COMMÉMORATION DE LA MORT DE JESUS

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Le premier jour des pains sans levain, les disciples s’adressèrent à Jésus, pour lui dire : “ Où veux-tu que nous te préparions le repas de la pâque ? ”. Il répondit : “ Allez à la ville chez un tel, et vous lui direz : le maître dit : mon temps est proche ; je ferai chez toi la pâque avec mes disciples ”. Les disciples firent ce que Jésus leur avait ordonné, et ils préparèrent la pâque. Le soir étant venu, il se mit à table avec les douze. Pendant qu’ils mangeaient, il dit : “ Je vous le dit en vérité, l’un de vous me livrera ”. Ils furent profondément attristés, et chacun se mit à lui dire : “ .Est-ce moi, Seigneur ? ”. Il répondit : “ Celui qui a mis avec moi la main dans le plat, c’est celui qui me livrera. Le Fils de l’homme s’en va, selon ce qui est écrit de lui. Mais malheur à l’homme par qui le Fils de l’homme est livré ! Mieux vaudrait pour cet homme qu’il ne fut pas né ”. Judas, qui le livrait, prit la parole et dit : “ Est-ce moi, Rabbi ? ”. Jésus lui répondit : “ Tu l’as dit ”. Pendant qu’ils mangeaient, Jésus prit du pain ; et, après avoir rendu grâces, il le rompit, et le donna aux disciples, en disant : “ Prenez, mangez, ceci est mon corps ”. Il prit ensuite une coupe ; et, après avoir rendu grâces, il la leur donna, en disant : “ Buvez-en tous ; car ceci est mon sang, le sang de l’alliance, qui est répandu pour plusieurs pour la rémission des péchés. Je vous le dis, je ne boirais plus désormais de ce fruit de la vigne, jusqu’au jour où j’en boirai du nouveau avec vous dans le royaume de mon Père ”.

Après avoir chanté les cantiques, ils se rendirent à la montagne des Oliviers (Matthieu 26 : 17- 30).

La commémoration de la mort de Jésus a lieu cette année le mardi 22 avril 1986, après 18 heures.

Dieu avait ordonné aux Israélites de célébrer chaque année la première pâque prise en Egypte, la nuit oui avait précédé leur départ. Leurs premiers-nés, protégés par le sang de l’agneau, avaient été sauvés de la mort. Cette commémoration a généralement été observée en famille, et dans la tradition, avant de manger l’agneau rôti avec des herbes amères, le maître de la maison rappelait l’histoire de ‘la première pâque.

Il est intéressant de noter que Jésus a observé cette dernière commémoration avec ses douze disciples — ceux qui constituaient sa famille d’alors. Nous ne savons pas si quelques-uns d’entre eux et peut-être tous, avaient pris part à des pâques précédentes en sa compagnie. Ici le déroulement de cette dernière pâque a été rapporté en détail en raison des vérités profondes qui devaient être dites.

Sans doute le rappel des manifestations extraordinaires qui entourèrent Israël cette nuit-là en Egypte, devait être très impressionnant. Mais les disciples n’étaient pas préparés à saisir le sens des remarques qui allaient suivre. Ils furent profondément attristés lorsque le Seigneur leur dit : “ L’un de vous me livrera ”. Etonnés et peines, chacun se mit à lui demander : “ Est-ce moi, Seigneur ? ”. A ce moment-là ils étaient loin d’imaginer la portée de la trahison. Ils croyaient plutôt qu’il s’agissait d’une chose beaucoup moins grave que la mort de leur Maître. Leur question allait peut-être bien dans ‘le sens de : “ De quoi s’agit-il ? ”.

La commémoration première

Le silence s’établit sans doute dans la chambre haute lorsque les disciples remarquèrent que Jésus prenait un pain pour le poser devant lui. Ils l’observaient quand, selon son habitude, il baissa la tête et pria dans l’attitude et le langage qui leur étaient familiers. Il demandait à son Père de bénir ce pain. Alors il se passa quelque chose d’inattendu et de nouveau. Il le rompit en plusieurs morceaux assez pour tous ceux qui étaient présents. En leur distribuant ce pain, il dit — et cela leur parut étrange — : “Prenez, mangez, ceci est mon corps”.

On peut imaginer le silence dans la chambre pendant que le plat passait de l’un à l’autre. Leurs regards allaient de l’un à l’autre et à Jésus. Que voulait dire tout ceci ?

