CONFESSION DES PECHES, PARDON, VICTOIRE

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1 Samuel 7 : 3-17

SAMUEL, PROPHETE ET JUGE – SON INFLUENCE ENVERS LE BIEN – ISRAEL SE REPENT – UNE CONFERENCE SUR LE MONT MITSPA – LA TOUR DE GARDE – JEUNER ET PRIER – RETOUR DE LA FAVEUR DE DIEU – LES PHILISTINS CONDAMNES – ISRAEL BENI SOUS LA JUDICATURE DE SAMUEL – JUGE ITINERANT.

 « Jusqu’ici l’Éternel nous a secourus. »

1 Samuel 7 : 12.

Le Prophète Samuel put servir le sacrificateur Elie, mais il ne put devenir son successeur, car il n’appartenait pas à la famille des sacrificateurs. C’est certainement pour cette raison qu’en parvenant à la maturité, il trouva un autre moyen de servir. Il y a, ce­pendant, une période d’au moins vingt ans qui ne donne lieu à aucun récit le concernant. Il est toutefois rapporté que le prophète Samuel demeura fidèle à l’Eternel, de même qu’envers son peuple, qui le consi­dérait comme serviteur de Dieu. On peut donc en conclure qu’il n’était pas resté inactif durant cette pé­riode, mais occupé à un certain bon travail. Il est pro­bable qu’il se soit chargé d’instruire le peuple à propos de ses mauvais agissements, de l’idolâtrie qui se prati­quait en son sein, de sa négligence à servir l’Eternel, etc.

Notre étude nous le présente comme le conducteur du moment au cours duquel les Israélites prirent com­plètement conscience de leur impiété, de leur besoin de Dieu et d’aide mutuelle, s’ils voulaient revenir à la communion avec l’Eternel. Les ayant amenés à cet état d’esprit correct, le Prophète décida d’une réunion gé­nérale devant se tenir à la petite montagne appelée Mitspa, mot qui signifie « Tour de Garde ». Ils vinrent en grand nombre, le cœur contrit et humble, recon­naissant qu’ils avaient péché et que, par conséquent, ils étaient devenus des étrangers, privés de la faveur divine. Ils vinrent cherchant  l’Eternel, et ils Le trouvè­rent.

ACCOMPLISSEMENT D’UNE GRANDE REFORMATION

Samuel présenta l’affaire au peuple en des termes clairs et précis, disant : « Si c’est de tout votre cœur que vous revenez à l’Eternel, ôtez du milieu de vous les dieux étrangers et les Astartés, dirigez votre cœur vers l’Eternel, et servez-le lui seul ; et Il vous délivrera de la main des Philistins. » Le Prophète Samuel fut fondé quand il déclara au peuple qu’il serait délivré de la puissance des Philistins, parce qu’un accord existait entre Dieu et les Israélites, découlant de l’Alliance conclue entre Lui-même et eux, et selon laquelle s’ils obéissaient à ses lois et Lui étaient fidèles, Il serait leur Dieu et eux seraient son peuple. Il dirigerait leurs affai­res pour leur plus grand bien, en tant que nation, mais aussi individuellement, pour chacun d’entre eux. Mais s’ils n’obéissaient pas à ses règlements et ne Lui étaient pas fidèles, Il les livrerait entre les mains de leurs ennemis et les punirait sept fois. L’Eternel res­pectait sa part de l’Alliance ; c’était les Israélites qui manquaient de tenir leurs engagements ; Samuel porta l’affaire à leur attention et les incita à se repentir.

« Et les enfants d’Israël ôtèrent du milieu d’eux les Baalim (selon le texte anglais, trad.) et les Astartés, et ils servirent l’Eternel seul. » Baalim est le pluriel de Baal. Il signifie surveillant, gardien. Les Israélites avaient été expressément avertis de ne pas se faire d’idoles, de se garder de toutes les idoles, au point même de ne pas se faire d’images de leur propre Dieu Jéhovah, qui ne devait être représenté par aucun sym­bole parmi son peuple, mais adoré « en esprit et en vérité ». Mais tout autour d’eux vivaient les Cananéens, qu’ils n’avaient pas eu le courage, ni la foi, de chasser du pays. Ces Cananéens avaient les idoles de Baal dans toutes leurs villes et certains les avaient chez eux, et se fiaient à eux, comme à des génies protec­teurs.

