Notre devoir envers la vérité. – Ce qu’elle coûte, sa valeur, son profit.
Dans les chapitres précédents, nous avons vu que la lumière de la nature, ainsi que celle de la révélation, démontrent clairement le fait qu’un Dieu intelligent, sage, tout-puissant et juste, est le Créateur de toutes choses, et qu’il est le suprême et légitime Seigneur de tous ; que toutes choses animées et inanimées sont soumises à son règne ; et que la Bible est la révélation de son caractère et de ses plans, en tant qu’il plut au Très Haut de les dévoiler aux hommes. De la Bible nous avons appris que si le mal prédomine maintenant parmi quelques-unes de ses créatures, il n’existe que pour un temps limité, dans une étendue limitée et, par sa permission, pour un but sage qu’il a en vue ; et que s’il est toujours vrai que les ténèbres couvrent la terre et l’obscurité profonde les peuples, la lumière de Dieu dissipera cependant au moment voulu toutes les ténèbres, et toute la terre sera remplie de sa gloire.
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Nous avons vu que ce grand plan est tel qu’il a fallu jusqu’à présent plusieurs âges pour son accomplissement ; qu’un autre âge est encore nécessaire pour son achèvement ; et que durant tous ces âges obscurs du passé, où il semblait que Dieu eût presque oublié ses créatures, son plan pour leur bénédiction future s’exécuta silencieusement, mais avec grandeur, bien que durant tous ces âges, les mystères en aient été cachés sagement aux hommes.
(A386)
Nous avons vu aussi que le jour ou l’âge qui commence à poindre sera le jour de jugement ou d’épreuve du monde, et que toutes les préparations précédentes ont eu pour but de donner au genre humain une occasion aussi favorable que possible, quand chacun sera mis individuellement à l’épreuve pour la vie éternelle. Le long espace de 6000 ans a énormément multiplié la race humaine ; par les secousses et les souffrances, subies sous le règne du mal, elle aura acquis une expérience qui tournera précisément à son avantage lorsqu’elle sera soumise au jugement. Et quoiqu’il fût permis que la race, dans son ensemble, souffrît de la sorte pendant six mille ans, comme individus ils auront cependant achevé leur carrière dans un court espace de temps.
Nous avons vu que tandis que la race eut à subir cette discipline nécessaire, Dieu envoya au temps convenable son Fils pour la délivrer, et que tandis que la grande multitude ne reconnut point le Rédempteur dans son humiliation, et ne voulut pas croire que l’Oint de l’Eternel viendrait de cette manière pour sa délivrance, Dieu choisit, durant ces âges passés, justement parmi ceux dont le coeur était tourné vers lui et qui crurent en ses promesses, deux troupes qui doivent recevoir les honneurs de son royaume, – les honneurs de participer à l’exécution de son plan divin.
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Nous avons vu que ces deux troupes choisies constitueront les deux domaines du Royaume de Dieu. Et, par les prophètes, nous apprenons que ce royaume doit s’ établir bientôt sur toute la terre ; que, sous sa juste et sage administration, toutes les familles de la terre seront bénies, avec l’occasion la plus favorable de se montrer dignes de la vie éternelle.
(A387)
Nous avons appris au sujet de ce grand chemin, qu’il sera appelé le chemin de la sainteté et que les rachetés de l’Eternel (tout le genre humain, Hébr. 2 : 9) peuvent y suivre leur marche ascendante, comme résultat de leur rédemption par le précieux sang de Christ ; qu’il sera une route publique, rendue comparativement facile à tous ceux qui désirent sérieusement devenir purs et saints ; que toutes les pierres d’achoppement seront enlevées ; et que tous les pièges, les trappes et les entraves en seront éloignés : bénis seront tous ceux qui y marcheront à la rencontre de la perfection et de la vie éternelle !
Il va sans dire que ce jugement, ou gouvernement, ne peut commencer avant que Christ, l’homme que Jéhovah a destiné pour être le juge et le dominateur du monde, soit revenu ; – non, une seconde fois en humiliation, mais en puissance et en grande gloire ; non pour racheter de nouveau le monde, mais pour juger [gouverner] le monde selon la justice. Un procès ne peut en aucun cas avancer avant que le juge ait occupé son siège et que la cour ait commencé à siéger au temps fixé, quoique avant ce temps une oeuvre préparatoire considérable puisse être accomplie. Alors le roi s’assiéra sur le trône de sa gloire et toutes les nations seront assemblées devant lui ; il les jugera, durant cet âge, selon leurs oeuvres, leur ouvrant les livres de l’Ecriture et remplissant la terre de la connaissance de l’Eternel. Et, d’après leur conduite, dirigée par tant de faveurs et d’aides, ce roi décidera qui d’entre eux sera digne de la vie éternelle dans les âges de gloire et de joie qui suivront. – Matth. 25 : 31 ; Apoc. 20 : 11 – 13.
