Le jour de Jéhovah, le “ jour de la vengeance ”, le “ jour de la colère ”. – Un temps de grande détresse. – Sa cause. – Le témoignage de la Bible sur ce jour. – Son feu et sa tempête, son ébranlement et sa fusion doivent être pris d’une manière symbolique. – Le témoignage de David. – Le témoignage de l’Apocalypse. – La situation présente et l’aspect futur, comme les voient les deux partis opposés des capitalistes et des ouvriers. – Un remède qui ne réussira pas. – Le voile levé et la lumière donnée juste au temps voulu. – La preuve de ce qui précède. – La position des saints durant le temps de la détresse et leur attitude convenable relativement à cela.
Le “ jour de Jéhovah ” est le nom de cette période durant laquelle le royaume de Dieu, sous Christ, sera érigé graduellement sur la terre, pendant que les royaumes de ce monde “ passeront ” et que le pouvoir et l’influence de Satan sur l’homme seront liés. Il est décrit partout comme un jour obscur, de trouble intense, de détresse et de perplexité parmi l’humanité. Il n’y a rien d’étonnant à ce qu’une révolution si générale, et nécessitant de si grands changements, cause du trouble. De petites révolutions en ont causé dans chaque siècle ; et celle-ci, une révolution d’autant plus grande qu’aucune révolution précédente, sera “ un temps de détresse, tel qu’il n’y en a point eu depuis qu il y a eu des nations jusqu’à ce temps-là, ” et, comme “ il n’y en aura jamais. ” – Dan. 12 : 1 ; Matth. 24 : 21, 22.
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Il est appelé le “ jour de Jéhovah ”, parce que Christ, quoique revêtu d’un titre royal et de puissance royale, dirigera toutes choses durant ce temps de détresse plutôt comme le Maréchal de Jéhovah, s’assujettissant toutes choses, que comme le Prince de la paix bénissant tous les hommes. Simultanément avec l’écroulement des fausses doctrines et des systèmes faux et imparfaits, l’étendard du nouveau roi s’élèvera, et finalement celui-ci sera reconnu et proclamé par tous Roi des rois. Ainsi l’établissement de la domination de Christ est présenté par les prophètes comme l’oeuvre de Jéhovah. “ Demande-moi et je te donnerai pour ton héritage les nations, et pour ta possession les extrémités de la terre ” (Ps. 2 : 8). “ Dans le temps de ces rois, le Dieu des cieux suscitera un royaume ” (Dan. 2 : 44). L’Ancien des jours s’assit, et quelqu’un de semblable à un fils de l’homme vint et on le fit approcher de lui, et on lui donna la seigneurie, l’honneur et le règne, et tous les peuples de toutes langues durent le servir et lui obéir (Dan. 7 : 9, 13, 14, 22, 27). L’Apôtre Paul dit encore que, quand Christ aura atteint le but de son règne, “ alors le Fils lui-même sera soumis à celui qui lui a soumis toutes choses. ” – 1 Cor. 15 : 28.
Cette période est appelée le “ jour de la vengeance de notre Dieu ” et le “ jour de la colère ” (Esaïe 61 : 2 ; 63 : 1-4 ; Ps. 110 : 5). Et, pourtant, celui qui ne songe qu’à la pensée de colère, ou suppose même de la malveillance divine, se trompe sérieusement.
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Dieu a établi certaines lois, il s’en tient là, et celui qui les contrarie, pour n’importe quelle raison, recueille le châtiment de sa propre conduite. Le conseil bienveillant de Dieu à l’égard des hommes a été continuellement rejeté par eux à l’exception du petit nombre ; et Dieu de son côté les laissa suivre leur propre chemin et renoncer à lui et à son conseil (Rom. 1 : 28). Il voua alors ses soins spéciaux à Abraham et à sa postérité, qui déclarèrent vouloir suivre ses voies et se consacrer à son service.
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La dureté de leur coeur et leur manque de sincérité envers Dieu, en tant que peuple, les empêchèrent non seulement de recevoir le Messie, mais, d’une façon toute naturelle, les jetèrent dans le trouble qui termina leur existence nationale.
Et, ainsi, la lumière qui brilla dans le monde durant l’âge de l’Evangile, par la vraie Eglise de Christ (l’assemblée des premiers-nés inscrits dans les cieux), a rendu témoignage au monde civilisé de la différence qui existe entre le bien et le mal, et d’un temps à venir dans lequel l’un sera récompensé et l’autre puni (Jean 16 : 8 – 11 ; Act. 24 : 25). Si les hommes avaient suivi l’enseignement du Seigneur, cela aurait eu une influence immense sur eux. Mais, comme toujours, ils n’écoutèrent que leur propre volonté ; aussi ont-ils bien peu profité des avis des Ecritures, et l’affliction du jour de l’Eternel viendra comme conséquence de cette négligence. De nouveau on peut dire que c’est la colère de Dieu, pour autant qu’elle vient par le mépris de ses conseils et comme un salaire de l’injustice. Néanmoins, envisagé sous un autre point de vue, le trouble se répandant dans le monde n’est que le résultat naturel, la conséquence du péché, que Dieu prévit et contre lesquels ses conseils auraient protégé les hommes, si ceux-ci avaient écouté.
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Tandis que le message de Dieu à l’Eglise a été : “ Offrez vos corps en sacrifice vivant ” (Rom. 12 : 1), le message au monde fut : “ Garde ta langue du mal, et tes lèvres de parler avec tromperie. Détourne-toi du mal, et fais le bien ; cherche la paix et la poursuis ” (Ps. 34 : 13, 14). Bien peu ont observé l’un ou l’autre de ces messages. Un petit troupeau seul se “ sacrifia ” ; et pour ce qui concerne le monde, bien qu’il proclamât cette devise : “ l’honnêteté est la meilleure politique ”, il en négligea généralement la pratique.
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Il écouta plutôt la voix de l’avarice : “ Attrape ce que tu peux, en fait de richesse, d’honneur et de pouvoir dans ce monde, qu’importe la manière dont tu obtiendras tout cela, et qu’importe si quelqu’un perd par ton gain ? ” En un mot, l’affliction de ce jour de l’Eternel ne viendrait pas, ne pourrait pas venir, si les principes de la loi de Dieu avaient été quelque peu observés. Voici cette loi récapitulée : “ Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur et ton prochain comme toi-même ” (Matth. 22 : 37 – 39). C’est parce que l’esprit ou le goût dépravé, loin d’y être soumis, est opposé à la loi de Dieu, que cette affliction vient comme conséquence naturelle, comme la moisson après les semailles.
L’esprit charnel et dépravé, bien loin d’aimer son prochain comme soi-même, a toujours été égoïste et cupide, allant souvent même jusqu’à la violence et au meurtre pour entrer en possession du bien d’autrui. Quelle que soit la façon dont il est exercé, le principe égoïste reste toujours le même, et n’est gouverné que par les circonstances, la naissance, l’éducation et le milieu.
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Ce fut toujours le même principe dans chaque âge du monde, et il restera tel, jusqu’à ce que, par la force du sceptre de fer du Messie, l’amour, et non le pouvoir et l’avidité, décide ce qui est JUSTE et le prouve, jusqu’à ce qu’il ait été donné à tous de connaître la supériorité et les avantages du règne de justice et d’amour, en comparaison de celui de l’égoïsme et du pouvoir ; jusqu’à ce que, sous l’influence de la lumière du soleil de la vérité et de la justice, le coeur de pierre de l’homme égoïste devienne à nouveau ce que Dieu le déclara jadis, “ très bon ”, un coeur de chair. – Ez. 36 : 26.
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Si nous regardons en arrière, nous pouvons voir sans difficulté comment arriva le changement de la bonté et de l’amour divins en un dur égoïsme. Les circonstances, tendant à engendrer l’égoïsme, se présentèrent aussitôt que l’homme, par sa désobéissance, s’attira la disgrâce de Dieu et qu’il fut exilé de l’Eden, son chez-soi, où il avait abondamment de quoi suffire à tous ses besoins. Lorsque nos parents condamnés en sortirent, qu’ils commencèrent le combat pour la vie et cherchèrent à prolonger leur existence, ils rencontrèrent tout de suite des épines, des chardons et la terre stérile ; et leur lutte contre ces difficultés provoqua la fatigue et la sueur du visage, comme l’Eternel l’avait déclaré. Puis, insensiblement, les qualités mentales et morales commencèrent à s’étioler faute d’exercice, tandis que les qualités inférieures parvinrent à un plus complet perfectionnement grâce à un exercice continuel. L’entretien de soi-même devint le but principal et l’intérêt de la vie ; et la peine qu’il causa devint l’étalon de la valeur de tout. – Mammon devint le maître de l’homme. Pouvons-nous nous étonner si, en de pareilles circonstances, le genre humain est devenu égoïste, cupide et avide, chacun s’efforçant d’avoir la plus grande part, – premièrement pour les nécessités de la vie, et deuxièmement pour les honneurs et le luxe accordés à Mammon ? C’est la tendance naturelle que Satan ne fit qu’exploiter au détriment de l’homme.
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Durant les âges passés, à la suite de diverses circonstances (entre autres l’ignorance, les préjugés de races, la fierté nationale), les grandes richesses ont été généralement dans les mains de quelques-uns, – des seigneurs, – auxquels la multitude rendit servilement obéissance comme à ses représentants nationaux, dans l’opulence desquels elle plaçait son orgueil et son intérêt comme si elle était sienne. Mais lorsque s’approcha le temps que Jéhovah choisit pour bénir le monde par une restauration au moyen du Messie, le voile de l’ignorance et de la superstition commença à se déchirer, grâce aux facilités et aux inventions modernes ; celles-ci amenèrent l’élévation générale du peuple et la diminution du pouvoir des souverains terrestres
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La richesse du monde est maintenant principalement parmi les riches du peuple plutôt que dans les mains de ses monarques.
