DEUX COMMEMORATIONS DE LA PAQUE

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Marc 14 : 12-25

« Car toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’il vienne. » – 1 Corinthiens 11 : 26.

Le thème de la leçon d’aujourd’hui est l’un des as­pects les plus intéressants du ministère terrestre de Jésus. Il savait que les Apôtres ignoraient que ce de­vait être son dernier souper avec eux. Bien qu’Il ait donné à entendre que sa mort était proche, il paraissait impossible aux disciples qu’un tel désastre pût être aussi proche qu’Il l’avait fait comprendre. Jésus, ce­pendant, avec la pleine conscience de ce que cela si­gnifiait, aspirait ardemment à la consommation de son oeuvre. Ce fut probablement le jour même, à la fin du­quel Lui et ses disciples sont allés manger la Pâque, que Jésus déclara : « Il y a un baptême dont je dois être baptisé, et combien il me tarde qu’il soit accom­pli ! » – un baptême dans la mort, qui s’est terminé le jour suivant.

Pierre et Jean étaient les deux disciples envoyés pour préparer la Pâque. Manifestement, Jésus était à Béthanie, à la maison de Lazare, quand Il dit ces pa­roles. On suppose que la grande chambre haute, dans laquelle la Pâque a été mangée par Jésus et ses disci­ples, était la même que celle dans laquelle les Apôtres et d’autres se sont rassemblés pour attendre la béné­diction de la Pentecôte. Cette même pièce est encore désignée par la tradition, mais elle se trouve sous le contrôle des Musulmans, qui sont particulièrement ja­loux des chrétiens.

Dans la soirée de ce même jour, Jésus avec l’ensemble des douze se réunirent dans cette pièce, tous les préparatifs ayant été faits. Ils se sont réunis pour célébrer la Pâque juive à son temps marqué. L’agneau avait été rôti, et le pain sans levain avait été préparé, ainsi que les herbes amères. Tout, nous pou­vons en être sûrs, était exactement conforme aux exi­gences premières, car Jésus et ses Apôtres étaient liés par chaque trait de la Loi juive, tout comme l’étaient les autres juifs – la nouvelle dispensation n’ayant pas en­core été introduite. Chaque trait de la loi était en vi­gueur jusqu’au moment de la bénédiction de la Pente­côte, qui marqua l’approbation divine du sacrifice de Jésus et l’acceptation, par Dieu, de tous ceux qui étaient devenus disciples du Seigneur par une pleine consécration.

HONNEURS DE ROYAUME DÉSIRÉS

Loin de se rendre compte qu’ils étaient à la veille d’une grande tragédie, les Apôtres croyaient que Jésus serait sous peu couronné comme Roi. Ils se rappe­laient sa promesse qu’ils devaient s’asseoir avec Lui sur son trône. Cette promesse semblait, à leurs yeux, si près de se réaliser qu’ils ne pouvaient penser qu’à peu de choses d’autre que le degré d’honneur qu’ils obtiendraient dans le Royaume. Ils semblaient estimer qu’à moins de contester avec vigueur, dans cette opti­que, ils n’obtiendraient pas de situations aussi honora­bles. Percevant leur attitude d’esprit, Jésus leur dit : « Les rois des nations les maîtrisent … Qu’il n’en soit pas de même parmi vous. Mais que le plus grand parmi vous soit comme le plus petit, et celui qui gou­verne comme celui qui sert. »

C’étaient de nouvelles normes, qui leur étaient diffi­ciles à comprendre et, apparemment, elles sont encore difficiles à bien comprendre, aux disciples de Jésus. Celui qui sera chef dans le royaume sera celui qui aura été le plus grand serviteur dans la chair. Ce plus grand Serviteur de tous était, bien sûr, le Seigneur Jésus Lui-même. Mais le Maître indique que le même principe est valable en ce qui concerne tous ses disciples. Qui­conque d’entre eux servira les frères le plus loyale­ment, le plus sincèrement, avec le plus de zèle, fera ainsi croître sa faveur auprès de Dieu et se préparera pour une position d’autant plus élevée, dans le royaume du Messie.

