C’EST L’ÂME, ET NON LE CORPS, QUI SERA RAMENÉE DE LA TOMBE

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« Il y aura une résurrection tant des justes que des injustes » (Actes, 24 : 15 D)

Quand on considère que des siècles durant, les gens ont été habitués à la confusion en ce qui concerne les enseignements de l’Ecriture. il est naturel qu’on se demande : Qu’est-ce qui prouve que ce n’est pas le corps qui sommeille dans la mort et que entre temps, l’âme n’est pas montée dans les sphères supérieures ? La réponse est que rien, dans la Bible, n’indique qu’il en soit ainsi. La Parole de Dieu ne dit mot d’une résurrection du corps, mais elle parle beaucoup de celle de l’âme. En maints endroits, la mort est appelée un sommeil. Chaque nuit, le corps s’endort s’il est en bonne santé et ce sommeil naturel du corps est présenté dans l’Ecriture comme une figure de la condition dans laquelle se trouvent tous ceux qui meurent de la mort adamique.

Ainsi de voir clair dans ce sujet, il faut remonter à l’origine et voir ce qu’est l’âme. La première chose que nous lisons en Genèse 1 : 27. C’est que « Dieu créa l’homme», non pas le corps de l’homme mais l’homme. Dès lors on peut bien se demander : Qu’est-ce que l’homme ?

L homme n’est pas un être qui s’évalue au poids, c’est un être intelligent, une personnalité. Ce que Dieu forma de la poussière du sol (Gen. 2 :7), ce n’était pas l’homme, mais simplement la forme, le corps, qui allait être fait homme. Puis « Dieu souffla dans ses narines une respiration de vie. — un souffle de vie, disent certaines versions, le « souffle des vies », dit le mot hébreu, signifiant le souffle ou la vitalité communs à tous les animaux (Eccl. 3 :19).

Ce n’était pas une vie d’une espèce spéciale, différente de celle que possèdent les animaux inférieurs; au contraire, c’était la même espèce de vie que celle donnée aux oiseaux, aux poissons et aux bêtes — c’était le pouvoir de vivre.

La même sorte de vie qui fait mouvoir les bêtes est celle qui meut la race humaine. C’est cette vitalité commune à toutes les créatures animales qui anime le corps et lui donne de l’énergie. La différence entre l’homme et les animaux inférieurs, c’est que, tout en ayant la même espèce de vie, l’homme a le cerveau supérieurement organisé. La tête de l’homme est conformée différemment; l’homme peut occuper sa pensée de questions auxquelles les animaux inférieurs ne peuvent penser. Un homme ayant la tête conformée d’une certaine façon ne peut pas penser avec la même profondeur d’esprit qu’un autre dont la tête est mieux conformée, qu’un homme moins dégradé. Quelques-uns ont perdu plus, d’autres moins, de la perfection originelle, de l’intelligence originelle donnée à l’homme lors de sa création,

Et l’homme devint une âme vivante (Gen. 2 : 7.)

Un examen attentif du récit de la création de l’homme dans la Genèse révèle que lorsque le souffle pénétra dans le corps que Dieu avait formé de la poussière de la terre, la combinaison qui en résulta produisit une âme, un être sensitif, avant une personnalité. Le corps en lui-même n’a pas de personnalité, le souffle de vie, isolé, ne peut rien, n’a pas d’existence sensitive, mais quand les deux furent réunis, ils produisirent un être sensitif.

Comparaison avec la bougie

La meilleure peut-être des leçons de choses pour comprendre cette pensée est celle fournie par une chandelle ou une bougie. La bougie est formée de suif ou de cire et d’une mèche. La flamme est produite par une force extérieure, l’étincelle de feu, Quand on applique l’étincelle sur la mèche, l’air se combine avec le suif ou la cire et il en résulte la lumière.

Admettons que la bougie représente le corps, que l’air représente le souffle de vie, et la flamme l’être, la personnalité. Dieu seul peut frotter l’allumette, créer l’être humain. Cette vie qui Vint de Dieu à l’origine fut donnée à Adam sous certaines conditions, sous certaines clauses restrictives; à savoir qu’elle se continuerait indéfiniment si l’homme restait obéissant à Dieu; mais que s’il était désobéissant, Dieu la lui reprendrait.

Adam désobéit et son âme fut condamnée à mort. (Ez 18 : 4, 20). Ce ne fut pas le corps qui pécha et qui fut condamné à mort, tandis que l’âme restait pure. Au contraire «l’âme qui péchera celle-là mourrai» La sentence de mort prononcée contre Adam affectait son âme. Comme ce fut l’étincelle de vie qui avait produit l’âme, de même le retrait de cette étincelle éteignit l’âme. Pour en revenir à la comparaison avec la bougie, si on souffle dessus, la flamme s’éteint; ainsi se produit une condition contraire.