Quoique la richesse engendre beaucoup de mal, elle n’est pas cependant sans bénédictions : les riches obtiennent une meilleure éducation, et, par conséquent, ils se voient élevés intellectuellement au-dessus des pauvres ; mais ils se croient, de ce chef, plus privilégiés que les autres et s’associent plus ou moins à la royauté. Et voilà l’aristocratie qui possède à la fois l’argent et l’éducation pour l’appuyer et la seconder dans les luttes ambitieuses qu’elle livre, pour s’emparer de tout ce qu’elle peut et pour se tenir à tout prix au premier rang.
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Mais maintenant que le domaine de l’intelligence s’étend et que le peuple profite des facilités d’éducation si abondantes, les gens commencent à penser pour eux-mêmes ; et avec l’égoïsme et l’estime de soi-même qui leur est propre, appuyés par une connaissance superficielle, c’est parfois une chose dangereuse que le demi savoir, ils s’imaginent avoir trouvé les voies et les moyens par lesquels les intérêts et la condition de tous les hommes, et spécialement les leurs, pourront être surélevés au détriment du petit nombre dans les mains duquel la richesse repose maintenant. Plusieurs d’entre eux, il n’y a pas de doute, croient honnêtement que les intérêts contraires des disciples de Mammon (d’un côté eux-mêmes et de l’autre les riches) peuvent être réglés aisément et loyalement ; et, indubitablement, ils pensent que s’ils étaient riches ils seraient extrêmement bienveillants et aimeraient volontiers leur prochain comme eux-mêmes. Mais ils s’abusent évidemment eux-mêmes ; car, à vrai dire, bien peu manifestent un tel esprit de charité dans leur condition présente, et celui qui n’est pas fidèle dans l’usage des menus biens de ce monde ne le serait pas non plus s’il possédait de grandes richesses. En effet, les circonstances le prouvent, plusieurs des plus durs de coeur et des plus égoïstes parmi ceux qui sont dans l’abondance, sont de ceux qui sont sortis soudain d’une humble condition.
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D’un autre côté, tout en n’excusant aucunement la convoitise et l’égoïsme avide de personne, il est juste de reconnaître que les établissements créés pour l’entretien et les soins des malades, des pauvres et de tous ceux qui sont délaissés, consistent en asiles, hôpitaux, hospices, maisons de retraite pour les pauvres, écoles, bibliothèques publiques, et en diverses autres entreprises pour le bien-être et la consolation des masses plutôt que pour les riches, sont soutenus principalement par les donations et les contributions des riches. Presque toutes ces institutions doivent leur existence à des coeurs miséricordieux et bienveillants parmi les riches ; ce sont des entreprises que les classes plus pauvres n’ont pas les moyens de mener à bien, comme elles n’auraient d’ailleurs, en général, ni l’éducation, ni la volonté nécessaires pour les accomplir.
Néanmoins, nos jours sont témoins d’un conflit toujours plus aigu entre les classes opulentes et les classes ouvrières ; d’une amertume croissante de la part de la classe des travailleurs, et d’un sentiment croissant parmi les riches que seul le bras fort de la loi protègera ce qu’ils croient être leur droit. Pour cela les riches se tiennent du côté des gouvernements ; et la masse des ouvriers salariés commence à croire que les lois et les autorités n’existent que pour aider les riches et pour tenir les pauvres en échec ; elle se voit poussée dans les bras du communisme et de l’anarchisme, pensant que, ainsi, leurs intérêts seront mieux soutenus ; et elle oublie qu’après tout, le gouvernement le plus mauvais et le plus coûteux vaut bien mieux qu’aucun gouvernement du tout.
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Plusieurs passages de l’Ecriture démontrent clairement que telle sera la nature de la détresse que subiront les systèmes actuels, civils, sociaux et religieux : que tel sera le résultat auquel aboutira l’augmentation de la connaissance et de la liberté, à cause des imperfections : mentales, morales et physiques de l’homme.
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Nous rappellerons ces passages au moment opportun. Nous ne pouvons ici attirer l’attention que sur une petite partie des nombreux passages de l’Ecriture qui touchent à cet ordre d’idées. En attendant, nous aimerions prévenir nos lecteurs du fait que dans plusieurs des prophéties dans lesquelles l’Egypte, Babylone et Israël jouent un si grand rôle, il n’y a pas seulement en vue un accomplissement littéral, mais encore un second et plus complet accomplissement. Ainsi les prédictions au sujet de Babylone, etc., par exemple, devraient être considérées comme extravagantes et outrées, si nous ne savions pas qu’elles se rapportent à une Babylone symbolique et antitypique aussi bien qu’à la Babylone au sens littéral. Le livre de l’Apocalypse contient des prédictions qui y furent inscrites longtemps après que Babylone selon la lettre fut en ruines, et par conséquent elles ne sont applicables qu’à la Babylone symbolique ; et réellement la ressemblance frappante des paroles des prophètes, qui apparemment furent adressées directement à la Babylone littérale, montre qu’ils concernent la Babylone symbolique dans un sens spécial. Dans cet accomplissement plus large, l’Egypte représente le monde et, Babylone, l’Eglise nominale, la soi-disant chrétienté ; tandis qu’Israël, comme nous l’avons vu déjà plusieurs fois, représente le monde entier tel qu’il sera dans sa condition justifiée, sa glorieuse prêtrise royale, ses saints Lévites et son peuple dans la foi et dans l’adoration, tous justifiés par le sacrifice de propitiation et amenés à un état de réconciliation avec Dieu. A Israël sont promises les bénédictions, à l’Egypte les plaies, et à Babylone, la forte, une chute complète et merveilleuse qui durera toujours, comme une grande meule jetée dans la mer (Apoc. 18 : 21) ; elle ne se relèvera plus jamais, et sera en souvenir odieux à perpétuité.
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L’apôtre Jacques attire notre attention sur ce jour d’affliction et en parle comme du résultat des conflits entre le capital et le travail. Il dit : “ A vous maintenant, riches ! Pleurez et gémissez, à cause des malheurs qui viendront sur vous. Vos richesses sont pourries [ont perdu leur valeur], et vos vêtements sont rongés par les teignes. Votre or et votre argent sont rouillés ; et leur rouille s’élèvera en témoignage contre vous, et dévorera vos chairs comme un feu. Vous avez amassé des trésors dans les derniers jours ! Voici, le salaire des ouvriers qui ont moissonné vos champs, et dont vous les avez frustrés, crie, et les cris des moissonneurs sont parvenus jusqu’aux oreilles du Seigneur des armées ” (Jac. 5 : 1 – 4). Il ajoute que la classe atteinte par la détresse a été accoutumée au luxe, obtenu en grande partie aux dépens d’autres gens, parmi lesquels il y avait quelques justes, et que, parce que ceux-ci ne résistèrent point, on alla jusqu’à leur pressurer la vie même. L’apôtre presse les “ frères ” de tout supporter patiemment, quoi qu’il puisse leur arriver, de regarder au delà de la détresse et d’attendre la délivrance par le Seigneur. C’est justement cette situation que nous voyons maintenant se créer à pas de géants ; et dans le monde, parmi ceux qui y sont attentifs, combien n’y en a-t-il pas qui sont “ comme rendant l’âme de frayeur, dans l’attente des choses qui arrivent sur toute la terre ” ?
Chacun sait que la tendance constante de notre temps est à l’abaissement des salaires pour le travail, à moins que les prix ne soient soutenus artificiellement ou élevés par des ligues ouvrières, grèves, etc. ; et avec les sentiments actuels de la masse tout le monde peut voir que ce n’est plus qu’une question de temps quand les limites supportables seront atteintes, et alors une révolte s’ensuivra sûrement.
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Cette révolte jettera l’alarme parmi le capital, qui se retirera du commerce et de l’industrie manufacturière, et on l’entassera dans les caveaux et dans les coffres-forts pour qu’il se consume lui-même dans l’improduction, avec les frais de sa conservation, au grand tourment des propriétaires. De ce fait résultera certainement la banqueroute, la panique financière et la ruine du commerce, attendu qu’aujourd’hui toutes les affaires importantes se font à crédit. Le résultat naturel de tout ce qui précède sera que des centaines de mille hommes, qui sont dépendants de leur salaire pour leur pain journalier, perdront leur gagne-pain, et le monde sera rempli de mendiants et de personnes que la nécessité poussera à braver toutes les lois. Alors il arrivera ce qui est décrit par le prophète (Ezéchiel 7 : 10 – 19) : Que l’acheteur n’a pas besoin de se réjouir, ni le vendeur de s’affliger, car la colère éclatera contre toute la multitude et il n’y aura plus de sécurité pour la propriété. Toutes les mains seront affaiblies et impuissantes à détourner la détresse. Ils jetteront leur argent dans les rues, et leur or sera pour eux un objet d’horreur ; ni leur argent ni leur or ne pourront les délivrer au jour de la fureur de l’Eternel.
Il est vrai que les derniers quarante ans de l’existence d’Israël comme nation furent un jour de détresse, “ un jour de vengeance ” pour ce peuple, se terminant dans la complète destruction de sa nationalité ; mais il ne faut pas oublier que son jour de colère ne fut qu’une ombre ou une image faible d’une détresse encore bien plus grande et plus étendue qui se répandra sur la chrétienté de nom ; de même que l’histoire du passé d’Israël comme peuple durant l’Age de faveur, était un type de l’Age de l’Evangile, ainsi que nous le montrerons d’une manière décisive dans un volume suivant.
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Chacun verra alors pourquoi ces prophéties, concernant le jour de l’Eternel, durent être adressées, et le furent, plus ou moins directement à Israël et à Jérusalem, quoique la connexion démontre que, dans leur plein et entier accomplissement, se trouve compris tout le genre humain.
