  (Esaïe 53:3-11). Nous voyons dans cet exposé que l’Eternel a pour but, comme il l’avait promis à Abraham, de « bénir toutes les familles de la terre » (Genèse 12 :3 et 22 :18).

C’est grâce à la mort de Jésus comme Rédempteur que ces bénédictions promises pourront venir sur le monde, pendant le royaume millénaire du Christ.

Comme l’avait prédit le prophète, Jésus fut retranché de la terre des vivants, et «  qui l’a cru parmi ceux de sa génération » ? (Esaïe 53 : 8).

Jésus n’avait pas de famille, mais, comme l’a prédit le prophète : « A cause du travail de son âme il rassasiera ses regards. » Cela aussi aura lieu pendant son royaume millénaire, car alors l’humanité tout entière reviendra du sommeil de la mort et aura, grâce  à Jésus, l’occasion de vivre éternellement et en sécurité. Alors, tous ceux qui accepteront cette provision d’amour et de grâce divine, deviendront la « postérité » de Jésus, ses enfants, car il sera leur père, ou celui qui leur aura redonné la vie.

Le prophète Esaïe révèle que, pour que « l’œuvre » de Jéhovah prospère entre les mains du Christ, il faut que s’établisse un royaume ou gouvernement, pour dispenser les bénédictions préparées par sa mort. C’est sur cela qu’une prophétie sur la naissance de Jésus attire notre attention. «  Car un enfant nous est né, un fils nous est donné, et la domination reposera sur son épaule ; on l’appellera Admirable, Conseiller, Dieu Puissant, Père Eternel, Prince de la Paix. Donner à l’empire de l’accroissement et une paix sans fin… Voilà ce que fera le zèle de l’Eternel des armées. » (Esaïe 9 : 5-6).

Le second chapitre de ce livre présente une prophétie du gouvernement ou royaume de l’Eternel, où le Prince de la Paix sera le Chef suprême : «  II arrivera, dans les derniers jours, que la montagne [le royaume] de la maison de l’Eternel sera fondée sur le sommet des montagnes, qu’elle s’élèvera par-dessus les collines et que toutes les nations y afflueront. Des peuples s’y rendront en foule et diront : Venez, et montons à la montagne de l’Eternel, à la maison du Dieu de Jacob, afin qu’il nous enseigne ses voies et que nous marchions dans ses sentiers. Car de Sion sortira la loi et de Jérusalem la parole de l’Eternel. Il sera le juge des nations, l’arbitre d’un grand nombre de peuples. De leurs glaives ils forgeront des hoyaux et de leurs lances des serpes : Une nation ne tirera plus l’épée contre une autre, et l’on n’apprendra plus la guerre. »” (Esaïe 2 : 2-4).

Dans cette prophétie du royaume de Christ, nous trouvons un langage plus symbolique, ou imagé. La « montagne » de l’Eternel, par exemple, est le royaume de l’Eternel. Les anciens Israélites, pour lesquels furent écrites à l’origine les prophéties, l’auraient très bien compris. Comme nous l’avons déjà vu, Dieu dirigea la nation d’Israël à l’aide d’une succession de rois, dont il est dit qu’ils s’assirent sur le trône de l’Eternel, Le Mont Sion était à Jérusalem le quartier général de ce royaume. « Montagne » de l’Eternel signifiait donc simplement pour les Israélites « Royaume » de l’Eternel.

Esaïe nous dit que, « dans la suite des temps » , cette « montagne » sera fondée sur « le sommet des montagnes et s’élèvera pardessus les collines » ; cela veut dire que le royaume du Christ dominera et exercera son contrôle sur toutes les nations de la terre. Le monde reconnaîtra vite cette autorité et « toutes les nations y afflueront ». Alors, comme le montre le prophète, s’exercera un véritable programme de désarmement, car les nations changeront leurs armes de guerre en outils de paix et n’apprendront plus la guerre. Ainsi, l’un des plus grands objectifs de la naissance du Christ se sera réalisé, car alors Jésus sera vraiment « le Prince de la Paix ».

Esaïe écrivait que ce dessein divin devait s’accomplir dans « les derniers jours ».

Il ne s’agit pas des derniers jours de l’humanité, mais simplement des derniers jours du règne du péché et de la mort. Dans la suite de notre étude biblique, de nombreuses prophéties nous montreront que nous vivons maintenant le début des « derniers jours » et, par là même, nous devons nous attendre à voir se manifester en puissance et grande gloire le royaume du Christ, qui redonnera paix, santé et vie à toute l’humanité.

Au chapitre 25, Esaïe nous donne une image des futures bénédictions que dispensera à l’humanité le royaume du Christ. Là encore, ce royaume est appelé « montagne » et la prophétie nous révèle que sur cette montagne l’Eternel des armées prépare à tous les peuples un festin de mets succulents, un festin de vins vieux, « de mets succulents, pleins de moelle, de vins vieux, clarifiés ». Pour nous donner une idée de ce que sera ce festin, le prophète ajoute que « sur cette montagne [ou royaume], l’Eternel » anéantira la mort dans la victoire et essuiera les larmes de tous les visages… En ce jour l’on dira : « Voici, c’est notre Dieu, en qui nous avons confiance, et c’est lui qui nous sauve ; c’est l’Eternel, en qui nous avons confiance ; soyons dans l’allégresse et réjouissons-nous de son salut. » (Esaïe 25 :6-9).

Le chapitre 45 de la prophétie d’Esaïe nous donne l’assurance que l’humanité ne disparaîtra point ; et nous lisons, au verset 18 : « Car ainsi parle l’Eternel, le Créateur des cieux, le seul Dieu qui a formé la terre, qui l’a faite et qui l’a affermie, qui l’a créée pour qu’elle ne fût pas déserte, qui l’a formée pour qu’elle fût habitée : Je suis l’Eternel, et il n’y en a point d’autre. » Cela s’accorde parfaitement avec l’ordre que donna Dieu à nos premiers parents, de multiplier, de remplir la terre et de l’assujettir. Esaïe insiste sur le fait que, malgré la chute de l’homme dans le péché et la mort, Dieu veut que s’accomplisse le dessein originel relatif à sa création humaine, pour qu’il n’ait pas créé la terre « en vain ».

En plus de cette assurance que l’humanité continuera à vivre sur la terre, nous voyons que la prophétie nous signale les vains efforts actuellement accomplis par les nations, afin d’apporter une solution à leurs problèmes en dehors de Dieu, ou en ayant recours à d’autres « dieux », tels que là puissance militaire, l’or ou les divinités païennes. Elle nous dit encore que ce n’est point « en prenant conseil les unes des autres » qu’elles seront sauvées, mais en se tournant vers Lui. Nous lisons, en effet, dans Esaïe 45, versets 20 à 23 : «  Assemblez-vous et venez, approchez ensemble réchappes des nations ! Ils n’ont point d’intelligence, ceux qui portent leur idole de bois et qui invoquent un dieu incapable de sauver. Déclarez-le et faites-les venir ! Qu’ils prennent conseil les uns des autres ! Qui a prédit ces choses dès le commencement ! Qui les a depuis longtemps annoncées ? N’est-ce pas moi, l’Eternel ? Il n’y a point d’autre Dieu que moi, Je suis le seul Dieu juste et qui sauve. Tournez-vous vers moi et vous serez sauvés, vous tous qui êtes aux extrémités de la terre ! Car je suis Dieu et il n’y en a point d’autre. Je le jure par moi-même, la vérité sort de ma bouche et ma parole ne sera point révoquée : Tout genou fléchira devant moi, toute langue jurera par moi. »

Le chapitre 35 est encore une autre assurance du dessein qu’a Dieu de sauver l’humanité des conséquences du péché. Bien que l’Eternel parle à son peuple dispersé dans le monde actuel rempli de terreur, il lui demande d’apporter un message de réconfort à ceux qui écouteront, et déclare : « Dites à ceux qui ont le cœur troublé : Prenez courage, ne craignez point ; voici votre Dieu, la vengeance viendra, la rétribution de Dieu ; il viendra lui-même, et vous sauvera. » (Esaïe 35 : 4).

 Dans notre prochaine étude de certains livres prophétiques de l’Ancien testament, nous verrons que la période précédant immédiatement le plein établissement du royaume messianique sur la terre nous est présentée comme une grande détresse venant sur les nations, appelée prophétiquement «  le jour de la vengeance divine », contre les nombreux maux qui ont corrompu la société. C’est ce que nous suggère le verset : « Voici votre Dieu, la vengeance viendra. » Cependant, pour nous donner l’assurance que cette juste colère divine se manifestera seulement contre les péchés et mauvaises actions des nations, et non contre le monde lui-même, à moins qu’il ne se refuse à renoncer à son injustice, le prophète ajoute : « II [c’est-à-dire l’Eternel] viendra lui-même et vous sauvera. »

Ce salut promis au monde par le royaume millénaire s’établira sur les ruines des institutions du péché basées sur l’égoïsme humain. Ce glorieux royaume sauvera le monde, non seulement de la peur et de la guerre, mais aussi de la maladie et de la mort. Et le prophète ajoute: « Alors s’ouvriront les yeux des aveugles et se déboucheront les oreilles des sourds. Alors le boiteux sautera comme un cerf et la langue du muet éclatera de joie. » (versets 5 et 6 d’Esaïe 35).

Le dernier verset de ce réconfortant chapitre nous informe que les morts reviendront. « Les rachetés de l’Eternel retourneront », dit Esaïe. Toute l’humanité sera rachetée, grâce au Christ Rédempteur.

Tous les hommes sont compris dans le terme « les rachetés de l’Eternel ». Et ils « reviendront » de la mort « avec chants de triomphe et une joie éternelle couronnera leur tête ; l’allégresse et la joie s’approcheront, la douleur et les gémissements s’enfuiront » .

Nous trouvons au chapitre 65 une autre prophétie du royaume de Christ, indiquant les grands changements qu’il apportera à l’humanité. Ce chapitre nous dépeint le royaume comme « de nouveaux cieux et une nouvelle terre », et aussi une nouvelle « Jérusalem ». Par la bouche du prophète, l’Eternel déclare : «  Car je vais créer de nouveaux cieux et une nouvelle terre ; on ne se rappellera plus les choses passées, elles ne reviendront plus à l’esprit. Réjouissez-vous plutôt et soyez à toujours dans l’allégresse, à cause de ce que je vais créer ; car je vais créer Jérusalem pour l’allégresse et son peuple pour la joie. » (Esaïe 65 :17 à 18).

Les prophéties de la Bible emploient beaucoup les symboles « nouveaux cieux » et « nouvelle terre », et cela commence dans le Livre d’Esaïe. Ces symboles représentent les aspects spirituels et terrestres du royaume de Christ. Ensemble, ces deux phases du royaume de Christ constitueront la nouvelle « Jérusalem », qui sera la joie de tous ceux qui deviendront le peuple de Dieu sous l’administration de ce nouveau royaume.

Nous retrouverons ces symboles dans d’autres livres de la Bible et les expliquerons plus tard. Ce qui nous intéresse maintenant, ce sont les grands changements qui coïncideront avec la venue du royaume du Christ, les « nouveaux cieux et la nouvelle terre ». Et le prophète nous présente ces changements. «  II n’y aura plus ni enfants ni vieillards qui n’accomplissent leurs jours ; car celui qui mourra à cent ans sera jeune et le pécheur âgé de cent ans sera maudit. Ils bâtiront des maisons et les habiteront ; ils planteront des vignes et en mangeront le fruit. Ils ne bâtiront pas des maisons pour qu’un autre les habite, ils ne planteront pas des vignes pour qu’un autre en mange le fruit ; car les jours de mon peuple seront comme les jours des arbres, et mes élus jouiront de l’œuvre de leurs mains. » (Esaïe 65 :20-22).

Les « élus » dont il est question ici sont les fidèles disciples de Jésus, qui lui seront associés. Nous verrons, dans la suite de notre étude, qu’ils constituent les « nouveaux cieux », c’est-à-dire, les nouveaux chefs spirituels de la terre. D’autre part, ceux qui bâtissent des maisons pour les habiter et plantent des vignes pour en manger le fruit, typifient l’humanité rétablie.

Le prophète dit que les « élus » jouiront de l’œuvre de leurs mains.

Cela signifie simplement que toute l’humanité aura la vie éternelle, grâce à Christ et son Eglise. C’est pourquoi celui qui continuera à s’opposer à cette règle de justice mourra à cause de ses péchés ne sera qu’un enfant, bien qu’il meure à cent ans. Ceux qui, au contraire, accepteront les provisions de grâce divine en Christ et obéiront aux lois de ce nouveau royaume, vivront éternellement.

LE LIVRE DE JÉRÉMIE

Destruction et rétablissement – “ Les raisins verts ” du péché” – Le rétablissement à l’image de Dieu.

 Dans l’Ancien Testament, le Livre de Jérémie se rapproche des écrits inspirés. Il tire son nom du prophète qui l’écrivit : Jérémie servit Israël peu avant que le gouvernement fût renversé et le peuple emmené captif à Babylone. Il prédit cette tragédie et aussi d’autres calamités dont devait souffrir la nation. II est parfois appelé « le prophète du Jugement », en raison de la nature pessimiste de la plupart de ses écrits. Le livre se résume dans l’ordre que l’Eternel donna à Jérémie de servir comme prophète. Nous lisons au chapitre 1, versets 9 et 10 : « Puis l’Eternel étendit sa main et toucha ma bouche ; et l’Eternel me dit : Voici, je mets mes paroles dans ta bouche. Regarde, je t’établis aujourd’hui sur les nations et sur les royaumes pour que tu arraches et que tu abattes, pour que tu ruines et que tu détruises, pour que tu bâtisses et que tu plantes. »

 Par lui-même, Jérémie n’abattit ou ne détruisit aucune nation, de même qu’il ne « bâtit » ni ne « planta ». Il reçut seulement l’ordre de proclamer la Parole de l’Eternel relative à ces événements, et le fit scrupuleusement. Il prédit la chute d’Israël aussi bien que celle des autres nations de la terre, et annonça aussi le rétablissement des Israélites et de toute l’humanité. La captivité d’Israël à Babylone suivit de peu Jérémie. Il prédit d’ailleurs cette captivité et aussi le retour d’Israël vers la Terre promise. Cependant, la nation devait encore plus tard être arrachée du pays et dispersée parmi toutes les nations. Jérémie avait aussi annoncé cela. Mais le prophète donna l’assurance que cette dispersion aurait une fin et que le peuple d’Israël serait ramené dans le pays que Dieu avait donné à leurs pères (Jérémie 16 :12-18). Cette prophétie se réalise maintenant.

Au chapitre 31, Jérémie présente une prophétie du rétablissement, plus facile à comprendre ; elle montre un changement complet dans l’attitude de l’homme vis-à-vis des lois divines. Il déclare que les jours viennent où on ne dira plus : « Les pères ont mangé des raisins verts et les dents des enfants en ont été agacées. Mais chacun mourra pour sa propre iniquité ; tout homme qui mangera des raisins verts, ses dents en seront agacées. » (Jérémie 31 :29, 30). Quel changement ! Du point de vue humain, Adam mangea les « raisins verts » du péché, et entraîna ainsi dans la mort l’humanité tout entière. Mais, comme le dit Jérémie, cela doit changer, car les jours viennent, dans l’arrangement du plan divin pour racheter l’humanité du péché et de la mort, alors chacun mourra pour son propre péché, et non pour les péchés des autres. Et nous verrons cela dans le royaume millénaire du Christ. Alors seulement ceux qui transgresseront volontairement la loi divine mourront.

Comme nous l’avons vu, le prophète Esaïe révèle que Jésus se chargea des péchés de l’humanité. Il mourut pour les péchés du monde. Lui, Juste, pour les injustes. C’est pourquoi, au temps choisi de Dieu, chaque membre de la famille humaine recevra l’occasion de montrer s’il désire obéir à la loi de Dieu et, ainsi, vivre éternellement.

Les versets 31 à 34 de ce même chapitre présentent la prophétie d’une « Nouvelle Alliance », que l’Eternel a promis de conclure « avec la maison d’Israël et la maison de Juda ». D’autres prophéties révèlent que les Gentils finiront par avoir part à cette « Alliance ». On l’appelle « Nouvelle Alliance », parce qu’elle prendra la place de l’ancienne Alliance de la Loi, qui fut conclue avec Israël, sur le Mont Sinaï, comme nous l’avons vu. Voici ce que dit l’Eternel, au sujet de cette Nouvelle Alliance : « Je mettrai ma loi au dedans d’eux, je l’écrirai dans leur cœur… Et Celui-ci n’enseignera plus son prochain en disant : Connaissez l’Eternel ! Car tous me connaîtront, depuis le plus petit jusqu’au plus grand, dit l’Eternel. » (Jérémie 31 : 33, 34).

Cela suppose un temps ou l’humanité sera rétablie à la perfection originelle et où les cœurs et les vies de tous seront à l’image de Dieu, comme lorsqu’Adam fut créé, et avant qu’il ne tombe dans le péché, responsable de la mort. C’est en ce temps-là aussi, dit l’Eternel, « que tous me connaîtront, depuis le plus petit jusqu’au plus grand ».

 

LE LIVRE DES LAMENTATIONS

Nous arrivons ensuite au Livre des Lamentations, écrit aussi par le prophète Jérémie. Il n’est guère prophétique, mais, comme son nom l’indique, c’est surtout une lamentation sur les malheurs qui devaient s’abattre sur Israël lors de sa captivité à Babylone. Le livre est écrit par un homme, parlant avec la vivacité et l’intensité d’un témoin visuel d’une misère qui l’afflige.

Bien qu’annoncée par Jérémie, cette tragédie n’en fut pas moins cause de douleur et de lamentation.

Cependant, il ne se plaint pas du fait que Dieu ait envoyé cette détresse à son peuple, car il reconnaît que ce n’était là qu’une juste rétribution pour les péchés de la nation. Parlant au nom de la nation tout entière, Jérémie écrit : « L’Eternel est juste, car j’ai été rebelle à ses ordres. Ecoutez, vous tous, peuples, et voyez ma douleur ! Mes vierges et mes jeunes hommes sont allés en captivité. » (Chapitre 1 :18).

Dans cette profonde douleur, le prophète garda confiance en l’Eternel et reconnut qu’il ne pouvait espérer qu’en lui. Aussi écrivait-il : « L’Eternel est mon partage, dit mon âme ; c’est pourquoi je veux espérer en lui. L’Eternel a de la bonté pour qui espère en lui, pour l’âme qui le cherche. Il est bon d’attendre en silence le secours de l’Eternel. » (chapitre 3 :24-26).

Ainsi, le prophète exprima sa confiance dans le salut et la délivrance finale d’Israël. Sa magnifique confiance en Dieu illustre aussi la manière dont les expériences personnelles des écrivains de la Bible expriment l’adoration qu’ils portaient à Dieu ; et cette adoration a été, à travers les âges, une source de bénédictions, pour tous ceux qui ont mis leur confiance en l’Eternel, et ont cherché à connaître et à faire sa volonté.

 

LE LIVRE D’ÉZÉCHIEL

La résurrection des pécheurs – “ Jusqu’à ce qu’il vienne. ” – La vallée des os desséchés – Intervention divine – L’homme restera sur la terre.

Comme les autres livres prophétiques de l’Ancien Testament, une grande partie du Livre d’Ezéchiel s’est accomplie dans le passé et concerne les expériences des Israélites et des autres nations qui les entouraient. Cependant, Ezéchiel présente nombre de prophéties remarquables d’événements actuels et futurs, concernant l’établissement du royaume de Christ et de son règne de mille ans destiné à apporter des bénédictions à toutes les familles de la terre. Tous les prophètes de Dieu reprochèrent hardiment leurs péchés aux Israélites et Ezéchiel ne fit pas exception.

Nous en avons un exemple remarquable au chapitre 16, bien que nous y trouvions aussi une promesse de bénédictions pour ce peuple à la résurrection, en dépit de ses péchés rouges comme le cramoisi. Cela commence au verset 44, où le prophète compare Israël à une « mère », et certaines nations païennes connues pour leur perversité, à ses « sœurs », qui ont aussi des filles. Il cite Samarie et Sodome, villes qui avaient été détruites à cause de leur perversité. Puis Ezéchiel parle d’un temps où toutes « reviendront à leur premier état », y compris Israël, à savoir qu’elles recouvreront la vie comme êtres humains sur la terre.

Il transpose ainsi le récit dans un futur éloigné du temps où il vivait, jusqu’à la résurrection.

En présentant cette commune résurrection des Juifs et des Gentils, le prophète explique que ces anciennes villes perverses recevront de Dieu une alliance éternelle, de même que les Israélites. Cette « Nouvelle Alliance », annoncée par Jérémie, sera éternelle, parce qu’elle ne sera pas violée comme le fut celle de la Loi (Jérémie 31 :31-34).

Cette merveilleuse prophétie du retour à la vie de tous les peuples nous aide à présenter à l’étudiant de la Bible le grand cantique de rédemption et du rétablissement. Comme les autres prophètes, Ezéchiel nous rappelle le grand plan du royaume divin ; alors les bénédictions de la restitution ou du rétablissement seront déversées sur le monde par les agents du royaume de Christ.

Nous avons déjà appris que le royaume d’Israël typifie à de nombreux égards le royaume de Christ. Mais, selon les prophéties, ce royaume fut renversé par Nébucadnetsar, roi de Babylone, en 606 avant J.-C. Le dernier roi d’Israël fut Sédécias. C’est à lui que s’adresse Ezéchiel lorsqu’il dit : « Et toi, profane, méchant prince d’Israël, dont le jour arrive au temps où l’iniquité est à son terme ! Ainsi parle le Seigneur, l’Eternel : La tiare sera ôtée, le diadème sera enlevé. Les choses vont changer. Ce qui est abaissé sera élevé, et ce qui est élevé sera abaissé. J’en ferai une ruine, une ruine, une ruine. Mais cela n’aura lieu qu’à la venue de celui à qui appartient le jugement, et à qui je le remettrai. » (Ezéchiel 21 :30 à 32).

Ce qu’il y a d’intéressant dans cette prophétie est la phrase : « Cela n’aura lieu qu’à la venue de celui a qui appartient le jugement », ce qui concerne la venue et le couronnement de Jésus comme Juste Roi d’Israël et du monde entier. Comme nous l’avons vu, Dieu gouverna sur la petite nation d’Israël par des rois qui se succédèrent, mais Ezéchiel explique que cela cessa lors du renversement de Sédécias, et ne sera plus jusqu’à ce que Dieu règne par Jésus, non seulement sur Israël, mais aussi sur toutes les nations.

En accord avec la prophétie, Israël n’a jamais eu d’autre roi. Soixante-dix ans plus tard. Dieu permit au peuple d’Israël de revenir en Palestine, mais toujours assujetti à d’autres puissances, que ce soit aux Médo-Perses, aux Grecs ou aux Romains, Israël resta sous le joug des uns ou des autres, pour être finalement dispersé parmi toutes les nations par les armées romaines. Malgré cela, le prophète Ezéchiel annonce un retour définitif vers la Terre Promise. Les chapitres 36, 37 et 38 nous donnent une remarquable description des événements relatifs au rassemblement d’Israël, en ces « derniers jours ». Le chapitre 36 parle du dessein de Dieu de ramener ce peuple dans son pays, non parce qu’il a mérité une telle faveur, mais pour la gloire de son nom. Le chapitre 37 nous décrit la renaissance des espérances nationales d’Israël, comparant leur premier état à une vallée d’os desséchés.

Ces « os » se rassemblent, se recouvrent de chair et reçoivent enfin la vie. Presque tout cela s’est déjà accompli, lors des événements qui se sont déroulés en Palestine, durant ces dernières années. Mais ce n’est pas tout et la prophétie ne sera tout à fait accomplie que lorsque les morts seront revenus à la vie.

En outre, les chapitres 38 et 39 révèlent qu’avant cette résurrection les Juifs rassemblés subiront une attaque d’agresseurs venus du « Nord ». Nous voyons, à la fin du chapitre 38, que cette attaque sera repoussée et les agresseurs détruits, non par l’armée d’Israël, mais grâce à une intervention divine. De ce fait, selon la prophétie, les « yeux » des Juifs et des Gentils s’ouvriront pour reconnaître que Dieu prend en mains les affaires humaines, et ils contempleront sa gloire.

Dès ce moment-là, le royaume du Christ remplira un rôle prédominant dans les affaires des nations, à commencer par Israël. Alors comme dit la prophétie, toutes les nations diront : « Venez et montons à la montagne [royaume] de l’Eternel, à la maison du Dieu de Jacob, afin qu’il nous enseigne ses voies et que nous marchions dans ses sentiers. » Tous les peuples apprendront alors la justice et jouiront d’une paix éternelle. Rachetés de la mort, ils vivront éternellement, s’ils obéissent aux lois du royaume de Christ ; et les morts reviendront à la vie. Voilà ce dont nous assure la parole de Dieu !

III – LA PUISSANCE VICTORIEUSE du ROYAUME

Les principaux sujets de la Bible font allusion aux nombreuses promesses de Dieu concernant l’établissement d’un glorieux  royaume dans lequel les peuples, dirigés avec justice, vivront dans la paix et le bonheur. Le premier livre parle déjà de cette bénédiction. Dans l’ « Exode », Dieu fait cette promesse à Israël « Vous serez pour moi un royaume de sacrificateurs. » (Exode 19 : 6).

Plus tard fut établi le royaume d’Israël, qui devint le type du royaume messianique.

Les Psaumes présentent de nombreuses promesses relatives au royaume de Christ et des bénédictions qu’il apportera à l’humanité. Il en est de même  dans  Esaïe, Jérémie  et  Ezéchiel.  Si  ce  mot « royaume » n’est pas toujours employé en corrélation avec ces promesses, celles-ci n’en révèlent pas moins le but que Dieu s’est proposé, à savoir, intervenir dans les affaires des hommes et gouverner les peuples par l’intermédiaire du Christ.

La puissance victorieuse du Messie réprimera la rébellion contre la loi divine, qui eut lieu dans le jardin d’Eden.

Si nous continuons à rechercher ce sujet au travers des autres livres de la Bible, notre attention est attirée par maints détails, qui montrent de quelle manière sera bénie l’humanité, sous ce nouveau gouvernement érigé pour triompher et détruire tout gouvernement humain, il permettra aux dociles de prospérer, tandis que ceux qui resteront opposés à Dieu seront détruits. Ceux qui obéiront aux Lois du Royaume vivront éternellement.

LE LIVRE DE DANIEL

La statue – Les quatre animaux – Le temps de la fin – Accroissement de la connaissance – Un temps de trouble

Le prophète Daniel était un jeune Hébreu, captif à Babylone après la défaite d’Israël dans sa lutte avec le roi Nébucadnetsar. Il était profondément attaché  au  Dieu  d’Israël.  La  providence divine voulut qu’il jouisse des faveurs du roi, qui l’éleva à une très haute position dans le gouvernement de Babylone.

Dieu fit de Daniel son prophète. La première prophétie de son livre est basée sur un songe de Nébucadnetsar. Le deuxième chapitre nous présente le récit et l’interprétation qu’en donna Daniel (Daniel 2 : 1-36). Le roi vit en songe une statue, dont la tête était d’or, la poitrine et les bras d’argent, le ventre et les cuisses d’airain, les jambes de fer, les pieds en partie de fer, en partie d’argile. Le roi vit alors une pierre se détacher de la montagne et frapper les pieds de fer et d’argile de la statue, celle-ci se brisa, mais la pierre devint une grande montagne qui remplit toute la terre.

Daniel expliqua au roi que l’or, l’argent, l’airain, le fer, sont le symbole de quatre royaumes, dont le premier, la tête d’or, est Babylone. D’après l’histoire, les trois suivants furent l’empire Médo-Perse, la Grèce, et Rome. Les pieds de la statue, le fer mêlé d’argile, représentent les conditions de l’Empire romain, les orteils en représentent les divisions, en partie fortes et en partie fragiles. Cette prophétie se vérifie remarquablement par l’histoire. Ceci nous donne la certitude que le reste s’accomplira en temps voulu.

Daniel expliqua encore que la pierre, détachée de la montagne sans le secours d’aucune main, représente le royaume de Dieu. Cette pierre devint une grande montagne,  qui  remplit toute la terre. De même, le royaume de Dieu étendra progressivement son influence, jusqu’à devenir une puissance  régnant sur toutes les nations (Esaïe 2 : 2-4).

Toujours selon Daniel, nous voyons que ce royaume s’établira sur les ruines des royaumes de ce monde. D’ailleurs, nous commençons à voir la réalisation de cette prophétie. Déjà, les restes du vieil empire romain ont presque tous disparu. Ceci nous montre donc que le règne de Dieu est maintenant très proche.

Plus tard, par la volonté divine, Daniel devint un important personnage dans le gouvernement des Mèdes, qui, sous le règne de Cyrus, asservirent Babylone, ceci en accord avec ce qui advint lors du festin de Belsatsar : une main écrivit sur le mur les mots fameux : « Mené, Mené, Tekel Upharsin », qui signifiaient : « Tu as été pesé dans la balance et tu as été trouvé trop léger… Ton royaume sera divisé et il sera donné aux Mèdes et aux Perses. » (Daniel 5 : 26-28). Au moment où cette sentence fatale apparaissait sur le mur de la salle du festin, le roi des Mèdes, Cyrus, ayant  détourné les eaux de l’Euphrate qui coulaient sous les murs de Babylone, faisait pénétrer ses soldats dans la ville par le lit asséché de la rivière.

La première année du règne de Belsatsar, roi de Babylone, Daniel eut un songe prophétique. Il vit quatre grands animaux, il lui fut expliqué qu’ils représentaient quatre puissances. Il s’agit indubitablement des mêmes rois que ceux de la statue dans le songe de Nébucadnetsar. Mais, alors que le roi les vit sous un angle humain : or, argent, airain et fer, Daniel les vit sous un angle divin, c’est-à-dire, ressemblant à des animaux féroces et hideux. L’interprétation prophétique du songe de Nébucadnetsar présente l’établissement du royaume messianique à la fin des temps des nations ; cette montagne qui doit remplir la terre. Il en est de même pour le songe de Daniel. Les quatre animaux, dont le plus hideux est l’empire romain, au moment voulu, cèdent leur place au royaume de Dieu (Daniel 2 : 44 ; 7 : 26-27).

LA CONNAISSANCE AUGMENTERA

Le dernier chapitre de la prophétie de Daniel est lui aussi en étroite relation avec les temps que nous vivons  actuellement. Comme tous les Israélites sincères, Daniel attendait et désirait vivement l’avènement du royaume promis par Dieu. Dans les deux prophéties dont nous avons déjà parlé, Daniel avait reçu l’assurance que le royaume messianique serait établi. Il « briserait et anéantirait tous ces royaumes [du monde] », pour subsister lui-même éternellement (Daniel 2 : 44). Mais la lecture des chapitres 8 à 11 nous montre que beaucoup d’événements interviendraient, et en particulier que son peuple — le peuple de Dieu — serait opprimé et persécuté.

Aussi désirait-il ardemment recevoir l’assurance que le mal aurait une fin et ne régnerait pas toujours dans le monde, cette assurance lui fut donnée. Dans le chapitre 12, le dernier du livre de Daniel, le verset 4 parle du « temps de la fin », non pas de  la  fin  des temps, ni de l’humanité, mais du temps de la fin du mal, qui désolait tant Daniel. Il apprit que l’on reconnaîtrait ce « temps de la fin » par le fait que « la connaissance augmenterait »” et que les hommes « courraient ça et là », c’est-à-dire qu’il y aurait beaucoup de mouvement sur la terre et des moyens de locomotion rapides.

Cette prophétie s’est remarquablement accomplie durant ce dernier siècle. Des milliers d’institutions scolaires, écoles publiques, progrès scientifiques et autres ont témoigné de cet accroissement prédit de la connaissance. Cela a amené des inventions, entre autres celles, qui ont permis aux hommes de se déplacer rapidement. La connaissance a vraiment augmenté et il en est résulté que les modernes moyens de locomotion et de communication ont permis aux nations les plus reculées de la terre de se rapprocher et de s’entraider.

Mais, bien que les nations soient ainsi devenues voisines, elles sont loin d’entretenir des rapports de bon voisinage et il en est résulté des dissensions, qui ont amené un temps de détresse international tel que le monde n’en avait jamais  connu auparavant. C’est ce que nous voyons depuis 1914, en accord avec le verset 1 de ce chapitre 12 de Daniel : « Et ce sera une époque de détresse, telle qu’il n’y en a point eu depuis que les nations existent. »

La prophétie dit qu’en ce temps-là se lèvera « Micaël », l’un des noms donné par la Bible au Messie. « En ce temps-là se lèvera Micaël », déclare le prophète. Cela dénotait qu’il prendrait possession de son règne ; et, comme nous l’avons vu, lorsque le Christ exerce son contrôle sur les affaires humaines, il en résulte d’abord un « temps de détresse ».

C’est ce que nous certifie la prophétie du deuxième chapitre de Daniel, avec son image de la chute des royaumes des Gentils, frappés par « la pierre » du royaume du Seigneur. Elle nous dit en effet : « Dans le temps de ces rois, le Dieu des cieux suscitera un royaume. »

Quand nous comprenons la progression des événements actuels, que la Bible nous décrit d’une manière merveilleuse, nous saisissons l’importance qu’il y a de mieux connaître son témoignage sur les plans et desseins de Dieu. Daniel apprit qu’au « temps de la fin », quand la connaissance aurait augmenté et que les hommes  courraient ça et là, aucun des « méchants » ne comprendrait, mais seuls les hommes intelligents. Pour lui, il reçut l’ordre de sceller le livre « jusqu’au temps de ta fin ». Néanmoins, il reçut l’assurance qu’il « serait debout » pour son « héritage », c’est-à-dire qu’il ressusciterait, au temps voulu de Dieu, pour témoigner de l’accomplissement de toutes les merveilleuses promesses divines.

 Daniel ne sera pas le seul à se réveiller du sommeil de la mort. En même temps que la prophétie décrit le “ temps de détresse ” qui clôturera cet âge, ainsi que l’accroissement de la connaissance et de la vitesse, elle nous affirme que « plusieurs de ceux qui dorment dans la poussière de la terre se réveilleront »” (verset 2 du chapitre 12 de Daniel).

L’expression « poussière de la terre » nous ramène à la sentence originelle de mort prononcée contre notre père Adam : « Car tu es poussière, et tu retourneras dans la poussière. » (Genèse 3 : 19). Le « temps de la fin « clôture l’âge de l’Evangile et inaugure l’âge de la résurrection de ceux qui sont retournés à « la poussière de la terre », à cause du péché adamique.

LE LIVRE D’OSÉE

Les enfants d’Israël reviendront dans  “ la suite des temps “

Esaïe, Jérémie, Ezéchiel et Daniel sont connus comme les « principaux » prophètes de l’Ancien Testament ; il y a ensuite douze « petits » prophètes, dont Osée est le premier. Leurs écrits nous amènent à la fin des livres de l’Ancien Testament. La prophétie d’Osée fut écrite avant celle de Daniel, car il était contemporain de certains rois de Juda et de Jéroboam, roi d’Israël. Et, comme nous l’avons vu, lorsque Daniel fut emmené captif à Babylone avec ses compatriotes, il n’y avait plus ni roi ni nation d’Israël. Nous avons déjà remarqué qu’après la mort du roi Salomon, dix tribus de la nation d’Israël s’étaient séparées des deux autres. La prophétie d’Osée est presque entièrement dirigée contre toute la nation aussi bien les dix tribus que les deux autres, l’avertissant qu’un sévère châtiment l’attend, parce qu’elle adore de faux dieux et dédaigne les lois de Jéhovah.

Mais la prophétie d’Osée ne parle pas que de condamnation elle promet aussi le « rétablissement » d’Israël, dans les « temps à venir » (Osée 3 : 5). Dans cette prophétie la transgression de l’alliance que Dieu avait conclue avec Israël au mont Sinaï est comparée à la transgression de la loi divine, dont Adam se rendit coupable dans le jardin d’Eden. En marge du septième verset du chapitre 6, on peut dire : « comme Adam, ils ont transgressé l’alliance. » (Cr.).

Quoique la nation ait transgressé « l’alliance » et ne soit plus au bénéfice d’une protection divine spéciale, l’Eternel a promis de faire avec elle une  « Nouvelle  Alliance », comme  nous l’avons appris en étudiant le Livre de Jérémie.

Ce rétablissement d’Israël est annoncé par Osée, chapitre 3, verset 5 : « Après cela, les enfants d’Israël reviendront ; ils chercheront l’Eternel, leur Dieu, et David, leur Roi. Et ils tressailliront de joie à la vue de l’Eternel et de sa bonté, dans la suite des temps. »

D’après le témoignage des saints prophètes de Dieu, relatif au grand espoir du rétablissement, nous pouvons être assurés qu’il y aura une résurrection des morts ; cela signifie que le roi David lui-même ressuscitera et retrouvera son peuple, dans « la suite des temps », comme le dit Osée. Cependant, cette prophétie doit s’accomplir de façon beaucoup plus large, car la Bible fait de David un type du Christ, le Messie promis.

C’est ce Messie qui sera roi d’Israël dans la « suite des temps », quand la Nouvelle Alliance sera conclue avec la nation rétablie.

Bien que la majeure partie du Livre d’Osée constitue en quelque sorte une dénonciation des péchés du peuple de Dieu, Israël, nous voyons que l’Eternel s’est servi de ce prophète, comme de tous les autres, pour nous assurer que la faveur divine reviendra un jour aux Juifs aussi bien qu’aux Gentils. L’accomplissement de ces promesses amènera de riches bénédictions de bonheur et de vie pour tout Israël, sous le gouvernement du David antitypique. Et, comme nous le rappelle ce prophète, tout comme l’humanité tout entière perdit la vie par le péché d’Adam, de même, dans « la suite des temps », cette famille élargie sera rétablie et héritera d’un paradis commun. Une fois achevée cette œuvre du rétablissement, le plus grand ennemi de l’homme — la mort — ne fera plus de victimes, car, par la bouche d’Osée, l’Eternel nous assure qu’il détruira la mort et le séjour des morts. Nous lisons en effet, dans Osée 13 : 14 : « Je les rachèterai de la puissance du séjour des morts, je les délivrerai de la mort.  Ô mort, je te détruirai, et toi aussi, ô séjour des morts. »

Le fait que cette merveilleuse promesse soit mêlée aux avertissements que reçoit Israël sur les terribles conséquences du péché ne fait que confirmer le dessein qu’a Dieu de délivrer Israël et toute l’humanité par le moyen d’une « rançon » : « Je les rachèterai de la puissance du séjour des morts. » Voilà une des promesses de l’Ancien Testament où Dieu nous affirme qu’il enverra un Rédempteur, qui mourra comme rançon pour Israël et pour le monde. Cette œuvre de rédemption, comme nous le verrons plus tard, fut accomplie par Jésus.

Jésus vint pour racheter le monde de « la puissance du séjour des morts ». Le mot hébreu traduit par « séjour des morts » est  « shéol », seul mot qui, comme nous l’avons déjà remarqué, est parfois traduit par « enfer », dans l’Ancien Testament. S’il avait été traduit par « enfer » dans ce texte d’Osée, comme cela aurait pu être, nous aurions tous compris que le dessein de Dieu était de délivrer le monde de l’enfer, qui est la condition de mort.

Dans cette merveilleuse promesse, l’Eternel nous dit qu’il détruira la mort. Cela nous ramène au temps où il envoyait des plaies aux Egyptiens pour délivrer son peuple de l’esclavage. Ainsi, la mort sera détruite par Dieu et, en conséquence, elle relâchera ses prisonniers. C’est un autre moyen dont se sert l’Eternel pour nous assurer qu’au moment voulu il ressuscitera les morts et leur donnera l’occasion de vivre éternellement.

Dans cette promesse, l’Eternel nous annonce aussi son intention de détruire le séjour des morts, c’est-à-dire le « shéol », l’enfer de la Bible. Il dit : « Ô mort, je te détruirai ainsi que toi, ô séjour des morts (« shéol », ou enfer). » Quelle merveille de trouver de telles promesses dans la Parole de Dieu ! Durant l’âge des ténèbres, où l’on se servait peu de Bibles, se développa  la théorie  que l’enfer était un lieu de tourments où ceux qui mouraient sans être convertis devaient souffrir éternellement. Mais maintenant que l’on connaît mieux la Bible, ces merveilleuses promesses divines nous assurent que l’enfer doit être détruit.

Comme nous l’avons vu lors de l’étude des premiers livres de la Bible, ce mot hébreu « shéol », synonyme d’enfer dans l’Ancien Testament, est simplement la condition de mort, cet état de sommeil ou d’inconscience dans lequel vont à leur mort aussi bien les bons que les méchants.

Il faut voir dans la promesse que Dieu a faite  de  détruire  le « shéol » une autre façon de dire qu’il détruira la mort.

LE LIVRE DE JOËL

Le “jour du Seigneur” – Restauration d’Israël – Préparation de la guerre – Retour à la prospérité »

  Joël est le second « petit » prophète. Il attira l’attention sur les péchés d’Israël et sur les calamités qui en résulteront pour la nation. Son but était avant tout d’amener celle-ci au repentir, afin que les malédictions prévues soient écartées.

Mais, hélas, Israël ne se repentit point, il fut puni par Dieu et envoyé en captivité.

Joël prédit aussi des événements du plan divin ne devant se réaliser que plusieurs siècles après le temps où il vivait. Lisons les deux premiers versets du chapitre 2 : « Sonnez de la trompette en Sion ! Faites-la retentir sur ma montagne sainte ! Que tous les habitants du pays tremblent ! Car le jour de l’Eternel vient, car il est proche. »

« Jour de ténèbres et d’obscurité, jour de nuées et de brouillards, il vient comme l’aurore se répand sur les montagnes. Voici un peuple nombreux et puissant, tel qu’il n’y en a jamais eu, et qu’il n’y en aura jamais dans la suite des âges… »

II peut paraître étrange que le Jour du Seigneur soit un jour de « ténèbres et d’obscurité ». Cependant, on peut établir un parallèle entre cette prophétie et celle de Daniel, chap. 12, v. 1, où il nous est dit que lorsque Michaël (c’est-à-dire Christ), se lèvera pour prendre la direction des affaires du monde, il y aura un temps de troubles, tel « qu’il n’y en a jamais eu depuis l’existence d’une nation ».

Nuées et brouillards signifient perturbation et détresse chez les peuples de la terre. Le « Jour du Seigneur » est une expression qui désigne l’avènement du divin roi, lequel renversera les nations pour établir son empire et l’affermir à toujours (Esaïe 9 : 6-7). Ce temps d’obscurité et de détresse est une transition inévitable entre le présent monde mauvais et l’établissement de cet empire de paix.

Citons un autre événement relatif au « Jour du Seigneur ». Le retour, des Juifs en terre promise, prophétisé en Jérémie 16, v. 14- 17, et en Ezéchiel, chapitres 36 à 39. Il en est aussi fait allusion dans la prophétie de Joël lorsqu’il est question d’un rassemblement des nations au temps de la fin. Nous lisons au chapitre 3, v. 1-2 : « En ces jour-là, et au temps où je ramènerai les captifs de Juda et de Jérusalem, je rassemblerai toutes les nations et je les ferai descendre dans la vallée de Josaphat. Là, je les appellerai en jugement à cause de mon peuple et d’Israël mon héritage, qu’elles ont dispersé parmi les peuples en se partageant mon pays. »

La « vallée de Josaphat »  est un autre symbole biblique. Josaphat veut dire : « Jéhovah a jugé. » Au verset 14, d’ailleurs, nous lisons: « Vallée du jugement ». L’idée de ces versets est celle-ci : au temps de la fin, lorsque toutes les nations seront rassemblées en une guerre mondiale, Dieu les jugera, et il les anéantira pour établir le royaume de Christ. Et si Dieu les traite ainsi, c’est, toujours d’après Joël, à cause de leur conduite envers les Israélites rassemblés en Palestine. En effet, les Gentils ont presque toujours été responsables de la dispersion de ce peuple, et maintenant que le temps est venu pour lui de reprendre possession de son sol, ce sont encore les Gentils qui en décrètent la division. Ceci n’est pas conforme à la volonté de Dieu, d’où sa controverse avec eux au sujet d’ « Israël son héritage ».

Plus loin, aux versets 9 et 10 du même chapitre, c’est la description du rassemblement des nations pour leur dernière lutte : « Proclamez ceci parmi les nations : Préparez la guerre, éveillez l’ardeur des hommes vaillants. Que tous les combattants s’avancent, et qu’ils entrent en campagne ! Forgez de vos socs des épées et de vos serpes des lances. Que le plus faible dise : Je suis fort. » Autrement dit, au « Jour du Seigneur », les nations s’engageront dans une gigantesque course à l’armement, et à une économie de paix succédera une économie de guerre et de préparatifs de guerre.

Nous sommes les témoins de ces événements, et ce n’est pas encore terminé. Cependant la prophétie s’accomplit déjà en ce sens que 75 % des peuples de la terre souffrent de la faim et du froid. Cette vision serait décourageante si nous n’avions la certitude que bientôt le Christ régnera, et que, comme l’annonce le prophète Joël au v. 18 : « En ce jour-là, les montagnes ruisselleront de vin nouveau ; le lait coulera des collines, et tous les torrents de Juda seront remplis d’eau. » Esaïe emploie le même langage lorsqu’il nous dit : « L’Eternel des armées donnera à tous les peuples, sur cette montagne, un festin de viandes grasses, un banquet de vins de choix, de viandes grasses et moelleuses, de vins choisis et clarifiés. »  (chap. 25, v. 6).

LE LIVRE D’AMOS

Le peuple choisi de Dieu – Tabernacle de David

La prophétie d’Amos est semblable à la plupart des prophéties de l’Ancien Testament en ce sens qu’Israël y est averti des terribles conséquences qui doivent résulter de ses péchés. A l’exception de très courtes périodes, la nation agissait selon la méchanceté, ce qui la conduisait finalement à la perte de son indépendance.

