COMMENT ISRAËL TRAVERSA LE JOURDAIN

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Josué 3 : 7‑17.

« Ne crains point, car je suis avec toi. » Esaie 41 : 10.

Sous la direction Divine, les armées d’Israël quittèrent la partie supérieure de la vallée du Jourdain et se dirigèrent vers la rivière trois jours avant le temps fixé pour la traversée. Le Jourdain, comme d’habitude en cette période de l’année, regorgeait par‑dessus ses bords. On suppose que sa largeur, mesurant d’ordinaire vingt‑sept mètres environ, atteignait près de cent cinquante mètres à ce moment‑là.

Les cananéens en général, les habitants de Jéricho en particulier, bien que s’attendant à une invasion, ne pensaient pas qu’elle se produirait à un moment où la rivière était infranchissable ; les ponts étaient alors peu connus. Pour les Israélites d’un autre côté, une entrée aussi hâtive en Canaan a dû engendrer diverses circonstances qui leur donnèrent sans doute l’occasion soit d’exercer leur foi, soit d’exprimer des doutes. Le récit de la traversée ne mentionne pas de doutes, ni de craintes, ni de murmures ; ce fait laisse entendre que les expériences par lesquelles ils ont passé dans le désert leur ont appris de précieuses leçons, des leçons de foi en Dieu et de confiance dans les mesures Divines.

Le jour de la traversée arriva et Josué suivant les instructions de Dieu, donna l’ordre aux sacrificateurs de porter l’Arche, de partir devant le peuple et d’avancer jusqu’au bord de la rivière, jusqu’au moment où leurs pieds poseraient dans l’eau. Quant leurs pieds touchèrent l’eau, celle‑ci commença à reculer et à mesure qu’elle reculait, ils avançaient : finalement ils arrivèrent au milieu du lit pierreux du Jourdain et là, ils s’arrêtèrent et se tinrent debout, portant toujours l’Arche de l’alliance ; cette Arche représentait la promesse Divine, cette promesse qui avait incité les Israélites à quitter l’Egypte et qui les faisait encore beaucoup espérer.

Les armées d’Israël, formant un front de plusieurs kilomètres le long des rives du Jourdain, traversèrent le fleuve, passant ainsi de Moab en Canaan. C’est de cette manière que s’effectua toute la traversée. Douze grandes pierres, représentant les douze tribus, furent enlevées du lit du Jourdain et mises en tas sur le bord du fleuve, en guise de monument destiné à rappeler l’aide que Dieu apporta à Israël en cette circonstance. Par ailleurs, douze pierres prises du rivage furent placées dans le lit de la rivière ; elles devaient rappeler le même souvenir. En fin de compte, les sacrificateurs partirent à la suite du peuple et parvinrent jusqu’au bord du pays de Canaan ; sitôt après, les eaux reprirent leur course dans le lit de la rivière et coulèrent comme auparavant,

Comment le miracle s’accomplit

Le fait que nous puissions connaître aujourd’hui, avec beaucoup de certitude, de quelle façon exactement ce miracle s’est accompli, ne devrait pas le moins du monde porter atteinte à sa valeur. Pour Dieu, rien n’est un miracle, puisque Sa puissance Le rend capable d’effectuer Sa volonté quelle qu’elle puisse être. Beaucoup de choses sont pour nous des miracles pour la simple raison que nous ne comprenons pas le processus employé par Dieu pour les créer. ‘Nous sommes nous‑mêmes des miracles, ayant été créés d’une étonnante et merveilleuse façon. La croissance d’une plante d’une fleur, ou même d’un brin d’herbe, est un miracle pour nous ; c’est quelque chose qui nous surpasse complètement et dont le développement, dans un sens général, dépasse considérablement notre compréhension.

Le récit déclare clairement que les eaux se sont amoncelées près de la ville d’Adam. Cette cité a été localisée d’une façon certaine par le Professeur Wright ; elle se situait sur le Jourdain, à vingt‑sept kilomètres en amont de Jéricho. Les eaux s’amoncelèrent, formèrent un lac, nous assure ce Professeur, en raison d’un glissement de terrain qui boucha le mince passage du fleuve aux rives escarpées en ce lieu. La nature du sol dans ces parages est propice à l’obstruction, par le glissement de versants de collines, du cours étroit du Jourdain. D’ailleurs, l’histoire nous informe qu’un glissement analogue se produisit dans cette même région en l’année 1267 ; le Jourdain fut alors endigué pendant plusieurs heures et, les eaux en aval se jetant clans la Mer Morte, le lit du fleuve fut mis à sec.

Le Professeur Wright déclare : « La conformité des faits aux conditions indiquées par le récit biblique est si frappante que les géologues n’éprouvent guère de difficultés à y croire. De plus, ce récit est à ce point précis de lui‑même, et exempt d’éléments fantastiques, que la critique littéraire ne peut le considérer que comme la narration simple et originelle d’un témoin oculaire. »

Le merveilleux de l’histoire est que tout fut calculé par Dieu de façon à harmoniser exactement circonstances et conditions.

La leçon a porté

Les pierres commémoratives devaient rendre témoignage aux générations futures de cet acte grandiose accompli par la providence Divine en faveur d’Israël. Josué déclara aux enfants d’Israël : « Lorsque vos enfants demanderont un jour à leurs pères : Que signifient ces pierres ? vous en instruirez vos enfants, et vous direz : Israël a passé ce Jourdain à sec. Car l’Eternel, votre Dieu, a mis à sec devant vous les eaux du Jourdain jusqu’à ce que vous eussiez passé, comme l’Eternel, votre Dieu, l’avait fait à la mer Rouge, qu’il mit à sec devant nous jusqu’à ce que nous eussions passé, afin que tous les peuples de la terre sachent que la main de l’Eternel est puissante, et afin que vous ayez toujours la crainte de l’Eternel, votre Dieu, » ‑ Josué 4 : 21‑24, Seg.