Ashtaroth (d’après le texte anglais, trad.) est le plu­riel d’Ashtoreth, une déité féminine connue chez les Babyloniens comme Ishtar, et chez les Grecs comme Astarté. Elle était déesse de la fécondité et des rela­tions sexuelles, et son adoration était associée à l’impudicité qui devait, soit-disant, servir la fécondité ou propagation de l’espèce humaine. Si donc Samuel, au bout de vingt ans, réussit à décider les Israélites à abandonner leurs Astartés pour adorer uniquement l’Eternel, alors le résultat était de taille. Nous pouvons être assurés que des agents humains ont été utilisés en rapport avec une manifestation extérieure aussi grande. De telles réformations ne s’opèrent ni par ha­sard, ni miraculeusement.

Samuel pria pour le peuple d’Israël ; « Ils puisèrent de l’eau et la répandirent devant l’Eternel, et ils jeûnè­rent ce jour-là, en disant : Nous avons péché contre l’Eternel. » La confession du péché était non seulement une chose honorable de la part du peuple, comme ma­nifestation de leur honnêteté et de leur sincérité, mais il convenait qu’ils la fissent, lorsqu’ils demandèrent, au Dieu qu’ils avaient offensé, de les accepter de nouveau dans la communion d’alliance avec Lui-même. Le poète dit que la confession est bonne pour l’âme et chacun a pu, certainement, s’en rendre compte. Elle leur servit d’engagement. L’humilité nécessaire à une telle confession devait favoriser le développement de leur caractère.

L’eau répandue peut être comprise de différentes manières. Une suggestion est qu’elle représentait la Vérité qu’ils ne pouvaient contester, ni reprendre, de même que l’eau répandue à terre ne peut être récupé­rée. Une autre suggestion est que, comme l’eau fut tirée des profondeurs de la terre, de même leur confession provenait du fond de leur cœur. Une autre encore est qu’elle représentait leurs vœux de fidélité à l’Eternel, qui étaient irrévocables, tout comme l’eau répandue sur le sol ne pouvait être reprise.

UNE LECON POUR L’ISRAEL SPIRITUEL

« Samuel jugea les enfants d’Israël à Mitspa. » Cela signifie que, en tant que juge, conseiller, il leur donna des avis, des directives concernant leurs affaires, leurs querelles, la bonne manière d’agir, leur indiquant ce qui était bien et ce qui était mal, etc. Ainsi, la nation d’Israël prenait un nouveau départ et, comme peuple, les Israélites s’unirent comme jamais ils ne le firent du­rant leur histoire depuis les jours de Josué. Mais, au moment précis où ils résolurent de se conformer aux exigences de la justice, comme épreuve de leur foi, leurs ennemis, les Philistins, apprenant qu’ils s’étaient rassemblés, voulurent étouffer la rébellion avant qu’elle n’éclate et vinrent contre Israël, avec une armée consi­dérable.

Les Israélites ne s’étaient pas réunis pour une ba­taille, mais pour prier. Néanmoins, ils étaient proba­blement plus ou moins armés. Mais ils ne se sentaient aucunement préparés pour affronter l’armée des Phi­listins. Et ils dirent à Samuel : « Ne cesse point de crier pour nous à l’Eternel, notre Dieu, afin qu’il nous sauve de la main des Philistins. » Ils apprenaient à rechercher de l’aide dans la bonne direction. Ce cri à l’Eternel, après qu’ils aient abandonné leurs idoles et se soient engagés à demeurer fidèles à l’Eternel, les plaça dans une attitude très différente, envers Lui, de celle qu’ils avaient vingt ans auparavant, lorsqu’ils réclamèrent l’Arche de Dieu pour les mener au combat contre ces Philistins, sans chercher à corriger leur caractère, à se repentir de leurs péchés.

