La découverte de nos frères est l’un des plus grands événements de ces dernières années.
Ils étaient là, fatigués, éprouvés, mais combien reconnaissants envers l’Eternel !
Aujourd’hui, l’Eternel nous ouvre la Moldavie.
Par la grâce de Dieu, le frère J. G. et moi-même, nous nous sommes rendus en ROUMANIE du 11 au 15 Novembre 1993.
La découverte de nos frères est l’un des plus grands événements de ces dernières années. Les contacts qui ont été noués ont permis à des frères et soeurs des USA, de POLOGNE, d’ALLEMAGNE et de FRANCE, d’organiser des voyages et de se rendre parmi le peuple de Dieu de ROUMANIE.
Aujourd’hui, notre attachement mutuel permet des contacts permanents. Nos sentiments sont réciproques. Nous les aimons pour leur chaleur fraternelle, pour leur simplicité, pour leur zèle et leur hospitalité.
Nous découvrons en eux l’abondance des sentiments qui animent tous les enfants de Dieu. Ils sont dirigés par le même esprit, par la même détermination. Tous nous combattons pour la même cause, celle du Seigneur.
Toutes les rencontres nous permettent de parler de Dieu et de Son Plan. Les études sur tous les thèmes bibliques nous rapprochent, nous unissent. Tout comme nous le faisons, nos frères appuient leurs argumentations sur la BIBLE, mais aussi sur les ouvrages constituant la NOURRITURE AU TEMPS CONVENABLE.
Les études sont longues, les nuits sont courtes. Le temps de ces rencontres est très précieux. C’est ainsi que nos frères conçoivent ces rencontres. L’unique but est l’étude de la Parole de Dieu. Si ce genre de voyage est particulièrement épuisant physiquement, l’esprit, quant à lui, est revivifié.
Des réunions sont organisées dans des temps records. Il est pratiquement impossible de s’y soustraire. Les frères sont toujours disponibles, malgré les moyens de locomotion différents des nôtres.
Dans les campagnes, les frères se déplacent en carriole tirée par un âne ou un cheval, parfois à pied, et dans les villes, par le tram, mais rarement en voiture.
Le désir de se rencontrer est ardent. Chanter, prier, écouter la Parole de Dieu rendent ces moments solennels. Le bonheur se lit sur les visages. Qu’il est bon de se retrouver dans l’assemblée des Saints!
C’est dans cet esprit que les frères ont organisé une réunion à CLUJ et à APACHIDA, malgré les conditions climatiques très défavorables.
L’intention de nos frères a aussi été de nous faire participer à une réunion administrative. Les frères Anciens et Diacres, ainsi que les représentants des Assemblées se sont réunis une journée complète.
Nous avons été sollicités par des questions traitant de l’ordre et de la discipline de la Nouvelle Créature. Nous découvrons, à notre grande satisfaction, la volonté de nos frères de se structurer, de s’organiser. Certaines Assemblées sont sur ce point exemplaires. Il ne faut pas oublier qu’il y a encore 4 ans, nos frères souffraient de l’isolement suite à la situation pénible dans laquelle le pays se trouvait. Le Comité Roumain d’Aide aux Frères dans le besoin, mis en place il y a un an, et travaillant en collaboration avec le Comité d’Aide Français, remplit pleinement sa fonction. De nombreux frères et soeurs sont soutenus, puis aidés matériellement. Ils se trouvent souvent dans des situations très difficiles. Les voyages destinés à aider nos frères portent leurs fruits. Les témoignages sont réconfortants et motivants.
Les dispositions envisagées en vue de la participation des frères Roumains à la conférence internationale de POITIERS, en 1994, ont été présentées aux frères. Cette initiative a été placée entre les mains de l’Eternel.
Des conférences sont organisées plusieurs fois par an. Après la conférence à CLUJ du mois d’Avril 1993 (environ 700 participants), et celle de NEGRESTI au mois d’Août de la même année (environ 350 participants), les frères ont de nouveau organisé une conférence à CLUJ.
Celle-ci s’est déroulée dans un complexe universitaire où environ 500 frères et soeurs de toute la ROUMANIE se sont réunis. Si à l’extérieur le froid était rigoureux, la neige et le verglas bien présents, à l’intérieur une chaleur fraternelle extraordinaire réchauffait le coeur de chaque participant. Quel bonheur et combien de larmes de joie ont coulé sur les visages de ceux qui appartiennent à la même famille!
