Auteur : Stefan Ti. , Conférence Franco-Allemande, le 8/12/2024, par Zoom
– Exposé #02 –
Chers frères et sœurs, que la paix et l’amour de Dieu et de notre Seigneur Jésus-Christ soient avec vous !
N’est-ce pas merveilleux de pouvoir se réunir, échanger et être en communion ? David en avait déjà fait le constat dans le Psaume 133:1 :
„Voici, qu’il est bon et qu’il est agréable
Que des frères habitent unis ensemble![1]“
Le mot [utilisé en allemand dont l’équivalant dans la version française Darby est ] « uni » signifie « en paix » ou « en harmonie les uns avec les autres ». Lorsque des personnes ou des groupes sont décrits comme « unis », ils vivent ou travaillent ensemble d’une manière pacifique, non conflictuelle et coopèrent. Cela peut s’appliquer à de nombreux groupes dans le monde, mais nous voulons à présent examiner notre (nos) assemblé(s).
Comment vivez-vous le fait d’être ensemble avec vos frères et sœurs ? Est-ce paisible ? Est-ce sans conflit ? Est-ce que c’est coopératif ? Je pense que vous serez d’accord avec moi pour dire que ce n’est pas toujours le cas. Cependant, nous recherchons et prenons soin de nos réunions et ce faisant, ressentons que la vie ensemble est nécessaire. Nous devrions nous efforcer de faire en sorte qu’elle soit ou devienne ce que nous venons de décrire. Et cela demande un travail et des efforts constants de la part de chaque frère et de chaque sœur.
Inspirons-nous du Nouveau Testament et voyons ce qu’en dit l’apôtre Pierre. Il commence sa deuxième lettre de la manière suivante :
„Simon Pierre, serviteur et apôtre de Jésus Christ, à ceux qui ont reçu en partage une foi aussi précieuse que la nôtre, par la justice de notre Dieu et du Sauveur Jésus Christ: que la grâce et la paix vous soient multipliées par la connaissance de Dieu et de Jésus notre Seigneur!“
Il s’adresse à ses frères et sœurs, donc aussi à nous, qui avons reçu la « foi également précieuse ». Il mentionne [dans les versets suivants]« les plus grandes et les plus précieuses promesses » par lesquelles nous pouvons devenir « participants de la nature divine ». Puis il nous dit, au verset 4, comment, au préalable, nous devons y parvenir :
„en fuyant la corruption qui existe dans le monde par la convoitise“.
Et ce verset est suivi par une liste, longue de trois versets (5-7), dans laquelle il nous dit ce que nous devons faire et développer. À la fin, (au verset 7) il énumère deux efforts : joindre :
„…à la piété l’amour fraternel, à l’amour fraternel la charité.“
À partir de toute cette énumération, nous voulons concentrer notre méditation sur l’amour. Il joue un rôle important pour pour vivre en harmonie, ensemble. Il apporte une profondeur et une solidité supplémentaires dans nos relations personnelles réciproques et crée souvent une disposition nécessaire pour que la concorde soit possible. Voici quelques aspects de la manière dont l’amour contribue à l’unité :
Développer la patience et l’indulgence :
L’amour nous permet d’accepter plus facilement les erreurs et les faiblesses des autres. On est plus patient et plus tolérant, ce qui peut désamorcer les conflits et faciliter une cohabitation harmonieuse.
Confiance et assurance :
l’amour crée la confiance, qui est essentielle pour une cohabitation harmonieuse. Les frères et sœurs se sentent plus en sécurité et compris, ce qui peut prévenir disputes et malentendus.
Empathie et compassion :
L’amour s’accompagne souvent du besoin de contribuer au bien-être de l’autre personne. Cette empathie crée une proximité et une compréhension mutuelle, ce qui est la base pour des relations pacifiques.
Disposition au compromis :
Quand on aime, on est plus enclin à mettre ses propres désirs de côté et ainsi, pour le bien commun, on est disposé à faire des compromis. Cela renforce la concorde, car les deux parties peuvent ainsi aller l’une vers l’autre.
L’estime :
L’amour conduit souvent à considérer l’autre comme ayant de la valeur, ce qui favorise le respect et une attitude positive. Cette estime permet d’entretenir plus facilement des relations pacifiques et respectueuses.
L’apôtre Pierre explique également au verset 8 dans quel but il fait cette énumération :
«Car si ces choses sont en vous, et y sont avec abondance, elles ne vous laisseront point oisifs ni stériles pour la connaissance de notre Seigneur Jésus Christ».
