Des mains pures et un coeur pur

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LE LANGAGE PARABOLIQUE DE LA BIBLE

SOMMAIRE. – Que signifient ces paroles : monter sur la sainte montagne et se tenir dans le lieu saint ? – Qui a les mains pures ? – Qu’est-ce qu’élever son âme à la vanité (selon certaines versions, livrer son âme au mensonge) ? – Qui sont ceux qui jurent pour tromper ? – Les termes et conditions imposés pour obtenir la récompense divine. – Christ notre Exemple suprême. – Pour Jésus et pour ses disciples, les portails éternels s’élèvent.

TEXTE : « Qui pourra monter à la montagne de l’Eternel ? Qui s’élèvera jusqu’à son lieu saint ? Celui qui a les mains innocentes et le coeur pur ». – Ps. 24 : 3, 4

Le langage parabolique de la Bible nous étonne par sa clarté, sa force, ses traits saillants et positifs. Le prophète David n’écrivit pas en se laissant aller à une licence poétique ordinaire, mais il exprima, en forme poétique, de grandes vérités qu’il ne pouvait lui-même comprendre parfaitement. Pierre nous dit que tous les prophètes firent de même. Il dit que les saints hommes de Dieu parlèrent, poussés par le saint Esprit, et qu’ils écrivirent des choses non pour eux-mêmes, mais pour l’Eglise de l’Age évangélique.

Si nous interprétons notre texte en l’harmonisant avec les autres prophéties, nous comprenons qu’il ne fait pas allusion à la colline littérale de Sion ni au Lieu saint du Tabernacle d’Israël. La montagne de Sion représente le Royaume du Messie et le lieu saint représente le saint temple futur, l’Eglise dans la gloire dont Jésus-Christ lui-même est la principale pierre de l’angle, selon les paroles de l’apôtre Pierre.

« CELUI QUI A LES MAINS INNOCENTES »

Qui donc sera jugé digne d’avoir une place dans ce Royaume de gloire ? Qui sera jugé digne de former une pierre de ce véritable temple ? Notre Seigneur Jésus-Christ lui-même, naturellement, comme le montre le verset suivant : « Celui qui a les mains innocentes » ; cela signifie, celui qui peut observer la loi divine parfaitement et qui a la volonté de le faire. Secondement « celui qui a le coeur pur », c’est-à-dire, celui qui n’est pas infidèle, égoïste, pécheur, celui qui est fidèle de coeur au suprême Jéhovah.

David ne prétendait pas avoir un coeur innocent et des mains pures ; le Fils de Dieu seul fut saint, innocent, sans tache et séparé des pécheurs. Lui seul pouvait observer la loi divine et II l’observa selon la lettre et selon l’esprit ; lui seul donc pouvait être le grand Roi en Sion et le véritable souverain Sacrificateur. En lui seul pouvaient se trouver réunies la royauté promise à la postérité de David et la sacrificature dont Aaron fut le type ; comme les Ecritures le prédisent, Jésus formerait le nouveau sacerdoce, le sacerdoce royal, réunissant en lui-même les qualités qui le porteraient à exercer la miséricorde, à instruire, à exercer aussi le pouvoir et l’autorité ; c’est pourquoi nous lisons dans les prophéties relatives à Jésus : « L’Eternel l’a juré, et il ne s’en repentira point : Tu es sacrificateur pour toujours, à la manière de Melchisédek », un Sacrificateur-Roi, un Sacrificateur sur son trône. – Psaume 110 : 4.

D’AUTRES EPREUVES FURENT NECESSAIRES A JESUS

Une parfaite observation de la loi n’était pas la seule chose exigée de l’Héritier suprême de l’alliance abrahamique. Tout ce qui avait été écrit par les prophètes relativement au Messie devait s’accomplir en lui. Dans toutes les prophéties, Dieu avait annoncé que celui en qui elles seraient accomplies aurait des épreuves spéciales d’humilité et de fidélité. N’était-il pas écrit que le Messie serait mené comme une brebis à la boucherie et comme une brebis muette devant celui qui la tond, sans ouvrir la bouche, sans protester ? Il fut traité de cette manière, lui de qui il est écrit : « Jamais homme n’a parlé comme cet homme », lui qui se servit de son éloquence pour proclamer la grâce et la miséricorde de Dieu, mais jamais pour se délivrer des machinations diaboliques de ses ennemis, de ceux qui le crucifièrent.

