APERÇU DE LA TOUR DE GARDE SUR LES TEMPS ACTUELS

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Lorsque le président des Etats-Unis et le pape demandèrent à la chrétienté de prier Dieu de mettre fin de la guerre actuelle, nous déclarâmes que cette prière n’était pas en harmonie avec les dispositions divines et qu’elle ne serait pas exaucée. Nous avons fait voir que, selon les Ecritures, les 2520 ans de la domination des gentils (les temps des nations) prenaient fin en 1914 et que cette guerre était celle que la Bible associait avec le grand jour du Dieu Tout-puissant, le « jour de vengeance de notre Dieu ». Nous avons indiqué dans Joël 3 :1-12 ce que la Parole divine enseignait relativement au rassemblement de toutes les nations dans la vallée de Josaphat, la vallée de la mort (au temps de détresse actuel).

Les expériences d’Elie, à la fin de son ministère, nous montrent comment le grand jour du Seigneur viendra : il y eut d’abord un vent qui déchirait les montagnes. symbole de la guerre actuelle, puis un grand tremble­ment de terre, image de la révolution qui suivra cette guerre; ensuite venait un feu représentant l’anarchie qui fera suite à la révolution; enfin il y eut un « murmure doux et léger » venant de Dieu, nous montrant ce qui suivra l’anarchie universelle, c’est à dire le royaume du Messie apportant la paix et disant : « Tais-toi, sois tranquille ». De vos glaives, forgez des hoyaux, de vos lances des serpes et n’apprenez plus la guerre!—Mic.4:3.

Nous pensons que la guerre actuelle ne sera pas ter­minée avant que l’Angleterre ou l’Allemagne ait remporté une victoire décisive sur les mers. Le conflit existant entre ces deux pays s’est préparé au cours des trente dernières années. Chacun d’eux visait à la destruction de la flotte et des colonies de son rival, mais redoutait la guerre qui permettrait de réaliser ce programme, sachant que ce serait terrible. Les circonstances malencontreuses qui ont conduit l’Autriche à assaillir soudainement la Serbie, qui ont amené la Russie à prendre fait et cause pour les Serbes, qui ont aussi engagé la France sur la question de l’Alsace-Lorraine, prirent l’Allemagne entre deux feux; c’était pour la Grande-Bretagne l’occasion, depuis longtemps cherchée, d’écraser son concurrent commercial. Il est improbable que les Anglais consentent à la cessation des hostilités avant une victoire complète sur les Allemands, ou avant que leur propre existence ne soit véritablement en péril.

D’après les indices actuels, rien de décisif ne semble devoir se produire avant le printemps. Dans l’intervalle les soldats succombent, de formidables dettes s’accumu­lent et les industries, ne fournissant pas des produits pour la guerre, périclitent. Les peuples s’éveilleront bientôt et envisageront plus sainement la situation, ils se demanderont pourquoi les peuples européens ne sauraient vivre dans le bonheur comme celui des Etats-Unis. Les nations se demanderont bientôt pourquoi le meurtre d’un individu sur l’ordre d’une personne quelconque est un crime, alors qu’il est admis de se massacrer les uns les autres sur l’ordre des rois et des empereurs. Quand ce moment-là sera venu, la période du tremblement de terre ou des troubles anarchiques sera proche.

Lorsque le tremblement de terre ou révolution dont les Ecritures nous parlent avec une si grande puissance d’expression sera venu, c’est alors, sans aucun doute, que les rois, les grands chefs de l’industrie et de la finance, les dirigeants politiques accorderont un grand pouvoir aux autorités ecclésiastiques pour consolider leur propre situation. Nous présumons qu’à ce moment-là, une fédération des églises exercera dans le monde une autorité qui n’a jamais été déteinte depuis l’époque où la papauté régnait souverainement. Le langage symbolique de l’Apocalypse nous parle de ce temps pendant lequel l’image de la bête « sera animée et opérera de grands prodiges, menaçant, ordonnant au nom du ciel. Apoc. 13: 11-18.

Que devons-nous faire pendant ces événements?