Il commence par insister sur le fait qu’il doit y avoir [tous] les efforts qu’il énumère. Nous devrions savoir qu’ils existent, ce qu’ils signifient et comment les faire. Ensuite, ils doivent augmenter, c’est-à-dire s’intensifier, nous devons les mettre en pratique en nous exerçant de plus en plus. Pourquoi est-ce si important ? Selon ce que nous dit Pierre, c’est pour que nous puissions reconnaître Jésus et nous développer nous-même en conséquence.
La liste [de tous nos efforts[2]] qu’il nous donne se construit progressivement et au verset 7, nous avons les deux derniers : le dernier est l’amour, c’est l’amour agapè, la forme d’amour la plus élevée et la plus parfaite possible. Mais elle est précédée par l’amour fraternel, Philadelphia. C’est très intéressant. Pourquoi Pierre progresse-t-il ainsi ? Pourquoi dit-il qu’on dervait d’abord avoir l’amour fraternel et ensuite seulement l’amour agapé ? En premier lieu, on pourrait estimer que sa liste va du plus simple au plus difficile. Cela signifie qu’avoir l’amour agapé et le mettre en pratique est plus difficile que d’avoir de l’amour envers les frères et sœurs.
Nous allons voir si et pourquoi il pourrait en être ainsi, tout en examinant de plus prêt l’amour. Voyons d’abord quels sont les différents formes d’amour, car en ce temps-là, la tradition et la culture grecques étaient répandues. Nous voulons en citer quelques-unes qui, je pense, sont importantes pour notre développement de chrétiens. Elles complètent, pour ainsi dire, l’amour qui vient avant l’amour agapé.
Types d’amour
Les Grecs anciens avaient une trentaine de termes pour décrire l’amour sous toutes ses formes, types et variantes imaginables. Lorsque j’ai préparé le sujet, j’ai appris qu’ils ne s’étaient formés qu’au cours des décennies et des siècles. Il existait également des termes d’amour qui, dans la pratique, n’étaient jamais utilisés et qui ne prirent de l’importance qu’au fil du temps -mais celui qui dépassait les autres était l’ »amour-agapè » !
J’ai trouvé six formes d’amour[3] qui me semblent dignes d’être examinées. J’aime l’idée que cette liste s’appuie aussi l’une sur l’autre et qu’elle devrait être développée petit à petit.
„… J’ai trouvé celui que mon coeur aime; Je l’ai saisi, et je ne l’ai point lâché …“
(Cantique des cantiques 3:4)
Eros, terme que nous connaissons probablement par le mot érotisme, -c’est à dire l’amour passionné :
« Cette forme d’amour est passionnée et sensuelle. Elle est souvent associée à l’attirance et au désir amoureux. (…) Elle a inspiré les artistes et les poètes de l’Antiquité et a donné lieu à de magnifiques œuvres d’art et de littérature ».
Nous trouvons même la description de cet amour dans la Bible : par exemple dans Proverbes 5 et 7 et dans le Cantique des cantiques. Ceux qui sont mariés le connaissent, car c’est aussi l’amour que nous avons pratiqué lorsque nous avons rencontré notre conjoint et que nous nous sommes mariés.
„Honore ton père et ta mère, afin que tes jours se prolongent dans le pays que l’Éternel, ton Dieu, te donne.“ Exode 20:12)
Storge – l’amour familial :
« Storge est l’amour au sein des familles. C’est l’amour entre parents et enfants, frères et sœurs et autres membres de la famille. Cet amour est souvent, par nature, inconditionnel et profondément enraciné. Il incarne l’idée que les liens au sein d’une famille sont forts et indélébiles ».
La famille est une institution divine. C’est la plus petite unité de la société, au sein de laquelle on peut apprendre et pratiquer presque tout ce qui peut être utile à l’extérieur. Dieu aime ses enfants et ils lui font confiance. De même, les parents aiment leurs enfants et ils leur font confiance.
Quand avez-vous fait l’expérience de la puissance de „l’amour Storge“ pour la dernière fois ? (1 Corinthiens 13:17)
„La charité excuse tout, elle croit tout, elle espère tout, elle supporte tout.“
Pragma, dont la racine se trouve également dans le mot pragmatique -l’amour constant- :
« Pragma est le type d’amour qui se construit sur le long terme. C’est l’amour qui s’affermit par la patience, la tolérance et la capacité de compromis. Pragma se retrouve souvent dans les mariages et les partenariats de longue date, parmi lesquels l’amour s’est développé au fil du temps ».
