Divers 1977

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QUESTIONS ET RÉPONSES

Thomas: Etienne, j’ai trouvé un texte dans les Saintes Ecritures qui me semble difficile à comprendre. C’est un texte qui se trouve dans l’Evangile selon St. Matthieu au chapitre 16 verset 18; je vais le lire: « Et moi, je te dis que tu es Pierre et que sur cette pierre je bâtirai mon Eglise et que les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle. Que… sont ces portes de l’enfer?»

Etienne: Je pense qu’une autre question devrait être posée. Il nous faudrait d’abord savoir qu’est-ce que signifie cet enfer dans les Saintes Ecritures, ensuite, nous aurons plus de facilités pour comprendre que sont ces portes. Ne crois-tu pas, Thomas?

Thomas: Parfait, justement ce mot m’a toujours intrigué. Ce ne sera pas trop difficile pour toi de me répondre à ces deux questions?

Etienne : Pas difficile si nous voulons accepter le témoignage de l’Ecriture Sainte. Le mot « enfer » dans ce texte est la traduction du mot grec « Hadès » et Hadès est la traduction du mot hébreu « Shéol » de l’Ancien Testament. Le mot enfer est donc une des traduction du mot hébreu «Shéol».

Thomas :t Tu veux dire que dans l’ancien temps, les gens ne connaissaient pas d’autres enfers que celui expliqué par le mot «Shéol»?

Etienne: Exactement, et cela est facilement contrôlable si tu prends une concordance grecque et hébraïque, tu verras que le mot « Shéol » est traduit par plusieurs autres comme … tombe, fosse, sépulcre, enfer.

Thomas: Mais ces multiples traductions provoquent la confusion?

Etienne: Hélas oui! cette confusion provient de ce que la véritable signification du mot «Shéol» employé dans les Ecritures a été cachée pendant longtemps. C’est aujourd’hui au 200 siècle grâce à l’augmentation de la connaissance que nous pouvons facilement comprendre la véritable signification. Il y a aussi de nombreux ouvrages qui expliquent ce mot.

Thomas : C’est très intéressant Etienne! mais pour en revenir au texte, quel sens a donc ce mot enfer ou shéol?

Etienne: Que l’enfer représente la condition de mort.

Thomas: Est-ce que tu veux dire que la tombe est l’enfer?

Etienne: Presque… je dis presque, car le mot Shéol représente la condition de mort plutôt qu’un endroit.

Thomas: Eh bien, c’est justement ce que je voulais savoir…, c’est-à-dire quel est l’état de la mort ou la condition des morts? Est-ce que l’Ecriture en parle?

Etienne: Mais bien sûr, nous ne pourrions jamais nous baser sur les concordances si nous ne pouvions trouver confirmation dans les Ecritures. Ainsi par exemple, le mot shéol est employé dans « Ecclésiaste », chapitre 9, verset 10, voudrais-tu lire ce texte Thomas?

Thomas: Ecclésiaste, chap. 9. verset 10,… voilà je l’ai: « Tout ce que ta main trouve à faire avec ta force, fais-le car il n’y a ni œuvre, ni pensée, ni science, ni sagesse, dans le séjour des morts où tu vas ».

Etienne: Certaines traductions emploient le mot « enfer »… d’autres… la tombe.

Thomas : Dans tous les cas si dans l’endroit ou condition où vont tous les morts, il n’y a aucune œuvre, ni sagesse… c’est clair que cela représente une condition de totale inconscience!

Etienne: C’est la seule conclusion et… la plus logique que l’on puisse retirer, c’est la seule condition que l’homme trouve à sa mort. Lorsque Job était dans des grandes souffrances, il a exprimé le désir que Dieu le cache en enfer, afin que la colère divine s’apaise. Ici aussi, le mot enfer est la traduction du mot Shéol, dans d’autres versions on a employé le mot tombe.

Thomas : Attends, je vais lire ce texte, où se trouve-t-il?

Etienne: Job 14: 13.

Thomas: Je lis: «Oh si tu voulais me cacher dans le séjour des morts, m’y tenir à couvert jusqu’à ce que ta colère fut passée, et me fixer un terme auquel tu te souviendras de moi ». C’est vraiment ce que tu dis. Job était un ami de Dieu et certainement il n’aurait jamais exprimé le désir que Dieu le cache en enfer si dans cet enfer ou séjour des morts il y avait des tortures et des souffrances éternelles.

Etienne: Tu as raison Thomas, Job a passé de grandes épreuves et a exprimé le souhait qu’il aimerait mieux se trouver dans la condition de mort comme il l’exprime dans le chapitre 3 verset 11: « Pourquoi ne suis-je pas mort dans le sein de ma mère… »

Thomas: Oui, c’est clair que l’enfer dans les Saintes Ecritures représente un endroit d’un repos complet, d’inconscience totale comme la tombe…mais es-tu certain que le mot d’enfer a le même sens dans le Nouveau Testament?

Etienne: Oui Thomas, je suis sûr, Dieu ne change pas. A nos premiers parents, Dieu a dit que par suite de la désobéissance, ils seraient punis de mort, et jamais Dieu n’a changé cette peine de mort en souffrances et tortures éternelles!

Thomas: Je le crois aussi Etienne… mais alors que signifie ces «portes de l’enfer » dont Jésus a parlé.

Etienne: Naturellement ce ne sont pas des portes littérales; des portes littérales conduisent d’habitude à un endroit mais pas à une condition ou état. N’oublie pas d’autre part que l’enfer est un état et non un lieu.

Thomas: En d’autres termes les portes de l’enfer sont les portes de la mort, n’est-ce pas?

Etienne: Oui, ta pensée est bonne, cette expression se trouve dans les Saintes Ecritures, par exemple en Job 38: 17 il est écrit: « Les portes de la mort t’ont-elles été ouvertes? As-tu vu les portes de l’ombre de la mort?

Thomas: L’idée est donc que les portes de la mort peuvent être ouvertes ou fermées selon les circonstances… Y a-t-il d’autres textes qui parlent des portes de l’enfer?

