AVEC NOUS AU MİLİEU DU FEU

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« Je vois quatre hommes sans liens, qui marchent au milieu du feu, et qui n’ont point de mal ; et la figure du quatrième ressemble à celle d’un fils des dieux. » – Daniel 3 : 25.

Ce sont ceux qui, par la foi, « éteignirent la puissance du feu », écrivait Paul en référence aux trois jeunes Hébreux dans la fournaise (Hébreux 11 : 34). La foi est « une démonstration des choses qu’on ne voit pas » (Hébreux 11 : 1) ; et Schadrac, Méschac et Abed-Nego ne pouvaient évidemment « pas voir » une issue pour échapper à la colère de Nebucadnetsar, dont ils refusaient d’adorer la statue d’or. Mais, à défaut de voir, ils avaient foi dans les capacités de Dieu à les protéger, et ils étaient résolus à écouter « Dieu plus que les hommes ». Il y avait un quatrième homme ressemblant « à un fils des dieux » avec eux dans le feu, qui les sauva d’une mort certaine.

Jésus enseignait à ses disciples de rendre « à César ce qui appartenait à César et à Dieu ce qui appartenait à Dieu » (Matthieu 22 : 21). L’apôtre Paul écrivait que nous devons nous soumettre aux autorités supérieures (Romains 13 : 1 ; Tite 3 : 1). Cependant, tout au long de l’Âge, il y a eu des moments où leur fidélité a empêché les serviteurs de Dieu d’obéir totalement aux autorités et ils se virent obligés de choisir entre ce qui appartenait à Dieu et ce qui revenait légitimement à « César ».

Les trois jeunes Hébreux se trouvèrent confrontés à cette situation lorsque Nebucadnetsar donna l’ordre d’adorer la statue d’or qu’il avait fait ériger. C’était une situation délicate, car elle intervenait peu de temps après que le roi leur ait attribué une fonction élevée dans le royaume sur la recommandation de Daniel, leur grand ami et frère d’exil. Dans leur propre intérêt, il aurait été préférable qu’ils obéissent à l’ordonnance du roi et qu’ils adorent la statue.

Le Seigneur met à l’épreuve certains membres de son peuple, en permettant qu’une voie facile s’ouvre à eux pour Le servir – une voie qui leur semble clairement être la meilleure. Les trois Hébreux auraient pu simplement penser ainsi. Certainement que leur nomination à des fonctions importantes dans le royaume était due à la providence divine, et il est vraisemblable que le Seigneur les avait placés à ces postes-clés pour qu’ils assurent un service particulier auprès de Lui et de son peuple. Dans ce cas, selon le bon sens humain, cela aurait paru téméraire de s’opposer aux arrangements du roi, parce que leurs avantages auraient été supprimés et cela leur aurait coûté la vie.

Mais ces fervents serviteurs de Dieu ne considéraient pas la chose de cette manière, car il y avait une décision cruciale en jeu. La loi de leur Dieu stipulait qu’ils ne devaient pas adorer d’autres dieux, ni se prosterner devant des statues. Ce fait surpassa toute considération lorsqu’ils prirent leur décision. Ils auraient pu obtenir des avantages en se conformant à l’ordre du roi, mais cela aurait été de la désobéissance envers la loi de Dieu. Comme l’apôtre Paul, ils ne voulaient pas mal agir pour en tirer profit. – Romains 12 : 17-21.

Il est tellement facile et agréable de se mêler à la foule, accompagné d’une agréable musique, lorsqu’on est fêté comme des héros et qu’on bénéficie des bienfaits des autorités en place. C’était une occasion tentante offerte aux trois Hébreux. Mais ils préférèrent rester indépendants et refusèrent la « délivrance » qui leur était offerte s’ils obéissaient à Nebucadnetsar (Hébreux 11 : 35). L’ordonnance fut publiée, car un « héraut » ou porte-parole du roi annonça aux représentants du royaume : « Voici ce qu’on vous ordonne, peuples, nations, hommes de toutes langues ! Au moment où vous entendrez le son de la trompette, du chalumeau, de la guitare, de la sambuque, du psaltérion, de la cornemuse et de toutes sortes d’instruments de musique, vous vous prosternerez et vous adorerez la statue d’or qu’a élevé le roi Nebucadnetsar. Quiconque ne se prosternera pas et n’adorera pas sera jeté à l’instant même au milieu d’une fournaise ardente. » – Daniel 3 : 4-6.