Prenez un autre témoignage prophétique (Sophonie 1 : 7 – 9, 14 – 18) : “ Silence devant le Seigneur, l’Eternel ! Car le jour de l’Eternel est proche, car l’Eternel a préparé le sacrifice, il a choisi ses conviés (comp. Apoc. 19 : 17). Au jour du sacrifice de l’Eternel, je châtierai les princes et les fils du roi, et tous ceux qui portent des vêtements étrangers. En ce jour-là, je châtierai [aussi] tous [les pilleurs], ceux qui sautent par-dessus le seuil, ceux qui remplissent de violence et de fraude la maison de leur maître [Cela prouve qu’il y aura non seulement un grand bouleversement de la richesse et du pouvoir dans ce temps de détresse, mais que ceux qui seront les instruments du ciel dans le renversement des systèmes présents, seront punis de même pour leur manière d’agir également injuste et inique ; car la détresse qui approche enveloppera toutes les classes et apportera de l’affliction sur toute la multitude]. ”
Le grand jour de l’Eternel est proche, il est proche, il arrive en toute hâte ; le jour de l’Eternel fait entendre sa voix ; là le héros pousse des cris amers. Ce jour est un jour de fureur, un jour de détresse et d’angoisse, un jour de ravage et de destruction, un jour de ténèbres et d’obscurité [d’incertitude et de pressentiment, ainsi que de misère présente], un jour de nuées [de troubles] et de brouillards, un jour où retentiront la trompette [la septième trompette symbolique retentira à travers tout ce jour de détresse, – elle est aussi appelée la trompette de Dieu, parce qu’elle est liée étroitement avec les événements de ce jour de l’Eternel] et les cris de guerre contre les villes fortes et les tours élevées [les déclarations ampoulées et contradictoires de gouvernements forts et fermement enracinés].
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Je mettrai les hommes dans la détresse, et ils marcheront comme des aveugles [trébuchant dans l’incertitude ne sachant pas quel chemin ils doivent prendre], parce qu’ils ont péché contre l’Eternel ; Je répandrai leur sang comme de la poussière, et leur chair comme de l’ordure. Ni leur argent ni leur or ne pourront les délivrer au jour de la fureur de l’Eternel [quoique précédemment la richesse pût fournir l’aisance et tout le luxe possible] ; Par le feu de sa jalousie tout le pays [toute la terre] sera consumé [ou dévoré] ; Car il détruira soudain tous les [riches] habitants du pays. ”
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Cette destruction soudaine détruira plusieurs riches en ce sens qu’ils cesseront d’être riches, mais elle entraînera évidemment aussi la perte de plusieurs vies dans tous les rangs de la société.
Nous n’essayerons pas de suivre les prophètes dans tous leurs détails sur l’affliction de ce jour qu’ils envisagèrent à divers points de vue, mais nous poursuivrons brièvement la dernière pensée suggérée par le prophète, c’est à dire celle du FEU de la jalousie de Dieu dévorant toute la terre. Ce même prophète fait allusion de nouveau au même feu, etc., lorsqu’il dit : (Soph. 3 : 8, 9), “ Attendez-moi donc, dit l’Eternel, au jour où je me lèverai pour le butin ! Car j’ai résolu de rassembler les nations, de rassembler les royaumes, pour répandre sur eux ma fureur, toute l’ardeur de ma colère [le rassemblement des peuples de toutes les nations pour des intérêts communs en opposition aux gouvernements présents est croissant (preuve : le mouvement connu sous le nom de “ l’Internationale ”) ; et le résultat sera une union des royaumes pour la sauvegarde commune, de sorte que le trouble viendra par-dessus tous les royaumes qui, tous, tomberont] ; car par le feu de ma jalousie tout le pays [litt. Laus. toute la terre] sera consumé. Alors [après cette destruction des royaumes, après la ruine de l’ordre social existant, – dans le feu de l’ affliction] je donnerai aux peuples des lèvres pures [la Parole pure, non souillée par les traditions humaines], afin qu’ils invoquent tous le nom de l’Eternel, pour le servir d’un commun accord. ”
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Ce feu de la jalousie de Dieu est un symbole, et un symbole très puissant, représentant l’intensité de la détresse et de la désolation qui enveloppera toute la terre. Il est évident que ce n’est pas un feu à la lettre, comme plusieurs le pensent, puisque après son ravage les peuples vivent encore et sont bénis. Il est évident aussi que les peuples survivants ne sont pas des saints, comme plusieurs veulent le faire croire, puisqu’ils doivent d’abord être convertis pour pouvoir servir le Seigneur, tandis que les saints sont déjà convertis et servent le Seigneur (1).
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Dans toutes les Ecritures le mot terre représente ou signifie la société organisée, quand il est employé d’une manière symbolique ; montagnes signifie les royaumes, cieux, les puissances spirituelles dominantes, mer, la multitude des peuples agitée, turbulente et mécontente. Feu représente la destruction de tout ce qu’on brûle, l’ivraie, la scorie, la terre (l’ordre social), etc. Et si en symbole il est ajouté du soufre au feu, cela renforce la pensée de destruction ; car rien n’est plus mortel à toute forme de vie que la vapeur sulfureuse.
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(1) Nous mentionnons ceci pour renverser l’argument avancé par quelques-uns, qui prennent ce feu à la lettre, c’est à dire pour un feu réel, et qui, ensuite, prétendent que la terre au sens littéral du mot sera consumée, etc. Pour les besoins de leur théorie, ils prétendent que “ les peuples ” mentionnés ici sont les saints qui retourneront sur la terre, après que cette dernière sera brûlée et se sera refroidie, qu’ils bâtiront des maisons et les habiteront, qu’ils planteront des vignes et en mangeront les fruits et qu’ils se réjouiront longtemps de l’oeuvre de leurs mains. Ils considèrent les quelques années qui restent encore comme une éducation ou préparation pour devenir dignes de l’héritage, et oublient que ce dernier se perdrait complètement dans les expériences aériennes des mille ans (ou plus) à attendre le refroidissement de la terre, – conformément à leur théorie. Cela est une sérieuse méprise, elle résulte d’une interprétation trop littérale des figures, similitudes, paraboles, symboles et discours obscurs du Seigneur, des apôtres et des prophètes. Poursuivant encore l’erreur, ils prétendent qu’après ce feu il n’y aura plus ni montagnes, ni mers, parce qu’ils ne voient pas que toutes ces expressions, ainsi que le feu, ce sont des symboles.
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La prophétie symbolique de Pierre sur le jour de la colère s’accorde parfaitement avec cette pensée. Il dit : “ Que pour ces choses le monde d’alors périt, submergé par l’eau [ce ne furent point les cieux et la terre littéralement parlant qui disparurent, mais l’économie antédiluvienne ou l’ordre de choses existant avant le déluge], tandis que, par la même parole (d’autorité divine), les cieux et la terre d’à présent [la présente économie ou l’ordre de choses actuel] sont gardés ou réservés pour le feu. ”
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Le fait que l’eau est prise ici au sens exact du mot en porte quelques-uns à croire que le feu doit aussi être pris littéralement, mais cette conséquence ne s’ensuit nullement. Le temple de Dieu était en pierres, selon la lettre, mais cela n’empêche pas que l’église, le vrai temple, est une maison spirituelle, un temple saint, et n’est point formé de matériaux terrestres. L’arche de Noé en était aussi une au sens littéral, mais elle symbolisait Christ et la puissance qui est en lui, en vertu de laquelle il réorganisera et rétablira la société humaine.
“ Le jour du Seigneur viendra comme un voleur [inaperçu] ; en ce jour, les cieux [les puissances actuelles de l’air, dont Satan est le prince ou le chef] passeront avec fracas, les éléments embrasés se dissoudront, et la terre [l’ordre social existant] avec les oeuvres qu’elle renferme [fierté, distinctions d’ordres et de rangs, aristocratie et dignité royale] sera consumée,… les cieux enflammés se dissoudront et les éléments embrasés se fondront. Mais nous attendons, selon sa promesse, de nouveaux cieux [le nouveau pouvoir spirituel, le royaume de Christ] et une nouvelle terre [la société terrestre organisée sur une nouvelle base ; sur la base de l’amour et de la justice, plutôt que sur celle du pouvoir et de l’oppression]. – 2 Pierre 3 : 6, 7, 10 – 13.
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On doit se rappeler que quelques-uns des apôtres furent aussi des prophètes : notamment Pierre, Jean et Paul. Et pendant que, comme apôtres, ils furent les interprètes de Dieu pour expliquer les expressions des prophètes précédents et pour être ainsi utiles à l’Eglise, ils furent encore employés pour Dieu comme prophètes afin de prédire les choses à venir, lesquelles, aussitôt que le temps de leur accomplissement est arrivé, deviennent la “ nourriture dans le temps qu’il faut ”, destinée à la famille de la foi ; et Dieu suscite au moment convenable des serviteurs ou interprètes appropriés pour la distribuer.
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(Voyez les déclarations de notre Seigneur à ce sujet, – Mat. 24 : 45, 46). Comme prophètes les apôtres furent poussés à écrire des choses, qu’ils ne purent comprendre qu’imparfaitement, parce qu’elles n’étaient pas encore au temps convenable alors ; il en fut également ainsi des prophètes de l’Ancien Testament (1 Pierre 1 : 12, 13), quoique leurs paroles, comme celles des apôtres, fussent spécialement inspirées de Dieu ; elles ont ainsi une profondeur de pensée dont ils n’avaient point connaissance eux-mêmes lorsqu’ils écrivirent. De cette manière l’Eglise a été, au fond, toujours guidée par Dieu même, quels que soient ceux qui furent en quelque sorte ses interprètes ou ses canaux de communication. Plus on admettra cela, plus on sera conduit à une plus grande foi et à une confiance plus ferme en la parole de Dieu, malgré les imperfections de quelques-uns de ses interprètes.
Le prophète Malachie (4, 1), parlant de ce jour de Jéhovah sous le même symbole, dit : “ Car voici, le jour vient, ardent comme une fournaise. Tous les hautains et tous les méchants seront comme du chaume ; le jour qui vient les embrasera, dit l’Eternel des armées, il ne leur laissera ni racine ni rameau. ” L’orgueil, l’humeur hautaine et toute autre cause de laquelle le faste, la fierté et l’oppression pourraient de nouveau prendre naissance, seront entièrement consumés par la grande affliction du jour de Jéhovah et par les châtiments qui surviendront encore durant le Millénium et dont le dernier est décrit dans Apoc. 20 : 9.
(A358)
Mais de ce que l’orgueil, détestable sous toutes ses formes, sera complètement exterminé, et de ce que tous les hautains et tous les méchants seront complètement détruits, il ne faut pas conclure qu’il n’y ait plus d’espoir d’amélioration parmi cette classe de gens.
