Dieu lui-même institua la première cérémonie du mariage, en unissant purement et simplement nos premiers parents, Adam et Eve. Notre mère Eve était déjà issue d’Adam, os de ses os, chair de sa chair, mais les deux avaient été séparés par Dieu lui-même. Ils étaient deux de corps, mais un de cœur. Le dessein de Dieu était que la race humaine entière naquît de cet unique couple, afin que lorsque le péché entrerait dans le monde et engloberait toute la famille humaine, la mort d’une seule personne suffît pour racheter la race entière. « Puisque la mort est venue par un homme, c’est aussi par un homme qu’est venue la résurrection des morts ». — 1 Cor. 15 : 21 ; Rom. 5 : 12, 19.
La Bible nous enseigne clairement que, lorsque le grand Plan de Dieu sera achevé par le rétablissement du monde, ce rétablissement amènera l’humanité à la condition dans laquelle Adam se trouvait avant que la femme fût séparée de lui. Les paroles de Jésus nous disent en effet que « ceux qui seront estimés dignes d’avoir part à ce siècle-là et à la résurrection d’entre les morts, ne se marient ni ne sont donnés en mariage… car ils sont semblables aux anges » (Luc 20 : 35). En d’autres termes, dans les temps du rétablissement, lorsque la terre sera remplie d’habitants, hommes et femmes perdront tous leurs traits distinctifs et deviendront comme Adam était au commencement, quand il était complet en lui-même. Dieu n’a pas l’intention de surpeupler la terre, mais simplement de la remplir.
Si l’union de l’homme et de la femme est une affaire d’affection entre l’un et l’autre, la loi intervient cependant et déclare qu’il doit exister des règlements appropriés et quelque moyen officiel d’autoriser leur union devant des personnes servant de témoins, de façon à éviter des contestations dans l’avenir. C’est pourquoi, il existe certaines stipulations relatives au permis de mariage, etc., ce qui, à notre avis, est tout à fait convenable.
Une signification spéciale du mariage
Cependant, en tant que Chrétiens, qui possédons la Parole de Dieu et en tant qu’étudiants de la Bible qui sommes parvenus à apprécier dans une certaine mesure cette Parole, nous voyons dans le mariage une signification spéciale que Dieu avait en vue quand Il institua ce rite. Le mariage de l’homme et de la femme est une image, une figure de l’union qui doit avoir lieu entre Christ et l’Eglise ; et Dieu décréta qu’il en serait ainsi. L’Apôtre, en montrant que le mariage est une figure, dit encore que comme Christ a aimé l’Eglise et s’est livré lui-même pour elle, ainsi l’homme doit aimer sa femme comme son propre corps. — Ephésiens 5 : 25-32.
Grand est l’amour que doit avoir l’homme pour faire à sa femme ce qu’il souhaiterait faire à lui-même ! Et c’est ainsi que Christ a agi pour Son Corps, l’Eglise. Il fit même plus que cela, Il donna Sa vie pour nous. Ceci fait encore naître la pensée que les maris devraient donner leur vie pour leurs femmes et que, par conséquent, ils devraient non seulement pourvoir à leur nourriture et à leur habillement, mais aussi s’occuper de leurs intérêts intellectuels et moraux. Tout cela devrait être remis aux soins du mari ; et un bon mari devrait veiller à ce que sa femme soit bien soignée, même si cela devait lui coûter le sacrifice de certaines choses, dans la mesure où les circonstances l’exigeraient.
Puis, abordant l’autre côté de la question, l’Apôtre déclare que comme l’Eglise honore Son Seigneur, ainsi les femmes devraient honorer leurs maris. C’est seulement dans la mesure où les hommes saisissent l’esprit de l’instruction divine, et seulement dans cette proportion, qu’ils comprennent comment tirer le meilleur parti de la vie. Ceux qui suivent strictement le règlement prévu par l’Eternel, tirent vraiment le meilleur avantage de l’union matrimoniale. Le mari qui aime sa femme, au point de mettre parfois de côté ses préférences personnelles, est celui qui a des chances d’être apprécié le plus ; et la femme qui fait ce qu’elle peut pour servir les intérêts de son mari et qui lui est dévouée, donne un exemple de ce que l’Eglise fait pour son Seigneur.
