DÉCHARGEONS-NOUS DE NOS SOUCIS SUR LE SEIGNEUR

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« Déchargez-vous sur lui de tous vos soucis, car lui-même prend soin de vous. »

– 1 Pierre 5 : 7 –

C’est un texte bien connu qui rappelle la sollicitude constante de Dieu pour les siens, qui console et rassure dans l’épreuve. C’est grâce à ses propres expériences que l’apôtre Pierre écrit ces paroles encourageantes. À chaque occasion, il a pu constater que le Seigneur supervisait affectueusement ses affaires, c’est pourquoi il nous conseille de nous décharger sur Lui de tous nos soucis et de Lui faire confiance.

Au début, Pierre avait essayé de résoudre les problèmes à sa façon. En fait, il se chargeait inutilement de soucis supplémentaires. Par nature, Pierre était spontané et impétueux. Lorsqu’il était convaincu de quelque chose, il s’impliquait avec zèle, sans prêter attention aux ennuis qu’il pouvait s’attirer. Il s’engageait de tout son cœur. C’est avec la même fougue qu’il fut persuadé que Jésus était le Messie.

Lorsque Jésus demanda aux apôtres ce que les gens disaient de Lui, Il les questionna aussi sur ce qu’ils pensaient eux-mêmes : « Et vous, leur dit-il, qui dites-vous que je suis ? » La réponse de Pierre vint rapide et sans hésitation : « Tu es le Christ, le fils du Dieu vivant. » (Matthieu 16 : 13-16). Ce fut une réponse qui amena Jésus à le considérer comme particulièrement béni, car ce n’était pas la chair qui lui avait révélé cela, mais le Père dans les cieux.

Malgré sa spontanéité, Pierre était facilement craintif. Il ne comprenait pas pourquoi Jésus parlait de souffrances, et surtout pourquoi Il voulait aller à Jérusalem pour y mourir ; car l’effusion du Saint Esprit n’avait pas encore eu lieu sur les apôtres. Le projet de Jésus était une pensée pénible pour Pierre qui, après une longue réflexion, n’y tenant plus, dit au Seigneur : « À Dieu ne plaise, Seigneur ! Cela ne t’arrivera pas. » (Matthieu 16 : 22). Il fut certainement étonné et déçu lorsqu’il entendit la réprimande de Jésus : « Arrière de moi, Satan ! Tu m’es en scandale ; car tes pensées ne sont pas les pensées de Dieu, mais celles des hommes. » – Matthieu 16 : 23.

Pierre perdit sans doute courage, et renia Jésus trois fois. Pourtant, c’est lui qui suivit la foule déchaînée et les soldats qui avaient arrêté le Seigneur, alors que les autres apôtres s’étaient enfuis. Comment pouvait-il avoir une telle audace, alors que son cœur était plein d’angoisse ? On peut supposer qu’il espérait vivement voir Jésus révéler qu’Il était le Messie et il cherchait une occasion d’influencer les événements dans ce sens. Il voulut défendre le Seigneur. On admet généralement que c’est Pierre qui dit à Jésus : « Seigneur, voici deux épées. » (Luc 22 : 36-38). Il dit cela en réponse à la remarque de Jésus, disant qu’il était opportun d’acheter une épée. Et lorsqu’ils Lui montrèrent les deux épées, Jésus répliqua : « Cela suffit ». On pourrait s’étonner de cet échange verbal entre notre Seigneur et ses apôtres. Mais Jésus poursuivait un but précis, celui de manifester qu’Il n’opposerait aucune résistance lors de son arrestation bien qu’étant en mesure de se défendre. Pierre devait porter une des épées, car il l’utilisa pour défendre son Maître. Dans son zèle, il leva l’épée et coupa une oreille à un serviteur du souverain sacrificateur. « Simon Pierre, qui avait une épée, la tira, frappa le serviteur du souverain sacrificateur, et lui coupa l’oreille droite. » (Jean 18 : 10). Pierre croyait au royaume du Seigneur et voulait Le défendre. Il dut être extrêmement déconcerté lorsque Jésus se soumit si docilement aux autorités.

Lors de la dernière Pâque, quand Jésus institua la commémoration de sa mort, Il dit à Pierre : « Simon, Simon, Satan vous a réclamés, pour vous cribler comme le froment. » (Luc 22 : 31). Satan cherchait sournoisement à ébranler la foi des disciples de Jésus. Et chez Pierre, il semait la crainte et l’agressivité. Il voulait empêcher que Pierre soit agréable et disponible pour Dieu. Mais le Père céleste aida Pierre en orientant les événements, pour que finalement il se décharge sur le Seigneur de ses craintes, et reconnaisse que sa vie était dirigée par les arrangements de Dieu.