Mais avant qu’Adam mourût, avant que ‘la flamme de vie fût complètement éteinte en lui, il avait communiqué l’étincelle de vie à ses enfants, et ceux-ci à leur tour la transmirent aux leurs. Ainsi l’étincelle de vie a été transmise de génération en génération. Pour reprendre notre comparaison ci-dessus, si avant de dire : « Je vais souffler la bougie », j’ai employé celle-ci à en allumer d’autres, le fait d’éteindre la première n’affectera en rien les autres, Mais le fait que l’étincelle de vie transmise a perdu de sa force est évident: puisque là où Adam vécu neuf cent trente ans dans des conditions adverses, ses descendants, d’une manière générale, n’ont pu vivre même beaucoup moins longtemps, la moyenne de la vie étant aujourd’hui de trente-trois ans [écrit en l9l5, Trad,].

Dans quel sens les morts dorment-ils ?

Partout les Ecritures déclarent que c’est l’âme qui meurt. On peut donc se demander : Si l’âme meurt, quelle espérance avons-nous d’une vie future pour l’humanité ? La Bible répond que, dès le commencement, Dieu savait d’avance tout ce qui allait arriver; et que déjà, dans Son plan, Il avait fait le nécessaire pour qu’il y eût une résurrection, une opération qui consisterait à ranimer ces âmes humaines qui sont mortes. Rien n’est au-dessus de Sa connaissance et de Son pouvoir. Nulle part Il ne dit que c’est le corps qui sera ranimé, mais l’âme.

Les Sadducéens du temps de Jésus ne croyaient pas à la résurrection des morts. Aussi quand ils apprirent que Jésus avait dit : « L’heure vient où tous ceux qui sont dans les sépulcres entendront sa voix — (la voix du Fils de Dieu) — et en sortiront» (Jean 5 : 28, 29), ils traitèrent Ses paroles de folie. Venant à lui pour lui proposer un cas qui, dans leur pensée ferait ressortir que Ses enseignements étaient fallacieux, ils Lui dirent : « Supposons une femme ayant eu sept maris, qui tous moururent avant elle; dans la résurrection donc, duquel d’entre eux sera-t-elle la femme ? » (Luc 20 : 27-40).

Jésus leur répondit qu’ils faisaient erreur parce qu’ils ne comprenaient pas les Ecritures et ne se rendaient pas compte de la puissance du Tout-Puissant. Il leur déclara à nouveau qu’il y aurait « une résurrection d’entre les morts » et leur rappela que Dieu l’avait implicitement fait entendre dans Son message à Moïse au buisson ardent, lors qu’il dit : « Je suis le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob ». L’argument du Maître est que ces paroles sont par elles-mêmes une preuve de la résurrection; parce que Dieu sûrement ne se serait pas ainsi référé à des êtres rayés pour toujours de l’existence; que le propos de Dieu, en ce qui concerne une résurrection, est fixe et immuable et que ceux que les hommes appellent des «morts», «pour Lui, ils vivent tous.» (Vers. 38 St.). Aux yeux de Dieu, ils dorment et ne sont pas détruits. C’est pourquoi la Parole de Dieu parle de la mort comme d’un sommeil, et des morts comme dormant.

D’un bout à l’autre de l’Ancien Testament on lit qu’un tel « rejoignit ses pères » ou qu’« il s’endormit avec ses pères ». Etait-ce le corps qui dormait ? Non, il était tout à fait mort, retourné à la poussière d’où il avait été tiré. Qu’est-ce donc alors qui dormait ? Ce qui dormait, c’est ce que Dieu avait reconnu comme la personnalité, l’âme. Les âmes, celles des bons comme celles des méchants, dorment, parce qu’il est écrit « qu’il y aura une résurrection, tant des justes que des injustes. » (Actes 24 : 15).

Le père et le grand-père d’Abraham n’étaient pas des saints, mais des païens. Abraham fut appelé hors de sa parenté pour être-un serviteur de Dieu. Lorsqu’il « rejoignit ses pères », dans la mort, il alla dans le même lieu où ils étaient, —dans le « sheol » de l’Ancien Testament, le «hades» du Nouveau, — c’est-à-dire dans la tombe, dans l’état de mort.

Tous les rois d’Israël, bons et mauvais; et les prophètes, lisons-nous, furent « recueillis auprès de leurs pères ». Ils dorment dans la mort.

Détails auxquels on ne fait généralement pas assez attention.

Lorsque Jésus entra dans la chambre où gisait morte, la fille de Jaïrus, Il déclara : « Ne pleurez pas, car elle n’est pas morte, mais elle dort. » (Luc 8 : 52). Il ne dit pas qu’elle était au ciel, ou au purgatoire, ou en enfer.

