Connaissance et foi quant à la chronologie.

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..A la fin des (1335) jours vous le comprendrez.’ — Jér. 30 : 24.

“ Les sentinelles . . .contemplent [maintenant] face à face que l’Eternel ramène Sion.”

— Esaïe 62: 5.

Un frère nous demande: “Pouvons-nous être absolument sûrs que la chronologie publiée dans les Aurores est exacte? —              Sûrs que la moisson serait commencée depuis 1874 et finirait en 1915 par une grande détresse universelle dont le but est de renverser toutes les présentes institutions pour être

144 Juin 1908

remplacées par le règne de justice du Roi de gloire et de son épouse, l’Eglise ?”

Nous répondrons comme nous l’avons fait fréquemment dans les tomes de “l’Aurore”, dans le “Phare”, oralement et par lettres. Nous n’avons jamais prétendu que nos calculs soient infailliblement exacts, ni qu’ils soient du domaine de la connaissance basés sur des preuves, des faits ou des connaissances indiscutables; nous avons toujours prétendu que pour y croire il fallait la foi. Nous avons cherché à tout prouver le plus clairement possible, en exposant les conclusions de foi auxquelles nous sommes arrivés, invitant d’autres à accepter tout ce qu’ils pouvaient bien saisir. Quelques-uns ont examiné ces preuves et les ont acceptées, d’autres tout aussi intelligents ne les admettent pas. Ceux qui par la foi ont été à même de les accepter, semblent avoir reçu des bénédictions spéciales, non pas seulement en ce qui con­cerne l’harmonie des prophéties, mais aussi en ce qui con­cerne les autres traits de grâce et de vérité. Nous ne con­damnons point ceux qui ne peuvent pas voir comme nous, mais nous nous réjouissons avec ceux auxquels l’exercice de la foi a apporté des bénédictions spéciales: “Heureux sont vos yeux parce qu’ils voient et vos oreilles parce qu’elles enten­dent. ”

Peut-être quelques-uns de ceux qui ont lu les “AURORES” ont-ils présenté nos conclusions comme étant plus fortes que nous ne les présentons nous-mêmes, alors c’est sous leur propre responsabilité. Nous avons insisté et insistons toujours pour que les chers enfants de Dieu étudient soigneusement ce que nous leur avons présenté; — les Ecritures, leurs applications et interprétations — et de former leur propre jugement. Nous ne disons pas que nos vues sont infaillibles; nous n’en voulons pas davantage à ceux qui différent de nous, mais regardons comme “frère” tout croyant sanctifié par le précieux sang de Christ. :au contraire, ce sont ceux qui diffèrent avec nous, qui nous frappent et parlent méchamment contre nous, parce que nous ne les accueillons pas comme eux nous accueillent avec des paroles amères ou des injures, ils cherchent à enlever la paille qu’ils croient voir dans nos veux de l’entendement; et ce sont eux nos critiqueurs qui prétendent toujours à l’infaillibilité. Nous allons humblement de l’avant à l’exemple de l’apôtre: “Nous croyons, c’est pourquoi nous parlons” — qu’on nous écoute ou qu’on ne nous écoute pas. Ceci ne s’accorde-t-il pas avec l’esprit de Christ, et avec les instructions de notre Seigneur? “Ne l’en empêchez pas” (Marc 9 : 39); et encore: “Que t’importe? toi suis-moi” (Jean 21 : 22). Mais quelques-uns de ceux qui se choquent et s’arrêtent a un point insignifiant, semblent imaginer que l’œuvre complète de la “moisson” doit être détruite ou au moins prorogée jusqu’à ce qu’ils aient arrangé leurs petites vétilles d’une manière satisfaisante. De tels évi­demment font d’une montagne une taupinière et oublient que, si le présent mouvement parmi le peuple de Dieu est le tra­vail de la moisson, sous la surveillance du Maître, le Sei­gneur est responsable après tout et non pas eux et l’on peut avoir cette confiance en lui qu’il sait accomplir ses propres desseins, suivant les meilleures voies sans violer la lettre ou l’esprit de ses commandements.

Revenant encore sur la question de la chronologie nous citons le tome Il de l’AURORE, pages 38—34, comme suit;

“En débutant par la question du temps qui s’est écoulé depuis la création de l’homme, il nous faut croire, et nous en sommes persuadés, que celui qui a donné les prophéties en disant qu’elles seraient comprises dans le temps de la fin, a aussi pourvu dans sa parole aux dates nécessaires, afin que nous soyons capables de localiser justement ces prophéties. Toutefois, ceux qui s’attendent à trouver ces choses assez clairement écrites pour pouvoir convaincre le lecteur super­ficiel ou le sceptique peu sincère seront désappointés. Les temps et les saisons de Dieu sont donnés de telle manière qu’ils, ne sont convaincants, dans ce temps-ci, que pour ceux qui, par la connaissance de Dieu, sont capables de reconnaître ses méthodes caractéristiques, la preuve en est donnée par ces paroles: “Afin que l’homme de Dieu soit accompli, étant entièrement formé” (2 Tim. :1: 17). Ces hommes de Dieu savent très bien que dans tous les sentiers par lesquels le Père les conduit, ils doivent marcher par la foi et non par la vue. Pour tous ceux qui seront préparés à marcher de cette manière, nous espérons être capables d’assurer chacun de leurs pas par de solides déclarations de la Bible, sûr fon­dement d’une foi raisonnable.”