Jésus avait prié le Père pour que la foi de Pierre ne faiblisse pas. Sa prière fut exaucée. Pierre fut capable de résister à Satan parce que sa foi resta forte. Et plus tard, il fut une véritable aide pour les autres grâce à cette foi profonde. Pour les encourager, il écrivit : « Humiliez-vous donc sous la puissante main de Dieu, afin qu’il vous élève au temps convenable ; et déchargez-vous sur lui de tous vos soucis, car lui-même prend soin de vous. » (1 Pierre 5 : 6, 7). La traduction Diaglott l’exprime un peu différemment : « après que vous ayez chargé tous vos soucis sur lui ». Ce qui voudrait dire que dès le début de notre cheminement sur le chemin étroit nous devons Lui faire confiance et nous décharger de tous nos soucis sur Lui.

Pierre s’en remit entièrement au Seigneur. Non seulement tous ses doutes disparurent en ce qui concerne le royaume du Messie, mais il n’eut plus aucune crainte au sujet des difficultés personnelles qu’il pourrait rencontrer. Il était enfin prêt à avancer sur le chemin de l’humilité et des souffrances pour Christ. « Et lorsque le souverain pasteur paraîtra, vous obtiendrez la couronne incorruptible de la gloire. De même, vous qui êtes jeunes, soyez soumis aux anciens. Et tous, dans vos rapports mutuels, revêtez-vous d’humilité ; car Dieu résiste aux orgueilleux, mais il fait grâce aux humbles. » – 1 Pierre 5 : 4, 5.

Les « soucis » dont nous devons, d’après Pierre, nous décharger sur le Seigneur, sont la traduction du mot grec ‘merimna’, qui signifie « souci, anxiété, inquiétude ». Jésus avait déjà attiré l’attention des siens sur les soucis qui engendrent l’inquiétude. « C’est pourquoi je vous dis : Ne vous inquiétez pas pour votre vie de ce que vous mangerez, ni pour votre corps, de quoi vous serez vêtus. La vie n’est-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement ? » – Matthieu 6 : 25.

Dans ce magnifique sermon, Jésus attire l’attention de ses auditeurs (et la nôtre aussi) sur la création divine où les oiseaux et les fleurs nous apprennent à faire confiance à Dieu. Quel bel enseignement nous donne la nature, en toute simplicité : « Regardez les oiseaux du ciel : ils ne sèment ni ne moissonnent, et ils n’amassent rien dans des greniers ; et votre Père céleste les nourrit. Ne valez-vous pas beaucoup plus qu’eux ? Qui de vous, par ses inquiétudes, peut ajouter une coudée à la durée de sa vie ? Et pourquoi vous inquiéter au sujet du vêtement ? Considérez comment croissent les lis des champs ; ils ne travaillent ni ne filent ; cependant je vous dis que Salomon même, dans toute sa gloire, n’a pas été vêtu comme l’un d’eux. Si Dieu revêt ainsi l’herbe des champs, qui existe aujourd’hui et qui demain sera jetée au four, ne vous vêtira-t-il pas à plus forte raison, gens de peu de foi ? Ne vous inquiétez donc point, et ne dites pas : Que mangerons-nous ? que boirons-nous ? de quoi serons-nous vêtus ? Car toutes ces choses, ce sont les païens qui les recherchent. Votre Père céleste sait que vous en avez besoin. Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu ; et toutes ces choses vous seront données par-dessus. Ne vous inquiétez donc pas du lendemain ; car le lendemain aura soin de lui-même. A chaque jour suffit sa peine. » – Matthieu 6 : 26-34.

La crainte, sous toutes ses formes, entraîne un affaiblissement (du corps et de l’esprit) qui favorise les habiles séductions de Satan.

Dans la parabole du semeur, les difficultés de la vie sont illustrées par d’étouffants fourrés d’épines. De même, les richesses et les plaisirs de cette vie étouffent la foi. (Matthieu 13 : 22). A une autre occasion, Jésus revient sur les craintes de cette vie et avertit les siens : « Prenez garde à vous-mêmes, de crainte que vos cœurs ne s’appesantissent par les excès du manger et du boire, et par les soucis de la vie, et que ce jour ne vienne sur vous à l’improviste. » – Luc 21 : 34.

Le chapitre 10 de Luc relate la visite de Jésus à Lazare et à ses sœurs Marthe et Marie. Marthe servait Jésus avec zèle, tandis que Marie L’écoutait attentivement, assise à ses pieds. Devant l’inactivité de sa sœur, Marthe ne put se contenir davantage, et dit : « Seigneur, cela ne te fait-il rien que ma sœur me laisse seule pour servir ? Dis-lui donc de m’aider. Le Seigneur lui répondit : Marthe, Marthe, tu t’inquiètes et tu t’agites pour beaucoup de choses. Une seule chose est nécessaire : Marie a choisi la bonne part, qui ne lui sera point ôtée. » – Luc 10 : 38-42.

