Chapitre XI  –  LES TROIS CHEMINS : LE CHEMIN SPACIEUX, LE CHEMIN ETROIT ET LE GRAND CHEMIN DU MILLENIUM.

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Le chemin spacieux qui mène à la perdition. – Le chemin étroit qui mène à la vie. – Qu’est-ce que la vie ? – La nature divine. – Rapport entre la nature humaine et la nature divine. – La récompense à la fin du chemin étroit. – La vocation céleste est limitée à l’âge de l’Evangile. – Les difficultés et les dangers du chemin étroit. – Le grand chemin de la sainteté.

“ Large est la porte, et spacieux le chemin qui mène à la perdition [à la destruction], et nombreux sont ceux qui entrent par elle ; car étroite est la porte et resserré le chemin qui mène à la vie, et peu nombreux sont ceux qui le trouvent. ” – Matth. 7 : 13,14 ; Darby.

“ Il y aura là un chemin frayé [ou un grand chemin (1)], une route, qu’on appellera la voie sainte ; nul impur n’y passera ; elle sera pour eux seuls ; ceux qui la suivront, même les insensés, ne pourront s’égarer. Sur cette route, point de lion ; nulle bête féroce ne la prendra, nulle ne s’y rencontrera ; les délivrés y marcheront. ” – Esaïe 35 : 8, 9 ; Seg.

Trois chemins donc attirent notre attention dans les Ecritures : le “ chemin spacieux ”, le “ chemin étroit ” et le “ grand chemin ”.

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(1) “ Grand chemin ” ou “ grande route ” et “ chemin de Sainteté ” [Laus.], c’est ainsi que le désigne la trad. anglaise, Darby et le professeur Fr. Delitzsch.

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Le chemin spacieux menant à la destruction.

Ce chemin est nommé ainsi parce qu’il est le plus aisé à la race humaine dégénérée. Il y a 6000 ans qu’Adam (et la race représentée en lui), comme un pécheur condamné à la destruction, débuta dans ce chemin, et après 930 ans il en atteignit la fin, la destruction. Des années et des siècles s’écoulèrent, et le sentier qui conduit en bas s’agrandit et s’élargit de plus en plus ; et le chemin devenant journellement plus poli et plus glissant par le péché, la race se précipita de plus en plus vers la destruction et le chemin ne devient pas seulement toujours plus glissant, mais l’humanité perd aussi journellement sa force de résistance, tant et si bien que, maintenant, la longueur moyenne de la vie de l’homme n’est plus que d’à peu près trente ans. L’humanité atteint maintenant la fin du chemin – la destruction – 900 ans plus tôt que le premier homme.

Pendant six mille ans, les hommes suivirent à grands pas le chemin spacieux qui conduit en bas; et bien peu relativement essayèrent de changer de marche et de rebrousser chemin. En fait, il était impossible de revenir complètement sur ses pas et d’atteindre la perfection originelle, mais dans ce but, tout de même, les efforts de quelques-uns sont dignes d’éloges et ne furent pas sans conséquences salutaires. Pendant six mille ans le péché et la mort logèrent et régnèrent d’une manière impitoyable parmi l’humanité, et la poussèrent sur ce chemin spacieux à la rencontre de la destruction ; aucune issue ne se montra avant l’âge de l’Evangile. Si, dans les âges antérieurs, des rayons d’espérance ont lui faiblement par le moyen de types et d’images qui furent salués joyeusement par quelques-uns et les firent agir conformément au bien : la vie et l’immortalité ne furent cependant pas mises en évidence avant l’apparition de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ ;

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(A227)

Ce ne fut qu’à la suite des enseignements de Jésus et des apôtres que la vie, – c’est à dire la restitution ou le rétablissement dans la vie pour tout le genre humain, en tant que basée sur le mérite et le sacrifice du Rédempteur, – fut mise en évidence ; ils démontrèrent que c’est là la signification de plusieurs des types de l’Ancien Testament. Ils signalèrent de même l’immortalité comme le prix de la vocation céleste de l’Eglise évangélique.