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Non, Dieu soit béni ! En même temps que le feu de la juste indignation de Dieu brûlera, le Juge permettra qu’au moyen d’une occasion favorable plusieurs soient arrachés comme hors du feu (Jude 23) ; et ceux-là seuls qui refuseront ce moyen périront avec leur orgueil, parce qu’ils refuseront ainsi de s’en détacher et de se réformer.
Le même prophète donne encore une autre description de ce jour (Mal. 3 : 1 – 3) ; il y montre de nouveau, comment les enfants du Seigneur seront purifiés par le “ feu ”, bénis et amenés auprès de lui au moyen de la destruction des scories de l’erreur : – “ L’Ange de l’alliance en qui est votre affection, voici, il vient ! dit l’Eternel des armées. Mais qui soutiendra le jour de sa venue, et qui subsistera [devant l’épreuve] lors de son apparition ? Car Il est comme un feu de fondeur…. Il sera assis, fondant et purifiant l’argent, et il purifiera les fils de Lévi [types des croyants, dont les principaux sont ceux de la prêtrise royale] ; il les affinera [épurera] comme l’or et l’argent, et ils appartiendront à l’Eternel, présentant l’hommage [l’offrande] en justice ”.
(A359)
Paul parle de ce même feu et de ce même procédé d’épuration touchant les croyants dans le jour de l’Eternel (1 Cor. 3 : 12 – 15), et, cela, d’une façon telle qu’il est hors de doute que le feu symbolique détruira chaque erreur et effectuera ainsi la purification de la foi. Après avoir déclaré qu’il ne parle que de ceux qui ont édifié leur foi sur le seul fondement reconnu, l’oeuvre achevée de la rédemption de Jésus-Christ, il dit : “ Or, si quelqu’un bâtit sur ce fondement avec de l’or, de l’argent, des pierres précieuses, [les vérités de la révélation divine, ou avec] du bois, du foin, du chaume [les fausses doctrines d’opinions et de traditions humaines], l’oeuvre de chacun sera manifestée [sa vraie nature sera portée à la vue de tout le monde] ; car LE JOUR la fera connaître, parce qu’elle se révélera dans le FEU, et le feu éprouvera ce qu’est l’oeuvre [d’édification sur la foi] de chacun ” (2 Pierre 1 : 5 – 11).
384
Même le plus prévenu est obligé d’admettre, à coup sûr, que le feu qui éprouve la foi d’un homme n’est pas un feu au sens littéral du mot ; mais le feu est un symbole grandiose pour dépeindre la destruction complète des erreurs de la foi, qui sont représentées ici par bois, foin et chaume, tandis que ce feu n’aura pas la puissance de détruire l’édifice de la foi, bâti avec l’or, l’argent et les pierres précieuses de divines vérités, et fondé sur le roc du sacrifice de la rançon de Christ.
L’apôtre le montre en disant : “ Si l’oeuvre bâtie par quelqu’un sur le fondement [de Christ] subsiste, il recevra une récompense. [Sa récompense sera en proportion de sa fidélité dans la construction, – suivant qu’il a ignoré sa les traditions humaines et bâti d’après la parole de Dieu, la vérité]. Si l’oeuvre de quelqu’un est consumée, il perdra sa récompense [à cause de son infidélité] ; pour lui, il sera sauvé, mais comme à travers du feu ” – brûlé presque, desséché et effrayé. Celui qui bâtit sur le fondement du roc de la rançon de Christ est en sûreté, car quiconque se confie en sa justice, comme en ce qui le couvre, ne sera point confondu. Il n’y a que ceux qui le rejettent volontairement ainsi que son oeuvre, après être parvenus à une pleine connaissance, qui soient en danger de la seconde mort. – Hébr. 6 : 4 – 8 ; 10 : 26 – 31.
(A360)
Ce trouble du jour de l’Eternel est encore symboliquement décrit d’une autre manière. L’apôtre montre (Hébr. 12 : 26 – 29) que l’inauguration de l’alliance de la Loi au Sinaï fut le type de l’introduction de la nouvelle Alliance pour le monde lors de l’ouverture de l’âge du Millénium, ou du règne du royaume de Christ. Il dit que dans le type la voix ébranla la terre au sens littéral, mais que maintenant, il a fait la promesse, disant : “ Une fois encore [une fois pour toutes, pour en finir] j’ébranlerai non seulement la terre, mais aussi le ciel.
385
” A cet égard l’apôtre ajoute tout en l’expliquant : “ Or ces mots : Une fois encore indiquent le changement des choses ébranlées [muables] comme étant faites [c’est à dire des choses trouvées fausses, non conformes à la vérité], afin que les choses inébranlables [les choses vraies et justes] subsistent. C’est pourquoi, recevant un royaume inébranlable, montrons notre reconnaissance en rendant à Dieu un culte qui lui soit agréable, avec piété et avec crainte, car [comme il est écrit] notre Dieu est aussi un feu dévorant. ” Nous voyons donc que l’apôtre symbolise sous l’image d’une tempête le trouble de ce jour de l’Eternel, auquel lui et d’autres font allusion ailleurs sous le symbole du feu : il mentionne les mêmes événements, savoir le balayement de toutes les erreurs des croyants ainsi que du monde, – des erreurs à l’égard du plan, des perfections et de la parole de Dieu, ainsi que des erreurs concernant les affaires sociales et civiles du monde. Ce sera en effet un bienfait pour tous d’être délivrés de ces choses “ ayant été faites ” [de ces choses humaines] et qui vinrent en grande partie sur l’homme à cause de ses propres désirs dépravés, et de la ruse et de l’astuce de Satan, l’ennemi déclaré de la justice ; mais il en coûtera beaucoup à tous ceux que cela concerne pour en être débarrassés.
(A361)
Ce sera un feu terriblement ardent, une horrible tempête, une sombre nuit de troubles, qui précédera l’éclat glorieux de ce royaume de justice qui ne peut jamais être ébranlé, de ce jour millénaire dans lequel le Soleil de la Justice éclatera en splendeur et en puissance, bénissant et guérissant le monde malade et mortel, mais racheté. Comparez Mal. 4 : 2 et Matth. 13 : 43.
386
David, le prophète, par les Psaumes duquel il plut à Dieu de nous prédire tant de choses au sujet de notre Seigneur lors de son premier avènement, donne aussi quelques vives descriptions de ce jour de troubles par lequel son règne glorieux sera introduit ; et dans ses descriptions il se sert alternativement de ces divers symboles, – feu, tempête et obscurité : Ainsi il dit : par exemple, (Ps. 50 : 3) .. “ Il vient, notre Dieu, il ne reste pas en silence ; devant lui est un feu dévorant, autour de lui une violente tempête. ” Encore (Ps. 97 : 2 – 6) : Les nuages et l’obscurité l’environnent, la justice et l’équité sont la base de son trône. Le feu marche devant lui, et embrase à l’entour ses adversaires. Ses éclairs illuminent le monde, la terre le voit et tremble ; les montagnes [les royaumes] se fondent comme la cire devant l’Eternel, devant le Seigneur de toute la terre. Les [nouveaux] cieux publient [alors] sa justice, et tous les peuples voient sa gloire. ” Encore (Ps. 110 : 2 – 6) : “ Domine au milieu de tes ennemis !… Le Seigneur, à ta droite, brise des rois au jour de sa colère. Il exerce la justice parmi les nations : tout est plein de cadavres ; il brise des têtes sur toute l’étendue du pays. ” Et encore (Ps. 46 : 2 – 6) : “ Dieu est pour nous un refuge…. C’est pourquoi nous sommes sans crainte quand la terre [l’ordre de choses établi] est bouleversée, et que les montagnes [les royaumes] chancellent au coeur des mers [sont englouties par les masses turbulentes], quand les flots de la mer mugissent, écument [deviennent furieux], se soulèvent jusqu’à faire trembler les montagnes.
(A362)
Il est un fleuve dont les courants réjouissent la cité de Dieu,… Dieu la secourt [l’Epouse, le fidèle “ petit troupeau ”] dès l’aube du matin [du jour de mille ans]. ” Et dans le même Psaume (7-11), les mêmes faits sont encore exposés sous d’autres symboles : “ Des nations s’agitent, des royaumes s’ébranlent ; il fait entendre sa voix : la terre [la société] se fond d’épouvante. L’Eternel des armées est avec nous, le Dieu de Jacob est pour nous une haute retraite. ” Puis, contemplant les résultats de ce temps de détresse maintenant passé, il ajoute : “ Venez, contemplez les oeuvres de Jéhovah, les ravages qu’il a opérés sur la terre !… Arrêtez [dans vos voies précédentes, ô peuples] et sachez [venez à la connaissance] que je suis Dieu : Je domine [je serai exalté] sur les nations, je domine sur la terre. ” La “ nouvelle terre ”, ou la nouvelle organisation de la société, exaltera Dieu et sa loi qui dominera sur tous les hommes.
387
Un autre témoignage qui prouve que le jour de l’Eternel sera un jour de grande détresse et de destruction pour chaque forme du mal [mais non un temps de combustion littérale de la terre], se trouve dans la dernière prophétie symbolique de la Bible. Faisant allusion à cette période, où le Seigneur mettra en oeuvre sa grande puissance et régnera, la tempête et le feu sont ainsi décrits : “ Les nations se sont irritées ; et ta colère est venue ” (Apoc.11 : 17, 18). Et encore : “ De sa bouche sortait une épée aiguë, à deux tranchants, pour frapper les nations ; il les paîtra avec une verge de fer ; et il foulera la cuve du vin de l’ardente colère du Dieu tout-puissant… Et je vis la bête [symbolique], et les rois de la terre, et leurs armées rassemblées pour faire la guerre à celui qui était assis sur le cheval et à son armée. Et la bête fut prise, et avec elle le faux prophète,… Ils furent tous les deux jetés vivants dans l’étang ardent de feu et de soufre. ” – Apoc. 19 : 15 – 20.