Etienne: Oui, la prophétie d’Esaïe relate un fait qu’un roi du nom d’Ezéchias, roi de Juda était très pieux et craignait Dieu. Ezéchias tomba malade et Dieu par le prophète lui annonça qu’il mourrait. Ezéchias priait Dieu ardemment de lui prolonger la vie, Dieu exhaussa sa prière et lui accorda environ 15 années de vie. En reconnaissance, ce roi a composé à la gloire de l’Eternel un cantique et dans le verset 10 il s’exprimait ainsi:

« Quand mes jours sont en repos, je dois m’en aller aux portes du séjour des morts… » D’autres traductions disent: « Je rentrerai aux portes du sépulcre, je serai privé du reste de mes années .

Thomas: Il est clair que le roi raconte sa vie abrégée et comme il était pieux il est certain qu’il comprenait que s’il mourrait il n’irait pas aux tourments éternels. Puisqu’il parlait des portes de l’enfer, il est clair qu’il avait en pensée l’état de mort, la condition de mort, sitôt que le prophète 1 a informé qu’il allait mourir.

Etienne: Tu as bien répondu Thomas. Dans un certain sens, les portes de l’enfer représentent la puissance qui tient l’humanité dans l’état ou la condition de mort. Cette même pensée se trouve dans les Paroles de notre Seigneur Jésus lorsqu’Il dit à Pierre que les portes de l’enfer ne prévaudront point contre l’Eglise du Christ.

Thomas: Je pense qu’au sujet de la condition de la mort, on peut la comparer à une grande prison que Dieu en son temps ouvrira et libérera tous les prisonniers de l’état de mort.

Etienne: C’est une bonne pensée. Justement la Bible emploie cette figure pour mieux faire comprendre l’enseignement de la résurrection. Dans ce même ordre d’idée Notre Seigneur s’exprime symboliquement en parlant des clefs de l’enfer et de la mort comme indiqué en Apoc. 1: 18.

Thomas: Oui je me rappelle ce texte: Jésus nous assure que c’est lui qui possède les clefs de l’enfer et de la mort.

Etienne: Naturellement, nous pouvons nous réjouir que c’est lui qui possède les clefs de l’enfer, c’est un espoir pour nous car lorsque arrivera le temps convenable, les portes de l’enfer s’ouvriront et tous les prisonniers de la mort sortiront et seront libérés.

Thomas: Cela signifie que l’enfer et la mort rendront les morts qui étaient en eux comme indiqué en Apoc. 20: 13… mais Pierre avec l’Eglise? Le Seigneur a dit que les portes de l’enfer ne prévaudront pas son Eglise? Faut-il comprendre que les membres de l’Eglise vont également en enfer, ce Shéol, et qu’ils attendent la résurrection?

Etienne: L’apôtre Paul répond très clairement à cette question. Dans la première épître aux Corint. 15: il dit: S’il n’y a pas de résurrection, ceux qui sont morts en Christ sont perdus. Jésus a dit à ses disciples: Je vais vous préparer une place et lorsque je m’en serai allé et lorsque je vous aurai préparé une place, je reviendrai et je vous prendrai… — Jean 14: 2. Cela signifie que les membres du corps du Christ ne vont pas à Christ, mais c’est Lui qui doit venir les chercher et les prendre avec LUI. L’Apôtre explique qu’à la seconde présence du Christ sur la terre, les morts en Christ ressusciteront les premiers (1 Thessal. 4:16).

Thomas: La résurrection de l’Eglise sera la première résurrection dont parle l’Apoc. 20: 6, je peux lire ce texte.

Etienne: Mais bien sûr!

Thomas: « Heureux et Saints ceux qui ont part à la première résurrection. La seconde mort n’a point de pouvoir sur eux… » Comment comprendre que sur ceux qui auront part à la première résurrection, c’est-à-dire les membres de l’Eglise, la mort n’aura aucun pouvoir?

Etienne: L’Apôtre Paul explique cela en 1 Corint. 15 versets 40 à 44 et 53 à 55. Il dit que l’Eglise à la résurrection obtiendra des corps spirituels qui ne seront pas assujettis à la mort. Sur la terre, actuellement l’Eglise a des corps terrestres sujets à la mort. A la résurrection elle obtiendra l’immortalité. A la fin l’Apôtre dit que la mort sera engloutie dans la victoire. C’est ce que Jésus a dit en Mat, que les portes de l’enfer ne vaincront pas l’Eglise, c’est ce qui est écrit également en Apoc. que la mort n’aura aucun pouvoir sur les membres de l’Eglise. En d’autres termes, cela signifie que l’Eglise à la résurrection obtiendra des corps spirituels, qui ne seront pas sujets à mourir. L’Eglise sera immortelle.

(D’après B.N.E., janv.-fév. 1955)

Dieu seul est grand; c’est là le psaume du brin d’herbe;

Dieu seul est vrai! c’est là l’hymne du flot superbe;

Dieu rsul est bon! c’est là le murmure des vents.

Ah! ne vous faites pas d’illusions, vivants!

Et d’où sortez-vous donc, pour croire que vous êtes

Meilleurs que Dieu, qui met les astres sur vos têtes

Et qui vous éblouit, à l’heure du réveil,

De ce prodigieux sourire, le soleil!

Victor Hugo

Recevoir toute la vérité quoiqu’elle combatte mon orgueil; faire justice à tous, quel que soit mon intérêt. Aimer avec joie tout ce qui est beau, bon et saint quel que soit l’être en qui se trouvent ces qualités.

Channing

Extrait d’un discours, le 14 août 1904,

du frère Ch. T. Russel d’Allegheny à Scottdale, Pa. (E.-U.)

« Les péchés de quelques hommes sont manifestes, marchant devant [eux] pour le jugement; mais chez quelques-uns ils ne viennent qu’après ». — 1 Tim 5: 24 (Trad. de Lausanne).

Notre sujet avait comme objet principal le monde et la punition du péché dans la vie présente et dans la vie à venir, mais il s’applique cependant avec une force toute particulière à l’Eglise, car si nous appartenons au Seigneur, nous avons l’assurance que nos péchés viendront en jugement dans la vie présente — à moins que nous que soyons réprouvés.