Bien qu’une issue du chemin spacieux menant à la destruction ait été mise en évidence par l’Evangile, la grande masse de l’humanité, dépravée par le péché et aveuglée par Satan, ne prête point l’oreille à la bonne nouvelle. Un chemin nouveau s’ouvre et se montre à ceux qui acceptent maintenant avec reconnaissance la promesse de la vie (le rétablissement par Christ à l’existence humaine) : sur ce chemin, les croyants consacrés peuvent parvenir, au delà de la nature humaine, à une nature plus élevée ; – à la nature spirituelle. C’est ce “ chemin nouveau…. inauguré pour nous ” (Hébr. 10 : 20) – la sacrificature royale que Jésus nomme :

Le chemin étroit de la vie.

Notre Maître nous dit que c’est à cause de l’étroitesse de ce chemin que la multitude préfère rester sur le chemin spacieux de destruction. “ étroite [difficile] et resserrée est la voie qui mène à la vie, et petit est le nombre de ceux qui la trouvent ” (Stapfer).

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Avant d’examiner ce chemin, ses dangers et ses difficultés, observons premièrement la fin à laquelle il conduit, – la vie. Comme nous l’avons déjà vu, les êtres, supérieurs ou inférieurs à l’homme, possèdent, comme lui, la vie.

(A228)

“ Vie ” est un terme grandiose dont le sens est très étendu, mais ici le Seigneur l’emploie à l’égard de cette forme supérieure de vie, l’immortalité, qui se rapporte à la nature divine : c’est le prix après lequel il nous invite à courir. Qu’est-ce que la vie ? Nous ne nous en apercevons pas uniquement en nous-mêmes, mais nous voyons aussi son principe agissant dans la forme inférieure des animaux et même dans le règne végétal, et nous sommes instruits de son existence dans les formes supérieures angélique et divine. Comment définir un terme si grandiose ?

Si nous ne pouvons découvrir les sources secrètes de la vie dans toutes les créatures, nous pouvons admettre en toute certitude que l’être divin, Jéhovah, est l’origine, la grande source de toute vie, de laquelle découlent toutes ces sources. Toutes les choses vivantes viennent de lui et dépendent de lui quant à la vie. Toute vie, soit en Dieu, soit en ses créatures, est identique : c’est un principe agissant, et non une substance. C’est un principe qui habite en Dieu (inhérent à sa nature) et qui naît dans ses créatures par suite de certaines causes que Dieu institua : Il en est la cause, l’auteur et la source. La créature n’est donc, en aucun sens, une partie ou un descendant de la nature ou de l’essence du Créateur, comme quelques-uns se l’imaginent, mais l’ouvrage de ses mains inspiré de vie.

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En reconnaissant le fait que, dans la nature divine, seule il y a la vie indépendante, illimitée, inépuisable, se continuant toujours, et n’étant ni produite ni gouvernée par les circonstances, nous voyons que Jéhovah est nécessairement au-dessus de ces lois physiques et de ces moyens dépendants qu’il a institués pour l’existence de ses créatures. C’est cette qualité, appartenant seulement à la nature divine, qui est désignée par le terme immortalité. Comme nous venons de le voir dans le chapitre précédent, immortel signifie être garanti de la mort dans le sens absolu, et conséquemment des maladies et des douleurs.

(A229)

En effet, immortalité peut être synonyme de divinité. De cette source divine et immortelle émanent toute vie et toute bénédiction, tout vrai don et toute grâce excellente, de même que la terre reçoit sa lumière et sa force du soleil.

Le soleil est la grande source de lumière pour la terre, illuminant toutes choses et produisant cette grande variété de couleurs et de nuances, toujours suivant la nature des objets sur lesquels il brille. La même lumière du soleil produit des effets extrêmement différents suivant qu’elle brille sur du diamant, sur une brique ou sur diverses sortes de verre, par exemple. La lumière est la même, mais les objets sur lesquels elle brille diffèrent entre eux suivant leur capacité de la recevoir et de la réfléchir. Ainsi en est-il de la vie, elle découle toute d’une source inépuisable. L’huître a de la vie, mais son organisme est tel qu’elle ne peut en faire grand usage, comme la brique ne peut pas refléter beaucoup de la lumière du soleil. Ainsi en est-il de chaque manifestation de vie plus élevée dans les bêtes, les oiseaux et les poissons. Semblables aux diverses sortes de verres sous la clarté du soleil, ces diverses créatures manifestent différemment les facultés organiques variées qu’elles possèdent, quand la vie anime leur organisme.