Il parla dans les mêmes termes concernant Lazare, en disant : « Lazare s’est endormi. ». Ses disciples lui dirent : « S’il dort, il sera guéri. ». Ils n’avaient pas compris les paroles du Maître. Fina­lement, Jésus leur dit : « Lazare est mort.., mais allons vers lui ». Et ainsi ils arrivèrent à la tombe où l’on avait mis Lazare. (Jean 11 : 1-46).

Lorsque Jésus se trouva en présence de Marthe et de Marie, Il ne leur dit pas que Lazare était dans les cieux, avec une harpe à la main, etc., rien de tout cela. Il dit simplement : « Ton frère ressuscitera » et Marthe répondit : « Je sais qu’il ressuscitera à la résurrection, au dernier Jour» ; —au grand jour; le septième jour de mille ans, le jour du Royaume de Christ, où tous les morts sortiront des sépulcres. Pour l’encourager, Jésus dit « Je suis la résurrection et la vie », comme s’Il disait : « Il n’y aura de résurrection que par mon pouvoir; pourquoi ne pas me la demander maintenant ? ». Mais Marthe n’eut pas cette pensée, car Jésus demanda : « Ou l’avez-vous mis ? »

Marthe et Marie menèrent le Seigneur au lieu où était Lazare. Mais lorsque Jésus commanda d’ôter la pierre, Marthe se récria en disant que son frère étant mort depuis quatre jours, la décomposition devait avoir commencé.

Nous lisons que Jésus dit : « Lazare, sors dehors », hors du caveau où il avait été mis. Jésus ne dit pas : Lazare, descends des cieux, ni : Remonte des régions infernales.

Lazare était un homme réellement mort, puis qu’il était mort quatre jours avant la venue de Jésus. Et pourtant, aux yeux de Dieu, il n’était qu’endormi, comme le Maître le déclarait; autrement dit, son âme n’était pas détruite. D’après les Ecritures, l’âme peut être rayée de l’existence. En certaine circonstance, le Seigneur dit à ses disciples : « Ne craignez pas ceux qui tuent le corps, mais qui ne peuvent pas tuer l’âme, mais craignez plutôt celui qui peut détruire et l’âme et le corps, dans la Géhenne », — c’est-à-dire la seconde mort. (Matth. 10 : 28).

Ce qu’a accompli la mort de Christ.

L’âme est cette individualité à laquelle Dieu a décrété qu’Il fournirait une occasion de parvenir à la connaissance de la vie éternelle. Cette occasion réside toute en Christ. Comme le dit saint Paul : « Car c’est pour cela que Christ est mort et qu’il a revécu, afin qu’il dominât et sur les morts et sur les vivants.» (Rom. 14 : 9, D.). Il a vécu comme homme et Il est mort afin d’avoir droit d’autorité sur tous ceux qui sont allés « en prison», dans la prison de la mort. C’est pourquoi les Ecritures nous disent qu’il doit y avoir une résurrection des morts.

Notre Seigneur dît que tous entendront Sa voix, et sortiront de la tombe. Dans sa première Epître aux Corinthiens, saint Paul explique comment cela peut se faire. Il précise que la mort de Christ est pour tous : « Car comme dans l’Adam tous meurent, de même aussi dans le Christ tous seront rendus vivants, mais chacun dans son propre rang » (1 Cor. 15 : 22). Puis il continue en montrant que les premiers à sortir de la tombe seront ceux qui forment l’Eglise. Il déclare aussi « S’il n’y a pas de résurrection des morts…, notre prédication… est vaine et votre foi aussi est vaine » (Vers. 13-19). Il conclut que puisque Christ a été ressuscité des morts, il y a une assurance de résurrection.

La résurrection du corps.

Une proposition de restauration des corps des milliards d’êtres qui sont morts serait tout à fait absurde. Les savants disent que la structure de l’homme change une fois tous les sept ans; que la matière usée est continuellement remplacée par des matériaux nouveaux, de sorte qu’un homme qui a atteint l’âge de quarante-neuf ans a eu sept corps durant le cours de sa vie. Ce changement du corps n’a pourtant pas affecté la personnalité de l’homme. Il peut y avoir eu amputation d’un bras, ou d’un pied, ou la perte d’un œil, mais l’âme humaine demeure; car c’est elle, cet être humain intelligent, qui est résulté de l’union de la matière et de la vitalité. Ce que Dieu se propose, c’est la restauration de cette âme, de cette personnalité. Il n’a jamais parlé de la résurrection du corps.