Quand le plat eut fait le tour, Jésus prit une coupe, baissa encore la tête pour demander la bénédiction sur le vin. Il leur donna la coupe en disant : “ Buvez-en tous ; car ceci est mon sang, le sang de l’alliance, qui est répandu pour plusieurs pour la rémission des péchés. Je vous le dis : je ne boirai plus désormais de ce fruit de la vigne, jusqu’au jour où je le boirai nouveau avec vous dans le royaume de mon Père ”.

La coupe passa de l’un à l’autre dans le silence. Pendant tout ce temps, ils n’étaient pas sans se poser des questions. Jésus avait dit que le vin représentait son sang. Comment cela pouvait-il être ? Quelques-uns se rappelaient sans doute une autre expression semblable qu’il avait dite auparavant et qui était aussi peu compréhensible que celle-ci (Jean 6 : 53-56).

Après le repas

Les Ecritures rapportent qu’après avoir chanté les cantiques, ils se rendirent au Mont des Oliviers. Des choses graves allaient s’y passer et si rapidement que le souvenir de leur dernier souper avec le Seigneur fut bientôt effacé. Jésus fut arrêté par les autorités et celui qu’ils aimaient tant fut mis à mort de la manière la plus cruelle et la plus inhumaine. Ces douées mains qui avaient touché et guéri tant de gens furent clouées à la croix. Quelques-uns de ceux qui l’avaient entendu prêché l’Evangile, avaient crié : “ Que son sang retombe sur nous et sur nos enfants” (Matthieu 27 :25). Celui qui a ouvert les yeux des aveugles, purifié les lépreux, réveillé les morts, mourait lui-même sur une croix, en spectacle au milieu d’une masse disparate de Juifs et d’étrangers.

On ne peut éprouver comme les apôtres et les disciples le désespoir qui fut le leur à la mort affreuse de Jésus. Les apôtres l’avaient vu accomplir des guérisons miraculeuses. Il leur avait même communiqué cette même puissance d’accomplir des miracles. En leur présence, il avait admis devant Pierre qu’il était le Messie (Matthieu 16 : 16-17).

Sa mère était brisée par le chagrin. Les autres disciples, chacun à son heure, l’avait accepté comme leur Messie. A elle l’ange Gabriel avait dit : “ Et voici, tu deviendras enceinte, et tu enfanteras un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand et sera appelé Fils du Très-Haut, et le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père.

 Il régnera sur la maison de Jacob éternellement, et son règne n’aura point de fin ”. Plus tard, elle se souvint des paroles de Siméon : “ Une épée te transpercera l’âme” (Luc 1 : 31-33 ; 2 :35).

Entre l’arrestation de Jésus et la révélation de leur Maître ressuscité, il est .douteux que les disciples aient beaucoup réfléchi à leur dernier souper pris en sa compagnie. Ce qui se produisit après sa résurrection et lorsqu’il se fut révélé lui-même sont empreints d’une sollicitude affectueuse. Un de ces souvenirs mémorables est rapporté par l’Evangile de Luc, chapitre 24.

Sur le chemin d’Emmaüs

Deux disciples, dont l’un nommé Cléopas, se rendaient au village d’Emmaüs situé à quelques kilomètres de Jérusalem. Ils furent rejoints par un étranger d’apparence car c’était Jésus ‘lui-même. Il avait revêtu un corps et un aspect différents de ceux qu’ils avaient si bien connus.

Les deux disciples étaient encore tellement dans le chagrin et le désarroi après ce qui s’était passé, qu’ils ne savaient parler de rien d’autre.

 Ayant accepté l’étranger comme compagnon de route, ils retombèrent dans leur triste conversation. L’étranger leur dit alors : “ De quoi vous entretenez-vous en marchant, pour que vous soyez tout tristes?” (Luc 24 :17).

 Cléopas lui répondit : “ Es-tu donc le seul qui, séjournant à Jérusalem, ne sache pas ce qui est arrivé ces jours-ci ? ” (Luc 24 :18). “ Quoi ? ” Leur dit-il. Leurs langues alors se délièrent et ils racontèrent, racontèrent dans le détail.

Ils parlèrent de Jésus, de ses “œuvres puissantes”, des guérisons miraculeuses qu’il avait accomplies. Ils racontèrent comment les principaux sacrificateurs et les magistrats avaient fait crucifier ce “ prophète ” de Dieu. Finalement, ils avouèrent : “ Nous espérions que ce serait lui qui délivrerait Israël ”. C’est comme s’ils avaient dit : “ II fut un temps où nous pensions que ce prophète était le Messie promis qui devait s’asseoir sur le trône de David pour toujours ”. Ils expliquèrent également à cet étranger, supposé ignorer les faits : “ C’est le troisième jour aujourd’hui que ces choses sont arrivées ”.