Par la bouche d’Amos, Dieu explique les raisons pour lesquelles Israël dut être si sévèrement éprouvé. Au chapitre 3, v. 2 et 3, nous lisons en effet : « C’est vous seuls, dit l’Eternel, que j’ai choisis parmi toutes les familles de la terre ; c’est pourquoi je vous châtierai pour toutes vos iniquités. »  « Deux hommes marchent-ils de concert s’ils ne se sont pas entendus d’avance ? »

Par l’intermédiaire de Moïse, l’Eternel conclut une alliance avec Israël. Il leur promit d’être leur Dieu, en échange, ils lui promirent d’être son peuple et d’obéir à ses lois. Il fut fidèle à sa promesse et continua à être exclusivement leur Dieu. Mais cet arrangement imposait à la nation d’Israël de sérieuses obligations. Les autres peuples pouvaient adorer de faux dieux, et ne pas respecter les lois du Dieu vivant, ils n’en étaient pas directement responsables. Mais il en était tout autrement pour Israël. C’est pourquoi il fut puni pour ses nombreux péchés, et averti de ces punitions par des prophètes. Mais il fut sourd à ces avertissements, aussi à la fin fut-il dispersé dans toutes les parties du monde.

Le Seigneur ne les laissa pourtant pas sans espérances. En effet, dans les prophéties, aux épreuves annoncées sont mêlées de merveilleuses promesses relatives au temps où ils auront retrouvé la faveur divine.

Ces promesses se rattachent à différentes phases de ce retour en grâce. Certaines s’appuient sur la résurrection des Juifs et des Gentils, d’autres nous assurent de la venue d’un temps de paix et de bonne volonté, d’autres encore que la mort elle-même sera vaincue (revoir la prophétie d’Osée).

La prophétie d’Amos présente un autre aspect de ce recouvrement de la faveur divine. Nous lisons au ch. 9, v. 11-12 : « En ce temps-là, je relèverai de sa chute la maison de David, qui est tombée, et j’en réparerai les brèches. J’en relèverai les ruines, et je la rebâtirai telle qu’elle était aux jours d’autrefois. »

 Dans Esaïe, chap. 9, v. 5, nous lisons quelque chose de semblable. Ici, le tabernacle, ou maison de David, désigne le « trône de David ». C’est la prophétie de la naissance de Jésus, expliquant le but glorieux de cette naissance, le désignant sous les noms de « Conseiller admirable, père d’éternité. Prince de la Paix ».

Lisons, au verset 6 « II étendra l’empire, il assurera une paix sans fin au trône de David et à sa royauté ; il l’établira et l’affermira par le droit et par la justice, dès maintenant et à toujours. Oui, le zèle de l’Eternel des armées accomplira cette œuvre ! » Si nous relisons I et II Chroniques, I et II Rois, nous voyons que les rois d’Israël étaient les représentants de Dieu, et que le trône symbolique sur lequel ils étaient assis était en réalité le trône de l’Eternel. Le Livre d’Ezéchiel nous a appris que ces dispositions cessèrent avec la chute du dernier roi Sédécias, jusqu’à « ce que vienne celui à qui appartient le jugement » (Ezéchiel 21 : 32).

Les prophéties d’Amos et d’Esaïe nous apprennent que c’est Jésus qui rebâtira ce qui est « tombé » ; il s’assiéra sur « le trône de David pour l’affermir et le soutenir » et « relèvera de sa chute la maison de David ». Evidemment, cela ne veut pas dire que Jésus régnera sur Israël en chair et en os. L’Eternel se sert simplement de cette image pour nous assurer que, par le roi Jésus, il régnera à nouveau sur Israël et « donnera à l’empire de l’accroissement et une paix sans fin ».

Donc, Christ ne régnera pas seulement sur Israël, mais aussi sur toutes les nations. Ceci est en accord avec ce que nous a appris la prophétie d’Esaïe, à savoir que le royaume du Seigneur, symboliquement représenté par une montagne, doit s’établir « sur le sommet des montagnes », c’est-à-dire dominer sur toutes les nations  de la terre.

LE LIVRE D’ABDIAS

Le salut sur le Mont Sion –  « A l’Eternel appartiendra le règne. »

La prophétie d’Abdias ne comprend qu’un court chapitre. Contrairement à la plupart des autres prophéties, elle n’est pas dirigée particulièrement contre Israël, mais contre les Edomites, descendant d’Esaü, frère jumeau de Jacob. Il est bon de se rappeler qu’Esaü vendit à Jacob son droit d’aînesse et chercha plus tard à le reconquérir. Ce qu’il y avait d’important dans ce droit d’aînesse, c’était la merveilleuse promesse faite par Dieu à leur grand-père Abraham, à savoir que par sa “ postérité ” seraient bénies toutes les familles de la terre.                                   “

Esaü négligea son droit à cette promesse ; aussi, lui et ses descendants devinrent des ennemis presque constants de Jacob et de ses descendants, la nation d’Israël. Le Livre d’Abdias révèle qu’à l’occasion les Edomites s’allièrent aux Gentils, contre Israël, et profitèrent des périodes de détresse que traversaient leurs cousins pour les attaquer. Nous lisons au verset 13  N’entre pas dans les portes de mon peuple au jour de sa ruine, ne repais pas ta vue de son malheur au jour de sa ruine, et ne porte pas la main sur ses richesses au jour de sa ruine. 

Dieu était mécontent de l’inimitié des Edomites pour son peuple et ils souffrirent à cause d’elle. Lorsque Dieu promit pour la première fois à Abraham que toutes les familles de la terre seraient bénies en sa postérité, il dit  Je bénirai ceux qui te béniront et je maudirai ceux qui te maudiront. ” (Genèse 12 : 3). Ce qu’il y a de bien dans le Livre d’Abdias, c’est qu’il insiste sur la nature immuable de cette promesse. Lorsque nous étudions soigneusement  ces diverses prophéties nous remarquons que Dieu avertit souvent son peuple des châtiments que lui attireront ses péchés ; mais il ajouta que ceux qui persécuteraient Israël ne resteraient pas impunis. Cependant, il est frappant de constater que ces châtiments ne concernent que la vie présente ; ils n’indiquent, en aucun cas, qu’au temps voulu de Dieu l’Eternel refusera à tous ces peuples, Juifs et Gentils, une occasion de vivre éternellement.

Comme le plan de Dieu se développe d’un livre à l’autre de sa précieuse Parole, nous apprenons que le Mont Sion, près de Jérusalem, quartier général du gouvernement  d’Israël, symbolise le glorieux royaume de Christ, où Jésus sera Roi et Maître. Ceux qui durant ce présent âge, ont suivi fidèlement ses traces, jusqu’à la mort, dans la voie du sacrifice, lui seront associés sur le “ Mont Sion ”.

Oui, le “ Sion ” des prophéties est le royaume du Seigneur. Nous le verrons de plus en plus, dans la suite de notre étude. Ainsi, ce livre d’Abdias, qui ne comprend qu’un chapitre, nous parle du royaume de notre Seigneur, sous le symbole de Sion. Nous lisons en effet, au dernier verset : “ Des libérateurs monteront sur la montagne de Sion pour juger la montagne d’Esaü ; et à l’Eternel appartiendra le règne. ” (Abdias, verset 21).

De fausses conceptions du plan de Dieu ont fait du “ jour du jugement  ” un jour de malheur et de tristesse, mais ce point de vue n’est pas biblique.

Comme nous l’a appris le Livre des Juges, l’Eternel donna des juges à Israël pour délivrer ce peuple de ses ennemis. C’est ce qu’il faut déduire aussi de la prophétie d’Abdias : “ Des libérateurs monteront sur la montagne de Sion et jugeront la montagne d’Esaü. ”

La montagne d’Esaü, symbolisée par les Edomites, sera délivrée par le jugement des “ libérateurs ” de la montagne de Sion. Dieu punit les Edomites parce qu’ils avaient péché envers son peuple, mais il leur promit de les délivrer de leurs ennemis, dont le plus grand est la mort. Cette grande délivrance viendra pour les Edomites et pour toutes les nations, quand “ le règne appartiendra à l’Eternel ”.

Ainsi, nous voyons qu’Abdias, comme les autres prophètes, nous aide à exposer ce glorieux plan d’amour divin, pour le salut de la race déchue, salut qui viendra sous l’administration du royaume de Christ.

LE LIVRE DE JONAS

Du sein de l’Enfer, un prophète prie – Pourquoi les Ninivites se repentirent

Ce livre est surtout un récit. L’Eternel s’adresse à Jonas, lui demandant d’aller à Ninive, et de « crier contre elle », car, ajouta-t-il : « Sa méchanceté est montée jusqu’à moi. » Jonas devait donc prononcer un jugement contre cette ville méchante. Cependant, le prophète n’obéit pas à l’ordre de l’Eternel et, au lieu de partir pour Ninive, il s’embarqua sur un navire qui faisait voile dans une autre direction. Alors s’éleva une tempête, dont voici l’explication : « L’Eternel fit souffler sur la mer un vent impétueux et il s’éleva une grande tempête, le navire menaçait de faire naufrage. » (Jonas 1 : 4).

Les marins eurent peur. Comme ils étaient superstitieux, ils conclurent que quelqu’un sur le navire était responsable de cette tempête. Ils tirèrent au sort pour savoir qui ce pouvait être, et le sort tomba sur Jonas.

Auparavant, il leur avait dit qu’il s’embarquait ainsi pour fuir loin de la face de Dieu et pour ne pas obéir à l’ordre reçu d’aller à Ninive (Jonas 1 : 10). Les marins comprirent rapidement que le Dieu de Jonas avait provoqué la tempête, ce qui était vrai.

Ils conclurent qu’ils devaient jeter Jonas par-dessus bord, s’ils voulaient être sauvés ; et c’est ce qu’ils firent. Mais Jonas ne se noya pas, car Dieu fit venir un « grand poisson » –  non une baleine, comme on l’entend communément, – pour engloutir Jonas.

Après être resté trois jours dans le ventre du « grand poisson », Jonas fut rejeté sur le rivage, près de la ville de Ninive. Après une telle expérience, où la providence divine s’était manifestée clairement à ses yeux, il était prêt à obéir à l’ordre de Dieu.

Il cria donc contre Ninive et les Ninivites se repentirent de leurs péchés ; aussi l’Eternel ne détruisit-il pas la ville. Dans ce récit, deux choses ont semblé impossibles aux critiques de la Bible. D’abord, qu’un homme puisse être avalé par un grand poisson et vivre trois jours dans son sein. L’essentiel de leur objection est qu’une baleine n’a pas le gosier assez grand pour avaler un homme. Mais, comme nous l’avons déjà remarqué, le récit dit  que Dieu envoya « un grand poisson ». Après tout, cette expérience de Jonas fut dirigée par la main de Dieu ; et quand il en est ainsi tout est possible. C’est ce qui marque l’accomplissement du plan divin dans ses moindres détails par la résurrection des morts.

Certains ont dit aussi : « Nous comprenons difficilement que les habitants d’une ville telle que Ninive aient soudain pu se repentir de leurs péchés, par le seul fait qu’un homme, prêchant la justice, soit venu les avertir d’une prochaine destruction ; d’autant plus qu’ils n’adoraient pas le Dieu de Jonas. »  Des archéologues ont donné de cela une claire explication. En fouillant les ruines de l’ancienne Ninive,  ils ont  découvert que cette ville adorait un dieu poisson.

Les Ninivites surent probablement qu’un grand poisson avait apporté Jonas sur leur rivage. Ils pouvaient donc en déduire que leur dieu avait envoyé Jonas pour les avertir, ou que Jonas avait bravé les efforts de leur dieu qui voulait le détruire et empêcher sa venue. Quoi qu’il en soit, ils furent certainement amenés à respecter le prophète, et cela expliquerait pourquoi ils s’empressèrent d’écouter son message.

Relatant son expérience dans le ventre du grand poisson, Jonas dit : « Du sein du séjour des morts j’ai crié, et Tu (Jéhovah) as entendu ma voix. » (Jonas 2 : 2). Là encore, nous avons une traduction du mot hébreu « shéol », qui, comme nous l’avons vu, indique la condition de mort. Symboliquement parlant, Jonas était dans une condition de mort, car il serait pratiquement mort si Dieu ne l’avait délivré.

Jésus se servit de l’expérience  de  Jonas  pour  donner une image de sa propre mort et de sa résurrection. Nous pouvons en conclure que l’Eternel nous donna ce récit comme figure de la résurrection, non seulement de Jésus, mais de tous les morts ; car le « shéol », l’Enfer de la Bible, doit rendre tous ses morts.

Jonas fut mécontent de ce que l’Eternel eut compassion des Ninivites qui s’étaient repentis et ne furent pas détruits. Comme cela arrive souvent, Jonas n’était pas animé de miséricorde et d’amour comme l’Eternel qu’il servait.

C’est un défaut commun aux hommes que de confiner l’amour de Dieu aux limites du leur. Voyant l’irritation de Jonas, l’Eternel lui dit : « Je n’aurais pas pitié de Ninive, la grande ville, dans laquelle se trouvent plus de cent vingt mille hommes qui  ne  savent pas distinguer leur droite de leur gauche ? » (Jonas 4 : 11).

Tel est le dessein de Dieu, relatif aux innombrables millions d’humains qui ont vécu et sont morts ignorants. Il a eu et continue d’avoir compassion. Aussi a-t-il prévu de réveiller les morts et de leur donner l’occasion de le connaître et le servir, véritablement avec joie.

LE LIVRE DE MICHÉE

Prédiction sur le lieu de naissance de Jésus – « La première domination » – La « montagne » de l’Eternel –  De leurs glaives ils forgeront des hoyaux

Le prophète Michée, comme plusieurs  autres saints prophètes, a averti la nation juive, la rendant attentive à ses péchés ; de plus, comme les autres prophètes qui servirent avant que le peuple fût emmené captif à Babylone, il prophétisa ce malheur. Il annonça aussi à la nation le retour de sa captivité. A ce sujet, voici ce que dit l’Eternel par la bouche du prophète :  « Je te rassemblerai tout entier, ô Jacob ! Je rassemblerai les restes d’Israël, je les réunirai comme les brebis d’une bergerie. » (Michée 2 :12).

Bien que les prophètes servirent Dieu en rendant Israël attentif à ses péchés, en lui conseillant l’obéissance et en lui annonçant les châtiments qui seraient le salaire de leur iniquité, il est plus important pour nous de connaître leur témoignage commun sur les plus larges desseins de Dieu, que devait accomplir le Messie promis. A ce sujet, ce fut Michée qui, annonçant la venue du Messie, identifia la ville de Juda dans laquelle il devait naître. Nous lisons dans Michée 5 : 1 : « Et toi, Bethléem Ephrata, petite entre les milliers de Juda, de toi sortira pour moi celui qui dominera sur Israël et dont l’origine remonte aux temps anciens, aux jours de l’éternité. »

Le chapitre 4, verset 8, nous parle encore du Messie : « Et toi, tour du troupeau, colline de la fille de Sion, à toi viendra, à toi arrivera l’ancienne domination. » Cette « ancienne domination » est celle qui fut donnée à nos premiers parents, quand l’Eternel leur dit de croître, de multiplier et « d’assujettir » la terre.

La venue du Messie sur la terre aura pour but de rétablir cette domination, perdue par le péché. Quand cette œuvre sera achevée, tous les êtres humains auront recouvré la vie et la terre elle-même sera devenue un vaste paradis pour tous. Mais, pour que s’accomplisse ce magnifique et noble dessein du Créateur, il fallait d’abord que l’homme Jésus meure comme Rédempteur. Par sa mort, le Rédempteur a racheté la « domination » perdue, qu’il rendra à ceux qui s’en seront montrés dignes, à la fin de son règne millénaire.

Michée révèle aussi que l’œuvre du rétablissement doit être accomplie par les agents du royaume messianique. Comme nous l’avons vu dans notre étude du Livre d’Esaïe (chapitre 2, versets 2 à 4), l’Eternel symbolise le royaume du Messie par une « montagne ».

La prophétie de Michée emploie aussi ce merveilleux symbole. Comme le prophète Esaïe, il nous dit aussi que la « montagne » de l’Eternel s’élèvera dans les « derniers jours » du règne du péché et de la mort.

Il énumère les nombreuses bénédictions que cette montagne ou royaume apportera au monde, en particulier la fin des guerres et la sécurité économique. Il décrit cette sécurité économique en un style poétique où il dit par exemple que. « Chacun habitera sous sa vigne et sous son figuier ». Voici ce merveilleux passage : « II arrivera, dans la suite des temps, que la montagne de la maison de l’Eternel sera fondée sur le sommet des montagnes, elle s’élèvera par-dessus les collines et les peuples y afflueront. Des nations s’y rendront en foule et diront : Venez, et montons à la montagne de l’Eternel, à la maison du Dieu de Jacob, afin qu’il nous enseigne ses voies, et que nous marchions dans ses sentiers. Car de Sion sortira la loi, et de Jérusalem la parole de l’Eternel. Il sera le juge d’un grand nombre de peuples, l’arbitre de nations puissantes, lointaines. De leurs glaives ils forgeront des hoyaux et de leurs lances des serpes ; une nation ne tirera plus l’épée contre une autre, et l’on n’apprendra plus la guerre.  Ils  habiteront  chacun  sous  sa vigne et sous son figuier, et il n’y aura personne pour les troubler, car la bouche de l’Eternel des armées a parlé. » (Michée 4 : 1-4).

Cette rassurante promesse du triomphe final du  royaume  de Christ spécifie son accomplissement futur,  « dans la suite des temps ». Donc, le fait qu’elle ne se soit pas accomplie dans le passé ne nous autorise pas à conclure que cette merveilleuse description d’une paix universelle ne se réalisera jamais.

Chaque partie du divin plan d’amour, relatif à la bénédiction de sa création humaine, suppose un élément « temps ». Le « temps fixé » où la victorieuse puissance du royaume de Christ se manifestera dans les affaires humaines est défini par l’expression « les derniers jours ».

Cette expression ne signifie pas la fin de l’humanité. Comme le temps de la fin, dont parle la prophétie de Daniel, elle a trait, d’une façon générale, aux derniers jours du règne du péché et de la mort, règne qui commença dans le jardin d’Eden, quand nos premiers parents transgressèrent la loi de Dieu. Pendant plus de six mille ans, les puissances impies du mal, dirigées par Satan, le diable, ont tenu l’humanité dans l’esclavage. Du point de vue individuel, le salaire en a été la maladie, la souffrance et la mort, et, à l’échelle nationale, la guerre et autres maux. Mais le moment vient, selon le divin plan de salut, où sera détruit l’empire de Satan, et où le Christ dominera le monde, qui jouira des avantages de la paix. L’expression « de leurs glaives, ils forgeront des hoyaux » deviendra une réalité et non plus l’expression d’un idéal, que le monde a désiré sans avoir jamais pu le réaliser.

Sous l’administration de cette « montagne », ou royaume du Seigneur, les nations n’apprendront plus la guerre ; et, par ce fait même, il n’y en aura plus. Ce changement dans l’expérience et les perspectives humaines ne se fera pas d’un seul coup, mais dans une période transitoire de plusieurs années, pendant lesquelles s’écrouleront les royaumes de ce monde. C’est  cette période de transition que  Michée  appelle prophétiquement  les  « derniers jours », pendant lesquels la « montagne » de l’Eternel sera fondée « sur le sommet des montagnes », pour diriger et contrôler les affaires de toute l’humanité. Quand le royaume de l’Eternel étendra pleinement son action à toute la terre, tout mal sera définitivement détruit, même la maladie et la mort.

Grâce à la puissance victorieuse du royaume de Christ, la mort sera engloutie dans la victoire et toutes larmes seront  séchées. Dans une description poétique des bénédictions qu’apportera le royaume de l’Eternel, où le Messie sera le chef, le prophète David écrivait : « II sera comme une pluie qui  tombe  sur  un  terrain fauché, comme des ondées qui arrosent la campagne. En ces jours le juste fleurira et la paix sera grande jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de lune. Il dominera d’une mer à l’autre, et du fleuve aux extrémités de la terre. » (Psaume 72 : 6-8).

Ainsi, la puissance victorieuse du royaume du Christ apportera pour tout le monde les bénédictions promises par l’Eternel. C’est ce que Dieu promit à Abraham, et il confirma sa promesse dans un serment que nous rapporte Michée 7 : 20 : « Tu témoigneras de la fidélité à Jacob, de la bonté à Abraham, comme tu l’as juré à nos pères aux jours d’autrefois. »

IV – PROPHÉTIE DES TEMPS ACTUELS

De tous les livres qui existent, la Bible est le seul qui ait annoncé avec exactitude les choses à venir. Ceci prouve qu’elle a été écrite sous l’inspiration divine, que ses différents auteurs ont été dirigés par l’Esprit ou puissance de Dieu. En fait, presque tous les livres de la Bible contiennent des prophéties, dont certaines étaient imminentes, pour le moment où elles furent écrites, et d’autres, au contraire, se rapportaient à un futur plus ou moins lointain. Il en existe beaucoup dont l’accomplissement est encore futur.

Les six derniers livres de l’Ancien Testament, objets de cette étude, sont tous essentiellement prophétiques, et furent partiellement accomplis peu de temps après qu’ils furent écrits, mais ils contiennent aussi beaucoup de promesses rassurantes, concernant le royaume de Christ. En outre, dans ces six derniers livres, beaucoup de prophéties concernent les temps actuels, nous en ferons particulièrement le sujet de notre étude.

Les conditions désastreuses dans lesquelles se débat le monde depuis 1914 ne furent pas prévues par ceux qui ne connaissent pas la Bible et n’ont pas confiance en elle. La sagesse humaine ne pouvait pressentir « un temps de détresse tel qu’il n’y en a point eu depuis qu’il existe des nations,  jusqu’à cette époque » (Dan. 12, v. 1). L’opinion générale était que, en raison du degré atteint par la civilisation, la guerre à grande échelle n’était plus concevable. Nous savons que ce fut malheureusement une grosse erreur et que la Bible qui l’avait annoncée ne s’était pas trompée.

Le monde a déjà traversé une bonne partie de ces « temps de trouble », mais cela durera encore jusqu’à la manifestation de Christ et qu’il nous apporte la paix, la sécurité et la joie de vivre.

Il est cependant agréable de penser que Dieu a décidé d’intervenir dans les affaires des hommes avant que le fol égoïsme n’ait dévasté la terre.

Poursuivons notre étude des livres de la Bible et tout ceci nous apparaîtra de plus en plus clairement.

LE LIVRE DE NAHUM

 Destruction de Ninive – Dieu est lent à la colère – Prédiction d’un rapide voyage – Destruction de « l’affliction ».

La plupart des prophéties de l’Ancien Testament concernent la petite nation d’Israël, celle dont l’Eternel parle, dans Amos 3 : 2, en ces termes : « C’est vous seuls que j’ai choisis parmi toutes les familles de la terre. »

Toutefois, le Livre de Nahum, en plus des prophéties sur les temps présents, contient aussi la condamnation qui devait frapper Ninive, la cité des Gentils.

Jonas avait déjà été envoyé aux Ninivites pour qu’ils se repentent de leurs péchés. La cité fut sauvée, mais par la suite, leur iniquité ayant dépassé les bornes, elle fut détruite.

Au travers des âges. Dieu permit au péché de prospérer de façon effrénée, mais de temps en temps il intervint et détruisit des cités entières, les plus perverties. Il y eut ainsi Sodome et Gomorrhe, puis Ninive.

Si Dieu avait permis qu’ils continuent et persistent dans cette voie d’iniquité, il leur serait extrêmement difficile, dans le royaume futur, de marcher avec droiture. Les Ninivites s’étaient tellement adonnés au mal que ce fut une manifestation de bonté de la part de Dieu de les avoir endormis jusqu’au Jugement dernier, où tous les habitants de la terre auront l’occasion d’apprendre la Justice (Esaïe 26 : 9).

Ninive fut fondée par Nimrod (Genèse 10 : 10-11). C’était un personnage particulièrement perverti, qui vivait au temps des patriarches. Ses dispositions à l’idolâtrie et à l’injustice en firent le symbole de l’opposition à Dieu. Les habitants de la ville qu’il avait fondée continuèrent à suivre son exemple, excepté lorsque Jonas leur prêcha la repentance, mais plus tard elle fut anéantie

Le second verset de Nahum 1, nous montre la réaction divine devant le péché : « L’Eternel est un Dieu jaloux et vengeur oui l’Eternel est un Dieu vengeur qui sait se mettre en courroux. L’Eternel se venge de ses adversaires et il réserve ses châtiments pour ses ennemis. » Au verset suivant, nous pouvons lire « L’Eternel est lent à la colère et grand par la puissance ; mais il ne laisse pas le coupable impuni. L’Eternel marche dans l’ouragan et dans la tempête ; les nuées sont comme la poussière de ses pieds. »

Ainsi donc, si Dieu est lent à la colère, il n’en est pas moins tout-puissant et capable d’arrêter le mal et ses conséquences. II est jaloux et vengeur. Est jaloux celui qui ne tolère aucun rival. Dans le texte hébreux, le mot traduit ici par jaloux est le même qui a été traduit par zélé dans l’Ancien Testament, en Esaïe 9 : 6-7 – « Oui, le zèle de l’Eternel des armées accomplira cette œuvre. »

Jéhovah est un Dieu de justice, d’amour, il ne peut supporter l’iniquité. Toutefois il est lent à la colère et, lorsqu’il combat le péché, c’est selon un plan déjà prévu. Ainsi, il a permis que le mal règne pendant plus de six mille ans, non parce qu’il ne pouvait pas l’arrêter, mais pour que la race humaine ait l’occasion de connaître les conséquences terribles de la désobéissance.

Pendant ce long règne du péché et de la mort, Dieu est intervenu quelquefois, par exemple pour la destruction de Ninive.

Cet événement eut lieu en des temps trop reculés pour que nous puissions savoir exactement pourquoi Ninive subit la destruction alors que d’autres cités survécurent. Ce dont nous pouvons être certains c’est que Dieu est trop sage pour se tromper et trop bon pour être cruel et injuste. Probablement valait-il mieux qu’il en soit ainsi pour les Ninivites et pour ceux auxquels ils servirent d’exemple. Il nous paraît raisonnable de penser que cet événement illustre l’œuvre future de destruction du péché et de la mort ; en d’autres termes, c’est une représentation probable de la destruction du royaume de Satan, dont Nimrod était le symbole. Les versets 5 à 9 du premier chapitre paraissent clairement ne pas s’appliquer à une seule cité païenne.

Au verset 5 nous lisons : « Les montagnes tremblent devant lui et les collines sont ébranlées. A son seul aspect, la terre se soulève, le monde et tous ses habitants. » Puis : « Qui pourrait subsister devant son courroux ? Qui pourrait résister à l’ardeur de sa colère ? Sa fureur se répand comme le feu ; les rochers se brisent devant lui. » Comme nous le savons déjà, les montagnes représentent les royaumes ou gouvernements. Le « monde, la terre », symbolisent les ordres sociaux. Et le prophète nous dit que tout l’ordre social du péché sera détruit. Le verset 9 : « Quel dessein pourriez-vous former contre l’Eternel ? » exprime l’idée très répandue que le péché, la maladie et la mort sont des expériences normales de la race humaine. Ayant toujours existé, elles existeront toujours. Ceci suppose que Dieu ne s’intéresse pas au bonheur de l’humanité.

Si nous étudions bien sa parole, nous verrons qu’il n’a permis le mal que temporairement. Dans peu de temps, Satan et tout son empire seront détruits et : « Vous n’aurez pas à subir par deux fois un pareil désastre. » (Nahum 1 : 9).

Grande est la détresse de la race humaine pendant ce règne de péché et de mort. Mais la citadelle de Satan, dont Ninive fut le symbole, sera détruite à jamais. C’est ce qu’affirment tous les saints prophètes de Dieu.

Grâce à ces affirmations, nous comprenons que Dieu ait permis le mal, et nous comprenons aussi pourquoi il détruira avec fureur tout ce qui n’est pas en harmonie avec sa volonté, tout ce qui est préjudiciable au bien-être de l’humanité. Réjouissons-nous aussi du fait que dans sa colère il détruira le mal et les méchants, mais sans les torturer.

LE LIVRE D’HABAKUK

Le premier chapitre parle de l’invasion de la Judée par les Chaldéens, « ce peuple féroce et impétueux ». C’est une vision des souffrances qui fondront sur Israël, et Habakuk éprouve une grande tristesse. Il comprend très bien que les Israélites ont désobéi et que c’est un châtiment. Mais il lui est difficile de comprendre pourquoi Dieu permettrait aux Chaldéens d’envahir le pays et de détruire ses villes. Lisons sa prière (v. 13) : « Tu as les yeux trop purs pour voir le mal, et tu ne peux pas regarder l’iniquité. Pourquoi donc regarderais-tu les perfides, et te tairais-tu, quand le méchant dévore celui qui est plus juste que lui ? » Habakuk pose ici la question que le peuple de Dieu s’est toujours posée à travers les âges : « Pourquoi le Seigneur permet-il que les justes et les innocents souffrent de la main des méchants ? » Dieu donna partiellement à Habakuk la réponse. La lumière du divin plan de salut fortifie notre foi. Lisons, au chap. 2, v. 1 à 4 : « Je veux me tenir en sentinelle à mon poste et me placer sur la forteresse. Je serai attentif pour voir ce que Dieu me dira et ce que je devrai ajouter aux plaintes que j’ai déjà fait entendre. » L’Eternel m’a répondu en ces mots : « Ecris la vision prophétique ; graves-la sur des tablettes afin qu’on puisse la lire couramment ; car, bien qu’elle ne doive s’accomplir qu’au temps fixé, elle ne tardera pas à arriver à son terme, et elle ne trompera point ton attente. Si son accomplissement est différé, attends-la avec confiance, car elle se réalisera certainement sans tarder. » Habakuk demande à Dieu pourquoi il permet que son peuple souffre, et il attend la réponse «  et le Seigneur m’a répondu », dit-il. En effet le Seigneur répond, mais il n’explique pas, si ce n’est par ces mots : « La vision ne doit s’accomplir qu’au temps fixé. » Ce qui signifie que le temps n’est pas encore venu de révéler à son peuple la raison pour laquelle il permet l’iniquité. Par contre, le prophète est assuré de la venue d’une telle période. La vision (la compréhension du plan divin) «  arrivera à son terme », « elle ne trompera pas notre attente ».

Si cette réponse n’explique rien à Habakuk, elle lui démontre clairement que Dieu est maître de la situation et qu’au temps fixé son peuple sera renseigné. Ce sera à la fin, non pas la fin du monde, mais à la fin du temps du péché et de la mort.

Si nous persévérons dans notre étude de la Bible, nous sommes de plus en plus persuadés que nous vivons ce fameux « temps de la fin ». Et c’est pour cette raison que la « vision » du plan de rédemption et de restauration de l’humanité, révélée par les prophètes de l’Ancien Testament, est maintenant comprise par le peuple de Dieu.

Mais, dit le Seigneur : « Le juste vivra par la foi. » Dans les temps anciens, il fallait que le peuple de Dieu ait une très grande foi pour croire en ses promesses, alors que les expériences de leur vie paraissaient justifier le contraire.

De nos jours aussi, il est nécessaire d’avoir la foi ; car, bien que le peuple de Dieu soit vraiment favorisé, en ce qui concerne la compréhension de son plan, et que nous sachions que la destruction du mal sous toutes ses formes est très proche, il n’en reste pas moins que le péché, la souffrance et la mort prospèrent encore sur la terre. Comme Habakuk vit les Chaldéens : « Ce peuple féroce et impétueux, qui parcourt les vastes espaces de la terre pour s’emparer de demeures qui ne sont pas à lui, …tout ce peuple qui vient pour exercer le pillage », semblable à « l’homme arrogant qui ne goûte aucun repos, dont l’âme est avide comme le sépulcre, et insatiable comme la mort », ainsi les Justes de tous les temps virent-ils les conquêtes du péché et de la mort.

Dans l’expression « avide comme le sépulcre », nous retrouvons le mot hébreu « shéol », traduit par sépulcre, qui partout dans la Bible signifie la mort. Ici, les Chaldéens sont comparables au grand ennemi – la mort -, qui abat ses victimes, n’épargnant personne, les livrant à la mort insatiable.

Il n’est pas question de tourments dans ce texte, et nous sommes heureux qu’au temps fixé par Dieu le « shéol », ou sépulcre, sera obligé de rendre ses morts. Nous lisons au chapitre 2, verset 14 : « Car la terre sera remplie de la connaissance de la gloire de l’Eternel, comme le fond de la mer par les eaux qui le couvrent », puis, au verset 20 : « L’Eternel est dans son temple. Que toute la terre fasse silence devant lui. » Les versets 18 et 19 montrent combien il est futile et mauvais d’adorer de faux dieux, symbolisés par des idoles d’hommes. Ainsi nous est-il rappelé qu’un temps est fixé dans le plan divin où Jéhovah, le Créateur de l’univers, sera adoré partout, et où tous les faux dieux et le mal qui les accompagne seront détruits.

Les prophètes de l’Ancien Testament écrivaient sous l’inspiration du Saint Esprit, sans comprendre une grande partie de ce qu’ils écrivaient sur les événements maintenant tout proches, ils ne saisissaient pas la chronologie des faits, que Dieu réserve dans son plan. Il en fut ainsi pour Habakuk. Dieu, dans sa bonté, ne lui fit pas connaître que le glorieux Age d’Or qu’il annonçait était éloigné de plusieurs milliers d’années.

Ils continuaient ainsi à vivre par la foi et à croire en l’Eternel, bien qu’ils ne comprissent pas toujours ses desseins. C’est cette détermination qu’exprime Habakuk à la fin de son livre : « Le figuier ne fleurira pas, la vigne ne produira rien, le fruit de l’olivier manquera, les champs ne donneront pas de nourriture ; les brebis disparaîtront du pâturage et il n’y aura plus de bœufs dans les étables. Toutefois, je veux me réjouir en l’Eternel, je veux me réjouir dans le Dieu de mon salut. » (Habakuk 3 : 17-18).

LE LIVRE DE SOPHONIE

 « Le Jour de l’Eternel » – L’ardente colère divine – L’argent ne pourra sauver les hommes -Les peuples recevront des lèvres pures.

La prophétie de Sophonie ne fut écrite que peu de temps avant que la nation d’Israël soit emmenée captive à Babylone, en 606 avant Jésus-Christ. Les versets 2 à 5 du premier chapitre dépeignent de pittoresque façon le renversement de la nation. Mais, comme dans les autres prophéties de l’Ancien Testament, l’Eternel se sert des expériences d’Israël comme images des futurs événements qui doivent se produire dans le monde entier.

Ainsi, le renversement d’Israël, victime de ses péchés, serait une image du renversement par Dieu de toutes les iniquités et mauvaises institutions, événement qui doit marquer la fin de l’âge présent et l’inauguration du royaume millénaire.

Le prophète appelle la période de la chute de « ce présent monde mauvais », le « jour de l’Eternel ». C’est le « jour » où l’Eternel interviendra dans les affaires humaines pour mettre fin au règne du péché et de la mort, et détruire tous les ennemis de la justice. La Bible nous enseigne que cette œuvre demandera toute la durée du royaume millénaire pour être pleinement accomplie, et que nous verrons, dans les premières années de cette période, la destruction des institutions humaines égoïstes, sur les ruines desquelles s’établira le royaume du Christ.

C’est pourquoi les prophéties représentent le « jour de l’Eternel » comme un temps de détresse, de ténèbres et d’obscurité, qui sera, comme le dit le prophète Daniel : « Une époque de détresse telle qu’il n’y en a point eu depuis qu’existent les nations. » (Daniel 12 : 1). Le prophète Joël le représentait comme « un jour de ténèbres et d’obscurité, de nuées et de brouillards » (Joël 2 : 2).

Sophonie emploie un langage à peu près semblable : « Ce jour sera un jour de fureur, un jour de détresse et d’angoisse, un jour de ravage et de destruction, un jour de ténèbres et d’obscurité, un jour de nuées et de brouillards. » (Sophonie 1 : 15).

Parlant de la vanité de tous les efforts que feront en « ce jour-là » les hommes pour sauvegarder leurs institutions, Sophonie déclare : « Ni leur argent ni leur or ne pourront les délivrer, au jour de la fureur de l’Eternel ; par le feu de sa jalousie, tout le pays sera consumé, car il détruira soudain tous les habitants du pays. » (Sophonie 1 : 18). Les prophéties montrent clairement que nous sommes maintenant en ce « jour de l’Eternel ». Il a été donné à notre génération d’être témoin de la désintégration d’une civilisation, qui existe depuis des siècles, et était considérée comme  fermement établie et inexpugnable.

Les première et seconde guerres mondiales, le grand découragement de 1930 et le conflit d’idéologies, ont été des coups de massue qui, l’un après l’autre, ont fait chanceler sur ses fondations et crouler en de nombreux endroits le présent ordre social. On a fait cependant de nombreux et frénétiques efforts pour relever les institutions du monde ; on essaye de maintenir la partie de la civilisation européenne « Or et Argent », ou, si vous préférez, les dollars américains. Mais, comme nous en avertit Sophonie, « ni leur argent ni leur or ne pourront les délivrer, au jour de la fureur de l’Eternel ».

Certains aspects de ce « temps de détresse », relatés au chapitre 3, verset 6, sont déjà réels dans les grands espaces dévastés lors de la dernière guerre. « J’ai exterminé des nations, dit l’Eternel, j’ai dévasté leurs rues, plus de passants ! Leurs villes sont ravagées, plus d’hommes, plus d’habitants ! » Ceux qui ont vu les villes européennes ravagées par la dernière guerre pourront témoigner de la vérité de cette prophétie. Et maintenant, avec la menace de la guerre atomique et la faculté qu’ont tous les peuples de la terre de libérer l’atome et de se procurer des bombes à hydrogène, qui peut dire s’il n’y aura pas encore quelque chose de plus terrible ? Le chapitre 3, verset 8, présente un autre aspect « du jour de l’Eternel ». C’est la réponse de Dieu au cri du cœur de millions de gens. Là, il explique pourquoi il permet que se prolongent le mal, l’oppression, les guerres et autres fléaux dont souffre l’humanité, à cause de « l’inhumanité de l’homme vis-à-vis de son semblable ».

Nous lisons en effet : « Attendez-moi donc, dit l’Eternel, au jour où je me lèverai pour le butin, car j’ai résolu de rassembler les nations, de rassembler les royaumes, pour répandre sur eux ma fureur, toute l’ardeur de ma colère ; car par le feu de ma jalousie toute la terre sera consumée. » « Attendez-moi donc, dit l’Eternel. »

 « Attendre » que l’Eternel s’ingère dans les affaires humaines et établisse son règne de justice, cela exige beaucoup de foi, en face du mal qui ne cesse d’empirer. Et même lorsque l’Eternel aura pris son règne le monde n’y verra d’abord rien d’agréable ; et il ne peut en être autrement, car la méchanceté, retranchée dans ses œuvres, n’abandonnera pas de gaieté de cœur l’emprise qu’elle exerçait sur l’humanité. Aussi l’Eternel accélérera son action, à sa manière. . « Je rassemblerai les nations, dit-il, je rassemblerai les royaumes ». Jamais encore cela ne s’est produit comme aujourd’hui. Les nations se sont rassemblées pour la guerre, elles se sont rassemblées pour tenter de conserver la paix. Maintenant, elles se rassemblent en deux énormes camps, où le monde soi-disant libre est opposé, au reste de l’humanité ; et il semble que l’un ou l’autre préférerait au besoin détruire le genre humain plutôt que d’accéder aux propositions adverses.

Oui, ces deux camps sont réunis pour un combat mondial, favorisé par l’accroissement de la connaissance, prédit par le prophète Daniel. Cet accroissement de connaissance a été voulu de Dieu, qui savait ce qui en résulterait, à l’usage de la sagesse humaine. Dieu permettra à l’homme de détruire son propre monde et il déclare que cette destruction s’accomplira par le « feu » de sa « jalousie ».

Là encore, le mot hébreu signifie « zèle ». Dans ce dernier conflit international, le zèle de Dieu permettra la destruction de toute la structure sociale, la « terre » symbolique de la Bible, pour ouvrir la voie au glorieux royaume de son Messie.

Cette prophétie ne parle pas spécialement de la destruction d’êtres humains, mais plutôt de celle d’un ordre social. Naturellement, les deux guerres mondiales ont coûté des millions de vies humaines, et de nombreuses villes ont été réduites en ruines. Mais les prophéties nous parlent d’une chose plus importante, en ce qui concerne l’accomplissement du plan divin, à savoir que nous arrivons maintenant à « la fin d’un monde » dont la Bible a si souvent parlé.

Nous lisons au chapitre 3, verset 9 : « Alors, je donnerai aux peuples des lèvres pures, afin qu’ils invoquent tous le nom de l’Eternel, pour le servir d’un commun accord. » Cette  promesse prouve deux choses : d’abord que l’humanité existera encore lorsque le « feu » du zèle de Dieu aura « consumé » la « terre » symbolique, et ensuite qu’après la destruction du monde de Satan le royaume messianique de justice s’exercera, et ses agents apprendront au monde à connaître et à servir le véritable Dieu. Alors, bien que cette prophétie particulière n’en fasse pas mention, de nombreuses autres révèlent « que les morts ressusciteront, pour pouvoir jouir eux aussi des bénédictions du nouveau royaume ».

LE LIVRE D’AGGÉE

 Le temple rebâti – La gloire du second temple sera plus grande que celle du premier – Les « cieux » et la « terre » ébranlés – L’établissement du nouveau royaume

Aggée servit Israël comme prophète, lorsque ce peuple revint en Judée, au retour de sa captivité à Babylone. Cyrus, roi des Mèdes, avait promulgué un décret autorisant le retour des captifs et leur donnant la permission de rebâtir leur temple à Jérusalem. Un Juif, du nom de Zorobabel, fut nommé gouverneur de la Judée et commença avec enthousiasme à reconstruire le temple. Mais, quand le temple fut sur le point d’être fondé, s’éleva une opposition au projet ; apparemment, le gouverneur perdit courage et la reconstruction fut interrompue. La prophétie d’Aggée nous parle principalement de cet événement local, et, en particulier, de la remise de cette reconstruction du temple. Là, Dieu reproche au peuple, et surtout à ses chefs, de se construire de jolies maisons mais de négliger la maison de l’Eternel.

Le temple de l’Eternel à Jérusalem est un symbole d’un temple beaucoup plus glorieux, que le Nouveau Testament nous présente comme « une demeure céleste éternelle, qui n’a pas été faite de main d’homme » (II Corinthiens 5 : 1).

Ce temple est en réalité la « semence » de la promesse par laquelle seront bénies toutes les familles de la terre. Dans le temple de Dieu, à Jérusalem, le peuple, par l’intermédiaire de ses serviteurs religieux, se présentait devant l’Eternel et recevait ses bénédictions. Ainsi, la « Semence » de la promesse, le Messie, sera le canal, qui déversera sur toute l’humanité les bénédictions divines. Le Messie sera le Médiateur entre Dieu et les hommes, et, en cette qualité, il rétablira la volonté divine dans le cœur de tous ceux qui accepteront la grâce divine et obéiront aux lois du nouveau royaume.

Le temple de Salomon à Jérusalem, qui fut détruit lorsque la nation fut emmenée captive à Babylone, était une magnifique construction. Mais Aggée écrit, au sujet de sa reconstruction : « La gloire de cette dernière maison sera plus grande que celle de la  première. » (Aggée 2 : 9).

Ce qui se révéla exact, et le sera d’autant plus du temple spirituel antitypique, au sujet duquel l’Eternel dit : « Je remplirai de gloire cette maison. » (Aggée 2 : 7). Mais cela ne s’accomplira qu’à la fin du temps de détresse prophétique, qui terminera le présent âge. L’Eternel, par la bouche d’Aggée, dépeint cette grande « détresse », comme un grand ébranlement social des nations. Nous lisons, dans Aggée 2 : 6 et 7 : « Encore un peu de temps, et j’ébranlerai les cieux et la terre, la mer et le sec ;  j’ébranlerai toutes les nations ; les désirs de toutes les nations viendront. »

Ces « cieux » et « terre » sont les aspects spirituel et matériel du présent ordre social, où la « mer » représente les masses humaines tumultueuses et mécontentes (Esaïe 17 : 12, 13). Le « sec » semble symboliser les millions d’hommes pauvres et sans privilèges. Toutes les parties du monde et leurs formes gouvernementales seront ébranlées.

Cela n’est cependant pas la conséquence d’un esprit de vengeance divine vis-à-vis de l’humanité, mais est plutôt destiné à éveiller en elle le sentiment qu’elle a besoin de Dieu. C’est ce que veut dire le verset : «  J’ébranlerai les nations et leurs désirs viendront. » Cela ne signifie pas que Dieu permettra aux agents du royaume de Christ de satisfaire tous les petits désirs du monde, mais, plutôt, que les nations désireront venir vers l’Eternel et reconnaître l’autorité qui émanera de son temple spirituel. Grandes seront alors la paix et la joie des gens, lorsqu’ils reconnaîtront à Dieu le droit de régner sur leurs cœurs et leurs vies.

Au chapitre 2, versets 21 et 22, l’Eternel demande à Aggée de parler ainsi à Zorobabel : «  J’ébranlerai les cieux et la terre, je renverserai le trône des royaumes, je détruirai la force des royaumes des nations, je renverserai les chars et ceux qui les montent ; les chevaux et leurs cavaliers seront abattus, l’un par l’épée de l’autre. » Voilà une claire explication sur la façon dont l’Eternel “ ébranlera ” les cieux et la terre symboliques.

Ce n’est pas un choc de mondes physiques et de planètes, mais une lutte intérieure dans la société humaine, où ses divers éléments et les nations seront « abattus, l’un par l’épée de l’autre ». C’est ainsi que l’Eternel renverse aussi « le trône des royaumes ». Il semble y avoir là une allusion à l’autorité dé Satan, le grand « prince de ce monde ». Son influence, qui étouffe les nations, sera brisée lorsqu’il ne pourra plus maintenir entre elles un semblant de paix et d’ordre. Ainsi, d’un autre point de vue encore, nous voyons que le monde est préparé pour le règne du royaume messianique.

LE LIVRE DE ZACHARIE

 Le prophète Zacharie fut un contemporain d’Aggée, et sa prophétie aida donc beaucoup à encourager Zorobabel à entreprendre la reconstruction du temple de Jérusalem. Zacharie fut chargé de parler de ces événements locaux d’un intérêt immédiat ; mais l’Eternel se servit aussi de lui pour annoncer des événements, qui ne devaient se réaliser que longtemps après sa mort.