N’est-ce pas une leçon pour tout le peuple de Dieu ? N’est-il pas toujours d’actualité, de nos jours, qu’il est vain, pour le peuple de Dieu, de prier pour son assistance et ses bénédictions, en continuant à vivre dans le péché et en violant, ainsi, leur alliance et ses obligations ? La leçon principale, pour ceux qui recon­naissent leurs péchés, ce sont le repentir et des vœux à l’Eternel, franchement exprimés, engageant à la fidé­lité et Le priant pour sa miséricorde à leur égard. Ceux qui viennent à présent à l‘Eternel, en tant que Chré­tiens, sous la direction de notre Seigneur Jésus Christ, sont certains d’obtenir la miséricorde divine, ainsi que la « grâce, pour être secourus dans nos besoins. »

Nos Philistins, ceux qui viennent pour nous attaquer et nous asservir, ce sont nos passions, nos faiblesses, ainsi que les oppositions du monde et de l’Adversaire. Ce sont là nos ennemis, contre lesquels seule la Puissance de Dieu peut nous permettre de mener un bon combat et sortir vainqueurs.

En réponse au cri du peuple, le Prophète Samuel offrit un sacrifice à l’Eternel : un agneau de la première année. Il ne le savait pas, mais ce fut un type de « l’agneau de Dieu qui ôte le péché du monde ». En plus de ce sacrifice typique, Samuel cria à l’Eternel en faveur de son peuple, et l’Eternel l’écouta. Il en est ainsi de ceux qui invoquent le grand sacrifice antitypi­que et qui, au nom et par les mérites de ce sacrifice, comme peuple de Dieu ayant fait alliance avec Lui et ayant renoncé au péché et à leurs faiblesses, au mieux de leurs capacités, sont assurés de l’assistance divine, de la délivrance.

MANIFESTATION ECLATANTE DE LA FAVEUR DIVINE

Tandis que l’offrande était sur l’autel, ils entendirent s’approcher les Philistins. Comment Dieu assisterait-Il son peuple ? Comment celui-ci pouvait-il espérer une délivrance de l’attaque des Philistins ? Se disperse­raient-ils dans la panique, ou bien, la Puissance divine se manifesterait-elle ? La délivrance se manifesta sous la forme d’une tempête grande, violente et soudaine. A une grande vitesse, elle descendit le flanc de la colline Mitspa et frappa au visage les soldats qui appro­chaient ; ceux-ci tournèrent le dos pour se protéger de la violence du vent, et les Israélites, percevant l’opportunité, se lancèrent dans la direction de la tem­pête, à la poursuite des Philistins ; ils les poussaient devant eux et parvinrent ainsi à une grande victoire. Le lieu de la victoire était l’endroit exact où, vingt ans plus tôt, l’Arche de l’Eternel fut enlevée par les Philistins. Samuel prit une pierre qu’il dressa, comme pilier et monument, et l’appela Eben-Ezer, disant : « Jusqu’ici l’Eternel nous a secourus. » – 1 Samuel 7 : 12.

Il en est de même des Chrétiens, quand il s’agit des victoires obtenues du fait de l’assistance de l’Eternel. Lorsque, par la grâce de l’Eternel, ils parviennent à des victoires, ils devraient dresser des monuments com­mémoratifs dans leur esprit, dans leur cœur, et ne pas oublier que ces bénédictions furent obtenues grâce à l’aide d’en-haut. Tout Chrétien devrait ainsi avoir ses « Eben-Ezer », ses monuments de victoire, pour ainsi dire, rappelant l’aide de Dieu face à ses ennemis : le monde, la chair et l’Adversaire, et il devrait s’en réjouir. Ce sentiment nous est transmis dans les paroles d’un magnifique cantique, familier à presque tous ceux qui se servent du Cantique en langue anglaise :

« C’est ici que j’édifie mon Eben-Ezer,

Ici, Ton secours m’est parvenu ;

Et j’espère en Ton bon plaisir,

Afin d’arriver saint et sauf à la Maison »

