« Dieu … rendra à chacun selon ses œuvres, savoir la vie éternelle à ceux qui, en persévérant dans les bonnes œuvres [par la persévérance à bien faire – Segond] cherchent l’honneur, la gloire et l’immortalité, mais l’indignation et la colère seront sur ceux qui sont contentieux et rebelles à la vérité, et qui obéissent à l’injustice. » – Romains 2 : 6-8 – Ostervald
A certains égards, les paroles précédentes de l’Apôtre sont applicables à tous, mais elles sont spécialement adressées et applicables à l’église. D’une manière générale, ceux qui recherchent les choses supérieures et meilleures en obéissant avec amour à tout ce qu’ils peuvent connaître de la volonté divine reçoivent, jour après jour, une bénédiction, même si leur sentier est étroit et difficile. Au contraire, ceux qui sont disposés à la querelle, à la critique, les irascibles, les mécontents provoquent continuellement des difficultés pour eux-mêmes aussi bien que pour les autres, et cultivent une disposition que ni Dieu ni personne en harmonie avec Lui ne peut approuver — une disposition qui n’aura point la vie éternelle pour récompense, mais qui conduira continuellement son possesseur dans plus ou moins de trouble et finalement à l’échec.
Notre sujet s’éclaire plus fortement quand nous l’appliquons, comme le fait ici l’Apôtre, au peuple consacré de Dieu. Quelques-uns (nous craignons qu’ils ne soient qu’une minorité déterminée), recherchent avec patience et persévérance le meilleur et plus grand don de Dieu, le cohéritage avec le Rédempteur dans son royaume de gloire et la participation à sa nature divine glorieuse. Il n’y a qu’une seule façon d’obtenir ce grand prix avec succès, c’est en cultivant et en développant en nous, avec patience et persévérance, la ressemblance de caractère de notre Rédempteur (Romains 8 : 29). Diverses opportunités de servir le Seigneur s’offrent à nous, ce sont des privilèges bénis, mais nous pouvons être certains que le dessein et l’intention de Dieu sont de les disposer pour notre propre développement du caractère Chrétien. Le commandement pour tous les hommes est d’honorer Dieu par-dessus tout, d’agir avec justice avec nos semblables, de les traiter comme nous voudrions qu’ils le fassent avec nous, les aimant comme nous-mêmes, mais le commandement spécial pour la nouvelle création est de nous aimer les uns les autres comme notre Frère Aîné nous a aimé — en se sacrifiant. Tout ce que nous sommes autorisés à faire l’un pour l’autre se présente sous la forme d’épreuve de notre loyauté envers Dieu, de notre justice vis-à-vis du monde ou de notre dévouement affectueux pour les frères.
A l’exemple de notre Seigneur, nous devons donner notre vie au service des frères. Ce commandement n’est pas tant à cause de leur besoin de notre sacrifice que celui de nous sacrifier, de développer et éprouver notre amour. Comme le dit l’Apôtre « Nous aussi, nous devons donner notre vie pour les frères. » – 1 Jean 3 : 16.
Les occasions de se sacrifier dans l’intérêt de la Sacrificature sont nombreuses. Certains frères sont non seulement dans les ténèbres, dans l’ignorance et la superstition et ont besoin de notre assistance pour en sortir et entrer dans la glorieuse lumière de la vérité présente, mais certains d’entre eux ont aussi des faiblesses et des défauts, et ont besoin de notre sympathie consolante, de nos encouragements réconfortants ou de réprimandes affectueuses. Dans la mesure de notre fidélité sous ces rapports, nous nous sacrifions nous-mêmes, ce qui est agréable et acceptable pour notre Père céleste et notre Rédempteur.