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Nous avons encore vu que le second avènement du Messie, pour établir son royaume sur la terre, est un événement sur lequel se fonde l’espoir de tous, un événement qui, une fois pleinement compris, apportera la joie et la félicité dans tous les coeurs. C’est le jour où le “ petit troupeau ” du Seigneur (les saints consacrés) aura le plus grand motif de se réjouir.
(A388)
C’est le jour d’allégresse où l’Eglise vierge deviendra l’Epouse, la femme de l’Agneau ; lorsqu’elle montera du désert, appuyée doucement sur le bras de son Bien-aimé (Cant. 8 : 5), et entrera avec lui dans le glorieux héritage. C’est le jour où la vraie Eglise, glorifiée avec son Chef, sera revêtue de puissance et d’autorité divines, et commencera le grand oeuvre pour le Salut du monde, oeuvre dont le résultat sera le complet rétablissement de toutes choses. Et ce sera un heureux et glorieux jour pour le monde lorsque le grand adversaire sera lié, lorsque les chaînes, portées par l’humanité durant 6000 ans, seront brisées et lorsque la terre sera remplie de la connaissance de l’Eternel, comme le fond de la mer par les eaux qui le couvrent !
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La connaissance de ces choses et les preuves certaines qu’elles sont proches, qu’elles sont à la porte, devraient exercer une puissante influence sur tous, mais, spécialement, sur les enfants de Dieu consacrés qui aspirent au prix de la nature divine. Ceux-là, nous les conjurons, en même temps qu’ils relèvent la tête et se réjouissent parce que leur délivrance approche, de rejeter tout fardeau et tout empêchement et de courir avec persévérance la course qu’ils ont commencée. Détournez vos regards de vous-mêmes et de vos faiblesses inévitables, et sachez que toutes ces faiblesses sont pleinement couvertes par la valeur de la rançon donnée par Christ Jésus, notre Seigneur, et que seuls votre sacrifice et votre renoncement à vous-mêmes sont agréables à Dieu par notre Rédempteur et Seigneur. Souvenons-nous que les forces nécessaires que Dieu nous a promises, et, par l’usage desquelles nous pouvons devenir “ vainqueurs ”, se trouvent dans sa parole. Ce sont des forces qui dérivent de la connaissance de son caractère et de ses plans, et des conditions grâce auxquelles nous pouvons participer à ces derniers.
(A389)
C’est ainsi que Pierre l’exprime, quand il dit : “ Que la grâce et la paix vous soient multipliées par la connaissance de Dieu et de Jésus notre Seigneur ! Comme sa divine puissance nous a donné tout ce qui contribue à la vie et à la piété, au moyen de la connaissance de celui qui nous a appelés par sa propre gloire et par sa vertu, lesquelles nous assurent de sa part les plus grandes et les plus précieuses promesses, afin que PAR ELLES vous deveniez participants de la nature divine, en fuyant la corruption qui existe dans le monde par la convoitise. ” – 2 Pierre 1 : 2-4.
Mais, pour obtenir cette connaissance et cette force, que Dieu veut ainsi procurer à chaque coureur pour le prix céleste, il faudra justement mettre à l’épreuve la sincérité et la bonne foi du voeu de consécration de chaque croyant. Vous avez voué tout votre temps, tous vos talents au Seigneur ; maintenant la question est :
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Combien en donnez-vous réellement ? Avez-vous encore la volonté, conformément à votre voeu de consécration, de renoncer à vos propres plans et méthodes, à vos théories et à celles des autres, pour accepter le plan, le temps et les voies de Dieu d’exécuter son grand oeuvre ? Avez-vous la volonté de le faire, serait-ce même au prix d’amitiés terrestres et des convenances sociales ? Et ne voulez-vous plus employer votre temps à autres choses qu’ à la recherche de ces choses si chères aux coeurs de tous les vrais consacrés, avec la connaissance certaine de tout ce que vous coûtera ce renoncement ? Si vous ne vous êtes pas donné tout entier, ou si vous ne désiriez le faire qu’à moitié lorsque vous vous donniez au Seigneur, alors vous n’emploierez qu’à contrecoeur le temps et les efforts nécessaires pour sonder sa parole en vue d’y découvrir un trésor caché et pour obtenir, par ce moyen, la force, si nécessaire maintenant (à l’aurore du Millénium), plus qu’à toute autre époque, à cause de toutes les épreuves imminentes pour la foi.