(A363)
Nous ne pouvons faire ici une digression et examiner tous ces symboles tels que “ la bête ”, “ le faux prophète ”, “ l’image ”, “ l’étang de feu ”, “ le cheval ”, etc., etc. Nous renvoyons le lecteur à un volume suivant (1). Pour le moment nous aimerions que chacun remarquât que la grande Bataille [ou la guerre] symbolique et la récolte du vin de la terre, décrites ici comme la clôture de l’âge présent et l’ouverture de l’âge millénaire (Apoc. 20 : l – 3), ne sont que d’autres symboles embrassant les mêmes grands événements de détresse, événements qui, ailleurs, sont appelés symboliquement feu, tempête, ébranlement, etc. Pour les figures de la guerre et de la cuve du vin de l’Apocalypse remarquez l’harmonie frappante de Joël 2 : 9 – 16 ; et d’Esaïe 13 : 1-11, dans la description des mêmes événements avec de semblables images. La variété de toutes les figures symboliques nous aide à apprécier et à comprendre plus clairement tous les traits de ce grand et illustre jour de l’Eternel.
388
La situation présente.
Nous laissons ici les déclarations prophétiques concernant ce jour, pour désigner plus particulièrement l’aspect actuel des affaires du monde, ainsi que nous les voyons maintenant se préparer pour le grand conflit qui s’approche avec rapidité, – conflit qui, lorsqu’il aura atteint son point culminant, doit nécessairement être de courte durée, autrement la race humaine serait exterminée. Les deux partis rivaux dans cette lutte sont déjà reconnaissables.
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(1) Trois autres volumes ont encore paru chez le même auteur : – vol. II “ Le temps est proche, ” vient de paraître en français ; vols. III et IV, “ Ton Règne vienne ” et “ Jour de la Vengeance ” sont déjà publiés en allemand et le seront également en français dès que les demandes l’exigeront.
(A364)
D’un côté, nous voyons l’opulence, l’arrogance et l’orgueil, et, de l’autre, une pauvreté très répandue, l’ignorance, un zèle fanatique et un sentiment aigu de l’injustice. L’un et l’autre, poussés par des motifs égoïstes, organisent maintenant leurs forces dans tout le monde civilisé. Avec nos yeux oints de la vérité nous pouvons voir, partout où nous regardons, que la mer et les flots commencent à mugir, écument et donnent contre les montagnes, ce qui exprime bien les menaces et les tentatives des anarchistes et des mécontents, dont le nombre s’accroît constamment ; et nous pouvons voir aussi que le frottement entre les divers éléments ou factions de la société sera bientôt dans l’état décrit par le prophète, où la terre [la société] sera en feu, et où les éléments fondront et se dissoudront dans la chaleur provoquée par ce contact.
388
Il est naturellement difficile pour l’homme de se placer à un point de vue contraire à ses propres intérêts, à ses habitudes et à son éducation, quel que soit le parti dont il se réclame dans ce conflit. Les riches ont le sentiment qu’ils peuvent prétendre à plus qu’à leur part proportionnelle des biens de ce monde ; qu’ils sont en droit d’acquérir le produit du travail et chaque confort au plus bas prix possible ; qu’ils ont un droit aux fruits de leurs efforts, celui entre autres de faire usage de leur intelligence et de faire cheminer leurs affaires en sorte qu’elles leur rapportent pour augmenter leur richesse déjà entassée, et cela sans qu’ils aient à se demander si d’autres, par la force des circonstances, sont obligés de se contenter de moins de commodités ou ont à peine de quoi soutenir leur existence. Ils raisonnent ainsi : C’est inévitable ; il faut que la loi de l’offre et de la demande règne ; il s’est toujours trouvé des riches et des pauvres dans le monde ; et si le matin la richesse était partagée également, avant la tombée de la nuit quelques-uns seraient de nouveau pauvres par suite de dissipation et d’imprévoyance, tandis que d’autres plus soigneux et plus prudents seraient riches.
(A365)
Au reste, diront-ils avec raison, pourrait-on s’attendre à ce que des hommes, ayant de grandes facultés intellectuelles, entreprennent de vastes entreprises, occupant des milliers d’hommes, avec le risque de grandes pertes, sans aucun espoir de profit et d’avantage ?
L’artisan et l’ouvrier, par contre, diront : Nous voyons bien que le travail d’aujourd’hui jouit de plus d’avantages que précédemment, qu’il est mieux payé, et procure conséquemment plus de bien-être ; cependant, en tout cela, il ne jouit que d’un droit dont il a été privé longtemps jusqu’à un certain point ; et, il recueille ainsi à juste titre une part des avantages des inventions, des découvertes, de l’accroissement de connaissances, etc., de notre temps. Nous reconnaissons que le travail est honorable, et que s’il est accompagné du bon sens de l’éducation, de l’honnêteté et de principes équitables, il est aussi honorable et a autant de droits qu’aucune autre profession.
390
Au contraire, certes, nous regardons l’oisiveté comme un déshonneur et une honte quels que puissent être le talent ou les occupations de celui qui s’y adonne. Tous devraient être utiles sous quelque rapport pour être appréciés et estimés. Mais bien que nous reconnaissions l’amélioration de notre sort ainsi que les progrès actuels, quant à la situation intellectuelle, sociale et financière, nous l’attribuons plutôt à la force des choses qu’à la volonté des hommes, soit de notre part, soit de celle de nos patrons. Car nous voyons que notre situation améliorée ainsi que celle de tous les hommes n’est que le résultat de la grande augmentation de connaissances, d’inventions, etc., qui a eu lieu particulièrement ces derniers cinquante ans.
(A366)
Tout cela est venu si rapidement que le travail comme le capital, soulevés par le flot rapide, ont été transportés à un niveau plus élevé ; et si nous avions une espérance que le flux continue à s’élever au profit de tous, nous serions satisfaits ; mais nous sommes dans l’inquiétude et dans l’anxiété maintenant, parce que nous voyons que tel n’est pas le cas. Nous voyons que la marée montante commence à s’arrêter, et tandis que plusieurs ont été, de ce chef, élevés très haut et enrichis, qu’ils sont en sûreté et à l’abri sur le rivage de l’aisance, de l’opulence et du luxe, les masses au contraire ne sont pas dans une situation assurée, mais en danger d’être transportées plus bas que jamais par le reflux, la marée descendante de maintenant. De là vient que nous sommes décidés à prendre des mesures pour assurer notre existence future avant qu’il soit trop tard.
391
Pour exprimer la chose en d’autres termes : Nous (artisans et ouvriers) constatons que, tandis que tout le genre humain a grandement participé aux bénédictions de nos jours, plusieurs, en vertu de leur talent supérieur dans le commerce, ou par un héritage, par la fraude et l’improbité, sont devenus possesseurs de milliers et de millions de francs et n’ont pas uniquement cet avantage en plus, mais, aidés par les inventions mécaniques, etc., ils sont en état d’augmenter leur richesse croissante, en proportion de la baisse du salaire des ouvriers. Nous voyons que si nous ne faisons pas des démarches pour la protection du nombre croissant des artisans contre la puissance croissante du monopole combiné avec les machines économiques, etc., la loi de l’offre et de la demande nous engloutira complètement. C’est plutôt contre ce danger menaçant que contre les conditions présentes, que nous nous organisons et cherchons à nous protéger. Par l’augmentation naturelle et, en Amérique, par l’immigration, notre nombre grossit toujours plus visiblement ; et, presque chaque jour, se produisent de nouvelles machines économiques.
(A367)
Par conséquent, chaque jour augmente le nombre de ceux qui cherchent du travail et diminue la demande de travailleurs. C’est pourquoi la loi naturelle de l’offre et de la demande, si on lui permettait de suivre ainsi son cours, sans interruption, n’amènerait que trop vite le travail au point où il était il y a un siècle, et laisserait tous les avantages de notre période dans les mains du capital. C’est ce que nous cherchons à éviter.
392
Il a été constaté, il y a longtemps, que bien des choses qui, en réalité, devraient apporter des bénédictions, se tourneront en mal, si on ne les maintient pas dans de justes limites par le frein de lois sages et équitables ; mais la rapidité avec laquelle une invention a succédé à une autre et la demande croissante de travailleurs pour fabriquer ces machines économiques, ont été si grandes que le résultat final, menaçant, a été perdu de vue ; au lieu de cela on s’est élancé à “ pleines voiles ” ; une hausse des valeurs, des salaires, de la propriété, du crédit (des dettes) et des idées a eu lieu, et la réaction commence peu à peu à se faire sentir.
Ces années dernières on a produit des machines agricoles de toutes sortes en quantités immenses, machines qui rendent un seul homme capable d’accomplir autant de travail que cinq autrefois. Il en résulte un double effet : d’abord, trois fois autant d’arpents de terre peuvent être travaillés, en employant trois ouvriers sur cinq ; ainsi deux doivent forcément chômer. Ensuite, les trois qui restent peuvent, en se servant de ces machines, produire une aussi grande récolte que quinze autres sans ces machines. Le même changement s’opère en d’autres domaines par des moyens semblables ; dans la fabrication du fer et de l’acier, par exemple. Son développement a été si énorme que le nombre des employés a considérablement augmenté, malgré le fait que les machines rendent un seul homme capable de faire presque autant de travail que douze autrefois.
393 (A368)
Il en résultera que dans un espace de temps très court la capacité de production, qui sera encore augmentée, suffira bien au delà du besoin aux demandes encore énormes du moment, et que les demandes au lieu de continuer à augmenter diminueront, car le monde est en bonne voie d’être pourvu de chemins de fer au delà du besoin actuel, et la moitié, ou moins encore, du nombre des établissements actuels suffira aux réparations et aux perfectionnements nécessaires.
Ainsi se présente l’état singulier d’une surproduction qui, à l’occasion, causera l’inaction du capital ainsi que du travail, tandis qu’en même temps un certain nombre sont privés de l’emploi qui les mettrait à même de se procurer le nécessaire et les articles de luxe, ce qui remédierait en partie à la surproduction. La tendance à la surproduction d’une part et au manque de travail de l’autre augmente toujours davantage ; elle réclame un remède que les médecins de la société cherchent avec zèle, mais dont le patient ne veut pas faire usage.