L’Apôtre expliquait à Timothée, un ancien, qu’il devrait reprendre avec douceur les opposants et ne pas rendre le mal pour le mal, ni injure pour injure, ni accusation pour accusation. Au contraire, avec douceur et bonté, patience et amour, il devrait montrer aux frères la voie plus excellente pour le développement d’un caractère à la ressemblance de celui de Christ. C’est « par la persévérance à bien faire », par le développement patient d’un caractère semblable à celui de Christ que nous pourrons avec succès rechercher la gloire, l’honneur et l’immortalité promis par Dieu uniquement à ceux-là. Car, comme l’indique l’Apôtre, Dieu a prédestiné que tous ceux qui formeront l’église élue, la classe de l’épouse, doivent être semblables à son Fils par le caractère et le cœur. – Romains 8 : 29.
Hélas ! il semble qu’il y en ait très peu qui soient bien développés quant à la ressemblance du caractère de Christ. Hélas ! qu’ils sont nombreux ceux qui paraissent cultiver le mauvais esprit qu’ils savent désapprouvé de Dieu, l’esprit de querelle, la disposition à critiquer qui, au lieu d’édifier dans la très sainte foi, est destructrice de la foi, de la paix et de toute bonne qualité.
Hélas ! Un nombre considérable de ces personnes querelleuses se trouvent parmi ceux qui sont dans la vérité, faisant œuvre de destruction, une œuvre nuisible, au lieu d’une œuvre édifiante. Il faut vraiment qu’elles sachent qu’elles détériorent et ternissent leur caractère, et qu’elles se rendent de moins en moins aptes pour le royaume ou pour la vie éternelle sur quelque plan que ce soit. Il faut vraiment qu’elles sachent qu’elles font une œuvre destructrice dans le corps de Christ, qui est l’église. Il faut vraiment qu’elles sachent qu’elles sèment des graines de discorde et plantent des racines d’amertume, qui produiront sûrement de mauvais fruits, néfastes pour beaucoup. Il faut vraiment qu’elles sachent que Dieu a exprimé une réprobation spéciale envers ceux qui font ainsi du tort à l’église. – Matthieu 18 : 6 ; Luc 17 : 2.
Quelle en sera leur récompense ? Non pas la gloire, l’honneur et l’immortalité, mais, dit l’Apôtre, l’indignation, la colère, la tribulation et l’angoisse. Il ne dit pas que cela signifie pour eux une éternité de colère et d’angoisse, et nous non plus. Au contraire, sachant que la pénalité extrême infligée pour l’opposition à Dieu est la « seconde mort », nous devons supposer que la tribulation et l’angoisse seront plus ou moins liées à la vie présente — soit faire partie de « la grande multitude » et passer par le grand temps de détresse pour apprendre les leçons qu’ils ont négligé d’apprendre antérieurement, soit aigris, privés de la paix, de la joie, de l’amour qu’ils auraient dû posséder en qualité d’engendrés de l’esprit, ceux-ci mourront de la « seconde mort » comme incorrigibles, ayant reçu la grâce de Dieu et les instructions de sa Parole en vain. Au lieu de développer un caractère symbolisé par la vigne fructueuse, ils ont développé les caractéristiques de la ronce et de l’épine dont la fin est la destruction.
SOYEZ TRANSFORMÉS
Il ne serait d’aucune utilité pour nous d’attirer l’attention sur ces questions de l’Écriture divine, ni pour l’Apôtre d’avoir écrit ces paroles de condamnation s’il n’y avait aucune possibilité de changement de la part de ceux qui font et recherchent le bien, aussi bien que de la part de ceux qui font le mal et sont contentieux. De telles condamnations, au contraire, ont pour but de nous aider à établir nos caractères dans la bonne direction. Quiconque, par conséquent, se rend compte, en lisant cet article, qu’il marche dans la mauvaise direction, cultivant un esprit de dispute et de critique, une disposition à renverser la foi, l’obéissance et l’esprit d’amour dans le corps de Christ, fera bien de se résoudre immédiatement, par la grâce de Dieu, à prendre la direction opposée. Et quiconque recherche la gloire, l’honneur et l’immortalité de l’appel céleste dans le droit fil de la persévérance patiente à bien faire, doit s’armer de courage et être vigilant afin qu’il puisse persévérer dans la bonne voie et être de plus en plus béni, de plus en plus ferme, enraciné et établi dans le caractère que Dieu approuvera et auquel Il dira : « C’est bien, bon et fidèle serviteur ; … entre dans la joie de ton Seigneur ! » – Matthieu 25 : 21, 23.
