« … afin que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi et comme je suis en toi, afin qu’eux aussi soient un en nous. » – Jean 17 : 21.

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Les hommes qui ne peuvent pas vivre ensemble, se perdent de vue. L’harmonie qui existait entre eux est perturbée. Ils ne marchent plus du même pas, main dans la main, leurs routes se sont séparées. Et malheureusement, c’est ce qui arrive souvent dans la vie.

Chaque créature humaine tend à se développer individuellement. Aucune ne ressemble exactement à l’autre. Pourtant, rares sont celles qui désirent vivre seules. Le besoin d’être à deux, d’avoir une famille, des amis, d’être ensemble est ancré dans la nature humaine.

Dieu avait dit du premier homme : « Il n’est pas bon que l’homme soit seul » (Genèse 2 : 18). C’est pourquoi Il lui donna une compagne. Bien qu’ils soient du même sang et des mêmes os, c’étaient deux êtres distincts. On dirait aujourd’hui des « exemplaires uniques », c’est-à-dire n’ayant pas exactement les mêmes caractéristiques.

Que chacun puisse conserver ses particularités est un droit et une chance. Dieu a créé chaque être à sa place. Mais par l’introduction de la puissance du mal, une grande partie des dispositions que Dieu avait prises pour un développement harmonieux de la vie en commun, a été perturbé et même détruite, si bien qu’il est presque impossible d’établir des relations idéales.

Si deux ou plusieurs personnes désirent vivre ensemble harmonieusement, il faut que chacune fasse des concessions, qu’elle cède un peu de son indépendance, de ses désirs et de ses objectifs, pour s’adapter aux autres. Une relation harmonieuse n’est possible qu’en s’accordant les uns aux autres. Dans le monde, une telle relation est en général impossible.

Jésus-Christ seul nous montre le chemin. Quand notre Seigneur pria le Tout-Puissant, pour que ses disciples aient la même unité que Lui avec le Père céleste, Il nous montre comment atteindre ce « être un ». Jésus aurait pu dire : si vous vous fiez à moi, vous développerez la véritable relation, qu’on ne trouve nulle part ailleurs dans le monde. Jésus n’a pas dit : je veux faire de chacun de vous un parfait « érudit », vous devez tout savoir et connaître toutes les réponses. Mais : « Je prie … afin que tous soient un. » (Jean 17 : 21). En quoi cela consiste-t-il « être un » ?

Nous ne pouvons « être un » que sur les fondements de la Vérité, car même Paul déclare à son propos : « je connais en partie » (1 Corinthiens 13 : 12). Personne ne possède une connaissance complète et parfaite. Chacun en détient une partie, et il n’est dit nulle part que tous disposent exactement de la même partie.

Si nous avons des éléments différents de la connaissance, en les échangeant, nous nous enrichissons les uns les autres. C’est justement pour cette raison que l’apôtre nous recommande de ne pas abandonner notre assemblée, mais nous dit « exhortons-nous réciproquement et cela d’autant plus que vous voyez s’approcher le jour. » – Hébreux 10 : 25.

Le Seigneur « a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs. » (Éphésiens 4 : 11). Chacun mérite notre estime, et nous ne devons pas attendre de l’évangéliste ce que le docteur sait faire, ni du prophète ce que peut l’apôtre seul. Toutes ces forces servent le même objectif et sont à leur place, aussi utiles les unes que les autres : « … pour le perfectionnement des saints en vue de l’œuvre du ministère et de l’édification du corps de Christ, jusqu’à ce que nous soyons tous parvenus à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’homme fait, à la mesure de la stature parfaite de Christ. » – Éphésiens 4 : 12, 13.

L’Église, aussi longtemps qu’elle est sur terre, ne peut atteindre cette perfection. Ici-bas, nous ne pouvons malheureusement pas nous attendre à une harmonie parfaite parmi les membres. Nous ne pouvons que nous efforcer à tendre vers cette harmonie. Progresser vers cette unité souhaitée par le Seigneur n’est possible qu’en faisant des efforts, en nous donnant de la peine pour nous entendre les uns avec les autres. Ce que chacun devrait admettre.

