Élie et la montagne d’Horeb

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(1 Rois 18 : 44-45 ; 19 : 5-12)

« La septième fois,- le serviteur répondit : « Je vois venir du côté de la mer un nuage, petit comme la paume de la main ». Alors Élie reprit : « Va dire à Achab : attelle et descends, de peur que la pluie

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ne t’arrête ». En un instant le ciel fut noir de nuages ; le vent s’éleva et il tomba une pluie abondante ».

« Puis il se coucha et s’endormit sous un genêt. Et voici qu’un ange le toucha et lui dit : « Lève-toi, mange ! » Il regarda et vit à son chevet un gâteau cuit sur la

braise et une cruche d’eau. Il mangea, il but, puis il se recoucha. L’ange de l’Eternel vint une seconde fois, et le toucha en disant : « Lève-toi, mange, car le chemin est trop long pour toi ». Il se leva donc, il mangea et but. Puis, avec la force que lui donna ce repas, il marcha pendant quarante jours et quarante nuits, jusqu’à Horeb, la montagne de Dieu.

« Là, il entra dans une caverne, où il passa la nuit. Et voici que la Parole de l’Eternel lui fut adressée en ces mots : « Que fais-tu ici Elie ? ». Il répondit : « J’ai été saisi d’une ardente jalousie pour l’Eternel, le Dieu des armées… ». Et Dieu lui dit : « Sors, tiens-toi sur la montagne devant l’Eternel. Et voici que l’Eternel va passer ». Et il s’éleva un vent fort et violent qui fendait les montagnes et brisait les rochers devant l’Eternel ; mais l’Eternel n’était pas dans ce vent. Après le vent, il y eut un tremblement de terre ; mais l’Eternel n’était pas dans ce tremblement de terre. Après le tremblement de terre, un feu ; mais l’Eternel n’était pas dans ce feu. Et, après le feu, le frémissement d’un subtil murmure ».

Dans ce récit biblique, Elie représente la véritable Eglise, Achab typifie les pouvoirs civils et Jézabel symbolise l’église nominale. Pendant le règne d’Achab, les Israélites se livraient à une grande idolâtrie, et cela parce que Jézabel incitait le roi Achab à servir Baal et Astarté, et parce que le roi de son côté incitait le peuple à agir d’une manière semblable, c’est-à-dire à servir aussi Baal et Astarté.

Dans l’histoire d’Israël il en était souvent ainsi. Le peuple était tel que le roi, parce que le peuple suivait et imitait le roi. Cependant tous les Israélites n’agissaient pas de la sorte, puisque Elie resta fidèle à Dieu et avec lui 7 000 hommes.

La sécheresse spirituelle

Saint Jacques nous dit qu’en ce temps-là Elie pria Dieu, lui demandant qu’il ne plût pas : Dieu exauça sa prière et Il ne fit pas pleuvoir pendant trois ans et demi. Nous lisons dans l’Epître de Jacques 5 : 17 : « Elie n’était qu’un homme, sujet aux mêmes faiblesses que nous. Il pria, demandant avec instance qu’il ne plût pas ; et il ne plut pas sur la terre pendant trois ans et demi ». Nous voyons déjà ici une figure. Nous ne pensons pas qu’il s’agisse là d’un hasard et que cet événement ne signifie rien. Trois ans et demi équivalent à 1 260 jours (360 jours pour une année x 3 = 1 080 jours plus 180 jours pour la moitié d’une année = 1 260 jours). Ces 1 260 jours symbolisent 1 260 années. Dieu avait dit à Ezéchiel de compter un jour par année à une certaine occasion : « Je te compte, en effet, un jour par année » (4 : 6). Nous appliquons la même règle, mais en sens inverse, et nous comptons 1 260 années pour 1 260 jours.

La pluie, elle, représente la Vérité, c’est-à-dire la Parole de Dieu. Pendant le règne de la Papauté, de la Jézabel antitypique, de l’année 539 à l’année 1799, il y avait une grande sécheresse spirituelle. La Bible était difficile à acquérir, parce qu’elle était interdite et elle était brûlée lorsqu’elle était découverte. Saint Jean nous explique cet état de choses dans l’Apocalypse 11 : 2-6. Parlant des deux témoins, de l’Ancien et du Nouveau Testament, il dit au verset 6 : « Ils ont le pouvoir de fermer le ciel, afin qu’il ne tombe pas de pluie pendant les jours de leur prophétie ». Le temps de leur prophétie est indiqué au verset 3 que nous transcrivons : « Je donnerai à mes deux témoins mission de prophétiser ; et ils

prophétiseront revêtus de sacs, pendant douze cent soixante jours ». Ces témoins prophétisaient revêtus de sacs, c’est-à-dire dans le secret, c’est pourquoi il ne tombait pas de pluie, c’est-à-dire la Vérité n’était pas prêchée ni diffusée, et cela pendant douze cent soixante jours symboliques, soit douze cent soixante années.