Nous voyons que le peuple du Seigneur comprend deux classes, dont tous les membres sont appelés à souffrir, car il est écrit que c’est par beaucoup d’afflictions que nous entrerons dans le Royaume. L’une de ces classes de l’Eglise comprend ceux qui ne seront pas reconnus dignes d’obtenir une part dans le royaume, mais qui recevront cependant la vie éternelle, ce sont ceux de la grande multitude mentionnée dans Apoc. 7, v.. 9, qui se tiennent devant le trône comme serviteurs au lieu d’avoir l’honneur comme le petit troupeau d’être sur le trône de l’époux; ils auront comme vainqueurs des palmes à la main, mais ils n’obtiendront pas la couronne promise par le Seigneur à ceux qui le suivent pas à pas. Cette classe de l’Eglise passera aussi par des afflictions, car nous lisons au verset 14: Ce sont ceux qui viennent de la grande tribulation, ils ont lavé leurs robes et les ont blanchies dans le sang de l’Agneau, c’est pourquoi ils sont devant le trône de Dieu et le servent nuit et jour dans son temple.

Considérant que le petit troupeau doit avoir des afflictions et des souffrances pour éprouver leur foi et que la grande foule moins zélée doit aussi passer par des tribulations, nous demandons en quoi diffèrent les afflictions et les épreuves de ces deux classes, représentées dans les symboles de l’ancienne alliance par les prêtres et les lévites.

Nous répondons que les membres du petit troupeau, remplis de l’esprit du Seigneur, sont participants de sa joie et de sa paix dans une telle mesure que leurs souffrances, les sacrifices et les renoncements qu’ils sont appelés à supporter pour Lui, ne leur paraissent que comme de légères afflictions, qui ne font que passer et qui ne sont pas comparables à la gloire qui doit un jour être révélée en eux. Ceux de cette classe peuvent se réjouir dans les afflictions et rendre grâce à Dieu pour toutes choses. L’apôtre Paul et son compagnon Silas, appartenaient évidemment à cette classe, puisque ayant le dos couvert de blessures sanglantes, ils pouvaient dans la prison romaine, à minuit, remercier Dieu pour la grâce d’être ses serviteurs et entonner des hymnes de louanges.

La grande foule des disciples du Seigneur, composée de chrétiens moins fidèles, moins remplis de zèle et d’esprit d’abnégation, sentent profondément les épreuves et les difficultés de la vie; les renoncements qu’ils éprouvent et les sacrifices qu’ils sont appelés à faire, quoique au fond plus légers que ceux demandés aux fidèles de l’autre classe, leur sont très pénibles. Leur vie est pleine de trouble, et d’anxiété, ils ne possèdent pas la grâce, la paix et la joie du Seigneur dans une mesure suffisante pour surmonter les afflictions et les épreuves de la vie. Cependant pour eux la souffrance est une école, une discipline, une épreuve destinée à leur enseigner la justice, à fondre leurs cœurs, à éprouver la sincérité de leur foi et de leur attachement au Seigneur. Nous nous réjouissons que Dieu ait ainsi organisé les choses, de sorte que ceux qui ne peuvent pas parvenir à la mesure exigée pour les vrais « élus» obtiennent cependant une belle part, quoique inférieure à celle des autres, comme serviteurs dans le royaume. Chers frères et sœurs, choisissons sagement la bonne part, qui a non seulement les promesses de la gloire de l’honneur et de l’immortalité dans le royaume, mais aussi, dans la vie présente, la joie et la paix que le monde ne peut ni donner ni ôter.

Question

Question: Quand Jésus fut-il un homme parfait?

Réponse: Il a toujours été partait, mais il ne fut l’homme parfait qu’à 30 ans. Jésus fut « le commencement de la création de Dieu» (Apoc. 3:14). Alors, il était déjà parfait, sans péché, parfait sur le degré spirituel ; il était le premier après le Père céleste. Lorsqu’il s’humilia pour accomplir le plan divin et afin de pouvoir être le Rédempteur, le Libérateur des hommes, il maintint sa perfection, son état de pureté. Quand il naquit de la vierge, il était toujours saint, innocent, sans tache et séparé des pécheurs. Il fut l’enfant parfait. Lorsqu’il devint un homme, il resta parfait. Il a été l’enfant parfait, le jeune homme parfait et ensuite l’homme parfait. Nous lisons : « Jésus croissait en sagesse, en stature et en grâce devant Dieu et devant les hommes ».

Les merveilles de la vue

Avec la vie, le Créateur nous donna des facultés prodigieuses dont la valeur inestimable échappe à beaucoup d’hommes, car, en général, ce n’est que lorsque nous avons perdu l’un ou l’autre de ces dons que nous l’apprécions réellement. Un dicton populaire exprime cette vérité en ces termes

« Ce n’est que lorsque la fontaine est tarie

Que nous souffrons de l’absence de l’eau. »

Parlons un peu de la vue. Au moment même où ce don inappréciable nous est repris, le soleil et toute la splendeur du ciel et de la terre disparaissent de notre vie. Lorsque le grand compositeur Hendel eut perdu la vue, dans sa douleur, il s’écria:

« Nuit complète, plus de soleil, plus de lune, plus que la sombre nuit même au milieu[du jour ! »

Et le poète Milton écrivit après que le même malheur l’eut frappé:

« Oh! ma vue perdue, Combien je te pleure ! »

Nous nous souvenons aussi des circonstances tragiques au cours desquelles Samson perdit simultanément la vue et sa force miraculeuse. Il nous semble entendre le cri d’angoisse indicible qui jaillit de son cœur endolori lorsqu’il adressa cette prière à Dieu: « Seigneur Eternel, souviens-toi de moi, et fortifie-moi, je te une, seulement cette fois, ô Dieu! afin que, d’une seule vengeance, je me venge des Philistins pour mes deux yeux. » —Juges 16: 28.

L’œil est pour nous un joyau tellement précieux qu’une juste estimation est impossible et que toute description de sa valeur ne peut qu’être approximative. Considérons tout d’abord ensemble, chers lecteurs, l’œil au point de vue intellectuel.

