« DONNE-MOI À BOIRE »

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Jean 4 : 19-29

Texte d’or : « Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et qu’il boive ». — Jean 7 37.

Jean-Baptiste avait rendu ce témoignage à propos de Jésus « Il faut qu’il croisse et que je diminue » (Jean 3 : 30). Aussi le passage de l’Ecri­ture nous apprenant que Jésus (par les mains de Ses disciples) baptisait plus de personnes que Jean et ses co-ouvriers est-il en conformité avec ce témoignage (Jean 4 : 1). Les Scribes et les Pharisiens, voyant la popularité croissante de Jésus, s’opposèrent violemment à Lui et cherchèrent à Le faire mourir. C’est pourquoi nous lisons qu’«Il ne voulait pas parcourir la Judée, parce que les Juifs cherchaient à le faire mourir» (Jean 7 : 1). Ces chefs religieux éprouvaient une plus grande antipathie envers Jésus qu’envers Jean, parce qu’ils remarquaient qu’Il leur était supérieur et que le commun peuple, qui n’avait pas d’instruc­tion, prenait plaisir à l’écouter et disait de Lui « Jamais homme n’a parlé comme cet homme ». Dès ce moment-là, nous pouvons le remarquer, Jésus ne se montrait plus souvent à Jérusalem, si ce n’est à l’occasion de fêtes, lorsque de grandes foules s’y rassemblaient, conformément aux exi­gences de la Loi.

Faisant route vers la Galilée, terre natale de la plupart de Ses Apôtres, notre Seigneur traversa le pays des Samaritains, à propos desquels, nous nous en rappelons, Il avait fait cette recommanda­tion à Ses disciples « N’allez pas vers les païens et n’entrez dans aucune ville des Samaritains; mais allez plutôt vers les brebis perdues de la maison d’Israël » (Matt. 10 5, 6). Les Samaritains furent ainsi mis au rang des païens, de ceux qui étaient éloignés, en dehors de la communauté d’Israël. Nous rappelons leur histoire le roi de Babylone, après avoir emmené captifs les Israélites en Babylonie, implanta certains païens dans le ter­ritoire d’Israël; il y établit des immigrants. Re­tranchés des lieux où ils pratiquaient l’idolâtrie, ces peuples s’intéressèrent à la théologie, aux tra­ditions, aux sentiments religieux, etc., ayant cours dans leur nouvelle patrie. En outre, certaines per­sonnes insouciantes, ignorantes et corrompues d’entre le peuple juif, faisant peu de cas des pres­criptions de la Loi divine sur ce sujet, se mariè­rent avec des Samaritains. Ainsi, un élément de sang juif se mélangea au leur. Ils se firent appeler les enfants de Jacob et espéraient que cela leur procurerait quelque bénédiction spéciale.

Une violente controverse religieuse s’établit ainsi entre eux et la postérité naturelle de Jacob les Juifs. Ces derniers, observant la Loi donnée par Moïse, reconnaissaient Jérusalem, avec son Temple, comme le lieu central de toute adoration acceptable à Dieu. Les Samaritains, par contre, s’en voyant exclus, prétendaient qu’ils avaient quelque chose de meilleur, ils avaient, disaient-ils, sur leur territoire, la montagne même sur laquelle Jacob adorait Dieu. ils s’y rendaient ou tournaient simplement leurs regards vers elle lorsqu’ils dési­raient adorer 1’Eternel, et ils la considéraient com­me un grand temple naturel, supérieur à tout autre chose sur la terre. Ces faits expliquent cer­taines des expressions de notre Seigneur contenues dans le passage des Ecritures faisant l’objet de notre étude, et nous montrent pour quelle raison le message du Seigneur, mettant en évidence le haut appel et l’invitation à faire partie du Royau­me, ne fut adressé ni aux Samaritains, ni aux Gentils, mais fut exclusivement destiné aux Juifs. C’est après que les Juifs, en tant que peuple, eurent négligé cette occasion qui leur était offerte que ces privilèges spéciaux de faire partie du Royaume leur furent enlevés et accordés aux per­sonnes ayant des oreilles pour entendre, d’entre toute nation et toute tribu de la terre, y compris la Samarie.