C’est à 10 heures que débuta le festin spirituel. Trois sujets ont rempli cette journée, qui s’est achevée à 15heures45. Les sujets sont longs, à cause de la traduction. Il n’y eut qu’une seule pause de 15 minutes. Le repas n’est pas envisagé pendant les rencontres spirituelles de ce genre. Après la fin de la convention seulement, les frères et soeurs restés sur place se sont rendus à la salle de réunions de CLUJ et ont profité d’un repas préparé par nos soeurs (la majorité ayant repris le chemin du retour).
Jusqu’à ce jour, nous allions en Roumanie, mais à présent?
Notre voyage a été couronné par la rencontre d’une délégation de frères de MOLDAVIE. 26 frères et soeurs et une petite fille, ont fait tout spécialement le voyage pour nous rencontrer. Cet événement est sans précédent et si important qu’il nous paraît nécessaire de le décrire.
Les portes de la Moldavie viennent de s’ouvrir à nous.
Etant arrivés à CLUJ dans des conditions presque indescriptibles, nos frères moldaves ont tenu à profiter de la communion spirituelle.
Il faut souligner qu’une visite, certainement passée inaperçue, a déclenché cet élan de fraternité.
Nos frères possèdent la Bible, mais la situation sociale et économique de la MOLDAVIE, pays déchiré pendant et après les événements des pays de l’Est, n’a pas favorisé la possession des nombreux ouvrages du frère RUSSELL. Les dernières pensées de l’Auteur des Etudes des Ecritures concernant la glorification de l’Eglise ne leur étaient pas connues.
En mai 1993, les frères A. D. et J. G. ont rendu visite à ces frères de MOLDAVIE, en compagnie de cinq frères et soeurs roumains, chargés de colis vestimentaires.
Les contacts se sont révélés fructueux. L’accent a été mis sur le thème qui nous est familier: Le “Haut-Appel”. N’étant pas au clair sur ce sujet, nos frères Moldaves croyaient que le Haut-Appel n’était plus accessible, et nourrissaient une espérance terrestre. Aussi, les pensées qu’ils entendaient ont-elles éveillé chez nombre d’entre eux une nouvelle espérance, l’espérance céleste, et placé devant eux un nouveau but, celui de courir pour remporter le prix de la vocation céleste en Jésus-Christ.
Cette opportunité a été prise très au sérieux par eux.
C’est l’impact extraordinaire de cette prise de conscience qui a poussé 47 frères et soeurs à prendre le chemin de la ROUMANIE, dans le seul but de rencontrer les frères dans l’unité spirituelle. Partis en train de MOLDAVIE le jeudi 11 novembre 1993, à 4 heures du matin, nos frères arrivèrent à 15 heures à CENCEREN. Là, ils louèrent un autocar et le vendredi 12 novembre, à 10 heures du matin, ils partirent vers la frontière de SKULEN. Le passage ne leur fut pas permis. Ils rencontrèrent le même problème que celui que connurent nos frères Roumains se rendant à POITIERS en 1992. Le chauffeur ne possédait pas les autorisations nécessaires pour son véhicule.
Ils se rendirent alors à un autre point frontière, UNGENY, éloigné de 60 km. Là, l’autocar fut renvoyé vers SKULEN.
Ce témoignage était émouvant. Tous pleuraient à la frontière, sans pouvoir dissuader les représentants de la loi. Leur bonne foi et leur but avoué, celui de participer à une Conférence à CLUJ, laissèrent le douanier de marbre.
Un découragement s’empara d’eux. La plupart s’étaient résignés. Ils voulaient rentrer à la maison. Quatre d’entre eux résolurent de trouver une solution. Ils persuadèrent tous leurs compagnons de voyage de se rendre à un autre point frontière, ALBICA, situé à 70 km. Là, trois heures d’attente. L’intervention d’une parente d’un frère a permis enfin aux 47 frères et soeurs de poursuivre leur voyage. Quelle reconnaissance eurent-ils alors pour le Seigneur!
Mais l’épreuve n’était pas terminée. L’autocar arriva à la ville de JACH. Le froid était intense (moins 20 degrés). Le carburant s’est figé, les freins ne répondaient plus.
Suite à cette nouvelle pénible épreuve, 20 de nos frères et soeurs, épuisés et à court d’argent, décidèrent d’interrompre le voyage et de rentrer chez eux. Les 27 autres, par contre, avaient assez d’argent pour continuer par le train et ils arrivèrent à CLUJ à 16 heures.
Si aujourd’hui nous voulons faire part de l’épreuve subie par nos frères, c’est qu’il nous est aisé, à nous, de nous déplacer dans des conditions très favorables. Nos rencontres sont faciles, fréquentes. Nos frères de MOLDAVIE, pour leur première participation à une conférence, ont parcouru près de 700 km en 60 heures, et dans quelles conditions!