Pensant que n’importe quel service domestique si­gnifierait admettre qu’ils sont indignes d’un poste élevé, les disciples ne firent aucun préparatif en vue du la­vage des pieds ; aucun d’eux ne souhaitait assumer le rôle du serviteur. Dans ce pays sablonneux, le lavage des pieds était presque une nécessité, quand on por­tait des sandales. Sous forme de réprimande, Jésus se leva de la table et accomplit ce service domestique en­vers eux, leur indiquant l’importance de la leçon – à savoir, l’humilité – et leur faisant comprendre que, quelle que fût l’humilité à laquelle il leur faudrait se ré­soudre, pour se rendre service les uns aux autres, ils devaient se faire une joie de rendre ce service.

La leçon est encore valable pour nous, non pas comme formalité ou cérémonie à observer, mais comme illustration d’un principe. N’importe quel humble service, rendu à l’un des frères du Seigneur, corres­pond à ce lavage de pieds.

LA CRISE DANS LA VIE DE JUDAS

Le souper pascal se déroulait – la manducation de l’agneau avec les herbes amères et le pain sans levain, qui ressemblait beaucoup à des crêpes épaisses et qu’on utilisait, parfois, comme cuillère pour consommer le jus de viande. Un des Évangiles signale que Jésus commença à être abattu et qu’Il déclara ensuite : « L’un d’entre vous, les douze, qui mange avec moi en tant que mon invité, comme membre de ma famille, a comploté de me trahir. »

Il pouvait y avoir un double but dans cette déclara­tion. D’abord, cela montrerait aux disciples que Jésus était parfaitement conscient de la trahison préméditée. Ils ne penseraient donc pas que quelque chose Lui était arrivé inopinément, hors du programme divin. En second lieu, notre Seigneur a pu vouloir donner, par ces paroles, une réprimande finale à Judas – pour l’effrayer, le faire réfléchir. Au mieux, la conduite d’un traître est déshonorante, mais elle l’est doublement quand le traître accepte l’hospitalité de celui contre qui il complote et dont il partage le pain.

La consternation se répandit parmi les disciples et, l’un après l’autre, ils demandèrent : « Est-ce moi ? » Le sens de cette question serait : ce n’est pas de moi que tu parles ! Même Judas s’est associé à la question de chacun : « Est-ce moi ? » L’Apôtre Jean était assis à côté de Jésus et St Pierre lui fit signe pour demander au Maître de qui il s’agissait. C’était probablement une question posée à voix basse, entendue par Jésus seulement. La réponse chuchotée par le Seigneur était : « C’est celui à qui je donnerai un morceau de pain trempé. » De suite, ayant préparé un morceau de pain trempé, marquant un intérêt spécial, Il le tendit à Judas. C’est de cette manière que les Apôtres Jean et Pierre furent informés de l’affaire.

Apparemment, ce fut très peu de temps après que Judas se retira ; le récit déclare que « Satan entra en lui. » L’esprit du Malin prit totalement le contrôle de Ju­das quand il s’arrêta, pesa et analysa cette question se rapportant à la vente de son meilleur ami pour trente pièces d’argent. Il est tout à fait probable, donc, que Judas n’était pas présent quand Jésus institua, un peu plus tard, le souper commémoratif que les Chrétiens célèbrent maintenant.

LA SIGNIFICATION DU MÉMORIAL

Le souper commémoratif que Jésus institua est to­talement séparé et distinct du souper pascal, et cepen­dant ils sont étroitement liés ; car l’un était le type et l’autre son antitype, ou un type plus élevé, avec une signification plus élevée encore. Dans l’un, un agneau littéral a été employé pour représenter Jésus, l’Agneau du Dieu ; dans l’autre, l’antitype, le rompement du pain représentait la mort de Jésus.

