« Il n’est pas de soldat qui s’embarrasse des affaires de la vie, s’il veut plaire à celui qui l’a enrôlé ; et l’athlète n’est pas couronné, s’il n’a combattu suivant les règles. » – 2 Timothée 2 : 4, 5 (Segond).
« Ne savez-vous pas que ceux qui courent dans le stade courent tous, mais qu’un seul remporte le prix ? Courez de manière à le remporter. Tous ceux qui combattent s’imposent toute espèce d’abstinences, et ils le font pour obtenir une couronne corruptible ; mais nous, faisons-le pour une couronne incorruptible. Moi donc, je cours, non pas comme à l’aventure ; je frappe, non pas comme battant l’air. Mais je traite durement mon corps et je le tiens assujetti, de peur d’être moi-même rejeté, après avoir prêché aux autres. » – 1 Corinthiens 9 : 24-27 (Segond).
Ces sérieuses exhortations du fidèle Apôtre des Gentils furent le plus clairement illustrées au cours de sa noble vie. Il ne fuyait aucun danger, ne reculait devant aucune tâche, opprobre ou privation. Il supportait courageusement et joyeusement la difficulté, et souffrait la perte de toutes choses terrestres afin de pouvoir gagner Christ et être approuvé de Lui. Lorsque nous envisageons une telle course et considérons le courage et la force de caractère nécessaires pour courir ainsi, nous pouvons en conclure qu’à moins de bénéficier également de l’aide de la grâce divine, nous ne serons pas en mesure de persévérer jusqu’à la fin.
Paul s’est pressé dans cette course, non de sa propre force, mais de celle que Dieu fournit. Et la promesse d’une telle aide n’est pas moins la nôtre qu’elle ne fut la sienne. La grâce divine nous est transmise par les excessivement grandes et précieuses promesses de Dieu qui nous inspirent avec des espérances nouvelles et glorieuses au-delà de la destruction et de la ruine du présent ordre de choses. En permettant à nos esprits de s’appuyer sur celles-ci, nous voyons dans l’aurore du jour de Christ qui s’approche maintenant rapidement un nouveau ciel et une nouvelle terre ; et par la foi, nous sommes assis ensemble avec Christ dans les lieux célestes de gloire et d’honneur, et ensemble avec Lui nous sommes couronnés d’immortalité. Par la foi, nous voyons aussi les privilèges bénis d’une telle position élevée, et l’œuvre divinement désignée dans laquelle nous serons engagés ensemble avec Christ.
Une création fatiguée et gémissante attend notre ministère de puissance ; et dans la mesure où nous prenons part à l’esprit d’amour et de pitié de notre Maître, nous serons capables d’apprécier un tel privilège. Si nous sommes froids, égoïstes et insensibles aux infirmités du monde ; si les malheurs de nos semblables n’éveillent en nous aucun sentiment de sympathie et de désir à les aider, nous ne pouvons apprécier le prix de notre haut appel. Mais si, au contraire, nous aimons nos semblables comme Dieu et Christ les ont aimés ; si nous avons pitié de leur faiblesse et si nous nous souvenons de la cause héréditaire, nous ne leur imputerons pas tous leurs péchés et leurs imperfections. Nous serons soucieux de libérer leur esprit des voiles de l’ignorance et de la superstition et de l’influence des préjugés ; et de les aider à adopter des manières de penser et d’agir plus rationnelles, et d’avoir une meilleure conception de la vie, de ses relations et de ses responsabilités. Nous chercherons à ôter de leur chemin toutes les pierres d’achoppement qui précipitent aujourd’hui tant de gens dans la course au vice ; et à ouvrir une large route de sainteté sur laquelle on ne trouvera aucun lion (ndlr : source) d’intempérance ou autre chose mauvaise. Nous serons prêts à leur annoncer tout l’évangile éternel du salut, et à ouvrir leurs oreilles sourdes pour entendre et leurs yeux aveugles pour voir le salut de Dieu. Si telle est notre sympathie envers le monde des pécheurs que Dieu a tant aimé, alors nous sommes à même d’apprécier dans une certaine mesure les privilèges de notre haut appel, quand, comme cohéritiers de Christ, de Son royaume et Son pouvoir, nous serons capables de mettre véritablement en œuvre tous nos désirs bienveillants pour le relèvement et la guérison de notre monde malade du péché.
Quiconque a déjà éprouvé la joie de détourner ne serait-ce qu’un pécheur de l’erreur de ses voies, ou d’affermir les pieds de l’un des plus petits de Christ, peut avoir une certaine idée de la joie qui accompagnera le ministère des saints quand ils seront pleinement revêtus de la puissance divine pour la grande œuvre de leur règne Millénaire ; car ils ne seront pas entravés comme aujourd’hui, mais chaque effort déployé sera un succès.