« Donne-moi à boire»

La route conduisant en Galilée bifurquait au puits de Jacob. Les disciples se rendirent à un village samaritain tout proche, du nom de Sichar, pour y acheter de la nourriture, tandis que Jésus resta près du puits. Ce puits avait une profondeur de 23 mètres et son orifice était entouré d’un mur circulaire sur lequel on pouvait s’asseoir. Une Samaritaine, qui travaillait dans les champs avoi­sinants, vint puiser de l’eau. Elle fut très surprise lorsque Jésus lui demanda à boire. La ligne de démarcation, séparant les communautés d’un carac­tère social différent, était alors tellement tendue que, dans des circonstances ordinaires, aucun Juif, se respectant, n’aurait demandé à un Samaritain quoi que ce soit, et en particulier de l’eau à boire. Tout don en eau ou en nourriture, offert ou reçu en ce temps-là, avait le sens de communion, d’al­liance librement consentie. La femme demanda à Jésus la raison de Sa conduite particulière, mais Il ne la lui donna pas. Dans le récit entier de l’Evangile, on remarque l’humilité de notre Sei­gneur. Il était toujours prêt et disposé à se mêler aux personnes de n’importe quelle classe de la société; Il n’esquiva aucune occasion de faire du bien à qui que ce fût, aux publicains ou aux pécheurs, et Il adressa des reproches et des remon­trances aux Scribes et aux Pharisiens pour leur attitude distante. L’une de Ses paraboles visait spécialement les chefs religieux qui avaient le sen­timent d’être justes et qui craignaient de toucher même les vêtements de leurs semblables en appa­rence plus dégradés. Notre Seigneur, sans approu­ver la dégradation extérieure, fit comprendre que Dieu regarde au coeur et que certains, hautement honorés parmi les hommes, étaient plus abomina­bles à Ses yeux que d’autres pour lesquels on avait du mépris.

Le tact démontré par l’exemple

Notre Seigneur fit preuve d’une grande déli­catesse. Au lieu de répondre à la question de la femme, Il attira l’attention de celle-ci sur une vérité plus profonde. Par Sa délicatesse, Son tact, notre Seigneur donne une leçon que beaucoup de ceux qui forment Son peuple ont besoin d’appren­dre. Nous en connaissons qui croient à tort devoir ne faire preuve d’aucun tact. D’après eux, ce ne serait pas honnête que de montrer du tact. C’est pourquoi, se rendant dans une certaine mesure insensibles, ils en arrivent fréquemment à blesser moralement les autres et ne se montrent d’aucune utilité. Ceux-là devraient remarquer, dans cette étude, comme dans bien d’autres, le tact de notre

Seigneur. Jésus ne jugea pas nécessaire de répon­dre à la question de la femme. Au contraire, Il dit: « Si tu connaissais le don de Dieu, et qui est celui qui te dis : Donne-moi à boire, — tu lui aurais demandé toi-même à boire, et il t’aurait donné une eau vive » (Jean 4 : 10). De même, essayons, dans toutes les affaires de notre vie, de diriger l’atten­tion de ceux avec qui nous sommes en contact sur les choses spirituelles, célestes. Il ne nous faudrait pas évidemment leur imposer des sujets religieux à toute occasion, ni supposer que notre Seigneur aurait agi de cette manière. Il est tout à fait pro­bable que Jésus vit dans le caractère de la femme, à laquelle Il s’adressa, une pointe d’honnêteté, au­trement Il n’aurait pas conversé avec elle. Pareil­lement, nous devrions veiller à ne laisser échapper aucune occasion de dire une parole à propos, de nous rendre utiles aux autres et d’honorer le Sei­gneur.