— L’œil, dit-on, est la fenêtre par laquelle nous regardons dans le cœur. Il est le miroir de l’âme, et quelle traduction impressionnante d’exactitude ne nous donne-t-il pas de son état! Les yeux reflètent l’expression réelle de la joie ou de la souffrance. Ils expriment aussi avec force l’amour, la pitié, l’énergie, la colère, en un mot, toutes les sensations, toutes les passions qui s’agitent dans le cœur. Instinctivement, c’est dans les yeux d’autrui que nous essayons de pénétrer jusqu’au fond de sa pensée.

De même que l’œil peut révéler immédiatement nos sentiments du moment, de même aussi il est le miroir véridique de notre caractère. Il n’est pas nécessaire d’être un profond psychologue pour discerner rapidement si telle personne mérite notre confiance, si elle possède un caractère ferme, si les sentiments de son cœur sont nobles et généreux ou au contraire, bas, triviaux et mesquins. Il est parfois intéressant de voir comment les paroles et les actions d’une personne peuvent modifier la première impression que nous avions d’elle et pourtant des expériences subséquentes ratifient souvent notre première opinion. Mais si dans certains cas des yeux habiles peuvent tromper des hommes, il en est un qui ne sera jamais trompé, c’est celui qui créa l’œil, c’est l’Eternel, notre Dieu qui hait les yeux hautains. Lui seul connaît les cœurs de tous. (Proverbes 3: 17; Esaïe 2: 11, 12). Rien n’est caché à ses yeux.

Un rapide examen de l’œil au point de vue physiologique nous remplira de confusion, tellement est grande et incompréhensible la sagesse qui a présidé à la construction de cet organe.

L’œil est logé dans une cavité osseuse, et il habite en sécurité entouré de ce mur solide sans lequel il eut été constamment en péril. Combien nous admirons la sagesse divine qui a pourvu à ce rempart naturel! Ceci nous rappelle l’amour et la protection dont le Père céleste entoure ses enfants qui se débattent dans les difficultés quotidiennes et qui crient: « Oh Dieu, garde-moi comme la prunelle de l’oeil ! » — Psaume 17 : 8.

Le globe de l’œil est placé dans un lit moelleux formé d’une substance grasse. Six muscles lui donnent la faculté de se mouvoir librement dans tous les sens comme s’il nageait sur l’eau. Bien que l’œil soit composé de nombreuses parties très compliquées, ses vaisseaux, ses tendons et ses nerfs ainsi que le réservoir des larmes, fonctionnent tous en parfaite harmonie sans frottement!

L’éclat brillant de la surface de l’œil, appelé cornée, est entretenu par la paupière. Le mouvement involontaire et machinal de la paupière s’abaissant et se levant continuellement, sans même que nous le sachions, sert justement à lubrifier sans cesse la cornée et la maintenir dans un état d’humidité et de pureté permanente. Ce travail de la paupière apparemment insignifiant est d’une importance capitale, car sans lui, la cornée perdrait bien vite son éclat. Il en résulterait des troubles visuels grandissants et la vue s’éteindrait rapidement.

Les paupières sont comme des antennes d’une extrême sensibilité ; grâce à leurs nerfs très délicats, elles se ferment instantanément pour protéger l’œil aussitôt si un corps étranger, même infiniment petit, pénètre dans l’orbite et le met en danger.

«Les yeux sont les fenêtres de l’âme ». Cette métaphore est juste, car, sans eux, nous habiterions comme dans une maison sans fenêtre, c’est-à-dire dans les ténèbres. Les fenêtres d’une maison sont généralement garnies de rideaux qui tamisent la lumière trop crue. Il en est de même de notre œil. Ses rideaux sont le cercle coloré qui entoure la pupille et qu’on appelle iris. Le mot « iris» veut dire arc-en-ciel, et cette partie de l’œil a été ainsi nommée parce que les yeux peuvent être de couleurs différentes, bien que tous les nouveaux-nés aient généralement les yeux plus ou moins bleus. L’iris règle la quantité de lumière qui doit pénétrer dans l’œil. Quand il est frappé par la lumière éblouissante du soleil, nous le voyons de rétrécir automatiquement préservant ainsi l’œil contre un excès dangereux de lumière. Par contre, lorsque nous entrons dans un milieu sombre, il se dilate afin de laisser pénétrer le plus de lumière possible.

La conformation anatomique de l’œil peut être comparée à celle d’un appareil photographique. En ouvrant et en refermant aussitôt l’obturateur, on conserve à l’état latent sur une plaque sensible l’image qui vient d’y pénétrer; le même phénomène se produit dans notre œil par l’action d’un muscle extrêmement sensible sur la lentille cristalline ou cristallin. Cette membrane fibreuse qui se trouve au fond de l’œil, reçoit et retient l’image, comme le fait la plaque photographique. Absolument tout ce que l’on voit pénètre dans l’œil et y forme une image minuscule. Combien peu de personnes pensent à ces choses ! Le nerf optique a pour mission de transmettre chacune de ces images au cerveau où elles se gravent d’une façon durable sous le nom de souvenir. Il y a cependant une grande différence entre la plaque photographique extrêmement sensible qui craint la lumière, et la plaque qui se trouve au fond de l’œil. Tandis que la première ne peut recevoir qu’une seule image, la faculté de l’œil est illimitée. Le cerveau enregistrera autant d’images et à la même vitesse que l’œil les photographiera, même si l’œil opère très vite et apporte au cerveau une grande profusion d’images variées à la manière d’un appareil cinématographique oui tourne un film. Considérons aussi l’extrême sensibilité du cerveau. Une scène extraordinaire, mais fugitive, peut se dérouler sous nos yeux et disparaître aussitôt, mais l’objectif de notre œil l’a saisie au vol et le cerveau la conserve. A cause de son caractère exceptionnel et malgré son instantanéité, cette vision s’incruste profondément et à tout jamais dans notre souvenir de telle sorte que nous pouvons la faire repasser devant notre œil spirituel, immatériel, et rééditer ce passé aussi souvent que notre esprit l’évoquera.

