L’Apôtre Pierre

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Auteur : Krzysztof Ma. , Conférence Franco-Allemande, le 8/12/2024, par Zoom

– Symposium #04 –

Chers frères et sœurs, je voudrais vous saluer avec les paroles de notre Seigneur « Que la paix soit avec vous ». Je suis très heureux d’avoir le privilège de servir les frères et sœurs lors de cette conférence et je voudrais exprimer l’amour fraternel de tous les frères de l’assemblée de Hambourg.

Chers frères et sœurs, le thème de nos méditations communes aujourd’hui est de tirer les leçons des erreurs commises par des personnages bibliques connus. Avant de me tourner vers la personne que j’ai choisie, voici quelques réflexions générales sur ce thème.

Nous nous demandons probablement si nous avons une quelconque piste qui pourrait nous confirmer qu’il est juste d’apprendre de nos propres erreurs ou de celles des autres. L’apôtre Paul mentionne dans la première épître aux Corinthiens, verset 11 du dixième chapitre : « Ces choses leur sont arrivées pour servir d’exemples, et elles ont été écrites pour notre instruction, à nous qui sommes parvenus à la fin des siècles.»

Ce verset résume tout le contexte des versets précédents au début du chapitre. Dans ces versets, l’apôtre Paul rappelle brièvement l’histoire du peuple d’Israël. Il mentionne le rôle particulier de la nuée, qui était leur guide. Il parle du salut dont ils bénéficièrent lorsqu’ils traversèrent la mer Rouge. Il mentionne également le fait qu’ils se nourrirent tous de la même nourriture spirituelle et qu’ils burent au même rocher spirituel, qui était Jésus-Christ lui-même. Il évoque ceux d’entre eux qui perdirent la vie en désobéissant dans le désert. Plus tard, il énumère leurs fautes : Luxure, idolâtrie, fornication. Il les avertit de ne pas tenter le Seigneur et de ne pas murmurer, comme ils avaient l’habitude de le faire.

Ces exhortations de l’apôtre Paul confirment non seulement que nous pouvons apprendre des erreurs des autres, mais elles nous recommandent même d’être conscients des erreurs des autres afin que nous puissions empêcher de commettre les mêmes à l’avenir.    

Prenons un simple exemple de la vie : Les jeunes enfants ne se brûlent généralement les doigts qu’une seule fois. Lorsqu’ils sentent que le grille-pain répand une certaine chaleur rayonnante, ils évitent de le toucher. Ne devrions-nous pas être aussi sages que de petits enfants ? Certainement. C’est pourquoi nous devrions faire attention à ne pas nous brûler les doigts deux fois pour la même chose.
Et si cela arrive quand même ? Dans ce cas, il est recommandable de se repentir et de de préoccuper de la chose avec piété. Mais si le doute frappe à la porte et demande à entrer, nous pouvons le chasser avec un verset biblique : « Car sept fois le juste tombe, et il se relève,… » – Proverbes 24:16.

Considérons à présent notre leçon d’aujourd’hui. La personne dont le comportement nous servira à nous édifier est l’apôtre Pierre. En ce qui le concerne, nous trouvons dans les évangiles plusieurs actions qui peuvent être qualifiées d’erreurs ou de comportement mauvais ou erroné. Voici les passages où elles sont relatées :

  • Matthieu 14:25-32, lorsque Pierre marcha sur la mer comme Jésus,
    • Matthieu 16:21-23 la réaction de Pierre quand Jésus annonça sa mort et sa résurrection,
    • Matthieu 26:31-35 – quand Jésus déclare que les disciples vont le renier, et la déclaration de Pierre qu’il ne reniera jamais son maître.   .

Lisons le premier passage (en Matthieu 14:25-32) :

„A la quatrième veille de la nuit, Jésus alla vers eux, marchant sur la mer.

Quand les disciples le virent marcher sur la mer, ils furent troublés, et dirent: C’est un fantôme! Et, dans leur frayeur, ils poussèrent des cris.

Jésus leur dit aussitôt: Rassurez-vous, c’est moi; n’ayez pas peur!

Pierre lui répondit: Seigneur, si c’est toi, ordonne que j’aille vers toi sur les eaux.

Et il dit: Viens! Pierre sortit de la barque, et marcha sur les eaux, pour aller vers Jésus.