Qui parmi vous est marié depuis assez longtemps pour pouvoir le confirmer ?
„Tu aimeras ton prochain comme toi-même.“ Lévitique 19:18.
Philautia – l’amour de soi, ou le respect de soi :
« Les Grecs anciens comprenaient que l’amour de soi est crucial pour entretenir d’autres types d’amour. Il s’agit de s’accepter soi-même, et de s’aimer sans être égoïste. Philautia est la base pour établir des relations saines avec les autres et avec le monde ».
« Tu aimeras ton prochain comme toi-même », c’est ce que nous lisons-nous déjà dans l’Ancien Testament (comme cité en Lévitique 19:18). Et c’est la deuxième partie du message clé de Jésus sur ce que nous devons faire, [concernant] qui nous devons être. Il cite ce verset à de nombreuses reprises et insiste sur son importance. Je voudrais que nous portions notre attention sur l’aspect selon lequel nous devons commencer par nous aimer nous-mêmes correctement – Philautia. C’est seulement après cette étape que nous serons pleinement capables d’aimer les autres, et probablement même de pratiquer correctement les autres types d’amour. Ce sont clairement les paroles de Jésus lorsqu’il s’entretint avec le scribe afin de savoir quel était le commandement le plus important. Le reconnaître et le mettre en pratique est tellement important que Jésus lui dit -après avoir reconnu que le scribe l’avait bien compris-, (ce que nous lisons en Marc 12:34) :
« Tu n’es pas loin du royaume de Dieu ».
Dans la perspective chrétienne, on peut interpréter l’amour de soi sain comme étant une appréciation et une estime de soi-même, qui ne repose pas sur de l’égocentrisme ou de l’égoïsme, mais sur la reconnaissance de notre valeur et de notre originalité en tant que créature de Dieu. Il s’agit d’un équilibre entre le soin que nous prenons à l’égard de nous-même et l’humilité qui soutient à la fois le bien-être physique et mental, sans pour autant négliger les besoins des autres. Ce n’est qu’en nous aimant nous-mêmes de manière saine que nous pouvons rencontrer les personnes qui nous entourent avec un amour authentique et [faire] refléter l’amour de Dieu.
„L’ami aime en tout temps, et dans le malheur il se montre un frère.“ (Proverbes 17:17)
Philia – l’amour amical :
« Philia » est l’amour de l’amitié et des liens sociaux. Ce type d’amour est basé sur le respect et la confiance mutuels. Il est étroitement liée à l’idée de camaraderie et de cohésion au sein de la communauté. Dans la culture grecque, [l’amour]„philia“ avait une grande importance et fut souvent considéré comme une forme supérieure d’amour qui forge les amitiés pour toute la vie ».
Grâce à cette description, vous pouvez reconnaître qu’il s’agit de l’amour qui prévalut parmi les disciples – et qui devrait dominer parmi les frères et sœurs. Si je comprends bien, dans l’amour fraternel (Philadelphia) de 2 Pierre 1:7, [traduit aussi par „charité“ dans certaines versions en français] il y a le mot philos c’est-à-dire ami, et adelphos, c’est-à-dire frère. Il pourrait donc s’agir d’un amour amical spécifique -un amour pour les frères et sœurs-. N’est-ce pas merveilleux ? Un amour amical qui se répercute sur les frères et sœurs, donc pour ainsi dire un amour double en un ! – Amis et frères et sœurs. On comprend ainsi pourquoi il arrive en avant-dernière position dans la liste de l’apôtre, mais néanmoins à un si haut niveau.
Si nous considérons le nombre d’amours entre amis dans le monde, que ce soit dans des associations, des équipes, entre collèges et autres communautés, nous voyons qu’avec Philadelphia cela va encore un pas plus loin et qu’avec ce mot l’autre est considéré comme un frère ou une sœur. En quelque sorte, l’amour familial (Storge) en fait partie si nous nous considérons comme une famille -celle des enfants de Dieu- aimée par leur Père céleste. Et si nous considérons que nous connaissons certains frères et sœurs et avons le sentiment que c’est « pour l’éternité », alors s’ajoute également l’aspect de constance dans l’amour (Pragma). J’ai deux versets qui traitent de cet amour des disciples entre eux :
Jean 13:35:
„A ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres“.