Les résultats de la guerre ne sont pas tous désastreux. Les nouvelles d’Europe nous font voir que la guerre produit une influence religieuse profonde sur les peuples. La détresse des individus et celle de leurs bien-aimés qui sont sur les champs de bataille, les porte tous à regarder vers le ciel pour en recevoir du secours. La compréhen­sion spirituelle est plus rapide: les gens sont plus dis­posés à la méditation qu’auparavant. Les soldats aux­quels on a persuadé qu’ils combattaient pour la cause du Seigneur en leur laissant comprendre que ceux qui mouraient étaient, dans une certaine mesure, des martyrs de la cause du droit (et, de ce fait, hériteraient le ciel,) combattent vaillamment.

Les journaux nous disent que les catholiques et les protestants de la Grande-Bretagne prient pour le succès des Alliés: ils nous disent aussi que catholiques et pro­testants en Allemagne prient pour la victoire des Germains. Plus les gens réfléchissent, plus ils se demandent et se demanderont comment le ciel peut exaucer ces différentes prières, comment les Allemands obtiendront le ciel pour avoir combattu les Alliés et comment les Alliés pourront y avoir aussi accès pour avoir combattu les Allemands. Beaucoup de personnes, après avoir médité ces choses, se demanderont si ce que nous venons de dire est raisonnable et sur quoi il est basé.

D’autre part, ces personnes songeront à l’enfer flamboyant et au purgatoire de souffrances qu’on leur a enseignés dès l’enfance, elles se demanderont quels sont les individus qui vont en enfer si tous les soldats vont au ciel. Le raisonnement plus normal que la guerre a engendré en elles leur sera d’un puissant secours vers la fin des événements quelque défavorables que fussent leurs conceptions du début. Des notions plus saines doivent prévaloir dans la suite.

20 Mars 1915

A certains égards les Américains souffrent davantage de la guerre que les peuples d’Europe, car le trafic mon­dial est momentanément entravé. Les Américains ne participent plus au mouvement d’affaires qui subsiste encore en Europe du fait des travaux militaires qui continuent activement.

Les peuples d’Amérique ont la possibilité d’apprécier plus calmement et plus sainement la guerre actuelle que les Européens qui sont en contact direct avec elle et sont susceptibles de se laisser influencer par les argu­ments spécieux d’habiles hommes politiques; ces derniers leur font voir la nécessité de la guerre pour la conserva­tion de la civilisation en prêchant leurs propres concep­tions sur ce qu’est la véritable civilisation. L’esprit belli­queux qui au nom patriotisme est encore puissant dans les pays belligérants. Les journaux appuient et soutien­nent les gouvernements, les prédicateurs religieux et les orateurs de toute nuance font de même. Les quelques personnes qui envisagent sainement et correctement la situation sont réduites au silence.

Vue à distance, cette guerre paraît absurde. On aurait dû laisser l’Allemagne construire autant de navires de guerre qu’elle le voulait jusqu’à ce que le peuple chargé et écrasé par le coût du militarisme ait réclamé un chan­gement des systèmes et méthodes de gouverner. La Grande-Bretagne devait avoir la possibilité d’acquérir autant de vaisseaux de guerre qu’elle le désirait et que la nation était disposée à payer. On aurait dû laisser toutes les nations pratiquer toutes les transactions qu’elles pouvaient réaliser équitablement et honnêtement.

Les ministres de la chrétienté auraient dû faire voir aux peuples, depuis longtemps déjà, que les royaumes actuels d’Europe ne sont pas les royaumes de Dieu, mais des institutions humaines qui, toutes, selon la Bible, disparaîtront à l’avènement du règne du Messie. Ils auraient dû enseigner aux peuples à révérer le Seigneur et à attendre patiemment le temps de ses dispensations. En Amérique, la guerre a certainement favorisé la diffu­sion des lumières chrétiennes. Des personnes connues pour n’avoir jamais songé auparavant à des sujets reli­gieux, les méditent maintenant avec attention et beaucoup d’entre elles arrivent à des conclusions vraiment saines.