La pupille est une petite ouverture ronde placée dans l’œil au centre de l’iris ; elle est remplie d’une substance gélatineuse, transparente comme l’eau. Les parois de cette ouverture sont de couleur noire, détail important, car si le Créateur n’avait pas noirci ces parois, la lumière pénétrant dans l’œil serait rejetée, réfléchie, les images au lieu d’être absorbées seraient repoussées, l’œil ne pourrait rien photographier, il fonctionnerait comme une lanterne magique qui projette une scène lumineuse loin de son œil sur un écran tandis que derrière elle, tout reste dans l’obscurité.

L’albinos (du latin albus : blanc) a le sang dépourvu de substance colorante. Voilà pourquoi il a les cheveux blancs et les yeux rouges. Ces derniers sont extrêmement sensibles à la lumière. L’albinisme est un état maladif, une anomalie de la peau, bien que le corps puisse être parfaitement sain.

Nous savons tous que le photographe place toujours son appareil de manière à avantager le plus possible l’objet qu’il va reproduire.

L’œil a des principes semblables à ceux de la chambre noire du photographe. Dans son état normal, il est un appareil réglé de telle façon que les rayons lumineux brisés, c’est-à-dire qui proviennent d’une distance d’au moins 7 mètres et plus, sont fixée sans peine sur la rétine qui est la membrane la plus profonde du globe de l’œil. Sur cette membrane, d’une extrême sensibilité, s’imprime immédiatement une image nette et correcte de l’objet aperçu. Un œil qui a une perception aussi exacte des choses est un œil emmétrope. Par opposition, le mot amétropie sert à désigner l’ensemble des imperfections d’un œil maladif dans lequel le point où convergent les rayons brisés se trouve soit devant, soit derrière la rétine.

Une lentille artificielle (lunettes) réglée suivant la vue des personnes est en général le seul moyen de corriger ce défaut qui autrement risquerait d’affecter le système nerveux tout entier. Nous voyons combien est grande l’influence de la vue sur l’organisme. L’homme est loin de la perfection originelle, et la vitesse de sa déchéance est intensifiée par la fièvre de la vie moderne. Bien des hommes ont a leur insu une vue anormale.

Beaucoup de gens ont été trompés, leur vie durant, par un œil amétrope qui leur a donné des idées fausses sur la configuration des objets qui les entourent. Lorsque le Royaume de Dieu sera établi sur la terre, le suprême oculiste guérira les yeux, et chacun verra dans leur plénitude les splendeurs harmonieuses de la Création.

Ainsi donc les choses que nos yeux charnels observent s’impriment d’une façon indélébile dans notre cerveau.

Il y a une autre manière de voir, avec un œil métaphysique, grâce au concours d’une autre faculté tout aussi abstraite: « La pensée ».

La pensée est une faculté aussi prodigieuse que la vue. Elle suscite une foule d’images qu’elle fait défiler devant notre œil mental. Naturellement, ces produits de notre imagination n’ont jamais auparavant frappé notre rétine. Ainsi se justifient, malgré l’absence d’images réelles, ces expressions courantes : «Je vois maintenant fort bien la chose ». «Je vis immédiatement mon erreur.»

C’est ainsi que naissent dans le cerveau des artistes des œuvres d’art inédites. Un sculpteur par exemple, voit dans un grand bloc de marbre informe les figures purement idéales d’une magnifique composition allégorique, et c’est en copiant cette vision intérieure qu’il exécutera un chef-d’œuvre pathétique.

Cet exemple s’applique à tous les arts libéraux, à tous les arts industriels. La forme primitive d’une machine est négative, elle sort du néant. Elle sort du cerveau de l’ingénieur.

L’Ecriture sainte parle de ces deux manières de voir. Dans leur évolution à rebours, les hommes voués au culte de leurs passions ont tellement affaibli leur organisme, qu’il n’a presque plus rien de sa perfection originelle. Un état morbide affecte tous les organes, et la vue a naturellement subi un affaiblissement proportionnel.

Nous lisons dans les Ecritures que le dieu de ce siècle, Satan, a aveuglé l’intelligence de ceux qui ne croient point (2 Cor. 4: 4) de telle manière que les yeux spirituels sont plus qu’affaiblis, ils sont éteints et le précieux message de la vérité est scellé : même les conducteurs des peuples sont aveugles.

Lorsque le Royaume de Dieu sera établi sur la terre, les yeux (charnels et spirituels) des aveugles s’ouvriront (Esaïe 35 :5). Les oreilles des sourds entendront les paroles du livre du Créateur et sous l’influence heureuse de l’amour en action, leur intelligence s’ouvrira et avec les yeux de leur esprit délivrés de l’obscurité, ils pourront comprendre la valeur des promesses sublimes, autrefois impénétrables, écrites à leur intention par les anciens prophètes (Esaie 29 :10-18).

Qui peut en te voyant ne pas te reconnaître

O ciel majestueux! Pavillon de mon Maître!

Remarquons pour terminer que la construction de l’œil a nécessité la coopération de toute une série de manifestations de la sagesse et de l’intelligence sans limite du Créateur.

Quelle harmonie parfaite il obtint en alliant la solidité, l’élasticité, la mobilité, la sûreté, la promptitude, et au surplus une sensibilité extrême. Toutes ces qualités sont poussées à un degré de perfection telle, que non seulement l’homme ne peut ni concevoir ni exécuter de pareilles choses, mais qu‘il ne peut même pas arriver à les comprendre.

N’oublions pas que les plus belles intelligences arrivent à peine à décrire, le reflet des œuvres du Créateur. La cause profonde, le secret de la vie, reste le secret de Dieu.

En vérité, nous pouvons nous écrier avec le Psalmiste : « Je te loue de ce que je suis une créature si merveilleuse, tes œuvres sont admirables et mon âme le reconnaît bien ». — Psaume 139 : 14.

A.O.

LOUEZ LE DIEU DES CIEUX!

Réveillez-vous, peuples fidèles,

Pour louer Dieu tout d’une voix;

Sa louange fut toujours belle

Dans la bouche des hommes droits.

Sur la douce harpe,

Pendue en écharpe,

Louez le Seigneur;

Et que la musette

Le luth, l’épinette

Chantent son honneur.

Louez son nom par l’harmonie

De vers nombreux et mesurés

Ajoutez-y la symphonie

De tous les instruments sacrés.