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Le diamant poli est tellement propre à recevoir la lumière qu’il parait posséder en lui-même et être lui-même un soleil en miniature. Ainsi en est-il de l’homme, un des chefs d’oeuvre de la création de Dieu, fait seulement “ un peu moindre que les anges ”. Il fut si bien doué qu’il était capable de recevoir la vie et de la conserver par l’usage des moyens que Dieu lui fournit, sans jamais s’affaiblir. Ainsi fut Adam avant la chute ; il était plus élevé que toutes les autres créatures terrestres, non en vertu d’une différence dans le principe de vie implanté, mais en vertu d’un organisme supérieur. Cependant, n’oublions pas que comme le diamant ne peut refléter la lumière que lorsque le soleil brille sur lui, ainsi l’homme ne peut posséder et jouir de la vie que lorsque l’approvisionnement de vie continue.

(A230)

L’homme n’a point de vie inhérente : il n’est pas plus une source de vie que ne l’est le diamant. Une des plus fortes démonstrations du fait que nous ne possédons aucune provision inépuisable de vie en nous-mêmes, ou, en d’autres termes, que nous ne sommes point immortels, c’est que, depuis le moment où le péché entra dans le monde, la mort est survenue sur toute la race.

Dieu permit à l’homme en Eden de manger du fruit de tous les arbres qui pouvaient entretenir la vie ; le paradis dans lequel il fut placé, était abondamment pourvu “ d’arbres de toute espèce, agréables à voir et bons à manger ” (Gen. 2 : 9, 16, 17). Parmi les arbres de vie bons à manger se trouvait un arbre duquel Dieu avait défendu de manger.

248

Tandis que pour un temps il fut défendu à l’homme de manger du fruit de l’arbre de la connaissance, il lui fut permis de manger librement de tout arbre qui conservait la vie parfaitement ; et il n’en fut séparé qu’après la transgression, afin que de ce chef la peine de mort puisse s’effectuer. – Gen. 3 : 22.

Ainsi l’on voit que la beauté et la gloire de l’humanité dépendent de l’alimentation soutenue de la vie, tout comme la beauté du diamant dépend de l’affluence continue de la lumière du soleil. Lorsque le péché priva l’humanité du droit de vie et que l’approvisionnement manqua, la pierre précieuse commença de suite à être dépouillée de son éclat et de sa beauté, et finalement elle en perdit le dernier vestige dans la tombe. Sa beauté se consume comme la teigne (Ps. 39 : 12). Comme le diamant perd son éclat et sa beauté sitôt que la lumière se retire, ainsi l’homme perd la vie quand Dieu lui en retire les aliments. “ L’homme meurt et perd toute sa force, et il expire ; puis où est-il ? ”(Job 14 : 10).

(A231)

“ Que ses fils soient honorés, il n’en sait rien ; qu’ils soient dans l’abaissement, il l’ignore ” (v. 21). “ Car il n’y a ni oeuvre, ni pensée, ni science, ni sagesse, dans le séjour des morts, où tu vas ” (Eccl. 9 : 10). Mais puisqu’une rançon fut trouvée et que la peine de mort fut payée par le Rédempteur, la pierre précieuse recouvrera sa beauté et reflétera de nouveau parfaitement l’image du Créateur lorsque le Soleil de la Justice se lèvera avec la santé dans ses rayons (Mal. 4 : 2). C’est en vertu du sacrifice expiatoire, du sacrifice de Christ, que “ tous ceux qui sont dans les sépulcres sortiront. ” Une restitution de toutes choses aura lieu ; et quand l’humanité sera rétablie, elle possédera de nouveau, comme au commencement, la vie dans sa perfection, et, par l’obéissance, elle pourra en jouir pour toute l’éternité.

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Cette vie-là n’est pas, toutefois, le salaire que Jésus désigne comme la fin du chemin étroit. Par d’autres passages de l’Ecriture nous apprenons que le salaire promis à ceux qui suivent le chemin étroit est “ la nature divine ”, la vie inhérente, la vie au degré suprême, que seule la nature divine peut posséder : l’immortalité. Quelle espérance ! Oserions-nous aspirer à une telle hauteur de gloire ! Certes pas, sans une offre formelle et positive, aucun ne pourrait à juste titre y prétendre.