À ceux qui se trouvent animés d’un tempérament acariâtre, qui critiquent et qui chamaillent, qui sont destructeurs au lieu d’être constructifs, querelleurs au lieu d’être pacifiques, nous les exhortons à se réformer en toute hâte. Nous leur rappelons que l’épreuve de l’église touche à sa fin, que nous sommes déjà dans le temps du jugement et que beaucoup tombent parce qu’ils n’ont pas développé un caractère approprié. Nous les exhortons à présenter de suite la chose au Seigneur par la prière et de commencer immédiatement, avec sa grâce secourable, à inverser le mauvais cours de leur vie. Ils devraient diligemment prêter une oreille attentive aux paroles de l’Apôtre, « rechercher la paix et la poursuivre » (selon 1 Pierre 3 : 11) et, désormais autant que possible, de « vivre en paix avec tous les hommes » (selon Romains 12 : 18), « laisser la paix de Dieu régner dans leurs cœurs » (selon Colossiens 3 : 15)et être reconnaissants pour toutes les bénédictions déjà reçues. Avec une telle disposition de cœur, ils seront peu enclins à critiquer le Seigneur ou sa providence en ce qui concerne son peuple et son œuvre. Ils « apprendront de Lui » (selon Matthieu 11 : 29) au lieu de critiquer les autres et tout ce que le Seigneur n’ordonne pas et qui est à leur convenance.
Nous exhortons tous ceux-là à prendre note du fait que ceux qui murmuraient et se plaignaient dans l’Israël typique ne furent pas autorisés à entrer dans les bénédictions de Canaan (1 Corinthiens 10 : 10). Nous leur rappelons les paroles de l’Apôtre selon lesquelles les murmures contre les arrangements de Dieu sont en réalité des murmures contre Dieu Lui-même. Faisons avec notre force tout ce que nos mains trouvent à faire, sans murmurer, sans nous plaindre et sans critiquer (Philippiens 2 : 14). Laissons à Dieu la direction de son œuvre. Réalisons humblement que s’Il la confiait à nos soins, nous serions incapables de la diriger et serions obligés de la Lui rendre et solliciter sa supervision de son œuvre.
Si la pensée nous vient que nous pourrions diriger mieux que le Seigneur, que nous pourrions conduire l’œuvre de la moisson mieux qu’Il ne l’a arrangée, chassons cette pensée comme un piège de l’adversaire dans lequel il voudrait nous faire tomber. Au lieu de critiquer et de nous efforcer de modifier les divins arrangements, faisons notre part aussi fidèlement que nous le pouvons, sans nous plaindre, apportant notre collaboration, selon notre conscience et nos talents, à l’œuvre que le Seigneur accomplit et dirige. Certes, nous ne savons pas, si le Seigneur nous confiait l’entière direction de son œuvre de la moisson, si nous pourrions le faire mieux que Lui ; aussi, humilions-nous sous la puissante main de Dieu afin qu’Il puisse nous élever au temps convenable – 1 Pierre 5 : 6.
Soyons assurés que seuls ceux qui s’humilient ainsi, qui se rendent compte de la sagesse et de la grâce de Dieu et s’y soumettent, auront une part dans l’œuvre du royaume. Les hautains, les orgueilleux, les vaniteux, les querelleurs [contentieux], les mécontents n’auront ni les biens du présent, ni les honneurs de l’avenir.