Il a certainement fallu du temps pour ériger la statue d’or. Les trois Hébreux, qui avaient des fonctions importantes dans le royaume, devaient savoir durant cette période qu’ils auraient, tôt ou tard, à choisir de rester fidèle à Dieu ou de se prosterner devant la statue d’or. Cela ne leur fut pas imposé soudainement, lorsque la musique retentit. Sans doute, avaient-ils déjà réfléchi à la décision à prendre. Ni l’appel provoquant de la « musique », ni l’hystérie collective d’adorateurs païens ne pouvaient les détourner de leur profession de foi. Schadrac, Méschac et Abed-Négo avaient confiance en Dieu. Ils savaient qu’Il était capable de les libérer et qu’Il le ferait, si telle était sa volonté. Toutefois, ils ne savaient pas de quelle manière Il allait intervenir pour les sauver. La foi n’a pas à savoir de quelle manière Dieu utilisera sa parole pour le bien de son peuple. Il lui suffit de savoir qu’Il en a le « pouvoir » et que sa sagesse sans limite décide de la façon dont Il déverse sa grâce sur ceux qui mettent leur confiance en Lui.

Ni Daniel, ni les trois Hébreux n’étaient appréciés des autres agents du royaume, et ceux-ci se seraient réjouis de trouver une occasion de les discréditer aux yeux du roi. Et là, ils en avaient l’occasion. Ils devaient sans doute surveiller particulièrement les trois Hébreux, pour voir s’ils allaient se prosterner devant la statue d’or, quand la musique commencerait à jouer. Voyant que les trois hommes n’obéissaient pas, ils s’empressèrent de le rapporter au roi – verset 12.

Le roi se mit évidemment en colère. C’était un dictateur et il ne tolérait pas que l’on contourne ses ordres ni qu’on les méprise. Mais il était dans une situation peu ordinaire : il avait particulièrement honoré Schadrac, Méschac et Abed-Négo sur la demande de Daniel ; il se sentait redevable envers Daniel en raison du merveilleux service qu’il lui avait rendu en lui expliquant son rêve, dans lequel il était la tête d’une gigantesque statue. Peut-être voulait-il donner une deuxième chance aux Hébreux désobéissants, malgré sa colère.

Le roi alla demander aux trois hommes si c’était vrai qu’ils ne s’étaient pas prosternés devant la statue « intentionnellement ». Il ne doutait pas du rapport qu’on lui avait fait. Il voulait pourtant savoir s’ils avaient désobéi de plein gré ou s’il s’agissait d’un malentendu. Pour en être certain, il dit : « Maintenant tenez-vous prêts, et au moment où vous entendrez le son de la trompette, du chalumeau, de la guitare, de la sambuque, du psaltérion, de la cornemuse, et de toutes sortes d’instruments, vous vous prosternerez et vous adorerez la statue que j’ai faite ; si vous ne l’adorez pas, vous serez jetés à l’instant même au milieu d’une fournaise ardente. Et quel est le dieu qui vous délivrera de ma main ? » (verset 15). Le verdict était tombé. Non seulement, Nebucadnetsar avait menacé les trois Hébreux, mais il avait défié leur Dieu. Leur foi et leur courage se manifestèrent dans leur réponse au roi : « Nous n’avons pas besoin de te répondre là-dessus, pour revenir dans tes bonnes grâces. »

Ils en donnèrent la raison – et quelle merveilleuse raison ! « Voici, notre Dieu que nous servons peut nous délivrer de la fournaise ardente, et il nous délivrera de ta main, ô roi. Sinon, sache, ô roi, que nous ne servirons pas tes dieux, et que nous n’adorerons pas la statue d’or que tu as élevée. » (versets 17 et 18). Le roi avait voulu les effrayer en leur disant que leur Dieu était impuissant à les sauver. Mais cela n’a pas du tout fait chanceler leur foi.