Sous l’inspiration du Saint Esprit, Zacharie annonça à Jérusalem que Jésus viendra à elle monté sur un âne (Zacharie 9 : 9).

Il annonça aussi la dispersion d’Israël dans le monde et son retour final dans la Terre promise, ajoutant que Juda serait la capitale du monde (Zacharie 8 : 18-23).

Le chapitre 12, verset 10, parle d’un temps où les Juifs « tourneront leurs regards vers celui qu’ils ont percé et pleureront sur Lui comme on pleure sur un fils unique ». Il y a là une claire allusion au temps où ceux qui ont rejeté le Christ et l’ont percé seront réveillés de la mort et reconnaîtront qu’ils ont tué le Roi de gloire, et là ils se repentiront réellement de leur péché, en pleurant profondément sur leur injustice.

La prophétie d’Ezéchiel nous apprend cependant qu’avant cela, avant que les Israélites reconnaissent en Jésus leur Messie, les nations s’assembleront pour leur faire la guerre, quand ils auront été rassemblés dans leur pays. Zacharie nous dit qu’alors paraîtra l’Eternel, et il combattra ces nations, « comme il combat au jour de la bataille » (Zacharie 14 : 1-3).

Le prophète Ezéchiel nous décrit ainsi cette intervention de l’Eternel en faveur d’Israël : « J’exercerai mes jugements contre lui [Gog et ses alliés] par la peste et par le sang, par une pluie violente et par des pierres de grêle ; je ferai pleuvoir le feu et le soufre sur lui et sur ses troupes, et sur les peuples nombreux qui seront avec lui. Ainsi je manifesterai ma grandeur… je me ferai connaître aux yeux de la multitude des nations, et elles sauront que je Suis l’Eternel. » (Ezéchiel 38 : 22, 23).

La prophétie de Zacharie nous démontre que le règne millénaire – du jour du Seigneur –  tout entier sera nécessaire à la restauration de l’humanité. Il dit en effet : « En ce jour-là, il n’y aura point de lumière ; il y aura du froid et de la glace. Ce sera un jour unique, connu de l’Eternel, et qui ne sera ni jour ni nuit. Mais vers le soir la lumière paraîtra. » (chapitre 14 : 6-7).

Plus loin, au verset 9 du même chapitre, il nous déclare : « L’Eternel sera roi de toute la terre. En ce jour-là, l’Eternel sera le seul Eternel et son nom sera le seul nom. »

II n’y aura plus comme autrefois une multitude de dieux et de superstitions, car alors la gloire de Jéhovah remplira la terre de même que l’eau remplit la mer.

Zacharie écrit encore, aux versets 16 et 17 : « Tous ceux qui resteront, de toutes les nations venues contre Jérusalem, monteront chaque année pour se prosterner devant le roi, l’Eternel des armées, et pour célébrer la fête des tabernacles. S’il y a des familles de la terre qui ne montent pas à Jérusalem pour se prosterner devant le roi, l’Eternel des armées, la pluie ne tombera pas sur elles. »

Ceci ne doit pas être pris au sens littéral. L’idée est la suivante : toutes les nations seront appelées à reconnaître l’autorité du Seigneur, lorsqu’il établira son règne sur la terre.  « De Sion viendra la loi sainte et de Jérusalem viendra la parole de l’Eternel. » (Michée 4 : 2). Maintes et maintes fois, le Seigneur a promis que, lors de l’établissement de son royaume, toutes les familles et nations de la terre seraient bénies. Mais, en échange, il est nécessaire qu’elles reconnaissent l’autorité du divin royaume, et quiconque persévérera dans une telle voie sera assuré de la vie éternelle.

LE LIVRE DE MALACHIE

 Le système de la dîme – Le Messager de l’Alliance – Le Soleil de la justice – Le peuple béni – Elie viendra d’abord.

 Malachie est le dernier des petits prophètes et avec sa prophétie se termine l’Ancien Testament. Il écrivit son livre peu après le retour des Juifs de leur captivité à Babylone. Il rappelle au peuple Juif son adoration plutôt tiède et souvent hypocrite pour Dieu, et lui explique que Dieu lui refusa ses bénédictions, en raison de son infidélité. Ces reproches atteignent leur paroxysme au chapitre 3, versets 8 à 10, où l’Eternel dit, par la bouche du prophète : « Un homme trompe-t-il Dieu ? Car vous me trompez et vous dites : En quoi t’avons-nous trompé ? Dans les dîmes et les offrandes. Vous êtes frappés par la malédiction et vous me trompez, la nation tout entière. Apportez à la maison du trésor toutes les dîmes, et mettez-moi de la sorte à l’épreuve, dit l’Eternel des armées. Et vous verrez si je n’ouvre pas pour vous les écluses des cieux, si je ne répands pas sur vous la bénédiction en abondance. »

II est fait ici allusion au système de dîme que l’Eternel avait instauré en Israël. Le peuple donnait ainsi un dixième de son revenu pour l’entretien des Lévites et les services religieux. Personne ne devait donner plus et personne ne devait donner moins s’il voulait plaire à l’Eternel.

Il est probable que l’Eternel utilise ici ce symbole pour bien montrer que le peuple lui était de moins en moins fidèle. L’Eternel a un principe qu’il applique toujours à son peuple, à savoir qu’il lui accorde des bénédictions de paix et de joie, en proportion de sa fidélité en pensées, en paroles et en actions. Le système de la dîme, en lui-même, ne s’applique pas aux disciples actuels de Jésus. Les chrétiens consacrent leur tout à l’Eternel.

 Tout ce que nous avons et ce que nous sommes lui appartient. Chaque défaillance de notre consécration serait la preuve que nous n’apportons pas toutes nos dîmes « à la maison du trésor de l’Eternel » ; et il s’ensuivrait une perte proportionnelle de bénédictions spirituelles.

Malachie reprochait à Israël de ne pas se consacrer entièrement à Dieu ; en outre, comme tous les autres prophètes, il annonça l’œuvre du grand plan divin de rédemption et rétablissement de l’humanité. D’autres prophètes ont annoncé la venue de Jésus comme Sauveur du monde ; Malachie annonça la venue de celui qui préparerait la voie à Jésus et prêcherait sa présence au peuple.

A ce sujet, nous lisons, au chapitre 3, verset 1 : « Voici, j’enverrai mon messager ; il préparera le chemin devant moi. »

Cela s’est accompli, comme nous l’indique le Nouveau Testament, en la personne et durant le ministère de Jean-Baptiste.

Ce même verset nous parle encore d’un autre « Messager », appelé le « Messager de l’Alliance ». Cette prophétie se rapporte au Christ. Comme nous l’avons vu, le prophète Jérémie (chapitre 31, versets 31 à 34) promit que l’Eternel ferait une « nouvelle Alliance avec la maison d’Israël et la maison de Juda ». Au chapitre 16 d’Ezéchiel, nous apprenons que cette alliance s’étendrait aux Gentils ressuscités. Et Malachie nous informe que le Christ sera le « Messager » de cette alliance, qui établira ses lois et étendra ses bénédictions aux Gentils aussi bien qu’aux Juifs. D’autres textes bibliques appellent encore le Christ « le Médiateur » de la Nouvelle Alliance. Malachie annonce que Jésus viendra d’abord dans son « temple ». C’est une allusion à son temple spirituel, dont font partie ceux qui suivent ses traces. Avant que ce « temple » devienne le temple glorieux, prédit dans la prophétie d’Aggée 2 : 9, chacun de ses membres, ou « pierre vivante », doit être entièrement préparé et purifié.

Ainsi, avant d’entrer dans sa phase active de Médiateur de la Nouvelle Alliance, le Christ siège comme «  affineur de l’or et de l’argent pour purifier les fils de Lévi ».

Dans la dispensation juive, la tribu de Lévi figura l’histoire et les choses à venir, comme nous le révélera mieux le Nouveau Testament.

Dans la Genèse, récit de la création, nous avons appris que Dieu créa la terre, destinée à être la demeure éternelle de l’homme. Nous avons vu que le salaire du péché est la mort et que Dieu nous a donné comme rédempteur son fils bien-aimé, Jésus-Christ. Nous avons encore appris que l’humanité sera délivrée de la mort dans le règne millénaire du Christ. Au travers des prophéties, nous avons identifié notre temps comme une période transitoire menant à l’âge millénaire.

Le Nouveau Testament nous présentera toutes ces vérités d’une façon claire et appropriée, pour nous permettre d’affermir notre foi en Dieu et notre confiance dans le fait qu’il est très capable d’accomplir tous ses bienveillants desseins, envers sa création humaine. L’Eternel dit de sa propre parole : « Elle ne retourne point à moi sans effet, sans avoir exécuté ma volonté et accompli mes desseins. » (Esaïe 55 : 11). Continuons donc notre étude de la Parole de Dieu, afin de connaître de mieux en mieux son grand plan des âges, qu’il a mis en exécution, nous en sommes certains.

V – LA VENUE DU SAUVEUR SUR LA TERRE

Le grand plan divin pour le salut et le rétablissement de l’humanité, concernant la délivrance du péché et de la mort, apparaît sous un jour nouveau dans le Nouveau Testament. Dès le moment où nos premiers parents furent condamnés à mort, jusqu’à Malachie, le dernier des prophètes de l’Ancien Testament, Dieu ne cessa de rappeler à son peuple qu’il avait pour dessein d’envoyer un Sauveur, destiné à être d’abord notre Rédempteur, avant d’être un Roi de justice pour le monde. Cependant, il n’y eut, durant tout ce temps, aucune évidence formelle, assurant que ces promesses se réaliseraient.

Le Nouveau Testament présente le récit de la venue de la « semence »  promise. Celui dont Esaïe disait : « La domination reposera sur son épaule. »  (Esaïe 9 : 6). Les enseignements de Jésus et des écrivains du Nouveau Testament mettent en évidence les promesses et les bénédictions futures que l’Eternel réserve pour les peuples. De nombreuses et merveilleuses promesses de l’Ancien Testament étaient accomplies. Les quatre premiers livres du Nouveau Testament nous parlent de la vie et des enseignements de Jésus, et le présentent comme le Grand Messie promis.

Ces quatre livres portent le nom d’ « Evangiles », parce qu’ils présentent la « bonne nouvelle » de la naissance de Jésus et révèlent les enseignements du Maître, conformément aux desseins de Dieu pour la rédemption, l’appel de l’Eglise, et, enfin, la résurrection de l’humanité déchue. Ils furent écrits par Matthieu, Marc, Luc et Jean, qui écrivirent chacun l’un de ces quatre livres.

Dans le grand thème exposé dans la Bible, qui commence avec la prédiction divine que « la postérité de la femme écraserait la tête du serpent»  (Genèse 3 : 15), la naissance, la vie, la mort et la résurrection de Jésus, sont d’importants facteurs fondamentaux. La prévoyance de l’Eternel a permis aux hommes de Dieu, qui écrivirent les quatre Evangiles, de parler de ces vérités essentielles. Ces quatre livres présentent, dans une certaine mesure, des redites ; mais chacun contient des détails qui n’apparaissent pas dans les autres.

En partant des quatre Evangiles relatifs à Jésus et à son ministère, nous examinerons leur témoignage en une vue d’ensemble sans nous attacher à une étude séparée de chacun d’entre eux. A notre avis, cela nous aidera à mieux comprendre dans quel but ils ont été écrits et le rôle important qu’ils jouent dans le développement du plan de Dieu.

Naturellement, ils ont pour objet principal d’identifier Jésus comme Celui que Dieu envoya dans le monde, d’abord pour racheter l’humanité du châtiment originel de la mort, salaire du péché de nos premiers parents, et ensuite, pour établir sur terre un royaume grâce auquel le monde racheté pourra rentrer en harmonie avec Dieu et vivre éternellement.

LE PRÉCURSEUR DE JÉSUS

Le dernier livre de l’Ancien Testament nous a appris qu’un « messager »  précéderait Jésus et annoncerait sa présence. Le Prophète Esaïe lui aussi a prédit l’arrivée de ce messager, qui serait « comme une voix criant dans le désert : préparez le chemin de l’Eternel » (Esaïe 40 : 3). Matthieu, chapitre 3 ; Marc, chapitre 1, verset 1 à 11 ; Luc, chapitre 1, verset 5 à 80, reconnaissent en Jean-Baptiste ce messager qui devait préparer le chemin de l’Eternel.

L’apôtre Jean aussi révèle que Jean-Baptiste fut le précurseur annoncé (Jean 1 : 15-34). Dans sa prophétie relative à la venue de Jésus comme rédempteur du monde, Esaïe le compare à un  « agneau »  conduit à la boucherie. Jean-Baptiste dit en présentant Jésus : « Voici l’agneau de Dieu qui ôte le péché du monde»  (Jean 1 : 29).

LE LOGOS FAIT CHAIR

Mais Jésus n’aurait pu effacer le péché du monde s’il avait été lui-même un pécheur. Le psalmiste écrivit que personne, c’est-à-dire qu’aucun membre de la race déchue par le péché, ne pourrait racheter son frère ni donner à Dieu le prix du rachat (Psaume 49 : 7). Il était donc nécessaire que le Rédempteur promis, tout en participant de la nature humaine, ne soit pas participant du péché de l’humanité condamnée. Ainsi, au début de l’Evangile de Jean, il insiste sur le fait que Jésus avait une préexistence ; il était le Fils de Dieu avant de venir sur la terre, il fut « fait chair ».

Les traducteurs de certaines versions bibliques ont malheureusement donné une idée erronée de la préexistence de Jésus. Ils ont laissé à penser que le Père et le Fils étaient la même personne. Mais une traduction correcte du texte grec, au premier chapitre de l’Evangile de Jean, nous révèle que « la Parole »  –  Logos dans le texte grec – c’est-à-dire le Fils de Dieu qui fut fait chair, était « un »  dieu (un puissant), alors que le Père Céleste était « Le »  Dieu, le Tout-Puissant, celui qui parlait à son Fils, le Logos, lorsqu’il disait : « Faisons l’homme à notre image. »  (Genèse 1 : 26).

Tandis que Jean se contente de nous dire que Jésus n’eut pas un père terrestre, Luc nous rapporte, en détail, comment il fut fait chair. L’Evangile de Luc nous parle de la conception miraculeuse de Marie et de la naissance de Jésus, dans la crèche de Bethléem (Luc 1 : 24-35 et 2 : 1-20).

Matthieu aussi mentionne cette conception miraculeuse (Matthieu 1 : 18-25).

L’un des passages les mieux connus de la Bible est le récit de Luc, où les anges annoncent aux bergers la naissance de Jésus. « Ne craignez point », dit l’ange, car je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera pour tout le peuple le sujet d’une grande joie : c’est qu’aujourd’hui, dans la ville de David, il vous est né un Sauveur, qui est le Christ, le Seigneur ! Et voici à quel signe vous le reconnaîtrez ; vous trouverez un enfant emmailloté et couché dans une crèche. Et soudain, il se joignit à l’ange une multitude de l’armée céleste louant Dieu et disant : « Gloire à Dieu dans les lieux très hauts, et paix sur la terre, et bonne volonté envers les hommes ! »  (Luc 2 : 10-14).

LA NAISSANCE DU SAUVEUR

L’ange dit : « II vous est  né »   un Sauveur, qui est le Christ.

Jusqu’alors, le peuple de Dieu n’avait que Ses promesses pour soutenir sa foi. Et maintenant, elles commençaient à se réaliser, avec l’arrivée du Messie promis, né à Bethléem, comme l’avait prédit le Prophète Michée. Michée avait annoncé en effet : «  Celui dont l’origine remonte aux temps anciens, aux jours de l’éternité. »(Chapitre 5, verset 2).

Ce langage atteste l’existence pré humaine de Jésus, sur laquelle insistent aussi, comme nous l’avons vu, Matthieu, Luc et Jean. Matthieu parle d’un événement significatif ayant trait à l’enfance de Jésus, à savoir que le Roi Hérode essaya de se servir des « mages » venus d’Orient pour adorer le Roi qui était né, pour attenter à sa vie (Matthieu 2 : 1-15). En Eden, quand Dieu dit qu’une « postérité » écraserait la tête du serpent, il ajouta aussi qu’il mettrait « inimitié » entre la « postérité du serpent » et « celle de la femme », le Christ. Il est clair que, puisque Jésus était né pour être la « postérité »  promise par’ Dieu, l’instigateur de la tentative d’Hérode fut le « serpent », qui est en réalité Satan, le Diable. C’était une manifestation de l’inimitié annoncée par Dieu.

LES EXPÉRIENCES DE JÉSUS ENFANT

En raison de l’animosité du Roi Hérode envers tout rival de son autorité sur la nation, Dieu avertit Joseph et Marie de fuir en Egypte avec l’enfant. Quand Hérode fut mort, ils vinrent demeurer à nouveau en Israël, à Nazareth, afin que s’accomplisse ce qui avait été annoncé par le prophète Osée : « J’ai appelé mon fils hors d’Egypte. »   (Osée 11 : 1).

Quand Jésus eut 12 ans, Joseph et Marie l’emmenèrent à Jérusalem, où ils allaient chaque année participer à « la fête de Pâques ». Sur le chemin du retour, ils s’aperçurent que l’enfant n’était pas avec eux ; et étant retournés à Jérusalem pour le chercher, ils le trouvèrent dans le temple, « assis au milieu des docteurs, les écoutant et les interrogeant » (Luc 2 : 46).

Sa mère le gronda gentiment, lui fit remarquer pourquoi il n’était pas resté avec ses parents ; il répondit : « Ne saviez-vous pas qu’il faut que je m’occupe des affaires de mon Père ? » (Luc 2 : 49). Il parlait de son Père Céleste. Sa mère lui avait probablement raconté plus d’une fois sa naissance miraculeuse ; et de ce fait, Jésus savait qu’il était dans le monde pour y accomplir une très importante mission. Aussi cherchait-il à avoir le plus de détails possible à ce sujet, pour connaître quand commencerait son ministère.

Dans son bref récit, Luc ne parle pas de ce que les docteurs de la Loi apprirent à Jésus. L’Eternel avait décidé que personne ne pouvait servir comme sacrificateur, dans le tabernacle, avant d’avoir 30 ans. (Nombres 4 : 3, 23, 30, 35, 39, 43, 47).

Il est évident que Jésus en fut informé, car Luc nous apprend qu’il retourna à Nazareth et fut soumis à Joseph et Marie, Nous apprenons, au chapitre 3, versets 2 à 23, que Jésus « avait environ 30 ans »  lorsqu’il fat baptisé d’eau par Jean-Baptiste et commença son ministère.

Le ministère de Jean-Baptiste consistait à amener le peuple à se repentir de ses péchés ; et son baptême d’eau était un symbole pour la rémission des péchés. Aussi fut-il embarrassé, quand Jésus vint lui demander de le baptiser, il lui dit : « C’est moi qui ai besoin d’être baptisé par toi. » (Matthieu 3 : 14). Jésus lui répondit: « Laisse faire maintenant, car il est convenable que nous accomplissions ainsi tout ce qui est juste. » (Matthieu 3 : 15).

POURQUOI JÉSUS FUT-IL BAPTISÉ ?

Jésus n’était pas un pécheur. Il n’avait pas besoin d’être baptisé en symbole de la rémission du péché. Son immersion représenta la soumission de sa propre volonté pour accomplir celle de son Père Céleste. Matthieu nous dit : « Dés que Jésus eut été baptisé, il sortit de l’eau. Et voici, les cieux s’ouvrirent, et il vit l’Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui. Et voici, une voix fit entendre des cieux ces paroles : Celui-ci est mon Fils bien-aimé; en qui j’ai mis toute mon affection. »   (Matthieu 3 : 16 et 17).

Nous n’en concluons pas que les cieux s’ouvrirent littéralement, quand il entendit la voix de son Père Céleste. Nous avons là encore un magnifique symbole biblique, où les « cieux »  représentent la lumière, ou le discernement spirituels. Jésus s’était lui-même offert à Dieu pour faire sa volonté et il lui était nécessaire de connaître la volonté divine, afin qu’il puisse accomplir son ministère en harmonie avec les desseins d’amour de son Père Céleste.

Luc 3 : 21 précise que les “cieux” s’ouvrirent à Jésus pendant qu’il priait. Il ne nous révèle pas la nature de cette prière, mais nous trouvons au psaume 40, versets 1 et 8, une prière prophétique appliquée à Jésus ; c’est probablement cette prière qui était dans son cœur et sur ses lèvres, à ce moment-là. Elle dit : « II est écrit de moi dans le rouleau du livre. »

Par cette prière de consécration, Jésus exprime son désir de faire tout ce que contenait à son sujet le « rouleau du livre ». Cela nous ramène à ces passages de l’Ancien Testament, dans lesquels, par la bouche des prophètes, le Père Céleste avait déclaré que Jésus devait donner sa vie en sacrifice pour les péchés du monde.

Jésus se consacrait à faire les choses écrites à son sujet, car il savait que ces prophéties exprimaient la volonté de son Père Céleste.

Et quand il se fut ainsi consacré à faire la volonté de Dieu, les « cieux » s’ouvrirent à lui. Désormais, il comprenait la signification de ces prophéties de l’Ancien Testament. Lorsqu’à l’âge de 12 ans, il cherchait, dans le temple de Jérusalem, à connaître la nature de sa mission, il dut apprendre sans doute que le temps n’était pas venu de commencer son ministère. Mais maintenant le temps était venu et les cieux s’ouvraient à lui.

Nous voyons sa consécration agréée quand la puissance du Saint Esprit vint sur Jésus.

Les prophètes ont écrit leurs messages sous l’inspiration du Saint Esprit ; mais l’Esprit ne leur révélait pas la signification de leurs écrits. Pour Jésus, au contraire, ce fut une puissance révélatrice qui éclaira son esprit, de sorte qu’il comprenait la volonté de Dieu. Et cela lui donna la force de faire face aux pires difficultés, en vue d’accomplir fidèlement cette volonté divine.

LE ROI DOIT PREMIÈREMENT MOURIR

Dans les livres de l’Ancien Testament, beaucoup de prophéties parlent des souffrances et de la mort de Jésus. Le sacrifice de l’agneau pascal d’Israël préfigure Jésus, l’ « Agneau de Dieu, qu’on mène à la boucherie » (Esaïe 53 : 7).

Dans le livre du Lévitique, certains sacrifices d’animaux, offerts dans le tabernacle, typifient le sacrifice de Jésus. Lorsque les cieux s’ouvrirent à lui, tout cela devint clair, car il comprit qu’il devait sacrifier sa vie, donner sa chair pour la vie du monde, comme il dit à ses disciples en Jean 6 : 51.

Les Ecritures de l’Ancien Testament, que Jésus comprit alors si clairement, le guidèrent au cours de son ministère. Il sut ainsi qu’il était destiné à devenir un grand roi et qu’au temps voulu, son royaume s’étendrait sur la terre entière. Mais tout d’abord il était nécessaire qu’il meure pour racheter ses futurs sujets, afin de ne pas régner sur une race condamnée à mourir.

Matthieu nous dit (4 : 1), qu’immédiatement après le baptême, Jésus fut emmené en Esprit dans le désert, pour y être tenté par Satan. Trois tentations furent présentées à Jésus, destinées à l’affermir dans sa décision de faire la volonté de son Père Céleste et de travailler selon le plan divin, à 1a rédemption de la race humaine.

Tout d’abord, Satan suggéra à Jésus d’user de son pouvoir d’accomplir des miracles, en transformant les pierres en pain ; il pourrait ainsi apaiser sa faim. La tentation était grande, car Jésus jeûnait depuis quarante jours. Et s’il la repoussa, c’est parce qu’il savait que ce pouvoir, qu’il avait reçu par le Saint Esprit, lui était donné pour servir les autres, et non pour son bénéfice personnel. Il répondit à Satan par ces paroles de l’Ancien Testament : « L’Homme ne vivra pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. »  (Matthieu 4 : 4). Alors, le diable emmena Jésus dans la ville sainte, le mit sur le pinacle du temple, et lui dit : « Si vraiment tu es le fils de Dieu, jette-toi donc en bas », car il est dit : « II ordonnera à ses anges de veiller sur toi, et ils te porteront dans leurs mains, de peur que ton pied ne heurte quelque pierre. «   (Matthieu 4 : 5-6).

Lors de son baptême, Jésus entendit la voix de son père qui disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toute mon affection. » (Matthieu 3 : 17). Il ne trouvait pas utile de démontrer la protection de son Père Céleste en s’exposant inutilement au danger. Aussi, répondit-il encore une fois, en citant l’Ancien Testament : « Tu ne tenteras pas l’Eternel ton Dieu. » (Matthieu 4 : 7).

Enfin, Satan emmena Jésus sur une montagne très élevée et lui montra tous les royaumes de la terre et leur gloire. II lui dit : « Je te donnerai tout cela si tu te prosternes devant moi. »  (Matthieu 4 : 8-9).

D’après l’Ancien Testament, Jésus savait bien qu’il serait roi, que son Royaume s’étendrait : « D’une mer à l’autre, depuis l’Euphrate jusqu’aux extrémités de la terre » (Psaumes 2 : 6-12 ; 72 : 8). Mais il savait aussi qu’il devait auparavant mourir pour racheter le monde, sinon le plan divin serait contrecarré. Ainsi, pour la troisième fois, cita-t-il les paroles de l’Ancien Testament : « Tu adoreras l’Eternel ton Dieu, et tu le serviras lui seul. »   (Matthieu 4 : 10).

Dès lors, victorieux de l’Adversaire, il s’occupa activement de son ministère. Son service sur terre fut de courte durée, trois ans et demi. Pendant toute la période de l’Ancien Testament, Dieu ne cessa de promettre la venue d’un roi et l’établissement d’un royaume de paix et de bonheur, grâce auquel toutes les familles de la terre seraient bénies.

Dans son ministère, Jésus, s’appuyant sur le fait qu’il était le roi annoncé, considérait que le royaume était proche. Les enseignements de Jésus avaient surtout pour objet le royaume promis, et s’illustraient de paraboles, dont la plupart commençaient par ces termes : « Le Royaume des cieux est semblable à… »  Mais pour comprendre ces paraboles, il est essentiel de se rendre compte que le royaume n’était pas établi en puissance et en gloire, au temps de la première présence de Christ sur la terre. Le royaume était proche, en ce sens que le roi était venu pour préparer son établissement. Mais ces préparatifs devaient être longs, en raison des efforts que faisait Satan, pour contrarier le plan de Dieu.

LE BLÉ ET L’IVRAIE

La parabole du blé et de l’ivraie illustre les efforts accomplis par Satan, pour s’attacher des serviteurs, contrefaçon des « véritables fils du royaume » (Matthieu 13 : 24 ; 30 : 36-43). Dans cette parabole, « le Fils de l’Homme » – Jésus – répand la « bonne semence », le « blé ». « L’ennemi »  qui sème « l’ivraie » est le Diable. L’ivraie ressemble au blé et est utilisée dans la parabole pour symboliser les nombreuses personnes qui se disent chrétiennes, et ne sont pas de vrais disciples de Jésus. La parabole nous apprend que le « blé » et « l’ivraie » doivent croître ensemble jusqu’à la fin du « monde »  ou « âge » comme l’indique le mot grec – alors vient la « moisson », où l’ivraie est liée en gerbes et brûlée, tandis que le « blé » est rentré au “grenier ”.

« L’ivraie »  est brûlée dans une « fournaise ardente ». Il apparaît clairement qu’il y a là un symbole que le Prophète Daniel annonçait comme « un temps de détresse tel qu’il n’y en a jamais eu depuis qu’existent les Nations »  (Daniel 12 : 1). Parlant du même temps, Malachie s’écrie : « Car voici, le jour vient, ardent comme une fournaise. Tous les hautains et les méchants seront comme du chaume, le jour qui vient les embrasera, dit l’Eternel des armées, il ne leur laissera ni racine ni rameau. »  (Malachie 4 : 1).

Cela ne veut pas dire que les individus mentionnés dans cette prophétie seront détruits à jamais, ou même temporairement ; mais que toutes ces fausses professions de foi chrétienne seront détruites à la fin de l’âge ; quant à ceux qui ont été sous l’influence corruptrice de ces systèmes de croyance erronés, ils en seront dissociés ; c’est ainsi qu’ils seront « brûlés »  comme « ivraie » – et non pas littéralement – bien que bon nombre d’entre eux périront dans « la grande détresse », qui commence actuellement et clôture le présent âge.

 Déjà, la « fournaise»  du grand « temps de détresse » – de ce « temps d’angoisse » prédit par Jésus dans Luc 21 : 25 et 26 – ébranle la chrétienté nominale ; et en Europe surtout, des millions de personnes, jadis fidèles aux églises, sont devenues des non croyants. Elles ont compris que les prétentions qu’avaient les associations Eglise-Etat d’établir le royaume de Christ, étaient fausses.

Dans la parabole, Jésus explique que, lorsque 1′ “ivraie ”  aura été “brûlée”, le “ blé” les “ fils du royaume ” – c’est-à-dire du véritable royaume – “ resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père ”.

Les prophètes ont symbolisé Christ dans le véritable royaume de l’Eternel, comme le « soleil de justice qui apporte la guérison sous ses ailes. »  (Malachie 4 : 2.) Pendant l’âge présent, l’œuvre de Dieu sur la terre a consisté à appeler hors du monde un petit troupeau et à le préparer au cohéritage avec Jésus dans son glorieux royaume. Ainsi, ce petit troupeau fera partie de ce « Soleil de Justice » ; et c’est sur cela qu’insiste la Parabole du blé et de l’ivraie. Si nous remontions jusqu’au temps de la première présence de Jésus sur la terre et pensions aux effusions de sang, aux guerres, aux terribles persécutions, aux horreurs de l’Inquisition soi-disant sainte, aux conflits religieux et à beaucoup d’autres actions antichrétiennes de ceux qui se disent du peuple de Dieu, nous en déduirions aisément que le Christianisme a fait faillite. Mais la parabole du blé et de l’ivraie est une prophétie de cette imitation de la véritable chrétienté; et elle nous en annonce la destruction pour la fin de cet âge.

Durant cet âge de l’Evangile, le « blé »  a été méconnu du monde et de ses églises. Cependant, Dieu a choisi et préparé ce blé de merveilleuse façon. Bientôt, tout le « blé » sera rentré, et associé à Jésus dans le véritable royaume, dont les bénédictions commenceront alors à se déverser sur le monde.

MIRACLES DE JÉSUS

Les prophéties de l’Ancien Testament nous donnent de nombreuses assurances que, lorsque le royaume promis sera tout à fait établi, il amènera entre autres bénédictions à toutes les nations, la destruction de la maladie et de la mort. C’est pourquoi, en proclamant l’Evangile du royaume, Jésus accomplit de nombreux miracles de guérison. Matthieu, Marc, Luc et Jean rapportent tous, certains de ces miracles, qui consistèrent soit à ouvrir les yeux des aveugles, à guérir des lépreux, à faire marcher des infirmes, et même à ressusciter des morts. Dans l’Evangile de Jean, chapitre 11, versets 1 à 46, nous trouvons le merveilleux et réconfortant récit du réveil du sommeil de la mort, en la personne de Lazare. Nous voyons Jésus dire devant la tombe – le sépulcre – « Lazare, sors ! ». Et Jean ajoute que « le mort sortit »  (Jean 11 : 43 et 44).

Au chapitre 5 de son Evangile, verset 28, il nous parle encore du pouvoir qu’a Jésus de ressusciter les morts, et il dit : « Ne vous étonnez pas de cela ; car l’heure vient, où tous ceux qui sont dans les sépultures, entendront sa voix et en sortiront ».

LE CHOIX DE SES CO-OUVRIERS

Une autre œuvre du ministère terrestre de Jésus fut le choix de ses apôtres, qui devaient être les guides spirituels, pour ses disciples, pendant tout l’âge préparatoire du royaume. Matthieu nous donne leurs noms et rapporte les instructions qu’ils reçurent, quand Jésus les envoya dans le monde, comme ses ministres et ses représentants (Matthieu 10 : 1-42). Jean retrace les circonstances dans lesquelles certains d’entre eux entrèrent en contact avec Jésus (Jean 1 : 35-44). Plus tard, Jésus choisit soixante-dix disciples et les envoya dans le monde (Luc 10 : 1-20).

Les premiers disciples crurent sincèrement que Jésus était le grand Roi annoncé par les prophètes. Ces instructions leur donnaient lieu de croire qu’ils partageraient l’autorité et la gloire de son royaume. Ils en étaient même persuadés ; et un jour, deux d’entre eux osèrent lui demander qu’il leur permette de s’asseoir, dans son royaume, l’un à sa droite et l’autre à sa gauche. Dans sa réponse, Jésus leur demanda s’ils pouvaient boire « la coupe » qu’il devait boire ou être baptisés du baptême dont il devait être baptisé (Matthieu 20 : 22 et Marc 10 : 35-40). La coupe que devait boire Jésus était une coupe de souffrance et de mort, et le baptême dont il parlait, signifiait le don de sa vie pour les péchés du monde. A la demande de ses disciples, il répondit qu’avant l’établissement du royaume, ils auraient le privilège de souffrir et de mourir avec lui. Il leur révélait ainsi, que l’établissement de ce royaume, se situait assez loin dans le futur ; et qu’avant cela, un petit groupe de fidèles disciples serait choisi, lequel, par sa grande foi, obtiendrait la récompense de vivre et régner avec lui. C’est de ceux-ci qu’il est question en Luc 12 v. 32 : « Ne crains point, petit troupeau car il a plu à votre père de vous donner le royaume. »

Matthieu rapporte les instructions que Jésus adressait à ses disciples. Il les avertissait des misères et des persécutions auxquelles ils devaient s’attendre. Ils pouvaient même être mis à mort. Mais il leur recommandait de ne pas craindre ce qu’on pourrait leur faire : « Ne craignez pas ceux qui tuent le corps mais qui ne peuvent tuer l’âme. Craignez plutôt celui qui peut faire périr l’âme et le corps dans la géhenne (1) »  (Matthieu 10 : 28). Le mot grec « ge-hinuom » signifie géhenne. Jésus l’emploie ici pour symboliser la destruction finale qui atteindra les pécheurs volontaires. L’exhortation de Jésus veut dire ceci : les hommes peuvent vous faire mourir, peu importe. Dieu se souviendra de vous et vous ressusciterez pour vivre et régner avec Christ.

(1) Pour l’explication de ce verset, et de toute autre allusion du Nouveau Testament sur  la géhenne ou enfer, voir : « la Vérité sur l’Enfer » – Publication Aurore.

LE SERMON SUR LA MONTAGNE

Le célèbre « Sermon sur la Montagne » était destiné aux apôtres et à tous ceux qui avaient foi en Lui. Lisons Matthieu chapitre 5, versets 3 à 12.

Nous comprenons bien que Jésus ne s’attendait pas à ce que ce sermon soit un guide pour le monde en général. En effet, même les peuples qui se disent chrétiens, n’ont jamais établi des lois s’harmonisant avec de tels préceptes d’amour et de charité.

Cependant, les véritables disciples du Maître – et c’est à eux seuls que ce sermon était destiné – ont suivi ces principes souvent au prix de beaucoup de souffrances et d’incompréhension. En résumé, voici les principes énoncés dans ce sermon : humilité de l’esprit ; pureté du cœur ; charité envers ses ennemis, la haine est un crime ; sincérité dans la prière ; rendre le culte à Dieu seul ; se confier en Dieu pour la nourriture et le vêtement; se garder des faux prophètes. C’est aussi dans ce sermon que nous trouvons la « Prière du Seigneur », qui commence ainsi : « Que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. » (Matthieu 6 : 10). Ainsi même dans ses instructions relatives à la prière, Jésus s’efforce de concentrer l’esprit et le cœur de ses disciples sur le but du plan divin ; l’établissement d’un royaume, dans lequel l’humanité sera restaurée, et réconciliée avec son Créateur.

Dans ce sermon, Jésus dit à ses disciples : « Vous êtes la lumière de ce monde », ce qui signifie qu’ils ont été appelés, pour être ses ambassadeurs, ses représentants sur la terre. Jésus fut lui-même le premier, la « lumière du monde » mais par la suite ce sont les disciples, ses porte-parole qui ont occupé cette position. Ils savaient bien que leur lumière n’éclairerait pas le monde entier, durant l’âge présent, mais cependant le Maître leur faisait remarquer qu’ « on n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau ». Nous devons laisser briller notre lumière, mais n’espérons pas que sa lueur soit plus grande que celle d’une lampe, dans un monde obscur.

En Matthieu 13 : 24-30 ; 36-43 nous pouvons lire la parabole du blé et de l’ivraie. Cette parabole nous montre que de faux « enfants du royaume », ou ivraie, croîtront parmi le froment ; mais, à la fin de l’âge de l’Evangile, cette ivraie sera détruite, et seuls les véritables enfants de Dieu, luiront comme le « soleil dans le royaume de leur Père ».

Nous ayons vu, dans la prophétie de Malachie que Jésus doit être « le Soleil de Justice » qui se lèvera pour la santé et le bonheur des peuples, durant le règne millénaire. (Malachie 4 : 2). La parabole du blé et de l’ivraie montre que ses disciples “brilleront”  avec lui.

Ainsi, par les paraboles ou par d’autres moyens, Jésus s’efforçait de montrer à ses disciples qu’ils ne devaient pas s’attendre à ce que la gloire du Royaume soit manifestée tout de suite. Pendant qu’ils rempliraient leur ministère, leur lumière ne brillerait que faiblement et il était possible qu’ils soient persécutés jusqu’à la mort. Toutefois, au début, ils ne comprirent pas clairement tout cela.

Même lorsqu’il leur parlait de sa mort prochaine, ils ne le comprenaient pas. Ils ne voyaient que le Royaume de la promesse dans toute sa gloire. Et lorsque enfin il leur annonça qu’il devait se rendre à Jérusalem, afin d’y être arrêté et mis à mort, Pierre lui dit : « A Dieu ne plaise. Seigneur, cela ne t’arrivera pas ! »

Pierre ne pouvait se rendre à l’évidence que Jésus se livrerait ainsi à ses ennemis et leur permettrait de le mettre à mort. Comment un roi mort pouvait-il établir un royaume ? Mais Jésus dit à Pierre « Arrière de moi, Satan… Car tes pensées ne sont pas les pensées de Dieu, mais celles des hommes. »

Cela voulait simplement dire que le conseil de Pierre était contraire à la volonté de Dieu. Au début de son ministère Satan avait essayé de persuader Jésus, qui jeûnait depuis quarante jours de changer des pierres en pain, et d’éviter souffrance et mort, en acceptant de vivre sous la domination du diable, qui a dirigé le monde. Il ressort de la réponse faite à Pierre par Jésus, que celui-ci voyait en Pierre, un agent inconscient de Satan, tentant de le retenir sur la route du sacrifice, de la souffrance et de la mort.

A JÉRUSALEM ET SUR LA CROIX

Ainsi Jésus alla à Jérusalem où il était attendu. Il fut arrêté, raillé, et crucifié. Mais les quatre écrivains de l’Evangile nous rapportent bon nombre d’événements importants, qui marquèrent ces derniers jours de la vie terrestre du Maître. L’un de ces récits rapporte son entrée triomphale à Jérusalem, où ses disciples et amis le saluèrent comme leur Roi. Nous trouvons ce récit dans Matthieu 21 : 1 à 11, Marc 11 : 1 à 10, Luc 19 : 29 à 40, et Jean 12 : 12 à 15. Zacharie avait lui aussi prédit cet accueil triomphal (Zacharie 9 : 8).

La nation Juive refusa de reconnaître Jésus comme roi et perdit ainsi l’occasion de régner avec lui. Zacharie avait annoncé ces choses dans son livre – chapitre 9 verset 10 – et il nous donna l’assurance que Jésus, bien que rejeté, « dominerait »  au temps voulu de Dieu, « d’une mer à l’autre, depuis le fleuve jusqu’aux extrémités de la terre ». La nuit précédant sa crucifixion, Jésus réunit ses Apôtres dans la « chambre haute », pour faire avec eux le souper de la Pâque. Cette fête annuelle était pour les Juifs la commémoration de leur délivrance de l’esclavage d’Egypte. Comme nous l’avons vu, les premiers-nés en Egypte avaient été sauvés de la mort grâce au sang de l’agneau pascal. Maintenant Jésus était sur le point d’être immolé en tant qu’agneau pascal antitypique.

La mort allait permettre, à la fois à son église et à toute l’humanité d’être délivrées de l’esclavage du péché et de la mort.

Nous trouvons le récit de ce souper nocturne dans la « chambre haute », dans Matthieu 26 : 17, Marc 14 : 12-26, Luc 22 : 7-38 et Jean du chapitre 13 au chapitre 17. Matthieu, Marc et Luc rappellent les instructions de Jésus, concernant la commémoration annuelle de sa mort. Le Maître nous invite en effet à manger le « pain », qui représente son corps brisé ; et à boire à la « coupe », qui représente son sang répandu pour tous. Ces exposés nous révèlent aussi quelle fut l’attitude de Jésus envers Judas, celui qui devait le trahir.

 Il savait déjà que Judas complotait contre lui, et cependant il l’appelait « ami ». Jésus fut peiné par l’attitude de ses disciples ; car, en dépit de tout ce qu’il leur avait dit sur l’humilité, la patience et l’amour, même dans cette « chambre haute », en dehors de laquelle ses ennemis attendaient l’occasion de s’emparer de leur Maître pour le crucifier, ils discutaient entre eux pour savoir lequel serait le plus grand dans le royaume. En leur lavant les pieds, Jésus leur donna une leçon de véritable humilité et d’entraide. Jean nous donne de nombreux détails sur les instructions que Jésus donna à ses disciples, en cette nuit de la Pâque, détails omis par les autres écrivains des Evangiles.

Une fois encore, Jésus essayait de préparer l’esprit et le cœur de ses disciples, à sa mort prochaine. Pour apaiser leur tristesse il leur dit : « Je vais vous préparer une place, et lorsque je m’en serai allé, et que je vous aurai préparé une place, je reviendrai, et je vous prendrai avec moi, afin que là où je suis, vous y soyez aussi »   (Jean 14 : 23).

A la fin de ce repas dans la chambre haute, Jésus pria ainsi pour ses disciples : « Je leur ai donné ta parole ; et le monde les a haïs parce qu’ils ne sont pas du monde comme moi je ne suis pas du monde » (Jean 17 : 14).

Nous voyons ainsi que l’un des buts du ministère terrestre de Jésus fut de préparer ses disciples à poursuivre le ministère de la vérité, qu’il avait commencé. Pour cela, il leur avait donné la Parole de l’Eternel ; et bien qu’ils ne le comprenaient pas encore très bien, il leur expliquait patiemment que, en tant que disciples, ils seraient appelés à souffrir et mourir avec lui. Jésus disait encore dans sa prière : «  Je ne prie pas pour le monde, mais pour ceux que tu m’as donnés » (Jean 17 : 9).

Il ne voulait pas dire en cela que le monde ne l’intéressait pas ; ni que le plan divin de la rédemption et du salut n’englobait pas le monde.

Toutefois, il savait qu’avant que le monde puisse croire et être béni, son église devait être choisie du milieu de ce monde, et préparée à vivre et à régner avec lui.

Il priait donc pour elle, afin que la grâce divine puisse prospérer en leurs cœurs et les remplir ; et aussi, pour que tous « ses disciples soient Un comme lui et son père étaient Un », afin que le monde croie que tu m’as envoyé, ajouta-t-il (Jean 17 : 21).

Le monde ne croyait pas, à ce moment là, que le créateur avait envoyé Jésus pour sauver l’humanité du péché et de la mort. Et depuis, guère plus de gens ne l’ont cru. Mais quand ses disciples de la classe de l’église, du « petit troupeau »  à qui il plaît au père de donner le royaume, seront tous unis à lui dans son règne, alors le monde croira ; et la connaissance de l’Eternel remplira la terre comme le fond de la mer est rempli par les eaux qui le couvrent.

ARRESTATION DE JÉSUS, SES SOUFFRANCES, SA CRUCIFIXION

 Sortant de la chambre haute, Jésus et son petit groupe de disciples se rendirent à Gethsémané. C’est là que la troupe venant de Jérusalem devait l’appréhender quelques heures plus tard. Il fut traduit en jugement. Et devant le Souverain Sacrificateur d’Israël, il fut condamné à mort parce qu’il se disait être « Fils de Dieu », ce qui pour les Juifs était un blasphème. Devant Pilate, Il fut accusé de s’être fait roi des Juifs. Questionné, sur ce sujet, il répondit : « Mon royaume n’est pas de ce monde » (Matthieu 26 : 57-68 ; 27 : 11-31). (Marc 14 : 53-64). (Luc 22 : 54 71). (Jean 18 : 28-37).

Jésus était un roi ! « Voici pourquoi je suis né et pourquoi je suis venu dans le monde »  (Jean 18 : 37). Mais Jésus savait que son royaume ne devait pas s’établir par la force des armes. Car dans ce cas, ses serviteurs auraient combattu pour le délivrer de ses ennemis, ce que tenta d’ailleurs de faire l’apôtre Pierre ; mais Jésus lui ordonna de remettre l’épée dans son fourreau. Les royaumes de ce monde sont basés presque uniquement sur l’égoïsme. Les dirigeants attendent que leurs sujets les défendent, afin d’être maintenus au pouvoir. Mais Jésus renversa cet ordre de choses ; c’est lui qui donna sa vie pour ses sujets, afin que ceux-ci puissent jouir de la paix et de la vie, lorsque son royaume sera établi en puissance et en gloire.

Pilate comprenait que la royauté de Jésus n’était pas un danger pour l’Empire Romain de ce temps-là, et il l’eût volontiers relâché, mais ses ennemis criaient « Crucifie-le ! Crucifie-le ! ». Pilate n’avait pas le choix, aussi dit-il consentir à la mort de Jésus. Il ordonna qu’un écriteau portant ces mots « Jésus de Nazareth, roi des Juifs » soit placé au sommet de la croix, expliquant ainsi le crime qui valait à Jésus d’être crucifié.

