AIMONS NOTRE PROCHAIN

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“Tu aimeras ton prochain comme toi-même” – Rom. 13 : 8, 10

Cette étude est prise dans le compte rendu, par St. Luc, du sermon sur la montagne. Ce n’est pas une règle pour le monde, mais pour les saints, pour ceux qui ont consacré leur vie à Jésus, le suivent pas à pas et souffrent avec Lui afin de pouvoir régner avec Lui. Ceux-ci, à cause des faiblesses de leur chair déchue, peuvent ne pas être capables de suivre tous les traits des instructions du Maître. Nous devons constamment chercher à saisir toutes les paroles du Maître adressées aux fidèles, car elles montrent le modèle complet et parfait de ce que nous devons être. Chaque disciple doit reconnaître ce modèle suprême, le mesurer, en faire la base de ses pensées, de ses paroles, de ses actions et y ressembler autant que possible.

Nous ne devons pas perdre de vue que si aucun Juif n’a pu garder la loi parfaitement, les gens des autres nationalités ne le peuvent pas davantage. Si le Juif n’a pas pu garder la loi, cela signifie qu’il n’a pas obtenu la vie éternelle, mais nous (les disciples de Jésus) ne sommes pas comme les Juifs, sous l’alliance de la loi, nous sommes sous la grâce. Nous devons observer la loi divine, autant qu’il nous est possible de le faire et accepter, par la foi, l’arrangement de Dieu pour nous en Jésus, – que “c’est par ses meurtrissures que nous sommes guéris” (Esaïe 53 : 5) ; et que nos manquements deviennent des gains.

Faisant de notre mieux, malgré nos imperfections, nous pouvons prendre pour nous les paroles de l’apôtre : “La justice de la loi est accomplie en nous qui marchons non selon la chair, mais selon l’esprit” – Romains 8 : 4-. Nous marchons selon l’es- prit et faisons tous nos efforts dans ce sens, mais, étant incapables de marcher dans la perfection, nous sommes heureux de savoir que “le sang de Jésus-Christ nous purifie de tout péché”. C’est là le bonheur de tous ceux qui, par la foi et la consécration deviennent des enfants de Dieu pendant cet âge de l’Evangile. Par la grâce de Dieu, leur foi, leurs bonnes intentions et leurs efforts annulent leurs déficits. ‘

Quant à ceux qui ne sont pas enfants de Dieu, Jésus ne leur parle pas du tout, excepté, pour leur dire qu’ils sont des pécheurs sous la sentence de mort, qu’il a pourvu à leur réconciliation par le sang de la croix et que, soit qu’ils deviennent disciples en répondant à son appel pour devenir membres de l’Epouse, ou soit qu’ils n’en fassent rien, leurs paroles et leur conduite dans la vie présente, seront un avantage ou un désavantage pour eux dans la vie à venir.

De cette manière, le monde, toute l’humanité en dehors de l’Eglise, les consacrés,- peut être éclairé par les enseignements du Maître, par les paroles de notre texte, même si elles ne s’adressent pas directement à lui. Les gens du monde peuvent les apprécier et en voir le jalon élevé jusqu’à un certain degré, mais pas complètement, si ce n’est ceux qui réalisent que la classe de l’Eglise, choisie dans cet âge de l’Evangile, est appelée à passer par des épreuves spéciales afin de prouver sa fidélité à Dieu, son humilité, sa douceur, sa patience, sa longanimité, sa charité fraternelle et son amour.

“Mais moi je vous dis”. Matthieu 5 : 44.

Les deux tables de la loi données à Israël étaient une exigence de justice ; Jésus et ses disciples marchèrent suivant un plus haut modèle, ils renoncèrent à leurs droits, sacrifièrent leur confort, leurs préférences, leurs désirs pour accomplir la loi divine, dans le but de servir les frères et l’humanité en général.