Ils ajoutèrent cependant que quelques-unes des femmes avaient prétendu avoir vu des anges dans le tombeau vide et que ceux-ci leur avaient dit que Jésus était vivant ; que des disciples y étaient allés à leur tour pour ne trouver qu’un sépulcre vide sans Jésus.

L’étranger commença par leur poser une question : “Ne fallait-il pas que Christ (Messie) souffrît ces choses, et qu’il entrât dans sa gloire ? ”. Le but de cette question était de les préparer à une explication qui devait apaiser ‘leur trouble. Une personne interrogée prépare naturellement sa réponse. Tandis que les disciples réfléchissaient, Jésus prit la parole. L’a manière dont notre Seigneur les éclaira comporte de nombreux enseignements.

 Il ne voulait pas, en leur parlant, créer en eux une trop forte émotion. Autrement, comment auraient-ils pu suivre son admirable exposé de la prophétie.

Ce que disent les Ecritures

L’Evangile de Luc (24 : 27) rapporte : “ Et commençant par Moïse et par tous les prophètes, il leur expliqua dans toutes les Ecritures ce qui le concernait”. Ce passage porte à la réflexion. On peut supposer que le Seigneur a expliqué qu’Adam devait d’abord être racheté, que l’agneau pascal préfigurait la mort du Messie. Il est possible qu’il se soit étendu sur les sacrifices expiatoires pour faire comprendre qu’une vie parfaite devait être offerte avant que le monde puisse être béni. Il apparaît même que l’étranger ait dû exposer en détail le contenu de la prophétie du chapitre 53 d’Esaïe, relative à la vie, à la mort et à la résurrection du Messie.

Ces explications des Ecritures produisirent l’effet attendu sur les disciples, leur doute s’estompa, leur foi en Jésus, le Messie rétablie. Une foi plus ferme et une joie plus grande remplaçaient leurs incertitudes. Et ils se dirent l’un à l’autre : “Notre cœur ne brûlait-il pas au dedans de nous, lorsqu’il nous parlait en chemin et nous expliquait les Ecritures ? ” (Luc 24 : 32).

Quand les disciples furent arrivés à destination Il parut vouloir aller plus loin. Mais ils le pressèrent en disant : “ reste avec nous car le soir approche… ”. Pendant qu’il était à table avec eux, il prit le pain ; et après avoir rendu grâces, il le rompit, et le leur donna… Alors leurs yeux s’ouvrirent, et ils le reconnurent, mais il disparut de devant eux. Peut-être le reconnurent-ils à sa manière de s’exprimer en pareille circonstance, à ses gestes, au timbre de sa voix, à la manière de rompre le pain. après avoir rendu grâces, qui leur étaient familiers. Le siège où était assis l’étranger était vide. Ils se regardèrent l’un l’autre et comprirent immédiatement que le Messie ressuscité les avait accompagnés et leur avait parlé.

 La nouvelle annoncée à Jérusalem

A l’heure même, ils retournèrent à Jérusalem et y trouvèrent les onze et ceux qui étaient assemblés avec eux. On lit : “ Ils racontèrent ce qui leur était arrivé en chemin, et comment ils avaient reconnu Jésus au moment où il avait rompu le pain ”.

Sans doute rappelaient-ils de nombreux textes des Ecritures cités par Jésus. Sans nul doute les disciples assemblés apportaient foi à ces prophéties comme d’ailleurs les deux autres sur le chemin d’Emmaüs. Et pourtant, ils furent saisis de “frayeur et de crainte”, lorsque soudain Jésus apparut au milieu d’eux.

Avec bienveillance il dissipa leurs craintes et, lorsqu’ils furent rassurés, il leur dit : “ C’est là ce que je vous disais lorsque j’étais encore avec vous, qu’il fallait que s’accomplit tout ce qui est écrit de moi dans la loi de Moïse, dans les prophéties et dans les psaumes”.

On ne peut se défendre de souhaiter d’avoir pu être présent au sein de ce petit groupe avec Jésus. “ Alors il leur ouvrit l’esprit, afin qu’ils comprissent les Ecritures ”. Il aurait été bon d’entendre le Seigneur ressuscité expliquer par des mots uniques les prophéties en question et leur signification.