Dans 1 Tim. 6 : 15, 16, nous apprenons qu’originairement Jéhovah seul fut en possession de l’immortalité ou de la nature divine. Nous lisons : “. Qui [Jésus] montrera en son propre temps [au règne des mille ans] le bienheureux et seul souverain, le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs, qui seul possède l’immortalité, qui habite une lumière inaccessible, que nul homme n’a vu ni ne peut voir…. ” Tous les autres êtres, les anges, les hommes, les bêtes, les oiseaux, les poissons, etc., ne sont que des vases contenant chacun sa mesure de vie, et tous diffèrent en nature, en capacité et en qualité suivant l’organisme que le Créateur jugea bon de donner à chacun.

(A232)

Plus loin nous apprenons que Jéhovah, qui seul possédait l’immortalité originairement, a souverainement élevé son Fils Jésus, notre Seigneur, à la même nature immortelle et divine ; par conséquent, il est maintenant l’image empreinte de la substance du père (Hébr. 1 : 3).

250

Ainsi nous lisons : “ Comme le père a la vie en lui-même [la définition de “ l’immortalité ” de Dieu – vie en lui-même – n’étant point puisée d’une autre source, ne dépendant pas des circonstances, mais vie indépendante, inhérente], ainsi il a donné au Fils d’avoir la vie en lui-même ” (Jean 5 : 26). Depuis la résurrection de Jésus deux êtres possèdent donc l’immortalité. Et, grâce étonnante ! La même offre est faite à l’Epouse de l’Agneau, qui est élue durant l’âge de l’Evangile. Cependant tous ceux de la grande multitude qui ne sont que nominalement membres de l’Eglise ne recevront pas le grand prix, mais seulement le “ petit troupeau ”, ceux qui courent pour l’obtenir, qui suivent fidèlement les traces du Maître ; et qui, à l’exemple de Jésus, suivent le chemin étroit du sacrifice, même jusqu’à la mort. Lorsque, dans la résurrection, ceux-ci seront nés d’entre les morts, ils seront revêtus de la nature et de la forme divines. Cette immortalité, la nature divine, indépendante et existant d’elle-même, est la vie à laquelle conduit le chemin étroit.

Les membres de cette classe ne seront pas réveillés de la tombe comme êtres humains. Car l’apôtre nous assure que, quoique semés corps naturels dans la tombe, ils seront ressuscités corps spirituels. Ils seront “ tous changés ”, et, de même qu’ils auront porté l’image de la nature humaine, terrestre, ils porteront l’image de la nature céleste. Mais “ ce que nous serons n’a pas encore été manifesté ”, – ce que c’est qu’un corps spirituel ; “ mais nous savons que quand il paraîtra, nous serons semblables à lui ”, “ participants de la gloire qui doit être révélée ”. 1 Jean 3 : 2 ; Col. 1 : 27 ; 2 Cor. 4 : 17 ; Jean 17 : 22 ; 1 Pierre 5 : 1, 10 ; 2 Thess. 2 : 14.

(A233) 251

         Cet appel céleste à un changement de nature, est non seulement restreint à l’âge de l’Evangile, mais c’est aussi l’unique offre de cet âge. Il s’ensuit donc que les mots cités par le Seigneur au commencement de ce chapitre enferment dans le chemin spacieux de destruction tous ceux qui ne se trouvent pas sur la route du seul prix offert maintenant. Cette route de la vie, la seule qui soit maintenant ouverte, est fréquentée par bien peu de personnes à cause de ses difficultés. La masse de l’humanité préfère, dans sa faiblesse, le chemin aisé des satisfactions personnelles.

