Depuis de nombreuses années cette rencontre à Vigy pour la Conférence de Pâques nous est familière. Cette année encore environ 110 participants s’y sont rendus et ont pu apprécier l’ambiance fraternelle qui y régnait.
Le dimanche 8 Avril, à partir de 10h la présidence fut assurée par le fr. Marius Kwarciak qui appela les orateurs selon le programme établi.
Le fr. Joseph Skarbek : « La prière de Moïse » – Psaume 90.
« Car la parole de Dieu est vivante et efficace » – Hébreux 4 : 12.
La Bible a été compilée par différents rédacteurs qui ne se connaissaient pas l’un l’autre. Elle ne vieillit pas bien qu’attaquée sans cesse. Nous y trouvons des prophéties, des scènes historiques, des passages poétiques, des psaumes (de David, de Koré, de Salomon), des cantiques, et bien d’autres choses.
Au sujet de Moïse Dieu dit : « Je lui parle bouche à bouche, je me révèle à lui sans énigmes. » (Nombres 12 : 8). L’apôtre Jacques nous instruit disant : « Toute grâce descend d’en haut, du Père des lumières. » (Jacques 1 : 17). La création du ‘Logos’ et de l’univers est décrite en Jean 1 : 1 et 2. L’expérience de l’homme a été sanctionnée : « Car le salaire du péché c’est la mort. » (Romains 6 : 23). Viendra le temps où : « La terre sera remplie de la connaissance de la gloire de l’Eternel » (Habacuc 2 : 14), mais : « Jusqu’à ce jour, la création toute entière soupire et souffre les douleurs de l’enfantement. » (Romains 8 : 22 ; Psaume 2 : 1-5). L’apôtre Paul s’adressant aux disciples dit : « C’est l’heure de vous réveiller enfin du sommeil… La nuit est avancée, le jour approche. » (Romains 13 : 11, 12). Consultez les signes annonciateurs (Luc 21 : 25, 26 ; Joël 2 : 30, 31) et sachez que votre délivrance approche (Luc 21 : 28). Armez-vous de patience à l’image des prophètes (Jacques 5 : 10 ; Manne du 10 Janvier). « Rachetez le temps car les jours sont mauvais. » (Éphésiens 5 : 16). Œuvrons tant qu’il fait jour « Car la nuit vient, où personne ne peut travailler. » (Jean 9 : 4). Veillons et prions sans cesse. – Matthieu 26 : 41.
Le fr. Jean Siwek : « La haute montagne et la petite colline ».
Selon la Bible certains événements se sont produits sur des montagnes. Dans l’Ancien Testament le plus connu concerne Moïse qui fut appelé par l’Eternel à gravir le Mont Sinaï pour y recevoir les tables de pierre, la Loi (les dix commandements), et durant 40 jours il jeûna jusqu’à son retour (Exode 24 : 18). Le cas d’Elie est également connu, sa marche pour atteindre la cime du Mont Horeb dura 40 jours pendant lesquels il jeûna (1 Rois 19 : 8). Dans le Nouveau Testament citons la scène de la Transfiguration : « Jésus prit avec lui Pierre, Jacques et Jean, et il les conduisit seuls à l’écart sur une haute montagne. Il fut transfiguré devant eux. » – Marc 9 : 2-9.
En ce qui concerne la ‘Petite Colline’ dans notre thème nous la situerons au lieu de la crucifixion de Jésus. Un petit promontoire ou colline ou encore un rocher appelé ‘Golgotha’ ou lieu du ‘Crâne’, en dehors de la ville de Jérusalem à cette époque. Quelle image pouvons-nous tirer de ces scènes ?
Moïse descendit de la cime de la Haute Montagne du Sinaï en rapportant les Tables de la Loi émanant de Dieu et sensées apporter la vie pour l’homme sur la terre mais c’est la mort qui triompha. Jésus, par contre, monta sur la ‘Colline’ de Golgotha pour y déposer sa vie en sacrifice et sa mort permet le retour à la vie d’Adam et de sa descendance. Ainsi Jésus est devenu le pivot, la charnière, entre la descente vers la mort et la remontée vers la vie éternelle: « Il est lui-même une victime expiatoire pour nos péchés… mais aussi pour ceux du monde entier. » (1 Jean 2 : 2) – « Je suis la porte. Si quelqu’un entre par moi, il sera sauvé. » – Jean 10 : 9.
Le fr. Lutz Ruthmann : « Le voile déchiré ».