La femme comprit que l’eau vive, dont parlait Jésus, était de l’eau fraiche, une eau qui se diffé­renciait de l’eau stagnante. Et, s’apercevant que notre Seigneur n’était pas muni du seau à puiser ni de la corde faite de poils de chameau, elle décla­ra : Si tu avais vraiment un tel désir de me don­ner à boire, il serait inutile pour moi de te deman­der de l’eau, car tu n’as rien pour puiser et le puits est profond. De plus, il n’existe nulle part ailleurs d’autre puits où tu pourrais te procurer une eau meilleure que celle-ci. Où crois-tu pouvoir l’obte­nir ? « Es-­tu plus grand que Jacob, notre père, qui nous a donné ce puits et qui en a bu lui-même l’eau, aussi bien que ses fils et ses troupeaux ? » (Jean 4 : 12). De nouveau notre Seigneur, avec tact, feignit d’ignorer cette question dans l’intérêt de la femme, non pas pour l’induire en erreur, ni pour prendre avantage sur elle, mais afin qu’elle en tirât profit. Il était en train de l’instruire, Il dirigeait peu à peu ses pensées de l’eau naturelle à l’eau spirituelle, du puits naturel à des fonde­ments spirituels. Il dit : « Celui qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura plus jamais soif. L’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source qui jaillira jusque dans la vie éternelle » (Verset 14).

Que notre Seigneur ne causa pas avec une femme ordinaire, cela est prouvé par la rapidité avec laquelle elle comprit ce qu’il lui disait, et par l’empressement qu’elle mit à Lui demander l’eau vive dont Il venait de parler. Elle Lui dit : « Sei­gneur, donne-moi de cette eau, afin que je n’aie plus soif, et que je n’aie plus à venir ici pour pui­ser de l’eau » (Verset 15). Une fois de plus, nous remarquons le tact de notre Seigneur. Il détourna le sujet. Il était maintenant nécessaire pour la femme de se rendre compte qu’elle était pécheresse, sous la sentence de mort, et qu’elle avait besoin de l’eau de la vie éternelle, eau que Dieu seul pou­vait donner et qu’Il avait pourvue uniquement en Jésus, la Source. Notre Seigneur lui dit : « Va, appelle ton mari » (Verset 16). A ces mots, la Samaritaine dut faire un très rapide examen de soi-même. Elle répondit : « Je n’ai point de mari » (verset 17). Avec cette réponse, vint un flot de pensées que notre Seigneur fixa en elle, en décla­rant: « Tu as raison de dire : Je n’ai point de mari; car tu as eu cinq maris, et celui que tu as mainte­nant n’est pas ton mari ». La femme était maintenant entièrement tirée de sa torpeur. Elle s’aper­çut qu’elle était en présence de quelqu’un qui con­naissait les secrets les plus profonds de son coeur. Mais elle ne Le craignit pas. Elle ne fuit point devant Lui. La bienveillance et la gentillesse de notre Seigneur, de même que la bonne volonté qu’Il montra en consentant à parler avec une Samaritaine, indiquaient qu’elle avait trouvé en Lui un ami. Sa réponse fut donc : « Seigneur, je vois que tu es un prophète ! »

Puis, avec finesse, la femme détourna la con­versation, ne voulant point que celle-ci roulât sur un sujet qui lui était trop personnel, qui était trop grave et trop délicat pour être discuté. Notre Sei­gneur, ne désirant pas non plus s’étendre sur ce sujet, le laissa là. Bon nombre des disciples du Maître devraient apprendre cette leçon qui est d’éveiller, d’abord, dans les coeurs de leurs audi­teurs, le sentiment qu’ils sont pécheurs, puis de laisser ce sujet dans l’espoir qu’il produira en ces derniers, dans des moments plus libres, la tristesse, la repentance et la réforme. Il ne nous appartient pas de briser les coeurs de ceux qui nous entourent, mais de rechercher ceux qui ont le coeur brisé. Nous avons pour mission de « guérir ceux qui ont le coeur brisé » (Esaïe 61 : 1). Dans de nombreux cas, comme dans celui de la Samaritaine, pour guérir le coeur brisé, il est nécessaire de le toucher, mais il faut le faire délicatement, afin de pouvoir appliquer sur sa plaie le baume calmant de la grâce et de la vérité. S’il se révélait nécessaire d’appuyer plus fort sur la plaie, ce ne serait plus à nous de le faire.