1 Thessaloniciens 3:12 :
„Que le Seigneur augmente de plus en plus parmi vous, et à l’égard de tous, cette charité (que nous avons nous-mêmes pour vous),…“
L’amour de Dieu
Je pense que nous pouvons voir comment tout se met en place et prépare le chemin vers Agapè -l’amour désintéressé- :
« L’agapè est l’une des formes d’amour les plus profondes et les plus émouvantes. Cette forme d’amour est désintéressée et altruiste. C’est l’amour qui se soucie du bien-être des autres sans rien attendre en retour. „Agapè“ a souvent été associé à l’amour divin et a été un thème central dans l’enseignement du christianisme ».
Nous reconnaissons cet amour en Dieu ; il constitue l’un de ses attributs qui provient de lui. 1 Jean 3:1 nous dit que c’est avec cet amour que notre Père céleste nous aime :
„Voyez quel amour (Agape) le Père nous a témoigné, pour que nous soyons appelés enfants de Dieu! Et nous le sommes. Si le monde ne nous connaît pas, c’est qu’il ne l’a pas connu.“
Dans sa liste, l’apôtre Pierre mentionne d’abord l’amour fraternel -Philadelphiea-, sur lequel se fonde l’amour Agapé de Dieu. Il est donc logique de supposer qu’il est plus facile de développer l’amour fraternel que l’amour Agapé. La pratique de l’amour Philadelphia est comparable à aller à l’école ou suivre une formation pour apprendre à nous aimer et à aimer les autres de manière inconditionnelle avant de tendre vers l’amour Agapè parfait.
Comparaison entre [l’amour[4]] Philadelphia et [l’amour[5]] Agapè
Pour comprendre cela, voyons quelle est la différence entre l’amour „philadelphien“ et l’amour „agapé“ : elle réside dans la profondeur et la nature du lien ainsi que dans la portée et les conditions de ces deux formes d’amour. Voici les différences essentielles :
Le type de relation :
Philadelphia : cet amour est amical ou fraternel et repose sur un lien humain. Il naît souvent de la sympathie, d’expériences communes et du respect mutuel. On se sent lié et loyal envers des amis ou des personnes qui nous sont proches. C’est plus facile avec les frères et sœurs !
Agapè : Agapè est un amour inconditionnel et désintéressé qui n’attend rien en retour. Il vise le bien de tous les êtres humains, indépendamment de l’existence ou non d’un lien personnel. Agapè dépend moins d’un lien personnel que du bien-être général de l’humanité. Notre objectif est d’être capables, à l’avenir, de veiller à ce bien-être !
Les conditions de l’amour :
- Philadelphia : Cette forme d’amour est souvent nourrie par l’amitié ou une certaine proximité et est généralement une affection mutuelle et réciproque. Nous sommes frères et sœurs en Christ !
- Agapè : L’amour-agapè est exempt de toute condition et n’est pas dépendant de l’amour réciproque. Il reste constant, même si l’autre personne ne rend pas la pareille ou manifeste de l’hostilité. Si Dieu le veut, nous aiderons tout le monde sans condition (en ce qui concerne cet amour mis en pratique) !
La profondeur émotionnelle et la motivation
- [L’amour] Philadelphia : il s’agit ici d’un amour à forte valeur émotionnelle souvent entretenu par la réciprocité et la joie d’être ensemble. « Ah, qu’il est agréable que des frères dont les sentiments sont fidèles, soient unis, ici-bas, dans la concorde et la paix!“
- [L’amour] Agapè est plutôt désintéressé et souvent de nature spirituelle, étant motivé par le bien-être des autres, sans que l’accomplissement personnel soit au premier plan. C’est cela, que nous désirons apprendre à comprendre et à intérioriser pour pouvoir l’exercer à l’avenir !
Philadelphia et Agape
Pourquoi l’amour „d’Agapè » repose-t-il sur l’amour „de Philadalphia“ ? Je pense que c’est parce qu’ils ont dans tous les cas plusieurs points communs, même s’ils diffèrent dans leurs expressions et leurs portées. Voici les points communs essentiels :
La bienveillance et la sollicitude :
Ces deux formes d’amour se caractérisent par une attitude positive et par le désir de contribuer au bien-être de l’autre. [L’amour] Philadelphia ainsi qu’Agapè amènent les individus à être présents les uns pour les autres et à se soutenir mutuellement.
Compréhension et compassion :
[L’amour[6]] Philadelphia et Agapè reposent tout les deux sur l’empathie et la compassion. Ils procurent la compréhension des besoins et des sentiments des autres et renforcent la confiance mutuelle.Volontarisme et authenticité :
Les deux types d’amour sont volontaires et authentiques. Ils ne résultent pas d’une contrainte, mais d’une véritable affection intérieure (Philadelphia) ou d’une bienveillance profonde et inconditionnelle (Agapè).