Il s’agit du voile mentionné dans le Tabernacle (Exode 26 : 31-36) que l’on retrouve dans le Temple de Jérusalem entre le Saint et le Très Saint. L’accès au Très Saint se faisait en passant par la porte unique du Parvis, puis par le Saint d’où au travers du Voile on aboutissait au Très Saint.
Cela nous indique le chemin du pécheur entrant par la Porte du Parvis, par Jésus, passant par le Saint, et conduisant vers le Père (Jean 10 : 9 ; 14 : 6). Ce chemin a été ouvert par Jésus-Christ (Hébreux 9 : 11, 12). L’événement s’est produit au moment où Jésus expira sur la croix. « Et voici, le voile du temple se déchira en deux, depuis le haut jusqu’en bas, la terre trembla, les rochers se fendirent. » (Matthieu 27 : 51 ; Luc 23 : 44-46). C’est par le haut (par l’intervention de Dieu) que le voile se déchira en deux au moment où s’accomplirent les paroles d’Esaïe : « Il a plu à l’Eternel de le briser par la souffrance… Après avoir livré sa vie en sacrifice pour le péché. » (Esaïe 53 : 10). Dès lors, par son sacrifice Jésus renversa le mur de séparation entre les Juifs et les Païens pour constituer un seul Corps (Éphésiens 2 : 14-16) dont les membres peuvent dès maintenant entrevoir les choses spirituelles, très saintes, au travers du voile déchiré. « Cette espérance, nous la possédons comme une ancre de l’âme, sûre et solide ; elle pénètre au-delà du voile. » (Hébreux 6 : 19, 20). Christ est devenu le médiateur de la Nouvelle Alliance (Hébreux 8 : 6-8). Nous trouvons là la réalisation de la promesse faite à Abraham : « Toutes les nations de la terre seront bénies en ta postérité. » – Genèse 22 : 18.
Le fr. Régis Liberda : « Les noces de Cana ».
« Tel fut, à Cana en Galilée, le premier des miracles que fit Jésus. » – Jean 2 : 11.
Il s’agit du miracle de l’eau changée en vin mentionné uniquement dans l’Évangile de Jean. Par contre le témoignage de Jean-Baptiste au sujet du baptême de Jésus est repris par les 4 Évangiles. L’Évangile de Jean apporte même une précision particulière concernant l’état pré-humain de l’Être spirituel à l’époque de la création de l’univers : « Au commencement était la Parole. » (Jean 1 : 1-4). Jean-Baptiste lui rendit témoignage (Jean 1 : 15-34). Au verset 29 nous lisons : « Le lendemain, il vit Jésus venant à lui, et il dit : Voici l’Agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde. » et de nouveau au verset 36 « Voilà l’Agneau de Dieu ! » Dès lors Jésus fait une succession de rencontres et choisit ses disciples. Trois jours après Il se trouve présent à des noces à Cana où Il va réaliser son premier miracle (Jean 2 : 1-12). Jésus avec ses disciples, en tant qu’invités, vont participer aux festivités : ils vont peut-être rire ou même chanter ! Sa mère Lui signale le manque de vin constaté par les serviteurs. Jésus lui répond : « Femme, qu’y a-t-il entre toi et moi ? Mon heure n’est pas encore venue. » (verset 4). A l’âge de 12 ans c’était vrai, mais maintenant, à l’âge adulte et oint du Saint Esprit c’était le moment de se faire connaître selon le point de vue de sa mère. Jésus accepte et Marie s’adressant aux serviteurs leur dit : « Faites ce qu’il vous dira. » L’eau des vases de pierre était utilisée pour la purification, pour les ablutions du corps. Il y avait 6 vases qui pouvaient contenir chacun plusieurs dizaines de litres et qui furent remplis d’eau. C’est alors que le miracle se produisit et les serviteurs furent les premiers à le constater, l’eau s’est changée en vin.
En résumé : Cette première semaine depuis le début de la mission de Jésus a été riche en événements : le témoignage de Jean-Baptiste, le baptême de Jésus, le choix des disciples – Jean, André, Simon puis Philippe et Natanaël – et le 7ème jour la présence aux Noces de Cana.
Quelle joie envahira les membres du Corps de Christ quand se réaliseront les paroles prononcées par Jésus au terme de sa mission : « Je vous le dis, je ne boirai plus de ce fruit de la vigne, jusqu’au jour où j’en boirai du nouveau avec vous dans le royaume de mon Père. » – Matthieu 26 : 29.
La journée du lundi fut présidée par le fr. Francis Gikière qui donna la parole aux orateurs suivants :
Le fr. Romain Mlotkiewicz : « Le parfum versé par une femme sur le corps de Jésus ».