Mais, voyant que le vent était fort, il eut peur; et, comme il commençait à enfoncer, il s’écria: Seigneur, sauve-moi!

Aussitôt Jésus étendit la main, le saisit, et lui dit: Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté?

Et ils montèrent dans la barque, et le vent cessa.“

Si nous analysons attentivement cette description, il est difficile de trouver quelque chose à redire sur le comportement de Pierre. Il était le seul à avoir eu l’idée d’aller rejoindre le Seigneur sur l’eau. L’évangéliste ne parle pas des autres disciples, mais il est possible que leur peur ait été si grande qu’ils aient estimé qu’une telle action ne soit en aucun cas réalisable. Il ressort de la description que, pendant la quatrième veille de la nuit, c’est-à-dire entre 3 et 6 heures du matin, le Seigneur marchait sur l’eau. Il est possible que la vue de Jésus sur l’eau, surtout à ce moment-là, ait suscité la crainte, l’inquiétude et l’incompréhension des disciples qui l’observèrent, alors qu’ils étaient assis dans la barque. Nous pouvons supposer que Pierre, saisi de peur comme les autres disciples, poussa d’abord un cri.

L’idée qui s’en suivit lui vint après que de Jésus prononça ces paroles rassurantes: « c’est moi; n’ayez pas peur! ». Le son familier de la voix du Seigneur surmonta sa peur initiale et l’encouragea, et en même temps cela lui donna l’idée d’aller vers Jésus sur l’eau. Pierre prie le Seigneur seulement en lui adressant un ordre clair : « ordonne[1] que j’aille vers toi sur les eaux ». Lorsqu’il le reçut, il marcha sur l’eau vers Jésus. Nous ne savons pas quelle distance il parcourut, mais l’important est que, pratiquement, il atteint son but et qu’il se trouva à côté de son Seigneur. Pourtant, malgré cette proximité, il fut à nouveau saisi de frayeur : en voyant la tempête déchaînée et de grosses vagues, il perdit confiance et commença à sombrer. Il pria le Seigneur de le sauver, ce qui lui est accordé par la main tendue et saisissante du Seigneur. Pour finir, le Seigneur demande à Pierre : « Ô homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté » ?

Cette description me rappelle une situation antérieure similaire, également décrite par l’évangéliste Matthieu au chapitre 8 : Les disciples avaient déjà vécu une situation similaire en mer quelque temps auparavant. Ils étaient dans une barque avec le Seigneur quand une grande tempête se leva, si bien que les vagues recouvrirent la barque pendant que le Seigneur dormait. Dans leur peur, ils réveillèrent Jésus et lui demandèrent de les sauver. Le Seigneur s’adressa à eux en ces termes : « Pourquoi avez-vous peur, gens de peu de foi?« -Mat. 8:26- : „Alors il menaça les vents et la mer, et il y eut un grand calme“.

Il manqua à Pierre une chose essentielle : sa foi fut insuffisante ; dès qu’elle commença à manquer, Pierre commença à sombrer. Avec ces deux épisodes sur l’eau, le Seigneur Jésus voulut dire à Pierre ce message : tu es parvenu à un développement significatif de ta foi, je vois, mais c’est encore insuffisant, continue de travailler. Ce n’est naturellement pas une erreur, mais un élément important dans le développement de la Nouvelle Création. C’est ce que confirme le serviteur fidèle dans le „Reprint“ n° 3324

             
Ce miracle contient également une leçon très précieuse pour tous les disciples de Jésus, à l’exception des apôtres. Nous aussi, nous avons besoin de croire pour que notre foi se concrétise. Puisque nous sommes devenus des disciples du Christ dans nos expériences quotidiennes, nous sommes guidés et protégés à cette fin par une force invisible, afin que nous puissions apprendre, en tant que disciples à l’école du Christ, comment développer toujours plus du fruit de l’Esprit en nous et, surtout, comment nous pouvons augmenter notre foi. Nous ne pouvons pas encore suffisamment juger aujourd’hui de l’importance de la foi cas par cas. Il semble que le Seigneur exige avant tout la foi de ceux qui sont maintenant appelés à le suivre. « Sans la foi, il est impossible de plaire à Dieu », dit-il. « Pour les croyants, toutes choses sont possibles ». Il faut comprendre qu’il est ici question d’une foi authentique et vivante, et non non pas d’une foi aveugle qui s’appuie sur les paroles humaines d’hommes faillibles, mais qu’on s’en remet et croit ce que notre Seigneur a promis : « Qu’il te soit fait selon ta foi“.