Ce que Dieu demande,

Ce qu’il nous commande,

Tout ce qu’il a fait

Tout ce qu’il propose

Et ce qu’il dispose

Est juste et parfait.

SON AMOUR

Il éclate en tous lieux, dans les prés, dans les bois

L’univers est rempli de sa puissante voix.

Je le vois dans l’épi, dont la tête se penche;

Le gai petit oiseau le chante sur la branche,

Plus suave et plus doux que le parfum des fleurs,

Son pouvoir est si grand qu’il fait couler mes pleurs.

Le fragile brin d’herbe et la branche fleurie,

Le limpide ruisseau qui parcourt la prairie.

Le plus petit insecte et la plus simple fleur

Disent le grand amour de notre Créateur.

Mais s’il fit de ses mains notre terre si belle,

Si son immense amour en tous lieux s’y révèle,

De cette charité qui prévient le pécheur,

Nul ne peut en saisir la beauté, la grandeur

Quel amour, ô mon Dieu ! qui pourra le comprendre !

Le cœur le plus sensible et l’âme la plus tendre

Ne sauraient le sonder ! Malgré tous mes efforts,

De ce vaste océan, je ne vois que les bords

La superstition en voie de disparaître

Chaque peuple possède ses légendes nationales et ses dictons superstitieux qui se sont transmis de génération en génération jusqu’à nos jours.

Certaines personnes sont convaincues qu’elles auront une visite dans la journée si le coq vient à chanter sur le seuil de leur porte, si une fourchette tombe à terre ou si le chat passe la patte derrière l’oreille en se lavant! Quelqu’un parle de vous quand les oreilles vous tintent; le tintement cessera au moment où vous penserez à la personne qui pense à vous! Une branchette tombe-t-elle sur la robe d’une dame, celle-ci va recevoir un cadeau! Une démangeaison dans la main gauche est signe de prochain mariage; la même sensation dans la main droite annonce une bonne nouvelle.

Si votre parapluie s’ouvre lorsque vous êtes encore dans la maison ou si un étranger emprunte, pour sortir de chez vous, une porte autre que celle par où il est entré, un malheur est imminent

Devez-vous rebrousser chemin lorsque vous êtes sorti pour une affaire quelconque, ou bien un chat traverse-t-il la route devant vous, cela n’est pas de bon augure! La pendule s’arrête subitement, sans raison connue: quelqu’un mourra dans la parenté!

Treize convives peuvent-ils s’amuser sans arrière-pensée? Vous partez en voyage un vendredi treize: en reviendrez-vous jamais sain et sauf? Quelques-uns croient que l’argent mis dans la main de certains personnages effacera leurs péchés, ou encore qu’un innocent petit enfant mort sans avoir eu le front aspergé de quelques gouttes d’eau, est irrémédiablement perdu. D’autres portent ou font porter à leurs enfants des sortes de talismans ou d’amulettes pour éviter le malheur ou la maladie.

Cependant la foi en toutes ces superstitions s’est beaucoup affaiblie et il y a aujourd’hui relativement peu de personnes qui s’attachent à ces croyances des temps passés. Lorsque nos grand’mères content leurs histoires de revenants qu’autrefois l’on se répétait en famille, les soirs d’hiver, autour des feux de bois, nous avons, n’est-il pas vrai, envie de sourire de la naïveté de nos crédules aïeules. Quand un bon vieux cite devant nous un de ces dictons d’antan, nous éprouvons un peu de dédain moqueur à son égard.

Socrate fut condamné à boire la ciguë pour s’être ri de certaines conceptions erronées de ses contemporains; beaucoup de réformateurs, ces bienfaiteurs de l’humanité, tels que Huss, Tyndale, Cranmer, Latimer, Ridley, etc… subirent le martyre parce qu’ils eurent le courage de dénoncer les erreurs religieuses et les superstitions de leur temps.

Quand nous pensons qu’au moyen âge on brûlait vif les gens accusés de sorcellerie, combien ne devons-nous pas nous réjouir à l’idée que l’erreur n’a plus la même puissance qu’autrefois et que dans la majorité des pays, l’on parvient à exprimer librement ses opinions sans avoir à redouter les tortures ou la mort! La vérité projette maintenant une lumière de plus en plus brillante sur tous les sujets et bientôt se réalisera ce qui est écrit dans l’évangile de Matthieu, chap. 10, verset 26

« Car il n’y a rien de caché oui ne doive être découvert, ni de secret oui ne doive être connu. »

La vérité seule subsistera éternellement.

A. O. 2/1924

« C’est être superstitieux, de mettre son espérance dans les formalités; mais c’est être superbe, de ne vouloir s’y soumettre ».

(Blaise Pascal)

FRAGMENT D’UN DISCOURS DU POETE HINDOU TAGORE

« J’ai la conviction que nous venons d’entrer dans un âge nouveau, dans le plus grand de tous les âges de l’histoire de l’humanité. Partout, nous voyons les hommes se battre et s’entre-déchirer c’est comme si nous voyions l’oxygène et l’hydrogène s’opposer l’un à l’autre au lieu de former ensemble une harmonieuse molécule. Guidés par un faux principe qui les pousse à une lutte de plus en plus acharnée, ils excitent même l’un contre l’autre l’homme et la femme qui sont cependant faits pour vivre dans l’union et l’amour. La conséquence inévitable de cette lutte est l’anarchie, elle a déjà amené une grande perturbation et le point culminant est loin d’être atteint; elle deviendra certainement plus terrible encore et gagnera toutes les nations.

Pourquoi des hommes si semblables les uns aux autres se combattent-ils ainsi ? Comment se fait-il qu’ils ignorent la plus simple des vérités ? C’est parce que les principes dirigeant sont obscurs et fondés sur l’égoïsme, et lorsqu’on entre dans le monde avec de tels principes, on devient aveugle. Voilà pourquoi il est possible que deux hommes se rencontrant dans l’obscurité cherchent à se tuer, chacun croyant voir en l’autre un meurtrier. Si leurs yeux recherchaient les principes lumineux de la vérité et de la justice, ils reconnaîtraient qu’ils sont frères et que c’est à cause d’un malentendu qu’ils s’entre-détruisent. »

On peut voir, d’après ces quelques lignes, que le diagnostic du poète hindou sur l’humanité est plus exact que celui, émis jusqu’ici, par les plus éminents savants.