Dans le même tome, page 44, nous montrons que beau­coup de périodes de la chronologie dans l’histoire sacrée et profane “sont tellement peu sures, interrompues et embro­uillées en se superposant que nous ne pourrions arriver à aucune conclusion définie et serions obligés à conclure, comme d’autres l’ont fait, que rien de positif ne peut être connu sur ce sujet, si le Nouveau Testament n’avait suppléé à cette difficulté”. Ainsi nous cherchions à prouver que la chrono­logie ne peut être bâtie sur des faits, mais peut être reçue seulement par la foi.

0Nous insistons encore pour qu’on lise le tome Il entièrement. Si avec ces suggestions quelques-uns perdaient la foi en notre chronologie, d’autres et beaucoup plus croyons-nous sentiront leur foi en elle grandement fortifiée.

Nous rappelons encore que les points faibles de la chrono­logie sont renforcés de prophéties variées qui la corroborent d’une manière si remarquable que la FOI dans la chronologie est déjà du domaine de la connaissance et qu’elle est presque rationnelle. Le changement d’une seule année dérangerait tout le merveilleux parallélisme des temps, parce que quel­ques-unes des prophéties ont leur point de départ avant, d’autres après l’ère chrétienne, et certaines autres encore sont fondées sur l’A. et le N. Testament. Nous croyons que Dieu se proposa que ces prophéties seraient comprises “dans le propre temps”; et nous croyons les comprendre maintenant — car elles nous parlent par le moyen de cette chronologie. Ne scellent-elles pas par ce fait la chronologie? Elles le font pour ceux qui ont la foi, et pour ceux-là seulement. L’Eternel a déclaré que “les sages comprendront”, et Jésus nous dit de “veiller” afin que nous puissions connaître; et c’est cette chronologie qui nous convainc (c. à d” ceux qui peuvent l’accepter et l’acceptent par la foi) que la parabole des “dix vierges” est maintenant en voie d’accomplissement — que son premier cri fut entendu en 1844 et son second cri: “Voici l’Epoux !“ il est présent, en 1874. C’est cette chrono­logie et aucune autre qui nous réveilla et nous fit préparer nos lampes, en harmonie avec la promesse divine: “Vous, frères, vous n’êtes pas dans les ténèbres pour que ce jour vous surprenne comme un voleur” (1 Thess. 5 : 4). Si notre chronologie n’est pas digne de confiance, nous n’avons au­cune idée du temps où nous sommes, ni quand “le matin vient”. La chronologie de l’évêque Usher, comme nous l’avons montré (tome Il, pages 46—49), reculant la fin des 6000 ans d’un siècle à peu près détruirait toutes les appli­cations prophétiques que nous avons reconnues et dont nous avons profité. Quant nous disons “NOTRE” chronologie, nous voulons dire celle dont nous nous servons — la chro­nologie de la Bible, laquelle appartient à tout le peuple de Dieu qui l’approuve. C’est un fait positif qu’elle fut pratiquement employée dans la forme que nous la présentons, longtemps avant nos jours, juste comme les diverses prophé­ties que nous employons, furent employées à un but différent par les adventistes; tout comme les doctrines que nous sou­tenons et qui elles aussi semblent nouvelles et d’aujourd’hui seule­ment furent reconnues, quoiqu’un peu différemment, longtemps avant nous. L’élection, la grâce libre, le rétablissement de toutes choses, la justification, la sanctification, la glorification et la résurrection, par exemple.

145 Juin 1908

L’œuvre dans laquelle il a plu au Seigneur d’employer nos humbles talents a moins été un travail de défrichement qu’un travail de rassemblement, de reconstruction, d’ajustement et de mise en harmonie de tous les sons de la Parole de Dieu; la grande harpe sonore laquelle, longtemps détendue, donne maintenant des accords si doux. Telle dénomination religi­euse en tirait un accord, telle autre en trouvait un autre différent — l’élection, la grâce libre, le baptême, le second avènement de Christ, les temps prophétiques, etc. Chaque dénomination faisait résonner séparément un son, ne cherchant pas à l’harmoniser avec les autres, jusqu’à ce qu’à la fin toutes furent dégoûtées par cette cacophonie et ne trouvèrent rien de mieux que d’abandonner la partie. Ce fut alors le temps du Seigneur d’accorder à nouveau l’ancienne harpe pour l’usage de ses plus fidèles disciples. Que chacun en proportion de ce dont le grand Maître s’est servi de lui pour accorder et mieux faire jouer la harpe, soit aussi zélé — en attirant l’attention de ses frères sur l’harmonie et la beauté de ses accords mélodieux à la gloire du Tout-Puissant — de louer Dieu pour le grand privilège dont il jouit et en fasse bon usage.