Il semble raisonnable de penser qu’à cette occasion il leur expliqua que la vie du Messie parfait — lui-même — avait été transférée du plan céleste. Il fallait qu’ils sachent que pour être le prix de la rançon, il devait être absolument sans péché. Ainsi se confirmait ce qu’il avait dit aux deux disciples : “ Ne fallait-il pas que Christ souffrît ces choses et qu’il entrât dans sa gloire ? ”.

Quand les disciples apprirent que Jésus était le premier-né de toute création, ils furent dans l’étonnement. Des allusions à son existence pré humaine et à sa gloire sont rapportées par l’apôtre Jean : “ Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu… Toutes choses ont été faites par elle… Et la Parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous (et nous avons, contemplé sa gloire, une gloire comme la gloire du Fils unique venu du Père), pleine de grâce et de vérité” (Jean 1 : 1-3 ; 1 :14).

Il les avait accompagnés jusqu’à Béthanie, et avait disparu. Le reste de la nuit fut très certainement passé en conversation animée. Ils avaient sûrement constaté avec étonnement combien le témoignage de Dieu était clair à propos de tout ce qui arrivait à Jésus.

C’est alors qu’ils se souvinrent de ses expressions inhabituelles lors du dernier souper. Ils l’avaient entendu dire que ce souper pascal était une image de sa mort. Ils comprirent pourquoi Jean-Baptiste l’avait appelé “l’agneau de Dieu” (Jean 1:36). Ils s’efforcèrent de rappeler dans l’ordre les paroles qu’il avait prononcées pendant son ministère et de les faire cadrer avec les idées nouvelles qui venaient de se faire jour dans leur esprit, avec le pain et le vin du dernier souper : “ Si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez son sang, vous n’avez point la vie en vous-mêmes ”.

 Plusieurs apparitions

Jésus apparut à ses disciples à des moments et en des endroits différents, “ se montrant à eux pendant quarante jours, et parlant des choses qui concernent le royaume de Dieu ” (Actes 1:3). Lorsqu’ils eurent acquis la conviction qu’il était bien le Messie ressuscité, que sa mort était prévue dans le plan de Dieu, ils s’inquiétèrent de savoir à quel moment commencerait le royaume. Les apôtres réunis lui demandèrent : “ Seigneur, est-ce en ce temps que tu rétabliras le royaume d’Israël ? ” (Actes 1:6).

Il ne leur répondit pas directement, mais leur dit : “ Ce n’est pas à vous de connaître les temps et les moments que le Père a fixés de sa propre autorité. Mais vous recevrez une puissance (de compréhension), le Saint-Esprit survenant sur vous ” (Actes 1:7). Puis il fut élevé pendant qu’ils le regardaient. Ses dernières remarques leur donnèrent l’espoir de connaître bientôt le moment où le royaume messianique s’établirait.

D’autres vérités révélées

Après qu’ils eurent reçu le Saint-Esprit, ils apprirent une chose étonnante dont Jésus n’avait jamais parlé. Ils apprirent que le Messie n’était pas uniquement la personne de Jésus, mais qu’à lui devait se joindre une classe de disciples choisis de par le monde. Ces disciples sont appelés de plusieurs noms : son corps, son épouse, ses cohéritiers et d’autres encore

Le Saint-Esprit les ayant éclairés, les disciples comprirent que le Messie — Jésus et les membres de son corps — recevraient un héritage céleste. Les disciples sont nécessairement attirés par Dieu, engendrés de l’Esprit, formés à la ressemblance du caractère de Jésus. Lorsqu’ils auront été ainsi préparés, et entrés dans la gloire, alors pourra commencer l’établissement sur la terre de ce royaume du Messie promis depuis longtemps. Cela veut dire que les morts ressusciteront et qu’il n’y aura plus ni maladie ni mort. Chaque promesse de l’Ancien Testament s’accomplira strictement II a sûrement fallu un certain temps avant que ces premiers disciples en viennent à assimiler toute la portée de cette nouvelle révélation. L’apôtre Pierre est le premier à avoir identifié Jésus comme étant le Messie, lorsqu’il dit : “ Tu es Christ (Messie), le Fils du Dieu vivant” (Matthieu 16:16). Il voulait savoir ce que le fait d’être un disciple de Jésus aurait comme conséquence pour lui personnellement. C’est pourquoi il pose la question : “Voici, nous avons tout quitté, et nous t’avons suivi ; qu’en sera-t-il pour nous ? ” (Matthieu 19 : 27). La réponse de Jésus a sans doute fait réfléchir Pierre par la suite car il avait répondu : “ Quand le Fils de l’homme, au renouvellement de toutes choses, sera assis sur le trône de sa gloire, vous (les véritables disciples) qui m’avez suivi, vous serez de même assis sur douze trônes, et vous jugerez les douze tribus d’Israël ”.