Au début de son ministère, Satan avait offert la royauté à Jésus. Et voici que maintenant on le crucifiait parce qu’il se disait roi. Il lui avait encore dit : Si tu es fils de Dieu, jette-toi du haut de ce temple. Et la foule qui le regardait mourir lui criait : « Si lu es fils de Dieu, descends donc de ta croix ! »  (Matthieu 27 : 40). Mais Jésus n’essaya même pas de se justifier. Et le souverain sacrificateur, les scribes et les anciens disaient : « II sauvait les autres, qu’il se sauve lui-même. »  (Matthieu 27 : 41-42). (Marc 15 : 51). (Luc 23 : 1-5). Ils étaient bien loin de se douter que si Jésus n’acceptait pas de se sauver, c’était afin de les sauver eux, et toutes les familles de la terre, en accord avec la promesse de son Père Céleste. Luc raconte la conversation qu’eut Jésus avec un malfaiteur, crucifié en même temps que lui. Ce brigand, ayant lu l’inscription que portait la croix de Jésus, lui dit : « Souviens-toi de moi, lorsque tu seras dans ton royaume. » Jésus lui répondit : « En vérité, aujourd’hui je te le dis, tu seras avec moi dans le Paradis. »

Le principal objectif du royaume de Christ est en effet la restauration du monde en son état paradisiaque. Aussi sur la croix, Jésus avait la conviction qu’il ressusciterait, et qu’au temps fixé par Dieu, il établirait son royaume. Les traducteurs de la bible ont mal placé la virgule dans la phrase « En vérité, je te le dis, aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis. » Ce qui fait croire à de nombreuses personnes que Jésus alla au paradis avec le voleur, le jour de sa mort. Cela est faux. Le paradis n’existait pas plus à ce moment-là que maintenant. Et la promesse que fit Jésus au voleur n’est pas encore accomplie.

Juste avant de rendre le dernier soupir, Jésus s’écria : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Marc 15 : 34). Or c’est exactement ce que nous pouvons lire au Psaume 22 : 1 ; le psaume 22 tout entier est une prière qu’a pu exprimer Jésus sur la croix, trop faible pour le faire à haute voix. Il mourut pour prendre la place des pécheurs. Il était donc nécessaire qu’il portât tout le poids du péché, y compris l’abandon momentané de son Père. A la fin, pourtant, il se remit entre les mains de Dieu, disant : « Père, je remets mon esprit entre tes mains ! »  (Luc 23 : 46). Il savait que son Père le ressusciterait des morts et qu’au temps voulu, il serait le « Roi des Rois, et le Seigneur des Seigneurs », comme il était écrit.

LA RÉSURRECTION

La foi de Jésus fut récompensée, et le troisième jour, Dieu le ressuscita des morts. Matthieu, Marc, Luc et Jean ont tous quatre raconté cette résurrection, comme ils nous parlent aussi des diverses apparitions de Jésus à ses disciples, après qu’il fut ressuscité. Il apparut à Marie sous l’aspect d’un « jardinier » ; et à deux de ses disciples qui allaient à Emmaüs, sous l’aspect d’un « étranger ».

 Thomas ne voulait pas croire à sa résurrection avant d’avoir vu la marque des clous dans les mains de son Maître : Jésus lui apparut ainsi qu’aux autres disciples, dans un corps tel que le demandait Thomas. Jean explique que ce fut un « signe »   (Jean 20 : 30).

Jésus avait dit à ses disciples qu’il donnerait sa chair pour la vie du monde ; aussi, les divers aspects sous lesquels il leur apparut après sa résurrection, leur permirent de comprendre qu’il n’était plus un être humain. Il expliqua à Nicodème, qui était venu le voir de nuit, que ceux qui sont « nés de l’esprit » sont semblables au vent qui souffle où il veut c’est-à-dire qu’ils sont invisibles aux yeux des hommes, bien qu’ils exercent leur influence sur eux. Jésus était maintenant « né de l’esprit ». Au cours d’une de ses apparitions à ses disciples, il leur dit : « Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre. »  (Mathieu 28 : 18). Il n’était plus dans les “liens de la chair”.

Luc nous raconte la dernière apparition de Jésus à ses disciples, non pas dans son Evangile, mais au premier chapitre des « Actes des Apôtres ». Ils se hasardèrent à l’interroger sur son royaume : « Est-ce en ce temps que tu rétabliras le royaume d’Israël ? »  (Actes 1 : 6).

 Ce royaume avait été renversé en 606 avant Jésus-Christ et n’avait jamais été rétabli. Les disciples pensaient que le rétablissement de la nation d’Israël s’accomplirait parallèlement avec l’établissement du royaume de Christ ; d’où leur question. Jésus leur répondit : « Ce n’est pas à vous de connaître les temps ou les moments que le père a fixés de sa propre autorité. » (Actes 1 : 7). Il leur rappela alors une promesse qu’il leur avait faite, pendant qu’il était encore avec eux, dans la chair ; à savoir qu’il leur enverrait le Saint Esprit, pour les encourager et les guider. Et il ajouta : « Vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée, dans la Samarie et jusqu’aux extrémités de la terre » (Actes 1 : 8).

L’ASCENSION

Et nous lisons dans (Actes 1 : 9) : « Après avoir dit cela, il fut enlevé pendant qu’ils le regardaient, et une nuée le déroba à leurs yeux ».

 Comme ils avaient les yeux fixés vers le ciel, deux hommes, probablement des anges, ayant pris une forme humaine leur dirent : « Hommes Galiléens, pourquoi vous arrêtez-vous à regarder au ciel ? Ce Jésus qui a été enlevé au ciel du milieu de vous, viendra de la même manière que vous l’avez vu allant au ciel » (Actes 1 : 11).

Ainsi Jésus, le Roi le Rédempteur promis, avait achevé son premier séjour sur la terre. Il avait choisi comme témoins un petit groupe de disciples, il avait donné sa vie pour racheter le monde et il était ressuscité. Maintenant, il était retourné au ciel, la promesse de son retour devint désormais l’espoir de ses premiers disciples. Ils savaient que son royaume ne s’établirait qu’à son retour. Ainsi, soutenus par cette espérance, ils continuèrent à être ses témoins et à prier comme il le leur avait appris : « Que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. »

LE DESSEIN DE DIEU

La Parole de Dieu a pour but de nous faire connaître les bienveillants desseins du Créateur. Il a béni, d’une manière spéciale, ceux qui ont eu foi en Lui et qui sous son égide ont développé l’esprit d’amour. Il agira ensuite avec bienveillance envers tous les hommes, dont les yeux et les oreilles n’ont pas encore été ouverts pour les choses spirituelles, afin qu’ils puissent apprécier la hauteur, la profondeur, la largeur et la longueur de l’amour de Dieu. Maintenant c’est par la foi que nous marchons, mais quand le Seigneur révélera à tous les humains son glorieux caractère, dans l’âge qui va venir, alors les hommes pourront marcher par la vue, car les yeux des aveugles verront et les oreilles des sourds entendront (Esaïe 35 : 5).

Mais peut-être quelqu’un objectera : « Qu’a fait le monde pour mériter une telle bénédiction de la part du Seigneur ? ” Nous répondons : Qu’a fait l’Eglise pour mériter la grâce et la faveur divine et le pardon des péchés ? Ni ceux qui croient maintenant et exercent la foi, ni ceux qui croiront plus tard lorsqu’ils verront l’œuvre du Seigneur, n’ont de mérites à faire prévaloir devant le Seigneur. Ni nous, ni eux n’ont aucune prétention à élever pour justifier et mériter les faveurs divines, pour les réintégrer par sa miséricorde, effaçant leurs péchés. La base de l’espérance, autant pour nous-mêmes que pour le monde, repose sur le grand sacrifice accompli au Calvaire. « Celui qui a porté lui-même nos péchés en son corps sur le bois, afin que morts au péché nous vivions pour la justice, lui par les meurtrissures duquel vous avez été guéris »   (1 Pierre 2 : 24).

VI – L’ÉGLISE ET SA MISSION

Les quatre premiers livres du Nouveau Testament, ou « Evangiles », présentent le portrait de Jésus, que le Créateur, notre Père Céleste, envoya dans le monde, en vertu de ses promesses de donner un Rédempteur et Sauveur, pour délivrer l’homme du péché et de la mort.

Les enseignements de Jésus contenus dans ces livres nous apprennent que, selon le Plan divin, un petit troupeau doit être choisi parmi les nations, pour être associé au Maître dans son royaume, et c’est Jésus lui-même qui en commença le choix. C’est à cette classe d’appelés que Jésus disait : « Ne crains point, petit troupeau, car notre Père a trouvé bon de vous donner le royaume. »

Le cinquième livre du Nouveau Testament, appelé « Actes des Apôtres », nous montre comment les premiers membres de ce petit troupeau, de fidèles disciples de Jésus, furent établis, et comment ils remplirent leur mission d’ambassadeurs pour Jésus. Les apôtres furent choisis par Jésus pour être des conducteurs inspirés, ses témoins.

Pendant que Jésus était encore avec ses disciples, il leur promit que quand il serait parti, il leur enverrait le Saint Esprit, pour les consoler et les guider « dans toute la vérité » (Jean 15 : 26-27 ; 16 : 6-7, 13). Il renouvela cette promesse après sa résurrection, quand il apparut à ses disciples pour la dernière fois, avant de retourner au ciel (Actes 1 : 8).

Dans le second chapitre du livre des Actes, Luc raconte de quelle façon s’accomplit cette promesse de Jésus, au sujet du Saint Esprit. Le Saint Esprit est la puissance invisible dont Dieu se sert pour accomplir ses bienveillants desseins. Nous lisons en Genèse 1 : 2 : « L’esprit de Dieu se mouvait au-dessus des eaux. » Là, il est question de la puissance créatrice du Saint Esprit.

Pour les disciples, cet Esprit ou puissance apporta la connaissance, la consolation, la direction et la force qui leur permirent de faire la volonté du Maître, en dépit de l’opposition souvent rencontrée. Nous, trouvons dans la Bible certains noms personnels, qui se rapportent au Saint Esprit et semblent en faire une personne. Mais tout cela vient d’une traduction incorrecte, car le Saint Esprit de Dieu n’est pas une personne.

A Jérusalem, le Saint Esprit vint sur les disciples d’une façon miraculeuse.

La promesse de Jésus : « Quand sera venu le consolateur, que je vous enverrai de la part de mon Père », s’accomplit ; les disciples avaient besoin de cette expérience pour mieux affermir leur foi et leur confiance en Jésus comme Messie. Il les avait quittés, et bien qu’ils étaient convaincus de sa résurrection des morts, il leur aurait été difficile de le représenter, dans un monde incrédule, sans cette sûre évidence qu’il était retourné au ciel !

 Luc rapporte ce miracle qui se produisit le jour de la Pentecôte (Actes 2 : 1). La Pentecôte était un des jours de fête, où les Juifs s’assemblaient, et, chaque année, plusieurs milliers d’entre eux venaient à Jérusalem à cette occasion. Il y avait donc ce jour-là, à Jérusalem, des Israélites de nombreuses contrées, qui parlaient le langage de leur région.

Les disciples reçurent ce jour-là, comme manifestation du Saint Esprit, le pouvoir de parler à leurs compatriotes, dans le langage des diverses contrées. Ce fut, en ce temps-là, une démonstration pratique de la puissance divine et ainsi s’accomplissait le dessein divin de donner aux descendants naturels d’Abraham, dispersés dans diverses parties du monde connu d’alors, un témoignage que Jésus était le Messie.

Jésus avait averti ses disciples qu’ils seraient haïs et persécutés. Cette opposition à la cause chrétienne commença à se manifester le jour même de la Pentecôte. Les ennemis de Jésus accablèrent ses disciples de paroles moqueuses et incrédules. Au lieu de reconnaître que Dieu venait de bénir les disciples, leurs ennemis les accusèrent « d’être pleins de vin doux » (Actes 2 : 13). L’apôtre Pierre repoussa vivement et énergiquement cette accusation et dans l’un des plus habiles sermons qui aient jamais été prononcés, il expliqua, à ses auditeurs, la véritable signification de l’étonnante manifestation du Saint Esprit, qui venait de se dérouler à leurs yeux.

Auparavant, lorsque Jésus avait annoncé à ses disciples sa mort prochaine et volontaire, Pierre s’y était opposé. Comme les autres disciples, il fut éperdu et désorienté quand le Maître fut crucifié. Ils ne comprenaient pas la raison de sa mort et commençaient à se demander si oui ou non il était vraiment le Messie. Mais maintenant, le Saint Esprit était venu et en même temps il leur permit aussi de comprendre la signification des événements prédits dans la Parole de Dieu.

Jésus leur avait promis le Saint Esprit, qui les conduirait dans « toute la vérité » et leur rappellerait tout ce que leur Maître leur avait enseigné. Ces promesses étaient maintenant accomplies, aussi Pierre, autrefois désorienté, s’adressa à cette foule, réunie à Jérusalem au jour de la Pentecôte, et lui expliqua que Jésus était mort pour accomplir la prophétie, qu’il était ressuscité des morts selon les promesses de Dieu et que, comme il l’avait prédit lui-même, « il avait répandu ce qu’ils pouvaient voir et entendre maintenant, c’est-à-dire la manifestation du Saint Esprit » (Actes 2 : 14-33).

Le Saint Esprit avait donné aussi à Pierre la compréhension des prophéties de l’Ancien Testament, et il se servait maintenant du livre de Joël, pour montrer que des centaines d’années auparavant, l’Eternel avait promis de répandre son Esprit « sur ses serviteurs et sur ses servantes » (Joël 2 : 28-32).

Maintenant Pierre comprenait que Jésus pouvait être confiant face à la mort, parce qu’il croyait aux promesses de son Père Céleste, l’assurant que l’Eternel le ressusciterait des morts. Pour prouver à ses auditeurs que le plan divin prévoyait bien que le Messie mourrait et ressusciterait des morts, Pierre cita le Psaume 16 : 8-10, prophétie dépeignant la grande foi qu’avait Jésus en son Père Céleste : « J’ai constamment l’Eternel sous mes yeux, quand il est a ma droite, je ne chancelle pas. Aussi mon cœur est dans la joie, mon esprit dans l’allégresse, et mon corps repose en sécurité. Car tu ne livreras pas mon âme au séjour des morts, tu ne permettras pas que ton Bien-aimé voie la corruption. »

Dans cette prophétie de l’Ancien Testament, le mot « shéol » est traduit par enfer. Comme nous l’avons déjà vu, c’est le seul mot hébreu qui soit traduit par enfer. En citant cette prophétie, l’apôtre Pierre traduit le mot « shéol » par le mot grec « hadès » (ceci prouve que « hadès », si souvent traduit par « enfer », dans  le Nouveau Testament, a la même signification que « shéol » de  l’Ancien Testament et désigne l’état de mort.

Le fait que Jésus fut en enfer dès le moment de sa mort, jusqu’à sa résurrection, signifie simplement qu’il se trouva dans la condition de mort. Ceci est en accord avec une prophétie le concernant, elle dit : « Qu’il s’est livré lui-même à la mort. » (Es. 53 : 12). L’âme forme l’être, et Jésus comme être mourut, afin de prendre la place du pécheur dans la mort. Ainsi il devint le Rédempteur de l’humanité.

C’est le prophète David qui écrivit la prophétie contenant l’expression : « Tu ne permettras pas que ton saint voie la corruption. » Mais Pierre fait ressortir qu’elle ne pouvait s’appliquer à David, parce qu’il n’est pas ressuscité. L’apôtre dit au sujet de David : « Il est mort, il a été enseveli et son sépulcre existe encore aujourd’hui parmi nous. » (Actes 2 : 29). Plusieurs pourraient proclamer que David est monté au ciel, mais Pierre dit : « Que David est mort et enseveli ».

Ce fut un discours émouvant que Pierre tint après leur avoir donné l’assurance de l’accomplissement des prophéties ; il fait ressortir la culpabilité de ceux qui ont crucifié le Seigneur de gloire. Le récit dit : « Qu’après avoir entendu ce discours, ils eurent le cœur vivement touché et ils dirent à Pierre et aux autres apôtres : Hommes, frères, que ferons-nous ? » (Actes 2 : 37).

Ils étaient tous Juifs, donc frères des apôtres. Mais ceux qui furent vivement touchés dans leur cœur allaient devenir frères en Christ. Pierre leur dit : « Repentez-vous et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ. » (verset 38). Trois mille Juifs se repentirent ce jour-là et furent baptisés. « Ils persévéraient dans l’enseignement des apôtres, dans la communion fraternelle, dans la fraction du pain et dans les prières. » (versets 41-42). Au verset 47, nous lisons que le Seigneur ajoutait chaque jour à l’Eglise ceux qui étaient sauvés. C’est la première fois que le mot Eglise apparaît dans le livre des Actes. C’est une traduction du mot grec « ekklesia », signifiant appel, une mise à part. Jésus exprima cette même pensée lorsqu’il dit aux disciples : « Je vous ai choisis du milieu du monde. » (Jean 15 : 19).

Il est important de reconnaître la vérité que contient cette expression, et c’est sans aucun doute la providence divine qui a dicté son usage dès le début du livre des Actes.

Les apôtres et les autres disciples ne furent pas envoyés dans le monde pour le convertir. Le dessein divin fut de choisir, par leur mission, un petit troupeau, qui, plus tard, lorsqu’il sera exalté, dans la gloire avec Jésus, participera à son gouvernement divin, deviendra l’instrument pour répandre les bénédictions divines sur l’humanité.

Ainsi, par le livre des Actes, nous voyons que l’Eglise est toujours restée un groupe de gens humbles, petit en nombre, n’ayant aucune influence dans le monde et n’aspirant pas à en avoir. Aucun autre nom que « chrétiens » n’est donné aux disciples de ce temps-là, et ce titre est mentionné trois fois (Actes 11 : 26 ; 26 : 28, et 1 Pierre 4 : 16). Ce fut à Antioche, pour la première fois, que les disciples furent appelés chrétiens (Actes 11 : 26). Aucune autre dénomination ne fut donnée aux premiers croyants. Ils furent simplement « l’Eglise », les appelés. Il y eut l’Eglise de Jérusalem, celle d’Ephèse, etc., et quelquefois il est fait mention de l’Eglise qui se réunit dans l’une ou l’autre maison des frères.

Comme nous l’avons dit, le récit nous rapporte qu’à partir de la Pentecôte, Dieu ajouta chaque jour à l’Eglise « ceux qui étaient sauvés ». Personne ne peut devenir membre de la vraie Eglise par sa propre volonté. L’enregistrement d’un nom sur le livre d’une Eglise nominale ne peut en faire un membre de l’Eglise de Christ. Jésus expliqua que personne ne peut venir à Lui à moins que le Père Céleste ne l’attire. C’est Dieu, par la puissance de l’Evangile, qui attire les hommes et les femmes à Christ et sur la base de leur acceptation et de leur obéissance à cet Evangile, ils deviennent membres de son Eglise, ils sont conduits hors du monde et préparés en vue de leur cohéritage avec Christ.

De même l’expression : « Ceux qui étaient sauvés », implique que seuls ceux qui sont sauvés par le sang de Christ, peuvent devenir membres de la vraie Eglise. Le salut dont il est question ici est celui offert aux croyants de l’âge présent, sur la base de leur foi. Par la foi ils sont libérés de la condamnation qui pèse sur le monde, et s’ils sont fidèles aux conditions de l’Evangile, ils obtiendront l’immortalité dans la résurrection.

 Comme nous l’avons vu, ils sont préparés pour vivre et régner avec Christ. Leur union avec Jésus constituera le canal au moyen duquel toute l’humanité ressuscitée bénéficiera du salut dans le règne de Christ. Ainsi l’appel et la préparation de l’Église pour être avec Christ sont le commencement du salut. Au temps prévu par Dieu, ainsi que nous l’avons appris par l’Ancien Testament, la connaissance de la Gloire de Dieu remplira la terre, et l’occasion sera donnée à toute l’humanité, selon les dispositions divines, d’accepter le salut par Christ et vivre toujours en se soumettant aux lois de son royaume.

Le livre des Actes retrace dans quelles circonstances les Gentils reçurent l’occasion de participer à l’Eglise du Christ. Quand Jésus envoya ses disciples remplir le ministère de l’Evangile, il leur dit : « N’allez pas vers les païens et n’entrez pas dans les villes des Samaritains, allez plutôt vers les brebis perdues de la maison d’Israël. » (Matthieu 10 : 5-6). Il y avait là une raison… Dans notre, étude de l’Ancien Testament, nous avons vu que les descendants naturels d’Abraham étaient alors le peuple choisi de Dieu, non parce que l’Eternel n’aimait pas les Gentils et ne voulait pas les bénir, mais parce qu’il avait choisi la postérité d’Abraham comme canal des bénédictions pour le reste de l’humanité.

Mais cela était conditionné à l’obéissance de la nation juive à la loi divine. Or, notre étude de l’Ancien Testament a révélé qu’elle désobéissait presque constamment. Elle en donna une dernière preuve quand Jésus — son Messie — se présenta à elle. Elle le rejeta et, juste avant de mourir, Jésus dit aux Juifs : « Voici, votre maison sera laissée déserte. » (Matthieu 23 : 38). C’était donc purement et simplement le rejet des Juifs, en tant que nation choisie de Dieu.

Individuellement, les Juifs ont tout comme les Gentils la liberté de croire en Christ. Dieu savait à l’avance ce que ferait la nation juive et, par la bouche du prophète Daniel, il indiqua qu’il « confirmerait avec eux l’alliance », pour une période de soixante-dix semaines (Daniel 9 : 23-27). Ce furent des semaines symboliques dont un jour représentait un an. La période totale fut donc de 490 ans. Quatre cent quatre-vingt-trois ans, ou soixante-neuf « semaines », s’étaient écoulés, quand Jésus commença son ministère, qui se termina trois ans et demi après, par la crucifixion. La prophétie de Daniel révèle que, au « milieu » de cette soixante-dixième semaine, le Messie serait « retranché », mais « pas pour lui-même », il mourrait pour les péchés du monde entier. Il devait donc rester, après la mort de Jésus, trois ans et demi de faveur exclusive pour la nation juive. Dès lors, l’occasion serait offerte aux Gentils de devenir des disciples de Jésus, s’ils étaient fidèles jusqu’à la mort, de vivre et régner avec Lui dans son Royaume.

C’est, si l’on peut dire, en accord avec les temps fixés par Dieu que Jésus s’entretient avec ses disciples pour la dernière fois, avant de retourner au ciel. Il leur donna l’ordre d’aller partout dans le monde et de prêcher l’Evangile. Jusqu’alors, II avait limité leur activité à la seule nation d’Israël, mais désormais, bien qu’il restât encore à cette nation plus de trois ans de faveur exclusive, Jésus savait que si ses disciples suivaient ses instructions de commencer leur activité à Jérusalem avant de l’étendre à toute la Judée, le temps fixé s’écoulerait avant qu’aucun Gentil ne fût touché. Enfin, le moment vint où l’Evangile devait atteindre les Gentils. L’Eternel arrangea les circonstances, qui marquèrent la conversion du premier Gentil, de telle façon que les disciples — lesquels jusqu’alors étaient tous juifs — furent convaincus qu’une nouvelle ère était venue, où les Gentils pouvaient désormais faire partie de l’Eglise. Le premier Gentil converti fut Corneille, et c’est l’apôtre Pierre qui lui présenta le message de l’Evangile, en accomplissement d’une prophétie de Jésus où il dit à Pierre : « Je te donnerai les clefs du royaume des cieux. » (Matthieu 16 : 19).

Pierre s’était servi d’une de ces « clefs » le jour de la Pentecôte, lorsqu’il fit son discours aux Juifs ; il leur apprit qu’ils pouvaient devenir cohéritiers de Jésus dans son Royaume. Il utilisa l’autre clef lorsqu’il offrit par l’Evangile la même possibilité aux Gentils, en premier lieu à Corneille.

Les circonstances de la conversion de Corneille furent extraordinaires. C’était un homme pieux, qui craignait Dieu, ainsi que toute sa maison, il faisait beaucoup d’aumônes au peuple et priait Dieu continuellement (Actes 10 ; 2). « Vers la neuvième heure du jour », il eut une vision, un ange lui parla et Corneille lui répondit : « Qu’est-ce Seigneur ? » Et l’ange lui dit : « Tes prières et tes aumônes sont montées devant Dieu, et il s’en est souvenu. Envoie maintenant des hommes à Joppé et fais venir Simon, surnommé Pierre, il est logé chez un certain Simon, corroyeur, dont la maison est près de la mer ; il te dira ce que tu dois faire. »  (versets 3 à 6).

Le lendemain soir, alors que les envoyés de Corneille étaient en route, Pierre était monté sur le toit de la maison de Simon pour prier, il eut faim, mais le repas du soir n’était pas prêt. Il s’endormit et tomba en extase. Dans sa vision, il vit une grande nappe qui descendait du ciel et « où, se trouvaient tous les quadrupèdes et les reptiles de la terre et les oiseaux du ciel » (versets 9-12). Et une voix lui dit : « Lève-toi, Pierre, tue et mange. Pierre répondit : Non, Seigneur, car je n’ai jamais rien mangé de souillé ni d’impur ». Et, pour la seconde fois, la voix se fit entendre, disant : Ce que Dieu a déclaré pur, ne le regarde pas comme souillé (versets 13 à 15). Cela arriva jusqu’à trois fois. Pierre ne comprit pas le sens de cette vision, jusqu’au moment où arrivèrent les envoyés de Corneille. Il fut conduit dans sa maison et, dans ce milieu, Pierre eut l’occasion d’annoncer l’Evangile. Il fut témoin de la conversion et de la repentance de ce Gentil, des parents et amis intimes. Il eut l’évidence que le Saint Esprit était descendu sur eux. Ainsi, selon la volonté divine, les Gentils, qui jusqu’alors étaient considérés comme impurs, pouvaient désormais entrer dans l’Eglise. Les croyants juifs eurent quelques difficultés à s’accoutumer à cet élargissement de l’appel divin pour le cohéritage avec Christ. Il fallut à Pierre une vision miraculeuse pour lui faire comprendre ces choses. Mais les autres disciples demeuraient plus ou moins hésitants, et il leur semblait que ces Gentils, avec leurs us et coutumes différents, allaient souiller l’Eglise et nuire à la communion fraternelle. Les apôtres se réunirent à Jérusalem pour examiner cette affaire, comme nous le raconte Luc au chapitre 15 des Actes (versets 6-20).

Pierre se leva et raconta la conversion de Corneille. Cela convainquit les frères que les Gentils étaient désormais agréés par Dieu. Jacques, qui apparemment présidait l’assemblée, résuma ainsi la question : « Hommes frères, écoutez-moi ! Simon (Pierre) a raconté comment Dieu a d’abord jeté les regards sur les nations pour choisir du milieu d’elles un peuple qui portât son nom. Et avec cela s’accordent les paroles des prophètes selon qu’il est écrit : Après cela, je reviendrai et je relèverai de sa chute la tente de David, j’en réparerai les ruines et je la redresserai, afin que le reste des hommes cherche le Seigneur, ainsi que toutes les nations sur lesquelles mon nom est invoqué, dit le Seigneur qui  fait toutes ces choses et à qui elles sont connues de toute éternité. » (versets 13-18).

Voici un merveilleux résumé du plan divin relatif à l’Eglise — “ les appelés ” — et à toute l’humanité, Juifs et Gentils. Jacques, confirmant ce que Pierre avait dit, explique que Dieu a d’abord jeté les regards sur les nations, non pour les convertir toutes, mais pour choisir du milieu d’elles « un peuple qui portât son nom ». Ce fut l’appel de Dieu, du présent âge de l’Evangile, qui précède le redressement de « la tente » ou de la maison de David. Les disciples avaient demandé à Jésus quand II rétablirait le royaume d’Israël. Ils savaient maintenant qu’auparavant serait choisi, du milieu des nations, « un peuple qui porterait son nom ».

Ensuite, dans le royaume de Christ, — « la maison de David » serait relevée —, le « reste des hommes… et toutes les nations » chercheraient le Seigneur (Actes 17 : 27). Jacques cita encore la prophétie d’Amos 9 : 11 à 15 pour attester ces choses. Dans cette prophétie, Amos dit qu’après le relèvement de la « maison de David », tous les païens, ou Gentils, selon le texte grec, seront soumis à la maison de l’Eternel, Jésus et son Eglise glorifiés ; Jacques explique néanmoins que Dieu a « d’abord  jeté les regards sur les nations pour choisir du milieu d’elles un peuple qui portât son nom ». Et il conclut ainsi son exposé du plan divin relatif au salut de l’humanité : « Dieu connaît ces choses de toute éternité. »

Nous pouvons donc être surs que Dieu a pensé à chaque détail de son plan et n’a rien omis, dans son dessein de restaurer l’humanité, au temps fixé.

Dans nos études précédentes des livres de la Bible, nous avons vu ce qu’était le plan de Dieu et de quelle merveilleuse façon il s’était déjà accompli en partie. Le plan de Dieu se divise en périodes importantes qu’il connaît de toute éternité. Il y eut d’abord le « monde » d’avant le Déluge. Ensuite commença un nouveau monde qui doit durer, selon les Ecritures, jusqu’à l’établissement du royaume de Christ sur la terre. Enfin viendra un autre « monde » nouveau, où il y aura de « nouveaux deux et une nouvelle terre », comme le dit le prophète Esaïe (Esaïe 65 : 17).

Le « monde », qui commença après le Déluge, est divisé, selon le plan de Dieu, en âges. Du Déluge à la mort de Jacob, Dieu n’eut affaire qu’à certains personnages tels que Noé, Abraham, Isaac et Jacob. Aussi, peut-on appeler cette période « l’Age Patriarcal ». C’est durant cet âge que Dieu fit ses merveilleuses promesses de bénir toutes les familles de la terre par la « postérité d’Abraham ». A la mort de Jacob, Dieu porta son intérêt au groupe des douze fils de ce patriarche, et ce groupe devint une nation, la nation juive.

Ainsi, la période qui alla de la mort de Jacob à la venue du Christ peut être appelée « l’Age Judaïque » parce qu’elle couvre le temps où Dieu s’occupa spécialement de la nation juive. En effet, par Moïse, il lui donna sa Loi ; Il lui envoyait ses prophètes, II la punissait quand elle lui désobéissait, II lui accordait au contraire la prospérité et la protégeait contre ses ennemis quand elle lui était soumise. Ainsi, Il en prenait soin en tant que nation ; II la préparait à recevoir son Messie et à participer avec lui dans le royaume futur, en lui promettant d’être l’instrument par lequel toutes les familles de la terre seraient bénies.

 Nous avons déjà vu que les Juifs ne se montrèrent pas dignes de ce grand honneur. Alors vint « l’Age de l’Evangile », où l’appel s’étendit à tous ceux d’entre les Gentils qui désiraient remplir fidèlement les conditions de disciples. Mais il ne faut pas penser que Dieu prît ces dispositions par hasard, car, comme Jacques le déclara à l’assemblée de Jérusalem, « Dieu connaît toutes choses de toute éternité ».

Le plan de Dieu s’est accompli en ce qui concernait la période antédiluvienne. Pour les Juifs, II savait aussi qu’en dépit de toutes les grâces qu’il leur accorderait, la majorité d’entre eux finirait par succomber. Aussi, avait-il projeté de toute éternité de « choisir du milieu des nations un peuple qui porterait son nom ».

Cependant, le plan de Dieu n’est pas d’appeler les Gentils en tant que nation, mais seulement individuellement, basé sur une acceptation personnelle de l’Evangile.

Depuis le début de « l’âge évangélique », — car nous pouvons appeler ainsi cette période —, c’est par la puissance de l’Evangile que s’est accomplie l’œuvre de Dieu sur la terre. Selon le plan divin, c’est pendant cet âge que des individus, Juifs ou Gentils, répondant à l’appel, sont instruits et éprouvés, en vue de participer avec Christ dans ce royaume qui comblera bientôt de bénédictions toutes les familles de la terre.

Jésus avait averti ses disciples qu’ils rencontreraient, dans leur témoignage, beaucoup d’opposition de la part du monde. Il leur dit en effet : « Vous aurez des tribulations dans le monde ; mais prenez courage, j’ai vaincu le monde. » (Jean 16 : 33).

En même temps qu’il rapporte l’activité des apôtres et autres croyants, qui aboutit à la formation de la Première Eglise, le Livre des Actes raconte la malveillance des Juifs et Gentils, incrédules, envers les chrétiens. Par l’intimidation et l’emprisonnement, ces méchants cherchaient à entraver et, si possible, à détruire l’œuvre des disciples.

Le premier disciple qui donna réellement sa vie pour la cause chrétienne fut Etienne. Il fut traduit en jugement devant le Sanhédrin juif, où il fit un brillant discours, dans lequel il soulignait les espérances messianiques d’Israël. Il démontra que Jésus était le Messie promis et rappela le temps où Dieu était en relation avec les pères d’Israël, depuis Abraham jusqu’à Moïse, leur législateur vénéré. Il déclara que Moïse avait annoncé la venue du « Juste », dont ils étaient les meurtriers. Mais ce témoignage ne fit qu’augmenter la fureur de ceux qui siégeaient au sanhédrin; et il fut lapidé (chapitre 7).

L’Eternel permit à Etienne de résister à cette terrible épreuve en le favorisant d’une vision. En effet, Etienne dit : « Voici, je vois les cieux ouverts, et le Fils de l’homme debout à la droite de Dieu. » (Actes 7 : 56).

Ainsi, Etienne dut être encore plus sûr que Jésus était le Messie promis et que le fait de mourir pour sa cause lui permettrait plus tard d’être cohéritier du Christ, dans le royaume messianique.

Mais cela ne veut pas dire qu’Etienne rejoignit son Seigneur au moment de sa mort, car nous lisons au verset 60 qu’il « s’endormit ». Oui, il s’endormit du sommeil de la mort, en attendant le retour du Seigneur, où il participera à la gloire céleste du Christ, après sa résurrection des morts.

Dans ce récit du jugement et du lynchage d’Etienne, apparaît aussi un personnage qui tient une place très importante dans le Nouveau Testament : Saül de Tarse. Saül était parmi ceux qui jugèrent et condamnèrent à mort Etienne. Il fut un ennemi acharné des disciples et  « ravageait l’Eglise ; pénétrant dans les maisons, il en arrachait hommes et femmes et les faisait jeter en prison » (Actes 8 : 3).

Armé de lettres d’autorisation du Souverain sacrificateur, Saül était sur le chemin de Damas pour continuer sa lutte contre l’Eglise et anéantir l’hérésie chrétienne — à ce qu’il supposait — quand tout à coup, une lumière venant du ciel resplendit autour de lui. Il tomba à terre et entendit une voix qui lui disait : « Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ? » (Actes 9 : 3-4). « Saul demanda : Qui es-tu  Seigneur ? Et le Seigneur dit : Je suis Jésus que tu persécutes » (Actes 9 : 5). Saul fut convaincu et, avec un esprit de véritable humilité, il demanda au Seigneur ce qu’il voulait qu’il fît. Il reçut l’ordre d’aller à Damas, dans une maison où lui seraient communiquées les instructions de Jésus. Saul se convertit et servit l’Eglise au lieu de la combattre.

Le Seigneur envoya vers Saul un disciple de Damas, Ananias, après lui avoir dit : « Va, car cet homme est un instrument que j’ai choisi, pour porter mon nom devant les nations, devant les rois et devant les fils d’Israël ; et je lui montrerai tout ce qu’il doit souffrir pour mon nom. » (Actes 9 : 15-16).

Saul devint Paul, le grand Apôtre Paul, destiné par le Seigneur à remplir son ministère d’apôtre auprès des Gentils. Sitôt après sa conversion, il commença à prêcher à Damas que Jésus était le Christ.

Certains apôtres remplissaient leur ministère à Jérusalem, mais Paul alla très loin porter l’Evangile. En Asie Mineure, en Grèce et en Italie. Il fut l’instrument que Dieu employa pour former la plupart des premières assemblées chrétiennes.

Comme les autres disciples, il était souvent en butte à la persécution, soit de la part des Juifs, soit de celle des Gentils.

Un jour qu’il se rendait à Jérusalem, porteur d’une somme  d’argent pour les frères de cette ville qui souffraient de la famine, il fut averti que « des liens et des tribulations » l’attendaient (Actes 20 : 23). Les disciples lui disaient de ne pas aller à Jérusalem, mais il répondit : « Que faites-vous en pleurant et en me brisant le cœur ? Je suis prêt, non seulement à être lié, mais encore à mourir à Jérusalem pour le nom du Seigneur Jésus. » (Actes 21 : 13).

Paul alla donc à Jérusalem comme il l’avait décidé. Etant entré dans le temple, il fut accusé et maltraité par ses compatriotes et dut être protégé par la police romaine. Quoique Juif, Paul était aussi par sa naissance un citoyen romain, et avait donc le droit d’en appeler à César, ce qu’il fit.

Bien que cela l’obligeât à demeurer des années en prison, à Rome, il était sous la protection gouvernementale, à l’abri des assauts de ses ennemis juifs. Il fut finalement décapité dans une prison romaine.

Au cours d’une de ses missions, Paul vint à Athènes. Et, là, il s’entretenait avec les Juifs dans leurs synagogues, et discutait  « chaque jour » de l’Evangile avec des hommes craignant Dieu, sur la place publique. En Actes 17 : 18, nous lisons : « Quelques philosophes épicuriens et stoïciens se mirent à parler avec lui. Et les uns disaient : Que veut dire ce discoureur ? D’autres, l’entendant annoncer Jésus et la résurrection, disaient : II semble qu’il annonce les divinités étrangères. »

II semblait en effet étrange, à des philosophes païens, qu’il y ait une résurrection des morts. De toutes les religions du monde, la religion chrétienne, seule, croit à la résurrection des morts. Les religions païennes, d’autre part, n’acceptent pas la réalité de la mort. La mort, prétendent-ils, n’est qu’un passage vers une autre existence.

De nombreuses religions se sont laissées prendre au charme de cette erreur, et prétendent que la mort n’existe pas.

Les philosophes athéniens décidèrent qu’ils aimeraient que Paul leur parle encore. Nous lisons dans Actes 17 : 19-20 : « Ils le prirent et le menèrent à l’Aréopage [le tribunal d’Athènes], en disant : Pourrions-nous savoir quelle est cette nouvelle doctrine que tu enseignes ? Car tu nous fais entendre des choses étranges. Nous voudrions donc savoir ce que cela peut être. » Paul accepta cette invitation, car il voyait en elle une bonne occasion de présenter l’Evangile de Christ à ces philosophes.

Debout au milieu de l’Aréopage, il voyait, au-dessous de lui et à sa gauche, une vallée où avaient été érigées de nombreuses idoles dont chacune était dédiée à un certain Dieu. Sur l’une d’elles, on lisait : « A un Dieu inconnu ». A sa droite, Paul voyait, au-dessous de lui, un gigantesque temple païen [dont il existe encore des ruines] : l’Acropole. Son auditoire se tenait sur les pentes de la colline. Là, commençant son sermon, Paul attira l’attention de ses auditeurs sur leur idole « Au Dieu Inconnu » et leur dit : « Ce que vous révérez sans le connaître, c’est ce que je vous annonce. » (Actes 17 : 23).

Faisant allusion au temple païen, massif et imposant, situé sur la colline au-dessus de lui, Paul dit : « Le Dieu qui a fait le monde et tout ce qui s’y trouve, étant le Seigneur du ciel et de la terre, n’habite point dans des temples faits de main d’homme ; il n’est point servi par des mains humaines, comme s’il avait besoin de quoi que ce soit, lui qui donne à tous la vie, la respiration et toutes choses. Il a fait que tous les hommes, sortis d’un seul sang, habitassent sur toute la surface de la terre. » (versets 24-26). Parmi les dieux, desquels les Athéniens furent si fiers, il n’y en eut aucun qui put donner « à tous la vie, la respiration et toutes choses ».

Le Dieu qui peut tout cela leur était « inconnu » et seulement quelques-uns de ceux qui entendirent l’explication de Paul au sujet du vrai Dieu furent prêts à croire. Il n’y en eut que peu au cours des âges qui cherchèrent le Seigneur et s’efforcèrent de le trouver en tâtonnant, bien qu’il ne soit pas loin de chacun de nous, car en lui nous avons « la vie, le mouvement et l’être » (versets 27-28).

Ayant expliqué que le vrai Dieu est un Dieu vivant, qui donne la « vie et la respiration » à tous, Paul ajoute, pour le bénéfice de ses auditeurs, admirateurs d’idoles : « De lui nous sommes la race. Ainsi donc, étant la race de Dieu, nous ne devons pas croire que la divinité soit semblable à de l’or, à de l’argent, ou à de la pierre, sculptés par l’art ou l’industrie de l’homme ». (verset 29). Ensuite, se rapportant à leur manque de connaissance du vrai Dieu, Paul continue : « Dieu, sans tenir compte des temps d’ignorance, annonce maintenant à tous les hommes, en tous lieux, qu’ils aient à se repentir, parce qu’il a fixé un jour où il jugera le monde selon la justice, par l’homme qu’il a désigné, ce dont il a donné à tous une preuve certaine en le ressuscitant des morts. » (versets 30-31).

Les « temps d’ignorance » dont parle Paul, représentent la période qui s’est écoulée depuis Eden jusqu’au premier avènement de Christ. Pendant tout ce temps, Dieu « fermait les yeux » aux superstitions et adoration des idoles par les Gentils, les « païens », comme ils sont appelés par la Bible. Cet appel à la repentance qui fut lancé dans les jours de Paul, ne fut entendu que par quelques-uns. Les vérités et convictions qu’il contient seront entendues par tous pendant l’âge millénaire. Dieu « ferme les yeux » à l’ignorance de ceux qui n’ont pas été atteints par cet appel et Il les tient pour responsables que pour autant qu’ils ont été éclairés.

Quel merveilleux message d’espérance que celui que Paul apporta aux Athéniens, en expliquant que Dieu a fixé un jour où il jugera le monde selon la justice, par l’homme qu’il a désigné « Jésus-Christ le juste ! ». Le mot jugement sous-entend épreuve. Selon Paul, « tous les hommes » auront à subir une épreuve future pour la vie, une épreuve dans laquelle, Jésus, qui donna sa vie pour le monde pécheur et fut ressuscité par son bienveillant Père Céleste, présidera comme juge. Cela donne, bien sûr, « l’assurance » d’un bonheur futur pour toute l’humanité.

Paul n’apporta pas ce message rassurant aux Athéniens de sa propre autorité. Il parla sous l’inspiration du Saint Esprit, le même Saint Esprit de Dieu qui inspira le prophète Esaïe d’écrire, que lorsque les jugements de l’Eternel s’exercent sur la terre, « les habitants du monde apprennent la justice » (Esaïe 26 : 9). Au cours de notre étude du livre d’Ezéchiel, nous avons appris que c’est le dessein de Dieu de réveiller du sommeil de la mort les Sodomites et d’autres peuples méchants d’autrefois. Jésus dit : « Au jour du jugement, le pays de Sodome et Gomorrhe sera traité moins rigoureusement » que les villes juives qui l’ont rejeté (Ezéchiel 16 : 53 ; 60 : 62 ; Matthieu 10 : 15).

Paul parlait aussi de la parabole des brebis et des boucs. Cette parabole illustre l’œuvre du jour du jugement, quand toute l’humanité aura l’occasion de se comporter comme des brebis et de recevoir l’approbation et la bénédiction du Seigneur. Dans cette parabole, Jésus dit aux brebis : « Venez, vous qui êtes bénis de mon Père ; prenez possession du royaume qui vous a été préparé dès la fondation du monde. » (Matthieu 25 : 34).

C’est le royaume, ou la domination, qui fut donné à nos premiers parents, mais qu’ils perdirent à cause de leur désobéissance à la loi divine (Genèse 1 : 27-28). Il sera restitué à l’humanité à la fin du « jour fixé » par Dieu, lorsqu’il « jugera le monde en justice ». C’est vers ce but que conduit le plan de Dieu à travers les âges.

« TEMPS DE RAFRAÎCHISSEMENT »

 Dans le livre des Actes des Apôtres, ce grand objectif du plan divin est traité plus amplement. Ils attachent beaucoup d’intérêt à l’établissement des croyants et leur espérance de participation dans l’œuvre du royaume du Seigneur lorsqu’il sera de retour et à la proclamation de l’objet de ce royaume, c’est-à-dire, la bénédiction de toutes les familles de la terre. Un exemple nous est donné en Actes 3 : 19-21. Dans ces versets, Pierre, en nous parlant du retour de Christ sur la terre, dit qu’il y aura des « temps de rétablissement de toutes choses dont Dieu a parlé anciennement par la bouche de ses saints prophètes ».

Ce bref résumé, tiré des enseignements importants des prophètes, est une partie d’un sermon par lequel Pierre explique le miracle qu’il vient d’accomplir : la guérison d’un boiteux (chapitre 3 : 1-9).

Il dit que ce miracle a été accompli par la puissance de Jésus ressuscité et « par la foi en son nom » (verset 16), et Pierre s’en sert pour illustrer le dessein universel de Christ de restaurer toute l’humanité à la vie après son retour et l’établissement de son royaume.

C’est cette œuvre générale de guérison et de restauration que Pierre décrit comme le « rétablissement de toutes choses ». Il nous rappelle que cette future œuvre glorieuse a été annoncée par tous les saints prophètes de Dieu depuis le commencement du monde.

Au cours de notre étude des livres de l’Ancien Testament, nous avons noté plusieurs de ces merveilleuses promesses divines. Pour appuyer ce témoignage prophétique concernant les « temps de rétablissement », Pierre cite la promesse faite a Abraham : « Toutes les familles de la terre seront bénies en ta postérité. » (Genèse 22 : 18 ; Actes 3 : 25).

Il cite également une prophétie de Moïse : « Le Seigneur votre Dieu vous suscitera d’entre vos frères un prophète comme moi. » (Deutéronome 18 : 15-19 ; Actes 3 : 22-23). La référence de Pierre à cette prophétie indique qu’elle aura son accomplissement par Christ après son retour et lorsque son Eglise lui sera associée dans son royaume. Alors toute l’humanité aura l’occasion d’entendre ce prophète et ceux qui lui obéiront, vivront toujours. Ceux qui refuseront d’obéir seront « exterminés du milieu du peuple » (chapitre 3 : 23).

En disant que « tous » les prophètes ont prédit les temps de rétablissement, Pierre parle particulièrement de « Samuel et des suivants ». Samuel rapporte l’expression d’Anne disant : « L’Eternel fait mourir et il fait vivre. II fait descendre au séjour des morts et II en fait remonter. » (I Samuel 2 : 6). A cause de son péché, Dieu condamna Adam à la mort, et la mort se répandit sur tous les humains, car tous sont nés dans le péché. C’est ainsi que l’Eternel fait « mourir ». Mais il fait aussi « vivre », ce sera la résurrection.