N’était-il pas écrit qu’Il serait le véritable Agneau pascal immolé, celui dont l’agneau pascal d’Israël n’était que le type ? Ne devait-il pas, comme Il le dit lui-même, souffrir toutes ces choses et, par l’obéissance manifestée dans ces souffrances, entrer dans les gloires messianiques qui seraient sa récompense ? Notre texte nous le dit aussi en termes explicites, il dit qu’Il ne jure pas pour tromper, il fait comprendre que Jésus observa à la lettre l’alliance qu’Il fit avec le Père et qui comportait le sacrifice jusqu’à la mort. Il ne livra pas son âme à la vanité et à l’orgueil, Il ne prêta pas l’oreille aux insinuations de l’adversaire, Satan ; au contraire, Il s’humilia jusqu’à la mort de la croix. Ce fut sa grande mise à l’épreuve, une épreuve qui allait bien au-delà d’une simple observation de la loi et de la règle d’or.

Selon les paroles de l’apôtre, à cause de sa fidélité, « Dieu l’a souverainement élevé, et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom (le nom de Messie, Roi de gloire), afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et sous la terre ». C’est ainsi que fut accomplie pour lui la promesse contenue dans le verset 5 de ce Psaume (24), « Il obtiendra la bénédiction de l’Eternel, la miséricorde du Dieu de son salut ».

« PORTES, ELEVEZ VOS LINTEAUX »

Aux versets suivants, la prophétie montre le Rédempteur prenant possession de sa merveilleuse récompense. « Portes, élevez vos linteaux ; élevez-vous, portes éternelles ; que le roi de gloire fasse son entrée ! » L’entrée du Messie dans la gloire et les honneurs du Royaume de Dieu, pour établir la justice sur la terre, pour renverser la rébellion, le péché et détruire les oeuvres du diable, est, en réalité, le début du Royaume de Jéhovah, pour lequel nous prions : « Que ton règne vienne ! ».

Jésus ne vint pas sur la terre pour recevoir des honneurs terrestres ni pour faire sa propre volonté, mais, selon ses propres paroles, pour accomplir la volonté du Père céleste. Les victoires du Messie refléteront leur gloire sur Jéhovah, l’Auteur suprême des plans magnifiques du salut, car, selon l’apôtre Paul, toutes choses viennent du Père et toutes choses sont par le Fils. – 1 Cor. 8 : 6.

NOUS DEVONS PARTICIPER A SA SAINTETE

Au cours de l’Age évangélique, Dieu a fait le choix, parmi les humains, d’une classe de saints, animés du même esprit que notre Rédempteur ; ces derniers sont membres de la race pécheresse, ils participeront néanmoins aux gloires à venir et aux victoires du Sauveur. Le Rédempteur donna sa vie comme prix de la rançon d’Adam et de sa postérité ; il mit ainsi en évidence la miséricorde divine par sa grâce merveilleuse et Dieu accepte actuellement dans sa famille ceux qui suivent Jésus et qui ont son esprit.

Notre Seigneur Jésus, qui accordera le pardon aux humains pendant le Millénium et les rétablira, donne déjà maintenant le pardon à ceux qui consacrent leur coeur, leur volonté et tout ce qu’ils possèdent au Père céleste, désirant accomplir sa volonté. C’est là, selon les Ecritures, la « justification par la foi ». Ces coeurs consacrés sont saints et agréables à Dieu.

CEUX-LA PEUVENT-ILS OBSERVER LA LOI ?

Dès le moment où ils se consacrent à Dieu, ces fidèles sont acceptés et considérés comme de nouvelles créatures et non plus comme des êtres charnels. Dieu les juge selon les intentions de leur coeur et non selon leur perfection charnelle ; c’est pourquoi il est écrit : « … afin que la justice de la loi fût accomplie

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en nous, qui marchons (vivons), non selon la chair, mais selon l’esprit ». – Rom. 8 : 4.

Ceux en qui la justice de la loi est accomplie ont-ils les mains pures et le coeur pur et peuvent-ils ainsi obtenir une place dans le Royaume ? La Bible nous dit que les nouvelles créatures ont le coeur pur et sont fidèles à Dieu, autrement elles n’auraient pas été acceptées par le Seigneur et n’auraient pas été engendrées du saint Esprit. Quant à leurs mains, leur vie, elles n’ont pas d’impuretés et ne sont pas souillées par des péchés volontaires. Les seules imperfections qu’ont ces nouvelles créatures sont celles qui proviennent de la chair et qu’elles sont incapables de vaincre complètement. Ces faiblesses et imperfections de la chair sont couvertes, par avance, par le sang rédempteur de celui qui souffrit la mort pour tous, de celui qui se donna lui-même en rançon pour tous.

QU’EST-CE QUE LA VANITE DES CHRETIENS ?

