DES TRACES DE BONTÉ SONT TROUVÉES CHEZ TOUTES LES RACES SOUS LE SOLEIL

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L’ESPÉRANCE DE TOUS

« Sanctifie-Les par ta vérité ; ta parole est la vérité ». — Jean XVII, 17.

Bien qu’il soit enseigné dans les Ecritures que, depuis 6.000 ans, les représentants de notre race ont perdu leur communion avec Dieu par la désobéissance d’Adam, et que la dégénérescence mentale, morale et physique en a été le résultat, cela ne veut pas dire, comme plusieurs peuvent le penser, que l’homme soit totalement dépravé.

La perfection de la ressemblance divine perdue par la chute sous la malédiction de mort, est une chose ; mais la perte de toute trace de cette ressemblance et par suite une dépravation totale, est une toute autre chose. Tout homme non prévenu par de fausses théories, admettra qu’il y a encore, dans toutes les nations sous le soleil, quelques bons traits et quelques bonnes qualités. Il existe encore quelques éléments de ce caractère possédé par Adam et qui à l’origine était à la ressemblance de Dieu.

L’apôtre appelle notre attention sur ce fait, lorsque parlant de certains païens il dit qu’ils cherchent Dieu et s’efforcent de le toucher en tâtonnant, et de le trouver (Actes 17 : 27). Ce qui veut dire que même dans la condition de chute et de dépravation, il y a du mécontentement, un manque d’aise, une inquiétude constante et un profond désir d’être meilleurs, d’avoir les nobles éléments de notre être en relation étroite avec le Créateur et de lui rendre l’obéissance de la justice qu’on reconnaît instinctivement lui être due. Mais comme le dit l’apôtre, il existe une difficulté, un aveuglement ; ils ne peuvent voir l’Eternel avec les yeux de l’esprit ; ils ne peuvent entendre distinctement sa voix — de là leur sentiment et leur recherche de Dieu.

Partout où se trouve une telle inclination, partout où il y a faim et soif de la justice, susceptibilité pour Dieu et désir d’être en relation et en communion avec lui, nous pouvons être assurés qu’un tel cœur est une terre fertile, et qu’avec le temps il produira de bons fruits.

Connaître Dieu signifie avoir la vie éternelle.

Le Seigneur déclare dans une de ses prières, que connaître le Père c’est être passé de la mort à la vie, être en relation avec le Père et avoir la vie éternelle (Jean 17 : 3). Nous pouvoir voir d’après cela combien il y en a peu même dans les pays chrétiens, qui ont passé de la mort à la vie et sont réellement devenus enfants de Dieu combien peu peuvent considérer Dieu comme leur Père céleste et par conséquent l’aimer et espérer en lui. Cela est en accord avec les Ecritures qui disent que la totalité des fidèles du Seigneur, dans cet âge de l’Evangile, est un « petit troupeau » et que celui-ci n’est pas composé de beaucoup de grands, de nobles, de sages et d’instruits ; mais principalement des pauvres de ce monde, riches en la foi, héritiers du Royaume.

Comment donc se fait-il que la majorité des hommes ne vient pas au Seigneur malgré que tous les éléments de leur nature crient après une communion avec Dieu, comme après la seule chose qui puisse satisfaire leur cœur et leur désir ? C’est dans les attraits de ce monde que se trouve la difficulté. Malgré la misère, les souffrances, les douleurs et le fait que les choses présentes sont reconnues pour n’être que transitoires, passagères, elles ont cependant une attraction plus grande que les choses éternelles du Seigneur.

En voici deux raisons

1) Parce que l’attraction venant du Seigneur est toute de foi, toute mentale et non visible, tandis que ce que le monde présente est d’expériences physiques, plus visible et actuel, ayant d’autant plus d’attraction.

2) Le péché a pris une telle influence sur la nature humaine, ses désirs et ses passions ont été tellement déviés et tordus, que ses meilleurs éléments sont impuissants à diriger sa vie. En effet, jusqu’à ce que le cœur soit venu en relation avec le Seigneur et ait obtenu de lui des espérances et des ambitions nouvelles, il ne voit de confort et de plaisir dans la vie, que dans les plaisirs et les ambitions terrestres, tout en sachant que le péché, qui est une violation de la loi divine, y est associé. Nous ne sommes donc pas étonnés qu’il y ait si peu qui deviennent entièrement siens, en présentant leur volonté, tout leur être à Dieu.