Le salut vient des Juifs.

Non seulement la femme voulait éviter une discussion portant sur son caractère et ses affaires personnelles, mais elle désirait saisir l’occasion qui se présentait à elle de pouvoir être au clair, grâce à celui dont elle s’était rendu compte qu’il était un grand prophète, sur une question qui la préoc­cupait depuis longtemps. Elle désirait savoir si c’étaient les Juifs ou les Samaritains qui étaient dans le vrai à propos de la religion à pratiquer et du lieu où il fallait adorer Dieu. Elle avait devant elle un prophète qui avait fait ses preuves, et dans les paroles duquel elle pouvait avoir une grande confiance, d’où sa question : Qui a raison, est-ce nos pères qui prétendent que cette montagne est le lieu où il faut adorer, ou est-ce vous autres, Juifs, qui déclarez que Jérusalem est le seul lieu convenable pour adorer ? Notre Seigneur n’était nullement résolu de la convertir à la religion jui­ve le temps pour cela était passé et le temps de la moisson était venu. Il désirait lui dire quelque chose qui serait à son avantage et aussi, par elle, à l’avantage d’autres personnes dans un proche avenir, lorsque le « mur mitoyen de clôture », séparant les Juifs de tous les autres humains, et tenant éloignés ces derniers de la grâce de Dieu, serait renversé. Sa réponse s’appliquait donc en général à la dispensation évangélique. Les bénédic­tions de cette dispensation étaient déjà octroyées à certains Juifs, et devaient s’étendre plus tard aux Samaritains et à tous les Gentils. Notre Seigneur déclara : « Femme, crois-­moi; l’heure vient où vous n’adorerez plus le Père ni sur cette monta­gne, ni à Jérusalem » (Verset 21).

Cette heure commença après que la Maison juive eut été laissée déserte, après que la nouvelle dispensation eut été inaugurée, et elle dure encore. Les croyants n’ont plus à se rendre à un endroit, à une montagne, à une ville, à une maison quelcon­ques, car il peuvent s’approcher du Dieu vivant, par l’intermédiaire du grand Rédempteur, à n’im­porte quel endroit et L’y trouver. Cette heure à venir avait en fait déjà eu son commencement, puisque notre Seigneur Lui-même était le premier des engendrés de l’Esprit. Et les disciples, que le Père avait acceptés par l’entremise de Jésus, appre­naient à prier, à chercher, à frapper pour trouver. Ceux qui adorent sous cette dispensation de l’Esprit ne sont pas acceptés suivant d’anciennes formes d’adoration en des lieux déterminés, soit comme familles, soit comme nations. Ils sont acceptés individuellement; et leur acceptation est due au fait qu’ils viennent au Père par le chemin qu’Il a désigné, à savoir par le Rédempteur, et cela « en esprit et en vérité ; ce sont là les adora­teurs que le Père demande » (Verset 23). Jadis, Dieu prescrivit en effet des formes d’adoration qui devaient être pratiquées à des dates et en des lieux déterminés, mais maintenant Il accepte tous ceux qui viennent à Lui «en esprit et en vérité » par Christ.

S’il est parfaitement vrai que les formes et cérémonies ne sont plus imposées, et qu’elles sont remplacées par l’adoration véritable venant du coeur, nous pouvons nous rendre compte cependant que certains se tiennent encore trop à ces formes et cérémonies, et qu’ils se privent ainsi, dans une grande mesure, de la bénédiction spirituelle qui s’obtient par la prière et la communion. Mais nous remarquons, d’un autre côté, un danger auquel s’exposent bon nombre de chers enfants de Dieu, en n’observant aucune régularité dans la prière et, parfois, en ne se montrant pas assez cérémonieux au moment de s’approcher du Trône de la grâce céleste. Ils manquent d’humilité et de révérence pour Celui qui nous a accordé une si grande faveur en nous admettant en Sa présence et en écoutant nos requêtes. Tout en étant reconnaissants envers l’Eternel de ce que nous pouvons L’invoquer en tous lieux et en tous temps, approchons-nous de Ses parvis avec révérence, avec une crainte res­pectueuse dans le coeur telle qu’il nous convient d’avoir, dans notre condition humble et modeste, pour Celui qui est souverainement élevé. C’est ain­si que nous entrerons dans le véritable esprit de prière, par lequel nous reconnaîtrons notre com­plète dépendance du Tout-Puissant et Sa grandeur.

