Boire au torrent.

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” Il boira du torrent dans le chemin, c’est pourquoi il lèvera haut la tête.”

Ps. 110: 7.

Notre texte a directement rapport à notre Seigneur Jésus et secondement à tous les membres de l’Eglise, son corps, dont chacun doit participer à ses expériences, marcher dans ses traces et boire au même ,,torrent”, pour avoir part au temps convenable à l’exaltation du Seigneur en gloire, honneur et immortalité; cette exal­tation est représentée dans notre texte par l’expression:

“Il lèvera haut la tête.” Dans l’ancien temps, comme aussi maintenant, le langage humain était plein de figures et de symboles; l’eau représentant la vérité et boire de l’eau voulant dire s’approprier la vérité —c.à d. la sagesse (voy. Prov. 18 : 4); et ainsi élever la tête; signifie être exalté. — Voy. Gen. 40 : 13.

Notre texte est donné comme la raison des glorieuses bénédictions et des honneurs prédits du Christ, décrits dans les versets précédents du même psaume. Les apôtres appliquent directement à Christ le premier verset (Act. 2: 34; Héb. 1: 13; 1 Pierre 3:22) et notre Seigneur se l’applique à lui-même (Matth. 22:44). Une expression au figuré est encore employée pour décrire la position ou l’intimité qu’occupe le Fils au­près du Père dans la gloire; il n’est pas littéralement assis à son côté, à sa droite, mais il a été honoré d’une position supérieure, au-dessus de toutes les autres — il est d’une manière spéciale à la droite de la puissance divine. Son état n’est pas changé non plus par son second avènement; revenu du ciel, il est et sera toujours à la droite du Père, ainsi qu’il le

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déclare lui-même (Matth. 26 : 64). Pendant le Mil­lénium, le Père, par Christ assis à sa droite, se sub­juguera toutes choses; il détruira toute autorité qui lui sera opposée et brisera toute résistance, bénissant ceux qui entrent de tout leur coeur en harmonie avec son royaume de justice et exterminant de dessus la terre tous ceux qui, après une connaissance bien nette du bien et du mal, choisiront encore le mal. Ces derniers seront considérés comme servant Satan au lieu du Seigneur et la seconde mort, nous en sommes spé­cialement avertis, est pour le diable et ses anges, ses messagers ou serviteurs. — Matth. 25: 41.

Le psalmiste-prophète continue ainsi dans sa des­cription du Règne des 1000 ans (v. 2): ,,L’Eternel enverra de [ou par] Sion la verge de ta force” (D.). C’est Sion, la véritable Eglise (,,l’épouse” ou le ,,corps” de Christ), qui, forte de la commission divine: ,,Domine au milieu de tes ennemis”, exercera la verge ou le sceptre d’autorité et cela par le moyen de Jésus, le Chef de l’Eglise. Ceci n’est pas du tout accompli, pas même commencé. Jésus, dans la chair, n’a pas régné au milieu de ses ennemis et l’Eglise pas non plus; bien au contraire, le Seigneur et ses disciples ont été soumis aux autorités qui existent, tandis que les violents se sont emparé du royaume par la force (Matth. 1l : 12) et ont abusé du Chef et des membres de son corps. Les ennemis ne sont pas encore devenus le marchepied de l’Eternel, Sion n’est pas encore glori­fiée et le sceptre d’autorité du Messie n’en est pas encore sorti. Nous sommes toujours dans “ce présent monde mauvais”, nous attendons toujours l’achèvement de l’Eglise élue qui ensemble doit être glorifiée avec son Seigneur — entrer dans sa gloire — quand, une fois le propre temps venu, Il prendra possession de sa grande puissance et de son règne. Alors les nations seront irritées (Apoc. 1l 18) et la colère de Dieu viendra sur elles; puis, immédiatement après ce ,,jour de la colère”, les bénédictions promises parviendront à tous ceux qui, sous les facilités et les meilleures oc­casions de ce royaume millénaire, démontreront qu’ils aiment la justice et haïssent l’iniquité.

C’est cette dernière classe — ceux qui durant l’âge du Millénium, durant ce jour de sa présence (1 Cor. 15 : 23), deviendront le peuple de l’Eternel — que le prophète entend quand il dit: “Ton peuple (sera) de franc vouloir, au jour de ta puissance (L.).” Le jour de sa puissance n’est pas encore-là, ainsi que le poète le dit:

“Le monde est encore en souffrance,

Ce n’est que deuil, peine et chagrin;

La misère et la décadence

Font verser des larmes sans fin.