Le fait que nous sommes arrivés à cette harmonie exacte­ment au temps propre, selon notre chronologie — précisément au temps promis par notre Seigneur quand il déclare qu’à ceux qui seraient préparés et ouvriraient promptement lorsqu’il frapperait, il “entrerait chez eux et souperait avec eux”; qu’il se ceindrait lui-même [deviendrait leur serviteur] et s’approcherait pour les servir  (Luc 12:37)—est une preuve pour nous, que les aspects des prophéties des temps comme nous les comprenons sont corrects. A ce grand Serviteur en chef de son Eglise alors, nous rendons grâces pour l’harmo­nieuse lumière de la “vérité présente”, et nous ne saurions faire autrement que de considérer la chronologie comme ne pouvant être séparée de cette lumière, comme venant aussi de Lui. Mais supposons un moment que nous nous soyons trompés; supposons que 1915 passât comme si de rien n’était, le monde allant paisiblement son train, les “élus” non tous “changés ” et la restauration dans la faveur divine des Juifs n’ayant pas eu lieu (Rom. 11 : 12—15). Tout cela ne prouve­rait-il pas que notre chronologie est fausse, et partant cause­rait une grande déception, un vif désappointement? Oui, véritablement cela occasionnerait un naufrage irréparable aux ,.dispensations parallèles” au “double” d’Israël, aux calculs du jubilé, à la prophétie des 2300 jours de Daniel, à l’époque appelée: “les temps des nations” et aux 1260, 1290 et 1835 jours, dont les derniers marquent le commencement de la ,.moisson”; et dont nous avons si délicieusement savouré sa prédiction: “Oh! la félicité de celui qui attend et qui parvient à 1385 jours [d’années] !“ Toutes ces interpré­tations prophétiques se seraient montrées erronées. Quel coup que cela nous porterait! Une des cordes de notre harpe serait tout à fait brisée.

Cependant, chers amis, notre harpe aurait encore toutes les autres parties de l’accord, ce dont aucune autre assemblée d’enfants de Dieu sur la terre ne pourrait se vanter. Nous pourrions encore adorer un Dieu aussi grand et glorieux, qu’aucun autre ne peut être comparé avec lui. Nous verrions encore la grandeur de son plan de salut dans le Christ Jésus — la “rançon pour tous”. Nous verrions toujours les mer­veilles “du mystère caché”, notre communion avec notre Rédempteur dans “sa mort” et aussi dans “sa résurrection” à la “gloire, l’honneur et l’immortalité” — la nature divine.

C’est pourquoi, bien-aimés, si notre chronologie se démon­trait tout à fait erronée, nous aurions quand même été pri­vilégiés “de toute manière” avec elle. Si le fait d’atteindre à nos glorieuses espérances et à nos présentes joies dans le Seigneur devait nous coûter un tel désappointement, comme nos amis le craignent, nous devrions nous réjouir et compter cela pour rien. Si, pour l’édification des “vierges”, le Seigneur jugeait nécessaire de permettre une fausse note sur le temps, nous l’accepterions joyeusement, comme une partie de “toutes choses travaillant ensemble pour le bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son propos”. Mais n’oublions pas que la parabole montre que le second réveil des vierges ne fut pas une erreur. L’Epoux vint, “les vierges sages” eurent foi nécessaire pour le suivre, les autres, trop sages selon le monde, manquèrent de foi et furent privées des grands honneurs accordés à la classe de l’Epouse, bien que dans la suite elles deviennent privilégiées à être ses compagnes au “banquet des noces de l’Agneau.”

Le meilleur remède, le meilleur antidote contre un em­poisonnement de la foi dans la “vérité présente” est une revue soigneuse et attentive des “Aurores” comparées avec les Ecritures. Si cela n’a aucun effet nous ne saurions re­commander autre chose. Mais n’oublions pas que c’était grâce à certaines conditions que nous fûmes admis dans la lumière et que ces conditions doivent être maintenues si nous voulons rester dans la lumière. Si donc une partie ou toute la lumière devenait ténèbres, notre première question devrait être: “Est-ce que je vis conformément aux conditions de mon alliance dans le renoncement et le sacrifice de moi-même? Si nous découvrons une indifférence en nous, nous pouvons être sûrs, que nous avons trouvé le secret réel de notre détresse et nous devrions tout de suite faire de la chose un sujet de prières auprès du Seigneur.

Traduit par E. Th.

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