Quelle qu’ait été la compréhension de Pierre à ce moment, elle ne .peut qu’avoir envisagé une optique terrestre. Mais après avoir reçu le Saint-Esprit, il parlait avec joie de l’espérance qu’il avait et qui nous anime aussi. Dans sa seconde épître (1:4) il dit : “ Lesquelles nous assurent de sa part les plus grandes et les plus précieuses promesses, afin que par elles vous deveniez participants de la nature divine”.

Révélé par le Saint-Esprit

Eclairés par le Saint-Esprit, les disciples comprirent parfaitement ce qu’illustrait la pâque. La nuit représentait toute la période du règne du péché et de la mort. Les Israélites représentaient toute l’humanité qui sera rétablie au matin du règne messianique. Tous les premiers-nés étaient en danger de mort cette nuit-là en Egypte. Les premiers-nés des Israélites furent épargnés parce qu’ils étaient protégés par le sang de l’agneau. Il en est de même pendant l’âge de l’Evangile : les disciples qui marchent sur les traces de Jésus sont protégés par le sang de Christ, qui marque leur justification.

Pour les premiers disciples et bien entendu aussi pour nous, le symbole du pain et du vin du dernier souper du Seigneur comporte une signification solennelle toute particulière. L’étranger sur le chemin d’Emmaüs ne dit-il pas : “ Ne fallait-il pas que le Christ souffrît ces choses et qu’il entrât dans sa gloire ? ”. Par la puissance du Saint-Esprit ils apprirent que le Messie était composé de Jésus et de ses disciples.

Remarquons à ce sujet l’explication claire et simple de l’apôtre Paul : “ Car, comme le corps est un et a plusieurs membres, et comme tous les membres du corps, malgré leur nombre, ne forment qu’un seul corps… ”. Que veut dire Paul ? Il prend comme exemple notre propre corps humain. Chaque être humain a son propre corps. Cependant ce corps est formé de plusieurs membres : la tête, les yeux, les doigts, les orteils, etc…, ce qui fait dire à Paul : “Ainsi en est-il de Christ” (le Messie).

 En conclusion il écrit : “ Vous êtes le corps de Christ, et vous êtes ses membres, chacun pour sa part” (1 Corinthiens 12:12, 27).

 Le Messie doit souffrir

Sur le chemin d’Emmaüs l’étranger avait dit que le Messie devait souffrir. Dans sa première épître (4 : 12, 13) l’apôtre Pierre écrit : “ Bien-aimés, ne soyez pas surpris comme d’une chose étrange qui vous arrive, de la fournaise qui est au milieu de vous pour vous éprouver. Réjouissez-vous… ”. On serait tenté d’interrompre Pierre pour lui demander : pour quoi se réjouir ? La réponse de Pierre apporte l’explication voulue : “ De la part que vous avez aux souffrances de Christ (le Messie), afin que vous soyez aussi dans la joie et dans l’allégresse lorsque sa gloire apparaîtra ”.

D’autres passages des Ecritures donnent les raisons des souffrances que Jésus eut à supporter. Dans l’épître aux Hébreux (2 :10), on lit : “ II convenait, en effet, que celui pour qui et par qui sont toutes choses, et qui voulait conduire à la gloire beaucoup de fils, élevât à la perfection par les souffrances le prince de leur salut ”. Au verset 8 du chapitre 5 on lit encore : “ Bien qu’il fût Fils, il a appris l’obéissance par les choses qu’il a souffertes ”.

Si nous avons part aux souffrances du Messie, il doit y avoir une raison analogue. Ainsi l’on comprend que lorsque Jésus s’offrit pour mourir pour Adam, son Père n’aurait pas voulu que son existence fut effacée, qu’il demeurât dans l’a mort. Au Jourdain, il l’avait engendre à une nouvelle nature. Jésus traversa les nombreuses, difficiles et parfois cruciales expériences d’un cœur loyal et soumis, ce qui a fixé en lui un caractère à toute épreuve et pour l’éternité. Il a appris l’obéissance par les choses qu’il a souffertes.