C’est la nuit des pleurs de la terre

Le mal triomphe maintenant…”

Le prince de ce monde (Satan) règne et est toujours le ,,dieu de ce monde”; parce que le Seigneur ne s’est pas encore revêtu de sa grande puissance et de son Règne. C’est pourquoi le peuple qui sera de franc vouloir au jour de sa puissance, n’est pas les saints de cet âge évangélique: ceux-ci ne sont que ,,les pré­mices à Dieu et à l’Agneau” (Apoc. 14 : 4) et sont de franc vouloir avant le jour de sa puissance, — aimant entendre la voix du Berger et la suivre; aimant sa­crifier tout ce qu’ils ont et, en son service, laisser leur vie pour les frères.

Il est donc évident que ceux qui sont mentionnés comme “ton peuple” et qui seront de franc vouloir au jour de la puissance de Christ, au Millénium, sont ceux que Jésus représente comme ses ,,brebis” dans la parabole des brebis et des boucs. Ce sont ceux qui, quand le Fils de l’homme se sera assis sur le trône de sa gloire et l’Eglise avec lui et que le jour du ju­gement ou d’épreuve des nations est terminé (c. à d. après que la connaissance de l’Eternel aura rempli toute la terre et qu’elle aura été “une odeur de vie à vie et de mort à mort” [2 Cor. 2: 16] au monde), auront été trouvés vraiment ,,son peuple”, qui seront empressés, bien plus, désireux de tout leur coeur de le servir, en ce qu’ils le connaîtront alors et com­prendront sa volonté. Comme ses brebis, ils aimeront marcher dans le chemin de justice, de vérité et de sainteté; comme son peuple, apprenant la vérité au jour de sa puissance, lorsque l’adversaire sera lié et que l’oeil de leur intelligence sera ouvert, ils n’auront plus besoin, dorénavant, d’être contraints, mais ils seront volontiers son peuple. Et tous ceux qui alors ne de­viendront pas volontairement son peuple, seront con­sidérés comme ses ennemies, comme ,,boucs”, anges, messagers ou serviteurs du Diable, et seront détruits avec lui dans la ,, mort seconde”.

,,En sainte magnificence, du sein de l’aurore te (vien­dra) [litt. tu conserves] la rosée de ta jeunesse” (D.). C’est à dire, comme matin après matin apparaît frais et vigoureux, comme le soleil ne vieillit et ne faiblit pas, tel le Messie et tels les membres de son corps; ils conserveront perpétuellement la fraîcheur et la vi­gueur de la jeunesse — la gloire, l’honneur et l’im­mortalité de la nature divine — c’est une partie du bonheur promis qui résultera, comme notre texte le dit, du “boire au torrent dans le chemin”.

Après nous avoir fait part de la puissance et de l’autorité royale du Messie, il convient que par la bouche du prophète le Seigneur nous dise que le sacerdoce futur du Messie revêtira aussi un caractère plus élevé que le sacerdoce terrestre, — que son ministère de roi et de prêtre sera réuni et unifié, comme cela était typifié en Melchisédek, qui fut à la fois roi et prêtre. Jésus, sur la terre, n’était pas de la prêtrise d’Aaron; néanmoins, il fut typifié par Aaron et les sacrifices qu’Aaron exécuta furent les types des ,,sacrifices plus excellents” accomplis par le prêtre antitypique dans le sacrifice de sa vie et aussi dans la consécration et le sacrifice de tous ceux qui sont les siens durant cet âge de l’Evaugile et qui accomplissent ainsi ,,ce qui reste des afflictions du Christ” (Col. 1 : 24). Petit à petit notre Grand-prêtre aura accompli tout ce qui, en tant que type, fut représenté dans Aaron; il aura accompli le jour des sacrifices de réconciliation et puis suivra la gloire promise — au lieu d’une prêtrise de souffrances il y aura une prêtrise royale, qui gouver­nera. — 1 Pierre 2 : 9; Apoc. 5: 10.

Puis suivent les promesses pleines de certitude, que ce glorieux roi-prêtre prospérera, que son règne de

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justice sera couronné de succès; la promesse est que Dieu sera à sa droite, qu’il le soutiendra et amè­nera les choses à une heureuse issue — qu’il “brisera des rois, . . . écrasera le chef d’une vaste terre” (L) et soumettra puissamment toutes choses.

Le grand jour de détresse qui vient est le plus sou­vent identifié avec, le Jour de Jéhovah*), “le jour de colère”, quoique notre Seigneur en ait la surveillance directe dans le but d’introduire et d’établir son Règne millénaire.

Ces descriptions de la grandeur du Messie et de son royaume conduisent à notre texte; et c’est parce “qu’il boira du torrent dans le chemin qu’il lèvera haut la tête [qu’il sera exalté]”, que tant de grandes bénédic­tions d’honneurs, de dignités et d’autorité lui sont conférés.

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