Cela devrait être bénéfique pour de nombreuses leçons importantes, et nous ne devrions pas être surpris de vivre, dans nos expériences personnelles de chrétiens, des expériences similaires à celles des apôtres décrits dans cet enseignement. Il arrive qu’à différents moments, Satan s’oppose soudain à nous dans un tourbillon, par une tempête de tentations, ou de malheurs, ou de persécutions. En de telles occasions, le ciel se couvre de nuages au-dessus de nous, sombre, avec de mauvais présages ; comme les vagues du malheur ou de l’affliction s’abattent sur nous, à peine englouties, et comme le Seigneur semble s’être endormi et ne pas se soucier de notre misère et de nos besoins !  De telles expériences sont celles de notre foi, tout comme le fut l’expérience de la foi des apôtres. Dans ces conditions, si notre foi est forte, elle s’efforcera de faire ce qui est juste, elle veillera sur nos barques pour que nous puissions ramer avec constance, en faisant confiance avec ce qui est écrit que « toutes choses concourent au bien ».

Une telle expérience devrait nous être utile. Si, au début, nous nous sommes montrés craintifs et avons appelé à l’aide à haute voix, il se peut qu’elle nous soit parvenue, mais avec une excuse : « Ô toi qui as peu de foi », mais les expériences viennent les unes après les autres ; notre maître s’attend à ce que nous croissions en foi, que nous croissions en confiance en Lui, que nous ayons plus de paix et de joie dans le Seigneur, plus de certitude qu’Il est avec nous et prend soin de nous, et qu’Il est capable de nous libérer du pouvoir de notre adversaire et de tout mal, tout en nous amenant au port tant désiré auquel nous aspirons, à savoir la communion avec Lui dans le royaume.» – Fin de la citation.

Rappelons un autre épisode dans la vie de Pierre. L’évangéliste Matthieu le décrit chapitre 16, versets 21 à 23 en ces mots : « Dès lors Jésus commença à faire connaître à ses disciples qu’il fallait qu’il allât à Jérusalem, qu’il souffrît beaucoup de la part des anciens, des principaux sacrificateurs et des scribes, qu’il fût mis à mort, et qu’il ressuscitât le troisième jour. Pierre, l’ayant pris à part, se mit à le reprendre, et dit: A Dieu ne plaise, Seigneur! Cela ne t’arrivera pas. Mais Jésus, se retournant, dit à Pierre: Arrière de moi, Satan! tu m’es en scandale; car tes pensées ne sont pas les pensées de Dieu, mais celles des hommes« .

En lisant ce passage, nous nous demandons ce qui poussa Pierre à reprendre le Seigneur et pourquoi Jésus répondit à Pierre en des termes aussi durs ?

Pour répondre à ces questions, examinons les événements d’un peu plus près. Qu’est-ce qui a précédé la conversation mentionnée ci-dessus ? Peu de temps auparavant, les disciples avaient assisté à de nombreuses guérisons, au miracle de multiplication de nourriture qui permit de rassasier une première fois 5000 personnes, puis 4000.  Depuis qu’ils étaient avec le Seigneur, ils étaient devenus des personnes importantes, respectivement ils avaient le sentiment d’avoir de l’importance. 

C’était pour eux un sentiment agréable qui éclipsait en grande partie leur lucidité face aux paroles du maître, en particulier celles concernant l’avenir. De plus, leur vision de l’avenir ne correspondait pas au propre plan du Maître. Ils voyaient en Jésus le chef potentiel d’une révolte qui aiderait les Juifs à se libérer des Romains et à retrouver leur indépendance.

Leur représentation d’un tel avenir était possible parce qu’ils prenaient en compte les paroles de Jésus à court terme, dont l’accomplissement devait être rapide tant qu’ils seraient en vie, et qui satisfaisaient leur dessein de ne rien connaître du véritable rôle du Seigneur : « …. il fallait qu’il allât à Jérusalem, qu’il souffrît beaucoup de la part des principaux sacrificateurs et des scribes, qu’il fût mis à mort, et qu’il ressuscitât le troisième jour ».

Je pense que Pierre était également d’accord avec cette vision de l’avenir qu’il concevait avec les yeux des autres disciples. Ce fut la première raison pour laquelle il tenta de convaincre le maître de changer ses plans.