Les enfants de Dieu devraient en premier lieu rechercher la nourriture spirituelle, avant toute autre exigence. Mais qui, alors, est responsable des tâches domestiques ? Faut-il s’en désintéresser ? Nous ne devons pas négliger nos obligations. Marthe n’est nullement à blâmer parce qu’elle faisait le service. Cependant, ce service n’était pas si important pour qu’elle réprimande ainsi sa sœur qui appréciait tant les paroles et la compagnie du Seigneur. Les devoirs terrestres doivent être remplis, mais raisonnablement.

Jésus rappela à ses disciples, qu’ils ne devaient pas se soucier de posséder des richesses. Il disait : « Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon. » (Matthieu 6 : 24). L’homme sert Mammon pour se faire valoir ou par égoïsme, ou par peur de l’avenir. Mais Jésus cherchait à faire comprendre que le Père céleste ne les laisserait manquer de rien, car Il se souciait des siens. C’est pourquoi, ils ne devaient pas chercher à gagner des trésors sur la terre, mais à rechercher plutôt « le royaume et la justice de Dieu ». Quant aux besoins terrestres, Il ajoute : « et toutes ces choses vous seront données par-dessus. » – Matthieu 6 : 33.

C’était difficile à comprendre pour les apôtres et les disciples, en ce temps-là. Nous aussi, nous devons nous donner de la peine pour répondre au vœu du Seigneur. Nous savons qu’on ne peut se fier à Mammon, car notre situation financière ou le succès peuvent changer très vite. De nos jours, les placements financiers sont trop incertains pour nous sentir en sécurité pour le restant de notre vie. Si bien que tous les efforts pour posséder des biens sont provisoires, sinon inutiles. Même nos forces physiques faiblissent. Et si nous disposons de richesses, nous n’avons pas l’occasion d’en disposer longtemps en bonne santé. Tout ce qui est terrestre est passager. Dieu et son amour, par contre, sont éternels. Jésus voulait nous apprendre à avoir confiance en Lui. Nous ne devons pas ressembler à la semence qui tombe dans les épines des soucis de la vie, et ne peut pas développer la foi, la confiance et l’espérance. Au contraire, nous devrions nous fortifier spirituellement et produire les fruits de l’esprit.

Satan a beaucoup de succès en s’efforçant de répandre l’angoisse parmi les hommes. De nombreux événements dans le monde, ou dans la vie des individus, suscitent la peur. Mais le peuple de Dieu a appris à vaincre cette peur, comme Paul l’écrit à Timothée : « Car ce n’est pas un esprit de timidité que Dieu nous a donné, mais un esprit de force, d’amour et de sagesse. » (2 Timothée 1 : 7). Si nous accordons notre confiance au Seigneur, nous vaincrons nos craintes.

Pourtant, nous ne voulons pas écarter cette question : « Y a-t-il des angoisses justifiées ? ». Nous ne devrions pas nous faire de soucis en ce qui concerne les problèmes matériels. De telles craintes doivent être vaincues par une grande confiance en la main secourable de Dieu. C’est la justice qui doit nous préoccuper dans notre relation avec Dieu. Efforçons-nous d’être attentifs à rester en contact étroit avec Dieu par la prière. Prenons garde de ne pas nous éloigner de Lui. Pourtant, une trop grande angoisse est inutile, car si nous souhaitons Lui rester fidèle et soumis, Il nous aidera à rester en liaison avec Lui, malgré nos faiblesses.

Bien sûr, notre Père céleste ne veut pas d’insouciance ni d’indifférence de notre part. L’apôtre Paul dit, par exemple : « Ayez du zèle, et non de la paresse. Soyez fervents d’esprit. Servez le Seigneur. » (Romains 12 : 11). Salomon déclara : « Celui qui se relâche dans son travail est frère de celui qui détruit. » (Proverbes 18 : 9). Satan est un grand destructeur, il détruit la vie et la source de vie de l’homme.

En ce qui concerne nos obligations qui ne sont pas, à proprement parler, des soucis, nous lisons les paroles suivantes de l’apôtre Paul : « Si quelqu’un n’a pas soin des siens, et principalement de ceux de sa famille, il a renié la foi, et il est pire qu’un infidèle. » (1 Timothée 5 : 8). Pouvons-nous prendre soin de notre famille sans pour autant servir Mammon ? Sans aucun doute ! On sert Mammon par amour de l’argent. Mais le chrétien travaille pour prendre en charge sa famille, il le fait pour l’honneur et la gloire de Dieu, et non pas par amour de l’argent. Le chrétien est un intendant responsable des biens que le Seigneur lui confie. Il met un grand soin à remplir ses devoirs, car ses adversaires – la chair, le monde et le diable – n’aimeraient que trop l’en empêcher.