Le texte précise encore en disant de l’Eternel « qu’il fait descendre au séjour des morts et il en fait remonter ». Ici l’expression « séjour des morts » est une traduction du mot hébreu « shéol », qui, comme nous l’avons vu, est le seul mot de l’Ancien Testament traduit par enfer. Cette explication nous donne l’assurance définitive que ceux qui vont dans l’enfer de la Bible n’y resteront pas, car une provision a été faite pour leur retour à la vie sur cette terre. Elle a été faite par Christ, le Rédempteur, qui alla lui-même en enfer — dans la condition de mort — pour prendre la place du pécheur en pourvoyant à sa délivrance.

Job, un autre prophète du Seigneur, exprima sa confiance en l’Eternel, qu’il le rétablira à la vie, en disant : « J’aurais de l’espoir, tout le temps de mes souffrances, jusqu’à ce que mon état vînt à changer. Tu appellerais alors et je te répondrais, tu languirais après l’ouvrage de tes mains. »(Job 14 : 14-15).

Le prophète David prédit plusieurs choses merveilleuses concernant « le temps de rétablissement », faisant ressortir que ces bénédictions atteindraient tout le peuple par l’administration du royaume du Messie. David, en parlant du « temps de l’ignorance », cité plus tard par Paul en le décrivant comme un temps de ténèbres, dit : « Le soir arrivent les pleurs et le matin l’allégresse », le matin du nouveau jour du règne de Christ (Psaume 30 : 6).

 David prédit également que dans ces « temps de rétablissement » le peuple vivra en paix et le pauvre sera délivré de ses oppresseurs, dont le chef est Satan. Il écrit : « En ces jours (lorsque Christ régnera), le juste fleurira, et la paix sera grande jusqu’à qu’il n’y ait plus de lune. » (Psaume 72 : 7).

Le prophète Ésaïe a aussi beaucoup de choses merveilleuses à dire sur les « temps de rétablissement ». Il annonce que le Seigneur anéantira la mort pour toujours (chapitre 25 : 8) : « Alors s’ouvriront les yeux des aveugles, s’ouvriront les oreilles des sourds, alors le boiteux sautera comme le cerf. Les rachetés de l’Eternel (tous les humains) retourneront (de la mort). Ils iront à Sion avec des chants de triomphe et une joie éternelle couronnera leur tête. » (Chapitre 35 : 5, 6 et 10).

Le prophète Jérémie prédit le « retour des enfants ». Dans un message de consolation adressé aux mères, il dit : « Retiens tes pleurs, retiens les larmes de tes yeux, car il y aura un salaire pour tes œuvres, ils (les enfants) reviendront du pays de l’ennemi. » (Chapitre 31 : 16). Le pays de l’ennemi est la condition de mort. C’est une des prophéties de l’Ancien Testament permettant la résurrection des morts.

Daniel écrit que le « Dieu des cieux suscitera un royaume » (chapitre 2 : 44). Et parlant du grand « temps de trouble » qui  pèse maintenant sur les nations et de l’augmentation  phénoménale de la connaissance qui sont venus sur la génération actuelle, Daniel écrit : « Plusieurs de ceux qui dorment dans la poussière de la terre se réveilleront. » (Chapitre 12 : 2). L’expression « poussière de la terre » nous rappelle la sentence de mort exprimée à nos premiers parents, lorsque Dieu leur dit : « Car tu es poussière et tu retourneras dans la poussière. » (Genèse 3 : 19). La promesse que ceux qui dorment dans la « poussière de la terre se réveilleront » est donc une assurance définitive que Dieu se propose de rétablir les morts à la vie.

Par le prophète Osée, l’Eternel prédit qu’il rachètera le peuple de la puissance du séjour des morts, « shéol », qu’il les délivrera de la mort. Il dit : « 0 mort, où est ta peste ? Séjour des morts [« shéol » – enfer de la Bible], où est ta destruction ? » (Osée 13 : 14). Jésus fut le Rédempteur envoyé par Dieu pour « racheter » le peuple. Il prit la place du pécheur dans la mort.

Nous pourrions continuer à citer les témoignages des prophètes concernant les « temps de rétablissement ». Au cours de notre étude de l’Ancien Testament, nous avons noté plusieurs de ces promesses. Ce temps de bénédictions pour toute l’humanité qui doit venir bientôt est le but du plan de Dieu et il nous a donné l’assurance de son accomplissement en envoyant Christ mourir pour l’humanité. L’effusion de son sang ratifie toutes les promesses divines. L’accomplissement de ces promesses merveilleuses de rétablissement d’une race déchue n’attend que l’achèvement de « l’Eglise », ceux qui ont été « appelés » du milieu de l’humanité. Le commencement de cette œuvre d’appel est rapporté dans le Livre des Actes. Cette œuvre, nous le croyons, est presque achevée et bientôt les bénédictions de rétablissement promises vont se répandre par les représentants du royaume de Christ sur « toutes les familles de la terre ».

VII – PAUL CONSEILLE L’ÉGLISE

Le Livre des Actes (les Actes des Apôtres) nous renseigne au sujet de la conversion de Saul de Tarse, qui, d’abord mal orienté, s’acharnait, dans son zèle pour Dieu, à persécuter les disciples de Jésus. Ce même Saul fut ensuite « saisi » par le Seigneur, pour être l’un des douze apôtres, en remplacement de Judas qui avait trahi Jésus. Son nom fut changé en celui de Paul. Paul fit alors preuve, au service du Maître, d’autant de zèle qu’il en avait précédemment déployé pour persécuter les disciples. En coopération avec d’autres fidèles, il institua plusieurs assemblées de chrétiens. Outre l’activité qu’il manifesta à Jérusalem, et dans d’autres villes de la Palestine, il entreprit des voyages missionnaires à travers l’Asie Mineure, la Macédoine et la Grèce.

Mais Paul ne fut pas seulement un fidèle et extraordinaire prédicateur itinérant de l’Evangile. Il écrivit en effet des lettres d’édification et d’encouragement aux diverses Eglises de son temps et aussi, directement, à quelques croyants.

Ces lettres figurent dans la Bible, juste après les Actes des Apôtres. Elles sont appelées « épîtres Pauliniennes »  et sont au nombre de quatorze. Les assemblées ou « Eglises » auxquelles elles sont destinées se trouvaient à Rome, Corinthe, Ephèse, Philippes, Colosses, Thessalonique et en Galatie. Deux lettres sont adressées à Timothée, un ami très cher, et « son enfant légitime en la foi » ; une à Tite, un autre ami et frère en Christ, et une à Philémon, qui était aussi un frère en Christ, hautement estimé. Paul écrivit aussi une épître destinée à certains Hébreux chrétiens. Nous nous réservons d’examiner ultérieurement cette Épître aux Hébreux, considérant seulement pour le moment les treize premières lettres de Paul comme formant un groupe.

Elles sont généralement connues sous les titres :

Romains1 Corinthiens2 CorinthiensGalatesEphésiensPhilippiensColossiens1 Thessaloniciens2 Thessaloniciens1 Timothée2 TimothéeTitePhilémon

II y a lieu de remarquer que les salutations figurant en tête de chacune de ces épîtres concernent exclusivement des chrétiens, et il convient d’en tenir compte si nous voulons retirer de ces lettres tout l’enseignement qu’elles comportent. L’épître aux Romains, par exemple, est adressée à « tous ceux qui à Rome sont bien-aimés de Dieu, appelés à être saints » (chap. 1 : 7). Le mot « saint », ici employé, est une traduction du mot grec qui signifie : sacré, c’est-à-dire parce que consacré à Dieu. Dans le verset 6, ceux qui sont « appelés à être saints », sont désignés comme étant « appelés de (ou par) Jésus-Christ ».

Cet « appel », ou cette invitation, est de suivre Jésus-Christ. Jésus a dit : « Si quelqu’un veut venir à moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix et qu’il me suive. » (Marc 8 : 34). L’acceptation de cette invitation et un effort sincère pour se conformer à cette nouvelle règle de vie exigent une pleine et continuelle consécration au Seigneur et à sa cause sacrée. Dans sa seconde lettre aux Corinthiens, Paul précise quelle est cette cause divine à laquelle les fidèles serviteurs de Jésus sont voués. Il dit : « Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec lui-même…, et a mis en nous la parole de réconciliation. » (2 Corinthiens 5 : 19).

Par suite de sa désobéissance à la loi divine, la race humaine est éloignée de Dieu. Mais parce que Dieu aimait sa créature humaine, Il pourvut, par Christ, à un moyen de réconciliation, et ceux qui sont « appelés à être saints » sont élevés comme ambassadeurs de Christ, dans cette œuvre de restauration du genre humain en harmonie et en paix avec Dieu. Au cours de cet âge, la mission de ceux qui sont consacrés à cette cause divine est de proclamer « la parole de réconciliation », c’est-à-dire d’annoncer, à tous ceux qui veulent l’entendre, qu’une voie de réconciliation est ouverte, grâce à la rançon fournie et déposée au Calvaire par Christ. Ceux-là doivent aussi se préparer eux-mêmes, par l’obéissance à la volonté divine, à leur rôle futur dans le Royaume messianique, dans lequel, s’ils sont fidèles maintenant, ils régneront avec Christ. Ce sera alors pour eux un travail glorieux entre tous, consistant à éclairer à ouvrir les yeux de tout le genre humain, et à ramener à la perfection humaine tous les bien disposés, les obéissants, les rendant ainsi capables de vivre éternellement.

C’est donc à ces fidèles serviteurs de Jésus, à ces collaborateurs dans la cause divine, que Paul écrivit ses lettres. Dans toutes celles-ci, il révèle, directement ou indirectement, l’un ou l’autre caractère du Plan divin, pour la réconciliation future de la race humaine avec Dieu et la restauration des obéissants à la vie éternelle sur la terre. Cependant, le thème principal de ses épîtres se rapporte surtout au développement spirituel et au comportement en général de « l’Eglise », de ceux « appelés à être saints ». De plus, Paul dévoile dans ses lettres de nouveaux aspects du Plan de Dieu pour le présent âge, et indique la manière dont certaines parties de ce Plan devront être exécutées par le peuple consacré de Dieu.

LES DIRECTIVES DE DIEU

II n’est pas douteux que, dans l’application des directives ou instructions de Dieu, les premiers disciples, en diverses circonstances, se trouvèrent embarrassés. Des questions se posèrent, au sujet desquelles Paul eut à intervenir pour discuter, convaincre et régler des points de doctrine ; il proclama alors des vérités, qu’il crut devoir développer par la suite dans ses épîtres, parce qu’elles étaient nécessaires au peuple du Seigneur pendant toute la durée de cet âge. Ces vérités, auxquelles l’on n’avait pas tout d’abord attaché une importance suffisante, se rapportaient notamment à la vie chrétienne et à la coopération dans le ministère de l’Evangile. L’une des questions débattues concernait les relations entre les Juifs convertis au christianisme et les Gentils qui étaient devenus de fidèles serviteurs de Christ.

Nous savons, par le Livre des Actes des Apôtres, que l’admission des Gentils convertis dans l’Eglise pose un problème pour les Juifs chrétiens. Pendant des siècles, la seule attitude des Juifs, à l’égard de Dieu, avait pour base une soumission totale à la loi donnée à leur nation au Mont Sinaï et une observation stricte des préceptes et ordonnances de cette loi les rendait acceptables à Dieu. Il était difficile, dans ces conditions, pour beaucoup de Juifs chrétiens, de comprendre et d’admettre que par leur seule foi en Christ, et en son sacrifice expiatoire, ils pouvaient être entièrement libérés de la loi. Par ailleurs, ceux d’entre eux qui étaient « faibles » dans la foi étaient enclins à prétendre que les Gentils convertis, qui se trouvait parmi eux, devaient se soumettre à certaines règles édictées par la loi, et notamment, par exemple, à celle de la circoncision.

Nous savons aussi que les apôtres s’étaient réunis à Jérusalem pour discuter cette question, mais les conclusions tirées de cette discussion n’avaient pas été acceptées de bon cœur par tous les frères juifs, de sorte que, pour beaucoup d’assemblées, le problème n’était pas encore résolu. Ce fut le cas pour l’Eglise de Rome et la lettre de Paul à ses frères a pour but de les aider à discerner plus clairement la vérité en ce qui concerne Christ. C’est dans cet esprit que dans le premier chapitre il écrit : « Car je n’ai point honte de l’Evangile : c’est une puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit. » (Verset 16).

Aujourd’hui, la question des ‘Gentils Juifs’ ne se pose pas dans l’Eglise, mais les principes fondamentaux de vérité, exposés dans la lettre de Paul à l’Eglise de Rome, sont toujours destinés à nous révéler ce que cela signifie de devenir et de continuer à être un chrétien, un fidèle serviteur de Christ. « L’Evangile de Christ », dit Paul, « est une puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit. » II veut simplement dire, par là, que la provision de salut de Dieu et la puissance qu’il mettra en œuvre pour nous sauver résident uniquement dans l’Evangile de Christ et notre foi en lui, et non pas dans le fait de la circoncision ou de n’importe quelle autre œuvre.

Dans la parabole du « Bon berger », Jésus parle de « celui qui n’entre pas par la porte de la bergerie, mais qui y monte par ailleurs »  (Jean 10 : 1). « Celui-là », dit-il, « est un voleur et un brigand. » II est probable qu’aujourd’hui très peu de personnes s’efforcent d’entrer dans la bergerie par la porte de la circoncision ; cependant, en « ces derniers jours », beaucoup d’autres « portes » sont envisagées. Parmi celles-ci, la plus importante est celle des « bonnes œuvres ».

Nombreux sont aujourd’hui, dans toutes les parties du monde soi-disant chrétien, ceux qui prétendent qu’il suffit de vivre en se maintenant à un niveau élevé de moralité pour être un chrétien. Beaucoup vont même jusqu’à affirmer que les adhérents des diverses religions non chrétiennes, qui règlent leur vie suivant des principes moraux et sains, sont autant agréables à Dieu que ceux qui appartiennent à la religion chrétienne. C’est aussi dans cet ordre d’idées que souvent, de nos jours, Mahomet, Bouddha, Confucius, et d’autres fondateurs de religions non chrétiennes, sont considérés comme étant, religieusement, sur le même plan que Jésus-Christ.

Quel non-sens ! Et pourtant, le monde étant incapable de comprendre le Plan de Dieu, ces errements sont excusables. Par suite d’un faux enseignement, qui nous vient de l’âge des ténèbres, beaucoup croient encore que tous les non croyants en Christ sont perdus pour toujours, bien plus, qu’ils sont destinés à être torturés éternellement dans un enfer de feu et de soufre. Dans ces conditions, les aimables et sympathiques philosophes du monde ne peuvent être blâmés dans leur tentative d’élargir l’horizon de la pensée religieuse et de maintenir, chez certains, l’espoir d’une fin moins terrifiante. Pourquoi, en effet, des humains moralement irréprochables, et sincèrement religieux, devraient-ils être plongés dans le désespoir et souffrir éternellement, pour la seule raison qu’ils n’ont pas eu l’occasion, ou le privilège, de comprendre et d’apprécier l’amour incommensurable que Dieu leur a témoigné par Christ ?

Mais combien différemment ce problème est traité et résolu par la Bible ! Devenir un chrétien, cela ne consiste pas seulement à éviter une éternité de tourments. Le chrétien, il est vrai, n’est plus sous le coup de la condamnation à mort prononcée contre Adam et la race humaine. Cependant, devenir chrétien, ce n’est pas principalement pour obtenir un salut personnel, mais cela consiste avant tout à discerner et à apprécier la vérité du grand Plan de Salut de Dieu comme il est révélé dans sa Parole ; cela signifie que l’on est appelé, ou invité, à devenir associé à Christ dans le futur travail de son Royaume. Paul en parle dans sa seconde lettre à l’Eglise de Corinthe disant : « Nous travaillons avec Dieu. » (chap. 6 : 1).

Ainsi, lorsque Paul disait que « l’Evangile est une puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit », il voulait dire que non seulement ceux qui maintenant acceptent l’Evangile et lui obéissent obtiendront le salut, mais encore que, par eux, la merveilleuse occasion de salut s’étendra, pendant les mille ans du Royaume de Christ, au genre humain tout entier. Nous n’avons donc pas besoin d’ouvrir d’autres « portes » de salut à l’intention du monde non chrétien, car, au temps marqué de Dieu, le salut deviendra une possibilité pour tous, sans exception.

L’ÉVANGILE DE CHRIST

Qu’est-ce que l’Evangile de Christ ? Paul répond à cette question d’une manière claire et définitive dans sa lettre aux Eglises de Galatie (chap. 3 : 8-16 et 27, 29). II dit que « l’Evangile » fut tout d’abord prêché à Abraham lorsque Dieu lui dit que, par lui, toutes les familles de la terre seraient bénies. De ceci, il ressort nettement que l’Evangile (bonne nouvelle) apporte des bénédictions pour tous.

Au verset 16, Paul explique que lorsque Dieu fit cette merveilleuse promesse à Abraham concernant une « semence » qui devait être le canal des bénédictions, Christ était la « semence » dont il parlait.

C’est la raison pour laquelle Paul emploie l’expression : « Evangile de Christ ». Aux versets 27 et 29, Paul donne des explications complémentaires se rapportant à la « semence ». Il dit que tous ceux qui ont été « baptisés en Christ » et ont ainsi « revêtu Christ » sont la semence d’Abraham et « héritiers selon la promesse ». Ainsi, nous sommes explicitement informés que l’Eglise de Christ partagera avec lui le privilège et l’honneur d’être le canal des bénédictions de Dieu pour « toutes les familles de la terre ».

Mais que veut dire Paul par être « baptisé en Christ » ? Le mot baptiser, signifie : ensevelir, et être « baptisé en Christ », cela marque l’anéantissement de notre volonté dans la volonté de Christ. Les caractéristiques essentielles du baptême ne peuvent pas être mises en relief en quelques mots.

Cependant, si l’on comprend bien la signification des divers exposés de Paul à ce sujet, dans l’ensemble de ses épîtres ces caractéristiques deviennent apparentes. Tout d’abord, il faut avoir une foi entière en Dieu et en sa parole. Jacques explique qu’Abraham devint un « ami » de Dieu parce qu’il eut foi en lui (Genèse 15 : 6 ; Romains 4 : 11-13). Ceci est compréhensible. Foi et confiance sont les bases de toutes les vraies amitiés. La foi d’Abraham le rendit capable de croire aux promesses de Dieu et d’obéir à la volonté de Dieu en quittant son pays et en se soumettant à un nouveau genre de vie en harmonie avec ces promesses (Jacques 2 : 23).

Ainsi, pour être agréables à Dieu, nous devons aussi avoir foi en Dieu et à son Plan révélé. Dans notre étude de la Bible, nous avons vu que Dieu créa l’homme parfait et à son image. Nous avons vu que par sa désobéissance l’homme fut condamné à mort. Dans Romains 5 : 11, Paul explique comment cette sentence affecte chaque membre de la race d’Adam. Il dit : «  Par une seule offense, la condamnation a atteint tous les hommes. ” II ajoute ensuite : “ De même, par un seul acte de justice, la justification qui donne la vie s’étend à tous les hommes. »

Si nous avons foi en ces paroles, et en d’autres déclarations similaires de la Bible, nous comprendrons et reconnaîtrons que, par nature, nous sommes membres d’une race maudite et mourante, éloignés de Dieu par de mauvaises actions. La reconnaissance de cela nous conduit à la repentance et à regarder à Dieu pour notre salut. Notre foi nous rendra alors capables d’accepter l’explication de Paul et d’autres auteurs de la Bible, selon lesquelles, par Christ et le mérite de sa vie sacrifiée, nous pouvons nous approcher de Dieu par la prière, recevoir son pardon et le « don gratuit » que Paul dépeint comme la « justification de la vie ».

Mais la vraie foi est plus, beaucoup plus, qu’un assentiment mental aux vérités révélées de la Bible. Pour être vraie, notre foi doit nous pousser, non seulement à nous repentir de nos péchés, mais encore à nous consacrer nous-mêmes à Dieu et à l’exécution de sa volonté. Dans sa seconde lettre à l’Eglise de Corinthe (chapitre 5, versets 14 et 15), Paul explique quelle doit être l’attitude, à l’égard des arrangements divins, de celui qui a une vraie foi en eux. Il dit : « Car l’amour de Christ nous presse, parce que si nous estimons que, si un seul est mort pour tous, tous sont donc morts, et qu’il est mort pour tous, afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux mêmes, mais pour celui qui est mort et ressuscité pour eux. »

Si nous admettons que nous ne devons plus vivre pour nous-mêmes, mais pour le Seigneur, cela signifie que nous nous consacrons entièrement à Lui, et à la réalisation de sa volonté. Dans Romains 12 : 1, ceci est représenté par «  l’offre de notre corps comme un sacrifice vivant ». Si nous avons une juste foi dans les arrangements et les promesses de Dieu, nous saurons que, bien qu’étant déchus et imparfaits, le Seigneur acceptera nos vies consacrées et utilisera nos corps imparfaits à son service. Paul dit, dans cet ordre d’idées, que notre offre au Seigneur est « sainte, agréable » pour lui et un « culte raisonnable ».

Parce que le mot « baptême » signifie : ensevelissement, enterrement, — « baptizo » dans la langue grecque signifiant immersion totale ou enfouissement — il est employé dans la Bible pour donner l’idée d’un abandon total de notre volonté pour faire la volonté de Dieu, puisque sa volonté est exprimée par Christ. En nous offrant nous-mêmes pour faire la volonté du Seigneur, nous sommes par conséquent « baptisés en Christ ». Pour nous aider à comprendre la pleine signification de sa pensée, Paul se sert du corps humain comme d’une figure. Dans celle-ci Jésus est la Tête et les autres parties du corps représentent les divers membres de l’Eglise.

Etre dans son corps, c’est avoir Christ comme notre tête, et cela signifie que nos volontés sont ensevelies dans la sienne.

Dans sa lettre aux frères de Rome, Paul s’étend encore sur la signification de ces mots : « baptisés en Christ ». Il écrit : « Ignorez-vous que nous tous qui avons été baptisés en Jésus-Christ, c’est en sa mort que nous avons été baptisés ? Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême en sa mort, afin que, comme Christ est ressuscité des morts par la gloire du Dieu, de même nous aussi nous marchions en nouveauté de vie. » (Chap. 6 : 3-5).

 Christ ensevelit sa volonté dans celle de son Père, et ce fut la volonté de son Père, qu’il donnât sa vie en sacrifice pour les péchés du monde. Et, maintenant, Paul explique que nous sommes ensevelis ou « plantés » ensemble avec Christ, — baptisés en sa mort. C’est donc à cela que conduit une entière consécration au Seigneur, ce qui est le cas de tous ceux qui, par l’Evangile de Christ, sont invités à marcher, dans « la voie étroite ».

Dans sa lettre, Paul ne dit rien au sujet du baptême par immersion dans l’eau ; il est cependant important que chaque croyant consacré soit baptisé ainsi, non pas certes dans le but d’obtenir son salut, mais comme un témoignage du profond changement qui s’est opéré dans son cœur, c’est-à-dire une entière soumission au Seigneur. C’est la raison pour laquelle Jésus fut immergé dans l’eau. Le baptême d’eau est un magnifique symbole de l’ensevelissement de notre volonté dans celle du Seigneur, et de l’espérance d’être élevés dans la conformité de la résurrection de Christ.

Si nous sommes plongés entièrement et maintenus dans l’eau nous nous trouvons dans l’impossibilité de nous sauver nous-mêmes et ne pouvons compter que sur le bon vouloir de celui qui nous tient et qui doit nous sortir de l’eau.

De même, par le baptême, nous nous abandonnons entièrement entre les mains du Seigneur, pour qu’il puisse faire de nous ce qu’il désire, et, sa volonté, c’est que nous mourions en sacrifice avec Christ. Nous avons confiance en son amour et sa grâce. Nous savons qu’il accomplira ses promesses de nous fortifier chaque fois que nous en aurons besoin. Nous savons, ainsi que le déclare Paul, que, puisque nous sommes « appelés selon son dessein », le Seigneur fera « que toutes choses concourent à notre bien » (Romains 8 : 28).

En nous donnant entièrement au Seigneur, c’est avec l’assurance que dans ses rapports avec nous aucune erreur ne sera faite, parce qu’il est trop sage pour se tromper et il nous aime trop pour ne pas être aimable. Aussi, c’est dans l’allégresse que nous lui donnons nos cœurs, ayant confiance dans ses promesses que, lorsque nous aurons achevé notre course dans la mort, il nous élèvera ensemble avec Christ pour vivre et régner avec lui. Ceci est merveilleusement illustré dans la figure par celui qui, après nous avoir plongés dans l’eau, nous en retire.

C’est à ceux, entièrement consacrés au Seigneur, ceux étant baptisés dans la mort de Christ, que Paul s’adresse dans sa lettre aux frères de Galates. Il leur écrit que ceux qui ont été « baptisés en Christ », et par suite ont « revêtu Christ », sont « la postérité d’Abraham, héritiers selon la promesse » (Galates 3 : 27-29). Conformément aux stipulations de « l’Evangile de Christ », ils doivent mourir avec Christ, afin de pouvoir vivre et régner avec lui. De plus, l’Evangile précise que par eux, « semence d’Abraham », les bénédictions promises par Dieu seront étendues, au propre temps marqué, à toutes les familles de la terre.

PAIX AVEC DIEU

Dans sa lettre aux frères de Philippes, Paul parle de « l’appel » de l’Evangile comme d’un « haut appel » (chap. 3 : 14). Et vraiment, il est « haut », si haut, que nous ne pourrions jamais l’atteindre par notre propre mérite et notre propre force. Mais, dans le mérite de Christ et dans la force du Seigneur, nous le pouvons.

Eloignés de Christ, nous ne pourrions pas avoir de communion avec Dieu, mais par lui nous sommes « justifiés » et sommes « en paix avec Dieu » ; nous ne sommes plus éloignés de lui par de mauvaises actions. Nos œuvres sont encore imparfaites, mais nous avons l’assurance qu’elles sont rendues acceptables par le sang de Christ, Et c’est cette position, justifiée devant Dieu, qui nous permet « d’avoir, par la foi, accès à cette grâce dans laquelle nous demeurons fermes et nous nous glorifions dans l’espérance de la gloire de Dieu » (Romains 5 : 12). Quelles merveilleuses espérances et glorieuses perspectives sont ainsi mises devant les « appelés » !

Paul parle aussi de ceux-ci comme étant « en Jésus-Christ » comme membres de son « Corps ». Il nous assure « qu’il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ, qui marchent non d’après la chair, mais d’après l’Esprit » (Romains 8 : 1). Toutes les instructions du Seigneur, qui se trouvent dans sa Parole et se rapportent à cette classe « d’appelés », l’Eglise, ont été écrites sous l’inspiration de son Saint Esprit. « Marcher …selon l’esprit », c’est par conséquent faire, avec soumission, la volonté du Seigneur, ainsi que cela est recommandé dans sa Parole. « Marcher d’après la chair » ce serait, au contraire, régler nos vies selon nos propres préférences. Aussi, Paul insiste-t-il sur la nécessité qui s impose à nous, même après que nous ayons consacré nos vies, de continuer à marcher comme le Seigneur le veut.

Jésus parlant du chemin, dans lequel les chrétiens marchent a dit qu’il était étroit, difficile, escarpé, mais nous devons malgré tout poursuivre notre marche si nous voulons maintenir notre position favorable devant Dieu.

NOUVELLES CRÉATURES

 Dans ses lettres, Paul révèle que ceux qui se consacrent eux-mêmes à la volonté et au service de Dieu, deviennent de « nouvelles créatures ». «  Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle Créature », explique-t-il. « Les choses anciennes sont passées, voici toutes choses sont devenues nouvelles. » (II Corinthiens 5 : 17). Aux yeux du monde, nous ne paraissons pas changés, bien que nous ne participions pas comme avant à la vie du monde. Mais Dieu qui lit dans nos cœurs, voit notre nouvelle détermination de lui plaire en toutes choses, et se rend compte des efforts que nous faisons pour mettre nos pensées en harmonie avec sa volonté. De plus, par ses promesses, il nous a donné un nouvel objectif dans la vie. Maintenant, « nous recherchons les choses d’en haut, où Christ est assis à la droite de Dieu » (Colossiens 3 : 13). Tandis que, précédemment, nous cherchions à profiter des bons côtés de la vie, dans la plus large mesure possible, maintenant, notre plus cher désir et notre plus grande joie consistent à faire la volonté de notre Dieu et à donner nos vies à son service. C’est là notre vocation.

Abraham, par sa foi dans les promesses de Dieu, devint un « ami » de Dieu. Nous faisons de même, et nous nous réjouissons de son amitié et de sa camaraderie. Mais nous devenons, en fait, plus que des amis. Nous devenons « des fils de Dieu », ses enfants. Compte tenu de ceci, Paul ajoute : « Or, si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers : héritiers de Dieu et cohéritiers de Christ, si toutefois nous souffrons avec lui, afin d’être glorifiés avec lui. » (Romains 8 : 17). La « montagne de la maison du Seigneur », prédite par Esaïe 2 : 2 et Michée 4 : 1, sera constituée par Jésus et son Eglise, cette dernière comprenant les « fils » souverains de Dieu. C’est à cette haute position que nous sommes appelés et à laquelle nous parviendrons, si nous sommes fidèles. Paul dit que la « création tout entière attend, avec un ardent désir, la révélation des fils de Dieu » (Romains 8 : 19-22).

AIDE ET CONSEILS

Les Epîtres de Paul ont pour but d’encourager cette classe « d’appelés » à vivre fidèlement leur vie de consacrés.

L’apôtre leur certifie que Dieu les aide et les conseille : « Qui peut nous séparer de l’amour de Christ ? », dit-il.

Après avoir énuméré les épreuves et difficultés qui pourraient nous donner l’impression d’être privés de la sollicitude divine, il ajoute : « Mais dans toutes ces choses, nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés. Car j’ai l’assurance que ni la mort ni la vie, ni les anges [déchus], ni les dominations, ni les choses présentes ni les choses à venir, ni les puissances, ni la hauteur, ni la profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ notre Seigneur. » (Romains 8 : 37 à 39).

Paul écrivait aux Eglises de la Galatie : « Ne nous lassons pas de faire le bien ; car nous moissonnerons au temps convenable, si nous ne nous relâchons pas. » (Galates 6 : 9).

Et dans son Epître aux saints d’Ephèse, il compare le chrétien à un soldat armé pour la bataille : « Au reste, fortifiez-vous dans le Seigneur, et par sa force toute puissante, revêtez-vous de toutes les armes de Dieu, afin de pouvoir tenir ferme contre les ruses du diable. » (Ephésiens 6 : 10-11).

Dans son Epître aux saints de Philippes, Paul exprime sa satisfaction pour l’attachement de ces frères (à l’Evangile) et sa confiance que l’Eternel continuera à leur accorder sa sollicitude : « Je suis persuadé que Celui qui a commencé en vous cette bonne œuvre la rendra parfaite pour le jour de Jésus-Christ. » (Philippiens 1 : 6).

Dans son Epître aux saints et fidèles frères en Christ de Colosses, Paul explique qu’il prie pour eux, « afin qu’ils puissent marcher d’une manière digne du Seigneur et lui être entièrement agréables, portant des fruits en toutes sortes de bonnes œuvres et croissant par la connaissance de Dieu, fortifiés à tous égards par sa puissance glorieuse, en sorte qu’ils soient toujours et avec joie persévérants et patients » ; et il ajoute : « Rendez grâces au Père, qui vous a rendus capables d’avoir part à l’héritage des Saints dans la lumière. » (Colossiens l : 10-12).

Et l’apôtre écrivait aux frères de Thessalonique : « Soyez toujours heureux. Priez sans cesse… Celui qui vous a appelés est fidèle et c’est lui qui le fera… Le Seigneur est fidèle, il vous affermira et vous préservera du malin. » (1 Thessaloniciens 5 : 16, 17 et 24 ; 2 Thessaloniciens 3 : 3).

Ces paroles ne sont que quelques-uns des riches joyaux de la pensée de l’apôtre, pris ça et là dans les Epîtres de Paul. Elles ont pour but d’encourager les frères à demeurer fermes dans l’Eternel et fidèles à son service, assurés que Dieu leur accordera aide et conseils, chaque fois qu’ils en auront besoin.

De plus, dans la plupart de ses Epîtres, Paul discute sur un important sujet. Nous l’avons déjà remarqué dans son Epître aux frères de Rome. Il cherchait à leur faire comprendre que Juif ou païen, le seul moyen pour un chrétien d’être « justifié » et de jouir de « la paix de Dieu », était d’avoir foi dans le sang rédempteur de Christ et de manifester cette foi par une pleine consécration à suivre ses traces. Il leur expliquait aussi que la circoncision et autres ordonnances de la Loi n’avaient plus rien à faire à cet égard.

L’apôtre touche d’ailleurs à cette question dans plusieurs de ses Epîtres, car elle faisait l’objet de controverses dans l’Eglise primitive.

 Mais, en ce temps-là, il existait encore bien d’autres divisions parmi les « appelés ». Un raisonnement d’homme et des ambitions charnelles entraînaient à d’autres sujets de discordes. Jésus avait dit à ses disciples : « Car un seul est votre Maître, le Christ, et vous êtes tous frères. Et n’appelez personne sur la terre votre père, car un seul est votre Père, celui qui est dans les cieux. » (Matthieu 23 : 8-9).

De nombreux disciples de Christ n’ont pas obéi à ces instructions et même certains groupes de l’Eglise primitive avaient tendance à exalter l’homme, et à oublier la parole de Jésus : « Vous êtes tous frères. » II en était surtout ainsi dans l’Eglise de Corinthe et c’est pour cela que Paul discute la chose dans sa première Epître aux Corinthiens.

Nous lisons en effet au premier chapitre : « Je veux dire que chacun de vous parle ainsi : Moi, je suis de Paul ! — et moi, d’Apollos ! — et moi, de Céphas ! — et moi, de Christ ! Christ est-il divisé ? Paul a-t-il été crucifié pour vous, ou est-ce au nom de Paul que vous avez été baptisés ? » (Versets 12 et 13). Et l’apôtre continue au chapitre 3, verset 3 : « Vous êtes encore charnels. En effet, puisqu’il y a parmi vous de la jalousie et des disputes, n’êtes-vous pas charnels et ne marchez-vous pas selon l’homme ? » Du verset 6 au verset 9 de ce même chapitre, Paul montre quelles pensées doivent unir les frères et serviteurs de l’Eglise : « J’ai planté, Apollos a arrosé, mais Dieu a fait croître, en sorte que ce n’est pas celui qui plante qui est quelque chose, ni celui qui arrose, mais Dieu qui fait croître. » Et il ajoute : « Nous sommes ouvriers avec Dieu. »

Paul ne veut cependant pas dire qu’il ne doit y avoir ni loi ni ordre dans l’Eglise. Au chapitre 12 de cette même Epître, il donne un aperçu de ce que doit être, d’après l’Eternel, l’organisation de l’Eglise. Il se sert du corps humain pour illustrer l’intimité entre Jésus et l’Eglise ; naturellement, dans ce « corps », Jésus est la « Tête ». « Vous êtes le corps de Christ, et vous êtes ses membres, chacun pour sa part », dit-il, puis il ajoute : « Et Dieu a établi dans l’Eglise : premièrement des apôtres, secondement des prophètes, troisièmement des docteurs, ensuite ceux qui ont le don des miracles, puis ceux qui ont les dons de guérir, de secourir, de gouverner, de parler diverses langues. » (versets 27 et 28).

Il est clair que ces « miracles », « dons de guérir », « diversités de langues », étaient des bénédictions accordées aux frères de l’Eglise primitive. C’étaient des dons spéciaux qui étaient nécessaires, pendant que s’établissait l’Eglise. Ils ne pouvaient être conférés que par les apôtres, et quand ces derniers moururent, ces dispositions spéciales et temporaires prirent fin.

Dans son Epître aux frères d’Ephèse, Paul insiste sur les dispositions de Dieu envers les serviteurs de l’Eglise. Il dit que Christ « a donné » les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs, pour le perfectionnement des saints en vue de l’œuvre du ministère et de l’édification du corps de Christ. Paul montre que c’est la Vérité des Ecritures qui accomplit cette œuvre « d’édification ».

C’est « en professant la vérité dans la charité » que nous « croissons à tous égards en Celui qui est le Chef, Christ » (Ephésiens 4 : 11, 12 et 15).

Dans son Epître aux frères de Corinthe, Paul s’étend sur l’importance de la charité comme pivot de toute activité chrétienne.

Après avoir parlé de l’organisation de l’Eglise et montré que tous ses membres ont un service à accomplir, il continue ainsi : « Quand je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n’ai pas la charité [ou l’amour], je suis un airain qui résonne ou une cymbale qui retentit. » (1 Corinthiens 13 : 1).

Dans tout ce treizième chapitre, l’apôtre développe le plus éloquent exposé sur la charité chrétienne qui ait jamais été écrit.

C’est seulement quand ce divin principe anime les « appelés », qu’ils peuvent travailler ensemble en harmonie et à la gloire de Dieu.

CONSEILS AUX « DOCTEURS »

 Les deux Epîtres de Paul à Timothée, et son Epître à Tite, sont surtout destinées à conseiller ceux qui servent comme « docteurs » dans l’Eglise.

Puisque Dieu veut que chaque chrétien soit un ambassadeur pour Christ et laisse briller sa lumière dans le monde, c’est qu’en réalité chaque chrétien est un « docteur ». Paul écrivait à Timothée : « Or, il ne faut pas qu’un serviteur du Seigneur ait des querelles ; il doit au contraire avoir de la condescendance pour tous, être propre à enseigner, doué de patience ; il doit redresser avec douceur les adversaires. » (2 Timothée 2 : 24-25). Et il écrivait à Tite : « Montre-toi toi-même à tous égards un modèle de bonnes œuvres ; donne un enseignement pur, digne, une parole saine, irréprochable, afin que l’adversaire soit confus, n’ayant aucun mal à dire de nous. » (Tite 2 : 7-8).

Les conseils que Paul donne à Timothée dans sa seconde Epître, chapitre 2 et verset 15, sont d’une importance fondamentale pour chaque chrétien. Les voici : « Efforce-toi de te présenter devant Dieu comme un homme éprouvé, un ouvrier qui n’a point à rougir, qui dispense droitement la Parole de la Vérité. » Que signifie : « Dispenser droitement la Parole de la Vérité ? » Au verset 18 de ce chapitre, l’apôtre semble répondre à cette question, qu’il avait sans doute à l’esprit, dans le déroulement de sa pensée. Il avertit Timothée que certains « se sont détournés de la Vérité, disant que la résurrection est déjà arrivée, et renversent la foi de quelques-uns ».

Or, la résurrection des morts est l’une des plus importantes doctrines de la Parole de Dieu. Personne ne peut se tromper en enseignant que les morts doivent ressusciter. La faute dont parle Paul est que certains enseignaient que la résurrection était déjà arrivée. Il dit à Timothée que ceux qui ont commis cette faute n’ont pas « dispensé droitement la Parole de Vérité ».

 Il est donc clair que, pour « dispenser droitement cette Parole de Vérité », il faut bien tenir compte de l’élément temps, dans le Plan de Dieu ; tenir compte que chaque partie de ce plan de salut s’accomplit dans ce que l’apôtre appelle un « temps convenable ».

Dans sa lettre aux frères d’Ephèse, chapitre 1, verset 10, il parle de « l’accomplissement des temps » dans lesquels le Seigneur « réunira toutes choses en Christ, celles qui sont dans les cieux et celles qui sont sur la terre ». Le fait que dans le plan de Dieu il y a un « moment » pour l’accomplissement des temps « indique qu’il y d’autres temps, dispensations ou âges précédant ces temps de plénitude ». Il est aussi évident que si « toutes choses » ont été réunies en Christ lorsque les temps furent accomplis, elles ne l’étaient pas dans les âges précédents.

Ainsi il devient clair que le privilège des chrétiens est de chercher à connaître le dessein de Dieu, son plan, pour « dispenser droitement la Parole de Vérité », afin de situer les diverses promesses et prophéties dans leur propre temps. Manquer à cette règle entraîne à des contradictions bibliques évidentes et l’incapacité de voir les beautés du plan divin. « Dispenser droitement la Parole de la Vérité » n’est pas si difficile.

Dans notre étude des livres de la Bible, jusqu’ici, nous avons vu que la Loi de Dieu donnée au mont Sinaï était pour la nation d’Israël seulement, et s’appliquait à l’âge juif. Nous avons appris par les lettres de Paul que les disciples de Jésus ne sont pas sous cette loi, mais sous la Grâce, et que Dieu les traite selon leur foi dans l’œuvre de réconciliation de Christ et selon leur consécration.

Notre étude du livre des Actes nous a appris que le plan divin, dans notre âge présent, est de « tirer un peuple hors du monde » pour vivre et régner avec Christ dans l’âge qui vient ; cet âge-ci n’étant pas l’âge dans lequel Dieu convertit le monde entier (Actes 15 : 13-18). Dans ce texte, l’âge de l’Evangile du divin plan est exposé clairement. L’expression « après cela » suit une description du travail suivant la « dispensation de la plénitude des temps ».

Nous avons aussi découvert que, tandis que beaucoup de prophéties dans l’Ancien Testament se rapportent à la venue du Christ, toutes ne furent pas accomplies au premier avènement ; celles décrivant ses souffrances et sa mort le furent, mais les merveilleuses descriptions sur la gloire du royaume messianique, et les bénédictions que le peuple doit goûter sous ce royaume, ne s’appliquent qu’au temps de la seconde venue. Il est très important, dans l’étude de la Bible, de distinguer les temps convenables et leurs différents ordres de succession.

DEUX SALUTS

En « dispensant droitement la Parole de la Vérité », il est aussi essentiel d’avoir à l’esprit que ces promesses de salut sont adressées non seulement à différents âges, mais fréquemment se réfèrent à des saluts différents. Paul montre cela quand, en parlant de la réalisation des plans de Dieu « lorsque les temps seraient accomplis », il explique que certaines choses seraient réunies dans le « ciel » et d’autres sur « la terre » (Ephésiens 1 : 10).

Dans notre étude de l’Ancien Testament, nous avons remarqué plusieurs promesses s’appliquant à cette période du divin plan et appelées par Pierre « les temps de rétablissement de toutes choses ». Nous reconnaissons que toutes les promesses de bénédictions sont matérielles, comme « ouvrir les yeux des aveugles, bâtir des maisons et les habiter, forger des socs de charrues avec des épées », etc. Le Nouveau Testament, d’autre part, se montre plus spirituel dans ses promesses qui sont célestes pour les fidèles disciples qui marchent sur les traces de Jésus.

Le Maître avait dit à ses disciples : « Je vais vous préparer une place… et…  je reviendrai et vous prendrai avec moi, afin que là où je suis, vous y soyez aussi. » (Jean 14 : 2-3). En accord avec ceci, Paul écrivait aux frères de Colosses : « Affectionnez-vous aux choses d’en haut et non à celles qui sont sur la terre… Quand Christ, votre vie, paraîtra, alors vous paraîtrez aussi avec Lui dans la gloire. » (Colossiens 3 : 2-4).

Dans le chapitre 15 de sa première lettre aux Corinthiens, l’apôtre parle très à propos des deux phases du plan de salut de Dieu, salut terrestre et salut céleste, dans son exposé sur la résurrection des morts. Premièrement, il établit le fait que Jésus fut relevé de la mort. Il appuie sur l’importance de ceci en disant: « Si Christ n’est pas ressuscité, votre foi est vaine, vous êtes encore dans vos péchés, et par conséquent aussi ceux qui sont morts en Christ sont perdus. » (Versets 17-18). Au verset 22, il écrit: « Comme tous meurent en Adam, tous revivront en Christ. » Cette déclaration catégorique donne à tous les humains une espérance de vie après leur mort, par une résurrection.

Alors Paul établit une distinction sur le temps de la résurrection. « Chaque homme en son rang », disant : « Christ comme prémices, puis ceux qui appartiennent à Christ, lors de sa présence. ” (Verset 23). L’Eglise de Christ, ceux qui sont membres de son « Corps », comme Paul l’explique dans le chapitre 12 de son épître, étant associés avec Jésus comme « Christ les prémices ”. Dans l’ordre, de la résurrection, ces derniers sont les premiers relevés de la mort.

Le mot grec traduit généralement par avènement ou venue est « parousia », qui signifie « présence », et cette présence effective durera les mille ans de la seconde venue sur la terre, le « temps de rétablissement de toutes choses », durant lequel tous les hommes reviendront à la vie par la résurrection.

Au verset suivant, Paul dit : « Ensuite », élément nouveau, « viendra la fin, quand il remettra le royaume à celui qui est Dieu et Père, après avoir détruit toute domination, toute autorité et toute puissance. Car il faut qu’il règne jusqu’à ce qu’il ait mis tous les ennemis sous ses pieds. Le dernier ennemi qui sera détruit, c’est la mort » (v. 24-26). Ici, à nouveau, nous avons le plan complet de Dieu exposé, et comme Paul le vit, le temps de l’accomplissement est le temps de l’établissement du royaume, le temps où Christ et ses « appelés » régneront comme « semence d’Abraham » pour la « bénédiction de toutes les familles de la terre ». Ceci sera le « temps de réunir toutes choses en Christ » ; au début par l’exaltation de l’Eglise dans la gloire des cieux avec Christ, et ensuite, jusqu’à la fin de ce temps, de donner l’opportunité à tous les êtres humains de retrouver sur la terre la perfection perdue par Adam.

Après les explications de l’ordre dans les résurrections, Paul parle des récompenses ; certains auront des corps spirituels, célestes, et d’autres des corps terrestres (verset 40). Il explique que ceux qui reçoivent des corps spirituels ou célestes à la résurrection furent des humains avant de mourir ; que des corps spirituels leur sont donnés comme une récompense de leur foi et pour avoir laissé leur vie avec Christ.