«Nous adorons ce que nous connaissons ».

Très formellement, mais non d’une manière rude, nous en sommes persuadés, notre Seigneur déclara la vérité à la femme. Il lui dit : « Vous adorez ce que vous ne connaissez pas. Nous, nous adorons ce que nous connaissons; car le salut vient des Juifs » (Verset 22). N’étant pas de la race d’Israël, les Samaritains n’étaient, en aucun sens du mot, héritiers de l’Alliance abrahamique. Ne voyant pas cette vérité essentielle sous son vrai jour, ils avaient des idées confuses concernant cha­que trait du Plan divin. Les Juifs, au contraire, comprenaient qu’ils étaient la semence naturelle d’Abraham, que le Messie devait venir du milieu d’eux et que finalement, par ce Messie et certains de leur nation qui Lui seraient associés, toutes les familles de la terre seraient bénies. Notre Seigneur dit : « Le salut vient des Juifs ». Il ne dit pas « Le salut est pour les Juifs » ou « serait accordé exclusivement aux Juifs ». Le salut venait des Juifs parce que, selon la chair, le Maître était issu de la nation d’Israël. Il venait d’eux en ce sens que les promesses étaient exclusivement destinées à cette nation, de sorte que le Messie ne pouvait naître d’une autre nation et être en même temps l’héritier de ces promesses. Le salut venait égale­ment des Juifs par le fait que notre Seigneur choi­sit parmi eux les premiers membres de Son Eglise, de Son Corps, et qu’Il s’est servi de ces derniers pour que Son invitation, à la participation dans ce corps, s’étendît, durant cet âge, à toutes nations, tribus et langues.

Nous ne voudrions pas affirmer que les Sama­ritains étaient le type d’une classe de personnes vivant de nos jours, car le mot type nous parait être un terme trop fort. Nous voyons, cependant, que comme dans le type il y avait de vrais Israélites et une classe de gens qui leur ressemblaient quelque peu, mais qui n’en faisaient pas partie, ainsi aujourd’hui, parmi l’Israël spirituel, il se trouve des personnes qui, tout comme les Samari­tains, sont étrangères à l’Alliance et aux promes­ses divines, n’étant pas membres de la même famille — n’étant pas engendrés du Saint Esprit. Certaines de ces personnes sont respectables et honorables; elle possèdent une apparence de piété, mais elles renient ce qui en fait la force. Puis, par­mi le véritable Israël spirituel, dont les membres sont tous engendrés du Saint Esprit et sont tous, par conséquent, rattachés au Seigneur et aux pro­messes de Dieu, on trouve encore deux classes le petit troupeau des véritables Israélites, dont l’amour et le zèle sont approuvés par le Seigneur, et la grande foule de ceux dont l’amour et le zèle ne sont pas suffisants pour leur permettre de gagner le titre remarquable de « plus que vain­queurs », de cohéritiers.

Dans nos conversations, sur des thèmes reli­gieux, avec des personnes qui correspondent aux Samaritains, ce ne serait pas, de notre part, faire usage de la sagesse des serpents que de dire « Vous adorez ce que vous ne connaissez pas », même si cela était tout à fait véridique. Néanmoins, à celles d’entre elles qui manifesteraient le désir de connaître la Vérité, il serait convenable pour nous d’essayer, avec gentillesse, de leur montrer combien différentes sont les espérances, aspira­tions et promesses s’appliquant aux saints consa­crés de l’Israël spirituel, de tout ce qu’elles ont pu jamais apprendre ou imaginer. Dans tous nos rap­ports avec les Israélites spirituels et les autres, rappelons-nous ces paroles du Maître : « Soyez donc prudents comme les serpents et simples com­me les colombes ». (Matthieu 10 : 16).