Encourager la communauté et la vie en cohésion :
Ces deux formes d’amour contribuent à une cohabitation harmonieuse et renforcent la [vie en[7]] communauté. Philadelphia unit les amis et les connaissances proches, tandis qu’avec [l’amour[8]] Agapè il y a la notion de prendre soin du bien-être de toute la société et œuvrer pour un monde en paix.
Désintéressement et altruisme :
Dans ces deux formes d’amour se trouve un aspect de désintéressement. Dans [l’amour[9]] Philadelphia, cela se traduit par le soutien et la loyauté au sein d’une amitié ou d’une relation proche, alors que dans [l’amour] Agapè[10] il s’agit d’un dévouement au bien-être des autres, faisant abstraction de toute relation personnelle.
Conclusion pratique
Les différentes formes d’amour décrites dans la Bible et dans la philosophie grecque antique nous offrent des instructions concrètes pour notre vie quotidienne et nous aident à construire et entretenir des relations saines. Les mettre en pratique peut contribuer à enrichir notre vie, celle de nos frères et sœurs et celle des autres, et à définir la manière de faire face aux défis, aux conflits et aux faiblesses personnelles.
Voici quelques tentatives d’approches pratiques pour mettre en œuvre au quotidien chaque forme d’amour :
L’amour de soi (Philautia) : S’estimer sainement et prendre soin de soi
L’amour de soi (philautia) est nécessaire, sinon les autres manières d’aimer, jusqu’à l’amour fraternel et l’amour-agapè, seraient impossibles.
Acceptation de soi et gratitude : Commence la journée par une courte prière ou une introspection positive pour te rappeler que tu es voulu par Dieu et qu’Il t’aime. Cela favorise une attitude saine envers soi-même et aide à trouver la paix intérieure.
Fixer des limites saines : Prends consciemment du temps pour te reposer et te ressourcer. Jésus lui-même se retirait régulièrement pour prier et rassembler de l’énergie nouvelle. Fais attention à tes limites et sois prêt à dire « Non », de temps en temps, si tu constates que tu te surmènes.
Pratique le pardon de soi : Si tu fais une erreur, sois miséricordieux envers toi-même. Au lieu de te condamner, accepte d’en tirer les leçons et rappelle-toi que la grâce et le pardon de Dieu s’appliquent aussi à toi. Prends note du verset 9 de 1 Jean chapitre 1, garde-le sur toi, cela peut t’aider à t’en souvenir.
L’amour fraternel (Philadelphia) : Cultiver l’amitié et la vie en communauté
Car amour devrait être développé en premier, car c’est plus facile et on peut construire sur une telle base. Notre affection pour nos frères et sœurs est naturelle, car nous nous sentons unis par un lien. Nous recherchons notre proximité et ressentons l’affection en retout. Nous aimons être ensemble et nous nous soutenons mutuellement. Cet amour est présent et pratique.
Être activement à l’écoute : Investis du temps pour vraiment écouter attentivement lorsque quelqu’un de ton assemblée ou de ton cercle d’amis parle de ses problèmes ou de ses joies. Accorde-lui toute ton attention -sans jugement-, seulement avec empathie et intérêt. Cela renforce les amitiés et crée un lien plus profond.
Montrer son soutien et sa compassion : Téléphoner, envoyer un message ou une carte à quelqu’un qui traverse une période difficile, voici comment exprimer cet amour. C’est souvent un petit geste qui montre : « Je suis là pour toi ». Paul écrit dans Romains 12:15 que nous devons « nous réjouir avec ceux qui se réjouissent et pleurer avec ceux qui pleurent » – c’est cela l’amour fraternel au quotidien.
Apprécier les activités communes : Passer du temps avec des frères et sœurs et des amis renforce la communion. Cela peut signifier prendre un repas ensemble, participer à des activités dans des réunions ou partager sa foi et ses expériences en petits groupes.
L’amour familial (Storge) : Consiférer la famille comme une valeur et la renforcer
Passer du temps de qualité avec la famille : -> Réserve régulièrement du temps pour planifier des repas ou des activités en commun qui favorisent la cohésion et renforcent le sentiment d’appartenance. Ces liens sont un cadeau et procurent de la stabilité.