Dans notre argumentation, nous ne nous efforçons pas de contredire l’Apôtre, quand il dit : Celui qui se marie fait bien, mais celui qui ne se marie pas fait mieux. (1 Corinthiens 7 : 38). Dans ce texte, il ne s’adresse pas au monde, mais à ceux qui ont voué leur vie à l’Eternel. Si ceux-ci constatent que le mariage ne gênerait pas leur consécration à l’Eternel, alors ils peuvent se marier. Mais si leur union par un mariage devait contrarier leur consécration, alors se marier serait pour eux mettre une hypothèque sur leur vie. Mais il y a des cas où à la fois des frères et des sœurs ont été avantagés par le mariage, non seulement personnellement, mais dans leurs rapports avec 1’Eternel et avec les autres.
Nous ne voudrions pas être mal compris, nous ne voulons pas dire que ceux qui se marient agissent contrairement à la volonté du Seigneur. Tous ceux qui désirent plaire à l’Eternel devraient, cependant, être très prudents dans une telle affaire. Et personne ne devrait être porté à critiquer ceux qui se marient. C’est là la liberté pour laquelle Dieu nous a affranchis ; c’est cette liberté là, que nous devrions garder pour nous-mêmes et accorder aux autres.
Pour le meilleur ou pour le pire
Ceux qui se marient devraient prendre en considération le fait qu’ils ne s’unissent pas avec une personne parfaite, car la Bible nous dit qu’« il n’y a point de juste, non pas même un seul » (Rom. 3 : 10). Nul n’est parfait ou juste. Si quelqu’un d’imparfait exigeait qu’un autre soit parfait, alors que personne ne l’est ni ne peut l’être, ce serait manifestement mal agir. Néanmoins, chacun devrait s’efforcer de cacher ses propres faiblesses. Il y en a qui sont imprudents sous ce rapport. Notre nouvel esprit étant parfait, nous devrions vivre le plus près possible de ce haut niveau de pensée. Nous devrions dissimuler nos défauts le plus vite possible, afin qu’il n’y ait pas d’obstacle. Ce serait une erreur de penser que lorsque quelqu’un contracte un mariage, qu’il marie une personne parfaite. L’homme n’a pas avoué ses faiblesses à la femme, et la femme n’a pas avoué ses faiblesses à l’homme ; et ce serait bien s’ils cachaient leurs faiblesses durant toute leur vie.
Les mariés ne devraient pas s’informer sur le passé de l’un l’autre ; car au moment du mariage chacun prend l’autre pour le meilleur ou pour le pire ; on ne devrait faire aucun retour sur le passé. Ainsi en est-il quand l’Eternel nous accepte ; Il ne revient pas en arrière pour faire des investigations. Nous ne devrions pas le faire non plus. Si les époux trouvaient qu’ils ont des difficultés pour s’entendre, ils ne devraient permettre à personne d’intervenir dans leur ménage, sous prétexte de vouloir aplanir pour eux ces difficultés ; car de telles personnes ne peuvent que leur créer des ennuis. Dans ce que Dieu a uni, que personne ne tente de s’ingérer. Les désaccords dans les ménages suscitent immanquablement beaucoup de commentaires ; le sachant, nous devrions nous tenir sur nos gardes, de peur que nous ne fassions quelque chose qui augmenterait les difficultés dans la vie des autres. Nous ne devons même pas sympathiser avec eux dans leurs ennuis. Nous devons les laisser seuls. Donnez-leur un conseil toutes les fois qu’ils vous le demandent, mais n ‘intervenez pas. Par le mariage, les époux s’unissent pour le meilleur ou pour le pire aussi longtemps qu’ils vivent.
Ainsi donc, le mariage est une sérieuse affaire, et il devrait être contracté seulement après sérieuse réflexion. C’est un engagement des plus sacrés. Les parties contractantes se lient pour le reste de leur vie. Tous les mariages donneraient plus de satisfaction, si ce conseil était pleinement apprécié et suivi.
W. T. 5900 – 1916