Donc (continuent les ouvriers), nous le reconnaissons ; à mesure que l’offre commence à surpasser la demande, le profit du capital et des machines se réduit grandement par la concurrence ; partout les riches s’affligent de cette diminution de leurs profits, et, en plusieurs cas, cela leur cause une perte réelle au lieu d’un profit ; mais nous croyons que ceux qui ont profité le plus de la marée montante souffrent aussi proportionnellement de la réaction. C’est à cet effet, et pour ces raisons-là, que le parti ouvrier s’agite afin de parvenir aux résultats suivants, – si possible par la voie légale, mais aussi par la force et par des moyens illégaux dans des pays où, pour une cause ou pour une autre, les voix des masses ne sont pas écoutées et leurs intérêts foulés aux pieds :
394 (A369)
Nous proposons de diminuer les heures de travail en proportion de l’art ou de la difficulté du travail, sans réduction de salaire, pour occuper ainsi un plus grand nombre de gens sans augmenter le prix des produits, et, de cette manière, égaliser la surproduction future, en procurant des moyens d’achat à un plus grand nombre. Nous proposons de fixer et de limiter le taux de l’intérêt de l’argent à un taux bien moindre que le taux actuel, pour forcer ainsi les prêteurs à plus de condescendance envers les emprunteurs ou les classes pauvres, ou, autrement, pour produire l’inaction et la rouille de leur capital. Nous proposons soit que les chemins de fer deviennent la propriété du peuple, et qu’ils soient exploités par les serviteurs de celui-ci, comme employés du gouvernement, soit que la législation restreigne les privilèges des compagnies, qu’elle règle les tarifs, l’exploitation, etc., de façon à ce que les chemins de fer servent au mieux les intérêts du peuple. Nous en sommes venus à un point tel que les chemins de fer, construits durant un temps de hausse, au lieu de suivre le mouvement de rétrécissement ou de baisse générale, remarquée dans toutes les autres branches de commerce, ont multiplié encore deux ou trois fois leurs fonds ou capitaux par actions, déjà très grands à l’origine, sans qu’une valeur réelle y ait été ajoutée.
395
De là vient que les grandes compagnies de chemin de fer veulent payer des dividendes et des intérêts sur des actions et des hypothèques, qui, en moyenne, sont quatre fois supérieures à la valeur que ces chemins de fer construits à neuf représentent en réalité aujourd’hui. La conséquence est que le public en souffre. Les paysans payent de lourds frais de transports pour leurs marchandises et trouvent, parfois, plus de profit à utiliser leur blé comme combustible ; et le prix de la nourriture est plus élevé pour le peuple sans être un avantage pour les paysans.
(A370)
On a proposé de remédier à cet état de choses en demandant que les chemins de fer paient à leurs actionnaires environ le 4% de leur réelle valeur actuelle, au lieu de 4-8% de trois ou quatre fois leur valeur réelle comme plusieurs le font maintenant, en ce qu’ils empêchent la concurrence par le moyen illégal de l’accaparement (coalition de tous les intéressés d’une affaire, autrement dit, de leur capital constitué).
Nous savons bien, dit l’artisan, que cette réduction du profit de leur capital placé sera terrible aux yeux de ceux qui possèdent ces actions de chemins de fer, qu’il leur semblera qu’on leur arrache les entrailles, et qu’ils auront le sentiment qu’on foule odieusement aux pieds leur droit (?). Ce droit de se servir des lettres de franchise que le peuple leur a accordées, lettres de franchise leur permettant d’extraire de ce peuple d’immenses profits, basés sur des évaluations fictives. Ils résisteront de toutes leurs forces et par tous les moyens imaginables. Mais nous croyons qu’ils devraient être reconnaissants de ce que le public est si clément, et n’exige point d’eux la restitution des millions de dollars qu’ils ont déjà obtenus de cette manière.
396
Nous croyons que le temps est arrivé pour les masses de participer d’une manière plus égale aux bénédictions de ce temps riche en bénédictions, et, afin que cela puisse avoir lieu, il est nécessaire de décréter des lois telles que toutes les corporations avides, engraissées par l’argent et le pouvoir – dérivant tous deux du peuple – soient restreintes forcées de servir le public à des prix raisonnables. C’est seulement ainsi que les bénédictions de la Providence se trouveront être un bienfait pour les masses. Donc, tout en reconnaissant que les corporations représentant le capital, sont, à plusieurs égards, une bénédiction et une bonne chose, nous voyons journellement qu’elles sont sorties de leur voie utilitaire et sont devenues les oppresseurs du peuple : et, pour peu qu’on les laisse ainsi sans frein, elles réduiront les ouvriers à la pénurie et à l’esclavage.
(A371)
Des corporations, se composent d’un certain nombre de gens plus ou moins riches, arrivent vite à occuper la même situation à l’égard de la grande masse du peuple de l’Amérique, que celle des lords de la Grande Bretagne et de la noblesse de l’Europe envers les masses de l’ancien continent, avec cette seule différence que les corporations sont encore plus puissantes.
Pour atteindre notre but, continue l’ouvrier salarié, nous avons besoin de nous organiser. Il faut que nous ayons la coopération des masses, ou bien nous ne pourrons jamais rien accomplir contre une si immense puissance et contre une telle influence. Et, lorsque nous nous organisons en unions, etc., on ne doit pas en conclure que nous voulions l’anarchie ou que nous voulions faire quelque chose d’injuste à telle ou telle classe. Nous, la grande majorité du peuple, nous désirons simplement protéger nos droits et ceux de nos enfants, en imposant des bornes raisonnables à ceux dont la richesse et la puissance pourraient nous écraser, mais aussi si l’on en fait un bon emploi et si on les limite, contribuer au bien-être de tous. En un mot, nous voulons faire régner la règle d’or : “ Faites aux autres ce que vous voulez qu’ils vous fassent à vous-mêmes. ”
397
Ce serait un bonheur pour tous les intéressés, si des moyens aussi modérés et raisonnables pouvaient réussir ; si les riches se contentaient de leurs acquisitions présentes et coopéraient avec la multitude à l’amélioration générale et permanente de la condition de toutes les classes de gens ; si les ouvriers salariés en restaient à des réclamations justes et raisonnables ; et si la règle d’or de l’amour et de la justice pouvait ainsi être mise en pratique. Mais l’homme, dans sa condition actuelle, n’observera pas cette règle sans contrainte.
A372
Bien que, parmi les artisans, il y en ait quelques-uns qui sont ainsi justes et modérés dans leurs idées, la majorité ne l’est pas ; elle sera injuste, déraisonnable, arrogante, dans ses idées et dans ses réclamations. Chaque concession de la part des capitalistes ne servira qu’à en faire naître des nouvelles et chacun sait que l’ignorance et le règne du pauvre ignorant sont un joug doublement pesant. Et si, parmi les riches, il s’en trouve aussi qui sympathisent pleinement avec les classes ouvrières et qui soient désireux de faire preuve de leur sympathie par l’établissement d’institutions qui réaliseraient peu à peu les réformes nécessaires, ils sont en grande minorité et tout à fait impuissants, aussi bien dans l’administration des corporations que dans la conduite de leurs affaires privées : négociants ou fabricants, ils ne peuvent abréger les heures de travail, ni augmenter le salaire de leurs employés, car des concurrents vendraient meilleur marché, et un désastre financier s’ensuivrait pour eux-mêmes, pour leurs créanciers et pour leurs employés.
398
C’est ainsi que nous voyons la cause naturelle de la grande détresse de ce “ jour de Jéhovah ”, “ L’égoïsme et l’aveuglement domineront la majorité des deux partis opposés. Les ouvriers salariés s’organiseront et unifieront leurs intérêts, mais l’égoïsme détruira l’union, et comme la plupart ne seront en grande partie poussés que par ce principe, chacun s’en inspirera pour agir. La majorité ignorante et arrogante l’emportera, et les meilleurs éléments de la classe ouvrière seront impuissants à tenir la bride et à conserver ce que leur intelligence avait organisé. Les capitalistes finiront par se convaincre que plus ils céderont plus on leur réclamera, et bientôt ils se décideront à repousser toute réclamation. L’insurrection en résultera ; et, dans l’alarme et la méfiance générales, le capital sera retiré des entreprises publiques et privées, et l’affaissement ou la fermeture des affaires ainsi que la panique financière s’ensuivront.
A373
Des milliers d’hommes se trouvant sans occupation désespéreront finalement et deviendront furieux. Alors la loi et l’ordre seront emportés, – les montagnes seront englouties par la mer [humaine] en fureur. Ainsi la terre sociale et les cieux gouvernementaux [l’Eglise et l’Etat] passeront, et tous les orgueilleux et tous ceux qui commettent l’injustice seront comme du chaume. Alors les hommes forts pleureront amèrement, les riches hurleront, et la frayeur et la détresse seront sur toute la multitude.
399
Déjà même à présent des hommes un peu sages et perspicaces sont comme rendant l’âme de frayeur en regardant en avant aux choses qui arrivent par toute la terre, ainsi que notre Seigneur le prédit (Luc 21 : 26). Les Ecritures nous avertissent que dans ce désastre général l’Eglise nominale (toutes les dénominations protestantes et catholiques) se mettra de plus en plus du côté des gouvernements et des riches, perdra toujours plus de son influence sur le peuple et tombera finalement avec les gouvernements. De cette manière les cieux [l’autorité ecclésiastique, la hiérarchie] passeront avec le bruit d’une effroyable tempête.
Toutes ces détresses prépareront les hommes à se convaincre que, quelque bons et sages que soient les plans et les institutions qu’ils projettent et mettent à exécution, toutes leurs tentatives seront inutiles aussi longtemps que l’ignorance et l’égoïsme domineront parmi eux. Elles convaincront tous les hommes que le seul chemin praticable pour surmonter la difficulté est l’établissement d’un gouvernement fort et juste, qui soumette toutes les classes et mette en vigueur les principes de la justice, jusqu’à ce que, peu à peu, et grâce aux influences favorables, les coeurs des hommes, durs comme la pierre, fassent place à l’image originelle de Dieu.