En cela l’amour joue un grand rôle. S’accorder les uns les autres n’est, au fond, que l’expression de l’amour. Dans le monde, les gens se soumettent plus ou moins passivement. Ce n’est certainement pas ce que Jésus voulait dire. L’unité, qui ressort de la prière du Seigneur, est un objectif noble qui exige des efforts communs – « jusqu’à ce que nous soyons tous parvenus » – Éphésiens 4 : 13.

Avant d’atteindre ensemble ce noble objectif, il y a encore aujourd’hui un « jusqu’à ce que… ». Ceci signifie que nous ne sommes pas tous prêts ; nous ne sommes pas complètement « taillés » et « polis ». Le chemin de l’unité passe par des expériences communes avec les frères et sœurs : « Toutes les fois que vous avez fait ces choses à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous les avez faites. » – Matthieu 25 : 40.

Nous ne pouvons pas pratiquer cela dans le monde, car nous ne sommes pas du monde. Où donc cette unité peut-elle être le mieux réalisée si ce n’est parmi ceux qui ont la même foi, les mêmes aspirations, qui font tous des efforts pour l’atteindre ?

Dans la mesure où chacun tend vers cet objectif élevé, qu’il se l’approprie, l’unité entre les membres se fera d’elle-même, sans que les dons de chacun soient bridés ; car ces dons sont justement ce qui nous permet d’atteindre le but commun.

Cette condition ne concerne que l’assemblée chrétienne. Tous ont dans le cœur ces dons que Paul définit ainsi : « Car je n’ai pas eu la pensée de savoir parmi vous autre chose que Jésus-Christ et Jésus-Christ crucifié. » (1 Corinthiens 2 : 2). Dans la mesure où tous cherchent à se conformer à ce merveilleux Sauveur, ils s’adaptent aussi les uns aux autres.

Si malgré tout, quelqu’un manque de s’adapter aux autres, s’il pense que c’est aux autres de s’adapter à lui ou à un autre membre de l’assemblée, il s’écarte du but commun, il ne possède pas l’amour de Christ.

Efforçons-nous toujours d’apprendre un peu du « langage » de l’autre. Toutefois, si l’autre nous impose d’oublier notre propre langage pour lui, ce serait une exigence inadaptée, à laquelle nous ne devons pas céder. Il serait plus juste, qu’il s’efforce d’apprendre un peu de notre langage.

A ce sujet, le fr. Russell s’est exprimé de façon pertinente : « … il ne devrait pas insister pour que tous soient contraints à voir chaque détail comme lui le voit, ni même comme la majorité le voit. « Unité, sur les choses essentielles ; charité, sur celles qui ne le sont pas », telle est la règle qu’il convient de suivre. » (Volume 6, Chapitre 6 [Page 355, version MMIL])

Par ces mots, il souligne qu’une certaine tolérance réciproque devrait se manifester, sauf en ce qui concerne la connaissance des éléments fondamentaux de la foi chrétienne. Notre Seigneur nous a montré un exemple parfait quant à l’amour, la miséricorde et la patience. Comment des pensées rigides et péremptoires pourraient-elles conduire à une unité avec le Seigneur et le Père céleste ?

Que notre Dieu est grand, et quelle grande patience Il nous manifeste ! « Je vous donne un commandement nouveau », dit le Seigneur, « Aimez-vous les uns les autres ; comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres. » – Jean 13 : 34.

De quelle générosité a fait preuve Jésus dans sa relation avec ses disciples ! Pendant trois ans et demi, jours et nuits, Il a supporté avec amour et patience cette « race incrédule et perverse », dont les disciples faisaient encore partie à ce moment-là. (Matthieu 17 : 17-20). Nous, qui sommes encore loin de la perfection, ne devrions-nous pas faire plus d’efforts pour marcher sur ses pas avec zèle ? « Sur l’essentiel l’unité, sur le secondaire la charité ! »

Nous terminons cette réflexion par les paroles de l’apôtre Paul à l’Ecclésia de Philippes : « Rendez ma joie parfaite, ayant un même sentiment. » (Philippiens 2 : 2). Ne perdons pas le contact, chers frères et sœurs.

TA – Janvier-Février 1999

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