L’entrée dans le repos de Canaan

Saint Paul, en Hébreux 4 : 5‑8, donne à entendre que l’entrée d’Israël dans le pays de Canaan, sous la conduite de Josué, typifiait l’entrée de l’Eglise, sous la conduite de Jésus, l’antitypique Josué, dans le repos de la foi et dans un privilège spécial. Les Israélites se reposèrent de leurs pérégrinations du désert. Pour eux, ce fut un merveilleux changement, un changement béni ; ce ne fut cependant pas la réalisation pleine et entière de tout ce que Dieu leur avait promis. Cette pleine réalisation ne sera obtenue qu’en Eden même, elle sera le résultat de l’oeuvre glorieuse du Rétablissement, qu’accomplira le Messie. Nous laissant guider par l’Apôtre, nous percevons que ce qui arriva à Israël, jusqu’au moment de la mort de Moïse, représentait la dispensation de la Loi, qui s’est terminée à la Croix. La dispensation de l’Evangile, commençant à la Pentecôte, est typifiée par la traversée du Jourdain et la prise en possession du pays ; Canaan signifie repos.

« Nous qui avons cru, nous entrons dans le repos » et nous nous reposons en proportion de notre foi. Celui qui a beaucoup de foi, celui‑là peut jouir d’un grand repos, il peut parvenir à la quiétude et la garder. Celui qui a moins de foi goûtera d’un repos moindre, et ne profitera que partiellement de ses privilèges. La prise d’assaut de Jéricho et des autres villes de Canaan typifiait le combat de la Nouvelle Créature, engendrée de l’Esprit Saint, contre les actions de la chair, contre les faiblesses et les perversités de la chair. L’exhortation de l’Eternel, adressée à ceux qui devaient entrer dans Son repos, est la suivante : « Fortifie‑toi et sois ferme. Ne te laisse point terrifié et ne sois point effrayé ; car l’Eternel, ton Dieu, est avec toi partout où tu iras. »

Ceux qui manquèrent de foi n’entrèrent pas en Canaan, mais moururent dans le désert. Et ainsi nous lisons : « Ce qu’Israël recherche, il ne l’a pas obtenu, mais l’élection l’a obtenu, et les autres ont été endurcis. » (Rom. 11 : 7, D.) Seuls les fidèles constitueront la classe élue de Dieu. Eux seuls peuvent passer des conditions anciennes aux nouvelles, Eux seuls passent de la mort à la vie sans mourir effectivement. Dans cet Age de l’Evangile, Dieu supplée au nombre manquant d’entre les Israélites, en appelant une classe pareille de gens d’entre toutes nations, peuples, tribus et langues. Chacun est appelé à exercer la foi et à traverser le Jourdain, en ce sens qu’il doit commencer une nouvelle vie : une vie de consécration à Dieu, une vie de lutte contre le péché et contre les faiblesses retranchées dans sa propre chair.

Nous sommes d’accord avec les paroles suivantes de l’Apôtre : « Nous qui avons cru, nous entrons dans le repos. » Tous les consacrés à Dieu peuvent attester qu’ils jouissent d’un repos, d’une paix, d’une joie et d’une bénédiction que le monde ne peut ni donner ni enlever, et ce, en proportion de leur loyauté et de leur fidélité. Mais cela n’est pas tout. Dieu a encore en réserve quelque chose de bien meilleur. A cet égard, l’Apôtre déclare « Il reste donc un repos pour le peuple de Dieu. » ‑ Hébreux 4 : 9, Syn.

Ce repos Céleste sera atteint lors du parachèvement des Nouvelles Créatures, à la Première Résurrection. Leur loyauté et leur fidélité une fois démontrées dans le bon combat de la foi mené contre le monde, la chair et l’Adversaire, le Seigneur promet à ces Nouvelles Créatures un glorieux changement qui s’effectuera « en un instant, en un clin d’oeil » ; Il leur promet une participation à Sa propre résurrection qui l’éleva à la perfection de la nature Divine, « bien au‑dessus des anges, des principautés et des puissances » ; Il leur promet aussi l’association avec Lui‑même dans le glorieux Royaume Messianique par lequel le genre humain doit à son tour être béni, ‑Lue 12 : 32.

Le sabbat du Seigneur

Saint Paul annonce que, sous la Loi, le septième jour, le jour du Sabbat, typifiait la condition présente du Peuple de Dieu, qui jouit du repos, de la paix et de la faveur Divine même dans d’imparfaites conditions ; mais nous jouirons du véritable Sabbat lorsque nous aurons expérimenté le changement propre à notre résurrection. Alors, nous nous reposerons du péché. Nous nous reposerons également de nos faiblesses et de nos imperfections, car elles auront toutes disparu.

Les Nouvelles Créatures seront des êtres sans défaut, elles seront irrépréhensibles, irréprochables. « Il est semé en faiblesse, il ressuscite en puissance. Il est semé en déshonneur, il ressuscite en gloire ; il est semé corps animal, il ressuscite corps spirituel. »

Les faiblesses des autres ne troubleront plus notre repos. Le repos que goûtera l’Eglise dans sa condition de gloire sera un repos parfait. Mais avant d’entrer dans ce repos, il nous faut ici‑bas prouver que nous en sommes dignes en combattant le bon combat de la foi et en saisissant la vie éternelle aux conditions qui nous sont offertes, savoir, en marchant fidèlement sur les traces du Maître.

W. T. 5 345 ‑ C.T.R. 1913.

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