VOUS SEREZ JUGÉS PLUS SÉVÈREMENT
L’Apôtre Jacques avertit les frères concernant les dangers particuliers qui guettent ceux qui ambitionnent d’être des instructeurs, disant : « Ne soyez pas beaucoup de docteurs (enseignants), mes frères, sachant que nous (enseignants) en recevrons un jugement (épreuve) plus sévère ; car nous faillissons tous à plusieurs égards. » — nous sommes tous imparfaits. – Jacques 3 : 1, 2 – Darby.
Bien que tous reconnaissent la véracité des paroles de l’Apôtre, particulièrement peu paraissent en être dissuadés. En conséquence, nous en trouvons beaucoup qui recherchent la charge d’instructeurs dans l’église et saisissent aussi la véracité des paroles de l’Apôtre qu’en tant qu’enseignants ils sont soumis à de plus sévères épreuves et que la majorité de ceux qui semblent trébucher et abandonner la vérité sont de cette classe. Nous n’écrivons donc pas ceci pour suggérer que les instructeurs sont inutiles ou contraires à l’arrangement divin, mais pour suggérer que celui qui s’engage dans l’œuvre de l’enseignement devrait le faire en ayant conscience de la grave responsabilité qu’il endosse et des tentations ou épreuves qui jalonneront son chemin vers la céleste cité.
Saint Paul écrivit : « Celui qui aspire à la charge d’évêque [berger ou surveillant], désire une œuvre excellente » (1 Timothée 3 : 1). Ainsi, nous devrions reconnaître que quiconque cherche d’un cœur pur à servir la cause du Seigneur comme sous-berger des brebis et comme co-ouvrier du Rédempteur s’engage dans un très noble service. S’il aborde ce service avec le désir sincère de servir le troupeau, d’être en pleine harmonie avec le Grand Berger, il ne devrait pas avoir honte de se réjouir qu’il possède à ce point l’Esprit du Seigneur. Mais s’il découvre en lui-même une plus ou moins grande mesure d’esprit d’ambition, d’orgueil, de vanité, le désir de dominer sur les frères de la maison de la foi, alors qu’il soit dans la crainte ! Qu’avec un cœur tremblant, il démissionne de ce service ou qu’il aille au trône de la grâce, pour se débarrasser, se purifier des mauvaises ambitions de son cœur et être rempli de l’Esprit du Maître. Ce saint Esprit est l’esprit de douceur, de bonté, de patience, de longanimité, d’affection fraternelle, d’amour ; l’esprit qui désire simplement et uniquement la gloire de Dieu et la bénédiction de son peuple — l’esprit qui est prêt au sacrifice de soi, à tout moment, pour la paix du corps de Christ ou l’assistance du troupeau.
Certains se demandent pourquoi l’Apôtre devait ainsi écrire au sujet des dangers spéciaux que pourraient courir les frères qui ambitionneraient d’enseigner dans l’église. Nous répondons que nous acceptons ses paroles comme étant inspirées et que, de plus, l’observation nous montre combien elles sont vraies. En outre, inconsciemment, les chers enfants du Seigneur qui n’ont aucune prétention à enseigner, sont souvent grandement responsables de la déviation de ceux qu’ils reconnaissent comme instructeurs et qu’ils induisent en tentation, sans s’en rendre compte. Les points faibles de ceux qui enseignent sont (1) l’orgueil et (2) l’arrogance.
(1) Encouragés par les paroles élogieuses des frères, ils ont tendance à se sentir quelqu’un et à attribuer le succès de leurs efforts à leurs capacités et talents naturels, etc. plutôt qu’à la puissance et à la beauté merveilleuses de la vérité. Les pasteurs, en général, paraissent être exposés sur ce point, car c’est en effet une très honorable position que celle de se tenir devant ses semblables comme ambassadeurs du Roi de Gloire. La tendance générale est de se glorifier de la force et de la sagesse de sa dénomination. Mais, parmi ceux qui se tiennent dans la lumière de la « vérité présente », la tentation à l’orgueil personnel est peut-être encore plus grande.