Par ce message, nous voudrions témoigner du bonheur de cette rencontre, de leur détermination, mais surtout de l’amour de ces frères pour nous tous. Ce fut pour eux le premier contact avec une communauté de frères aussi importante. Ils découvraient un autre monde, un amour fraternel et une chaleur chrétienne qui leur étaient inconnus à ce jour.
Ils étaient là, avec nous, fatigués, éprouvés, mais combien reconnaissants envers l’Eternel! Une force invisible les soutenait. Cette force venait d’En-Haut, de notre Seigneur. C’est elle qui dirige tous lès enfants de Dieu.
Un frère de MOLDAVIE fut invité à exprimer les sentiments de tous les frères et soeurs du groupe. Il transmit aussi les salutations les plus sincères des frères Moldaves n’ayant pas eu ce privilège d’être parmi nous.
La conférence se termina par des cantiques chantés en russe.
Cette rencontre nous permit de nous réconforter mutuellement. Les Vérités bibliques ont meublé tout notre temps. Le désir de se revoir aux pieds du Seigneur était à présent très important à leurs yeux. Ce message est devenu leur.
Six frères et soeurs se sont rendus chez la famille CAP; c’est là que nous avons longuement discuté, très tard dans la nuit. Nos frères ont souffert intensément. Dieu leur offrait maintenant ces quelques moments de bonheur. Pouvoir à présent témoigner, se confier, apaisait leur douleur.
Toutes leurs difficultés se traduisaient sur leurs visages. Leurs témoignages paraissaient souvent invraisemblables, pour nous qui ne sommes pas confrontés à des situations aussi difficiles. Leurs salaires sont insignifiants, la nourriture très chère et difficile à trouver. L’habillement est inabordable, ou inexistant. Des conditions de vie précaires sont aggravées par le froid insoutenable des périodes d’hiver.
Les paroles de Pierre étaient dans notre bouche: “Alors Pierre, ouvrant la bouche, dit: En vérité, je reconnais que Dieu ne fait pas acception de personnes, mais qu’en toute nation celui qui le craint et qui pratique la justice lui est agréable” (Actes 10: 34, 35).
Ces frères ne jouissent pas des privilèges que nous possédons, de nos facilités, de notre confort. Leur vie est dure, triste, mais leur coeur est rempli de reconnaissance envers l’Eternel.
Combien il a été difficile de nous séparer à la gare de CLUJ, où, chargés de colis vestimentaires et de nourriture, nos frères n’avaient qu’un seul désir, oui, un seul: Qu’on leur promette de leur rendre visite en MOLDAVIE et qu’on prie pour eux!
Il fallait se résigner, mais à la grâce de Dieu! Nos yeux ne pouvant se détacher les uns des autres, il fallait se dire au revoir, il fallait maîtriser nos larmes! Oui, au revoir… en MOLDAVIE. Dans tous lès cas, au revoir aux pieds de notre Seigneur dans les félicités Célestes!
Aujourd’hui, l’Eternel nous ouvre la MOLDAVIE. Nos frères ont besoin de nous, ils comptent sur nous… ils espèrent.
Jadis, les Macédoniens se trouvaient dans la même situation. L’Eternel avertit Paul: “Pendant la nuit, Paul eut une vision: Un Macédonien lui apparut, et lui fit cette prière: Passe en Macédoine, secours-nous! Après cette vision de Paul, nous cherchâmes aussitôt à nous rendre en Macédoine, concluant que le Seigneur nous appelait à y annoncer la bonne nouvelle ” (Actes 16: 9, 10).
Cette décision procura beaucoup de bénédictions aux Macédoniens.
Aujourd’hui, ce même appel retentit en écho, non dans une vision, mais oralement par les quelques frères et soeurs que nous avons rencontrés.
Leurs besoins, non seulement spirituels, mais aussi matériels, ne peuvent nous laisser indifférents.
Quelle que soit la branche du service à laquelle il plaît au Seigneur de nous ouvrir la porte de l’opportunité, entrons-y promptement, avec énergie, avec zèle pour Lui et pour la cause à laquelle II nous a appelés. C’est une des conditions à remplir pour être agréés de Lui. Si nous sommes paresseux, si nous ne faisons pas attention aux opportunités, elles nous seront sûrement enlevées et données à d’autres, car le Seigneur peut facilement susciter n’importe qui pour servir Sa cause, sans gêner ou violenter notre libre arbitre.
“Ne nous lassons pas de faire le bien, car nous moissonnerons au temps convenable, si nous ne nous relâchons pas. Ainsi donc, pendant que nous en avons l’occasion, pratiquons le bien envers tous, et surtout envers les frères en la foi”.- Galates 6: 9, 10.