A la lecture de la scène dans les 4 Évangiles on constate que Matthieu, Marc et Jean décrivent la même scène alors que Luc semble décrire une scène différente.
Analysons la scène décrite en Luc 7 : 36 à 48. Jésus est invité seul à manger chez Simon, un Pharisien. Une femme de mauvaise vie entre chez Simon et déverse un parfum sur les pieds de Jésus. Le Pharisien est consterné et doute du pouvoir de Jésus de détecter l’identité de l’étrangère. Jésus adresse des remontrances sur les manquements de Simon à son égard et vante le geste de la femme en lui adressant des paroles de réconfort : « Tes péchés te sont pardonnés. » Cet événement a dû se produire au début de la mission de Jésus puisqu’il est dit : « Ensuite, Jésus allait de ville en ville… Prêchant et annonçant la Bonne Nouvelle. » – Luc 8 : 1.
Analysons la scène décrite en Matthieu 26 : 6-13 ; Marc 14 : 3-9 ; Jean 12 : 1-8.
La scène se déroule à Béthanie, six jours avant la fête de Pâque. Elle se déroule dans la maison de Lazare, selon Jean, dans la maison de Simon le lépreux, selon Matthieu et Marc. Y a-t-il divergence ? Non. Car Simon serait le père de Lazare et de ses sœurs et de ce fait on se trouve dans la même maison familiale. Matthieu et Marc rapportent que la femme a déversé le parfum sur la tête de Jésus alors que Jean dit que Marie oignit les pieds de Jésus. Y a-t-il contradiction ? Là encore nous pensons que non. Car le parfum versé sur la tête pouvait s’écouler jusqu’aux pieds. Tous les disciples approuvèrent l’indignation de Judas. La valeur de ce parfum estimée à 300 deniers par Jean aurait pu être distribuée aux pauvres. Jésus répondit : « Elle a fait une bonne action à mon égard ; car vous avez toujours les pauvres avec vous, et vous pouvez leur faire du bien, mais vous ne m’avez pas toujours. » Quelle leçon pouvons-nous tirer de cet événement ? Que rien n’est trop beau ni trop cher pour accomplir notre consécration. Qu’il ne nous appartient pas de juger ou de critiquer la manière dont nos frères et sœurs servent la Vérité, donc Dieu et le Seigneur.
Le fr. Lutz Ruthmann : « La bonne confession devant les hommes ».
« Car je suis descendu du ciel pour faire, non ma volonté ; mais la volonté de celui qui m’a envoyé. » – Jean 6 : 38.
Dieu a révélé à Jean-Baptiste que Jésus était le Fils de Dieu : « Et voici, une voix fit entendre des cieux ces paroles : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toute mon affection ; » (Matthieu 3 : 17). Jésus « a fait connaître le nom du Père aux hommes. » (Jean 17 : 6-8). Dieu se révéla aux 3 apôtres lors de la “transfiguration” : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toute mon affection : Écoutez-le ! » – Matthieu 17 : 5.
Nous devons confesser publiquement le nom de Jésus (Matthieu 10 : 32, 33) et ne pas avoir honte de nos frères et sœurs (Matthieu 12 : 50). Gardons-nous d’adopter l’attitude de Pierre reniant le Seigneur (Matthieu 26 : 69-75), car il est dit : « Quiconque nie le Fils n’a pas non plus le Père. Quiconque se déclare publiquement pour le Fils a aussi le Père. » (1 Jean 2 : 23). Souvenons-nous de la trahison délibérée de Judas. Prenons exemple sur Etienne qui, après avoir confessé sa foi devant le sanhédrin a été lapidé. Ou bien Pierre et Jean refusant de se soumettre aux exigences des sacrificateurs (Actes 4 : 18-20). Sachons que nous ne pouvons pas servir deux maîtres (Matthieu 6 : 24). Nicodème, un pharisien, vint s’informer de nuit auprès de Jésus, et après la mort de Jésus il aida Joseph d’Arimathée à déposer le corps de Jésus dans le sépulcre (Jean 19 : 38-42). L’exemple de Saul de Tarse nous montre qu’un zèle mal orienté, hostile à l’Évangile, peut devenir un atout après une conversion. N’ayons point honte de rendre un témoignage à notre Seigneur (2 Timothée 1 : 8). « Portez les fardeaux les uns des autres. » (Galates 6 : 2 ; Manne du 24 Octobre). « Si tu confesses de ta bouche le Seigneur Jésus, et si tu crois dans ton cœur que Dieu l’a ressuscité des morts, tu seras sauvé. » – Romains 10 : 8-10.
Le fr. Henri Peau : « Ton avenir dépend de toi ».