Le chemin étroit pourrait aussi être appelé celui de la mort, bien qu’il aboutisse à la vie et à l’immortalité, parce que son prix ne se gagne que par le sacrifice de la nature humaine, même jusqu’à la mort. C’est le chemin étroit de la mort à la vie. Après qu’ils sont reconnus libérés du forfait adamique et du châtiment de la mort, les croyants consacrés livrent ou sacrifient ces droits humains, considérés comme leurs, et qu’ils auraient au temps voulu, réellement reçus avec le monde. Comme “ l’homme Jésus-Christ ” abandonna ou sacrifia sa vie pour le monde, ainsi ceux-ci deviennent ses co-sacrificateurs. Non pas que son sacrifice soit insuffisant, et que d’autres sacrifices soient nécessaire ; mais, tandis que le sacrifice de Jésus suffit à tous, il est permis à ceux-ci de servir et de souffrir avec lui, afin de devenir ses cohéritiers, son épouse. Ainsi, tandis que le monde est sous la condamnation de la mort et meurt avec Adam, les membres de ce “ petit troupeau ” meurent avec ou en Christ, et cela grâce au progrès de leur justification par la foi et de leur sacrifice.

252 (A234)

Ils se sacrifient et meurent avec lui, comme êtres humains, pour pouvoir participer de la nature divine et de la gloire avec lui ; car nous croyons que si nous mourrons avec lui nous vivrons aussi avec lui : Si nous souffrons avec lui, nous serons aussi glorifiés avec lui. – Rom. 8 : 17 ; 2 Tim. 2 : 11-12.

Tous ceux qui suivent maintenant le chemin étroit auront gagné au commencement de l’âge du Millénium le grand prix pour lequel ils auront couru, – l’immortalité : et étant ainsi revêtus de la nature et de la puissance divines, ils seront, durant cet âge-là, tout préparés pour le grand oeuvre de rétablissement et de bénédiction du monde. Avec la fin de l’âge de l’Evangile le chemin étroit de l’immortalité prendra fin, vu que le “ petit troupeau ” choisi, dont il était l’épreuve et la pierre de touche, sera complet. “ Voici maintenant le temps favorable [ou acceptable, grec dektos] ”, – le temps dans lequel les sacrificateurs, qui viennent par le mérite de Jésus et qui vont avec lui dans la mort, sont acceptables pour Dieu, sont une offrande de bonne odeur. La mort ne sera pas permise éternellement ; comme châtiment adamique, elle sera abolie durant l’âge du Millénium ; et, comme sacrifice, elle n’est acceptable, avec récompense, que durant l’âge de l’Evangile.

Ce n’est que comme “ nouvelles créatures ” que les saints de cet âge-ci sont sur le chemin de la vie ; et ce n’est que comme êtres humains, qu’ils sont, comme sacrifice, consacrés à la destruction. Si nous sommes morts avec Christ comme créatures humaines, nous vivrons avec lui comme nouvelles créatures spirituelles. (Rom. 6 : 8). L’esprit de Dieu en nous (les pensées transformées) voilà le germe de la nouvelle créature.

253 (A235)

La nouvelle vie peut facilement être étouffée, et Paul nous assure qu’une fois engendrés de l’esprit par la vérité, nous mourrons [perdrons notre vie] si nous vivons selon la chair, mais que, si par l’Esprit nous mortifions [mettons à mort] les actions du corps [les dispositions de la nature humaine], nous vivrons [comme nouvelles créatures] : “ car tous ceux qui sont conduits par l’Esprit de Dieu sont fils de Dieu ” (Rom. 8 : 12-14). Ceci est une pensée de la plus haute importance pour tous les consacrés ; car si nous avons stipulé avec Dieu de sacrifier la nature humaine, et si ce sacrifice a été accepté par Lui, on tenterait en vain de le retirer. Ce qui est humain est déjà reconnu par Dieu comme mort, et doit réellement mourir pour ne plus jamais être restauré. Tout ce qui peut être gagné par celui qui se retire (Hébr. 10 : 38,39) pour vivre selon la chair, c’est une petite satisfaction charnelle aux dépens de la nouvelle nature spirituelle.

Il y a pourtant maints consacrés désireux d’obtenir le prix et qui ont été engendrés de l’Esprit, mais qui se voient vaincus partiellement par les attraits du monde, par les désirs de la chair ou par les artifices de Satan. Ils perdent de vue en partie le prix de l’appel céleste et essayent de nager entre deux eaux, afin d’être agréables à Dieu et au monde ; ils oublient “ que l’amitié du monde est inimitié contre Dieu ” (Jac. 4 : 4) et que l’exhortation à ceux qui courent pour le prix, c’est de ne point aimer le monde, ni de chercher la gloire les uns des autres, mais la gloire qui vient de Dieu seul. – 1 Jean 2 : 15 ; Jean 5 : 44.