Il y a une espérance pour ceux-là.

Bien que nous reconnaissions qu’il y a encore quelques bons traits dans le monde chrétien aussi bien que dans le monde païen et que nous leur fassions crédit des traces non oblitérées de cette ressemblance originelle divine, nous ne voulons pas dire cependant que sous ce qui est appelé âge de l’Evangile, la chrétienté se soit assuré une telle relation avec Christ qui signifie pour elle le salut. Les masses de la chrétienté ne sont pas mieux préparées de nos jours que celles du paganisme ; elles n’ont qu’un peu plus de lumière, étant nées sous des conditions plus favorables. Leur dévotion pour la justice est probablement un peu plus grande que celle des masses du paganisme. Ils sont bien loin de suivre les exigences de l’appel de l’âge de l’Evangile. Ils ont bien ce qu’on peut appeler la foi en Jésus et en sa mort une foi qui essaye d’admettre que Jésus vécut et mourut, qu’il fut probablement un grand docteur, que ses enseignements ont été plus ou moins en bénédiction au monde et que de façon ou d’autre tout salut à venir est associé à son œuvre.

Mais ce n’est pas là la foi et l’obéissance que requièrent les Ecritures ; c’est plutôt là le degré de croyance qu’ont aussi les sages tombés comme le dit la Bible — « les démons croient aussi et tremblent ».

Le nombre de ceux qui ont accepté le Seigneur, sa miséricorde, ses promesses, ses instructions, par la foi et l’obéissance est petit, ceux-là seuls ont le Fils dans le sens déclaré par le Seigneur « Celui qui a le Fils a la vie, celui qui n’a pas le Fils n’a pas la vie ». Ceux-là seuls dans leur vie journalière, cherchent à marcher non selon la chair, mais selon l’esprit. Ceux-là seuls se sont affectionnés aux choses d’en haut et non à celles qui sont sur la terre. Ceux-là seuls ont l’esprit d’adoption et, par conséquent, ils peuvent seuls, avec sincérité et intelligence, s’adresser au Tout-Puissant comme à leur Père et réaliser qu’ils sont des enfants obéissants, ne s’accommodant pas avec leurs convoitises et leurs désirs charnels du passé, mais s’accordant avec la volonté divine exprimée dans l’Evangile.

Si donc le nombre de ceux qui reçoivent Christ est si petit, et si l’esprit du monde et le pouvoir du mal et du péché sont si grands chez la plupart, quelle espérance ont-ils d’être sauvés ?

Cette espérance se trouve dans les grandes promesses de la parole de Dieu ; savoir qu’après l’élection de l’Eglise sous les conditions défavorables actuelles — qui n’attirent que ceux qui peuvent marcher par la foi et non par la vue — le Père introduira dans le monde un règne de justice au moyen du Fils et de l’Eglise élue comme êtres spirituels en gloire.

Avantages de la voie étroite.

Il y en a bien peu qui ont dans le Seigneur une confiance de cœur suffisante, pour apprécier les enseignements de sa parole concernant les avantages du chemin étroit tracé par Jésus, et dans lequel tous ceux qui veulent être ses disciples et associés avec lui dans son Royaume sont invités à le suivre ; de plus, beaucoup de ceux dont les oreilles et les yeux ont été tant soit peu ouverts sont arrêtés par l’adversaire et effrayés afin de ne pas examiner les choses à fond. L’ignorance, la crainte, la superstition sont les lanières du fouet avec lequel Satan fait marcher ceux qu’il retient dans la servitude du péché et de la mort. C’est ainsi qu’il détourne aussi quelques-uns de ceux qui ont réellement trouvé le Seigneur et se sont engagés comme ses disciples — en les empêchant de faire des progrès dans la connaissance et dans l’amour de Dieu. Il a réussi à faire un asservissement en introduisant dans tous les dogmes de la chrétienté toutes sortes d’erreurs qui empêchent de croître en grâce et en connaissance. C’est pourquoi il est nécessaire que tous ceux qui voient la situation — qui reconnaissent avoir des frères dans l’esclavage, qui ont besoin d’être amenés à une appréciation plus claire des choses divines —se remuent et montrent ainsi leur amour pour le Seigneur, pour les frères et pour la vérité.