C’est à eux que l’espérance de l’immortalité est offerte. Personne n’est immortel par nature et l’idée que les humains ont des « âmes immortelles » n’est pas biblique, donc fausse. Paul, parlant de la résurrection de ceux « tirés du monde », dit au verset 53 : que ce « corps mortel revête l’immortalité », qu’il n’avait donc pas encore ! Suivant ceci, il introduit, dans son exposé, l’élément « temps ». « Lorsque » après la résurrection des prémisses dans l’immortalité, « alors » s’accomplira la parole qui est écrite : « La mort a été engloutie dans la victoire. Ô mort, où est ta victoire ? Ô mort, où est ton aiguillon ? » (Versets 54-55).

L’affirmation victorieuse que la mort sera « engloutie » par la victoire est rapportée par Esaïe 25 : 8. Ce texte dit : « Il (le Seigneur) anéantit la mort pour toujours. Le Seigneur, l’Eternel, essuie les larmes de tous les visages. II fait disparaître de toute la terre l’opprobre de son peuple, car l’Eternel a parlé. » A ceci, le prophète ajoute : « En ce jour l’on dira : Voici, c’est notre Dieu, en qui nous avons confiance ; et c’est lui qui nous sauve ; c’est l’Eternel en qui nous avons confiance ; soyons dans l’allégresse et réjouissons-nous de son salut ! »

Oui, ce sera « en ce jour ” que la mort sera « engloutie en victoire », mais « ce jour » ne viendra pas avant que le travail du jour présent ne soit terminé : le travail de « choisir le peuple pour son Nom », et que ce peuple soit exalté dans la résurrection, la gloire, l’honneur et l’immortalité pour vivre et régner avec Christ dans son royaume. Ce royaume doit gouverner toutes les nations durant « ce jour », quand toutes les larmes seront effacées de tous les visages et lorsque tous les morts seront réveillés et auront la possibilité de croire et de vivre éternellement (1 Timothée 2 : 1-6).

Quelle harmonie merveilleuse nous donne la Bible quand « nous dispensons droitement la Parole de Vérité » ; non seulement elle nous révèle l’amour de Dieu pour les « appelés » de cet âge et pour l’humanité qui sera « rétablie » dans l’âge qui vient, mais elle nous montre la voie dans laquelle le chrétien peut marcher présentement pour plaire à Dieu. Comme Paul le révèle dans ses diverses lettres, il y a un chemin étroit, du sacrifice, dans lequel la volonté du Seigneur vient avant toute autre considération ; cependant, le chemin du chrétien est toujours une voie heureuse qui a fait dire à Paul : « Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur ; je le répète, réjouissez-vous. » (Philippiens 4 : 4).

ESCLAVES ET MAÎTRES

Dans ses lettres, Paul révèle que toutes les classes de la société sont appelées à marcher dans le chemin du chrétien, que cette classe « d’appelés » est composée de pauvres et de riches, aussi bien que de personnes de toutes nations et de toutes races (Galates 3 : 28). Dans les jours de l’Eglise naissante, l’esclavage était très fortement ancré dans les mœurs et les lettres de Paul nous montrent bien que les uns comme les autres, maîtres et esclaves, étaient appelés à la Vérité et invités à suivre Jésus. Il exhorta les esclaves convertis à obéir à leurs maîtres chrétiens, et les maîtres à aimer leurs esclaves (Ephésiens 6 : 5-9 ; Colossiens 3 : 22-25 ; 4 : 1).

Philémon était un propriétaire d’esclaves au moment où il accepta Christ et devint un fidèle chrétien. Un de ses esclaves, nommé Onésime, s’échappa de chez son maître et vint à Rome où il entra en contact avec Paul qu’il avait dû voir lorsque l’apôtre avait visité Philémon. Quand, par le ministère de Paul, Onésime accepta Christ, et devint un fidèle serviteur du Seigneur, il réalisa qu’il avait désobéi aux lois ayant cours à cette époque, et en chrétien il trouva que son devoir était de rentrer et de chercher à se faire pardonner par Philémon.

Evidemment, cette situation présentait un problème difficile pour les deux, Onésime et Philémon. Paul, comprenant la situation, écrivit à Philémon pour qu’il ne reçoive pas Onésime comme un esclave, mais comme un frère. Ceci est le sujet de l’Epître à Philémon. Cette lettre est une démonstration étonnante nous faisant voir comment un amour chrétien peut résoudre les plus difficiles problèmes qui peuvent se présenter parmi le peuple du Seigneur, ceux qui sont appelés à être « un peuple pour Son Nom ».

Et, puisque ce « petit troupeau » à qui c’est le bon plaisir du Père de donner le Royaume est en préparation, afin qu’il soit apte à faire respecter les lois de Dieu par les humains et répandre sur eux les bénédictions divines, il est important qu’il se développe dans l’amour, et devienne qualifié pour participer à ce grand objectif de l’établissement du Royaume afin que la volonté de Dieu soit faite « sur la terre et dans le ciel » (Matthieu 6 : 10).

Paul lui-même était entièrement voué à ces principes de l’amour chrétien et il savait qu’il était conduit à une mort en sacrifice avec Christ. Pour lui, rien d’autre dans la vie n’avait d’importance, au point qu’il pouvait écrire aux Philippiens 3 : 13-14 : « Je fais une chose : oubliant ce qui est en arrière et me portant vers ce qui est en avant, je cours vers le but, pour remporter le prix de la vocation céleste de Dieu en Jésus-Christ. »

VIII – LA LETTRE DE PAUL AUX HÉBREUX

L‘épître de Paul aux Hébreux est remarquable parmi les livres du Nouveau Testament. Bien que cela ne soit pas dit, il semble probable que cette lettre fut adressée à un groupe particulier ou congrégation d’Hébreux convertis au christianisme, car elle indique que ceux auxquels elle était destinée manquèrent quelque peu de foi et de zèle pour la cause chrétienne, ce pouvait à peine être vrai de tous les chrétiens hébreux de l’Eglise primitive. L’objet de la lettre semble avoir eu pour but d’encourager les frères à tenir ferme aux promesses de Dieu et de demeurer fidèles dans son service.

Au cours de la lettre, plusieurs recommandations sont adressées aux frères de tenir ferme, d’être patients, de faire attention. Le chapitre 2, verset 1, dit « C’est pourquoi, nous devons d’autant plus nous attacher aux choses que nous avons entendues, de peur que nous ne soyons emportés loin d’elles ».  Cette exhortation est encore actuelle, car il est si facile de se relâcher, de laisser échapper de notre esprit et de notre cœur les précieuses vérités de la Parole de Dieu et de permettre aux choses de ce monde de prendre leur place.

Dans cette lettre Paul fait ressortir que les choses que nous avons entendues ont été dites par le Fils bien-aimé de Dieu, Christ Jésus. Le premier verset dit « Après avoir autrefois, à plusieurs reprises et de plusieurs manières, parlé à nos pères par les prophètes, Dieu, dans ces derniers temps, nous a parlé par le Fils, qu’il a établi héritier de toutes choses, par lequel il a aussi créé le monde. »

Puisque l’épître fut écrite dans le but de fortifier la foi des croyants Juifs, il était approprié que Paul appelle l’attention sur le fait que le même Dieu qui a parlé à leurs pères par les prophètes leur parle maintenant par son Fils. Dieu ne change pas, les vérités qu’il révèle par Jésus sont en harmonie avec lui-même, ainsi que le développement du plan divin pour lequel les prophètes ont témoigné. Ce fait ressort de nombreuses fois au cours de la lettre.

De plus, afin de fortifier la foi de ces chrétiens hébreux, Paul leur montre, au premier chapitre de sa lettre, la position exaltée que Jésus occupe dans le plan divin, et combien il fut honoré par leur Dieu, le Dieu d’Israël. Jéhovah l’a établi « héritier de toutes choses », par lequel il (le Créateur) a aussi créé le monde (verset 2).

Lorsque Jésus a fait la « purification des péchés » par l’effusion de son sang, le Dieu d’Israël le ressuscita et l’exalta hautement, de sorte que maintenant il est « assis à la droite de la majesté divine, dans les lieux très hauts » (verset 3).

Les Israélites connaissaient l’existence des anges, comme étant des êtres spirituels, d’une création plus élevée que l’homme et invisibles à l’homme. Les prophéties en parlent souvent en disant qu’ils servent Dieu honorablement pour transmettre des messages à son peuple et pour rendre d’autres services. Mais Paul explique que Jésus est « devenu d’autant supérieur aux anges, qu’il a hérité d’un nom plus excellent que le leur » (verset 4).

Ensuite, pour faire ressortir encore mieux le grand honneur que le Dieu d’Israël a accordé à son Fils bien-aimé Christ Jésus, Paul dit « Car auquel des anges Dieu a-t-il jamais dit tu es mon Fils, le t’ai engendré aujourd’hui ? Et encore Je serai pour lui un père et il sera pour moi un Fils » Dieu a donné ces assurances bénies à son Fils. Par le prophète David il a dit « Tu es mon Fils, je t’ai engendré aujourd’hui. » Paul dit aussi que la promesse divine rapportée par 1 Chroniques 22 : 10 « Il sera pour moi un fils et je serai pour lui un père », s’applique à Jésus.

Paul explique que, selon le prophète David, Dieu a fait de ses « anges des vents et de ses serviteurs une flamme de feu », ce qui indique les services très importants que les anges accomplissent selon la volonté de Dieu — mais à son Fils il a dit « Ton trône, ô Dieu, est éternel, le sceptre de ton règne est un sceptre d’équité. Tu as aimé la justice et tu as haï l’iniquité c’est pourquoi  ô Dieu, ton Dieu t’a oint d’une huile de joie au-dessus de tes égaux. » (ver­sets 7-9 ; Psaume 104 : 4 ; 45 : 6-7).

Au verset 13, Paul demande aux frères hébreux « Et auquel des anges a-t-il jamais dit : Assieds-toi à ma droite jusqu’à ce que je fasse de tes ennemis ton marche-pied ? » Cet exposé, chargé d’honneur, a été fait à Jésus par le prophète David, qui, comme l’indique Paul, fait apprécier la gloire à laquelle le Fils bien-aimé de Dieu a été exalté, et aussi la grande autorité avec laquelle il a parlé au peuple de Dieu dans « ces derniers jours ».

Combien la foi de ces chrétiens hébreux dut-elle être fortifiée Ils avaient accepté Christ, mais n’avaient peut-être pas réalisé entièrement la manière merveilleuse par laquelle il avait été annoncé par les prophètes d’Israël et jusqu’à quel point Dieu l’avait exalté et se servait de lui comme canal de vérité pour son peuple.

Paul commence sa lettre aux Hébreux en leur rappelant que le Dieu d’Israël, en parlant à leurs pères par les prophètes, l’a fait « à plusieurs reprises et de plusieurs manières ». Combien ceci est vrai ! Le grand plan de Dieu pour la rédemption et la restauration humaine n’est pas écrit par les prophètes en se suivant, mais comme le dit l’un des prophètes, « un peu par ici, un peu par là  » – ou, comme le dit Paul, « à plusieurs reprises et de plusieurs manières ». Néanmoins, lorsque les différentes parties de la vérité rapportées par les prophéties, par la promesse et par l’illustration, sont rassemblées, le bienveillant plan de Dieu ressort de sa Parole en une harmonie et une beauté resplendissantes.

Jusqu’à l’arrivée de Jésus, le témoignage des prophètes fut compris comme assurant le rétablissement de la race humaine à la vie sur cette terre. L’apôtre Pierre, dans Actes 3 : 19-21, se servit du mot « rétablissement » pour décrire cette espérance et déclare que des « temps de rétablissement » ont été annoncés « par la bouche de ses saints prophètes », depuis le commencement du monde. Les pères d’Israël comprirent que ce projet gigantesque de rétablissement de la race humaine sera accompli par un Messie que le Dieu d’Israël enverra, et Jésus était naturellement ce Messie.

Si la foi en Christ, comme étant « l’envoyé de Dieu », fortifia des chrétiens hébreux et renouvela leur zèle pour la cause divine, ils avaient besoin d’être assurés qu’Il viendrait pour accomplir ce dessein bienveillant de leur Dieu. Jésus ne pouvait être le Messie de la promesse s’il n’accomplissait pas ce que Dieu avait annoncé par leurs prophètes. Le prophète David fut un de ceux qui annoncèrent les « temps de rafraîchissement » et il fit ressortir l’intérêt que Dieu porte à sa création humaine, manifesté par sa promesse d’envoyer un Messie pour « visiter » l’humanité afin d’accomplir ce dessein.

Se rapportant à la création de l’homme, David dit dans sa prophétie qu’il fut fait « de peu inférieur aux anges »  et que la domination lui fut donnée et que tout fut « mis sous ses pieds ». La prophétie implique que la « visite » d’un représentant de Dieu sur terre aurait pour effet de rétablir cette domination perdue par l’homme. La prophétie de David est rapportée par le Psaume 8 :  4-8 et Paul la cite au second chapitre de sa lettre aux Hébreux (versets 6-8) et, dans son commentaire, il montre que le début de son accomplissement a été réalisé par Jésus.

En citant la prophétie, Paul explique « cependant, nous ne voyons pas encore maintenant que toutes choses lui [à l’homme] soient soumises. Mais celui qui a été abaissé pour un peu de temps au-dessous des anges, Jésus, nous le voyons couronné de gloire et d’honneur, à cause de la mort qu’il a soufferte, afin que par la grâce de Dieu, il souffrît la mort pour tous » (versets 8, 9). Paul applique la prophétie de David à Jésus, celui que le Créateur envoya pour « visiter » la race humaine dans le dessein de rétablir la domination perdue. Mais, comme le dit Paul, la domination n’est pas encore rétablie, quoiqu’un pas important en vue de cette réalisation ait été fait. Jésus fut « fait chair »« un peu au-dessous des anges », comme le fut Adam. « couronné de gloire et d’honneur » comme Adam, « afin que par la grâce de Dieu il souffrît la mort pour tous ».

Il fut important que Jésus « souffrît la mort pour tous », afin que la sentence de mort pût être supprimée et le chemin préparé pour le rétablissement de l’homme comme avant la perte de sa domination. Ainsi, comme le dit Paul, si nous ne voyons pas la prophétie déjà accomplie, nous « voyons » le début de son accomplissement dans l’œuvre rédemptrice de Jésus.

D’AUTRES FILS

Après avoir expliqué ce point aux frères hébreux, afin de leur rendre l’assurance de l’accomplissement par Jésus du dessein divin exprimé par leurs prophètes, Paul introduit un autre point de vérité qui avait pour but de les aider à mieux comprendre les voies du Seigneur. C’était le fait que « beaucoup de fils » devaient être conduits à la Gloire, par les souffrances en suivant Jésus, le « Prince » de leur salut (chapitre 2 : 10).

Nous avons appris par Jésus et par Paul que le chemin du chrétien est un chemin étroit et difficile. Jésus dit : « Etroite est la porte, resserré le chemin qui mène à la vie et il y en a peu qui les trouvent. » (Matthieu 7 : 14). La « vie » dont parle Jésus est « l’honneur, la gloire et l’immortalité » mentionnés par Paul, qui, comme il le dit, ne peuvent être obtenus que par la « persévérance à bien faire » (Romains 2 : 7).

Les frères hébreux étaient sans doute bien familiarisés avec les prophéties de l’Ancien Testament concernant le royaume messianique et les bénédictions qu’il devait apporter au peuple. Ils étaient convaincus que Christ était le Messie, mais ils ne réalisaient pas qu’il y aurait une longue période d’attente avant son retour et l’établissement de son royaume. Au chapitre 10, versets 36 et 37, Paul écrit « Car vous avez besoin de persévérance, afin qu’après avoir accompli la volonté de Dieu, vous obteniez ce qui vous est promis. Encore un peu, un peu de temps celui qui doit venir viendra et il ne tardera pas. ».

Au début de leur carrière chrétienne, ces frères hébreux ont soutenu un grand combat au milieu des souffrances, et Paul dit : « Vous avez accepté avec joie l’enlèvement de vos biens » (chapitre 10 : 32-34). Ils savaient que la cause chrétienne était impopulaire, mais pensaient sans doute que Christ reviendrait bientôt et qu’ils partageraient alors la gloire de son royaume et leurs souffrances seraient terminées. Ainsi, dans toute sa lettre, Paul exhorte à la patience, et, pour les aider à rester fidèles, il leur explique la raison des souffrances chrétiennes. Le « Prince », par ses souffrances, fut reconnu digne d’être exalté, de même « beaucoup de fils » appelés à régner avec lui, dans son royaume, doivent prouver leur fidélité dans les épreuves.

UNE PRÊTRISE SPIRITUELLE

Le chapitre 3, verset 1, dit : « C’est pourquoi, frères saints, qui avez part à la vocation céleste, considérez l’apôtre et le souverain sacrificateur de la foi que nous professons, Christ-Jésus. » Nous avons appris de Jésus, du livre des Actes et des précédentes lettres de Paul, que pendant cet âge les disciples de Jésus sont participants d’un « haut appel », invités à souffrir et mourir avec Jésus afin de vivre et régner avec lui. Paul les encourage en leur disant « Affectionnez-vous aux choses d’en haut et non à celles qui sont sur la terre. » (Colossiens 3 : 1-3). Paul parle du même « haut appel » lorsqu’il écrit aux frères hébreux, « frères saints qui avez part à la vocation céleste ».

Cette pensée en elle-même n’est pas nouvelle, mais Paul introduit une vérité importante et vitale de plus, en expliquant que, comme frères de Christ, nous devrions nous considérer comme membres d’un ordre de prêtrise dont Christ est le souverain Sacrificateur. Ce langage aurait eu peu de signification pour la plupart des Gentils vivant aux jours de Paul, mais les Juifs savaient ce qu’est un sacrificateur, car la prêtrise, composée d’un souverain sacrificateur et de sacrificateurs, accomplissait les services religieux de leur nation pendant des siècles, depuis leur sortie d’Egypte, sous la conduite de Moïse. Le premier souverain sacrificateur d’Israël fut Aaron, le frère de Moïse, et ses fils étaient les sacrificateurs. Au chapitre 8, verset 5, Paul dit que ces sacrificateurs servirent « d’image et représentaient des choses célestes ».

Nous apprenons, de la lettre de Paul à Timothée, que des chrétiens doivent « dispenser droitement la parole de vérité » (2 Timothée 2 : 15). Ceci est très important par rapport au temps dans le plan de Dieu. Différentes périodes sont mises à part dans lesquelles certaines phases du plan divin sont accomplies. Il est également vrai que quelques-unes des promesses de la Bible décrivent un salut céleste, tandis que d’autres se rapportent aux bénédictions du rétablissement sur la terre. Voici que Paul introduit un autre aspect de la vérité, qui est le type ou les « ombres » comme il l’appelle. Dans sa lettre aux Hébreux, il attache beaucoup d’importance aux leçons enseignées par Dieu dans les services religieux, typiques d’Israël et à la structure du tabernacle érigé dans le désert, qui fut le centre de leur lieu d’adoration.

Au chapitre 3, verset 1, il indique que Jésus est représenté par leur souverain sacrificateur et ses disciples dans cette illustration par les sacrificateurs. Paul maintient ce point de vue général à travers toute sa lettre. L’œuvre de la sacrificature d’Israël fut surtout celle d’offrir des sacrifices ; de même, comme sacrificateurs dans l’anti-type, nous offrons des sacrifices, non pas constitués par des animaux, mais de nous-mêmes, en suivant l’exemple de Jésus, qui sacrifia sa vie pour la vie du monde. Vus ainsi, les « frères » de Jésus, ces « beaucoup de fils » qui participeront à sa Gloire, ne sont pas représentés par la nation d’Israël entière, mais par la sacrificature de cette nation. Il est très important de se souvenir de cette distinction en examinant les leçons importantes de cette épître.

LA SACRIFICATURE SELON L’ORDRE DE MELCHISÉDEK

Paul revient aux jours d’Abraham pour tirer une leçon des agissements de Dieu avec son peuple au temps du sacrificateur nommé Melchisédek. Il cite une prophétie de l’Ancien Testament pour montrer l’intention divine de considérer Melchisédek comme un type, ou une illustration d’une plus grande sacrificature à venir, dont Jésus serait le souverain sacrificateur. Il cite du Psaume 110 : 4 : « Tu es sacrificateur pour toujours, selon l’ordre de Melchisédek. » (Hébreux 7 : 17).

Une partie du 7ème  chapitre aux Hébreux est destinée à leur démontrer que Jésus était l’anti-type de Melchisédek. La sacrificature d’Aaron était de la plus haute importance pour les Israélites. Il est probable que la plupart d’entre eux ignoraient que, bien des siècles avant Aaron, Dieu avait autorisé Melchisédek à servir comme sacrificateur et organisé son service pour enseigner une leçon qui n’était pas comprise dans le type de la sacrificature d’Aaron. La sacrificature d’Aaron symbolisait l’œuvre de sacrifice de Christ et de ses disciples. Mais Paul explique que Melchisédek était Roi et sacrificateur et que son service était non seulement une image de la sacrificature anti-typique pendant le présent âge du sacrifice, mais aussi celle de l’assemblée du corps de Christ glorifié pendant l’âge à venir, c’est-à-dire au temps du royaume.

Paul dit de Melchisédek qu’il est « sans père et sans mère, sans généalogie, qui n’a ni commencement de jours, ni fin de vie — mais qui est rendu semblable au Fils de Dieu. Ce Melchisédek demeure sacrificateur à perpétuité. » Ceci veut dire que Melchisédek était sans père et sans mère dans la sacrificature. Des archéologues ont découvert que les gouverneurs régionaux du temps de Melchisédek, institués par le pharaon d’Egypte, furent obligés de déposer ce serment : « Ce ne fut pas mon père ni ma mère qui m’ont établi dans ma fonction, mais ce fut le bras puissant du roi. »

Il est probable que Melchisédek fut établi roi dans ces conditions, l’Eternel le reconnut comme un sacrificateur pouvant recevoir la dîme et offrir des sacrifices. Ceci confirmerait la déclaration de Paul qu’il fut sans père et sans mère dans la sacrificature et que son établissement et service furent une représentation du service combiné de sacrificateur et roi. Christ n’a pas été chargé de sa mission par son père ou sa mère, mais par Dieu directement et il n’a pas de successeur. Jésus gouvernera comme Roi pendant le règne de mille ans. Les « frères », qui souffrent et meurent avec lui, lui seront associés comme rois. Le présent âge est un âge de sacrifice et dans cet aspect du service, Jésus et son Eglise sont représentés par la sacrificature d’Aaron et les services qu’ils accomplirent pendant l’âge judaïque.

Dans sa lettre aux Hébreux, comme dans ses autres épîtres, Paul encourage les frères à la fidélité, en considérant l’exemple de Christ et sa fidélité à la cause divine. Il n’y a que la méthode d’approche et le langage qui changent. Aux saints de Colosse, Paul écrit, « cherchez les choses d’en haut  » où Christ est assis à la droite de Dieu. (Colossiens 3 : 1-3). Aux frères hébreux, il parle d’espérance « que nous possédons comme une ancre de l’âme, sûre et solide. Elle pénètre au-delà du voile là où Jésus est entré pour nous comme précurseur, ayant été fait souverain sacrificateur pour toujours, selon l’ordre de Melchisédek » (chapitre 6 : 19-20).

Le croyant Hébreu savait que l’expression « au-delà du voile » se rapportait au « Tabernacle dans le désert  ». Lorsque l’Eternel donna les instructions à Moïse au sujet de la construction du tabernacle et de ses fournitures, il dit « aie soin de faire tout d’après le modèle qui t’a été montré sur la montagne » (Exode 25 : 9, 40 ; Hébreux 8 : 5). Un manque d’obéissance était puni par la mort. L’importance de tout faire « d’après le modèle » résidait dans le fait que ces choses étaient désignées pour être une « image ou ombre des biens à venir » (Hébreux 10 : 1).

LE TABERNACLE

Notons brièvement quelques-uns des aspects principaux du tabernacle, afin de mieux comprendre la pensée de Paul quand il dit que Jésus est « entré pour nous au-delà du voile comme précurseur ». Le tabernacle était de forme rectangulaire et mesurait 10 coudées de large, 10 coudées de haut et 30 coudées de long et était couvert par quatre grandes couvertures, posées l’une sur l’autre. L’ouverture de la façade était fermée par une courtine appelée le premier voile. L’intérieur était divisé par un rideau appelé le « second » ou « dernier voile ». Cette courtine était suspendue dans l’intérieur à 20 coudées de l’ouverture de la façade, de manière à diviser le tabernacle en deux appartements. Le premier de ces appartements, le plus grand, qui avait 10 coudées de large et 20 coudées de long était appelé le « Saint ». Le second appartement, celui qui était en arrière, de 10 coudées de large et 10 coudées de long était appelé le « Très Saint ».

Le tabernacle était entouré d’une cour ou « Parvis » clôturée par des courtines de lin blanc, mesurant 50 coudées de large et 100 coudées de long. Son entrée appelée « Porte » se trouvait du côté Est placée en face du premier voile du tabernacle. Cette « Porte » était de lin blanc.

Au centre du Parvis à une distance du tiers de la Porte au tabernacle, se trouvait un autel appelé « l’autel d’airain ». Cet autel était en bois recouvert de cuivre. Entre l’autel d’airain et le tabernacle se trouvait « la cuve ». Elle était faite de cuivre poli.

Dans le premier appartement du tabernacle, le « Saint » se trouvait à droite la « table des pains de proposition » appelée ainsi parce qu’il y avait toujours douze pains sans levain. A gauche se trouvait le « chandelier » à sept branches. Plus loin, tout près du « voile » se trouvait un petit autel de bois recouvert d’or, « l’autel des parfums ».

Au-delà du « voile » dans le « Très Saint » il n’y avait qu’un seul meuble — « l’arche de l’alliance », sorte de coffre rectangulaire, fait de bois, recouvert d’or pur.

Par dessus et tirés de la même masse se trouvaient deux chérubins en or battu. Leurs ailes étaient ouvertes commue prêtes pour le vol. Placés face à face, ils regardaient le couvercle d’or de l’arche. Ce couvercle est appelé le « Propitiatoire ». Une lumière surnaturelle appelée « Shékinah » apparaissait sur le Propitiatoire et brillait entre les chérubins.

C’est à cette partie du tabernacle que Paul se rapporte par l’expression « au-delà du voile » où Jésus est entré comme précurseur; et au chapitre 9, verset 24, il dit « car Christ n’est pas entré dans un sanctuaire fait de main d’homme en imitation du véritable, mais il est entré dans le ciel même, afin de comparaître maintenant pour nous devant la face de Dieu ».

Le Parvis du tabernacle, entouré de lin blanc, représente la pureté typique de ceux qui y servent. Symboliquement nos corps sont rendus acceptables par Christ. Dans une autre lettre, Paul dit « sanctifiée par la Parole  purifiée par le baptême d’eau » (Ephésiens 5 : 26). En Hébreux 10 : 22 il parle de nos « corps lavés d’une eau pure ». Ceci est représenté par les sacrificateurs se lavant dans la cuve du parvis.

Cependant, notre nouvelle nature est représentée se trouvant dans le « Saint du tabernacle » où nous mangeons des « pains de proposition », la parole de Dieu. Là nous sommes éclairés par le chandelier d’or représentant la lumière de la parole de Dieu répandue sur son peuple. Là nous offrons nos louanges à Dieu sur l’autel d’or, sur lequel les sacrificateurs offraient de l’encens, encouragés à la fidélité par la certitude que Christ, notre prédécesseur, est derrière le voile et que si nous sommes fidèles, nous le rejoindrons et serons éternellement avec le Seigneur.

Paul dit que « c’est au-delà du voile » que notre espérance est ancrée. C’est l’espérance dont il parle dans les versets précédents. Commençant par le verset 13 du chapitre 6 il parle de la promesse que Dieu a faite à Abraham, la promesse que par sa semence toutes les familles de la terre seront bénies. Il fait ressortir que Dieu a confirmé sa promesse par un serment et explique que nous avons donc « deux choses immuables » sur lesquelles nous pouvons baser notre espérance — la promesse de Dieu et le serment par lequel il la confirme. C’est l’espérance résultant de ce serment qui est ancrée « au-delà du voile ».

L’ANCIENNE ET LA NOUVELLE ALLIANCE

Après la sortie d’Egypte sous la conduite de Moise, Dieu conclut une alliance avec les Hébreux. La loi qui leur fut donnée fut abrégée et est résumée dans les dix commandements écrits sur des tables de pierre. Du sang fut répandu pour « sceller » l’alliance. Paul écrit « Moise, après avoir prononcé devant tout le peuple tous les commandements de la loi, prit le sang des veaux et des boucs, avec de l’eau, de la laine écarlate, et de l’hysope ; et il fit l’aspersion sur le livre lui-même et sur tout le peuple, en disant : Ceci est le sang de l’alliance que Dieu a ordonnée pour vous. Il fit pareillement l’aspersion avec le sang sur le tabernacle et sur tous les ustensiles du culte. Et presque tout d’après la loi est purifié avec du sang et sans effusion de sang, il n’y a pas de pardon ». (Hébreux 9 : 19-22).

Au cours de l’étude de l’Ancien Testament nous avons appris que Dieu promit de faire une « nouvelle alliance » avec la nation d’Israël et que cette alliance sera étendue à toute l’humanité — tous ceux qui dans les conditions favorables de l’âge messianique, démontreront leur désir sincère de se retrouver en harmonie avec Dieu pour le servir de tout leur cœur (Jérémie 31 : 31-34). Dans sa lettre aux frères, Hébreux Paul rappelle cette Nouvelle Alliance promise et montre que Jésus en sera le médiateur, comme Moise fut le médiateur de l’Ancienne Alliance.

Comme l’Ancienne Alliance de la loi fut inaugurée par le sang de « taureaux et de boucs » ainsi la Nouvelle Alliance est scellée par du sang — le sang de Jésus-Christ. Un temps considérable fut nécessaire pour la préparation de l’inauguration effective de l’Ancienne Alliance, ainsi un âge entier — le présent âge de l’Evangile — est nécessaire pour la préparation de l’inauguration de la Nouvelle Alliance promise.

Une alliance est une convention, un accord de compréhension et d’harmonie. L’humanité fut privée de la communion avec Dieu à cause du péché, mais par Christ il a été pourvu à une occasion pour le peuple de rentrer en harmonie avec son Créateur. Cette œuvre de réconciliation du monde avec Dieu est décrite dans sa promesse de « faire une nouvelle alliance » avec le peuple.

En 2 Corinthiens 5 : 18, Paul dit que Dieu a donné aux disciples de Jésus le « ministère de la réconciliation ». En 2 Corinthiens 3 : 1-3, il dit que pendant le présent âge, Dieu écrit sa loi dans le cœur de ces ministres de la réconciliation, tout comme dans le type sa loi fut écrite sur des tables de pierre. Ainsi les « appelés » de cet âge sont préparés pour être associés avec Jésus dans son œuvre future où une Nouvelle Alliance sera faite avec la « maison d’Israël et avec la maison de Juda » (Jérémie 31 : 31). Ils révèlent leur dignité pour cette position future élevée en s’offrant eux-mêmes en sacrifice comme le fit Jésus.

LE GRAND  « JOUR DE RÉCONCILIATION »

L’un des services principaux dans le tabernacle type, celui dont Paul s’inspire en écrivant sa lettre aux Hébreux, est celui du « jour d’expiation et de réconciliation ». Chaque année ce service d’expiation symbolique pour les péchés d’Israël, se répétait le 10e jour du 7e mois.

D’abord un jeune taureau était sacrifié — son sang était porté dans le « Très Saint » du tabernacle et le propitiatoire en était aspergé. La graisse et les organes vitaux étaient brûlés sur l’Autel d’airain. Sa chair et ses entrailles étaient brûlées hors du camp d’Israël.

Aussitôt après le sacrifice du taureau, un bouc était sacrifié de la même manière que le taureau et sa chair était également brûlée hors du camp.

En rapport avec le sacrifice de ces animaux, le souverain sacrificateur prenait un brasier de charbons ardents de dessus l’autel, les plaçait sur l’autel d’or dans le « Saint » et mettait de l’encens sur ce feu. Un parfum d’une odeur agréable se répandait et pénétrait jusqu’au-delà du second voile dans le « Très Saint ». Il y avait d’autres détails dans ce service, mais c’est de ceux-là que Paul a tiré ses illustrations dans sa lettre aux Hébreux.

Au chapitre 13 et particulièrement aux versets 10 et 13, Paul indique que la vie chrétienne de sacrifice était représentée dans le jour de réconciliation d’Israël. Il dit : « nous avons un autel dont ceux qui font le service au tabernacle n’ont pas le pouvoir de manger ».

D’autres sacrifices étaient offerts par les sacrificateurs d’Israël dont ils avaient le privilège de manger la chair, mais ce n’était pas le cas de ceux qui étaient offerts au jour de réconciliation. Aucune partie des animaux sacrifiés ce jour-là ne devait être mangée. Paul était un étudiant attentif de l’Ancien Testament et comprit le règlement divin concernant les offrandes et sacrifices. Certains de ces sacrifices typiques étaient des sacrifices « d’actions de grâces », certains des « sacrifices de culpabilité » et d’autres des « sacrifices d’expiations ». Les règles sur les « sacrifices d’expiation » sont rapportées par le 6ème  chapitre du Lévitique au verset 23 qui dit : « mais on ne mangera aucune victime expiatoire dont on apportera du sang dans la tente d’assignation, pour faire l’expiation dans le sanctuaire : elle sera brûlée au feu ».

En continuant Paul donne l’application du type en disant : « Les corps des animaux dont le sang est porté dans le sanctuaire (le Très Saint) par le souverain sacrificateur pour le péché, sont brûlés hors du camp. C’est pour cela que Jésus aussi, afin de sanctifier le peuple par son sang a souffert hors de la porte. Sortons donc pour aller à lui, hors du camp, en portant son opprobre (chapitre 13 : 10-13).

Nous avons vu que deux animaux étaient sacrifiés au jour de réconciliation, les corps des deux animaux étaient brûlés hors du camp ou « hors de la porte ». Paul nous montre que le premier de ces animaux — Le taureau — représente Jésus ; le second — le bouc — représente les disciples de Jésus, les « appelés » du présent âge.

Trois aspects de l’œuvre de sacrifice de cet âge furent illustrés au jour de réconciliation typique.

La graisse et les organes vitaux des corps brûlés sur l’autel d’airain dans le parvis, illustraient la valeur, le mérite du sacrifice, aux yeux de Dieu et de son peuple. Le sacrifice de Jésus était parfait, « saint, innocent, sans tache, séparé des pécheurs » (Hébreux 7 : 26). Notre sacrifice est considéré parfait par lui. L’encens brûlant sur l’autel d’or représente, comme le décrit Paul, un sacrifice de louanges c’est-à-dire le fruit des lèvres qui confessent son nom (chapitre 13 : 15). Les corps brûlant en dehors de la « porte » illustrent l’ignominie et les persécutions du monde. La mauvaise odeur des corps brûlés était sans doute désagréable aux Israélites et c’est ainsi que la vie de sacrifices du peuple de Dieu apparaît au monde incroyant.

La valeur de cette information adressée aux frères Hébreux est apparente. Ils étaient découragés à cause de leurs souffrances comme chrétiens. Paul fait ressortir la raison de leurs souffrances et la part importante qu’ont leurs sacrifices dans l’accomplissement du plan de Dieu pour la réconciliation du monde avec lui-même. Il leur dit qu’ils souffraient pour la même raison que Jésus et que leur fidélité en déposant leur vie en sacrifice est considérée par Dieu comme une part vitale dans la réconciliation future du monde sous la Nouvelle Alliance.

UNE AUTRE CLASSE

Au chapitre 9, verset 13, Paul parle non seulement du sang des tau­reaux et des boucs, mais aussi de « la cendre d’une vache répandue sur ceux qui sont souillés » comme s’il faisait allusion à un autre groupe de serviteurs de Dieu, qui furent en quelque sorte représentés dans les services du tabernacle.

Revenant au type, nous voyons que dans le sacrifice de la génisse rousse, son sang n’était pas porté dans le Très saint pour être aspergé sur le propitiatoire, mais répandu dans la direction ou contre l’autel d’airain dans le parvis, ce qui représente une classe de personnes qui sont en harmonie avec l’œuvre de réconciliation de Christ typifié par l’autel, mais n’ont pas eu l’occasion de suivre ses traces, une telle catégorie est prévue dans le plan de Dieu.

Nous avons appris que l’appel hors du monde de ceux qui vivront et régneront avec Christ dans la phase spirituelle de son royaume débuta à Pentecôte. Mais les livres de l’ancien Testament révèlent qu’il y eut beaucoup de serviteurs de Dieu fidèles dans les âges précédents commençant avec Abel le juste. Tous les saints prophètes de Dieu y sont compris et beaucoup d’autres encore. Jean-Baptiste, quoiqu’il n’écrivit point de livre, fut en réalité le dernier des pro­phètes et Jésus dit de lui « parmi ceux qui sont nés de femme, il n’en a point paru de plus grand que Jean-Baptiste » (Matthieu 11 : 11).

Les anciens dignes n’auront pas part à la phase spirituelle du royaume de Christ comme gouverneurs, mais ils seront les serviteurs dans ce royaume. Jésus dit qu’il en viendra de l’orient et de l’occident, du nord et du midi ; et ils se mettront à table dans le royaume de Dieu. Se mettre à table avec eux, signifie qu’ils les reconnaîtront comme leurs instructeurs des lois du royaume (Luc 13 : 28, 29). Le Psaume 45 : 17 dit qu’ils seront établis « princes dans tout le pays ». Ils ne sont pas récompensés comme les « appelés » de cet âge quoiqu’ils aient prouvé leur fidélité à l’Eternel en souffrant pour sa cause, certains même jusqu’à la mort.

Pour encourager les frères Hébreux, Paul appelle leur attention au 11ème chapitre sur la fidélité de ces « anciens dignes » et démontre combien merveilleusement ils la manifestèrent. Il parle d’Abel, d’Enoch, de Noé, d’Abraham, d’Isaac, de Jacob, de Sara, de Joseph, de Moise, de David, de Samuel et d’autres en disant qu’il y en a encore beaucoup d’autres qu’il ne peut citer faute de temps. Il dit qu’ils erraient dans les déserts et les montagnes, dans les cavernes et les antres de la terre. « Tous ceux-là à la foi desquels il a été rendu témoignage n’ont pas obtenu ce qui leur était promis. Dieu ayant en vue quelque chose de meilleur pour nous (l’Eglise) afin qu’ils ne parvinssent pas sans nous à ta perfection »  (Hébreux 11 : 23-40).

Ici l’apôtre introduit à nouveau l’élément temps dans le plan de Dieu. Tous les fidèles de Dieu qui vécurent avant le premier avènement de Christ, nous dit-il, doivent attendre jusqu’à ce que – « nous » – ceux du présent âge soient prêts pour recevoir leur part dans le royaume, « afin qu’ils ne parvinssent pas sans nous à la perfection ». Ces anciens dignes souffraient courageusement, dit Paul « afin d’obtenir une meilleure résurrection » (chapitre 11 : 35). Ils auront part à cette « meilleure résurrection » par le fait qu’ils ressusciteront parfaits et seront ainsi qualifiés pour être les représentants humains de Christ et de son Eglise qui constitueront le domaine spirituel du royaume.

Connaître leur fidélité à Dieu dans les circonstances difficiles par lesquelles ils ont passé devrait nous engager à une fidélité d’autant plus grande. Paul réalise que ce fait sera un grand encouragement pour les frères Hébreux. Au verset 1 du chapitre 12 il parle des anciens dignes comme « d’une grande nuée de témoins » et puisque leurs vies témoignent de la puissante garde de Dieu, il dit « Rejetons tout fardeau et le péché qui nous enveloppe si facilement et courons avec persévérance dans la carrière qui nous est ouverte » (chapitre 12 : 1).

Ensuite l’apôtre nous rappelle le plus grand exemple de tous, Jésus lui-même « ayant les regards sur Jésus, le chef et le consommateur de la foi, qui, en vue de la joie qui lui était réservée, a souffert la croix, méprisé l’ignominie et s’est assis à la droite du trône de Dieu. Considérez en effet, celui qui a supporté contre sa personne une telle opposition de la part des pécheurs, afin que vous ne vous lassiez point l’âme découragée » (chapitre 12 : 2-4).

Paul dit que ce fut la « joie » qui lui était réservée qui lui fit supporter la croix – la joie d’accomplir le dessein du Père de bénir toutes les familles de la terre, la joie d’être alors à nouveau en présence de son Père et d’être alors « à la droite du trône de Dieu ». Cette joie était le résultat de sa foi dans les promesses de Dieu.

Paul souhaite pour les frères Hébreux ainsi que pour nous, que nous réalisions qu’une joie nous est également réservée, la joie d’être assis avec lui sur son trône et de participer à son œuvre future de bénédiction pour toute l’humanité pendant les « temps de rétablissement de toutes choses ». Au chapitre 12 verset 18-28 il résume les pensées importantes présentées dans sa lettre et rappelle ainsi aux frères Hébreux la joie qui leur est réservée par les promesses de Dieu.

Le verset 18 nous fait revenir au temps de l’inauguration de l’alliance de la loi typique. En ce temps-là il y eut des démonstrations miraculeuses de la puissance divine, un spectacle saisissant, chacun fut dans la crainte à la vue de la puissance de Dieu. Au verset 21 il dit que « ce spectacle était si terrible que Moise dit : je suis épouvanté et tout tremblant ».

Nous ne nous sommes pas approchés de cette montagne, mais, dit-il « de la montagne de Sion de la cité du Dieu vivant, la Jérusalem céleste, des myriades qui forment le chœur des anges, de l’assemblée des premiers-nés inscrits dans les cieux, du juge qui est le Dieu de tous, des esprits des justes parvenus à la perfection, de Jésus qui est le médiateur de la nouvelle alliance » (verset 22-24).

Des symboles complémentaires servent dans cette description le mont Sion, la Jérusalem céleste. Ce sont des symboles du royaume de Christ. Jérusalem était la capitale de la Judée et le mont Sion le siège gouvernemental de Jérusalem. Les croyants juifs comprendront aisément que la référence de Paul à la « Jérusalem céleste » signifie le royaume de Christ dans lequel ils espéraient avoir leur part.

Paul dit « vous vous êtes approchés » comme s’ils s’avançaient vers elle. Notons que les frères Hébreux ne sont pas « venus à la montagne de Sion » dans le sens d’y être entrés et d’avoir reçu une part du royaume messianique, parce qu’il n’était pas encore établi à ce moment là.

Paul dit aussi, que nous nous sommes approchés des myriades qui forment le chœur des anges. David dit que l’homme fut créé un peu inférieur aux anges. La Bible indique clairement qu’il y a des êtres spirituels appelés anges. Au premier chapitre de cette lettre, Paul dit d’eux « ne sont-ils pas tous des esprits au service de Dieu, envoyés pour exercer un ministère en faveur de ceux qui doivent hériter du salut » (verset 14). Jésus en parlant de ces mêmes anges dit : ils « voient continuellement la face de mon Père qui est dans les cieux » (Matthieu 18 : 10).

C’est une pensée précieuse de réaliser que Dieu se sert d’anges comme serviteurs pour garder sou peuple sur cette terre. Et Paul nous dit qu’une de nos joies actuelles est de considérer le temps où ressuscités comme êtres spirituels, nous connaîtrons ces myriades qui forment le chœur des anges.

Nous nous approchons également pour être réunis à « l’assemblée générale » de l’Eglise des premiers-nés. Les premiers-nés d’Israël étaient sous la protection du sang de l’agneau pascal avant la sortie d’Egypte. Après la sortie d’Egypte la tribu de Lévi remplaça les premiers-nés et ils devinrent les serviteurs religieux du peuple. C’est de la tribu de Lévi que les sacrificateurs d’Israël étaient choisis. Là encore, Paul classe l’Eglise, les « appelés » de cet âge, dans le rang des serviteurs du plan divin, par lesquels les bénédictions divines se répandront sur d’autres. Quelle joie ce sera de rencontrer tous les « appelés » comme — Pierre, Paul et tous ceux qui sont morts pendant l’âge, en suivant les traces de Jésus. Oui et ce sera plus merveilleux encore quand les frères Hébreux et tous les fidèles de cet âge rencontreront « Dieu, le juge de tous » — « le Dieu de grâce »,  le Dieu qui « tant aima le monde qu’il donna son Fils unique afin que quiconque croit en lui ne périsse point mais qu’il ait la vie éternelle ». Quelle joie fut présentée aux frères Hébreux et quel encouragement cela devrait être pour nous !

« Des esprits des justes parvenus à la perfection ». Cette expression est une référence aux anciens dignes, ceux qui bénéficièrent de l’amitié de Dieu à cause de leur fidélité à ses promesses, une fidélité éprouvée, parce qu’ils attendaient, comme dit Paul, la cité (le royaume) qui a de solides fondements, dont Dieu est l’architecte et le constructeur (Hébreux 11 : 10) Ce sont ceux-là qui seront rendus parfaits après que les « appelés » de cet âge auront tous achevé leur course et seront unis à leur Seigneur et Tête, Christ-Jésus.

Alors les frères Hébreux fidèles et tous tes vrais consacrés de l’âge entier seront avec Jésus, le « médiateur de la Nouvelle Alliance ». La Nouvelle Alliance entrera alors en vigueur et l’humanité entière, en commençant par la « maison d’Israël et la maison de Juda »,  sera réconciliée avec Dieu. Alors personne n’aura besoin de dire à son voisin : « Connaissez l’Eternel, car tous le connaîtront, depuis le plus petit jusqu’au plus grand » (Jérémie 31 : 31-34).

CE QUI NE PEUT ÊTRE ÉBRANLÉ

Dans les premiers versets de sa lettre, Paul rappelle aux frères Hébreux que Dieu leur a parlé par son Fils. Pour cette raison il les engage au chapitre 2, verset 1, de « s’attacher aux choses entendues». Ceci est important pour tous les chrétiens. Dieu parla à Israël au Mont Sinaï lorsque l’alliance de la loi fut inaugurée par Moise. Paul rappelle cet événement aux frères Hébreux et se place ensuite dans une vision prophétique à la fin de l’âge de l’Evangile, décrivant un « ébranlement » général qui aura lieu et au cours duquel seules les choses inébranlables subsisteront, chapitre 12 : 25-27.