Pour satisfaire la justice, point n’est besoin d’aller jusqu’au sacrifice, tandis que la condition de disciple, le partage des souffrances de Jésus au temps présent et de sa gloire dans l’avenir signifie quelque chose de plus que de rendre à chacun ce qui lui est dû ; personne n’a le droit de rendre aux autres une moindre portion que ce qui lui est dû, ni de faire du mal à son prochain. Non seulement Jésus ne fit pas de mal, mais il sacrifia encore ses propres droits en faveur de l’humanité ; il laissa à ses disciples un exemple afin qu’ils suivissent ses traces. – 1 Pierre 2 : 21-

Le chemin de l’amour dans les conditions présentes est, comme Jésus l’a dépeint, un “chemin étroit” ; le chemin de la vie, ouvert maintenant, est difficile et la porte en est étroite. Il n’y a que le petit nombre des saints qui ont la volonté d’y marcher, et eux seuls, qui auront le grand prix, “la perle de grand prix”, le cohéritage dans le Royaume du Messie. Ecoutez plu tôt ! N’observez pas seulement la règle d’or envers vos ennemis, mais aimez-les, “faites du bien à ceux qui vous haïssent, bénissez ceux qui vous maudissent et priez pour ceux qui vous outragent et qui vous persécutent”.

L’expression du Maître, “si quelqu’un te frappe à la joue droite, présente-lui aussi l’autre” signifie simplement : ne rends à personne le mal pour le mal, même si l’on te frappait des deux côtés de la figure. D’après le récit biblique, lorsqu’on le frappait, Jésus ne présentait pas l’autre joue, mais il se défendait dans le sens qu’il critiquait la mauvaise action. S’il eût été frappé sur l’autre joue, ne pensons pas qu’il aurait résisté dans le sens de rendre mal pour mal.

Un autre récit est fait par St. Matthieu – 5 : 40. – “Si quelqu’un veut plaider contre toi et prendre ta tunique laisse-lui encore ton manteau”. Le disciple de Jésus peut fuir loin d’un adversaire en lui faisant de justes remontrances ; quoiqu’il en soit, il doit se soumettre aux gouvernements si le tribunal juge que sa tunique et son manteau doivent lui être enlevés, il doit s’incliner devant la décision sans murmurer, même s’il croît qu’un tel jugement est injuste et tout à fait en désaccord avec les règlements divins. St. Paul (comme Jésus) employa des arguments pour sa propre défense, non seulement devant la foule, mais aussi devant les juges ; d’un autre côté, il ne s’opposa jamais à la loi.

“Cette parole est dure” – Jean 6 : 60 –

“Donne à tout homme qui te demande et à celui qui t’ôte ce qui t’appartient ne le redemande pas”. La meilleure interprétation que nous puissions donner de ce verset est : sois généreux, aie un cœur tendre, il vaut mieux se tromper en étant trop généreux que d’être dur de coeur et égoïste. Le Seigneur ne demandait pas qu’on prenne toutes ses paroles au sens littéral, par exemple : donne un rasoir à ton enfant s’il crie pour l’avoir, ou donne de l’argent à celui qui le dissipe afin qu’il se fasse encore plus de mal. L’esprit saint ne peut pas assimiler que le Maître nous enseigne d’aider les autres d’une manière qui pourrait leur nuire, les paroles suivantes le confirment : “Tout ce que vous voulez que les hommes vous fassent, faites-le leur aussi de même”. Nous ne désirons sûrement pas que les hommes satisfassent à l’un de nos désirs s’ils croient sincèrement que ce désir est susceptible de nous être nuisible. Les paroles de notre Maître inculquent l’amour, la bienveillance et ne doivent pas être expliquées autrement.

Notre Seigneur fit comprendre ses enseignements de façon qu’ils soient un contraste avec les maximes des pharisiens, gens saints de ce temps. Il désirait que ses disciples comprissent ses enseignements dans leur grande lumière. Aimer un autre parce qu’il nous aime ou lui donner l’espoir qu’il sera notre ami au même degré que nous sommes le sien, faire une bonne action dans l’espoir qu’on nous en fasse une bonne ou une meilleure en échange n’aurait rien qui soit digne d’éloge. Ce serait agir par des motifs égoïstes.