Les Juifs célébraient la naissance de leur nation et sa délivrance de l’esclavage égyptien. Ceci eut son début dans le « passage par-dessus » de leurs pre­miers-nés, lorsque la dixième plaie s’abattit sur les Egyptiens. L’Apôtre Paul nous montre que les pre­miers-nés d’Israël, épargnés dans cette nuit pascale, typifiaient l’Eglise des Premiers-nés, épargnés, ou « passés par-dessus », dans le temps présent, alors que la nuit du péché prédomine et avant que le matin du Royaume Messianique ne soit introduit.

Un nombre croissant d’Etudiants de la Bible tirent la conclusion que la commémoration de la mort de Christ ne devrait pas être célébrée mensuellement, ou tri­mestriellement, ou hebdomadairement, mais qu’elle devrait être considérée comme l’antitype de la Pâque Juive, et que sa célébration convenable devrait s’effectuer annuellement et, à peu près, au même moment que la Pâque Juive.

Nous ne devons pas penser que les Apôtres com­prirent la signification des paroles de Jésus, quand Il leur expliqua la signification du Souper qu’Il institua. Au contraire, comme Il l’avait déjà annoncé, le Saint Esprit leur a fait connaître ces choses et leur a permis de comprendre leur signification, après qu’ils eurent reçu la bénédiction et l’éclaircissement de la Pentecôte. Maintenant, nous pouvons comprendre l’importance des paroles de Jésus : « Ceci est mon corps, rompu pour vous ». Nous remarquons qu’Il ne pouvait avoir voulu dire, comme certains le pensent, que le pain a été transformé en son corps réel et le vin en son sang réel. Au contraire, Il avait encore son corps réel et son sang réel. Il ne pouvait donc pas avoir voulu dire plus que ce qu’Il disait : Ce pain représente symbolique­ment mon corps, qui doit être rompu pour vous ; et ce vin représente mon sang, qui doit être répandu demain pour vous, ma vie sacrifiée.

Nous ne devrions pas, non plus, penser que Jésus ait voulu dire qu’une vertu spéciale serait accordée aux disciples, du fait de manger de ce pain et de boire de cette coupe littérale. Pour une compréhension correcte, nous devrions plonger nos regards bien au-delà de cette façon de voir, et comprendre qu’Il a voulu dire ceci : C’est seulement si vous participez, par la foi, aux mérites que procure ma mort, que vous pouvez recevoir la grande bénédiction fournie pour vous, qui êtes mes disciples. Les Apôtres croyaient que la mort de Jésus était pour leurs péchés, et qu’elle constituait la base de leur acceptation par le Père céleste. Ils se sont rendus compte que c’est seulement en s’appro­priant la vie de Christ qu’ils recevraient véritablement toutes ces bénédictions.

L’Apôtre Paul nous montre une autre signification importante de ce pain et de cette coupe. Il affirme l’unité de Christ et de son Eglise. Il nous dit qu’il n’y a qu’un seul pain et qu’une seule coupe. En premier lieu, ce pain était le Christ Jésus ; mais dans un sens se­condaire, tous les disciples de Christ, après avoir été justifiés grâce à son sacrifice, ont le privilège de deve­nir membres de son corps, des parties de ce pain uni­que qui est en train d’être rompu. De même, après avoir participé au mérite du sang de Christ, à son sa­crifice, tous ses véritables disciples sont comptés comme membres avec Lui et comme participants à cette unique coupe.

Ecoutons les paroles de l’Apôtre : « La coupe de bénédiction que nous bénissons, n’est-elle pas la communion du sang de Christ ? Le pain que nous rompons, n’est-il pas la communion du corps de Christ ? Car nous qui sommes plusieurs, nous sommes un seul pain, un seul corps, car nous participons tous à un seul et  même pain. » – 1 Corinthiens 10 : 16, 17 (version Darby, trad.).