(A390)
Mais ne pensez pas que votre don de vous-même pourra se borner au temps et à l’énergie nécessaires que vous consacrez à cette étude : non, point du tout ! La sincérité de votre sacrifice personnel sera éprouvée dans tous les sens et montrera si vous êtes digne ou indigne de faire partie de ce “ petit troupeau ”, l’Eglise triomphante, qui recevra les honneurs du royaume.
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Si vous vous appliquez à la parole de Dieu, si vous recevez ses vérités avec un coeur honnête, bon et consacré à Dieu, elle engendrera en vous un tel amour pour Dieu et pour son plan un tel désir de parler de l’Evangile, que la prédication de cette bonne nouvelle deviendra désormais votre thème de vie absorbant toute autre chose ; cela vous séparera non seulement en esprit du monde et des nombreux chrétiens de nom, mais cela vous conduira à une séparation entière d’avec eux. Ils vous prendront pour des excentriques, ils fuiront votre compagnie, et vous serez méprisés et regardés comme des insensés à cause de Christ ; parce qu’ils ne vous connaissent point, comme ils ne connaissent point le Seigneur. – 2 Cor. 4 : 8 – 10 ; Luc 6 : 22 ; 1 Jean 3 : 1 ; 1 Cor. 3 : 18.
Voulez-vous suivre et connaître le Seigneur “ parmi la mauvaise et la bonne réputation ” ? Voulez-vous tout abandonner et le suivre partout où il vous conduira par sa parole ? – ignorer les souhaits de vos amis, comme aussi vos propres désirs ? Nous espérons que plusieurs des consacrés qui liront ce livre deviendront tellement enflammés de zèle et fervents d’esprit, grâce à la compréhension plus claire du plan divin exposé, qu’ils pourront dire : – “ Par la grâce de Dieu, nous voulons continuer à connaître et à servir le Seigneur, coûte que coûte et quel que soit le sacrifice que cela exige ! ” Puissent-ils aborder avec soin et promptitude l’examen de tout ce qui est présenté dans ce volume, semblables aux nobles Juifs de Bérée ! (Act. 17 : 11). Ne l’examinez pas d’après les traditions et les dogmes contradictoires des hommes, mais d’après la seule règle correcte et divinement autorisée, d’après la propre parole de Dieu. C’est pour faciliter un tel examen que nous avons cité tant de passages de l’Ecriture sainte.
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Il serait inutile d’essayer d’harmoniser le plan divin, exposé ici, avec les nombreuses idées considérées et prises jusqu’à ce jour à tort comme scripturaires. On aura remarqué que le plan divin est un plan complet en lui-même et concordant en chacune de ses parties, et qu’il est, de même en parfaite harmonie avec les perfections que les Ecritures attribuent au grand Auteur de ce plan. C’est un merveilleux déploiement de sagesse, de justice, d’amour et de puissance. Il porte en lui-même la preuve évidente d’une conception divine, dépassant de beaucoup la puissance d’invention humaine, et presque la compréhension de l’homme.
Plusieurs questions qui demandent leur solution, conformément au plan révélé dans ce livre surgiront, sans doute sur plusieurs points. Une étude soigneuse et attentive de la Bible en éclaircira plusieurs sur le champ ; et nous pouvons dire à tous en toute confiance : Aucune des questions que vous pourriez soulever n’a besoin de rester sans réponse satisfaisante, pleinement en harmonie avec les vues présentées ici. D’autres volumes suivront pour examiner les diverses branches de ce plan unique, en mettant au jour, pas à pas, cette incomparable harmonie qui est l’adage de la vérité seule. Et que l’on sache que nul autre système de théologie n’a jamais prétendu avoir harmonisé en soi-même chaque déclaration de la Bible, ni même n’en a fait l’essai ; cependant nous ne prétendons à rien de moins pour ces méditations. Cette harmonie, non seulement avec la Bible, mais aussi avec les perfections divines et avec le sens commun sanctifié, ne peut qu’avoir frappé l’attention du lecteur consciencieux et l’avoir rempli d’admiration ainsi que d’espérance et de confiance. C’est merveilleux, en effet, mais c’est exactement ce que nous devions attendre de la vérité et du plan infiniment sage et bienveillant de Dieu.