Quand le Messie sera venu.

Des pensées se pressèrent dans l’esprit de la Samaritaine. Elle se rappela que son propre peu­ple et les Juifs étaient dans l’attente d’un grand Messie, d’un Oint, que Dieu devait pourvoir et dont la sagesse et la puissance seraient telles qu’Il pourrait sortir qui que ce soit de l’embarras et aplanir toute difficulté. Elle se demandait si le Messie pourrait posséder une sagesse plus prodi­gieuse que celle du prophète, de l’instructeur avec lequel elle conversait. Elle ne désirait pas poser cette question directement, aussi la suggéra-t-elle d’une manière détournée, disant « Je sais que le Messie — c’est-à-dire le Christ — doit venir; quand il sera venu, il nous annoncera toutes choses » (Verset 25). Remarquant sa vivacité d’esprit, notre Seigneur lui fit connaître, plus franchement, peut-être, qu’à toute autre personne au cours de Son ministère, cette grande vérité qu’Il était le Messie. « Je le suis, moi qui te parle » (Verset 26).

Les disciples, étant revenus à ce moment-là, furent surpris de ce qu’il parlait avec une femme ; mais ils ne Le questionnèrent pas, ayant un très grand respect pour Lui. Beaucoup, depuis lors, à travers tout l’Age de l’Evangile, en lisant ce récit, se sont étonnés de l’humilité que démontra le Maître. Cette humilité fut une leçon utile pour bon nombre de disciples du Seigneur. Elle leur a appris à ne pas dédaigner les occasions qui s’offrent de prêcher la Vérité, même s’ils ne se trouvent en présence que d’un seul auditeur. En effet, l’occasion qui s’offre de parler à un seul auditeur intéressé devrait être beaucoup plus estimée que celle de pouvoir prononcer un sermon devant un millier de personnes inattentives. Il n’y a pas de doute que le Seigneur vit en cette femme quelque chose qui la rendait digne du temps et de l’énergie consacrés ainsi en sa faveur.

Mais, si nous considérons les choses d’un autre point de vue, pouvons-nous dire qu’elle était digne de quoi que ce fût ? Qui d’entre nous est digne de quoi que ce soit par nature, puisque nous sommes déchus et imparfaits ? Il y a pourtant une chose qui reste en nous et qui peut être, dans une certaine mesure, agréable au Seigneur, c’est la sincérité de notre cœur. Cette sincérité, la femme la possédait visiblement ; et c’est pour cela, croyons-nous, qu’elle obtint la faveur du Seigneur. Grâce à cette sincérité, bon nombre de chers enfants de Dieu ont pu recevoir ce message depuis lors. Nous trouvons également ici une autre illustration nous montrant l’importance de saisir toute occasion qui se présente à nous. Le temps et l’énergie dépensés en vue d’aider quelque personne méritante peuvent, comme dans ce cas, contribuer à produire une influence sur beaucoup. L’avenir seul fera voir quelle est la valeur de certaines des petites choses que nous accomplissons et des faibles efforts que nous exerçons au nom du Seigneur. Rappelons-nous que notre Seigneur nous juge d’après notre fidélité dans les petites choses et dans les petites occasions de Le servir plutôt que d’après les grandes œuvres que nous pouvons accomplir. Voici Ses paroles : « Celui qui est fidèle dans les plus petites choses est aussi fidèle dans les grandes ; et celui qui est injuste dans les plus petites choses est aussi injuste dans les grandes» (Luc 16 : 10). Ayant cela à l’esprit, prêtons attention aux petites choses, aux petites occasions de service, aux heures et aux moments dont nous disposons, afin que nous soyons en mesure de démontrer notre zèle pour le Seigneur et pour Sa cause; et que nous obtenions, actuellement, Sa bénédiction et, dans la suite, Son approbation.

L’esprit missionnaire.