L’œuvre poursuivie par notre société pendant des années au sein de l’humanité commence à porter des fruits. Des personnes qui tournaient en dérision l’idée même du règne millénaire de Christ très prochain et qui étaient persuadées que la conversion du monde devait être opérée par les églises nominales commencent à comprendre que l’accomplissement de la prière domini­cale est le seul véritable salut de l’humanité; ces per­sonnes prient avec ferveur « <Que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel! » Cette expression a pour elles un sens plus profond qu’aupara­vant, elles perçoivent maintenant que le nombre des païens, en pays étrangers, a doublé en cent ans, qu’en outre l’irréligion, dans nos propres pays, est beaucoup plus importante qu’on ne le pense et que l’étiquette chré­tienne de la civilisation moderne n’est qu’un léger vernis.

les possibilités de travailler dans l’œuvre sont plus favorables que jamais

Tous ce que nous venons de voir indique des condi­tions favorables de travail. Chaque journal et chaque livre mis en circulation actuellement exercent probable­ment une influence bien plus considérable que par le passé, car les gens commencent à lire, commencent à penser. Ils n’en restent pas là, mais ils en arrivent de plus en plus à se méfier des théologies, des diverses confessions, ils s’aperçoivent que la plupart des pasteurs n’enseignent plus la Bible, ne croient plus en elle, ne la considérant plus comme la révélation inspirée des desseins de Dieu.

Nous savons parfaitement que plusieurs de nos chers lecteurs pensent que, les temps des nations étant ter­minés, le message de l’Evangile l’est aussi. Quelques-uns de ces frètes-la estiment qu’il est inutile de proclamer encore le message; nous ne partageons pas du tout ce point de vue. Selon les ordres divins, la Parole devait être annoncée, non pas jusqu’à la fin des temps des nations, mais jusqu’à ce que l’Eglise fût au complet. Combien de temps s’écoulera-t-il encore avant ce moment, nous ne le savons pas; nous croyons par contre que notre privilège est de proclamer la bonne nouvelle aussi longtemps qu’il y a des cœurs avides de recevoir le message. Nous sommes persuadés que plusieurs de ceux qui arrivent aujourd’hui à la connaissance de la vérité sont au nombre des individualités les plus remarquables qui aient reçu cette vérité.

Nous croyons également qu’il y a des preuves mar­quantes permettant de penser qu’un certain nombre des derniers arrivés à la lumière du Seigneur ont été admis par Lui à recevoir les bénédictions et les privilèges de l’Eglise, c’est à dire de devenir de ses membres. Quel­ques-uns d’entre eux possèdent le véritable esprit de sacrifice, qui est un des indices les plus sûrs de ce fait; l’amour qu’ils manifestent pour la vérité est aussi un témoignage favorable. Le Seigneur leur accorde une compréhension très claire de la vérité, ce qui est une autre indication de leur engendrement du St. Esprit. Cer­tains d’entre eux sont parfaitement disposés à souffrir joyeusement pour la cause de la vérité, ce qui est une des meilleures preuves qu’ils ont reçu l’esprit de Christ.

Aussi longtemps que nous constaterons avec une telle netteté les bénédictions du Seigneur apportées par la prédication de la parole divine, pouvons-nous reculer ou hésiter un seul instant? Ne devons-nous pas au contraire être électrisés et redoubler d’efforts au service de notre Roi et au service de nos frères, afin qu’ils soient affran­chis des liens de l’ignorance et de la superstition pour arriver à la merveilleuse lumière de la connaissance de Dieu?

On nous demande si les quarante ans de la moisson ne devaient pas être terminés avec la fin des temps des nations. Nous disons oui, nous le pensions aussi. Nous rappelons cependant que la moisson juive dépeinte par notre Seigneur différa quelque peu de la moisson actuelle. La loi mosaïque prescrivait aux Juifs de ne pas mois­sonner les angles de leurs champs de blé et de les abandonner aux glaneurs qui les récoltaient lorsque les moissonneurs avaient terminé leur travail. Pendant que les granges se remplissaient et que l’ivraie était liée en gerbes et brûlée, laissant la place préparée pour une nouvelle récolte, les glaneurs pouvaient recueillir le blé qui restait aux angles du champ de la moisson. Le tra­vail actuel est peut-être, avant tout, un travail de glaneur; c’est ainsi que la chose nous apparaît.