420 (A392)
Et pendant qu’à ce point de vue la Bible s’ouvre si largement et nous montre de si merveilleuses choses (Ps. 119 : 18), la lumière qui rayonne d’elle aujourd’hui pousse les divers credo et les traditions dans une direction tout à fait opposée. Même ceux qui les ont adorés jusqu’à présent commencent à les regarder comme imparfaits et difformes ; aussi tous ces credo restent-ils passablement ignorés ; quoiqu’on y souscrive encore, la honte empêche de les proclamer. Et la honte qui s’attache à ces traditions et à ces dogmes humains s’étend aussi à la Bible, qui, ainsi qu’on le croit, soutient ces aberrations de la pensée comme étant d’origine divine. De là la liberté avec laquelle les divers penseurs, soi-disant avancés, commencent à nier diverses parties de la Bible ne correspondant pas avec leurs vues. Comme elle est frappante la Providence de Dieu, qui, juste en ce moment même, fait voir à ses enfants son plan vraiment glorieux et harmonique ; un plan qui ne rejette rien, mais qui harmonise chaque partie, chaque article de sa parole ! – Vérité, qui, lorsqu’elle est mûre, – c’est à dire lorsque le temps fixé pour la reconnaître est venu, – devient de la nourriture pour la famille de la foi, afin que ses membres croissent par elle (Matth. 24 : 45 ; 1 Pierre 2 : 2). Quel que soit celui qui se trouve en contact avec la vérité et qui la reconnaît pour telle, encourt par ce fait, une responsabilité à son égard. Il faut qu’on la reçoive et qu’on agisse en conséquence, ou bien il faut la rejeter et la mépriser. L’ignorer ne nous décharge point de notre responsabilité. Si nous l’avons acceptée pour nous-mêmes, nous avons aussi une responsabilité ENVERS ELLE, car elle n’est pas destinée à nous seulement, mais à TOUS les croyants.
A393
Chacun de ceux qui la reçoivent devient son débiteur, et, comme serviteur fidèle, il ne peut faire autrement que de la distribuer aux autres membres de la famille de Dieu. Que votre lumière luise ! Si les ténèbres reviennent “ combien grandes seront ces ténèbres ” ! Levez haut la lumière ! Levez l’étendard pour les peuples !
Repos, temps et talents, santé, fortune et vie
Nous donnons tous ! En priant on le peut !
Ici la croix, demain, gloire infinie…
Vouons-nous tout à fait ! Dieu le veut ! Dieu le veut !
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Le Divin Tisserand.
(Trad. libre.)
Il est un tisserand dont le métier se meut
Toujours en haut, en bas, du ciel jusqu’en la terre ;
Pour trame ce sont tous les rois, les serfs qu’il veut,
Et le pauvre, et le riche, et le grand dignitaire ;
L’intelligent, le sot, les bornés et les sages,
Et toutes nations, et gens de tous étages.
Pour fil il a choisi tous les âges du monde,
Les siècles entourés d’obscurité profonde.
Ses bobines ce sont les trônes souverains
Qu’il place en sa navette avec ses fortes mains.
Ils courent, ils s’en vont, poussés par mille armées,
Car le fil dans la trame à tout prix doit passer :
En haut, en bas, il faut les nations chasser,
Le tisserand le veut, lui qui les a formées.
Voyez ce tisserand, qu’il est calme et tranquille !
A droite, à gauche, il pousse sa navette agile.
Au beau milieu du bruit, de la confusion,
Il semble bien savoir que chaque fusion,
Et chaque motion, chaque commotion,
Dans le grand résultat dira qu’il est habile.
0 sublime merveille, ô glorieux tissage,
Incroyable aux bornés, à la fable inconnu !
Par la foi seulement le mystère en est vu :
Aux côtés de l’histoire où va le pied du sage,
C’est là que le regard du beau, du grand, épris,
Contemple la splendeur du mystique tapis.
Et souple, et moelleuse en est l’ampleur croissante,
Comme si des pieds d’ange y devaient se mouvoir ;
Chaque figure, en plein, y brille, éblouissante,
Finement nuancée et faite avec savoir.
Et chacune reluit – énigme saisissante –
Des rayons d’une croix que le centre fait voir.
On dit, bien que plusieurs refusent de le croire,
Que tout l’éclat n’est fait que de feux réfléchis ;
Qu’un Soleil, dans les cieux, resplendit de gloire,
Seul toujours pour tracer les lignes du tapis.
L’on croit – et sans rougir le redit tout croyant –
Que le grand Dieu du ciel est, Lui, le tisserand ;
Que par Lui notre monde expose son mystère
A l’histoire, à la foi, dont la lueur l’éclaire ;
Et que, lorsque la trame et le fil sont bénis,
Vient le grand dénouement, le fruit de tous les âges,
L’Age d’Or, le long jour des joyeux temps bénis,
Prédit par les voyants, annoncé par les sages.