BONS ET MAUVAIS JUGEMENTS

Les Ecrits nous indiquent que Samuel continua d’être un juge, un interprète de la Loi divine, un conseiller de son peuple, « tous les jours de sa vie ». Les Israélites avaient accepté la Loi de Dieu et s’étaient engagés à se conformer à ses décisions. Etant dans l’attitude de cœur voulue, ils étaient prêts à obéir aux instructions et aux jugements de celui en qui ils placeraient leur confiance pour l’interprétation de cette Loi. L’Israël spirituel est de même entré en pa­renté d’alliance avec Dieu, et s’est engagé à recher­cher et à faire la volonté de Dieu, et non pas la sienne. Ainsi, quelle que puisse être la personne pouvant se manifester, opportunément, comme « un Israélite véri­table » possédant l’esprit du Seigneur, de quelque ma­nière que ce soit, celui-là devient son conseiller, le porte-parole de l’Eternel. De cette manière, tout le peuple de Dieu s’assiste l’un l’autre pour se juger mu­tuellement, s’édifier dans la sainte foi, se guider l’un l’autre afin de connaître et accomplir la volonté de l’Eternel.

Cette charge n’est pas réservée à des ministres, des prêtres, mais elle est ouverte à tout le peuple de l’Eternel. L’Apôtre Pierre déclare, en effet, que tous les membres du peuple de Dieu sont des prêtres : « Vous êtes une sacrificature Royale » (1 Pierre 2 : 9). Il est vrai que ces sacrificateurs n’ont pas encore accédé à leur royauté, ni n’ont encore pleinement commencé leur office en tant que prêtres. Ce service glorieux ap­partient à un temps spécial qui est encore futur et où, grâce au changement qu’introduira la résurrection, ces prêtres, qui accomplissent actuellement une œuvre de sacrifice, seront revêtus de gloire, régneront avec Christ et jugeront le monde, en assistant les hommes, en les conseillant, les instruisant au regard de la vo­lonté de Dieu et en les aidant à connaître et à accom­plir cette volonté.

Les membres de la sacrificature royale doivent se rappeler que leur rôle, à l’heure actuelle, n’est pas de juger les cœurs, mais simplement la conduite. En ce qui concerne le cœur, le Seigneur leur a appris qu’ils ne sont pas compétents pour le juger. D’où les paroles de l’Apôtre Paul : « Ne jugez de rien avant le temps. » Le temps pour juger les cœurs, lorsque cette tâche sera attribuée à l’Eglise, ce sera quand ce qui est par­fait sera venu, lorsque le changement opéré à la résur­rection nous aura rendus semblables à notre Ré­dempteur ; nous nous qualifierons alors pour lire dans le cœur des hommes et juger d’un jugement juste, mi­séricordieux et efficace.

Le seul jugement que les membres du peuple de Dieu peuvent effectuer actuellement, dans leurs rap­ports mutuels, est celui qu’exprima le Seigneur quand Il déclara : « Vous les reconnaîtrez à leurs fruits. » On ne récolte pas des raisins sur un buisson d’épines, ni des figues sur des chardons. De même, une source d’eau douce ne peut donner une eau amère. En consé­quence, nous devons nous juger nous-mêmes pour voir si notre conduite est en harmonie avec les princi­pes de la justice. Nous pouvons, de même, assister les autres dans leur jugement en ce qui concerne leur conduite extérieure, laissant le jugement du cœur à l’individu lui-même et au Seigneur.

Le prophète Samuel instaura un nouvel ordre de choses. Ce fut la conséquence de son travail de réfor­mation au sein du peuple de Dieu, de sa nation. Il ne fit pas ce que d’autres avaient fait avant lui, c’est-à-dire établir un lieu de résidence, où les Israélites devaient se rendre pour demander conseil et jugement. Il intro­duisit un système de jugement mobile, se rendant d’un lieu à un autre pour y tenir une assemblée et ce, non pas tant pour condamner, mais plutôt pour conseiller ceux qui étaient à la recherche d’un avis. C’est de cette manière que les Israélites commencèrent à se cimen­ter en tant que nation, réalisant qu’ils avaient des inté­rêts en commun. Ils comprenaient aussi que tous leurs intérêts étaient liés à Dieu, à sa Loi et à son Alliance conclue avec eux, et dont l’interprétation devait se faire par le moyen d’agents que l’Eternel leur enverrait, tel le prophète Samuel qui était l’un d’eux.

WT1915 p5627


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