Paul cite la prophétie d’Aggée, chapitre 2, versets 6 et 7. Au verset 7 l’Eternel dit : « J’ébranlerai toutes les nations et le désir de toutes les nations viendra ».  D’autres prophéties révèlent que cet ébranlement est en réalité le prophétique « temps de détresse » par lequel l’âge se termine. C’est une détresse qui ébranlera le monde jusqu’à la disparition complète de toutes ses mauvaises institutions et de toutes les œuvres orgueilleuses de l’homme ; et le royaume de Christ sera édifié sur ces ruines.

Paul termine cette partie de sa leçon en disant « C’est pourquoi recevant un royaume inébranlable, montrons notre reconnaissance en rendant à Dieu un culte qui lui soit agréable avec piété et crainte » (verset 28). Ainsi l’apôtre nous rappelle encore que l’objectif principal de la vie du Chrétien est de participer au temps prévu par Dieu, avec Christ à son royaume, ce royaume messianique promis, le royaume dans lequel la volonté de Dieu sera faite sur la terre, comme elle est maintenant faite dans les cieux.

Gardez-vous de refuser d’entendre celui (Jésus) qui parle (chapitre 12 : 25). Par Jésus et son œuvre de sacrifice pour l’Eglise et le monde chaque trait du plan de Dieu se réalisera exactement au temps prévu comme Dieu l’a décidé.

Cette lettre révèle que ce plan contient des choses merveilleuses pour les disciples de Jésus ! Eux aussi sont fils de Dieu, des fils que leur frère aîné n’a pas honte d’appeler « frères » (chapitre 2 : 11-12). Ils sont membres de la même sacrificature que Jésus (chapitre 3 : 1). Il est notre souverain sacrificateur qui « compatît à nos faiblesses, il a été tenté comme nous en toutes choses, sans commettre de péché » (Hébreux 4 : 15).

De plus, comme l’explique Paul aux frères Hébreux, nous participerons aussi avec Jésus comme sacrificateurs à son trône, représentés par Melchisédek et associés comme ministres de la réconciliation en établissant la Nouvelle Alliance avec Israël et le monde entier. Par la grâce de Dieu nous avons le privilège d’aspirer à être exaltés avec lui et d’être en présence de notre Dieu que nous avons appris à aimer et que nous désirons servir de tout notre cœur, de toute notre pensée, de toute notre âme et de toutes nos forces.

« Car nous n’avons point ici bas de cité permanente » dit Paul (chapitre 13 : 14). Une « cité » sert dans la Bible pour symboliser un gouvernement ou royaume. Ainsi, comme le dit Paul, nous « cherchons celle qui est à venir », le royaume de Christ. Nous la cherchons en déposant notre vie avec Christ, afin que nous vivions et régnions avec lui dans son royaume. Et nous cherchons ce royaume parce que nous savons que lorsqu’il sera pleinement établi sur la terre, tant de merveilleuses bénédictions de santé et de vie en découleront et la paix et la joie prédites par tous les saints prophètes de Dieu, depuis le commencement du monde, seront une réalité. Vraiment la perspective est glorieuse !

IX – ESPÉRANCES et PERSPECTIVES du CHRÉTIEN

Tous les écrivains inspirés de la Bible étaient enthousiasmés par le plan divin du salut que chacun présentait à sa manière, favorisés par la providence divine. L’harmonie des enseignements de la Bible, qui se manifeste au travers des livres de l’Ancien et du Nouveau Testament, jusqu’à la fin du livre des Hébreux, continue à se déployer dans les 7 livres que nous allons examiner. Ces livres, comme les écrits de l’apôtre Paul, sont présentés sous forme de lettres, ou épîtres, et furent écrits par les apôtres Jacques, Pierre, Jean et Jude. Ces 7 livres sont connus sous les noms de Jacques, 1er  et 2ème  Pierre, 1, 2 et 3 Jean et Jude.

Ces 7 livres contiennent des exhortations à la fidélité et donnent aux chrétiens l’assurance de la protection divine à ceux qui sont « appelés à être saints ». Ils leur rappellent également l’espérance glorieuse de vivre et régner avec Christ dans ce royaume de la promesse puisque ce sera par eux que s’accomplira la promesse faite à Abraham de bénir toutes les familles de la terre.

Cette « espérance de gloire » du chrétien exprimée par l’apôtre Paul, éclairée par la perspective des bénédictions promises dont jouira le monde entier, est la plus merveilleuse. C’est pourquoi l’espérance chrétienne n’est pas une espérance égoïste, tous les livres de la Bible le font ressortir.

Dieu a promis de bénir « toutes les familles de la terre » et de « donner à l’empire [au royaume de Christ] de l’accroissement et une paix sans fin  » à toute l’humanité. C’est en accord avec ce dessein divin bienveillant, rappelé tant de fois par les saints prophètes, que l’ange annonça lors de la naissance de Jésus, le Messie « Ne craignez point, car je vous annonce une bonne nouvelle qui sera pour tout le peuple le sujet d’une grande joie. » (Luc 2 : 10). Ainsi, mêlées aux différentes expressions de l’espérance chrétienne dans les épîtres, nous trouvons des réaffirmations du dessein divin de se servir des « appelés » de cet âge, pour être avec Jésus, le canal des bénédictions pour l’humanité entière lorsque le royaume de la promesse sera établi.

L’ÉPÎTRE DE JACQUES

Besoin de patience – Les « prémices  – La foi sans les œuvres est morte – Modération dans l’usage de la Parole – Sagesse d’En-Haut – Mauvais riches – Espérance du retour de Christ

L’épître de Jacques est destinée aux 12 tribus qui sont dans la dispersion, il leur adresse ses « salutations » (chapitre 1 : 1). Du fait que la nation d’Israël est composée de 12 divisions, originaires des 12 fils de Jacob, nous ne pensons pas que Jacques destinait sa lettre à la nation juive entière, car il savait que seulement une petite minorité de la nation avait accepté Christ comme leur Messie, et par conséquent ils ne se seraient pas intéressés à une lettre chrétienne. Il est évident qu’il destinait son épître aux Juifs croyants parmi les différentes tribus d’Israël.

La lettre s’inspire largement du rôle consistant en exhortations pour assainir les pensées et activités chrétiennes. Il savait que chaque disciple du Maître se trouve dans un entourage hostile à ses aspirations chrétiennes et a besoin d’être constamment sur ses gardes contre les influences du monde, de la chair et du Diable.

Il écrit donc : « Mes frères, regardez comme un sujet de joie complète les diverses épreuves auxquelles vous pouvez être exposés, sachant que l’épreuve de votre foi produit la patience, mais il faut que la patience accomplisse parfaitement son œuvre afin que vous soyez parfaits et accomplis sans faillir en rien » (chapitre 1 : 2-4). « Si quelqu’un d’entre vous manque de sagesse qu’il la demande à Dieu », exhorte Jacques, « mais qu’il la demande avec foi, sans douter » (chapitre 1 : 5-6) et encore « un homme irrésolu est inconstant dans toutes ses voies » (chapitre 1 : 8). « Heureux l’homme qui supporte patiemment la tentation, car, après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que le Seigneur a promise à ceux qui l’aiment. » C’est une parole qui nous donne aujourd’hui de l’assurance et du réconfort (chapitre 1 : 12). « Toute grâce excellente et tout don parfait descendent d’en-haut », écrit Jacques, « du Père des lumières, chez lequel il n’y a ni changement, ni ombre de variation » (chapitre 1 : 17). Ce qui nous rappelle la source de toutes nos bénédictions.

Le verset 18 dit : « Il nous a engendrés selon sa volonté par la Parole de vérité afin que nous soyons en quelque sorte les prémices de ses créatures. » Au cours de notre étude de la première lettre que Paul adressa aux frères de Corinthe, au 15ème  chapitre, verset 23, nous avons remarqué son explication sur la résurrection, il dit que les premiers ressuscités seront « Christ comme prémices ». Et Jacques identifie les « prémices » en expliquant qu’ils sont composés de ceux qui sont engendrés par « la Parole de Vérité ».

Ils sont les « nouvelles créatures » dont parle Paul aux 2 Co­rinthiens 5 : 17, qui ont l’espérance d’une nouvelle vie, la vie céleste. Par la « persévérance à bien faire » ils cherchent « l’honneur, la gloire et l’immortalité » (Romains 2 : 7). Autrement dit, ils constituent la classe des « appelés » de l’âge de l’Evangile. Le fait qu’ils sont décrits comme les « prémices » des « créatures de Dieu » implique qu’il y en a d’autres et la Bible le confirme. Les autres sont l’humanité entière rétablie à la vie lors « des temps de rétablissement de toutes choses » (Actes 3 : 19-21).

En continuant ses exhortations Jacques écrit : « Mettez en pratique la parole et ne vous bornez pas à l’écouter, en vous trompant vous-mêmes par de faux raisonnements (chapitre 1 : 22). Le chapitre 2 s’étend sur ce sujet disant que la « foi sans les œuvres est morte ». Si nous entendons la parole et déclarons avoir la foi et ne conformons pas nos vies à ses principes de justice, notre profession de foi est sans valeur. Jacques conclut son exhortation en disant : « Comme le corps sans âme est mort, de même la foi sans les œuvres est morte. » (Chapitre 2 : 28).

Le chapitre 3 est surtout une exhortation pour les chrétiens de se modérer dans l’usage de la parole. Trop souvent, observe Jacques, « de la même bouche sortent la bénédiction et la malédiction. Il ne faut pas, mes frères, qu’il en soit ainsi. » (Chapitre 3 : 10). Il explique que la cause en est un cœur impur. « La source fait-elle jaillir par la même ouverture l’eau douce et l’eau amère ? » (Verset 11).

Par une autre remarque pénétrante, Jacques dit : « Si vous avez dans votre cœur un zèle amer et un esprit de dispute, ne vous glorifiez pas et ne mentez pas contre la vérité. » (Verset 14). « Cette sagesse, explique-t-il, n’est point celle qui vient d’en haut, niais elle est terrestre, charnelle, diabolique. » (Verset 15). Ensuite par contraste, Jacques écrit « La sagesse d’en haut est premièrement pure, ensuite pacifique, modérée, conciliante, pleine de miséricorde et de bons fruits, exempte de duplicité, d’hypocrisie. Le fruit de la justice est semé dans la paix par ceux qui recherchent la paix » (verset 17-18).

Au chapitre 4, verset 10, Jacques écrit « Humiliez-vous devant le Seigneur et il vous élèvera. » Ce fut le cas pour Jésus et c’est vrai pour chaque chrétien fidèle dans une bien plus grande mesure qu’il n’est possible de saisir par l’intelligence humaine. En Philippiens 2 : 5-11, l’apôtre Paul parle dans une exhortation de ressembler à Jésus. Il écrit « Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus-Christ, lequel, existant en forme de Dieu, n’a point regardé comme une proie à arracher d’être égal à Dieu, mais s’est dépouillé lui-­même, en prenant une forme de serviteur, en devenant semblable aux hommes ; et ayant paru comme un simple homme, il s’est humilié lui-même, se rendant obéissant jusqu’à la mort, même jusqu’a la mort de la croix. C’est pourquoi aussi Dieu l’a souverainement élevé et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et sous la terre et que toute langue confesse que Jésus-Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père. »

Dieu promet aux disciples de Jésus que s’ils s’humilient, comme Il l’a fait en faisant la volonté du Père en acceptant de souffrir et mourir avec lui, ils seront exaltés à vivre et régner avec lui. Vraiment une perspective glorieuse !

Au chapitre 5 de sa lettre, Jacques parle de quelques-unes des conditions qui existeront aux « derniers jours ». Il parle particulièrement de l’accumulation de richesses dans les derniers jours (ver­sets 1-3). Ceci est dû, du moins en partie, à ce que les ouvriers, particulièrement ceux des champs ou ceux des fermes, ont été frustrés du juste salaire qui leur était dû. Les chrétiens accordant leur esprit et leur cœur aux principes de justice sont peinés par chaque injustice qu’ils perçoivent dans leur entourage. Pourtant, les Ecritures les prient de ne pas s’en occuper.

Jacques s’adresse à eux et particulièrement à cause des conditions désolantes de ce « présent monde mauvais », disant : « Soyez donc patients, frères, jusqu’à l’avènement du Seigneur. Voici, le laboureur attend le précieux fruit de la terre, prenant patience à son égard, jusqu’à ce qu’il ait reçu les pluies de la première et de l’arrière-saison. Vous aussi soyez patients, affermissez vos cœurs, car l’avènement du Seigneur est proche. » (Galates 1 : 4 ; Jacques 5 : 7-8).

Pour chaque croyant fidèle, l’Eglise primitive attendait le retour de Christ et l’établissement de son royaume, telle était la solution à chaque problème du monde pécheur et mourant. Ils savaient également que ce retour signifierait la jouissance de leur espérance, l’espérance bénie de vivre et régner avec Christ. Ils savaient que son retour et son royaume seraient la réalisation de tout ce que les prophètes de l’Ancien Testament ont prédit concernant les bénédictions de toutes les familles de la terre, le « rétablissement de toutes choses ».

LA PREMIÈRE ÉPÎTRE DE PIERRE

Election et prédestination – Souffrances et gloire – Que deviendront les impies

L’apôtre Pierre adressa sa première épître « à ceux qui sont étrangers et dispersés dans le Pont, la Galatie, la Cappadoce, l’Asie et la Bithynie ». Son utilisation du mot « étrangers », veut dire qu’il ne les a pas rencontrés personnellement. Mais qu’ils étaient des frères et non des incroyants ressort du verset suivant ou il parle d’eux comme « élus selon la prescience de Dieu, le Père, par la sanctification de l’Esprit, afin qu’ils deviennent obéissants et qu’ils participent à l’aspersion du sang de Jésus-Christ ».

Le plan de Dieu comporte une élection, non pas une présélection d’individus devant être sauvés, sans considération de leur qualification, mais une élection ou prédétermination de différentes classes devant servir dans le plan du salut. Jacques le disait dans son discours à Jérusalem après avoir esquissé le plan divin pour cet âge et celui à venir, que Dieu choisit un peuple pour son nom et qu’après cela « toutes les nations » auront une occasion de salut par les arrangements du nouveau royaume ; il dit « Le Seigneur qui fait ces choses et à qui elles sont connues de toute éternité. » (Actes 15 : 13-18).

Paul en parlant de cette élection concernant l’Eglise dit que Dieu a prédestiné ceux qu’il a connus d’avance à « être semblables à l’image de son Fils » (Romains 8 : 29). Cette œuvre de transformation à la ressemblance de Christ s’accomplit par la puissance du Saint Esprit qui se manifeste dans nos vies par la Parole de Dieu. Pierre la désigne comme l’œuvre de sanctification accomplie par le Saint Esprit, « la sanctification de l’esprit ».

Dans les premiers versets de sa lettre, Pierre mentionne plusieurs éléments importants de l’espérance chrétienne. Il dit que par la résurrection de Jésus-Christ nous avons été régénérés pour une espérance vivante (ou une espérance de vie), pour un héritage qui ne se peut ni corrompre, ni souiller, ni flétrir, lequel vous est réservé dans les cieux (versets 3, 4). Ensuite il dit que nous sommes « gardés par la foi pour le salut prêt à être révélé dans les derniers jours » (verset 5).

Pierre explique que le grand salut, « l’héritage incorruptible », est « réservé dans les cieux »,  il n’a été révélé et accessible que pendant les « derniers jours », autrement dit, pas avant la fin de l’âge et le retour de Christ. Paul en fait mention également en disant « Désormais, la couronne de justice m’est réservée, le Seigneur, le juste juge, me la donnera dans ce jour-là et non seulement à moi, mais encore à tous ceux qui auront aimé son avènement. » (2 Timothée 4 : 6-8).

Au verset 9, Pierre parle du « salut » des « âmes ». Le mot âme, dans la Bible, ne se rapporte pas à une entité vivante habitant le corps et qui continuerait à vivre après la mort du corps. Ce terme se rapporte à des êtres, dans le cas présent à ceux « appelés pour être des saints ». Le « salut » dont parle l’apôtre n’est pas non plus un moyen pour échapper à la condamnation divine, et n’a nullement l’idée erronée d’échapper aux feux de l’enfer, car la Bible n’enseigne rien de ce genre.

Au verset suivant Pierre dit que le « salut » dont il parle, les prophètes en ont fait « l’objet de leurs recherches et de leurs investigations, voulant sonder l’époque et les circonstances marquées par l’Esprit de Christ qui était en eux, et qui attestait d’avance les souffrances de Christ et la gloire dont elles seraient suivies » (ver­sets 10, 11). Plusieurs textes de la Bible donnent l’assurance que les « appelés » de cet âge participeront à la « gloire » avec Christ. Vraiment c’est un « grand salut » (Hébreux 2 : 3).

Les disciples de Jésus ne saisirent pas le sens des prophéties se rapportant aux souffrances de Christ. Ils virent uniquement les prédictions de la gloire messianique. Pourtant, la venue du Saint Esprit à Pentecôte a illuminé leur esprit et, pour fortifier la foi chrétienne, Pierre attire l’attention sur ces prédictions qui montrent que Christ doit souffrir et mourir pour être le Rédempteur et Sauveur du monde ; et faire ressortir la « gloire dont elles seraient suivies ». A travers toute son épître Pierre révèle que chaque chrétien fidèle participera ultérieurement à cette « Gloire dont elles seraient suivies », à condition, bien entendu, qu’il participe d’abord aux « souffrances de Christ » annoncées.

Le fait prévu dans le plan de Dieu que les chrétiens ont le privilège de participer aux souffrances de Christ et de prouver leur mérite pour avoir part à la gloire et à la puissance du royaume est un des thèmes principaux de son épître. Au chapitre 2, verset 5, Pierre dit que ces « appelés » sont un « saint sacerdoce afin d’offrir des victimes agréables à Dieu par Jésus-Christ ». Le livre des Hébreux révèle que les frères en Christ sont des sacrificateurs autorisés à offrir des sacrifices, même le sacrifice d’eux-mêmes, et Pierre nous confirme cette vérité vitale.

Au verset 9, il dit que nous sommes un « sacerdoce royal ». Ceci confirme la déclaration de Paul que Christ et son Eglise sont représentés par Melchisédek qui fut sacrificateur et roi. Ainsi parmi les exhortations opportunes à la fidélité et à la patience chrétiennes nous trouvons ces pensées réunissant les promesses et prophéties de la Parole de Dieu pour former un témoignage harmonieux et glorieux du grand plan du salut pour l’Eglise et le monde.

L’offrande de sacrifices comprend des souffrances et c’est cela que Pierre décrit par les « souffrances de Christ ». Il écrit : « C’est à cela que vous avez été appelés, parce que Christ aussi a souffert pour vous, vous laissant un exemple, afin que vous suiviez ses tra­ces. » (Chapitre 2 : 21-24). Au chapitre suivant, nous lisons : « Car il vaut mieux souffrir, si telle est la volonté de Dieu, en faisant le bien qu’en faisant le mal. Christ aussi a souffert une fois pour les péchés, lui juste pour des injustes, afin de nous amener à Dieu, ayant été mis à mort quant à la chair, mais ayant été rendu vivant quant à l’Esprit. » (Versets 17, 18).

Au 4ème  chapitre, il écrit : « Bien-aimés, ne soyez pas surpris comme d’une chose étrange qui vous arrive, de la fournaise qui est au milieu de vous, pour vous éprouver. Réjouissez-vous au contraire, de la part que vous avez aux souffrances de Christ, afin que vous soyez aussi dans la joie et dans l’allégresse lorsque sa gloire apparaîtra. » (Versets 12, 13). Il revient sur ce point de vue en disant « Si quelqu’un souffre comme chrétien, qu’il n’en ait point honte et que plutôt il glorifie Dieu à cause de ce nom. » (Ver­set 16).

Ces souffrances que les croyants fidèles partagent avec Christ sont, comme l’indique Pierre, une « fournaise ». Elles éprouvent leur fidélité à Dieu et à Christ. Ces épreuves de l’Eglise durent pendant tout l’âge de l’Evangile. Au verset 17 Pierre les désigne comme un « jugement » — du mot grec qui signifie « décision » — commençant par la « maison de Dieu ». Le peuple de Dieu, les « appelés » de l’âge de l’Evangile ont souffert dans la « fournaise ». Selon leur fidélité ou infidélité dans leurs épreuves envers le Seigneur, ils sont reconnus dignes ou indignes de vivre et régner avec Christ et de partager sa gloire.

C’était une épreuve sévère, mais la récompense est en conséquence. « Et si le juste se sauve avec peine », continue Pierre en convenant que leur épreuve est sévère. C’est, en effet, par beaucoup de tribulations que le consacré se qualifie pour entrer dans le royaume comme roi et sacrificateur pour régner avec Christ. Ceux qui ont le cœur pur peuvent se confier dans le Seigneur qui les fortifiera, et en faisant ainsi ils peuvent être sûrs que rien ne pourra les séparer de son amour et de l’amour de Christ.

Pierre s’exprime d’une manière qui a été bien mal comprise et par conséquent mal appliquée. « Si le juste se sauve avec peine, que deviendront l’impie et le pécheur ? » (Verset 18). A cause des fausses conceptions traditionnelles du plan de Dieu, beaucoup ont supposé que Pierre veut dire que l’impie et le pécheur iront dans un enfer de tourments. Mais Pierre ne dit pas cela et ne le pense pas. Le mot grec traduit ici par « deviendront » signifie littéralement se montrer ou « se manifester ». En considération des épreuves sévères du juste, pendant cet âge-ci, des épreuves si sévères que le juste se sauve « avec peine », Pierre demande apparemment comment l’impie et le pêcheur se manifesteront. S’ils étaient éprouvés maintenant pour la vie, ils failliraient.

Pierre ne parle pas de la période future d’épreuves pour le monde, il ne donne donc pas la réponse à sa question. S’il l’avait fait, sa réponse aurait été en harmonie avec les enseignements de Jésus lorsqu’il dit : « Si quelqu’un entend mes paroles et ne les garde point, ce n’est point moi qui le juge ; la parole que j’ai annoncée, c’est elle qui le jugera au dernier jour. » (Jean 12 : 47-49). Le « dernier jour » est le temps de la résurrection générale (Jean 11 : 24). C’est en ce jour-là que l’impie et le pécheur — ceux qui ont fait le mal — seront réveillés de la mort et auront l’occasion d’entendre, de comprendre et d’obéir aux paroles de Jésus, de croire en lui et de vivre. Ce sera leur jour du jugement, mais ils ne seront pas invités à souffrir, pour la justice, et de ce fait leurs épreuves ne seront pas si difficiles. Leur récompense ne sera pas non plus si élevée que celle des croyants de cet âge, mais ils seront rétablis à la vie comme être humains parfaits sur cette terre.

LA SECONDE ÉPÎTRE DE PIERRE

Le retour de Christ et la Gloire du royaume – La fin du «  monde » – « Nouveaux cieux et une nouvelle terre »

Pierre adresse sa seconde lettre à ceux « qui ont reçu en partage une foi du même prix que la nôtre par la justice de notre Dieu et de notre Sauveur Jésus-Christ » (chapitre 1 : 1). Cette « foi du même prix » comprend bien plus que le salut que nous pouvons obtenir par Jésus, quoique ceci soit très important pour nous. Dans sa première lettre, Pierre parle beaucoup du privilège du chrétien de souffrir et mourir avec Christ afin de se montrer digne de participer à sa gloire, un trait important de la foi chrétienne. Cette seconde lettre traite plus particulièrement du retour de Christ et l’établissement de son royaume, par lequel sa gloire sera manifestée. C’est aussi une partie de la foi chrétienne.

L’enseignement du retour de Christ était très répandu dans l’Eglise primitive. La promesse de son retour était un des principaux encouragements à la fidélité dans les souffrances chrétiennes. Cette « espérance bénie » engageait les frères à rester fermes et à endurer patiemment, même avec joie, le mépris et les persécutions qu’ils avaient à supporter de la part du monde incroyant. Dans la première lettre que Paul adressa aux frères de Thessalonique, il rappelle le fait glorieux du retour de Christ et ajoute « Consolez-vous donc les uns les autres par ces paroles. » (I Thes­saloniciens 4 : 18).

Ainsi Pierre, dans sa seconde lettre, se base sur cette espérance du retour de Christ pour exhorter les chrétiens à la fidélité et au développement des vertus chrétiennes. Il parle des « plus grandes et plus précieuses promesses » par lesquelles nous devenons « participants de la nature divine » et ensuite il nous exhorte de joindre à la foi engendrée par les promesses, la « vertu », la « science », la « tempérance », la « patience », la « piété », « l’amour fraternel » et la « charité ». Il dit : « Car en faisant cela vous ne broncherez jamais. C’est ainsi, en effet, que l’entrée dans le royaume éternel de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ vous sera pleinement accordée. » (Chapitre 1 : 11).

Au verset suivant  (12) : « Voilà pourquoi je prendrai soin de vous rappeler ces choses, bien que vous les sachiez et que vous soyez affermis dans la vérité présente », Pierre voulait que les frères se souviennent de ces « choses » qui les préviendraient d’une « chute » ou de la perte de l’entrée pleinement accordée dans le « royaume éternel de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ ».

Il s’agit d’un royaume véritable, un gouvernement puissant qui réalisera toutes les prédictions faites à ce sujet par les prophètes. Il continue au verset 16 en disant : « Ce n’est pas, en effet, en suivant des fables habilement conçues que nous avons fait connaître la puissance et l’avènement de notre Seigneur Jésus-Christ. Mais c’est comme ayant vu sa majesté de nos propres yeux…, lorsque nous étions avec lui sur la montagne sainte. »

C’est une référence à ce que nous connaissons sous la désignation de « Vision de la transfiguration ». Elle a eu lieu sur une montagne en Israël, connue maintenant sous le nom de Montagne de la Transfiguration. Jésus se rendit sur cette montagne, emmenant avec lui Pierre, Jacques et Jean. Il fut transfiguré devant eux et deux des prophètes de l’Ancien Testament apparurent dans la vision, Moïse et Elie. Ce ne fut qu’une vision. Moïse et Elie n’y étaient pas réellement, puisqu’ils dormaient dans la mort et y resteront jusqu’à la résurrection.

Pierre explique que la vision est une manifestation de la « puissance et la présence de notre Seigneur Jésus-Christ ». Autrement dit, une représentation de la gloire du royaume de Christ, une gloire à laquelle participeront tous les disciples de Christ dignes d’une entrée pleinement accordée dans son royaume. L’apparition, en vision, de Moïse et d’Elie, deux prophètes remarquables de l’Ancien Testament, semble suggérer que les témoignages des saints prophètes de Dieu auront leur accomplissement par Christ pendant sa seconde présence, c’est-à-dire par les représentants de son royaume.

Ce fut une expérience impressionnante, prouvant que l’espérance chrétienne du retour de Christ n’est pas une « fable habilement conçue » mais qu’elle repose sur une base solide qui fut glorieusement illustrée par la vision de la Transfiguration. Malgré cela, Pierre dit que le chrétien a quelque chose de plus sûr que des visions. Il dit : « Et nous tenons pour d’autant plus certaine la parole prophétique, à laquelle vous faites bien de prêter attention, comme à une lampe qui brille dans un lieu obscur, jusqu’à ce que le jour vienne à paraître et que l’étoile du matin se lève dans vos cœurs. » (Verset 19).

La « parole certaine de prophétie » dont parle Pierre est le témoignage entier de l’Ancien Testament annonçant la seconde présence de Christ et de même la prophétie de Jésus, en particulier sa réponse à la question des disciples : « Quel sera le signe de ton avènement et de la fin du monde ? » (Matthieu 24 : 3). Le mot grec traduit ici par « avènement » est ‘parousia’ signifiant « présence » et le mot « monde » est traduit du mot grec ‘aion’ signifiant « âge » ou période de temps.

Les disciples ne demandaient pas à connaître la date du second avènement de Jésus, mais ils désiraient connaître la période de sa présence. Comment sauront-ils qu’il est de retour et que son royaume serait proche ? C’est par la parole certaine de la prophétie que le peuple de Dieu obtient cette information. Pendant tout l’âge de l’Evangile ils cherchèrent dans les prophéties, ils « veillèrent » pour savoir quand se « lèverait le jour » qu’ils connaîtraient par les événements du monde annoncés par les prophéties.

L’expression « lever du jour » ou « aurore » est très révélatrice. Elle est en harmonie avec d’autres expressions de la Bible qui décrivent la longue période du règne du péché et de la mort comme étant la « nuit », une période où « les ténèbres couvrent la terre et l’obscurité les peuples. » (Esaïe 60 : 1-3). Le prophète David écrit « Le soir arrivent les pleurs et le matin l’allégresse. » (Psaume 30 : 6). Le péché, les souffrances et la mort sont, dans la Bible, comparés aux ténèbres, pendant que la lumière symbolise la justice, la santé et la joie.

David dit que le matin vient l’allégresse, et le « matin » du nouveau jour du monde est introduit par la seconde présence de Christ. L’expression « aurore » est synonyme de son retour et de l’établissement de son royaume. C’est à cela que le prophète Malachie se rapporte, lorsque prédisant la gloire du royaume du Messie, il écrit : « Le soleil de la justice se lèvera et la guérison sera sous ses ailes. » (Malachie 4 : 2). Jésus, avec les « appelés » de cet âge, seront ce « soleil de la justice » (Matthieu 13 : 43).

Au second chapitre de sa lettre Pierre rappelle au lecteur que de faux prophètes et docteurs se lèveront dans l’Eglise causant de grands dommages à la foi et dans l’esprit de beaucoup. L’apôtre Paul prédit également le développement d’une apostasie (2 Thessaloniciens 2 : 3-12). La prophétie de Paul, comme celle de Pierre, révèlent que cette apostasie du système de chrétienté contrefait continuera jusqu’au retour du Seigneur et sera alors détruit, détruit parce que le moment de l’établissement du royaume de Christ sera venu.

Pierre dit que même après le retour du Seigneur quelques-uns de ces faux docteurs continueront à dénaturer la vérité. Il les appelle des « moqueurs » disant : « Où est la promesse (grec « évidence ») de son avènement (grec « présence ») ? Car depuis que les pères sont morts, tout demeure comme dès le commencement de la création » (2 Pierre 3 : 4). C’est Pierre qui dans Actes 3 : 19-21 déclare que tous les saints prophètes de Dieu ont annoncé des « temps de rétablissement de toutes choses ». Ce témoignage des prophètes a été donné aux « pères » d’Israël, mais Pierre dit que des  « moqueurs » diront qu’il n’y a aucune évidence des « temps de rétablissement » et que tout continue comme dés le commencement de la création.

Pierre réplique à l’objection des moqueurs en attirant leur attention sur une vérité déclarée par Jésus en réponse à la question de ses disciples : « Quel sera le signe de ton avènement et de la fin du monde ? », (Matthieu 24 : 3). Jésus dit en décrivant les événements du monde qui auront lieu lors de sa présence : « Ce qui arriva du temps de Noé, arrivera de même aux jours du Fils de l’homme. » (Luc 17 : 26). Pierre dit que dans les jours de Noé « le monde d’alors périt, submergé par l’eau » (chapitre 3 : 5-6). Ceci est en harmonie avec de nombreuses prophéties de l’Ancien Testament que nous avons examinées, indiquant que l’aurore du nouveau jour de la terre, sera dans son début, une époque de détresse, telle qu’il n’y en a point eu depuis que des nations existent (Daniel 12 : 1). Ceci veut dire que les premières années de la seconde présence de Christ ne seront pas marquées par les bénédictions du « rétablissement », mais par une « époque de détresse » qui mettra fin au « présent monde mauvais »

La « fin du monde » n’est naturellement pas la destruction de la terre, mais plutôt la fin d’un ordre social égoïste et pécheur décrit par Paul comme étant ce « présent siècle mauvais » (Galates 1 : 4). En Esaïe 45 : 18, l’Eternel dit qu’il a créé la terre pour qu’elle soit habitée par sa création humaine pour toujours. Sur la terre auront lieu les « temps de rétablissement de toutes choses ». « La terre subsiste toujours. » (Ecclésiaste 1 : 4).

En continuant et en basant son explication sur le fait qu’un monde fut détruit « aux jours de Noé », Pierre dit que « le jour du Seigneur viendra comme un voleur ; en ce jour les cieux passeront avec fracas, les éléments embrasés se dissoudront et la terre avec les œuvres qu’elle renferme sera consumée » (verset 10). Jésus dans sa prophétie descriptive du temps de sa seconde présence dit qu’il viendra comme un « voleur » (Matthieu 24 : 43). L’apôtre écrit de même : « Le jour du Seigneur viendra comme un voleur dans la nuit. » (I Thessaloniciens 5 : 1-4). Mais Paul dit : « Mais vous, frères, vous n’êtes pas dans les ténèbres, pour que ce jour vous surprenne comme un voleur. »

Paul ajoute : « Vous êtes tous des enfants de la lumière et des enfants du jour. Nous ne sommes point de la nuit, ni des ténèbres. » (1 Thessaloniciens 5 : 5). D’accord avec Pierre, Paul dit également que le « jour du Seigneur » sera à son début une époque de détresse, « une ruine soudaine » (inattendue) qui suivra la proclamation de paix et sécurité (1 Thessaloniciens 5 : 3). C’est la destruction du monde de Satan.

Pierre semble vouloir dire que la terre littérale sera détruite, mais il dit aussi que les cieux enflammés se dissoudront (2 Pierre 3 : 12) ; littéralement, cela signifierait la destruction de tout l’univers. Mais ces termes ont un sens symbolique et servent à décrire les aspects spirituels et physiques du « présent monde mauvais ». Il est évident que ce « monde » va déjà vers sa fin.

Pierre dit : « Mais nous attendons, selon sa promesse, de nouveaux cieux et une nouvelle terre où la justice habitera. » (ver­set 13). Nous avons appris, au cours de notre étude de la prophétie d’Esaïe, que les « nouveaux cieux et la nouvelle terre » promis sont le royaume de Christ. L’établissement de ce royaume pour la bénédiction de toute l’humanité est l’objectif principal du retour de Christ, mais d’abord le « monde mauvais » de Satan doit être détruit, pour faire place aux « nouveaux cieux et à la nouvelle terre » (Esaïe 65 : 17-25 ; 66 : 22-23). Ce que les « moqueurs » ne voient pas est en train de se réaliser. Les bénédictions de ce nouveau jour sont maintenant très proches.

LA PREMIÈRE ÉPÎTRE DE JEAN

Marcher dans la lumière – L’amour fraternel – Le détachement du monde

En plus de son « Evangile », le récit du ministère de Jésus, l’apôtre Jean écrivit trois épîtres. La première épître est appelée l’épître générale, parce qu’elle n’est pas adressée à un groupe en particulier. « Nous écrivons ces choses », dit-il, « afin que notre joie soit parfaite ». Quelles sont « ces choses » ? L’une d’elles est sa réaffirmation du fait rapporté au premier chapitre de son Evangile que Jésus fut la « Parole » ou « Logos » de Dieu et qu’il fut « fait chair ». Voyez les trois premiers versets de sa lettre.

Au verset 5 de ce premier chapitre Jean écrit : « La nouvelle que nous avons apprise de lui, et que nous vous annonçons, c’est que Dieu est lumière et qu’il n’y a point en lui de ténèbres. » La lumière sert dans la Bible comme un symbole de vérité et de justice et les joies qui en résultent lorsqu’on est en harmonie avec elles. Le mot « vérité » dont se sert Jean entend tout le plan pour la rédemption et le rétablissement de la race perdue. Chaque trait de ce plan est commandé par l’amour, et désigné pour assurer une éternité de paix, de joie et de vie à tous ceux qui sont obéissants.

« Celui qui aime son frère demeure dans la lumière…, mais celui qui hait son frère est encore dans les ténèbres, il marche dans les ténèbres. » (Chapitre 2 : 10-11). L’amour est donc une autre manifestation de la « lumière » de la « vérité ». En Jean 3 :16, nous lisons que ce fut l’amour qui engagea Dieu à envoyer son Fils dans le monde pour le sauver du péché et de la mort.

Jean dit aussi que l’amour nous donne de « l’assurance au jour du jugement » (chapitre 4 : 17). Ce n’est pas une référence au jour du jugement du monde encore futur, car les chrétiens ne seront alors pas éprouvés, ils ne viendront pas en jugement (Jean 5 : 24). Au contraire, réunis à Jésus, ils seront les juges de l’humanité à ce moment-là. Le « jour du jugement » du chrétien est maintenant. Il est mis à l’épreuve de différentes manières, dont une est son empressement à confesser la vérité. Jean écrit : « Celui qui confessera que Jésus est le Fils de Dieu, Dieu demeure en lui et lui en Dieu. » (Chapitre 4 : 15).

Pour ceux vivant aux jours de Jean, cette « confession » demandait beaucoup de courage ou d’ « assurance ». Nous rappelons qu’une des accusations portées contre Jésus fut sa proclamation d’être le Fils de Dieu. Les Juifs qui plus tard épousèrent sa cause et confessèrent leur foi que Jésus était le Fils de Dieu furent également haïs et persécutés par leurs compatriotes. Des gentils, déjà méprisés par le peuple juif, le furent encore davantage en faisant cette confession de foi.

Jean avait une bonne compréhension de l’amour chrétien. Il vit que c’est un principe de dévotion désintéressée à Dieu et à la cause divine, ne supportant de compromis d’aucune sorte. Par exemple, il exhorte les chrétiens « d’éprouver les esprits » — c’est-à-dire, les doctrines ou enseignements qui leur sont présentés, et ajoute : « « Tout esprit qui confesse Jésus-Christ venu en chair est de Dieu et tout esprit qui ne confesse pas Jésus n’est pas de Dieu. » (Chapitre 4 : 1-3). Ceci doit être compris en accord avec l’explication de Jean, cette grande vérité rapportée dans le premier chapitre de son Evangile. Si Jésus n’était pas venu en chair, il n’aurait pas pu donner sa chair pour la « vie du monde » (Jean 6 : 53). S’il n’avait pas donné sa chair pour la vie du monde, alors le monde n’aurait pas été racheté du péché et de la mort, il n’y aurait pas d’espoir que quelqu’un ressusciterait des morts.

Certaines parties des versets 7 et 8 du chapitre 5 sont apocryphes et ne se trouvent pas dans les plus anciens manuscrits grecs du Nouveau Testament. Elles sont nées de l’effort d’un traducteur zélé du Moyen Age qui cherchait à établir un fondement scriptural à la doctrine erronée de la trinité. Ces deux versets sont les seuls dans la Bible qui suggèrent l’idée de trois dieux en un et la partie de ces versets relative à la trinité ne fait pas partie de la Bible. Ces versets ainsi réduits se lisent comme suit : « Car il y en a trois qui rendent témoignage : l’Esprit, l’eau et le sang, et tes trois sont d’accord. »

LA SECONDE ÉPÎTRE DE JEAN

Comment recevoir les faux docteurs.

Jean adresse sa seconde lettre à Kyria, l’élue, et à ses enfants (verset 1). Nous ne savons pas exactement qui fut cette personne. Le verset 13 indique qu’elle avait une sœur, et que l’objet principal de cette lettre semble avoir été d’avertir sa sœur de ne pas permettre à l’exercice de sa bonté et de sa générosité de porter injure à la cause de Christ et à la vérité.

De faux docteurs tourmentèrent l’Eglise, les « appelés » de cette période primitive; une des hérésies fut leur dénégation que Jésus-Christ a été fait chair. Ceci fut une erreur sérieuse, car cela signifierait un reniement du fondement de la foi et de l’espérance chrétienne. Jean écrit : « Si quelqu’un vient à vous et n’apporte pas cette doctrine, ne le recevez pas dans votre maison et ne lui dites pas : Salut ! Car celui qui lui dit : Salut, participe à ses mauvaises œuvres. » (Versets 10, 11).

LA TROISIÈME ÉPÎTRE DE JEAN

D’autres applications de l’amour.

Cette troisième lettre de l’apôtre Jean est très courte. Elle est adressée à « Gaïus, le bien-aimé », écrit Jean, « que j’aime dans la vérité ». L’objet principal de sa lettre semble avoir été de demander la coopération de Gaïus, du moins temporairement, pour certains frères qui voyageaient dans le territoire où il habitait (versets 6, 8). Selon la tradition, Gaïus était un homme de bien, et l’apôtre Jean savait qu’il était en mesure de pourvoir temporairement aux besoins dont il le sollicitait.

Jean recommandait personnellement les frères pour lesquels il demandait asile en disant « Et tu sais que notre témoignage est vrai. » (verset 12). D’assister ces frères en temps convenable était une manifestation de l’amour chrétien. En Hébreux 13 : 2, Paul, écrit : « N’oubliez pas l’hospitalité, car, en l’exerçant, quelques-uns ont logé des anges, sans le savoir. » Il est possible que Gaïus, en recevant les frères recommandés par Jean, fit connaissance avec des « anges » de Dieu.

L’ÉPÎTRE DE JUDE

Fidélité dans la foi – Exemple de Sodome et Gomorrhe – La base du spiritualisme

Cette lettre n’est pas adressée à une congrégation ou à un particulier. Jude ou Judas – pas celui qui trompa Jésus – était un des douze apôtres. Le verset 3 donne la raison de sa lettre où il dit : « Bien-aimés, comme je désirais vivement vous écrire au sujet de notre salut commun, je me suis senti obligé de le faire afin de vous exhorter à combattre pour la foi qui a été transmise aux saints une fois pour toutes. » Les lettres de Paul, Pierre, Jacques et Jean révèlent toutes que dans ces temps primitifs de la chrétienté, la vérité de la Parole de Dieu était attaquée par des ennemis, qui cherchaient à détruire la « foi transmise aux saints une fois pour toutes ». La lettre de Jude révèle la même chose. Quelle est cette « foi » pour laquelle Jude demande aux frères de combattre ? C’est de croire que Jésus fut « fait chair » pour souffrir et mourir pour l’Eglise et pour le monde ; de croire que l’œuvre de Dieu pendant le présent âge est d’appeler hors du monde un peuple volontaire pour souffrir et mourir avec Jésus ; s’ils sont fidèles ils ont la promesse de Dieu de vivre et régner avec Christ dans son royaume promis.

Après la mort des apôtres, les ennemis de la vérité ont continué leurs attaques et finalement « la foi transmise aux saints une fois pour toutes » était presque entièrement perdue pour les disciples du Maître. Au lieu d’être inspirés par l’espérance du retour de Christ et d’attendre l’établissement de son royaume, ils ont adopté le point de vue que le royaume est déjà établi et que la force militaire des gouvernements civils devait être utilisée pour renforcer les décrets institués par les hommes qui proclament être les lois du royaume.

Dans son épître, Jude se prononce contre ceux qui s’opposent à la vérité. Il ne fait grâce d’aucune parole de condamnation, mais en même temps, tempère ses remarques par l’exhortation de considérer la situation par les frères, avec amour et miséricorde. Il réalisa que quelques-uns ont été trompés par le diable, mais ne s’opposèrent pas à la vérité et à la justice.

Ainsi, en « combattant pour la foi », les frères reconnurent cette différence et s’efforcèrent de « sauver avec crainte » ceux qui manifestèrent la volonté à mieux faire.

En présentant son exhortation avertissant les frères contre le mal et les malfaiteurs, Jude se sert des différents exemples de l’Ancien Testament dont l’un est le peuple méchant de Sodome et Gomorrhe. Il dit que ces villes « sont données en exemple, subissant la peine d’un feu éternel » (verset 7). Certains se sont servis de ce passage pour appuyer la doctrine erronée des tourments pour les méchants. Mais ce n’est qu’un raisonnement. Premièrement, le feu dont parle Jude n’est pas un « enfer ». De plus, le peuple de Sodome et Gomorrhe ne fut pas tourmenté dans ce feu mais détruit par lui.

Néanmoins, ils ne sont pas détruits pour toujours, parce que Jésus disait qu’il serait plus tolérable pendant le jour du jugement (de mille ans) pour Sodome et Gomorrhe que pour les villes juives qui l’ont rejeté (Matthieu 10 : 15). Sodome est mentionnée par le prophète Ezéchiel qui donne l’assurance que ses habitants reviendront à « leur premier état » (Ezéchiel 16 : 55). Jude nous dit que Dieu se servit des Sodomites comme exemple de ceux qui souffriront la mort éternelle. Nous savons que les Sodomites ne sont pas détruits pour toujours, parce que Jésus et Ezéchiel enseignent clairement qu’ils ressusciteront et qu’une occasion d’obéir aux lois du royaume leur sera donnée et de vivre toujours s’ils sont obéissants.

Au verset 6 Jude parle des anges « qui n’ont pas gardé leur dignité, mais qui ont abandonné leur propre demeure ». Dans 2 Pierre 2 : 4 nous lisons d’anges que « Dieu n’a pas épargnés, mais qu’il les a précipités dans les abîmes des ténèbres et les réserve pour le jugement ». Pierre indique que cela eut lieu au moment du Déluge. Dans la Genèse 6 : 2-4, il est parlé de « fils de Dieu » qui prirent pour femmes des « filles des hommes » et que des géants leur naquirent. Il ressort du témoignage de ces textes que, avant le Déluge, quelques hôtes angéliques se matérialisèrent et s’unirent illicitement à des filles des hommes. Leur progéniture fut détruite dans le Déluge et les anges impies ont été retenus, Pierre dit enchaînés par les « ténèbres ». Ceci signifie un état d’emprisonnement. Ce n’est pas la condition de mort décrite dans la Bible. Ce sont sans aucun doute ces anges déchus, désignés comme des démons et diables, qui ont été chassés par Jésus hors des personnes possédées. Ils ont tourmenté l’humanité dans une mesure restreinte à travers tous les âges.

Ce sont ces anges déchus, empêchés de se matérialiser comme ils le firent autrefois, qui, dépouillés de leurs corps, se présentent comme « esprits » des morts, essayant de prouver, par des médiums, que les morts sont plus vivants que jamais. Sous ce rapport là, ils ont effectivement servi le dessein de Satan de prouver que Dieu ne voulait pas dire à Adam : « Le jour où tu en mangeras, tu mourras. » (Genèse 2 : 17). A Eve Satan dit : « Vous ne mourrez point », et depuis ce temps-là il s’est efforcé de prouver qu’il a dit vrai, « qu’il n’y a pas de mort » (Genèse 3 : 4).