Si nous jetons un coup d’œil sur la moisson juive nous voyons qu’elle fut terminée en l’an 69 après J.-C., cependant certaines des phases de l’œuvre se continuè­rent pendant l’année 70. C’est à ce moment-là que la paille fut jetée au feu. Pendant que ces événements progressaient et qu’Israël était rejeté, il y eut certaine­ment un travail de glaneur; ce travail débuta lorsque les compréhensions commencèrent à s’ouvrir et que le peuple se rendit compte de l’accomplissement des pro­phéties. Il semblerait que maintenant il en est exactement ainsi. Ne devons-nous donc pas nous efforcer avec ardeur de faire ce travail de glaneur? C’est ce que nous ferons certainement si nous conservons notre amour pour le Seigneur et pour son caractère. Une telle pensée nous poussera sûrement à proclamer sa gloire, à faire disparaître les erreurs qui ont terni le caractère de notre Père céleste en défigurant entièrement son divin plan des âges. Nous poursuivrons ce travail d’une manière énergique si notre amour pour les frères progresse,

21 Mars 1915

car nous voyons toujours beaucoup de personnes paraissant être de véritables enfants de Dieu qui restent encore dans une grande obscurité à l’égard des vérités grandioses et merveilleuses que les yeux de notre com­préhension spirituelle ont déjà contemplées.

Que dirons-nous au sujet des ressources financières

De l’œuvre?

Si quelqu’un nous dit: —– N’avons-nous pas lu entre les lignes du rapport annuel de la société que les sources financières qui l’alimentaient se desséchaient? N’avons-nous pas appris qu’actuellement 50 représentations jour­nalières du Photo-drame exposant le Divin Plan des Age ont dû être supprimées? Cet indice ne nous fait-il pas voir que l’heure choisie par Dieu pour l’achèvement de son œuvres est venue?

Nous disons que ces faits sont réels mais que nous avons des raisons qui nous permettent de supposer que Dieu veut nous envoyer selon ses voies un appui finan­cier ultérieur, afin que son message puisse être proclamé avec une grande énergie dans le monde entier! C’est dans cette perspective que nous avons arrêté toutes les représentations du Photo-drame et que nous avons remis le matériel en bon état, espérant que les fonds nécessaires pour commencer de nouvelles représentations seront entre nos mains dans peu de temps. Bien qu’actuel­lement nous marchions par la foi et non par la vue, nous prions instamment tous nos chers amis en tout lieu de ne pas ralentir leur activité au service de Dieu, mais plutôt de persévérer dans le travail et d’attendre, assurés de la faveur et des bénédictions de Dieu en toute éventualité.

Nous prions toutes les assemblées de l’A.l.E.B. d’exa­miner soigneusement si elles disposent de frères ayant des aptitudes spéciales et pouvant être recommandés à la Société pour les représentations qui seront éventuellement organisées. Il faut : 1” Des frères possédant clairement la vérité et fidèles à sa cause, prêts à sacrifier leur vie pour elle; 2” des frères ayant une bonne élocution, ayant le talent nécessaire pour discourir en public et pouvant parler correctement selon les règles de la grammaire. Nous désirons avoir les noms de ces frères afin que nous puissions les convoquer en cas de nécessité. Cependant chacun d’eux doit avoir la certitude de satisfaire plei­nement aux conditions qui viennent d’être indiquées. Que ceux qui sont recommandés à la Société aient en eux-mêmes des garanties de succès pour la vérité et pour sa cause! Il existe d’autres champs d’activité pour les frères n’ayant pas le talent nécessaire pour parler en public et ne possédant pas de connaissances grammaticales. En ce qui concerne les discours adressés au grand public la Société estime que le Seigneur veut qu’on présente sa vérité sous une forme honorable.

Le travail volontaire ne doit pas être oublié en 1915. Comme nous l’avons dit précédemment, les gens se réveillent et lisent; c’est le cas de beaucoup de ceux qui laissèrent de côté nos traités reçus antérieurement. C’est le moment aujourd’hui de distribuer des traités ou jour­naux dans chaque ménage de votre ville et de vous informer si les villes et villages voisins ont été desservis; votre utilité dans l’œuvre de la moisson s’accroît de cette manière. Nous fournissons gratuitement ces journaux en port payé. Faites-nous des commandes dans ce but et nous les satisferons aussi vite que possible.

Ayez bon courage le Seigneur fortifiera vos cœurs. Soyons dévoués, fidèles, n’oublions pas de cultiver les fruits et les grâces du St. Esprit. Ce sera la meilleure préparation pour le glorieux accomplissement de nos espé­rances qui, nous en sommes persuadés, est très rapproché.

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