« Notre Dieu que nous servons peut nous délivrer ». Les trois Hébreux savaient cela. Ils n’étaient pas sûrs que ce soit sa volonté de les délivrer de la fournaise ardente ; même si ce n’était pas le cas, ils n’avaient pas l’intention d’accepter la liberté sous la contrainte. Même s’ils ne connaissaient pas le grand plan de délivrance de Dieu, tel que nous avons aujourd’hui le privilège de le comprendre, ils croyaient pourtant qu’ils seraient réveillés de la mort, que la mort n’était pas la fin de leurs expériences. Alors qu’ils avaient confiance dans les capacités de Dieu à empêcher Nebucadnetsar de les détruire, et même si ce n’était pas sa volonté, ils voulaient Lui rester fidèles et garder la liberté de se montrer dignes d’une « meilleure résurrection » – Hébreux 11 : 33-35.

La délivrance de Dieu

Quand Nebucadnetsar apprit que les Hébreux refusaient volontairement d’adorer son image et ne se laissaient pas intimider, même si on leur offrait une deuxième occasion, il fut rempli de fureur, et il changea de visage en tournant ses regards contre eux. Il ordonna de chauffer la fournaise sept fois plus que d’habitude, et commanda à quelques-uns des plus vigoureux soldats de son armée de lier ces insoumis et de les jeter dans le feu. La chaleur de la fournaise était si intense, que même ces hommes « vigoureux » qui avaient jeté les Hébreux dans les flammes furent tués.

Le roi avait mis sa menace à exécution. Il n’avait pas d’autre choix, étant le dictateur de son royaume. Il avait apaisé son courroux et s’était peut-être réjoui que rien ne puisse porter atteinte à sa souveraineté. Par Daniel, il avait appris à connaître la puissance du Dieu d’Israël, auquel Schadrac, Méschac et Abed-Nego vouaient une confiance illimitée. Mais, il avait décidé de les jeter dans la fournaise et leur Dieu n’était pas intervenu. Apparemment le roi n’était pas à l’aise, car il avait provoqué le Dieu d’Israël – le Dieu qui avait permis à Daniel de lui expliquer son rêve, alors que tous les sages du royaume n’avaient pu le faire. C’était une pensée inquiétante. Dans des circonstances ordinaires, un roi de Babylone ne se serait pas préoccupé du sort de malfaiteurs qu’il aurait condamnés à mort. Mais ce n’étaient pas des circonstances ordinaires, il est vraisemblable que, dès que la chaleur des flammes eut baissée, il s’approcha pour regarder dans le feu.

Nous ne pouvons évidemment pas savoir ce qui lui vint à l’esprit, ni pourquoi il prit la peine d’aller voir la fournaise. S’il avait été sûr de lui, il n’aurait eu nul besoin d’y aller, certain de ne rien voir d’autre que des flammes. Pourtant, il fut effrayé, stupéfait et troublé par ce qu’il vit. Le Dieu de Daniel, de Schadrac, de Méschac et d’Abed-Nego les avait sauvés – non pas parce qu’Il les avait sortis du feu, mais parce qu’ils étaient vivants au milieu des flammes.

Le roi appela ses conseillers et leur demanda combien de personnes avaient été jetées dans la fournaise. On lui répondit qu’ils étaient trois, pourtant il voyait : « quatre hommes sans liens, qui marchent au milieu de feu et qui n’ont point de mal ; et la figure du quatrième ressemble à celle d’un fils des dieux ». La suite était prévisible pour nous. On ordonna aux trois Hébreux de sortir de la fournaise brûlante et le roi proclama l’interdiction à quiconque dans le royaume de parler mal du Dieu d’Israël. Schadrac, Méschac et Abed-Nego furent nommés à des positions encore plus élevées dans le royaume.