254

Ceux qui aiment le monde présent, mais qui n’ont pas entièrement abandonné le Seigneur et méprisé leur alliance, auront à se soumettre à une flagellation et à une purification par le feu de l’affliction. Suivant l’expression de l’apôtre, ils sont livrés à Satan “ pour la destruction de la chair, afin que l’esprit [la nature nouvellement engendrée] soit sauvé au jour [de mille ans] du Seigneur Jésus ” (1 Cor. 5 : 5). Et s’ils ont été exercés justement par cette discipline, ils seront finalement admis à la condition spirituelle.

(A236)

Ils auront la vie éternelle, spirituelle, comme celle des anges, mais ils auront perdu le prix de l’immortalité. Ils serviront Dieu dans son temple, et se tiendront devant le trône avec des palmes à la main (Apoc. 7 : 9-17) ; ce sera très glorieux, il est vrai, mais ce sera loin d’être aussi glorieux que la position du “ petit troupeau ” de vainqueurs, qui seront rois et prêtres de Dieu, – assis sur le trône avec Jésus, comme son épouse et ses cohéritiers et couronnés avec lui de l’immortalité.

Notre chemin est une voie rude, rapide et étroite, et s’il ne nous était pas donné de nouvelles forces pour chaque pas successif du voyage, nous n’arriverions jamais au but. Mais la parole de notre “ Prince ” nous encourage : “ Prenez courage, j’ai vaincu le monde ”, “ ma grâce te suffit ; car ma force s’accomplit dans la faiblesse ” (Jean 16 : 33 ; 2 Cor. 12 : 9). Les difficultés de ce chemin doivent agir comme un principe de séparation pour sanctifier et épurer un “ peuple particulier ” d’héritiers de Dieu et de cohéritiers de Jésus-Christ. En vue de ces choses “ allons donc avec confiance au trône de grâce, pour être secourus dans le temps convenable ”, tout en combattant le bon combat et nous attachant ferme à “ la couronne de gloire ”, l’immortalité, la nature divine. – Hébr. 4 : 16 ; 2 Tim. 4 : 8 ; 1 Pierre 5 : 4.

255

Le grand chemin de la sainteté.

Tandis que l’espérance particulière de l’âge de l’Evangile est incomparablement glorieuse, et que, réciproquement, le chemin est difficile, – étroit et resserré par les peines et les dangers de chaque pas, – de sorte que peu le trouvent et obtiennent le grand prix à sa fin, le nouvel ordre de choses dans l’âge à venir sera entièrement différent.

(A237)

Comme une espérance différente y est présentée, de même un chemin différent y conduit. Le chemin de l’immortalité a été un chemin qui exigea le sacrifice d’espérances, d’ambitions et de désirs d’ailleurs justes et légaux, – il exigea, en un mot, le sacrifice de la nature humaine pour toujours. Mais le chemin vers la perfection humaine, vers la restitution, l’espérance du monde, n’exige que la purification du péché ; non le sacrifice, mais l’usage ou l’emploi légitime des droits et privilèges humains. Il conduit à la purification personnelle et au rétablissement de l’image de Dieu dont Adam jouissait avant la chute.

Le chemin du retour à la vraie perfection humaine sera rendu très uni et facile ; si facile que personne n’aura besoin de le manquer ; si reconnaissable que “ ceux qui le suivront, même les insensés, ne pourront s’égarer ” (Esaïe 35 : 8) ; si distinct que plus personne n’aura besoin d’enseigner son prochain, disant : “ Connaissez l’Eternel ” ; car tous le connaîtront, depuis le plus petit jusqu’au plus grand (Jér. 31 : 34). Au lieu d’être un chemin étroit que peu trouvent, il sera un “ grand chemin ”, une chaussée publique, – non un chemin de traverse étroit, rapide, rude et resserré, mais un chemin spécialement préparé pour voyager aisément et arrangé tout particulièrement pour la facilité et la commodité des voyageurs.

