Matth 13 : 1—9; 18—23.
« C’est pourquoi rejetant toute souillure et tout débordement de malice recevez avec douceur la parole implantée qui a la puissance de sauver vos âmes. »
— .Jacques 1. 21.
Le Semeur et la semence.
Assis dans une barque notre Seigneur enseignait en une merveilleuse leçon la manière dont le Tout-Puissant s’y prend pour sélectionner le « petit troupeau » qu’il invite à s’unir à Jésus dans la gérance du royaume millénaire.
La semence c’est l’invitation, le message biblique du Royaume; lorsque les conditions sont favorables elle peut germer et produire le fruit attendu de développement de caractère.
Jésus fut le grand Semeur de cette bonne semence du Royaume et après lui les douze et seuls apôtres. Depuis le Semeur en chef a employé plus ou moins tous ses fidèles disciples à ce travail d’ensemencement.
Le fait qu’une grande partie de la semence fut jetée en vain ou ne produisit rien n’est pas une preuve que cette semence (le message) n’est pas bonne et désirable. Cette parabole montre au contraire que la faute en est au terrain —au cœur. Si tous les cœurs étaient dans l’état voulu le message ou la semence porterait partout beaucoup de fruits.
Ceux entendant la parole au bord du chemin.
La parabole montre que tout terrain n’est pas bon et propre à la semence. Il y a là néanmoins l’indication qu’il est dans le pouvoir de plusieurs de corriger, amender et améliorer les conditions défavorables en eux. Nous ne sommes pas ici laissés à la merci des conjectures, car c’est une des rares paraboles que notre Seigneur explique lui-même — un fait que plusieurs semblent n’avoir pas remarqué.
La « semence » c’est le message du Royaume. Plusieurs ne le comprennent pas. Pour ceux-là le message est perdu, car l’adversaire est là qui guette pour le leur cacher — c’est ce qui est symbolisé par les oiseaux qui mangèrent les grains tombés le long du chemin. Ceux-là forment le gros des membres de chaque dénomination dans l’église nominale —les formalistes.
Ceux du terrain pierreux.
Le terrain pierreux représente une autre classe d’auditeurs du message du Royaume. A ceux-là le message plait, mais il leur manque la sagesse, le sérieux. Ils font profession de foi et, pour un temps, laissent entrevoir les plus belles espérances, mais le fond , le développement de caractère, nécessaire pour être employé du Seigneur dans l’œuvre du Royaume leur fait défaut, et quand les épreuves et les afflictions viennent ils succombent. Ils s’imaginent entrer dans le royaume des cieux « sur un lit de roses », pendant que d’autres combattent pour remporter le prix. Il n’y a pas de chemin aisé conduisant au Royaume. « C’est par beaucoup de tribulations qu’il nous faut entrer dans le royaume de Dieu.» — Actes 14 : 21.
Bonne semence, mais du terrain épineux.
Le sol qui produit des épines est un terrain fertile et partant propice à la production et au développement du caractère chrétien, mais ils est infecté de la présence de nombreuses épines et ne peut pas convenablement produire les deux, du blé et des épines. Aussi la parabole montre-t-elle que les épines étouffèrent le blé et qu’il n’y eut qu’une maigre récolte. Ces épines ne sont pas des vices sensuels et des désirs criminels, comme on l’a voulu suggérer. Les cœurs dominés par la
39 Novembre 1910
sensualité ne font aucune attention au message du Royaume. De tels ne sont pas compris dans la parabole qui ne fait mention que de ceux qui abandonnent le péché et qui marchent, au moins pendant un certain temps, dans le sentier de la justice. Le Seigneur dit: «Celui qui a reçu la semence parmi les épines, c’est celui qui entend la parole, mais en qui les soucis du siècle et la séduction des richesses étouffent cette parole, et il est sans fruit.» (S.&D.) Beaucoup de gens de bien sont représentés dans cette partie de la parabole. Combien d’hommes, s’ils étaient affranchis de l’esprit du monde, de ses ambitions, de ses richesses et de son influence, s’ils n’aimaient pas tant les bonnes choses de cette vie, seraient très fructueux dans la justice! En constatant autour de nous le travail et l’énergie de beaucoup de gens de pays civilisés nous nous disons, si seulement tout ce zèle était déployé au service du Seigneur et si tous ces gens pouvaient se défaire des honneurs et soucis de la vie quels grands caractères ils feraient ! Mais les affaires du monde, les soucis de l’existence absorbent toutes leurs forces, toutes leurs énergies et ils ne produisent pas les « bons fruits » exigés et nécessaires pour avoir part au grand honneur — d’une place avec Christ dans son royaume. Le Maître dit assez clairement à de tels: Vous ne pouvez consacrer vos forces, votre temps, votre influence aux affaires terrestres « affermir (en même temps) votre vocation et votre élection » et être dignes d’une place avec moi dans mon royaume. « Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix et qu’il me suive.» Là où je suis mon disciple y sera aussi. —Matth. 16 : 24; Jean 14 : 3.
La bonne semence et la bonne terre.
« Si vous portez beaucoup de fruit, c’est ainsi que mon Père sera glorifié,» dit Jésus (Jean 15 : 8). Dans cette parabole la productivité du bon terrain varie — un grain en rend trente, soixante et jusqu’au centuple. Plus le rendement est grand, plus le Père sera réjoui et le Sauveur honoré. Cette déclaration n’est pas exagérée non plus, comme on pourrait le croire. Un grain de « blé miraculeux » produit parfois plus de 200 grains. La parabole semble impliquer que l’abondance de bons fruits du cœur, de la vie et du caractère dépendent en grande partie de l’individu, suivant la façon dont il accepte et exécute le message du Royaume. Ceux chez qui les fruits se manifestent le plus prodigieusement sont ceux qui saisissent les choses divines avec le plus d’intelligence et le plus de sérieux possible. — « Celui qui entend la parole et la comprend», dont le cœur est de condition loyale envers Dieu et qui se libère des entraves, des soucis, des ambitions mondaines et aspirations à la richesse, c’est celui-là qui porte du fruit. Il dit comme St. Paul: « Je fais une seule chose . . . , je cours vers le but » Un tel remportera sûrement une place dans le Royaume. — Phil. 3 12—15.
Il ne suffit pas d’entendre la parole concernant le message du Royaume: on voit donc l’opportunité, le besoin d’approfondir l’étude de la Bible. Les gens intelligents pensent qu’il est sage et avisé de consacrer plusieurs années d’études préparatoires pour la courte durée de la vie terrestre. A plus forte raison devrait-on se dire qu’il faut des années d’école préparatoire à la vie éternelle et aux bénédictions du Royaume. Le temps et les efforts ainsi voués au développement du caractère en vue du royaume des cieux auront été bien utilisés; de plus, la récolte de 30, 60 & 100 grains montre le degré et la continuité de notre zèle. La récompense dans le Royaume sera également proportionnelle: « comme une étoile diffère en éclat d’une autre étoile ». Des degrés divers de gloire se manifesteront dans le royaume du Père céleste, personne cependant n’en fera partie s’il n’a produit une bonne et abondante mesure de fruits. Aucun de ceux qui ne s’en seront pas rendus dignes n’entendront le: « C’est bien, bon et fidèle serviteur . . . entre dans la joie de ton Maître.» — Matth. 25:21, 23.