  1. O. 1/1924

«  Le nom du Seigneur est une tour fortifiée le juste s’y réfugie et est hors d’atteinte ».

(Prov. 18 : 10)

Quand on pratique la foi chrétienne depuis des années, on a eu maintes occasions bénies de vérifier cette assurance de l’Ecriture. Il faut que ceux qui sont plus jeunes dans la foi prédisposent leur cœur à recevoir l’instruction (Prov. 23 : 12) et apprennent à se confier en Dieu avec une foi entière (Dan. 1: 7). Il leur fera sentir quelle bénédiction il y a à se réfugier auprès de Lui (Mat. 11: 28, 29) et quelle douceur on éprouvera à demeurer en Lui. (Jean 15: 4-7).

W. T. 15-9-1896

VERS L’IDEAL HUMAIN

Une suprême fin lie entre eux tous les cœurs;

Elle se cache à nous et pourtant nous attire,

Par le même idéal hanté, sans nous le dire,

Dans nos communs transports, dans nos vagues langueurs.

Cet idéal émeut jusque à ses moqueurs,

Sur la place publique, aux jours de saint délire

Où d’un peuple, vibrant comme une immense lyre,

L’âme unique s’exhale en formidables chœurs

Nous pressentons alors quelque cité dernière,

Où s’uniront nos mains, nos fronts dans la lumière,

Tous frères, et rois tous par un sacre pareil (Sully Prudhomme)

Voici plus de 6000 ans que l’humanité cherche le bonheur. Dans l’espoir de l’obtenir, elle s’est constituée en société et a établi des gouvernements dont la mission est d’assurer la paix et la sécurité à tous. Primitivement, les hommes se groupèrent en tribus à la tête desquelles furent placés des chefs. Plus tard ils fondèrent des royaumes et l’autorité absolue était alors exercée par un seul homme qui avait même sur ses sujets le droit de vie et de mort. De longs siècles durant, ils gémirent sous le joug, puis ils instituèrent des monarchies dites constitutionnelles. Le pouvoir des monarques était limité; le peuple avait dès lors des représentants ayant également voix au chapitre. Ce genre de gouvernement ne donnant pas satisfaction, on en essaya un autre. Ce fut le tour de la démocratie, du gouvernement du peuple par le peuple, se caractérisant par une participation de la grande masse aux affaires de la nation, par un droit de vote libre et général. D’autres institutions virent encore leurs jours, mais aucune d’elles ne réalisa entièrement le désir des foules. Nous devons cependant reconnaître qu’avec le temps, de nombreuses améliorations furent apportées dans ce domaine. Malgré cela les peuples de la terre se trouvent dans une situation fâcheuse. Ils se demandent avec anxiété comment ils en sortiront et font tous leurs efforts pour trouver une nouvelle forme de gouvernement capable de rétablir l’ordre et d’apporter la paix, la justice et, partant, le bonheur.

Nous déduisons de toutes les expériences passées qu’ils n’y réussiront pas, aussi longtemps qu’ils se trouveront sous l’empire de l’égoïsme. Il faut que ce grand fléau, l’égoïsme, soit d’abord banni de tous les cœurs. Celui qui a donné sa vie pour l’humanité, le Prince de la paix, assumera cette tâche.

A. O. 3/1924

O Jésus, maître doux et tendre!

A tes pieds je veux demeurer;

C’est toi que je veux adorer,

C’est ta voix que je veux entendre,

Nul parmi les fils de la terre,

Seigneur, n’a parlé comme toi.

Du ciel j’ai reconnu le Roi

En celui que s’est fait mon frère.

Mon cœur ravi, lorsqu’il t’écoute,

Trouve en toi seul la vérité;

Je vois fuir devant ta clarté

La nuit de l’erreur et du doute.

Il n’est pas de douleur amère

Que tu ne veuilles partager;

C’est toi seul qui peux soulager

Notre angoisse et notre misère.

« Ariette »

Il était une fois dans le magnifique jardin de Dieu, une fleur rare et précieuse. Sa tige était faible et tordue mais la fleur elle-même, était parfumée et pleine de beauté. Chaque passant s’arrêtait pour l’admirer, respirait profondément son parfum, puis lentement s’en allait, béni et touché par une beauté pure et sainte.

Je n’ai jamais eu le privilège de voir cette fleur, mais j’ai été moi-même touché de loin par son parfum, caressé par ses doux pétales, bénie par sa foi et son courage. Pour cela je remercie Dieu et je veux partager mon bonheur.

Arlette était née à B…, il y a environ 30 ans. Toute petite elle avait subie une grave maladie qui lui avait laissé un corps faible et courbé, mais ce corps infirme contenait un cœur fort et plein de courage, un cœur qui était toujours plein de gratitude pour le don de la vie même. Et la vraie vie a commencé pour elle, quand elle a entendu prêcher l’Evangile et éprouvé un amour profond pour Dieu quand elle Lui a obéi et est devenue l’un de ses enfants.

Dès ce moment, Arlette n’a eu qu’un seul et unique désir, de servir le Père Céleste par tous les moyens possibles. Elle étudiait la Bîble, assistait aux réunions, chantait des cantiques à la Gloire de Dieu, apprenait à enseigner, aidait dans les colonies de vacances, travaillait comme secrétaire pour l’Assemblée, traduisait en Français des Etudes Bibliques. Elle était toujours prête à aider celui qui avait besoin d’elle. Chaque personne qui la rencontrait était inspirée par son zèle et sa consécration totale à Dieu. Puis… un jour plusieurs années plus tard, j’ai moi-même entendu parler d’Arlette pour la première fois. J’ai vu son joli visage apparaître quelques moments sur un écran et ainsi a commencé l’amitié la plus douce que je puisse jamais espérer. En septembre 1960, le frère L… et sa famille étaient en visite chez le frère ancien de notre assemblée. Le frère L… qui venait d’une tournée d’évangélisation nous parla de son travail en France en nous montrant quelques-uns des chrétiens Français par le moyen de quelque projections.