Au verset 20 Jude dit : « Vous édifiant vous-mêmes sur votre très sainte foi. » C’est la même foi que celle dont il parle au verset 3 « la foi transmise aux saints une fois pour toutes. » Elle est « sainte » parce que Dieu en est l’auteur. C’est le plan divin pour le salut par Christ de l’Eglise et du monde ; l’Eglise, les « appelés pour être saints » pendant l’âge de l’Evangile et pour le monde en général pendant le royaume qui s’introduit maintenant.

Les chrétiens s’édifient dans la foi par l’étude de la Bible et par l’obéissance à ses préceptes. Ainsi, ils demeurent dans « l’amour de Dieu » mentionné par Jude au verset 21. Plus nous comprenons la « sainte foi », plus grande devrait être notre appréciation de l’amour de Dieu et plus bénie sera notre espérance de vie par Christ et plus brillante notre perspective des bénédictions de rétablissement qui se répandront bientôt sur « toutes les familles de la terre ».

X – LA RÉVÉLATION DE JÉSUS-CHRIST

La Révélation de Jésus-Christ est souvent appelée l’Apocalypse, de son nom grec. Ecrite par l’apôtre Jean, elle est basée sur des visions qui lui ont été données pendant qu’il était prisonnier à l’île de Patmos. Le premier verset du livre, le décrit comme étant la « Révélation de Jésus-Christ, que Dieu lui a donnée pour montrer à ses serviteurs les choses qui doivent arriver bientôt et qu’il a fait connaître, par l’envoi de son ange, à son serviteur Jean » (verset 1).

L’expression grecque, traduite ici par « fait connaître », signifie littéralement « expliqué par des signes ». Les leçons importantes de ce dernier livre de la Bible sont donc rapportées en langage imagé ou symboles. A quelques exceptions près, les symboles utilisés dans l’Apocalypse sont déjà mentionnés dans d’autres livres de la Bible, ce qui facilite leur compréhension. Ce dernier livre résume et explique beaucoup de thèmes importants que nous avons déjà relevés à travers l’Ancien et le Nouveau Testament.

Aucun des livres de la Bible ne présente les vérités du plan divin dans l’ordre dans lequel elles se réalisent. Il est important de s’en souvenir en suivant l’étude du témoignage de l’Apocalypse. Pour cette raison, nous n’examinerons pas les chapitres l’un après l’autre dans leur ordre, mais nous allons noter la manière dans laquelle cette « Révélation de Jésus-Christ » met en vue l’accomplissement des principaux thèmes prophétiques, déjà développés en partie, dans les autres livres de la Parole de Dieu.

LA « SEMENCE »  DE LA PROMESSE

Les premiers chapitres de la Bible rapportent la création de l’homme et le dessein du Créateur de remplir la terre de ses descendants et de leur donner la domination sur elle. L’accomplissement de ce dessein dépendait naturellement de l’obéissance à la loi divine. Or, nos premiers parents désobéirent, furent condamnés à la mort et expulsés du jardin d’Eden. La sentence que Dieu prononça fut : « car tu es poussière et tu retourneras dans la poussière » (Genèse 1 : 27, 28 ; 2 : 17 ; 3 : 17-19).

Il se trouva un « serpent » en Eden qui trompa notre mère Eve et par elle Adam fut amené à désobéir à la loi de Dieu. En Apocalypse 20 : 2, Jean parle de ce « serpent ancien, qui est le Diable et Satan ». Lorsque Dieu prononça la sentence de mort sur nos premiers parents, il dit à ce « serpent ancien » : « Je mettrai inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité. Celle-ci t’écrasera la tête et tu lui blesseras le talon » (Genèse 3 : 15).

Ce fut la première allusion à une intervention de Dieu. Quoique l’homme ait transgressé sa loi et doive mourir, il ne l’abandonnera pas, mais pourvoira à une « semence » qui anéantira l’adversaire et délivrera l’homme des conséquences du péché dans lequel il a été entraîné. La sentence prononcée contre le « serpent » indique qu’il aura une grande lutte en rapport avec le développement de la « semence » promise, une lutte résultant de l’inimitié qui existera entre la semence de la femme et celle du serpent. La Bible entière révèle la manière dont cette semence se développe et rapporte comment Satan a manifesté son inimitié et les différents moyens qu’il a employés pour détruire la « semence » de Dieu.

En suivant les promesses de Dieu, d’un livre à l’autre de sa Parole, nous avons vu que la « semence » de la promesse n’est autre que le Messie. Nous avons vu également que ceux qui sont appelés hors du monde pendant le présent âge pour suivre les traces de Jésus, sont membres du « corps de Christ », le Messie. Genèse 12 : 3 et 22 : 17, 18 nous donnent les promesses divines de bénédictions pour toutes tes familles de la terre par la « semence » d’Abraham. Jacob annonça la venue du « Schilo », disant qu’il réunira tout le peuple (Genèse 49 : 9, 10). Le Messie fut encore promis par Dieu, lorsqu’il dit à Moise : « Je leur susciterai, du milieu de leurs frères, un prophète comme toi » (Deutéronome 18 : 18).

C’est à ce Messie que David se réfère au Psaume 72, où il écrit : « En ces jours, le juste fleurira et la paix sera grande jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de lune. Il dominera d’une mer à l’autre et du fleuve jusqu’aux extrémités de la terre » (versets 7, 8). David dit encore du Messie : « Parole de l’Eternel à mon Seigneur : Assieds-toi à ma droite jusqu’à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied » (Psaume 110 : 1).

Dans une prophétie concernant la naissance de Jésus, Esaïe dit que le « gouvernement », le royaume messianique « reposera sur son épaule et on l’appellera Admirable, Conseiller, Dieu puissant, Père éternel, prince de la paix » (Esaïe 9 : 6, 7). Concernant la même « semence » le Messie, Esaïe écrit : « L’Esprit de l’Eternel reposera sur lui, esprit de sagesse et d’intelligence, esprit de conseil et de force, esprit de connaissance et de crainte de l’Eternel » (Esaïe 11 : 2).

Le prophète Michée se réfère au Messie comme à la « Tour du troupeau, colline, de la fille de Sion, — à toi arrivera l’ancienne domination » (Michée 4 : 8). Ce même prophète annonça aussi la naissance du Messie à Bethlehem (Michée 5 : 2).

Lorsque Jésus naquit, l’ange annonça aux bergers : « C’est qu’aujourd’hui, dans la ville de David, il vous est né un Sauveur, qui est le Christ (le Messie), le Seigneur (Luc 2 : 10). Lorsque Jésus dit à ses disciples : « Qui dites-vous que je suis ? Simon Pierre répondit : Tu es le Christ (le Messie), le Fils du Dieu vivant » (Matthieu 16 : 15-16).

Jésus promit à ses disciples qu’ils partageront sa Gloire dans son royaume. Plus tard, sous l’inspiration du Saint Esprit, les apôtres développèrent ce thème avec plus de détails. Paul dit que ceux qui « revêtent Christ — [ce qui veut dire — deviennent de vrais disciples de Christ], constituent la semence d’Abraham et sont héritiers selon la promesse » (Galates 3 : 27-29). Il dit aussi parlant de « l’Eglise » que les « appelés » de cet âge constituent le « corps » de Christ (Ephésiens 1 : 22, 23).

LES SEPT EGLISES

Ce thème messianique de délivrance est développé dans l’Apocalypse où Jésus et ses disciples, l’Eglise, sont présentés comme les gouverneurs dans ce royaume glorieux, le canal des bénédictions promises pour toutes les nations. Au chapitre 1, versets 12 à 17, Jésus, le « Fils de l’homme », est présenté debout au milieu de « sept chandeliers d’or » représentant les sept Eglises (chapitre 1 : 20).

Tous les symboles utilisés dans la Bible ont un précédent ; ainsi ces sept Eglises d’Asie Mineure : Ephèse, Smyrne, Pergame, Thya­tire, Sardes, Philadelphie et Laodicée, étaient effectivement des congrégations existant à ce moment-là. Il est raisonnable d’admettre qu’elles ont été désignées pour être les symboles de l’Eglise de Christ qui a existé sur la terre depuis son début à la Pentecôte. Les promesses divines qui leur ont été faites confirment que leurs fidèles partageront la Gloire avec Jésus dans son royaume.

Au chapitre 2, verset 10, nous lisons : « Sois fidèle jusqu’à la mort et je te donnerai la couronne de vie. » Le chapitre 3, verset 21, dit : « Celui qui vaincra, je le ferai asseoir avec moi sur mon trône, comme moi, j’ai vaincu et me suis assis avec mon Père sur son trône » et une autre promesse : « A celui qui vaincra et qui gardera jusqu’à la fin mes œuvres, je donnerai autorité sur les nations. Il les paîtra avec une verge de fer comme on brise les vases d’argile, ainsi que moi-même j’en ai reçu le pouvoir de mon Père » (chapitre 2, versets 26, 27).

Comme le dit Jésus, il a reçu cette promesse de son Père et maintenant il promet à l’Eglise qu’elle partagera ce pouvoir avec lui dans son royaume et comme lui, elle aura le « pouvoir sur les nations ». Cette promesse merveilleuse se trouve au Psaume 2 : 8, 9. Là le Père Céleste dit à son Fils bien-aimé : « Demande-moi et je te donnerai les nations pour héritage, les extrémités de la terre pour possessions, tu les briseras avec une verge de fer, tu les briseras comme le vase d’un potier. »

LE RETOUR DE CHRIST

Toute la Bible fait ressortir que l’établissement du royaume messianique suit le retour de Christ. En Apocalypse 1 : 7, la promesse est répétée avec l’explication qu’il viendra « avec les nuées » et « tout œil » le verra, ce qui veut dire que chacun discernera le fait de son retour. Les « nuées » sont un symbole de trouble et de détresse qui seront sur les nations, comme première conséquence de son retour. Le chapitre 11, versets 17 et 18, s’étend sur ce sujet. Nous lisons que lorsque le temps sera venu où Christ saisira sa grande puissance et où il prendra possession de son règne, les nations seront « irritées » et sa « colère » sera venue.

Mais ce n’est qu’une préparation pour les bénédictions du royaume, c’est-à-dire, la suppression des royaumes de ce monde qui sont sous le gouvernement de Satan, ils seront brisés comme le vase d’un potier. Après cela, commenceront les bénédictions pour l’humanité, car le temps sera venu « de juger les morts, de récompenser tes serviteurs, les prophètes, les saints et ceux qui craignent ton nom, les petits et les grands, et de détruire ceux qui détruisent la terre »  (verset 18). Dans ce seul verset est décrite toute l’œuvre des mille ans du règne de Christ.

Les « appelés » de l’âge de l’Evangile participeront à cette œuvre du royaume. Comme Jésus, ils seront ressuscités dans la « première résurrection » pour vivre et régner avec Christ (chapitre 20 4, 6). Ainsi, par la « semence » promise, toute l’humanité sera bénie. Le chapitre 21 : 4 et 5 le révèle et par la foi nous voyons l’humanité délivrée des conséquences du péché originel et la terre sera remplie de la Gloire de l’Eternel. Nous lisons : « Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n’y aura plus, ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu. Et celui qui était assis sur le trône dit : Voici, je fais toutes choses nouvelles. Et il dit : Ecris, car ces paroles sont certaines et véritables. »

Ainsi nous voyons que la grande tragédie de la désobéissance dont « le serpent ancien » fut l’instigateur au jardin d’Eden, n’aura pas de conséquences durables, car la souffrance et la mort prendront fin. Cette œuvre sera accomplie par la « semence promise » composée de Christ et de ses disciples fidèles. Oui, nous avons l’assurance que cette glorieuse victoire divine aura pour résultat l’empire de la justice et de la vie sur toute la terre, mais ce ne sera pas sans grands sacrifices pour ceux qui y participeront.

LE PEUPLE DE DIEU PERSÉCUTÉ

La « semence » de la promesse « écrasera la tête du serpent »  mais le « serpent » et sa « semence » ont « blessé » le peuple de Dieu pendant tout l’âge. Satan est le prince des ténèbres et le peuple de Dieu a été porteur de flambeaux et, de ce fait, le conflit a été constant. Les œuvres des ténèbres sont mauvaises et sont amenées au jour par la lumière ; les ténèbres haïssent la lumière et le prince des ténèbres s’est opposé aux porteurs de lumière, et « l’inimitié » prédite a continué. Satan ne savait pas au juste où se trouverait la semence promise, c’est pourquoi, de tout temps, il a dirigé son opposition contre tous ceux qui faisaient l’objet de la faveur divine. La première évidence en fut le meurtre d’Abel le juste.

Sans exception, les serviteurs de Dieu, depuis Abel jusqu’à Jean-Baptiste, furent persécutés. La lecture du 2ème chapitre de la lettre aux Hébreux nous rappelle ce fait. Dans toutes ces expériences nous voyons « l’inimitié » de Satan manifestée contre le peuple de Dieu. Ils souffrirent à cause de leur foi en Dieu et en ses promesses et, par eux, la « lumière » de la vérité que Dieu désirait révéler aux hommes, était répandue et ce fut la cause de la haine exercée contre eux, si cruellement.

L’inimitié de Satan fut manifestée contre Jésus avec véhémence, et il en résulta la mort cruelle sur la croix. Les instruments dont Satan se servit pour persécuter Jésus, furent les conducteurs religieux de son époque, desquels Jésus disait — ils ont pour « père, le Diable », la « semence du serpent » (Jean 8 : 13, 44). Après la Pentecôte, ces mêmes ennemis de la lumière donnèrent libre cours à leur haine contre les disciples de Jésus en les enfermant dans des prisons et si possible en les tuant.

Cette campagne persistante de Satan pour détruire la « semence » de la femme, se voit également dans toutes les doctrines décevantes et erronées qui se sont développées parmi les disciples nominaux de Jésus. Paul, en prédisant une apostasie étendue qui se développerait dans l’Eglise après la mort des apôtres décrit le système basé sur de fausses doctrines comme « l’homme du péché », et dit « que son apparition se fera par la puissance de Satan avec toutes sortes de miracles, de signes et de prodiges mensongers (2 Thessaloniciens 2 : 3-11).

La vérité concernant les efforts de ce « serpent ancien » pour contrarier le plan de Dieu et pour empêcher l’écrasement de sa tête est également révélée dans le livre de l’Apocalypse. Dans le message aux « sept » Eglises, la trace du « serpent » est manifestée dans les expressions de Jésus condamnant les différentes doctrines et pratiques prévalant parmi son peuple. Dans l’Eglise d’Ephèse, il y en avait qui se nommaient apôtres et qui ne l’étaient pas, les frères les ayant découvert comme menteurs. Dans l’Eglise de Smyrne, il y en avait qui « se disaient Juifs » (Israélites spirituels, les « appelés » de cet âge) et qui ne l’étaient pas, mais étaient « la synagogue de Satan ». Aux frères de Smyrne, Jésus dit également : « Le diable jettera quelques-uns en prison, afin que vous soyez éprouvés » (chapitre 2 : 2, 9, 10).

A l’Eglise de Pergame, il est dit : « Je sais où tu demeures, je sais que là est le ‘trône de Satan’. » Satan a évidemment mis ses points de vue dans l’esprit de quelques-uns de ces frères, car Jésus dit : « Tu as là des gens attachés à la doctrine de Balaam qui enseignait à Balak à mettre une pierre d’achoppement devant les fils d’Israël ». Jésus dit aussi : « Tu as des, gens attachés pareillement à la doctrine des Nicolaïtes (chapitre 2 : 13-15). L’erreur de Balaam était l’enseignement pour une « récompense » (Jude 11). Il est dit que l’esprit nicolaïte est un esprit dictatorial. Ceci est contraire à l’esprit de Christ.

Le grand péché qui est entré dans l’Eglise de Thyatire fut de laisser « la femme Jézabel » enseigner et séduire les croyants, à part quelques-uns, car Jésus dit qu’il y en eut parmi eux qui ne reçurent pas cette doctrine et qui « n’ont pas connu les profondeurs de Satan » (chapitre 2 : 20-24). Dans l’Eglise de Philadelphie, il y en avait aussi de ceux de la « synagogue de Satan ». (Chapitre 3 : 9). Dans l’Eglise de Laodicée, certains disent : « Je me suis enrichi et je n’ai besoin de rien », une attitude orgueilleuse et suffisante qui est la caractéristique de Satan.

LA VILLE IMPIE

Ces messages aux différentes Eglises révèlent, dans leur ensemble, les conditions qui ont existé parmi le peuple de Dieu à travers l’âge entier, l’œuvre rusée et impie de Satan s’y manifeste clairement. Plus tard, dans l’Apocalypse, un grand système de chrétienté est montré, naissant du résultat de ses efforts de détruire la « semence » de la promesse et de contrecarrer le plan de Dieu qui est centré dans le Messie. Cette formation impie est nommée « Babylone la grande, la mère des impudiques » régnant sur « les rois de la terre » (chapitre 17 : 5). Jean écrit concernant « Babylone » : « Je vis cette femme ivre de sang des saints et du sang des témoins de Jésus » (verset 6). Des milliers du peuple de Dieu furent mis à mort pendant le Moyen Age par ce système impie.

Du fait que cette « femme » elle-même fut ivre du sang des saints, le Révélateur nous informe que les « rois de la terre » et les peuples de la terre se sont enivrés du vin de son impudicité (chapitre 14 : 8 ; 17 : 2). Le vin est dans la Bible un symbole de doctrine ou d’enseignements. Ce système impie appelé « Babylone » institua l’union de l’Eglise et de l’Etat. Ce fut une impudicité spirituelle, car ce sont les disciples de Jésus qui sont ses fiancés et ceux qui sont fidèles à leurs vœux attendent son retour pour être unis à lui dans son royaume qu’il établit. Mais par l’union de l’Eglise et de l’Etat, le royaume de Christ était allégoriquement établi. Ce qui fut une grande erreur et cette union illicite provoqua des guerres et des persécutions amères contre ceux qui, loyalement, prenaient position pour les vrais enseignements de la Parole de Dieu.

Selon un autre symbole, un système de gouvernement créé par cette alliance impie est représenté par une bête semblable à un léopard (chapitre 13 : 1-3). La place nous manque pour entrer dans les détails de tout ce qui est représenté par les différentes caractéristiques de cette « bête », comme Jean les décrit. Nous appelons simplement l’attention sur l’ensemble de cette leçon qui démontre jusqu’à quel point Satan est allé dans son intention de contrecarrer le dessein divin et de détruire le peuple de Dieu. Concernant cette bête, nous lisons : « Et il lui fut donné de faire la guerre aux saints et de les vaincre » (chapitre 13 : 7).

Quatre « bêtes » sont mentionnées dans le livre de Daniel au chapitre 7. Nous croyons qu’elles représentent quatre royaumes ou empires : Babylone, Médo-Perse, Grèce et Rome. La quatrième de ces bêtes est décrite possédant dix cornes et une « petite corne » sortit du milieu d’elles « et trois des premières cornes furent arrachées ». Les cornes sont un symbole d’autorité, de puissance ou de gouvernement. Ainsi ces dix cornes et, plus tard la « petite corne », illustrent les différents aspects du gouvernement romain pendant les siècles de son existence ; la « petite corne » étant la dernière, fut tenue en contrôle jusqu’à ce que « l’animal fût tué et son corps livré au feu pour être brûlé » (Daniel 7 : 11, 26, 27).

De cette « petite corne » Daniel écrit : « Je vis cette corne faire la guerre aux saints et l’emporter sur eux »  (Daniel 7 : 21). Ceci est à peu près le même langage que celui de l’Apocalypse pour décrire les activités persécutrices de la bête ressemblant à un léopard, ainsi tous deux symbolisent un système de gouvernement bestial qui, au long des siècles, a « blessé » le « talon » du peuple élu de Dieu, les « appelés pour être des saints », constituant la compagnie messianique qui gouvernera le monde en justice et bénira « toutes les familles de la terre ».

Mais ces blessures ne sont pas fatales et ne pourront pas détruire la « semence ». C’est le « talon » qui est blessé et bien que les persécutions des saints pendant tout l’âge aient été pénibles, elles ont servi à éprouver leur fidélité et leur dignité à vivre et régner avec Christ. D’ailleurs ces persécutions ne dureront pas toujours. Ceci ressort de la prophétie de Daniel où nous lisons que l’animosité de la « petite corne », inspirée par Satan, contre le vrai peuple de Dieu, n’est permise que « jusqu’au moment où l’ancien des jours vint donner droit aux saints du Très-Haut, et le temps arriva où les saints furent en possession du royaume » (Daniel 7 : 21, 22).

Les saints ne possèdent pas le royaume par la force d’une victoire militaire sur la « petite corne » ou la « bête », le système Eglise Etat, contrefaçon du royaume de Christ ; au contraire, ils continuent d’être « blessés » par la « semence » du « serpent » jusqu’à ce que chaque membre de la compagnie prédestinée des « appelés » hors du monde, ait fait preuve de sa fidélité même jusqu’à la mort. Lorsque le dernier d’entre eux aura prouvé sa fidélité et aura passé « de l’autre côté du voile » tous les membres du corps de Christ seront ressuscités dans la première résurrection, ils « posséderont le royaume » et « vivront et régneront avec Christ pendant mille ans » (Apocalypse 20 : 4).

Alors le cours de la bataille sera changé. Au lieu que ce soit « ce serpent ancien » et sa « semence » qui « blessent » ceux que le Seigneur prépare pour bénir toute l’humanité, ce seront ces derniers qui, élevés à la nature divine et à la Gloire avec Jésus, le lieront pour mille ans et ensuite lui « écraseront » la « tête », ce qui signifie sa destruction éternelle et complète, afin qu’il ne séduise et ne tourmente plus jamais l’humanité.

L’ŒUVRE DE SATAN DÉTRUITE

L’apôtre Paul parle de Satan comme étant celui qui a la « puissance de la mort » (Hébreux 2 : 14). Ceci nous rappelle que c’est par l’influence de « ce serpent ancien, le Diable et Satan », que nos premiers parents furent amenés à désobéir à la loi de Dieu, ce qui amena la sentence de mort sur eux. Dieu leur dit : « Le jour où tu en mangeras, tu mourras » (Genèse 2 : 17).  « Tu es poussière et tu retourneras dans la poussière » (Genèse 3 : 19).

Mais « ce serpent ancien » avait dit à Eve : « Vous ne mourrez point » (Genèse 3 : 4). Nous avons remarqué que le Diable s’est efforcé de faire valoir ce mensonge, le plus grand qui ait jamais été dit, par toutes sortes de méthodes détournées. Il a trompé des millions d’humains en leur faisant croire que la mort n’est pas une réalité, « qu’il n’y a point de mort ». Il a réussi à implanter dans l’esprit de beaucoup l’idée que les tortures éternelles, et non pas la mort, sont le salaire du péché. Néanmoins, le témoignage des Ecritures sur ce point s’accorde de la Genèse à l’Apocalypse. La mort est le salaire du péché, non pas les tourments. La doctrine des tourments fut associée au mot biblique enfer ; mais nous constatons que l’expression « enfer ou séjour des morts », utilisée dans l’Ancien Testament, est une traduction du mot hébreu Shéol, et la première fois que cette expression figure dans la Bible, elle est prononcée par le patriarche Jacob, qui s’attend à aller dans le « shéol » à sa mort (Genèse 42 : 38).

Le shéol, ou enfer, ou séjour des morts, représente donc simplement la condition de mort, dans laquelle les méchants et les justes vont à leur mort, pour y attendre la résurrection. Job priait pour aller dans le shéol, l’enfer de la Bible, pour échapper à ses souffrances (Job 14 : 13). Salomon explique qu’il n’y a point d’œuvres, ni sagesse dans le shéol, l’enfer, la tombe (Ecclésiaste 9 : 10). Par le prophète Osée l’Eternel nous donne l’assurance de son intention de détruire le shéol (Osée 13 : 14). L’Eternel révèle que cette œuvre s’accomplira par la « rançon » — « je les rachèterai de la puissance du séjour des morts », qui est le shéol.

Jésus le Rédempteur et Messie est celui que Jéhovah envoya dans le monde pour racheter l’humanité de la mort, du shéol. Pour cela, il prit la place du pécheur dans la mort. Il alla dans l’enfer de la Bible à sa mort. Mais il n’y resta pas. Le Psaume 16, verset 10, révèle que l’âme de Jésus ne resta pas dans le séjour des morts qu’il fut rétabli à la vie. Cette merveilleuse histoire de la rédemption et du rétablissement est rapportée dans le livre de l’Apocalypse où, grâce à l’amour de Dieu, nous recevons l’assurance de l’accomplissement victorieux du retour de tous ceux qui sont dans l’enfer de la Bible.

En Apocalypse 1 : 18, Jésus dit : « J’étais mort et voici, je suis vivant aux siècles des siècles. Je tiens les clefs de la mort et du séjour des morts. » Le terme « clef » sert dans les Ecritures comme un symbole d’autorité et de puissance pour « ouvrir ». Jésus acheta ces « clefs » pour ouvrir les portes de l’enfer en allant lui-même dans l’enfer, et, de ce fait, il a acquis la domination sur les morts et sur les vivants (Romains 14 : 9).

En harmonie avec cela, la Bible entière nous donne l’assurance que, pendant les mille ans du règne de Christ, l’une des bénédictions dont Christ sera l’auteur, sera la résurrection des morts. En Apocalypse 20 : 13, la résurrection est décrite comme un retour de l’enfer de la Bible, du séjour des morts. Le texte dit : « La mort rendit les morts qui étaient en elle, la mort et le séjour des morts rendirent les morts qui étaient en eux »

En Matthieu 16 : 18 Jésus parle des portes du séjour des morts. Il rendra ses morts parce que Jésus se servira des « clefs de l’enfer » pour ouvrir ses « portes ». Ainsi, tous ses prisonniers seront libérés, ce qui est simplement une autre expression pour dire qu’il y aura une « résurrection des morts, des justes et des injustes » (Actes 24 : 15). Lorsque l’œuvre de la résurrection sera achevée, le grand ennemi de l’homme sera détruit, ou, comme le dit le prophète Esaïe, la mort sera anéantie pour toujours (Esaïe 25 : 8).

L’AGNEAU IMMOLÉ

L’humanité entière aura une occasion de vivre dans l’âge à venir, parce que Jésus donna sa chair pour la vie du monde (Jean 6 : 53). Dans la Bible cette œuvre de sacrifice du Rédempteur est symbolisée par un agneau immolé. La première référence, quoique indéfi­nie, est en rapport avec l’agneau offert par la foi en sacrifice à l’Eternel par Abel (Genèse 4 : 4). L’homme avait péché, mais Dieu avait promis qu’il y aurait une « semence » pour écraser la tête du « serpent », ce qui implique en quelque sorte que ce péché serait pardonné. Ainsi l’Eternel donna une illustration de la manière par laquelle s’accomplira ce pardon, signifiant que « sans effusion de sang, il n’y a pas de pardon » (Hébreux 9 : 22).

Lorsque Isaac, type du Rédempteur, fut étendu sur l’autel pour être sacrifié, l’Eternel pourvut à un bélier, un agneau, pour être sacrifié à sa place. Dieu a promis à Abraham que, par sa semence, toutes les familles de la terre seront bénies ; cette scène illustra le fait qu’avant que cette bénédiction puisse se réaliser, un père aimant devait donner son fils bien-aimé en sacrifice. Au fur et à mesure que le plan de Dieu se développe, nous découvrons que le Fils qui accomplit cette œuvre fut Jésus, le Fils unique du Père Céleste. Dans l’illustration, un agneau fut donné en remplacement, nous rappelant ainsi que Jésus est identifié dans les promesses et prophéties de la Bible « semblable à un agneau qu’on mène à la boucherie » (Esaïe 53 : 7).

L’agneau pascal sacrifié par les Hébreux en Egypte au moment de leur délivrance de l’esclavage égyptien, représente également l’agneau de Dieu, Christ Jésus. Paul écrit : « Christ, notre Pâque, a été immolé » (1 Corinthiens 5 : 7).

Jean-Baptiste, le dernier des prophètes, eut le grand honneur d’introduire Jésus auprès de ses disciples et il dit « Voici l’agneau de Dieu qui ôte le péché du monde » (Jean 1 : 29). C’est comme si Jean avait dit : C’est l’agneau qui fut représenté par celui qui fut sacrifié par Abel et par l’agneau dont Dieu pourvut pour remplacer Isaac ; c’est l’agneau de Pâque anti-typique ; c’est l’agneau prédit par Esaïe qu’on mène à la boucherie (Esaïe 53 : 7). C’est le véritable agneau, « l’agneau de Dieu qui ôte le péché du monde ».

Ce symbole de l’agneau immolé trouve sa glorieuse révélation dans le livre de l’Apocalypse. Il figure pour la première fois au chapitre 5, verset 6. Le 4ème chapitre de l’Apocalypse présente ce qui est appelé par beaucoup d’étudiants de la Bible  « La scène du trône ». Nous y trouvons le grand Créateur de l’univers dans sa position exaltée, avec toutes les créatures lui rendant Gloire. Au début du 5ème chapitre il est présenté sur son trône avec un « livre » dans sa « main droite, écrit en dedans et en dehors, scellé de sept sceaux ». Un ange puissant criant d’une voix forte : « Qui est digne d’ouvrir le livre et d’en rompre les sceaux ? » (Versets 1 et 2).

Ce livre semble être un symbole du plan divin contenu dans la Bible. Pendant longtemps, il fut scellé. Même ceux qui étaient chargés d’écrire l’Ancien Testament ne comprenaient pas la signification entière de ce qu’ils écrivaient. Jésus était destiné pour rompue les « scellés » de ce « livre ». Il est écrit de lui qu’il « a mis en évidence la vie et l’immortalité par l’Evangile » (2 Timothée 1 : 10).

Ainsi à la question : « Qui est digne d’ouvrir le livre et d’en rompre les sceaux ? », il fut répondu : « Le Lion de la tribu de Juda, le rejeton de David, a vaincu pour ouvrir le livre » (chapitre 5 : 5). Ces deux appellations figurent dans les prophéties et concernent Jésus, le Messie. Jacob, dans sa prophétie, parle de lui en l’appelant un « jeune lion » (Genèse 48 : 9, 10). Esaïe l’appelle le « rejeton d’Isaïe » (Esaïe 11 : 10 ; Romains 15 : 12). Isaïe était le père de David, ainsi le rejeton d’Isaïe est également celui de David.

Lorsque Jean entendit que le « lion de la tribu de Juda », le « rejeton de David », est digne d’ouvrir le livre, « il se tourna pour voir qui était cet être puissant, et vit au milieu du trône et des quatre êtres vivants (représentant la sagesse, la justice, l’amour et la puissance du Créateur) au milieu des vieillards, un agneau qui était là comme immolé » (verset 6).

La suite de cette vision est en harmonie complète avec la manière dont le plan de Dieu est révélé actuellement au peuple de Dieu, ceux représentés par Jean. Lorsque Jésus vint, ses disciples le reconnurent comme le Messie de la promesse, celui qui est venu pour être le « Roi des rois ». Ils le virent comme le « Lion », le fort, le gouverneur de la tribu de Juda. Ce fut seulement lorsque la mort le leur eût enlevé, qu’alors, éclairés par le Saint Esprit, ils le reconnurent comme « l’agneau de Dieu », l’agneau qui vint pour donner sa vie pour le monde, « un agneau immolé ».

Le symbole de cet « agneau » ressort du reste du livre de la Révélation. Au chapitre 14, verset 1, nous lisons : « l’agneau se tenait sur la montagne de Sion et, avec lui, cent quarante mille personnes qui avaient son nom et le nom de son père écrits sur leurs fronts. » Au verset 4 nous lisons : « Ce sont ceux qui ne se sont pas souillés avec des femmes, car ils sont vierges. Ils suivent l’agneau partout où il va. Ils ont été rachetés d’entre les hommes, comme des prémices pour Dieu et pour l’agneau ».

Nous avons déjà vu par les différents passages révélés dans la Bible que Jésus aura des associés dans le royaume, des cohéritiers qui vivront et régneront avec lui. Là, ils sont avec l’agneau sur le mont Sion (la phase céleste du royaume de Christ) parce qu’ils suivirent l’agneau, c’est-à-dire, ils firent comme lui, ils déposèrent leur vie en sacrifice.

Ils ne se sont pas souillés avec des « femmes ». Une femme représente dans les Ecritures une Eglise. Il y a la vraie Eglise, la vierge, attendant d’être unie à Christ ; il y a aussi les Eglises impures « femmes » qui, comme nous l’avons vu, ont commis l’impudicité en se liant aux royaumes de la terre (union illicite de l’Eglise avec l’Etat). Au cours de tout l’âge, des chrétiens isolés eurent à cœur de rester fidèles à leur fiancé céleste, sans considération d’autres organisations ; ils étaient associés et reconnus par le Seigneur comme « suivant l’agneau ».

Au 17ème  chapitre de l’Apocalypse, nous voyons entrer en jeu des influences impies représentées par une « bête écarlate ». Le chapitre indique que cette « bête » reparaîtrait. Cette prophétie n’étant pas entièrement accomplie, nous n’allons pas entrer dans les détails de sa signification. Il nous suffit de savoir qu’elle dépeint la destruction de la cité impie de Babylone qui a toujours fait la guerre contre l’agneau. Mais l’agneau (le conducteur du peuple de Dieu) remporte la victoire sur la « bête », qui est détruite. Ceci indique la fin de cette longue période pendant laquelle les forces de Satan, représentées par la « petite corne » de Daniel 7 : 8, 11, 20-26, et la bête semblable à un léopard (Apocalypse 13 : 1-8) firent la guerre aux saints pour les vaincre. Le plan de Dieu va en s’accomplissant et le royaume de Dieu s’établit.

Deux chapitres plus loin, au 19ème, il est encore fait mention de l’agneau. Le verset 7 dit : « Réjouissons-nous et soyons dans l’allégresse et donnons-lui Gloire. Car les noces de l’agneau sont venues et son épouse s’est préparée. » Ce passage ne parle pas seulement de la récompense glorieuse accordée aux « appelés » d’être unis avec leur Seigneur dans la Gloire Céleste, mais aide aussi à la compréhension de la signification des prophéties symboliques du livre de l’Apocalypse.

Dans ce livre nous sont donnés les symboles contrastant de « l’agneau » et de la « bête ». Il y a une bête semblable à un léopard ; il y a une « image de la bête » et il y a une « bête écarlate ». Cette étude nous fait comprendre que ce sont là des systèmes impies qui cherchent à détruire les disciples de l’agneau. Par une union illicite de l’Eglise et de l’Etat ; par l’esprit du monde en toutes choses ; par des doctrines falsifiées et blasphématoires, des millions de disciples de l’agneau ont été séduits et ont négligé leur devoir de fidélité envers lui.

Dans l’ensemble, ils sont représentés, non comme une vierge attendant son époux céleste pour être unie à lui dans le mariage, mais comme ayant commis l’impudicité avec les rois de la terre. Par cette union illicite, ils deviennent une « ville », une force gouvernementale dans le monde ; non point une ville sainte, mais « Babylone la grande, la mère des impudiques ». Mais au temps prévu par Dieu et par ses agents qu’il institue sur la terre à cet effet, Babylone est détruite.

Le peuple de Dieu, lui, est appelé à quitter Babylone, afin qu’il ne soit pas participant de ses péchés et de ses plaies. Nombreux sont ceux du peuple de Dieu qui ont été associés involontairement à cette « grande ville », mais à la fin de l’âge, juste avant sa destruction, ils entendent l’appel d’en « sortir » afin de ne pas « se souiller avec les femmes », mais pour être préparés à leur union avec l’agneau. Lorsque cette œuvre de séparation sera complète et que le dernier membre des « appelés » aura rejoint l’agneau au mont de Sion, alors aura lieu la proclamation : « Les noces de l’agneau sont venues et son épouse s’est préparée. »

Et alors la cité impie de Babylone est détruite. Jean le vît en vision, « la grande ville fut divisée en trois parties, et les villes des nations tombèrent et Dieu se souvint de Babylone la grande pour lui donner la coupe du vin de son ardente colère (chapitre 16 : 19). Le chapitre 17 : 1 représente cette ville impie comme étant « assise sur les grandes eaux », ce qui représente les peuples et nations de la terre, et en Jérémie 51 : 13 nous lisons : « Toi qui habites près des grandes eaux et qui as d’immenses trésors, ta fin est venue. »

A la place de Babylone il apparaît une autre « ville », une « ville sainte, la nouvelle Jérusalem ». Ce n’est pas une ville construite par des hommes. Elle n’est pas formée par l’union illicite de l’Eglise et de l’Etat. Ce n’est pas un royaume ou « ville » de ce monde (Jean 18 : 36). Mais elle « descend du ciel, d’auprès de Dieu, une épouse qui s’est parée pour son époux » (chapitre 21 : 2). Aux versets 9 et 10, nous lisons : « Viens, je te montrerai l’épouse, la femme de l’agneau. Et il me transporta en esprit sur une grande et haute montagne (mont Sion). Et il me montra la ville sainte, Jérusalem, qui descendait du ciel, d’auprès de Dieu. »

De même que la cité impie de Babylone n’est pas une ville littérale, la Jérusalem sainte ne l’est pas non plus, ce sont des gouvernements ou royaumes, l’un impie, créé et inspiré par « ce serpent ancien », l’autre saint, la « nouvelle création » de Dieu désignée par lui pour être l’autorité gouvernementale sur la terre pendant mille ans et pour être ses représentants par lesquels ses bénédictions promises se répandront sur toutes les familles de la terre.

Jean vit « un nouveau ciel et une nouvelle terre », ce qui est en liaison étroite avec « la ville sainte » (chapitre 21 : 1, 2). C’est aussi en rapport avec la prophétie d’Esaïe au chapitre 65 où nous lisons la promesse divine : « car je vais créer des nouveaux cieux et une nouvelle terre. On ne se rappellera plus les choses passées, elles ne reviendront plus à l’esprit. Réjouissez-vous plutôt et soyez toujours dans l’allégresse, à cause de ce que je vais créer, car je vais créer Jérusalem pour l’allégresse et son peuple pour la joie » (versets 17, 18).

Selon la prophétie d’Esaïe, comme résultat de la création des « nouveaux cieux et de la nouvelle terre » et « Jérusalem pour l’allégresse », la durée de la vie augmentera et les peuples « jouiront de l’œuvre de leurs mains » (Esaïe 65 : 22). Pierre se rapporte à cette promesse de « nouveaux cieux et d’une nouvelle terre », et dit que la « justice  y habitera » (2 Pierre 3 : 13). Le péché et l’injustice provoquent la mort. La justice engendre la vie ; la vision de Jean nous montre que de la puissance de la ville sainte, « les nouveaux cieux et la nouvelle terre » il résultera que « la mort ne sera plus », « car les premières choses ont disparu » (Apocalypse 21 : 4).

Le verset 3 de ce chapitre dit : « Voici le tabernacle de Dieu avec les hommes ! Il habitera avec eux ». La présence de Dieu avec le peuple d’Israël dans le désert fut représentée par le tabernacle. Ce symbole sert maintenant pour nous faire comprendre que par la ville sainte la faveur divine et les bénédictions sont étendues à tout le peuple de toutes les nations. Comme « ce serpent ancien, le Diable et Satan » déçut et tourmenta l’humanité par la cité impie « Babylone », ainsi le Seigneur éclairera et bénira le peuple par les représentants du royaume de Christ, la ville sainte.

Au chapitre 22 : 1, cet arrangement gouvernemental est symbolisé par un trône, le « trône de Dieu et de l’agneau » ; du « trône » sortait un fleuve d’eau de la vie, limpide comme du cristal. Au milieu de la place de la ville et sur les deux bords du fleuve, il y avait un arbre de vie produisant douze fois des fruits, rendant son fruit chaque mois et dont les feuilles servaient à la guérison des nations. Il n’y aura plus d’anathème. « Le trône de Dieu et de l’agneau sera dans la ville ; ses serviteurs le serviront » (versets 2, 3).

Ainsi est décrite la glorieuse réalisation du plan de Dieu de rédemption et de rétablissement en harmonie avec les symboles de l’agneau immolé. Dans cette illustration finale, nous voyons l’autorité du royaume représentée par le « trône » et le fleuve d’eau de la vie nous rappelle que les bénédictions qu’il procurera au peuple seront rendues possibles par l’œuvre de sacrifice de l’agneau immolé.

Pierre en parlant à ce sujet du témoignage des prophètes dit qu’ils ont annoncé « les souffrances de Christ et la gloire dont elles seraient suivies » (1 Pierre 1 : 11, 12). Là, dans l’illustration de l’agneau immolé et du trône, notre attention est attirée sur deux vérités prophétiques révélant que, comme résultat des souffrances et de la mort de l’agneau et de la gloire du royaume, le fleuve d’eau de la vie est rendu disponible ; de même que les arbres de la vie dont les feuilles servent à guérir les nations, ce sera la « bénédiction » de toutes les familles de la terre.

Nous avons vu les « appelés » sur la montagne de Sion avec l’agneau (Apocalypse 14 : 1). Nous les avons vus unis à l’agneau par les liens du mariage. Nous avons vu « l’épouse » comme une « ville sainte », la « nouvelle Jérusalem ». Et maintenant que l’eau de la vie est rendue disponible pour le peuple, nous voyons encore l’épouse disant : « Viens.., que celui qui veut prenne de l’eau de la vie, gratuitement » (chapitre 22 : 17). Ainsi se trouvent confirmées les nombreuses promesses divines qui s’adressent à « ceux qui suivent l’agneau partout où il va », qu’ils lui seront associés dans l’œuvre future de bénédiction pour la vie et le bonheur de toute l’humanité.

Au 20ème  chapitre de l’Apocalypse, nous avons une autre représentation du triomphe glorieux du royaume de Christ auquel participeront les « appelés pour être des saints ». Au jardin d’Eden, Dieu dit à « ce serpent ancien » que sa « tête » sera « écrasée » par la « semence » de la femme. En accomplissement de cette sentence, le Révélateur voit un « ange », un « messager de Dieu, qui est Christ », saisissant ce serpent ancien, qui est le Diable et Satan et le liant pour mille ans. Après lesquels il sera détruit (versets 1, 2).

Jean continue en disant : « Je vis les âmes de ceux qui avaient été décapités à cause du témoignage de Jésus et à cause de la Parole de Dieu et de ceux qui n’avaient pas adoré la bête, ni son image, et qui n’avaient pas reçu la marque sur leur front et sur leurs mains, ils revinrent à la vie et ils régnèrent avec Christ pendant mille ans ; c’est la première résurrection » (versets 4, 5). (Le reste du verset 5 ne figure pas dans les anciens manuscrits grecs et sont par conséquent apocryphes).

Le but du règne de mille ans de Christ, auquel participe son Eglise, est le rétablissement du reste des morts pour leur donner une opportunité dans des circonstances favorables, d’accepter Christ, d’obéir aux lois du royaume et de vivre éternellement. En harmonie avec cela, notre attention est attirée aux versets 11-13 où il est dit que les « morts, les grands et les petits, se tenaient devant le trône. Des livres furent ouverts, et les morts furent jugés selon leurs œuvres d’après ce qui était écrit dans ces livres ».

Lorsque Adam désobéit à la loi de Dieu, il fut condamné à la mort. Ses enfants nés dans l’imperfection perdirent la vie comme lui et leur communion avec Dieu, qui les a privés de sa faveur. Mais Dieu, dans son amour a pourvu par Christ au retour de la race humaine dans ses faveurs ; mais pour pouvoir en bénéficier, ils doivent être réveillés de la mort. Nous voyons donc les morts, « grands et petits », se tenir devant le trône. Le fait même qu’ils sont réveillés de la mort prouve que Dieu leur manifeste sa faveur.

Alors les « livres » sont ouverts, symbole qui signifie que la connaissance de Dieu et de sa loi leur est révélée. Alors la connaissance de l’Eternel remplira la terre, comme le fond de la mer, par les eaux qui le couvrent. Les morts ressuscités seront « jugés » par les choses écrites dans les livres, ce qui veut dire, qu’ils auront une occasion d’obéir à la volonté de Dieu telle qu’elle est contenue dans les « livres » et sur cette base ils seront jugés dignes ou indignes de la vie éternelle.

Le verset 12 déclare : « Et un autre livre fut ouvert, celui qui est le livre de vie » Ceux qui prouveront leur loyauté pour les vérités écrites dans ces livres ouverts auront leurs noms inscrits dans le « livre de vie ». Ceci est simplement une manière figurée de dire qu’ils seront jugés dignes de vivre éternellement.

Pour que tous les « morts » aient l’occasion de recevoir les bénédictions dont Dieu a pourvu pour eux, ils reviendront à la vie, le verset suivant déclare : « La mer rendit les morts qui étaient en elle ; la mort et le séjour des morts rendirent les morts qui étaient en eux, et chacun fut jugé selon ses œuvres », c’est-à-dire, si leurs œuvres sont conformes aux « livres », alors ouverts pour leur direction et instruction dans la justice.

Le mot « enfer », dans cette promesse merveilleuse de résurrection, est traduit du mot grec « hadès », qui, comme nous l’avons vu, signifie simplement la condition de mort. Le verset 14 déclare que la mort et le séjour des morts (enfer) furent jetés dans l’étang de feu qui est la « seconde mort ». Certains, par manque de compréhension de la Parole de Dieu ont supposé par erreur que « l’étang de feu » est un endroit de tortures, mais c’est simplement le symbole de la « seconde mort ».

La première fois que Dieu a prononcé la sentence de mort, seuls Adam et ses descendants étaient visés. Mais la « seconde mort » comprendra tout ce qui n’est pas en harmonie avec la volonté suprême de Dieu. Tous les pécheurs qui, volontairement, s’opposeront à Dieu après avoir eu l’occasion de réformer leur volonté, vont à la seconde mort. Le « Diable » et la bête et le « faux prophète » seront jetés dans cet « étang de feu » symbolique. Même la mort et l’enfer seront détruits de cette façon, comme le poète l’a dit, « la mort elle-même mourra ».

Au 4ème  verset du chapitre suivant, il nous est dit : « et la mort ne sera plus » ; il n’y aura plus de « douleur, car les premières choses ont disparu ». Tous les maux introduits au jardin d’Eden par Satan et par lesquels il a tourmenté la race humaine pendant six mille ans seront détruits. « Et toutes les créatures qui sont dans le ciel et sur la terre, sur la mer, et tout ce qui s’y trouve, je les entendis qui disaient : A celui qui est assis sur le trône et à l’agneau, soient la louange, l’honneur, la gloire et la force aux siècles des  siècles » (Apocalypse 5 : 13).