La deuxième raison fut simplement l’inquiétude que toute personne normale ressent pour un être cher. N’importe lequel d’entre nous, apprenant qu’un autre être humain est en danger, en particulier un proche, aurait agi comme Pierre. Aucun d’entre nous ne voudrait qu’il arrive quelque chose de désagréable à un autre [parmi nous[2]]. Or, pour finir, c’était de sa mort que le Seigneur avait parlé.

Répondons à la deuxième question : pourquoi une réaction aussi dure de la part de Jésus, qui compare Pierre à Satan ?

Le Seigneur Jésus vit un parallèle avec la tentation qu’il avait lui-même subie dans le désert de la part de l’Adversaire. Jésus vit dans ces paroles de tentation de Pierre les mêmes paroles que celles que Satan lui avait adressées au début de sa mission, à savoir : « Si tu es Fils de Dieu, jette-toi en bas; car il est écrit: Il donnera des ordres à ses anges à ton sujet; que ton pied ne heurte contre une pierre.».

En disant ces paroles, Satan ne mentait pas : il citait un passage des Psaumes, il semble qu’il n’y avait rien de dangereux ni de faux dans ces paroles. Mais le Seigneur Jésus reconnut rapidement la tentation de l’adversaire, comme le montre ce qu’il répondit en toute confiance : „Il est aussi écrit: Tu ne tenteras point le Seigneur, ton Dieu. La protection accordée par les paroles du Psaume 91 citées par Satan concernait la préservation du Seigneur contre les autres. Il ne s’agissait pas, comme l’attendait Satan, de mettre sa propre vie en danger et d’espérer le salut et l’aide de Dieu. Nous pouvons lire ce qui concerne cette juste protection plus tard dans un moment particulier de la mission de Jésus, lorsqu’il s’adressa aux Juifs dans la synagogue de Nazareth. Ses paroles avaient tellement excédé ses auditeurs qu’ils voulurent le tuer en le précipitant du haut d’une montagne, comme le décrit l’évangéliste Luc au chapitre 4, versets 28 à 30 : „Ils furent tous remplis de colère dans la synagogue, lorsqu’ils entendirent ces choses. Et s’étant levés, ils le chassèrent de la ville, et le menèrent jusqu’au sommet de la montagne sur laquelle leur ville était bâtie, afin de le précipiter en bas. Mais Jésus, passant au milieu d’eux, s’en alla“.

Lors de la dernière tentation, Jésus répond avec insistance à l’adversaire : „Retire-toi[3], Satan!“ (Matthieu 4:10)

Ses paroles furent si puissantes que, juste après, Satan n’esseya plus jamais de tenter Jésus directement. Ce sont les mêmes mots que Jésus utilisa en réponse à l’assurance de Pierre lorsqu’il lui dit que riend de tout ce qu’il avait dit ne lui arriverait. Satan avait conscience qu’il ne pouvait pas directement détourner Jésus de son appartenance au Père ni de lui faire abandonner son rôle central dans la rédemption de l’humanité du péché. C’est pourquoi il essaya d’autant plus d’influencer le raisonnement des disciples de Jésus, afin, de cette manière de parvenir à faire changer la décision du Seigneur. Le serviteur fidèle nous met en garde contre cette forme de tentation ; voici ce qu’il écrivit dans le livre des questions et réponses à la page 708 :

„Des tentations peuvent donc se présenter à nous. Il pourrait nous être suggéré que, si nous n’étions pas trop rigides, mais au contraire, coopérions dans une certaine mesure avec le monde et son esprit, nous pourrions mieux nous entendre et avoir une plus grande influence sur les gens. Tel fut l’argument de l’Adversaire face au Maître : « Coopère avec moi, et nous amènerons le monde entier là où tu pourras leur donner de grandes bénédictions. Mais Jésus ne voulut pas s’écarter de la voie du Père. Des tentations et des suggestions de ce genre se présentent souvent au peuple du Seigneur. Nous craignons qu’un grand nombre de ceux qui professent être ses disciples se soient compromis avec le monde et l’Adversaire. Les différentes églises sont tombées dans ce même piège du diable. Cela a certainement été une erreur grave et coûteuse“.