Peut-on dire des véritables disciples de Jésus qu’ils firent le même contrat d’alliance que le Maître, qu’ils sont capables d’en observer les clauses, et qu’ils ne jurent pas pour tromper, selon les paroles de notre texte ? Peut-on dire d’eux qu’ils ne livrent pas leur âme au mensonge, à la vanité, à l’orgueil ? On ne peut pas dire que tous ceux qui portent le nom de chrétien et ont fait alliance avec Dieu, sont entrés dans sa famille et observent fidèlement les conditions de leur alliance. Nous pouvons dire cependant que certains chrétiens sont fidèles en cela et auront part à la récompense glorieuse de Jésus. Ces fidèles, qui sont vainqueurs et « plus que vainqueurs » ne livrent pas leur âme au mensonge, à la vanité, à l’orgueil de la vie. Ils ne deviennent pas des disciples de Satan qui dit dans son coeur « Je m’élèverai », mais, au contraire, ils « suivent l’Agneau partout où il va ».

Les voeux faits par tous les consacrés du Seigneur qui reçoivent le saint Esprit sont les mêmes voeux que fit Jésus, ils font le même contrat d’alliance. Le Maître fit une alliance avec le Père basée sur le sacrifice ; Il renonça à sa propre volonté, à toutes choses, à tous droits terrestres. De même, tous ceux que Jésus accepte pour sacrificateurs et cohéritiers entrent dans la même alliance, dans l’alliance basée sur le sacrifice ; ils offrent leur corps en sacrifice vivant.

Hélas ! Selon les Ecritures, plusieurs n’obtiendront pas le grand prix, mais une bénédiction inférieure. Un nombre suffisant de fidèles a cependant été trouvé au cours de l’âge évangélique pour compléter le troupeau prévu dans les plans de Dieu. Ces fidèles formeront le corps de l’Oint de l’Eternel qui aura pour Tête ou Chef le Fils de Dieu glorifié ; ces fidèles seront aussi les membres de la sacrificature de l’ordre de Melchisédek ; ils recevront à la fin l’approbation divine et seront les associés du Maître dans son Royaume et sa gloire. « Celui qui vaincra, je le ferai asseoir avec moi sur mon trône, comme moi j’ai vaincu et me suis assis avec mon Père sur son trône ». La promesse de posséder la nature divine, comme leur Maître, s’ils lui sont soumis, est aussi faite aux fidèles disciples de Christ. – Apoc. 3 : 21 ; 2 Pier. 1 : 4.

UNE LOI POUR TOUS

Les plans divins, en un certain sens, ressemblent à un télescope qui peut faire voir à une distance plus ou moins grande, si l’on rapproche ou éloigne les verres. Nous avons vu que ce Psaume peut être appliqué premièrement à notre Seigneur Jésus seul ; ensuite, il peut s’appliquer à l’Eglise, qui est le corps de Christ. Nous pouvons encore dire que ce Psaume s’applique à l’humanité.

Nous ne pourrions cependant pas dire qu’il est offert à l’humanité d’avoir part avec Christ et l’Eglise à la nature céleste et à ses gloires. Les humains en général n’auront pas non plus la possibilité d’entrer dans la même alliance que Christ et l’Eglise, c’est-à-dire dans l’alliance basée sur le sacrifice de soi-même, mais il y aura un Royaume terrestre ; l’humanité pourra entrer dans ce Royaume-là, en remplissant des conditions quelque peu semblables à celles qui sont posées aux membres de l’Eglise pour devenir les cohéritiers de Christ dans le Royaume céleste.

LE ROYAUME TERRESTRE APPARTIENDRA AUX HUMAINS

Le Royaume terrestre sera le royaume qu’Adam perdit lorsqu’il transgressa et tomba sous le coup de la condamnation à mort ; Jésus acheta ou racheta de la mort et de la désolation ce royaume terrestre aussi bien que son roi, Adam, et toute sa famille. Christ ne racheta pas ce royaume pour lui-même, car le Père lui avait déjà promis un Royaume plus grand, plus élevé, le Royaume céleste. Le royaume terrestre fut racheté dans le but de le rendre à Adam et à sa postérité, du moins à tous les humains qui voudront profiter de la grâce de Dieu offerte par le Royaume messianique pendant le Millénium, lorsque Satan sera lié. Christ et l’Eglise régneront alors, jusqu’à ce que tous leurs ennemis soient mis sous leurs pieds.