La théorie de la résurrection du corps a entraîné les théologiens dans bien des difficultés. Vous rappelez-vous une histoire qui a fait le tour des journaux il y a quelques années? En exhumant le cercueil d’un homme enterré sous un pommier, on avait découvert que les racines de l’arbre avaient pénétré dans la bière et avaient absorbé le corps; et parmi ces racines, il y en avait qui ressemblaient à une main, à un bras, etc… Bref, l’arbre s’était nourri du corps humain. Les pommes de cet arbre avaient été vendues à différentes personnes et répandues dans toutes les directions. On en avait même fait manger à des porcs, etc… Ceux qui soutiennent la théorie de la résurrection du corps auraient fort à faire à vouloir concilier leur théorie avec de tels faits.

Il n’y a pas un seul texte dans la Bible pour déclarer que c’est le même corps qui meurt qui doit être ramené lors de la résurrection. Nous lisons au contraire « Tu ne sèmes pas le corps qui sera, mais le simple grain, comme il se rencontre, de blé ou de quelqu’une des autres semences; mais Dieu lui donne un corps comme il a voulu.» (1 Cor.15 : 37-38). Il n’aura aucune difficulté pour faire un corps. La puissance de Dieu est capable de faire face à toute nécessité. Les Sadducéens doutaient de la puissance de Dieu.

Un miracle prodigieux.

Certes, pour reproduire un corps qui ait les mêmes circonvolutions du cerveau, la même individualité, la même âme, le même être conscient, il faut un miracle ! un miracle si grand que nous ne pouvons le concevoir. Et pourtant c’est précisément cela que Dieu se propose de faire pour toute la race humaine, c’est-à-dire pour des milliers de millions d’individus.

Nous devons nous en tenir à la Parole de Dieu, rejeter tout ce qui y est étranger quelle qu’en soit la provenance, et recevoir « avec douceur » la Parole implantée, qui « a la puissance de sauver nos âmes » (Jacq. 1 : 21, D) et qui peut « rendre sages à salut » (2 Tim. 3 : 15). Nous devons écarter tout ce qui ne s’appuie pas sur les Ecritures. Rien de ce que l’homme peut offrir ne peut se comparer avec ce que nous trouvons dans la Parole de Dieu; la Bible est l’essence même de la grandeur, de la beauté, de la justice et de l’amour.

Dans la prophétie d’Esaïe on lit que Jésus «livra son âme à la mort;» et qu’« Il livre son âme en sacrifice pour le péché.» (Es. 53 :12, 10, D.). Puis on lit : «Tu n’abandonneras pas mon âme au sheol [sépulcre]. Tu ne permettras pas que ton Saint voie la corruption. » (Ps. 16 :10 D.). L’apôtre Pierre expliquant cette prophétie, montre que le prophète David a dit de la résurrection de Christ, en la prévoyant, que son âme n’a point été laissée au sépulcre. (Actes 2 : 22-31 — Martin). L’âme de Jésus ne fut pas laissée dans la tombe.

Parlant de Sa propre résurrection, Jésus dit « Je suis… le vivant; et j’ai été mort, et voici je suis vivant aux siècles des siècles; et je tiens les clefs de la mort et du hadès. » (Apoc. 1 :18).

Dieu l’a ressuscité de l’état de mort le troisième jour. Le matin même de sa résurrection, Jésus dit à Marie : « Ne me touche pas; je ne suis pas encore monté vers mon Père… Je monte vers mon Père et votre Père et vers mon Dieu et votre Dieu.» (Jean 20 :17). Il est le premier qui, étant descendu dans la tombe, a été « ressuscité d’entre les morts » et a été haut élevé… — « au-dessus de toute principauté et autorité et puissance et domination et de tout nom qui se nomme ». (Eph. 1 : 21; Phil. 2 : 9-11).

Et puisque notre Seigneur a passé par ces expériences, l’Apôtre suggère que Celui qui a ramené le Seigneur Jésus de la tombe doit aussi nous en ramener. Il nous dit : « Ne soyez pas affligés comme les autres qui n’ont pas d’espérance. Car si nous croyons que Jésus mourut et qu’Il est ressuscité, de même aussi avec Lui, Dieu amènera (à la vie) tous ceux qui sont endormis… » (1 Thess. 4 : 13, 14). Croyons donc que « tous ceux qui sont dans les sépulcres entendront Sa voix, et (en) sortiront.» (Jean 5:25-29).

L’Eglise premièrement, comme il est écrit : «Bienheureux et saint celui qui a part à la première résurrection; sur eux la seconde mort n‘a point de pouvoir, mais ils seront sacrificateurs de Dieu et du Christ, et ils régneront avec Lui mille ans. » (Apoc. 20 : 6, D).­

D’autres auront part à une résurrection, sur lesquels la seconde mort sera susceptib1e d’exercer son pouvoir. Leur délivrance définitive de la mort dépendra de leur conduite durant le temps où les richesses de la grâce de Dieu leur seront données à connaître, et où ils auront l’occasion de revenir en pleine harmonie avec lui et de gagner la vie éternelle.

W.T. 5611 C.T.R. -1915.