256

 Les versets 8 et 9 montrent qu’il est une route publique, ouverte à tous les rachetés, – à tout homme. Tout homme pour lequel Christ mourut, qui apprécie les heureuses occasions et les bénédictions acquises par le précieux sang et veut en profiter, peut s’élever dans ce grand Chemin de sainteté ou de sanctification vers le grand but du parfait rétablissement, à la rencontre de la perfection humaine et de la vie éternelle.

(A238)

Non seulement les hommes seront comptés comme justifiés et considérés par Dieu comme étant dans une position de sanctification et de perfection dès le premier pas qu’ils feront sur ce grand chemin de sainteté, mais ils marcheront vers la perfection réelle, fruit de leurs efforts et de leur obéissance ; toutes choses leur seront faites agréables par leur Rédempteur qui régnera alors avec puissance. Chaque personne sera aidée individuellement, selon ses besoins, par la parfaite et sage administration du nouveau royaume.

Il viendra peut être à l’esprit de plusieurs que c’est là le résultat légitime de la rançon. Puisque notre Seigneur, l’homme Jésus-Christ, qui se donna lui-même en rançon pour tous, veut que tous parviennent à la pleine connaissance de la vérité et, par ce moyen, à la perfection réelle, pourquoi n’établit-il pas tout de suite un bon et large grand chemin pour tous ? Pourquoi n’enlève-t-il pas les obstacles, les pierres d’achoppement, les pièges et les trappes ? Pourquoi n’aide-t-il point le pécheur à vivre en pleine harmonie avec Dieu, au lieu de rendre le chemin étroit, épineux, difficile à trouver et encore plus difficile à suivre ?

257

Ne connaissant pas l’application correcte de la parole de la vérité, ignorant que le chemin étroit d’à présent conduit au prix spécial et qu’il est l’épreuve pour l’élection d’un petit troupeau de cohéritiers, du corps de Christ, lequel, une fois complété et exalté avec son Chef, doit bénir toutes les nations, plusieurs chrétiens ont des idées très confuses à ce sujet. Ne voyant pas le plan de Dieu, plusieurs essayent de prêcher un grand chemin de sainteté facile à suivre, dans l’âge présent, alors qu’il n’existe aucun chemin pareil ; et, en voulant adopter leurs théories erronées aux faits et aux Ecritures, ils ne font qu’embrouiller la question et compromettre la chose. Sur ce grand chemin qui, sous peu, sera ouvert, il n’y aura que les choses conduisant au péché qui seront interdites, tandis que ceux qui marchent dans le chemin étroit doivent renoncer à eux-mêmes et sacrifier plusieurs choses non coupables, comme aussi combattre continuellement contre les péchés qui nous enveloppent. Celui-ci est un sentier de sacrifice, tandis que celui-là sera une grande route de justification.

(A239)

Il est dit en langage symbolique et d’une manière significative que sur ce grand chemin “ il n’y aura point de lion, et aucune bête farouche n’y montera, ni ne s’y trouvera ” (Esaïe 35 : 9). Combien de lions effrayants se trouvent maintenant au chemin de ceux qui éviteraient de bon coeur la voie du péché, pour suivre la justice ! Voici le lion d’une opinion publique corrompue, qui empêche plusieurs de s’aventurer à suivre les prescriptions de la conscience dans les choses de la vie de chaque jour, en tenue, vêtements, occupations, procédés, etc. Il y a le lion de la tentation des liqueurs qui empêche des milliers de suivre le bon chemin ; ceux-ci seraient tout heureux de pouvoir s’en défaire.

258

Les prohibitionnistes et les partisans de la tempérance et de l’abstinence ont maintenant une entreprise herculéenne en mains, une oeuvre que l’autorité et la puissance seules de l’âge prochain mèneront à bonne fin ; et on en peut dire autant de tous les autres nobles efforts de réformes morales. “ Nulle bête féroce ne le prendra. ” Nulle corporation géante organisée pour l’avancement d’intérêts égoïstes et personnels aux dépens du bien général n’y sera tolérée. “ Il ne se fera ni tort ni dommage sur toute ma montagne [royaume] sainte ”, dit l’Eternel (Esaïe 11 : 9). Certes, il y aura aussi des difficultés à surmonter, le penchant vers le mal, etc., mais ce sera un chemin bien facile en comparaison du chemin étroit de cet âge. Les pierres (d’achoppement) seront toutes éloignées et l’étendard de la vérité sera élevé pour tous les peuples (Esaïe 62 : 10). L’ignorance et la superstition seront des choses du passé : la justice recevra sa récompense méritée, en même temps qu’une juste rétribution sera mesurée au mal (voy. Mal. 3 : 15, 18).