FIN DE CITATION[4] Q/R -version anglaise-

Nous devrions remarquer un élément important : la tentation mentionnée arrive à Pierre à un moment bien précis[5]. Dans ce même chapitre 16, quelques versets plus tôt, Matthieu décrit la manière dont le Maître demanda aux disciples : « Et vous, qui dites-vous que je suis ? Nul autre que Pierre fut le premier à répondre à Jésus : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant » -Matt. 16:16-.

Jésus loue Pierre et affirme que cette révélation lui a été donnée par son Père céleste. Que prouve cette succession d’événements ? Je pense qu’elle devrait nous servir d’avertissement : la position, le statut et le rôle dans le plan de Dieu ne nous protègent pas contre les tentations de l’Adversaire.

Même la révélation du Seigneur n’empêcha pas Pierre de commettre une autre erreur. Tournons-nous vers le dernier passage de l’Évangile. Dans Mat. 26:31-35, nous lisons : „Alors Jésus leur dit: Je serai pour vous tous, cette nuit, une occasion de chute; car il est écrit: Je frapperai le berger, et les brebis du troupeau seront dispersées. Mais, après que je serai ressuscité, je vous précèderai en Galilée. Pierre, prenant la parole, lui dit: Quand tu serais pour tous une occasion de chute, tu ne le seras jamais pour moi. Jésus lui dit: Je te le dis en vérité, cette nuit même, avant que le coq chante, tu me renieras trois fois.

Pierre lui répondit: Quand il me faudrait mourir avec toi, je ne te renierai pas. Et tous les disciples dirent la même chose“.

Ce fut une prémonition de la tentation la plus connue associée à Pierre. Nous trouvons l’accomplissement de cette déclaration de Jésus un peu plus loin dans le même chapitre 26. Les versets 69 à 75 mentionnent : « Cependant, Pierre était assis dehors dans la cour. Une servante s’approcha de lui, et dit: Toi aussi, tu étais avec Jésus le Galiléen. Mais il le nia devant tous, disant: Je ne sais ce que tu veux dire. Comme il se dirigeait vers la porte, une autre servante le vit, et dit à ceux qui se trouvaient là; Celui-ci était aussi avec Jésus de Nazareth. Il le nia de nouveau, avec serment: Je ne connais pas cet homme. Peu après, ceux qui étaient là, s’étant approchés, dirent à Pierre: Certainement tu es aussi de ces gens-là, car ton langage te fait reconnaître. Alors il se mit à faire des imprécations et à jurer: Je ne connais pas cet homme. Aussitôt le coq chanta.Et Pierre se souvint de la parole que Jésus avait dite: Avant que le coq chante, tu me renieras trois fois. Et étant sorti, il pleura amèrement. ».

La confiance de Pierre fut mise à l’épreuve. Pierre était convaincu dans sa volonté de se tenir aux côtés du Seigneur et de le défendre en toute situation. La dispersion des autres disciples que Jésus avait annoncée, fut déjà suffisamment difficile à accepter pour Pierre. Mais ce qui était encore plus compliqué, c’était son incertitude et son incompréhension face aux récents événements résultant de l’arrestation du Maître. Il essaya de défendre le Seigneur avec son épée, mais, cet action ne trouva pas de louange, aux yeux du Seigneur, car il s’exprima ainsi : « Remets ton épée à sa place; car tous ceux qui prendront l’épée périront par l’épée. ». -Matthieu. 26:52-. Il le suivit jusqu’à l’endroit où le Seigneur avait été amené : « Pierre le suivit de loin jusqu’à la cour du souverain sacrificateur, y entra, et s’assit avec les serviteurs, pour voir comment cela finirait. » – Mat. 26:58.

D’une part, il ne manqua pas de courage pour aller aussi loin, mais confronté au fait qu’il fut reconnu trois fois comme étant celui qui était resté avec Jésus, il ressentit de la peur et des craintes pour lui-même. Tout son courage et sa force intérieure l’abandonnèrent. Quelle situation terrible. Nous lisons à la fin de l’évangile que Pierre pleura, ce qui ne nous semble peut-être pas très viril. Mais il ne garda pas du tout son sang-froid ! Or si nous le comprenons bien, c’est justement dans cette douleur amère que nous reconnaissons la percée à venir de l’homme nouveau que Dieu engendra en lui. La connaissance que Dieu nous offre est toujours quelque chose de douloureux et d’humiliant pour nous ; elle nous rend petits devant nous-mêmes et nous enlève tout sentiment de force. Mais c’est aussi le seul moyen de pouvoir affronter le grand ennemi. Non pas avec notre propre force, mais avec la puissance que Dieu donne aux faibles.