(‘A374)
Et c’est justement ce que Dieu a promis d’accomplir pour tous par le règne millénaire de Christ, règne dont les châtiments et les leçons de ce jour d’affliction constituent le commencement. – Ez.. 11 : 19 ; 36 : 25, 36 ; Jér. 31 : 29 – 34 ; Soph. 3 : 9 ; Ps. 46 : 9 – 11.
399
Puis donc que ce jour de détresse ou d’affliction arrive comme un résultat naturel et inévitable de la condition déchue et égoïste de l’homme, et qu’il est pleinement prévu et déclaré par le Seigneur (Dieu prévit que, sauf par le petit nombre, il serait fait peu de cas de ses lois et de ses instructions, jusqu’à ce que l’expérience et la contrainte les eussent conduits à l’obéissance), tous ceux qui reconnaissent l’état des choses à venir devraient mettre toutes leurs affaires en ordre et se préparer en vue de ces événements futurs. Ainsi nous disons à tous les débonnaires, – aux humbles du monde, ainsi qu’aux membres vivants du corps de Christ (les chrétiens consacrés) : “ Cherchez l’Eternel, vous tous humbles du pays [de la terre], qui pratiquez ses ordonnances [sa volonté] ! Recherchez la justice, recherchez l’humilité ! Peut-être serez-vous épargnés [en partie] au jour de la colère de l’Eternel ” (Soph. 2 : 3). Personne n’échappera entièrement au trouble, mais ceux qui recherchent la justice et qui se réjouissent dans l’humilité auront plusieurs avantages sur les autres. Leur manière de vivre, leur façon de penser et d’agir, ainsi que leur sentiment délicat pour tout ce qui est juste (ce qui les rend capables de saisir la situation des affaires, ainsi que d’apprécier les avertissements de la Bible sur ce trouble et sur son dénouement), contribueront à leur épargner des souffrances ; surtout ils n’éprouveront pas le tourment de la crainte et l’angoisse de l’attente.
401 (A375)
Le cours des événements dans ce jour de l’Eternel trompera beaucoup tous ceux qui ne sont pas versés dans les Ecritures Saintes. Il viendra subitement comme le feu qui consume la balle (Soph. 2 : 2), en comparaison avec les longues périodes du passé et avec leur lent acheminement ; mais il ne viendra pas tout à coup, comme un éclair dans un ciel serein, ainsi que plusieurs s’y attendent par erreur et qui supposent que toutes les choses écrites au sujet du jour de l’Eternel s’accompliront dans un jour de vingt-quatre heures. Il viendra comme “ un larron dans la nuit ”, en ce sens que son approche sera furtive et inaperçue du monde en général. Le trouble ou l’affliction de ce jour sera par saccades. Il y aura une série de convulsions toujours plus fréquentes et plus vives à mesure que le jour s’avancera, jusqu’à la dernière. C’est ce que l’apôtre veut faire entendre quand il dit : “ Comme les douleurs surprennent une femme enceinte ” (1 Thess. 5 : 2, 3). Le soulagement ne se produira que par la naissance du Nouvel ordre de choses, des nouveaux cieux [la domination de Christ] et de la nouvelle terre [la société humaine réorganisée], où la justice habitera (2 Pierre 3 : 10 – 13) ; desquels la justice et l’amour, et non le pouvoir et l’égoïsme, seront le fondement.
Chaque fois que ces douleurs de travail de la nouvelle ère envahiront le corps politique actuel, sa force et son courage se trouveront amoindris et les peines d’autant plus fortes. Tout ce que la médecine des hommes politiques et économiques peut faire pour le soulagement de la société, c’est d’aider à l’accouchement inévitable, de le diriger sagement, ainsi que de frayer peu à peu le chemin à l’événement. Il serait inutile de vouloir le détourner ; car Dieu a décrété que cela arrivera. Plusieurs médecins de la société ignoreront cependant totalement le mal réel, l’urgence et le danger du cas. Ils prendront des mesures répressives ; et chaque fois qu’un des accès convulsifs aura passé, ils en profiteront pour fortifier leurs mesures de résistance et ne feront ainsi qu’augmenter l’angoisse ; et, sans pouvoir retarder la naissance, leurs procédés ne feront que hâter la mort du patient ; car l’ancien ordre de choses périra dans le travail d’enfantement du nouveau.
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Sans poursuivre l’image frappante de l’apôtre et parlant sans figures : l’effort des masses pour s’affranchir de la puissance du capital et des machines sera trop précipité ; les mesures et les dispositions prises seront encore incomplètes et insuffisantes, lorsque de temps en temps ils tenteront de forcer leur chemin et de rompre les chaînes et les barrières de “ l’offre et de la demande. ” Chaque tentative avortée confirmera les classes possédantes dans l’espoir qu’elles réussiront à empêcher le nouvel ordre de choses d’avoir le dessus. Mais le moment viendra où les organes et les autorités de la société actuelle seront à bout de forces et de moyens. Alors tout l’organisme social se dissoudra ; il ne sera plus question d’ordre et de loi, et une anarchie immense, répandue partout, amènera tout le trouble que les prophètes ont prédit, “ une détresse, telle qu’il n’y en a point eu depuis qu’il y a des nations et qu’il n’y en aura – Dieu soit béni pour cette promesse – jamais de semblable ! ”
La délivrance d’Israël de l’Egypte et des plaies qui accablèrent les Egyptiens symbolisent, dirait-on, l’émancipation future du monde par les mains de celui qui est plus grand que Moïse, et dont ce dernier était le type. Elle sera une délivrance de Satan et de tous les instruments qu’il inventa pour assujettir l’homme au péché et à l’erreur. Et comme les plaies d’Egypte eurent un effet d’endurcissement aussitôt qu’elles furent éloignées, ainsi le soulagement temporaire des douleurs de ce jour de l’Eternel contribuera à en endurcir un certain nombre, et ils diront aux pauvres comme le firent les Egyptiens à Israël : Vous êtes des gens de loisir ! ” c’est pourquoi vous êtes mécontents ! et ils essayeront probablement, comme ceux-là, d’augmenter leur fardeau (Exode 5 : 4 – 23).
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Mais en tout dernier lieu, ils souhaiteront d’avoir été plus condescendants et plus sages auparavant, comme Pharaon au milieu de la nuit de la dernière plaie (Exode 12 : 30 – 33.) Pour pousser la ressemblance encore plus loin, rappelons-nous que les afflictions de ce jour de l’Eternel sont appelées les “ sept coupes de la colère, ” ou les “ sept dernières plaies, ” et que le grand tremblement de terre [la révolution universelle] dans lequel toutes les montagnes [les royaumes] disparaîtront, n’arrive point avant la dernière de ces plaies. – Apoc.16 : 17 – 20.
Une autre pensée, par rapport à ce jour de trouble, est qu’il survient juste au temps voulu, au temps déterminé par Dieu. Le volume suivant fournira les preuves évidentes du témoignage de la loi des prophètes de l’Ancien Testament, ainsi que de Jésus et des prophètes apostoliques du Nouveau Testament, preuves qui démontrent clairement et incontestablement que ce jour de trouble constitue le commencement du glorieux règne millénaire du Messie. C’est la préparation nécessaire pour l’oeuvre futur du rétablissement dans l’âge du Millénium, qui fait éclater le trouble.
Durant l’intérim des six mille ans de la permission du mal et jusqu’au temps fixé pour l’établissement du juste et puissant gouvernement de Christ, il aurait été positivement nuisible à l’humanité déchue d’avoir beaucoup de loisir par suite d’un développement plus précoce des facilité présentes.
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C’est l’expérience même qui a créé le proverbe : “ L’oisiveté est la mère de tous les vices, ” et ce proverbe à son tour proclame la sagesse du décret de Dieu : “ Tu mangeras le pain à la sueur de ton visage, jusqu’à ce que tu retournes en la terre. ” Ainsi que tous les commandements de Dieu, celui-ci est un commandement bienveillant et sage, qui tend au bien-être de ses créatures. Le trouble de ce jour de l’Eternel, que nous voyons déjà se préparer confirme la sagesse du décret de Dieu ; car, comme nous venons de le voir, il survient comme résultat de la surproduction et de l’incapacité de la part des divers éléments de la société de s’adapter aux nouvelles circonstances, par suite de l’égoïsme qui se trouve plus ou moins chez tous.
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Un argument sans réplique, quant à la preuve que c’est le propre temps de Dieu pour l’introduction du nouvel ordre de choses, est qu’il lève le voile de l’ignorance, et permet que la lumière de l’intelligence et des inventions se réponde sur le genre humain, comme il le prédit, et avec les résultats prédits (Dan. 12 : 4, 1). Si la connaissance était venue plus tôt, la détresse serait aussi venue plus tôt ; et, quoique la société eût pu se réorganiser après la tempête et la fusion, cela n’aurait point été une nouvelle terre (l’ordre social) où la justice aurait habité et prévalu, mais un nouvel ordre dans lequel le péché et le vice auraient élu domicile plus qu’auparavant. La division équitable des avantages dus aux machines économiques aurait réduit de plus en plus les heures de travail ; et ainsi, affranchi des mesures préservatives originelles, l’homme déchu, avec ses goûts pervertis, n’aurait point employé sa liberté et son temps à son amélioration mentale, morale et physique, mais, comme l’histoire du passé le prouve, la tendance aurait été du côté de la licence et du vice.
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Le fait que l’ignorance est dissipée en partie prépare maintenant mille ressources pour le genre humain, et fournit par là, dès l’aurore de l’âge du rétablissement, le temps nécessaire pour l’éducation et le développement moral et physique, ainsi que pour la préparation de l’alimentation et de l’habillement des troupes qui, de temps à autres, ressusciteront de la tombe. Bien plus, le temps de la détresse tombe justement au moment où il sera le plus utile aux hommes en ce qu’il leur démontrera leur incapacité à se gouverner eux-mêmes, juste à l’aurore du Millénium. C’est le moment où, d’après le décret de Dieu, celui qui les racheta tous, Jésus, commencera par les châtier avec sa puissante verge de fer, pour les bénir ensuite avec une entière connaissance et les aider à être replacés dans l’état de perfection première, et cela pour la vie éternelle, s’ils le veulent bien.