Les disciples de Jésus doivent faire le bien par principe, par bonté, pour être en accord avec le Père Céleste, pour avoir son sourire et son approbation. Ils doivent prendre Dieu comme exemple et se rappeler que, s’ils ressemblent à Dieu, ils lui montreront au même degré leur esprit filial. Dieu étant bon pour les méchants et les pécheurs, nous devons l’être aussi, nous qui avons son Esprit et qui cherchons à marcher dans ses voies, sur les traces de Jésus. Le Père Céleste est notre modèle ; si nous ne pouvons pas suivre tout à fait ce parfait modèle, nous pouvons lui témoigner notre fidélité en lui ressemblant autant qu’il nous est possible.

Les miséricordieux obtiendront miséricorde.

Pendant le règne du Messie, le monde recevra des leçons et des instructions qui contiendront miséricorde et assurance de perfection pour ceux qui seront de bonne volonté et obéissants jusqu’à la fin du Millenium. Quant à la classe de l’Eglise, maintenant appelée, elle n’a pas une aussi longue période pour son développement, elle n’atteindra pas la perfection au temps présent, mais il lui faut la miséricorde divine et les mérites de Christ pour couvrir ses fautes ; les chrétiens devront attendre la miséricorde du Seigneur dans la proportion où ils se montreront miséricordieux envers les autres ; en d’autres termes, tous les disciples de Christ ont des imperfections à couvrir par la miséricorde de Dieu, sinon, elles devront être expiées par des coups, des punitions avant qu’ils meurent.

Le Seigneur a dit à ses saints qu’il serait miséricordieux envers eux, afin de les développer dans la générosité, le pardon et la miséricorde ; il leur a dit qu’il serait miséricordieux envers eux dans la proportion où ils seraient miséricordieux envers les autres. Quelle récompense magnifique et quel encouragement ! La prière de notre Seigneur est faite dans ce sens : “Pardonne-nous nos offenses comme nous les pardonnons à ceux qui nous ont offensés”. Ces offenses là ne signifient pas la culpabilité adamique des saints, mais leurs manquements journaliers. Le péché originel et la condamnation adamique furent annulés par les mérites de Christ, avant que ses disciples aient été acceptés comme tels, avant qu’ils suivent les traces de Christ comme Fils de Dieu. Quel stimulant à être généreux pour le peuple de Dieu ! Quel encouragement à pardonner, à avoir un grand coeur, à cultiver l’esprit et le caractère du Père, à rester dans la condition de coeur où l’on peut profiter richement de la bonté de Dieu, de sa miséricorde au trône de grâce !

“Ne devez rien à personne, sinon de vous aimer les uns les autres”. – Romains 13:8-

L’amour va au-delà de la loi et fait plus que ce que réclame la justice dans le sacrifice de soi-même, mais il ne peut pas faire moins. Celui qui aime son prochain accomplit la loi envers lui de son mieux. Comme le dit l’apôtre, pour ceux qui sont en Christ, tous les commandements sont compris dans l’alliance de l’amour. Ils ne feront pas de mal à leur prochain ni en le volant, ni en rendant de faux témoignages, ni en convoitant ce qui lui appartient, ni en prenant possession de son bien, ni en étant meurtriers, ni en voulant usurper ses droits.

Si le chrétien n’est pas sous la loi des dix commandements, il est sous la loi du commandement nouveau, la loi de l’amour- tellement immense qu’il comprend tous les autres commandements. L’amour ne fait pas de mal au prochain, l’amour est donc l’accomplissement de ce trait de la loi divine qui ajoute à notre devoir envers le prochain, notre amour pour lui, l’aimer comme soi-même. L’amour peut faire encore plus que cela : Jésus fit plus, car dans son amour pour nous, il abandonna ses droits et privilèges, il mourut, lui juste pour les injustes afin de nous amener à Dieu ; il nous laissa un exemple, à nous, ses disciples, qui le suivons avec la perspective d’être ses cohéritiers dans le Royaume.

T.G. 10/1912

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