Les larmes de Pierre nous montrent aussi la profondeur des sentiments dont il était capable de faire preuve. Peut-être sommes-nous parfois plus susceptibles de devenir insensibles, endurcis et -en quelque sorte- bloqués dans l’expression du ressenti de nos émotions. Chez Pierre, nous sentons que ces pleurs ont quelque chose d’élémentaire ; il faut tout simplement que cela sorte, c’est incontenable. Ces larmes le purifient et le sanctifient à nouveau.

Cette transformation de Pierre est confirmée par sa conversation avec Jésus dès la résurrection de celui-ci. Lors de sa troisième apparition aux disciples, Jésus demande trois fois à Pierre : « Pierre, m’aimes-tu ? » – Jean 21:15-17 : la répétition de la question trois fois par le maître a rappelé à Pierre son récent reniement. Il répond par l’affirmative à chacune des trois questions. À la dernière question, il dit : « Seigneur ! Tu sais tout, tu sais que je t’aime ». Jésus le savait le jour où Pierre l’a renié. Les pleurs de Pierre étaient pour lui une preuve suffisante que Pierre avait agi pour des motifs charnels et qu’en réalité il l’aimait de tout son cœur. Cette question avait une deuxième signification et se rapportait également à nous, qui suivons Christ et son enseignement.       

Le serviteur fidèle écrivit (dans le Reprint 1823b) :

« Si nous nous sommes sincèrement donnés au Seigneur, il est indispensable que nous travaillions pour lui, afin de prouver la sincérité et la force de notre amour. Le préjugé contre la croix n’a pas encore cessé ; en fait, à la fin de cet âge, comme au début, parler de la croix n’est pas agréable, mais répugnant ; de plus en plus, et chaque année davantage, les gens ne veulent pas entendre parler de la croix de la souffrance et tombent dans une incrédulité ouverte. C’est ainsi qu’une épreuve similaire se présente à chacun de nous : « M’aimes-tu plus que ceux-ci ? » – plus que les efforts et les perspectives dans les affaires, plus que les liens sociaux et les plaisirs, plus que la liberté, le confort, les amis, la gloire, la richesse, un bon nom ou n’importe quel bien de ce monde ?

Et en effet, cette question est une épreuve, une question à laquelle aucun d’entre nous ne peut honnêtement répondre par l’affirmative si nous n’avons pas dans notre cœur l’amour que Dieu nous a donné. Mais l’amour pur et ardent pour le Christ suscite un zèle auquel nous pouvons répondre avec reconnaissance et joie, si nous le possédons : « Oui, Seigneur, tu sais que je t’aime. », et qui les pousse à aller de l’avant pour prouver leur amour par leur travail. « Si quelqu’un m’aime, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge chaque jour de sa croix et qu’il me suive ». « Si le monde vous hait, sachez qu’il m’a d’abord haï avant de vous haïr ». « Un serviteur n’est pas plus grand que son maître, et s’ils m’ont persécuté, ils vous persécuteront aussi ». « Dans le monde, vous aurez des tribulations, mais en moi vous aurez la paix ». « Gardez mes brebis, gardez mes agneaux ». FIN DE LA CITATION – Trad du Reprint 1823b-.


Chers frères et sœurs, les exemples de la vie de Pierre cités ci-dessus nous donnent la possibilité d’observer la transformation progressive de son caractère. Simon s’est peu à peu transformé en Pierre. Chacune des épreuves mentionnées a rapproché Simon de Pierre, de sorte qu’il est finalement devenu un véritable rocher. Utilisons toutes les épreuves et les persécutions pour notre croissance.

Je vous souhaite, chers frères et sœurs, la puissance de la force du Seigneur, afin que nous soyons victorieux et non vaincus. 
           

Amen.


[1] La version „allemande“ dit seulement „Laisse-moi venir à toi sur leau

[2] Ajouté selon interprétation du traducteur

[3] Autre traduction : „Arrière de moi, Satan“, plus ancienne

[4] Traduction directe de l’original anglais de la page 708, 3è § citée

[5] Autre traduction possible :“dans un contexte particulier“