La présence de Dieu

Souvent, on s’est étonné du terme employé par Nebucadnetsar : « un fils des dieux ». Dans le verset 28, le roi décrit le quatrième personnage comme étant un « ange », que le Dieu d’Israël avait envoyé pour libérer ses serviteurs. Le terme « le » Fils de Dieu n’apparaît que dans le Nouveau Testament, où il désigne le premier-né du Père céleste ; et les « fils » de Dieu sont les anges, par exemple, les « anges qui n’ont pas gardé leur dignité » – Jude 6 ; 1 Pierre 3 : 19 ; 2 Pierre 2 : 4 ; Genèse 6 : 2.

Cette histoire nous conforte dans l’idée que Dieu a le pouvoir de sauver son peuple des mains de ses ennemis. Dieu disait à Moïse : « Je marcherai moi-même avec toi, et je te donnerai du repos. » (Exode 33 : 14). Cela ne voulait pas dire que Dieu était personnellement présent aux côtés de Moïse, à chaque pas, mais que celui-ci pouvait être sûr que le Seigneur connaissait ses besoins et les satisferait, quels qu’ils soient. Nous lisons une jolie remarque sur le soin que prenait Dieu de son peuple Israël : « Dans toutes leurs détresses, ils n’ont pas été sans secours, et l’ange qui est devant sa face les a sauvés ; … et constamment il les a soutenus et portés, aux anciens jours. » – Ésaïe 63 : 9.

Le mot « ange » désigne un messager dans les Saintes Écritures. Dans la plupart des cas, il s’agit d’êtres célestes, comme en Hébreux 1 : 7 : « … qui fait de ses anges des vents, et de ses serviteurs une flamme de feu. » Et ailleurs : « L’ange de l’Éternel campe autour de ceux qui le craignent, et il les arrache au danger. » (Psaume 34 : 8). Ailleurs, d’autres intermédiaires, employés par le Seigneur pour mener à bien ses projets, sont décrits comme des « anges » ou des messagers. Même s’il est intéressant de savoir comment Dieu exerce sa puissance pour notre bien, il est bon, au-delà des « anges » de se rappeler que c’est Dieu qui nous délivre, qui nous accorde la paix et le repos. Nebucadnetsar vit dans le feu à côté des trois Hébreux, quelqu’un dont « la figure ressemble à celle d’un fils des dieux », mais il reconnut que Dieu était le véritable Sauveur, car Il avait « envoyé son ange » dans ce but.

L’épreuve de notre foi

« Or, sans la foi il est impossible de lui être agréable » écrivait Paul en Hébreux 11 : 6. C’était la foi des trois Hébreux qui était à l’épreuve, leur foi en la capacité divine de les délivrer de la fournaise, et leur confiance dans la sagesse de Dieu qui décidait s’il valait mieux les sauver des flammes ou non. La vraie foi en Dieu est plus importante que la seule foi en sa force puissante. Elle inclut la confiance dans la véracité de chacune de ses décisions concernant son plan pour le monde, comme de sa volonté pour nous individuellement.

Lorsque nous considérons la merveilleuse œuvre de la création, il est facile de croire que le Créateur de toutes choses est apte à prendre soin de nous, et à nous délivrer du Malin. Mais croire en ses intentions de nous libérer est plus difficile. Les trois Hébreux croyaient que Dieu était capable de les sauver de la fournaise, mais ils envisageaient aussi avec foi le « sinon » – l’autre solution. C’est précisément dans ce cas que les épreuves de foi du peuple du Seigneur sont les plus dures.