LE SCELLEMENT DE LA NOUVELLE ALLIANCE

Jésus parlait de la coupe, du fruit de la vigne, comme représentant le sang de la Nouvelle Alliance. L’Alliance de la Loi était l’Ancienne Alliance, qui ne parvint pas à apporter les bénédictions aux juifs, parce qu’ils étaient incapables de l’observer. Par conséquent, ils ne se qualifiaient pas pour bénir les autres nations de la terre. Mais Dieu a promis une Nouvelle Alliance, une Alliance meilleure, qui serait introduite par un Mé­diateur nouveau, plus grand que Moïse, supérieur à celui-ci. Dieu déclare que la Nouvelle Alliance accom­plira ce que l’Ancienne Alliance de la Loi n’a pas réussi à accomplir ; en effet, la Nouvelle Alliance de la Loi sera inaugurée par le Messie, son Médiateur, à son second avènement. Son Royaume, établi en puissance et grande gloire, régnera sur l’humanité, la bénira et l’instruira, et « ôtera le cœur de pierre et donnera un cœur de chair » à tous ceux qui profiteront de ces op­portunités bénies.

La mort de Jésus constitua le sang qui scelle ou rend efficace cette Nouvelle Alliance. Mais remarquons de plus : L’Eglise ne doit pas être bénie sous cette Nouvelle Alliance de l’âge millénaire, qui sera inaugu­rée à la seconde venue de Jésus, à l’établissement de son royaume. Les membres de l’Eglise doivent être bénis avant [l’entrée en vigueur (trad.) de] cette Nou­velle Alliance. A vrai dire, leurs vies consacrées (sang), acceptées par notre Seigneur, sont comptées comme faisant partie de son propre sacrifice, qui scelle la Nou­velle Alliance. Par conséquent, la Nouvelle Alliance ne peut pas être entièrement scellée tant que le corps en­tier de Christ, qui est l’Eglise, n’ait pas eu part avec Lui à la coupe – au sacrifice des droits et privilèges terres­tres, et de la vie terrestre elle-même.

L’ALLIANCE DU SACRIFICE

En attendant, nous voyons que Jésus et l’Eglise ne reçoivent pas leur récompense sous l’Alliance de la Loi, ni sous la Nouvelle Alliance, mais sous une Alliance spéciale, appelée Alliance de Sacrifice. Référence est faite à cette Alliance de Christ et de l’Eglise dans les Psaumes, où le

 Seigneur est représenté comme disant : « Assemblez-moi mes saints, qui ont fait alliance avec moi par un sacrifice. » (Psaume 50 : 5, Darby). Le rassemblement de ceux qui entrent sous cette Alliance spéciale de sacrifice avec le Seigneur progresse depuis maintenant plus de dix-huit siècles. Nous avons toute raison de croire que le sacrifice est presque accompli et que, bientôt, tous ceux qui se sont sacrifiés, tous les membres du corps de Christ, seront glorifiés, changés par la puissance de la première Résurrection et qu’ils entreront dans les joies de leur Seigneur, selon sa promesse : « Celui qui vaincra je le ferai asseoir avec moi sur mon trône. »

Notre Seigneur indiqua qu’Il ne boirait plus de cette coupe, et Il n’en a plus bu. Son œuvre, pour ce qui était de boire de cette coupe, prit fin le jour suivant, au Calvaire. Là, Il acheva de boire de la coupe que le Père avait versée pour Lui. Le Père a versé la même coupe à tous les disciples de Jésus ; et il leur faut boire de sa coupe, ainsi que participer aux mérites de son corps rompu, s’ils veulent devenir ses co-héritiers dans le Royaume qui doit bientôt être établi.

C’était là l’importance des paroles du Seigneur adressées à Jacques et à Jean, ses disciples, quand ils ont sollicité des places spéciales dans le Royaume. Jésus posa cette question : « Etes-vous capables [dé­sireux] de boire de la coupe que je dois boire, et être baptisés du baptême dont je suis baptisé ? » De tout cœur, ils déclarèrent qu’ils le désiraient. Jésus les as­sura qu’ils obtiendraient ce qu’ils demandaient ; car s’ils étaient ainsi disposés, Il veillerait à ce qu’ils boi­vent de sa coupe. Et il en est de même de tous ses disciples. Les Ecritures les rassurent, déclarant : « Toutes choses concourent ensemble au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qu’il a appelés selon son dessein. »

WT1914 p.5541

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