Notre Seigneur savait que son Père apporterait un soin méticuleux au choix de chacune de ses expériences qu’il devait subir. Lorsqu’il se trouva face à son expérience ignominieuse, pénible, et abandonné, il put dire : “ Ne boirai-je pas la coupe que le Père m’a donné à boire ? ” (Jean 18 :11).’

Il en est de même pour nous qui participons à ses souffrances. Le Père choisit chacune de nos expériences qui ont pour but de cristalliser notre caractère, de le rendre juste. “Nous savons, du reste, que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein. Car ceux qu’il a connus d’avance, il les a aussi prédestinés à être semblables à l’image de son Fils” (Romains 8:28,29).

Quand après la Pentecôte, les disciples de l’Eglise primitive comprirent cela, ils comprirent aussi l’a signification des paroles de Jésus, lorsqu’au dernier souper pascal, Il prit le pain, le bénit, le rompit et le leur donna en disant : “ Prenez, mangez, ceci est mon corps”. Notre Seigneur mourut pour Adam, afin que lui et toute sa descendance puissent retrouver le droit de vivre. “Et comme tous meurent en Adam, de même aussi tous revivront en Christ ”. Avant l’établissement du royaume de Christ, les disciples de l’âge de l’Evangile sont les seuls à être affranchis de la condamnation. “ II n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Christ-Jésus ” (Romains 8:1).

Si les disciples sont actuellement affranchis de la condamnation, c’est pour qu’ils puissent offrir leur vie en sacrifice. L’évangéliste Marc (8 : 34), rapporte ce que dit Jésus à ce sujet : “ Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix et qu’il me suive… Celui qui perdra sa vie à cause de moi et de la bonne nouvelle la sauvera”. L’apôtre Paul dit aux Romains (6 :3) : “ Ignorez-vous que nous tous qui avons été baptisés en Jésus-Christ, c’est en sa mort que nous avons été baptisés ? ”.

Paul remarque

L’apôtre Paul fait intervenir l’union et la participation du corps du Messie dans les symboles du pain et du vin du dernier souper pascal du Seigneur. Dans sa première épître aux Corinthiens (10 :16, 17), on lit : “La coupe de bénédiction que nous bénissons, n’est-elle pas la communion au sang de Christ ? Le pain que nous rompons, n’est-il pas la communion au corps de Christ ? Puisqu’il y a un seul pain, nous qui sommes plusieurs, nous formons un seul corps ; car nous participons tous à un même pain ”.

La célébration de la pâque rappelle la délivrance d’Israël de son esclavage d’Egypte. Pour notre Seigneur et pour son Eglise, c’était un signe annonçant le sacrifice de l’agneau de Dieu qui ôte le péché du monde. Egalement, d’une manière voilée, elle montre que pendant la nuit du péché et de la mort, ou âge de l’évangile, les premiers-nés, ou engendrés de l’Esprit, sont sous la protection du sang de Christ. Ceux que Dieu considère ainsi sont affranchis de la condamnation ; ils sont justifiés pour la vie.

Les symboles du pain et du vin, institués par Jésus, signifient, pour les premiers-nés, avoir part aux expériences prévues par le plan de Dieu. Avoir part au pain, signifie, pour les disciples, avoir part aux bienfaits de la rançon pourvue par Jésus. Boire la coupe revient à s’engager à déposer sa vie en sacrifice. Le disciple est “ baptisé en sa mort ”. Prennent part à l’a commémoration de la mort de notre Seigneur ceux qui ont été attirés par Dieu à Jésus, l’ont accepté comme leur Sauveur, et offrent leur vie dans la mort avec lui. Ces pensées doivent être présentes à l’esprit quand on prend part au souper commémoratif.

Soyons surtout reconnaissante envers notre Père céleste de nous avoir appelés et éclairés. Jésus avait un cœur généreux, il ‘a bien voulu mourir pour nous et pour toute l’humanité. Remercions le Père de nous avoir appelés à faire partie du corps de Christ, et d’avoir le privilège d’être baptisés en sa mort. Bientôt nous serons avec le Seigneur dans les parvis célestes et aurons la joie unique de voir notre Père céleste face à face.

Réjouissons-nous aussi de savoir que la nuit du péché et de la mort arrive bientôt à sa fin, que l’heureux jour nouveau viendra pour le monde quand le Messie régnera. Nous aurons alors le privilège d’essuyer toute larme… la mort ne sera plus et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu” (Apocalypse 21 :4).