Occupons-nous donc de ce qui est juste aux yeux de Dieu, et non des intérêts terrestres. Comment faire ? L’apôtre Paul nous l’explique en 2 Corinthiens 11 : 23-27, où il énumère ses souffrances pour Christ, et il ajoute au verset 28 : « Et sans parler d’autres choses, je suis assiégé chaque jour par les soucis que me donnent toutes les Églises ». Oui, ceci est la bonne attitude : se soucier du développement spirituel du peuple de Dieu. Se soucier les uns des autres, prendre soin les uns des autres, agir pour le bien de tout le corps de Christ… « afin qu’il n’y ait pas de division dans le corps, mais que les membres aient également soin les uns des autres. Et si un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui ; si un membre est honoré, tous les membres se réjouissent avec lui. » (1 Corinthiens 12 : 25, 26). Prendre soin les uns des autres renforce les liens d’amour. Si donc nous devons nous soucier, que ce soit pour le peuple du Seigneur.

Comment peut-on harmoniser les paroles de Paul avec les exhortations de Pierre à ce sujet ? Lisons encore ce que Paul écrit en Philippiens 4 : 6 : « Ne vous inquiétez de rien ; mais en toute chose faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplications, avec des actions de grâces. » C’est un précieux conseil. Toutes les craintes peuvent être évitées. Lorsque nous nous soucions des disciples du Seigneur, nos compagnons de pèlerinage, nous pouvons confier nos soucis au Seigneur. Il portera nos difficultés pour nous.

Nous lisons aussi : « Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur ; je le répète, réjouissez-vous. » (Philippiens 4 : 4). Si le peuple du Seigneur qui connaît les merveilleuses bénédictions que l’avenir réserve à toute l’humanité s’inquiète, comment ceux qui n’ont aucun espoir, pourraient-ils se réjouir ? Car il y a un temps de tristesse concernant l’avenir, mais les disciples du Seigneur devraient être dans l’allégresse et donner du courage à tous ceux qu’ils côtoient.

Remarquons que le Seigneur ne nous invite pas seulement à ne nous soucier de rien, mais Il nous dit par l’intermédiaire de Paul, comment cela se réalise : « faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplications, avec des actions de grâces. » Nous devons tout Lui confier. Quel que soit le problème qui nous inquiète : à propos d’un frère, à cause d’un problème dans l’assemblée, un souci avec un membre de la famille, des faiblesses personnelles, un désaccord au travail ou ailleurs – nous n’avons pas à porter seul notre fardeau. Apprenons à tourner notre cœur vers le Seigneur dans la prière et Il allégera notre charge, et ôtera nos soucis. C’est une nécessité vitale, faute de quoi nous pourrions facilement sombrer dans le découragement. Celui qui essaie de porter seul ses soucis ignore peut-être que Dieu est prêt à le décharger de son fardeau, ou alors il n’a pas encore appris à Lui faire confiance pour l’aider. Ces deux attitudes dénotent un manque de foi.

Il arrive parfois que nos vœux ne soient pas exaucés ou que le problème ne soit pas résolu de la façon que nous avions prévue, ni aussi vite que nous le souhaitions. Chers frères et sœurs, soyons patients, veillons et prions, car le Seigneur nous apportera son aide en temps voulu. Il gère cette affaire dès le début, mais s’Il diffère la solution c’est pour notre bien. « Nous savons, du reste, que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein. » – Romains 8 : 28.

Une question préoccupe certains enfants de Dieu actuellement, suscitée par les évènements mondiaux toujours plus inquiétants : « devrons-nous vivre longtemps dans la grande détresse ? » Nous savons que des choses difficiles doivent encore survenir. Le « jour de la vengeance de Dieu » a commencé. Mais toutes ces choses ne devraient pas nous effrayer. Nous ne pouvons pas éviter les difficultés ni nous en préserver. Alors, déchargeons-nous de nos soucis sur le Seigneur, en priant. Que les paroles de Pierre soient profondément gravées dans nos cœurs : « Humiliez-vous donc sous la puissante main de Dieu, afin qu’il vous élève au temps convenable ; et déchargez-vous sur lui de tous vos soucis, car lui-même prend soin de vous. » – 1 Pierre 5 : 6, 7.

TA – octobre 1979


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