Dans la Bible, le terme « feu » décrit les difficiles épreuves que le Seigneur permet dans la vie de son peuple pour éprouver sa foi et sa fidélité. L’apôtre Pierre écrit : « Ne soyez pas surpris, comme d’une chose étrange qui vous arrive, de la fournaise qui est au milieu de vous pour vous éprouver. » (1 Pierre 4 : 12). Il parle aussi de « diverses épreuves » qui viendront sur « les élus » de cet Âge de l’Évangile, et il explique pourquoi : « Afin que l’épreuve de votre foi, plus précieuse que l’or périssable qui cependant est éprouvé par le feu, ait pour résultat la louange, la gloire et l’honneur, lorsque Jésus-Christ apparaîtra. » – 1 Pierre 1 : 6, 7.

Nous trouvons une idée semblable dans l’Ancien Testament : « Qui de nous pourra rester auprès d’un feu dévorant ? Qui de nous pourra rester auprès de flammes éternelles ? Celui qui marche dans la justice, et qui parle selon la droiture. » (Ésaïe 33 : 14, 15). Remarquons qu’il n’est pas dit que les justes ne devraient pas s’attendre à être « sauvés » du feu, mais plutôt qu’ils ne seront pas détruits, même s’ils « séjournent » dans le feu et que « le feu de la tentation » les touche – ils « n’ont point de mal » – Daniel 3 : 25.

Pierre écrit : « Car les yeux du Seigneur sont sur les justes et ses oreilles sont attentives à leur prière, mais la face du Seigneur est contre ceux qui font le mal. Et qui vous maltraitera, si vous êtes zélés pour le bien ? D’ailleurs, quand vous souffririez pour la justice, vous seriez heureux. N’ayez d’eux aucune crainte, et ne soyez pas troublés. » (1 Pierre 3 : 12-14). Il s’agit de la même situation que celle des trois Hébreux. Ils savaient que le roi de Babylone ne pouvait leur faire de mal, si Dieu l’en empêchait – mais « sinon », ils ne se prosterneraient tout de même pas devant sa statue. Pierre écrivait donc que personne ne pouvait nous faire du mal, et « quand vous souffririez pour la justice » soyez heureux et reconnaissez que le Seigneur le permet pour votre bien éternel, et qu’Il sera avec nous dans le « feu ».

Jusqu’à la fin de l’Âge

Les Écritures certifient que, dans les temps anciens, Dieu se servait souvent des anges comme messagers de sa présence. Nous croyons que c’est encore le cas aujourd’hui (Matthieu 4 : 11 ; Hébreux 1 : 14). Durant l’Âge de l’Évangile, le Père céleste s’est rapproché de son peuple, grâce au Saint Esprit, que Jésus appelait le « consolateur » (Jean 14 : 16, 17). En promettant d’envoyer le Saint Esprit, Il ajouta : « Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde [de l’Âge]. » (Matthieu 28 : 20). Ce qui signifie que, par l’intermédiaire du Saint Esprit, Jésus est auprès de son peuple.

Dans cette période de la moisson, à la fin de l’Âge, nous avons l’assurance que Jésus est présent, qu’Il se manifeste à son peuple, qu’Il lui sert la « nourriture au temps convenable » – une nourriture spirituelle abondante, en ce qui concerne le plan des âges (Matthieu 24 : 45). Sa promesse : « j’entrerai chez lui, je souperai avec lui, et lui avec moi », est pour celui qu’Il « trouvera veillant » spirituellement et qui entend sa voix et ouvre la porte (Luc 12 : 37 ; Apocalypse 3 : 20). Quelle merveilleuse description de la proximité du Seigneur, en ces jours de pénibles épreuves, ces jours mauvais qui envahissent toute la terre – Luc 21 : 35 ; Éphésiens 6 : 13.

En parlant de ce temps, le psalmiste dit : « Dieu est pour nous un refuge et un appui, un secours qui ne manque jamais dans la détresse » (Psaume 46 : 2). Il n’est pas loin, Il est réellement avec nous dans le feu de la détresse, pour empêcher que nous ne subissions des dommages, en tant que « nouvelle créature » en Jésus-Christ (2 Corinthiens 5 : 17). Le psaume 31 : 21 mentionne « l’abri de ta face » ; c’est « l’abri du Très-Haut » où nous reposons à « l’ombre du Tout-Puissant » – Psaume 91 : 1.