(A240)

Par des châtiments salutaires, des encouragements appropriés et de claires instructions, les hommes reviendront sur leurs pas comme l’enfant prodigue et seront disciplinés et élevés à la perfection sublime de laquelle notre père Adam déchut. “ Les rachetés de l’Eternel retourneront [de la destruction par le grand chemin de la sainteté], ils iront à Sion avec chant de triomphe, et une joie éternelle couronnera leur tête ; l’allégresse et la joie s’approcheront, la douleur et les gémissements s’enfuiront. ” – Esaïe 35 : 10.

259

Notre Seigneur ne mentionna que deux de ces chemins, parce que le moment propice pour l’ouverture du troisième n’était pas encore venu, – c’ est ainsi qu’en annonçant la bonne nouvelle, Jésus dit : “ Aujourd’hui cette parole de l’Ecriture, que vous venez d’entendre, est accomplie ”, mais il omit de mentionner “ le jour de la vengeance ”, parce que ce n’était pas le moment convenable alors (comp. Luc 4 : 19-21 et Esaïe 61 : 2). Mais maintenant que le chemin étroit tend à sa fin, le grand chemin de la justice commence à être vu toujours plus distinctement, à la lumière de l’aurore du jour qui éclaire l’horizon.

Ainsi nous avons trouvé un “ chemin spacieux ” sur lequel la multitude s’achemine à présent, trompée par “ le prince de ce monde ” et séduite par des goûts pervertis. Nous avons trouvé qu’il fut ouvert par la “ désobéissance d’un homme ” et que notre race y continua sa course impétueuse. Nous avons trouvé que le “ grand chemin de sainteté ” sera ouvert par notre Seigneur, qui se donna lui-même en rançon pour tous et les racheta tous de la destruction qui est la fin du “ chemin spacieux ” ; et que ce chemin sera en son temps très facile et accessible pour tous ceux qui ont été rachetés par le précieux sang de Christ.

(A241)

Nous avons encore trouvé que “ le chemin étroit ”, ouvert par le mérite du même précieux sang, est un chemin spécial, qui conduit à un prix spécial ; et qu’il est rendu particulièrement étroit et difficile, dans le but d’éprouver et de discipliner ceux qui sont choisis maintenant pour devenir participants de la nature divine et cohéritiers avec le Seigneur Jésus, dans le royaume de gloire qui sera bientôt révélé pour la bénédiction de tous. Quiconque a cette espérance et voit ce prix, peut regarder toutes les autres espérances “ comme une perte et comme de la boue ” en comparaison avec celle-ci. – Phil. 3 :8-15.

Sans attendre,
Je veux tendre
Au bonheur promis ;
Qui s’élance,
Qui s’avance,
Obtiendra le prix
. La Parole me guidant,
On m’en veut,
Dieu me défend.
Donc en route, Point de doute,
Le but est si grand.        
D’un pas ferme
Jusqu’au terme Il faut s’avancer.
Dieu m’observe,
Qu’il préserve
Mon pied de glisser.
Que ce monde et ses attraits
Ne me séduisent jamais !
Si sa haine Se déchaîne,
Que je sois en paix !
Sur le trône,
La couronne Attend le vainqueur.
Nulle trêve ! Qu’on se lève !
A dit le Seigneur.
D’obéir, soyons heureux ;
Point de tièdes, de peureux ;
Qui se lasse, Perd sa place Au banquet des cieux.
Dieu de grâce,
Que ta face Luise en mon chemin.
Père tendre,
Viens me prendre
Par ta forte main.
Toute puissance est à toi,
Subviens à ma faible foi ;
Ma victoire, C’est ta gloire,
O mon Dieu, mon Roi.

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