La vérité seule sanctifie.

L’effort général tenté pour produire la sanctification par la peur, la superstition, a été une erreur. Ces choses peuvent produire ce que les hommes appellent sanctification, mais non celle que désire le Seigneur.

Sanctification ne veut pas dire perfection en toutes choses, pensées, paroles et actes de la vie; elle n’a rien à voir avec les prétentions pharisaïques et hypocrites à une telle perfection. Elle signifie l’intention de la perfection, autant qu’il est possible de mettre nos pensées, nos paroles et nos actions en accord avec cette intention parfaite, tout en réalisant que nous essayons l’impossible à cause de l’imperfection de la chair ; mais en sentant aussi, que le dessein de Dieu à l’égard des sanctifiés dans le Christ Jésus, est que, en raison de l’intention vraie et des efforts tentés, tous les résultats sont considérés comme si l’intention avait été pleinement réalisée.

Les paroles de notre texte, indiquent le seul moyen qui soit agréable à Dieu, pour atteindre la sanctification « Sanctifie-les par ta vérité, ta parole est la vérité ». C’est pourquoi, quiconque a dans son cœur le vif désir de s’approcher pas à pas du Seigneur et d’arriver à une pleine sanctification, ou de se mettre à part lui-même pour faire la volonté du Seigneur, doit tout d’abord rechercher la vérité et réaliser qu’il gagnera son âme en se conformant à la vérité seule.

Ta parole est la vérité.

Le psalmiste-prophète dit clairement « La loi de l’Eternel est parfaite, elle restaure l’âme le témoignage de l’Eternel est sûr, il rend sage le simple ; les ordres de l’Eternel sont droits, ils réjouissent le cœur ; le commandement de l’Eternel est net, il donne aux yeux la lumière la crainte de l’Eternel est pure, elle subsiste à jamais ; les ordonnances de l’Eternel sont vérité, elles sont justes les unes comme les autres » [L.]. — Ps. 19 :7-9.

Beaucoup se trompent en supposant qu’il suffit d’avoir une Bible chez soi pour posséder la vérité. C’est là une grande erreur La Bible n’est que l’expression de la vérité. Quiconque veut posséder la vérité doit l’acquérir par la Parole directement ou indirectement, mais la vérité est l’esprit de la Parole, sa signification, son intention, son essence réelle. Tout chrétien acquiert la puissance dans la même proportion qu’il acquiert une certaine dose de la vérité ; et cette puissance produit la sanctification dans son cœur et dans sa vie.

La plupart des chrétiens ne comprennent pas l’importance de la sanctification et la nécessité de la vérité comme pouvoir sanctifiant ; de là vient qu’il y en a si peu de sanctifiés, si peu, même parmi les chrétiens sincères et militants, qui acquièrent la connaissance de la Parole.

Ayons de vraies conversions.

Ayons toutes les conversions possibles, mais qu’elles soient de vraies conversions ; des changements qui peuvent rendre un peuple bon, permanent bon, éternellement bon. Ne nous contentons pas de lancer les gens dans la voie de la justice mais donnons-leur, selon les directions du Seigneur, premièrement le lait de la parole, et après cela, la nourriture solide des doctrines et de la justice qui les développera comme enfants de Dieu, porteurs de fruits, disciples de l’Agneau.

D’habitude, aussitôt que quelqu’un a confessé et délaissé ses péchés et qu’il professe la foi et l’obéissance à Christ, on lui dit « Vous êtes sauvé maintenant, vous êtes bien, allez en convertir d’autres ». Nous croyons aussi que l’activité dans le service chrétien est une des meilleures méthodes de développement ; mais c’est une fausse compréhension du but et du propos de cet âge de l’Evangile que de pousser ainsi à l’action un nouveau-né en Christ, sans instruction, qui n’a pas encore été nourri du lait de la Parole et par conséquent, n’a pas grandi en s’appropriant la nourriture solide de sa doctrine et en appréciant le plan divin. Une telle méprise est le résultat de l’erreur qui pendant si longtemps a été un obstacle aux bonnes choses dans l’esprit des chrétiens et dans leurs efforts.

T.G. 8/1905