Contrairement à Nebucadnetsar qui voyait l’ange du Seigneur près des trois Hébreux, le monde, de nos jours, ne voit pas que nous avons un compagnon et un Protecteur invisible, qui apaise les vents et les tempêtes de la vie, pour que nous n’en subissions pas les « dommages ». Les hommes ne voient pas, qu’il y a quelqu’un qui contrôle la chaleur des épreuves brûlantes, pour que, tandis que les flammes brûlent les liens qui nous relient au monde, nous ne soyons pas blessés, mais « affinés » et « rendus capables d’avoir part à l’héritage des saints dans la lumière »« ils revinrent à la vie, et ils régnèrent avec Christ pendant mille ans. » – Colossiens 1 : 12 ; Apocalypse 20 : 4.

Paul explique qu’aucune tentation n’arrive qui ne soit humaine (1 Corinthiens 10 : 13). Les saints au temps de l’Église primitive, et durant les siècles qui suivirent, furent persécutés, passant par de terribles épreuves, bien plus qu’aujourd’hui. Pourtant, toutes ces expériences sont humaines, parce que les hommes se persécutent les uns les autres, pour des raisons politiques, économiques, nationales, raciales ou autres, et la barbarie de l’homme envers l’homme a provoqué des milliers de morts. À part certains pays soumis à la dictature, nos épreuves actuelles viennent de la vie quotidienne, elles peuvent cependant être très pénibles, « ardentes ». Elles nous dévoreraient comme des flammes si le Seigneur n’était pas avec nous. Notre foi est mise à l’épreuve dans notre vie de tous les jours, de la même manière que si nous étions jetés dans une « fournaise ardente » ou comme martyrs obligés de nous présenter devant un peloton d’exécution. Et peut-être pire, car dans nos petites misères du quotidien nous pourrions être tentés de croire que le Seigneur peut nous oublier, alors que devant une grande épreuve de foi, nous saurions certainement que la main du Seigneur nous met à l’épreuve, comme l’or est affiné. Il est moins facile de croire qu’Il est avec nous dans les petites affaires de la vie.

Notre fournaise ardente peut se trouver dans nos petites occupations à la maison. Nous pourrions souhaiter être libres et pouvoir aller sur le front chrétien, rendre témoignage du Seigneur et expliquer au monde que son merveilleux royaume est proche. Nous pourrions nous demander pourquoi le Seigneur n’organise pas les choses autrement pour nous, pourtant nous devons garder la foi. Dans sa sagesse, Il veille à ce que nous remplissions fidèlement nos tâches quotidiennes. N’oublions pas qu’Il est à nos côtés, que ce soit à la cuisine, à la lessive ou auprès des enfants. Il est là pour que nous soyons certains que notre vie ordinaire produit « un fruit paisible de justice » – Hébreux 12 : 11.

D’autres Saints rencontrent leur « fournaise ardente » au bureau ou à l’usine, où ils passent obligatoirement la majorité de leurs journées. Le Seigneur est aussi avec eux. Aucun membre de son peuple n’est jamais seul. La seule question que chacun doit se poser, est de savoir s’il a fait des concessions au mal, ou s’il a refusé de se prosterner devant des idoles. La situation du peuple de Dieu est différente de nos jours de celle des trois Hébreux. On ne nous ordonne plus de nous incliner devant une idole en or, bien que la tentation de la richesse pourrait en attirer certains qui se prosterneraient volontiers devant le dieu or. Rien ne nous oblige à adorer des dieux païens, mais nous devons toujours veiller au danger de ne pas nous prosterner devant nos propres « dieux », de ne pas remplacer Dieu par notre propre esprit insoumis ; par exemple : le dieu du confort, le dieu de la satisfaction, celui de l’orgueil, de l’amour-propre. Nous pourrions adorer littéralement notre maison ou notre famille et leur permettre de prendre dans notre cœur la place qui revient à notre Père céleste. Nous pourrions avoir une interprétation « personnelle » de la Bible et nous prosterner devant cette notion. Nous ne montrerons la foi que nous portons au véritable Dieu, notre cher Père céleste, qu’en étant déterminés à refuser de nous prosterner devant un quelconque dieu moderne.