Le privilège d’une telle œuvre bénie, outre la précieuse pensée d’être associé avec Christ et de notre relation bénie avec le Père, est une merveilleuse source d’inspiration pour tout cœur bienveillant qui, encore aujourd’hui, voudrait bien prendre sur lui-même les fardeaux qui oppriment ceux qu’il aime et dont il a compassion.
Mais bien qu’inspirés par une telle espérance de service bienveillant envers le monde entier dans le temps fixé par Dieu, et de l’association bénie avec Christ dans celui-ci, nous devons nous rappeler que nous avons encore à « combattre » pour le prix de notre haut appel ; et non seulement cela, mais nous devons combattre « suivant les règles ». Nous devons courir notre course, non seulement avec diligence, énergie, patience et persévérance, mais nous devons courir suivant les règles prescrites, sinon notre travail sera vain. Nous devons tout d’abord entrer dans cette course par la « porte étroite » – par une pleine et entière consécration au Seigneur, après avoir exercé la foi dans le sang précieux de Christ comme prix de notre rançon. Si nous n’entrons pas par cette porte, nous ne serons pas pris en compte dans la course pour le prix, peu importe avec quel zèle nous courons. Ceci est la première règle pour ceux qui courent pour l’obtenir. « Entrez par la porte étroite. … Mais étroite est la porte, resserré le chemin qui mènent à la vie, et il y en a peu qui les trouvent. » – Matthieu 7 : 13, 14 (Segond).
Étant entrés ainsi, l’Apôtre nous exhorte maintenant à nous remplir de l’Esprit de Christ, afin que nous ne soyons pas conduits par les désirs de la chair loin de Dieu et de la course qu’Il a tracée. Ensuite, le corps, la nature humaine, doit être maintenu sous le contrôle du nouvel esprit, l’Esprit de Christ en nous. Ses ambitions, ses espérances et ses désirs doivent être maîtrisés ; et la seule façon d’y parvenir est de se maintenir rempli de l’Esprit. « Marchez selon l’Esprit, et vous n’accomplirez pas les désirs de la chair. » – Galates 5 : 16 (Segond).
Si nous sommes remplis de l’esprit – du même esprit qui était en Jésus-Christ – nous agirons selon les mêmes motifs : ce sera notre nourriture et notre breuvage pour accomplir la volonté du Père. Nous nous engagerons dans son œuvre parce que nous aimons le faire, même en dehors du prix exaltant à la fin de notre course. Christ était si rempli de compassion pour l’humanité, et si complètement en unité d’esprit avec le Père, qu’Il ne pouvait pas faire autrement que de consacrer sa vie au bien des autres. Pourtant, dans tout ce qu’Il fit, Il observa strictement le plan divin. Bien que, comme le Père, Il aimait le monde entier, Il n’alla pas au-delà d’Israël pour bénir les Gentils par son ministère, parce que le temps fixé pour cette œuvre n’était pas encore venu.
Il observa les temps, les moments et les méthodes de Dieu. Il n’exposa jamais témérairement sa vie, jusqu’à ce qu’Il eût reconnu par les prophètes que son heure était venue d’être livré aux mains de ses ennemis. Il enseigna à ses disciples de ne pas aller vers les païens avant le temps convenable, puis Il les envoya. Il ne fit pas de longues prières au coin des rues pour être entendu des hommes ; Il n’exhorta pas non plus la foule par de bruyantes harangues. Comme le prophète l’avait indiqué, Il n’éleva point la voix et ne cria pas dans les rues (Esaïe 42 : 2). Il choisit les méthodes de Dieu, rationnelles, sages et efficaces pour sélectionner du milieu des hommes, la classe d’individus qu’Il désire rendre héritiers du royaume promis. Que ceux qui veulent courir de façon à remporter le prix, considèrent cette manière d’agir du Maître et soient de plus en plus remplis de son esprit.
Si nous sommes ainsi remplis du même esprit qui était en Jésus-Christ, nous désirerons, comme Lui, nous libérer le plus possible des embarras terrestres, et avoir notre temps aussi libre que possible pour servir le Seigneur, et consacrer toute énergie, toute capacité et tout effort à ce service.
Avoir l’esprit de Christ est en effet la seule exigence du combat suivant les règles – un esprit qui se soumet humblement et fidèlement à la volonté de Dieu telle qu’elle est exprimée dans son grand plan des âges, et qui consacre toute énergie à l’accomplissement de sa volonté, en raison d’une appréciation intelligente des fins qu’Il a en vue.
WT1902 p3069