Fortement émue par les choses merveilleuses qu’il disait d’Arlette, je lui ai demandé s’il croyait qu’elle s’intéresserait à correspondre avec moi. Il m’a assuré qu’Arlette se ferait un plaisir de m’écrire et m’a donné son adresse. Immédiatement j’envoyai ma première lettre. La réponse si désirée ne fut pas longue à venir. J’étais ravie et frappée par son écriture si fine et si délicate comme si sa plume avait à peine effleuré le papier. Elle m’écrivait…

« Bien sûr votre lettre m’était une surprise agréable, j’aime beaucoup la famille L… Je suis contente que ce frère vous ait parlé de moi et que vous ayez décidé de m’écrire. C’est avec plaisir que j’accepte de correspondre avec vous. »

Sa bonté, sa vie sainte et pure brillaient dans chaque page comme une lumière vive. Chaque lettre m’emplissait de joie, de bonheur, de plaisir et d’inspiration. Elle parlait de sa famille, de ses deux sœurs, de son frère. Elle était jusqu’alors la seule chrétienne de sa maison, mais elle espérait que « nous appartiendrons tous un jour au Seigneur. » Elle me renseignait sur son travail pour l’Eglise et disait « que je suis heureuse de travailler pour Dieu!» Elle m’a raconté quel plaisir elle avait éprouvé en assistant à une réunion de jeunesse à P… Elle parlait d’une excursion par mauvais temps : « …Il pleuvait, disait-elle, mais il y avait du soleil dans notre cœur. » Elle me disait qu’elle aimait le cantique: «Donne à mon âme plus de sainteté, parce qu’elle avait besoin de plus de sainteté, cette chrétienne exemplaire qui ne demandait autre chose que de plaire à Dieu, de servir ses frères et sœurs le Seigneur Jésus et la Vérité. Ses bonnes œuvres et son cœur humble m’obligeaient à ressentir davantage mes propres fautes et faiblesses.

Comme je voulais lui ressembler!!

Au printemps 1961, je guettais anxieusement ma boîte aux lettres, car la lettre d’Arlette tardait à venir. Jamais pareil fait ne s’était produit. Cependant… un jour, je l’ai vue cette petite enveloppe bleue. J’étais pressée de rentrer chez moi pour la lire.., mais.., ce n’était pas d’Arlette, c’était de Madame H… sa voisine oui disait

« J’essaye d’écrire cette lettre depuis une semaine, mais je n’en ai pas le courage, avec une immense douleur au cœur, je vous apprends que notre chère sœur Ariette n’est plus, elle est décédée…»

Je ne pouvais plus lire ces mots, tellement j’étais bouleversée. Un chagrin terrible m’envahissait. Il me semblait que même ceux qui connaissaient Arlette intimement ne pouvaient être plus désolés que moi. Mes larmes coulaient abondamment sur mes joues, je me rendis compte de ce que j’avais perdu. Jamais plus je ne reverrai l’enveloppe si bien venue, jamais je ne reverrai la légère touche de plume sur la page, jamais ses mots ne m’inspireraient plus. Puis les larmes m’ayant lavé un peu l’esprit, je pus enfin me consoler et même me réjouir pour Ariette : Oui, sûrement elle avait fait tout ce qu’elle a pu pour plaire au Seigneur

Madame H… m’écrivait: « Elle était aussi brave et courageuse face à la mort qu’elle a été dans la vie. Sa mort nous a attristé tous car Arlette était une source constante d’inspiration…»

Une autre chrétienne m’a appris qu’une semaine avant sa mort, elle avait complété un travail de traduction sur l’Apocalypse, livre qui lui révélait la Cité éternelle qu’elle allait peut-être connaître un jour.

Je termine cet hommage à mon amie avec une prière composée de deux principales espérances:

1°) Que Dieu bénisse abondamment ces hommes et femmes qui prêchent l’amour de Dieu et la puissance de l’Evangile, la valeur du Sang de Christ à des créatures comme Arlette.

2°) Que je puisse vivre aussi dignement quelle, pour faire un jour devant le trône de Dieu, connaissance de cette fleur rare et précieuse et rester unie pour toute l’éternité aux pieds de Notre cher Sauveur Jésus Christ.

Sur ce roc je bâtirai mon église

(Matth. 16 16-18)

Pierre venait de reconnaître publiquement Jésus comme le Christ, le Fils du Dieu vivant. Approuvant pleinement cette confession, « Jésus lui répondit: Tu es bienheureux, Simon Barjonas (fils de Jonas), car ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais c’est mon Père qui est dans les cieux. Et moi aussi je te dis que tu es Pierre [petros — une pierre, un roc] et que sur ce rocher [petra — une masse de pierres — le grand roc fondamental de vérité que tu viens de confesser] je bâtirai mon Eglise. »

Le Seigneur est, lui-même, le constructeur ainsi que le fondement, comme il est écrit : « Nul ne peut poser un autre fondement que celui qui est posé, savoir Jésus-Christ» (1 Cor; 3 : 11). Jésus est l’éternel roc (le roc séculaire) : la confession de Pierre à son égard fut donc une confession fondamentale, une déclaration des principes fondamentaux sur lesquels repose le plan de Dieu. C’est ainsi que l’apôtre Pierre comprit la chose ; c’est d’ailleurs de cette manière qu’il exprima sa compréhension (1 Pierre 2 : 5, 6). Il dit dans cette épître que tous les croyants vraiment consacrés sont des «pierres vivantes », qui bâties sur le Roc de salut, Jésus, sont édifiées en un saint temple de Dieu, par l’union avec lui, le fondement.

St. Pierre repousse donc loin de lui toute pensée à la prétention d’être lui-même la pierre fondamentale et, avec les autres disciples, se considère humblement comme faisant partie des « pierres vivantes» (grec : lithos) de l’Eglise. Il est vrai que petros (rocher) signifie une pierre plus grande que lithos; et à ce point de vue Pierre et tous les apôtres, comme « fondements [-pierres]», ont dans l’ordre et le plan de Dieu une plus grande importance que leurs frères. — Apoc. 21: 14.

T. G. 4/1907.

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