Soyons déterminés à nous soumettre à notre Dieu, parce que c’est juste. Quand le Seigneur nous délivre d’une épreuve – et nous savons qu’Il a la possibilité de le faire, réjouissons-nous et efforçons-nous d’employer ces expériences profitables de la vie pour sa gloire. Et s’Il permet que nous souffrions – quelles que soient les flammes – nous savons qu’Il est avec nous dans le feu, qu’Il a envoyé son « ange » pour nous protéger de tout dommage ; ainsi, au bout du chemin, la Nouvelle Créature ne sera pas « blessée », les épreuves servent à brûler « les liens de la chair », pour que libérés, nous puissions être élevés à la souveraineté avec Christ dans le royaume.

Moïse vécut de lourdes épreuves, mais Dieu était avec lui. Joseph fut de longues années dans une « fournaise ardente », mais il reconnut la main de Dieu dans son épreuve et il ne tint pas rigueur à ses frères de l’avoir vendu aux Égyptiens. Jésus dans sa perfection supporta « une telle opposition de la part des pécheurs » (Hébreux 12 : 3). Il ne fut pas libéré des flammes, mais il fut permis qu’Il souffrît la mort cruelle sur la croix. Etienne annonça sans crainte Christ aux pharisiens et fut lapidé à mort. Il ne fut pas libéré, mais le Seigneur était avec lui dans les « flammes » ; il avait une telle foi qu’il eut la force de prier le Seigneur de ne pas imputer ce péché à ses meurtriers – Actes 7 : 60.

Des choses semblables peuvent nous arriver, à nous aussi. Certains parmi nous, nous irritent-ils ou nous tentent-ils ? Disons-le au Seigneur. Ces expériences sont le « feu » qui nous tente ; mais le Seigneur est avec nous. Sommes-nous abattus par la maladie ou la douleur ? Le Seigneur sait cela aussi et Il est dans le « feu » de la souffrance avec nous. Il ne permettra pas aux flammes de nous blesser, mais de nous affiner.

Les trois Hébreux étaient en exil à Babylone et étaient soumis à l’humeur et aux caprices des autorités en place. Malgré leur situation honorable dans le gouvernement, ils ne pouvaient pas choisir d’être emprisonnés ou jetés dans la fournaise, à moins que l’alternative ne soit déterminée par leur dévouement à Dieu. Leur exemple, en restant fidèles, sans crainte des conséquences, est une grande leçon pour nous.

Nous aussi, nous sommes des exilés dans « ce présent monde mauvais » (Galates 1 : 4). Bien que nous soyons dans le monde, nous n’en faisons pas partie. Si nous étions du monde, le monde aimerait cela, mais nous ne sommes pas aimés du monde. N’allons pas vers le monde pour obtenir ses faveurs.

Restons fidèles à notre Dieu et à ses principes de justice. C’est uniquement notre foi qui nous permet cela et nous procure la victoire. « Ne nous lassons pas de faire le bien » (Galates 6 : 9). Aussi chaudes que soient les flammes autour de nous, quelles que soient les raisons qui les nourrissent, car elles nous affinent, comme l’or est affiné, n’oublions pas que nous avons l’assurance du Seigneur qu’Il est avec nous et nous ne serons pas « blessés ». Que l’exemple des Hébreux renouvelle notre courage de rester fermement pour le Seigneur, pour la vérité et les uns pour les autres. Quelle que soit l’expérience que sa sagesse nous réserve pour notre bien, que notre foi ne vacille jamais, sachant qu’Il est avec nous dans les flammes et que : « Nos légères afflictions du moment présent produisent pour nous, au-delà de toute mesure, un poids éternel de gloire. » – 2 Corinthiens 4 : 17.

TA – novembre-décembre 2009