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Devoir et privilège des saints.
Une question importante s’élève relativement aux devoirs des saints durant cette détresse, et a leur attitude correcte envers les deux partis opposés l’un à l’autre. Il semble, d’après plusieurs passages sur lesquels nous reviendrons plus tard, que quelques-uns des saints seront encore dans la chair, au moins durant une partie de ce temps. Leur position, toutefois, différera de celle des autres, non pas en ce qu’ils seront miraculeusement préservés (bien qu’il soit distinctement promis que le pain et l’eau leur soit assurés), mais, en ce qu’étant instruits de la parole de Dieu, ils n’auront pas à endurer sans espoir la même anxiété et la même angoisse, qui se répandra sur tout le monde. Ils envisageront la détresse comme une préparation nécessaire au plan de Dieu pour la bénédiction du monde entier, et voilà pourquoi ils se réjouiront et seront à toujours consolés. Cela est exprimé d’une manière frappante dans le Psaume 91, et dans Esaïe 33 :2 – 14, 15 – 24.
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Dès lors, consolés et bénis par la promesse divine les saints auront comme premier devoir de faire comprendre au monde qu’au milieu de toutes les afflictions et de tous les mécontentements dominants, même pendant qu’ils participent au trouble et qu’ils en souffrent, ils sont joyeux et pleins d’espoir, en vue du but glorieux prédit dans la parole de Dieu.
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L’apôtre a écrit : “ La piété avec le contentement est un grand gain. ” Et quoique ce qui précède soit vrai de tout temps, cela aura une double importance dans ce jour de l’Eternel, où le mécontentement sera la maladie principale parmi toutes les classes. En opposition à celles-ci, les saints devraient former une exception notable. Jamais il n’y eut un temps où le mécontentement fut si immensément répandu ; et, pourtant, les hommes ne jouirent jamais de tant de bienfaits et de bénédictions qu’en ce temps-ci. En quelque lieu que nous regardions, dans le palais du riche rempli de commodités de toutes sortes et de magnificences dont Salomon dans toute sa gloire ne savait rien, ou dans la maison confortable de l’ouvrier économe et tempérant (avec tous les signes de goûts artistiques, d’aisance et de luxe) nous voyons que sous tous les rapports nos jours surpassent de beaucoup toute autre période depuis la création, par une richesse de productions variées ; pourtant les gens sont malheureux et mécontents.
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Il est vrai que les désirs d’ un coeur égoïste et dépravé ne connaissent point de bornes. L’égoïsme a tellement pris possession de tous que, partout où nous regardons, nous voyons le monde entier se pousser follement, chasser et courir après la richesse. Bien peu réussissent, et les autres sont pleins d’envie et de chagrin parce qu’ils ne sont pas favorisés par la fortune ; tous sont mécontents et se sentent misérables, plus qu’à toute autre époque.
Mais celui qui est consacré ne prend aucune part à cette lutte. En vertu de son voeu de consécration, il s’efforcera de lutter et de courir pour un prix plus haut, un prix céleste ; et voilà pourquoi il est sevré des ambitions terrestres et ne travaille pas pour des choses terrestres, sauf pour se procurer les choses décentes et nécessaires ; car il voue son attention à la marche et à l’exemple du Maître et des apôtres.
(A381)
Aussi bien les saints ont le contentement avec leur piété ; ce n’est pas qu’ils n’ont pas d’ambition, mais leur ambition est fixée au ciel et est concentrée dans l’effort de s’amasser des trésors dans le ciel et de devenir riches en Dieu ; dans cette vue, et étant donné leur connaissance des plans de Dieu, révélés dans sa parole, ils sont contents de n’importe quel sort terrestre que Dieu leur prépare et peuvent joyeusement entonner :
“ Contents, quel que soit notre sort,
Puisque Christ est notre confort. ”
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Mais hélas ! tous les enfants de Dieu n’occupent point cette position. Plusieurs sont tombés dans le mécontentement qui s’est emparé du monde ; ils se ravissent eux-mêmes les jouissances de la vie en abandonnant les traces du Seigneur, en confondant leur sort avec le monde et en prenant également leur part des biens de celui-ci ; tandis qu’ils cherchent des choses terrestres, sans être sûrs de les atteindre, ils participent au mécontentement du monde, et ne goûtent pas le contentement et la paix que le monde ne peut ni donner ni ravir.
Nous pressons donc les saints d’abandonner la recherche de l’argent et de la gloire, – qui ont pour dot le mécontentement – et de lutter pour des richesses plus élevées et pour la paix qu’elles procurent. Nous aimerions leur rappeler les paroles de l’apôtre :
“ C’est, en effet, une grande source de gain que la piété avec le contentement ; car nous n’avons rien apporté dans le monde, et il est évident que nous n’en pouvons rien emporter ; si donc nous avons la nourriture et le vêtement nécessaires, cela nous suffira. Mais ceux qui veulent s’enrichir [qu’ ils y réussissent ou non] tombent dans la tentation, dans le piège, et dans beaucoup de désirs insensés et pernicieux qui plongent les hommes dans la ruine et [les entraînent à] la perdition. Car l’amour de l’argent [que cela soit chez les riches ou chez les pauvres] est la racine de tous les maux ; et quelques-uns, en étant possédés, se sont égarés loin de la foi, et se sont jetés eux-mêmes dans bien des tourments.
(A382)
Pour toi, homme de Dieu, fuis ces choses et recherche la justice, la piété, la foi, la charité, la patience, la douceur. Combats le bon combat de la foi, saisis la vie éternelle, à laquelle tu as été appelé, et pour laquelle tu as fait une belle confession en présence d’un grand nombre de témoins. ” – 1 Tim. 6 : 6 – 12.
Si du côté des saints on donne ainsi un exemple de contentement, de joyeuse espérance, d’une humble soumission aux épreuves présentes, d’une ferme attente de temps meilleurs à venir, de tels exemples vivants sont seuls de valables leçons pour le monde.
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Et ajoutés à l’exemple, les bons conseils des saints envers ceux avec lesquels ils sont en contact, devraient toujours être en harmonie avec leur foi. Ces conseils devraient être comme l’huile et le baume curatif. Chaque occasion favorable devrait être saisie pour renvoyer le monde à l’heureux temps qui vient, pour lui prêcher le royaume de Dieu tout proche et pour lui montrer la vraie cause des présentes afflictions et leur unique remède. – Voyez Luc 3 : 14 ; Hébr. 13 : 5 ; Phil. 4 : 11.
Ce malheureux monde ne gémit pas seulement sous ses maux réels, mais aussi sous des maux imaginaires, et spécialement sous le mécontentement causé par l’égoïsme, l’orgueil et la mauvaise ambition, qui attristent et tourmentent l’homme, sans jamais le satisfaire pleinement. Dès lors, puisque nous voyons les deux côtés de la question, recommandons à ceux qui sont bien disposés à nous entendre de se contenter de ce qu’ils ont et conseillons leur l’attente patiente jusqu’à ce que Dieu, au temps qui lui est propre et à sa manière, leur fasse parvenir les nombreuses bénédictions que son amour et sa sagesse ont préparées.
(A383)
Par l’incitation et l’inflammation des plaies et des maux, – qu’ils soient réels ou imaginaires, – nous ne ferions que du tort à ceux auxquels nous devrions apporter la bénédiction et l’assistance ; nous ne ferions qu’augmenter encore leur détresse. Mais par l’accomplissement de notre mission, qui est de prêcher la bonne nouvelle de la rançon donnée pour tous et les bénédictions qui s’ensuivront pour tous, nous serons de vrais messagers du royaume, ses ambassadeurs de la paix, ainsi qu’il est écrit : “ Qu’ils sont beaux sur les montagnes [les royaumes] les pieds [les derniers membres du corps de Christ] de celui qui apporte de bonnes nouvelles, qui publie la paix ! De celui qui apporte de bonnes nouvelles, qui publie le salut ! ” – Esaïe 52 : 7.
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Les afflictions de ce “ jour de Jéhovah ” offriront l’occasion exceptionnelle de prêcher la bonne nouvelle du salut à venir ; et bienheureux sont ceux qui suivent les traces du Maître, qui sont comme le bon Samaritain, bandant les plaies et y versant de l’huile et du vin de joie et de consolation. Ceux-là ont la promesse que leur travail n’est pas vain ; “ car, lorsque les jugements du Seigneur s’exercent sur la terre, les habitants du monde apprennent la justice. ” – Esaïe 26 : 9.
La sympathie des enfants du Seigneur, semblable à celle de leur père céleste, doit s’exercer largement à l’égard de la création gémissante, qui lutte pour s’affranchir de la servitude : mais ils sauront aussi ne pas oublier les hommes des classes opposées et sympathiser avec ceux dont les désirs sont justes et généreux, mais dont les efforts sont entravés et empêchés non seulement par les faiblesses de leur nature déchue, mais aussi par le milieu dans lequel ils vivent, par leur association avec d’autres hommes, et par leur dépendance. Mais les enfants du Seigneur ne sympathiseront aucunement avec les désirs arrogants et les tendances insatiables de l’une ou de l’autre de ces classes.
(A384)
Leurs expressions seront toujours calmes, modérées et paisibles lorsqu’il ne s’agira pas de principe. Ils se rappelleront que ce trouble-ci est la bataille de l’Eternel, et que, en ce qui concerne les questions politiques et sociales, ils ne connaissent aucune autre vraie solution que celle prédite dans la parole de Dieu. Les consacrés auront donc, avant tout, le devoir de veiller à ne pas embarrasser le chemin du chariot de Jéhovah, et puis aussi celui de se présenter, de se tenir debout et de voir la délivrance de l’Eternel (2 Chron. 20 : 17), en ce sens qu’ils reconnaissent que ce n’est point leur affaire de se mêler à cette bataille, mais que c’est l’oeuvre du Seigneur, au moyen d’autres instruments. Peu soucieux de toutes ces choses, ils poursuivront avec zèle la ligne tracée à leur propre mission, proclamant le royaume céleste si proche comme l’unique remède pour toutes les classes, et leur seul espoir.
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