« Si vous vivez selon la chair, vous mourrez ; mais si par l’Esprit vous faites mourir les actions du corps, vous vivrez. » – Romains 8 : 13.
Ce texte a été interprété par les païens comme voulant dire mortifier le corps c’est-à-dire soumettre le corps ou la chair à une privation, s’infliger des souffrances dans le but d’une certaine discipline de vie. Par contre, faire mourir les actions du corps par l’esprit s’adresse aux consacrés. C’est être fidèle à nos vœux, à notre engagement jusqu’à la mort. Renoncer à la vie sur la terre. Accepter Christ en menant une vie décente. Être des messagers de paix tout en menant un combat dans la bonne direction. Résister au Diable sans crainte (1 Jean 4 : 18). Utiliser nos aptitudes naturelles pour rassembler les membres de l’Église (Mannes du 26 Novembre, 7 Avril, 10 Décembre) tout en sachant que le Seigneur comblera nos manquements (Éphésiens 5 : 27) et que sa grâce nous suffit (2 Corinthiens 12 : 9).Nous devons cependant maintenir notre robe dans un état de pureté si nous voulons faire partie des 144000, à défaut nous serons de la Grande Multitude : cela dépend de nous. Nous devons tout faire comme si tout devait s’arrêter demain. Dès l’enfance on devrait s’inspirer des Saintes Paroles (Psaume 119 : 9 ; 2 Timothée 3 : 15). Extirper les mauvaises pensées (Psaume 19 : 8, 9, 13). Condamner les œuvres de la chair (Galates 5 : 19-21). Veiller au développement des fruits de l’esprit. – Galates 5 : 22 ; Romains 8 : 5-7.
En conclusion : Nous devons sacrifier nos ambitions terrestres et soumettre notre caractère, notre esprit à celui de Christ. Travaillons avec crainte et tremblement, faisons notre part, et la victoire sera assurée – Apocalypse 2 : 26 ; 3 : 21.
Le fr. Joseph Szumowski : « Je vous adjure par le Seigneur que la lettre soit lue à tous les saints frères. » – 1 Thessaloniciens 5 : 27 – version Darby.
Adjurer c’est supplier, prier instamment quelqu’un. Certaines versions emploient le terme ‘conjurer’ – supplier de faire quelque chose. A la fin de sa lettre, l’apôtre Paul adjure (supplie) que ses exhortations soient connues de tous les frères de Thessalonique.
Le roi d’Israël, Achab, adjura (supplia) le prophète Michée de lui dire la vérité sur l’engagement d’une prochaine bataille contre les Syriens alors que les autres faux prophètes le déclaraient vainqueur (1 Rois 22 : 16). Le roi Achab n’écouta pas son conseil et malgré son déguisement (1 Rois 22 : 30) il périt dans la bataille.
Au procès de Jésus, le souverain sacrificateur dit à Jésus : « Je t’adjure [demande instamment] de nous dire si tu es le Fils de Dieu ? » A quoi Jésus répondit : « Tu l’as dit. » (Matthieu 26 : 63, 64). L’apôtre Paul cite que quelques exorcistes se servaient du nom de Jésus-Christ pour chasser des esprits malins en disant : « Je vous conjure par Jésus que Paul prêche ! » (Actes 19 : 13). Un possédé d’un esprit impur s’approcha de Jésus et s’adressa à Lui en disant : « Je t’adjure par Dieu ne me tourmente pas. » (Marc 5 : 7 – Darby) mais Jésus délivra cet homme des esprits impurs en les renvoyant dans un troupeau de pourceaux qui périrent en mer.
La lettre aux Thessaloniciens nous concerne tous, Paul nous adjure (nous supplie) de méditer particulièrement sur l’enlèvement des membres de l’Église et l’Avènement du Seigneur relatés en 1 Thessaloniciens 4 : 14-17. Sommes-nous dans cette période ? Reportons-nous à la citation en Luc 17 : 29, 30. Nous pensons que les membres de l’Église seront enlevés avant que n’intervienne la destruction.
On notera la contribution de la chorale, toujours appréciée, dirigée par le fr. Henri Peau, qui s’est produite le dimanche avec 35 participants et le Lundi avec 30 choristes.
Nous remercions du fond du cœur notre Père céleste et notre Seigneur Jésus-Christ pour cette occasion de rassemblement et d’avoir béni notre communion fraternelle. Nous remercions aussi tous les organisateurs, orateurs et participants à cette conférence, et adressons les salutations chrétiennes à tous nos lecteurs.
Pour l’AEB, le fr. Romain Mlotkiewicz.