Le caractère de cette femme se manifesta encore davantage dans le fait que, laissant sa cruche, elle s’en alla rapidement à la ville pour raconter à ses amis et à ses voisins qu’elle avait trouvé un grand Instructeur, probablement le Messie, et pour leur demander de venir et de prendre part au privilège de L’écouter. Si la femme avait été animée d’un esprit égoïste qui lui aurait dicté de garder cette information pour elle, ou d’un esprit indolent et insouciant qui lui aurait fait dire : Je serais contente si mes amies pouvaient apprendre cette nouvelle, mais je ne m’empresserai pas de la leur annoncer, elle n’aurait pas été digne de la faveur du Seigneur. Si elle avait eu l’une ou l’autre disposition d’esprit, nous ne pensons pas que le Seigneur serait entré en conversation avec elle. Et il en est de même de ceux qui sont parvenus à la connaissance de la Vérité présente ; ce sont, d’une façon générale, non seulement les honnêtes et les sincères, mais les généreux qui aiment à apporter de bonnes choses à leurs voisins. Ayant appris que le Fils de l’homme est maintenant de retour et que le Royaume est sur le point d’être établi, et étant aussi parvenus à une connaissance beaucoup plus claire que dans le passé de la Vérité du Plan divin, ceux-là se réjouissent de déposer leur vie au service de cette Vérité et de proclamer la «bonne nouvelle qui sera pour tout le peuple le sujet d’une grande joie» (Luc 2 : 10). C’est là le véritable esprit missionnaire, et il doit se manifester, en premier lieu, envers nos plus proches.

« Qu’il vienne à moi, et qu’il boive ».

Notre texte d’or est tout à fait en rapport avec ce que notre leçon nous enseigne. En effet, avant que quelqu’un puisse venir au Seigneur, il doit avoir soif, il doit apprécier ce que le Seigneur a à donner, c’est-à-dire l’eau rafraîchissante de la vie éternelle. Cela veut dire qu’il doit apprendre tout d’abord qu’il est pécheur, sous la sentence de mort, et qu’il n’y a pour lui aucun espoir de vie future, si ce n’est par Christ. Venir au Seigneur, c’est avoir foi en Lui. Notre soif est le désir que nous avons d’obtenir la grâce du Seigneur. Nous buvons en nous appropriant le Message divin. « Sanctifie-les par la vérité ; ta Parole est la vérité » (Jean 17 : 17). Et l’eau est le symbole de la Vérité. La promesse que ceux qui ont «faim et soif de justice » seront bénis est en plein accord avec ce verset. Cette promesse est celle-ci : « Ils seront rassasiés ». Ces paroles sont également en harmonie avec la déclaration suivante de notre Seigneur : « Mais celui qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura plus jamais soif» (Verset 14).

Au temps présent, notre soif ne peut, en quelque sorte, être apaisée. Nous ne sommes jamais satisfaits. En effet, les bénédictions accordées par le Seigneur sont tellement grandes et bonnes que, de nos jours et dans les conditions actuelles, nous ne parvenons pas à en être assouvis. Nous serons entièrement satisfaits lorsque nous serons réveillés à la ressemblance du Seigneur (Psaume 17 : 15), lorsque notre transformation « de gloire en gloire » (2 Cor. 3 : 18), à l’image de notre Seigneur, en tant que nouvelles créatures, s’achèvera par notre « changement » à la première résurrection. Nous éprouvons cependant, même dans le temps présent, une certaine satisfaction à boire de cette eau vive, tout comme une personne altérée qui rencontre une fontaine : elle boit de son eau avec avidité, avec appréciation et satisfaction, et désire s’abreuver le plus possible. Il en est de même de ceux qui appartiennent au Seigneur. Le Maître verse dans leur coupe des bénédictions riches et satisfaisantes et II la remplit à plusieurs reprises tandis qu’ils demeurent encore dans leur tente terrestre. Apprécions de plus en plus la Vérité, l’eau de la vie, et veillons à ce que nous l’obtenions pure de la fontaine. Ne reconnaissons d’autre fontaine que le Seigneur Jésus, quelque grande que soit notre appréciation des canaux par lesquels cette eau nous est fournie.

W.T. 4130 — 1908.

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