L’antidote à cela est d’avoir clairement à l’esprit le fait que le plan n’est pas nôtre, mais que sa longueur, sa largeur, sa hauteur et sa profondeur sont de Dieu et pour tout son peuple et que nous sommes hautement honorés de le proclamer de la manière la plus humble qui soit.
Une véritable allégeance au Seigneur devrait nous pousser à nous effacer afin que toute la gloire et l’honneur aille au grand Auteur du Plan de Salut et au Grand Rédempteur dont le sacrifice en est le centre même et dont l’amour est la circonférence même de notre message. Avec ces pensées gravées dans l’esprit, plus grand est le service qui nous est confié, plus grandes devront être notre humilité et l’estimation de notre indignité à être les porte-paroles du grand Seigneur de Gloire.
(2) Nous avons mentionné l’arrogance comme autre point faible. Hélas ! combien il est inconvenant que quelqu’un, honoré du Seigneur en tant que porte-paroles de son message, essaye de prendre la place de son Maître et agisse avec arrogance envers ses frères ou, comme l’exprime l’Apôtre, domine sur l’héritage de Dieu (1 Pierre 5 : 3). Les Écritures placent devant nous l’idéal inverse même, à savoir que ces frères, autorisés à servir comme instructeurs, loin d’être les seigneurs de l’église, en sont simplement les serviteurs. Bien qu’ils soient des serviteurs de Dieu, la direction divine dans cette question doit être recherchée par l’intermédiaire de l’église. En un mot, l’élection par l’église des anciens, pasteurs ou instructeurs, est l’élection de ceux qu’elle estime être le choix du Seigneur en vue de son service — pour la servir dans les choses saintes, pour lui dispenser la grâce de Dieu et la nourriture spirituelle de la Parole divine.
L’église est dans une large mesure responsable du trébuchement de ceux qu’elle a reconnus comme frères anciens et instructeurs. Bien qu’elle ne doive pas penser au mal, ni soupçonner le mal, l’orgueil ou l’arrogance, elle devrait être tellement consciente de ses propres devoirs et responsabilités envers ces frères, qu’elle ne les flattera ni ne les encouragera indûment, ni ne les stimulera à produire une nouvelle lumière.
Au contraire, tous ceux qui sont spirituels devraient aider ces frères anciens ; ils devraient les complimenter pour leur fidélité au Seigneur et à la vieille, vieille histoire, plutôt que les louer pour des fictions fantaisistes ou les encourager à persévérer dans ce sens. L’Évangile de la Grâce n’a pas changé ; c’est toujours la vieille, vieille histoire de Jésus et de son amour, et de l’amour du Père ; il renferme toujours la pensée de notre appel et de notre élection par la fidélité aux termes énoncés dans les Écritures. Les frères devraient être encouragés dans cette voie plutôt qu’à fabriquer des types par des conjectures sans aucune autorité de la Parole de Dieu.
En ce qui concerne l’arrogance des conducteurs et la domination hautaine sur l’église, nous croyons que l’église elle-même a une grande responsabilité. Les débutants, comme le conseille St Paul, ne devraient pas être mis en avant trop rapidement, et quand un frère ancien avancé dans la vérité commence à montrer des signes d’entêtement et de mépris de la voix de l’église et une mauvaise volonté à lui soumettre toutes les questions relatives à ses affaires, l’église devrait promptement et complètement réfréner une telle arrogance en refusant d’élire encore un tel frère et en exigeant le respect des droits de l’église. Cette exigence ne devrait toutefois pas revêtir la forme de dispute ou de querelle, mais les droits de l’église devraient être exposés d’une manière aimable, fraternelle et noble, l’église étant ensuite priée de voter sur la question. Si le vote est contraire au frère qui cherchait à protéger les droits de l’église, il devrait gracieusement se soumettre car, lui aussi, doit accepter la voix de l’église comme décisive.