Dieu ne permit plus à Adam d’être le roi de la terre et de vivre dans le péché et la dégradation, de déshonorer ainsi l’empire du Créateur suprême ; d’autre part, Dieu ne permettra de reprendre possession de l’autorité perdue qu’aux humains qui, dans le Royaume du Messie, auront appris parfaitement quelle est la grandeur de l’amour et de la miséricorde de Dieu manifestée dans la rédemption, qui auront appris à aimer la justice et à haïr l’iniquité, qui auront appris aussi combien le péché est exécrable. Tous les autres seront détruits, parce que, semblables au figuier de la parabole, ils occuperaient la terre inutilement, ils seront détruits comme des animaux.

LE ROYAUME TERRESTRE ET LE SAINT LIEU

Les mille ans du règne du Messie auront donc pour but d’accorder à chaque membre de la famille humaine la possibilité de revenir à Dieu. Tous, du plus grand au plus petit, pourront comprendre qu’à la fin du règne messianique, un royaume terrestre sera établi sous tous les cieux et que ceux qui y auront part devront tous avoir des mains pures et un coeur pur, tous devront être humbles et avoir appris la grande leçon enseignée par Dieu, celle de ne pas livrer son âme au mensonge, à la vanité, à l’orgueil.

Il sera enseigné à tous que celui qui désire entrer dans ce royaume doit prendre la détermination d’obéir au Seigneur ; tous apprendront que le Millénium sera un temps de mise à l’épreuve de leur fidélité à accomplir leurs voeux, le temps où ils devront saisir les leçons que le Messie puissant leur enseignera ; Jésus leur fera connaître aussi les conditions à remplir pour être acceptés par le Père et être dignes de la vie éternelle offerte aux êtres humains sur la terre transformée en un immense jardin d’Eden.

Ils recevront les bénédictions que Jéhovah destina dès le commencement à tous ses enfants terrestres. Ces bénédictions données à Adam, mais perdues par lui, et rachetées par Jésus, seront rendues à ceux qui s’en montreront dignes par leur fidélité dans le Royaume du Messie. Les méchants, par contre, les orgueilleux, les hautains, les trompeurs et ceux qui ont rompu leur alliance avec Dieu seront détruits, exterminés du milieu du peuple. – Actes 3 : 23.

CEUX QUI ONT LES MAINS INNOCENTES ET LE COEUR PUR

En terminant, je me sens pressé d’insister sur les paroles suivantes de notre texte qui ont une grande portée : « Celui qui a les mains innocentes et le coeur pur ». Nous avons déjà dit qu’il nous est impossible d’être absolument purs, justes, droits, parce que nous sommes des êtres déchus, imparfaits. Tout ce que nous pouvons faire, c’est de lutter pour nous approcher de la pureté et de la justice. La nouvelle créature doit examiner soigneusement toutes choses dans sa vie et les mesurer avec la règle d’or ;elle doit dire : Ceci est-il juste et droit ? Est-ce là faire aux autres ce que je voudrais qu’on me fit ? Nous faisons des progrès dans la mesure où nous nous efforçons de purifier nos mains, notre conduite, d’exercer la justice. Si nous sommes faibles, lâches, indifférents, si nous ne luttons pas, nous prouvons au Seigneur que ce n’est pas de tout notre coeur, mais de la moitié de notre coeur que nous aimons la justice et haïssons l’iniquité.

La pureté du coeur, comme nous l’avons déjà dit, signifie, aux yeux de Dieu, la pureté des intentions et des mobiles qui nous poussent à agir. L’Eternel, dans ses plans, a préparé toutes choses afin que ses enfants puissent se présenter toujours devant Lui avec un coeur pur et des mains pures, afin aussi qu’ils puissent se souvenir continuellement des imperfections de leur chair et de la nécessité d’être purifiés par le sang du Sauveur.

Bien que nous soyons purs de coeur, il se peut que nous reconnaissions en nous des faiblesses de la chair qui surgissent à certains moments, telles que la malice, la colère, la haine, les querelles. Le coeur pur doit résister à ces péchés, se souvenant que ce sont-là des oeuvres de la chair et du diable. Si nous oublions de veiller et si ces oeuvres diaboliques se manifestent en nous, même d’une manière presque imperceptible, nous devons nous rendre compte qu’elles y laissent une tache. Nous devons alors régler la chose avec notre prochain, quelle que soit l’injustice commise ; ensuite, nous devons nous approcher du Seigneur par la prière, afin d’obtenir miséricorde, de trouver grâce et secours au temps opportun. C’est ainsi que les enfants de Dieu parviendront à maintenir la pureté de leur coeur et de leurs mains, c’est ainsi qu’ils pourront demeurer dans l’amour du Père ; c’est ainsi qu’ils pourront

accomplir leur alliance basée sur le sacrifice et qu’ils seront « rendus capables d’avoir part à l’héritage des saints dans la lumière ».

Sermon du Pasteur Russell.

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