Pratiquer le pardon et l’indulgence : Dans les familles, les tensions et les malentendus peuvent facilement survenir. Si tu es confronté à des conflits, cherche consciemment la voie du pardon et de la coexistence dans la paix. Pense à l’exemple de Jésus qui, dans Matthieu 18:22, enseigne à toujours pardonner.
Se comporter avec responsabilité les uns envers les autres : Montre une préoccupation pratique par de petits gestes, comme aider à la maison, être attentif aux besoins des autres et rendre régulièrement visite, en particulier aux plus âgés avec lesquels tu as un lien de parenté.
L’amour amical (Philia) : Construire la loyauté et la confiance
Être loyal et fiable dans la vie: sois un ami fiable, qui tient sa parole et qui, même dans les moments difficiles, est là pour ses amis. Si quelqu’un place sa confiance en toi, maintiens-la.
Trouver une véritable joie dans les autres : Philia signifie aussi se réjouir sincèrement des succès et des joies des autres. Lorsque des amis ou des collègues fêtent des succès, félicite-les chaleureusement et réjouis-toi avec eux -c’est un signe d’amitié authentique-.
Construire une communauté de soutien : Encourage les personnes de ton entourage à ne pas rester seules en cas de difficultés. Organise des réunions communes où l’on parle ouvertement et en toute franchise. Cela crée une culture de soutien et de confiance.
L’amour passionné (Eros) : Se comporter correctement et avec respect dans les relations de couple
Entretenir toute communication avec franchise : toute relation amoureuse doit reposer sur la franchise. Partage ouvertement tes sentiments, tes désirs et fixe tes limites avec ton partenaire. Cela développe confiance et compréhension.
Apprécier la proximité et la cultiver : Prends consciemment le temps d’approfondir la relation, par exemple en organisant des activités ou des discussions communes qui incluent des valeurs spirituelles. Dans le Cantique des Cantiques 1:2, la Bible fait l’éloge de l’amour et souligne l’intimité qui fait partie du mariage.
Avoir du respect et de la considération : En cas de conflit ou de défi, il est important de toujours agir avec respect et considération. Comporte-toi avec ton partenaire comme tu aimerais qu’on le fasse avec toi, avec estime et bienveillance.
Amour désintéressé et universel (agapè) : L’amour pour le bien de tous, sans conditions.
L’amour (agapè) est l’objectif ultime de la liste de l’apôtre. On peut en théorie, saisir de quoi il s’agit, mais, ici-bas, à présent, on ne peut pas encore le mettre en pratique. Il s’agit d’une bienveillance générale pour toute l’humanité, sans conditions ; elle est désintéressée, sans gain personnel et de nature spirituelle. Actuellement cet amour est théorique, mais à l’avenir, il sera pratique.
Donner sans condition : L’amour-agapé se manifeste par un engagement sincère pour les autres, sans attendre de contrepartie. Il peut s’agir d’aider à la réunion ou dans des projets, de soutenir des personnes dans le besoin ou d’être actif dans le domaine social.
Apprécier les autres et les bénir : L’amour-agapé se manifeste par une attitude d’appréciation envers tous les êtres humains. Jésus nous demanda d’aimer même nos ennemis (Matthieu 5:44), ce qui signifie les traiter avec bienveillance en pensées, en paroles et en actions.
Promouvoir la paix intérieure : Lorsque tu es confronté à des défis ou des personnes qui te causent des difficultés, essaie de les affronter avec l’amour-Agapè en gardant la paix intérieure et en évitant l’escalade du conflit. Une courte prière ou le rappel des paroles de Jésus peuvent aider à garder un esprit paisible et bienveillant.
Chaque forme d’amour est applicable dans son contexte dans notre vie chrétienne au quotidien et contribue à créer des relations d’une manière correspondant aux enseignements de Jésus. En appliquant ces formes d’amour consciemment, nous pouvons entretenir l’harmonie décrite par Pierre et créer une coexistence paisible qui enrichit à la fois nos proches et nous-mêmes. De plus, cela nous prépare à la grande oeuvre future qui consistera à bénir toute l’humanité et nous ne sommes « pas loin du royaume de Dieu » : Six fois l’amour égale un seul amour.
[1] Trad Darby, + proche de la version allemande utilisée par Stefan
[2] Ajouté pour la traduction
[3] Source des citations allemandes : https://du-bist-grieche.de/die-6-arten-der-liebe-nach-den-lehren-der-alten-griechen/19366725
[4] Ajout du traducteur
[5] Voir note 4
[6] Voir note 4
[7] Voir Note 4
[8] Voir Note 4
[9] Voir Note 4
[10] Voir Note 4