Nous avons une grande sympathie pour les chers frères qui, par la providence de Dieu, occupent les positions d’anciens et d’instructeurs dans les assemblées du peuple du Seigneur. Aussi, tout en attirant l’attention sur les sévères tentations auxquelles ils sont exposés et tout en exhortant l’église à faire son devoir et à les aider à se maintenir humbles et fidèles, nous insistons aussi, dans le langage de l’Apôtre, sur le fait que ceux qui sont nobles, humbles et dévoués ne peuvent être trop hautement estimés ni trop loyalement soutenus. L’Apôtre dit : « Souvenez-vous de ceux qui vous dirigent (supervisent), qui vous ont annoncé la parole de Dieu ; desquels suivez la foi, considérant ceux qui vous dirigent (supervisent), et le but de leur comportement : Jésus-Christ le même, hier et aujourd’hui, et pour toujours. » Et encore : « Obéissez et soyez leur soumis ; car ils veillent sur vos âmes, comme ceux qui devront en rendre compte, afin qu’ils puissent le faire avec joie et non pas avec peine. » (Hébreux 13 : 7, 17 – KJV). Et encore : « Ayez pour eux une haute estime avec amour à cause de leur œuvre. » – 1 Thessaloniciens 5 : 13 – KJV.
Si le rôle d’ancien et d’instructeur dans l’église de Christ est très hasardeux, très difficile à remplir d’une manière agréable à Dieu et aux frères, et une charge remplie de tentations, l’église devrait, par sympathie, veiller très sérieusement à ne pas augmenter la tentation ni la favoriser et produire ses mauvais fruits. Au contraire, s’il se trouve un fidèle serviteur, tous les frères loyaux devraient chercher par tous les moyens à l’aider et à collaborer avec lui. Au lieu de chicaner, enclins à critiquer ceci, cela, telle parole, telle attitude, le ton, le regard, ils devraient être tellement remplis d’amour et de sympathie et si reconnaissants de son zèle affectueux, de son dévouement et de son humilité qu’ils laisseront passer les choses banales et sans importance, sans les mentionner ni même les remarquer. Conscients de la responsabilité de sa charge, ils ont quelques raisons de douter qu’ils seraient capables de la remplir avec autant ou aussi bien de compétence et d’humilité.
Dans le choix des anciens, les consacrés devraient se rappeler que la responsabilité repose sur eux ; aucun vote ne devrait être émis sans une soigneuse considération de la volonté de Dieu et sans invoquer l’assistance divine par la prière. En cherchant à déterminer la volonté du Seigneur dans une question de cette importance, nous devrions nous souvenir des caractéristiques de celui qui enseigne telles quelles sont exposées dans les Écritures : (1) Bien sûr, un instructeur doit être apte à enseigner ; Il doit posséder la faculté ou la capacité naturelle d’exposer avec clarté les choses qu’il comprend. (2) Ce qui est encore plus important est que, s’il est capable d’enseigner, il doit connaître clairement la vérité, afin que celle-ci et non l’erreur puisse être exposée avec clarté. (3) L’humilité et la piété doivent être considérées comme les qualifications souveraines et principales pour être ancien. Quelque capable ou clair, doctrinalement parlant, que soit un instructeur, il n’est point propre à cette charge s’il n’est humble et pieux, et si ses paroles et ses actes ne manifestent pas son amour pour les frères. Car ainsi que les Écritures le déclarent, ces qualités ont une grande valeur aux yeux de Dieu. Maintenant, plus que jamais, il est vrai que les grandes possibilités de faire le bien sont synonymes de possibilités encore plus grandes de faire le mal, parce que dans les conditions présentes, les maladies et la contagion spirituelles, comme les maladies terrestres, se répandent et « s’attrapent » beaucoup plus facilement que la santé spirituelle.
WT1909 p4501