Saint Jean nous décrit cette période de sécheresse et de disette spirituelles d’une autre façon en Apocalypse 12 : 6 ; il nous dit : « Quant à la femme, elle s’enfuit dans le désert, où Dieu lui avait préparé une retraite, pour y être nourrie pendant douze cent soixante jours ». La femme représente ici l’Eglise véritable contrainte de vivre dans la solitude. La période de cette proscription est la même que celle de la sécheresse : douze cent soixante jours ou années, situées entre l’an 539 et l’an 1799.

Le temps de la fin

Saint Jacques ajoute qu’au terme des trois ans et demi, Elie pria Dieu, Lui demandant qu’il plût de nouveau, et il plut abondamment. Nous lisons en Jacques 5 : 18 : « Puis il pria de nouveau ; et le ciel donna de la pluie, et la terre produisit ses fruits ». Il n’y a pas de doute que la pluie abondante, qui suivit la période de sécheresse, symbolise la diffusion de la Parole de Dieu après l’année 1799. Nous nous rappelons que presque toutes les Sociétés Bibliques furent créées entre 1803 et 1815.

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La Bible fut imprimée par millions d’exemplaires depuis ce temps-là. Aujourd’hui, on estime à trois milliards le nombre de Bibles répandues dans le monde.

Bien que la Parole de Dieu ait été largement diffusée et bien que les deux témoins, c’est-à-dire l’Ancien et le Nouveau Testament, aient été hautement élevés, car il est écrit qu’ils montèrent au ciel dans une nuée (Apoc. 11 : 12), la Jézabel anti-typique n’a pas changé. Les prophètes modernes de Baal et d’Astarté qui mangèrent à la table de la Jézabel antitypique n’ont plus de puissance. Cependant le même esprit persécuteur demeure au sein de l’Eglise nominale et chez les faux docteurs de cette Eglise.

C’est pourquoi, comme Elie s’enfuit devant Jézabel dans le désert, ainsi la véritable Eglise ne peut avoir aucune relation avec la Jézabel anti-typique et doit se tenir à l’écart, loin de Jézabel. Nous lisons le passage biblique relatant la fuite : « Saisi de crainte, Elie se leva et partit pour sauver sa vie. Arrivé à Béer-Séba, qui appartient à Juda, il y laissa son serviteur. Quant à lui, il fit dans le désert une journée de chemin ; il alla s’asseoir sous un genêt, et demanda la mort en disant : C’en est assez, ô Eternel ! Reprends mon âme, car je ne vaux pas mieux que mes pères » (1 Rois 19 : 3, 4).

Parfois, l’Eglise véritable peut être méprisée par les hommes ; elle peut se sentir isolée, esseulée, abandonnée de tous et découragée, mais le Seigneur n’abandonne pas Son peuple. Jésus a dit en effet : « Ne crains point, petit troupeau ; car il a plu à votre Père de vous donner le royaume » (Luc 12 : 32). « Si le monde vous hait, sachez qu’il m’a haï avant vous. Si vous étiez du monde, le monde aimerait ce qui serait à lui ; mais parce que vous n’êtes pas du monde et que je vous ai choisis du milieu du monde, c’est à cause de cela que le monde

vous hait. Souvenez-vous de la parole que je vous ai dite : Le serviteur n’est pas plus grand que son maître. S’ils m’ont persécuté, ils vous persécuteront aussi ; s’ils ont retenu ma parole, ils retiendront aussi la vôtre. Mais ils vous feront tout cela à cause de mon nom, parce qu’ils ne connaissent pas celui qui m’a envoyé » (Jean 15 : 18, 21).

Le réveil spirituel au temps de Miller

Au temps marqué, Dieu envoya un ange pour qu’il fortifiât Elie et pour qu’il lui donnât de la nourriture et du breuvage. Elie était endormi, mais l’ange le toucha et lui dit : « Lève-toi, mange ! ». Elie regarda et vit à son chevet un gâteau cuit sur la braise et une cruche d’eau. Il mangea, il but, puis il se recoucha. L’ange de l’Eternel vint une seconde fois, et toucha Elie en disant : « Lève-toi, mange, car le chemin est trop long pour toi ». Elie se leva donc, il mangea et but. Puis, avec la force que lui donna ce repas, il marcha pendant quarante jours et quarante nuits, jusqu’à Horeb, la montagne de Dieu, c’est-à-dire jusqu’au Sinaï. Nous trouvons ce récit en 1 Rois 19 : 5-8.

Nous croyons que cet événement a aussi une certaine signification et il nous fait penser à la parabole des dix vierges qui, pensant que le Seigneur retardait Son retour, s’endormirent. Il est écrit dans cette parabole : « Comme l’époux tardait à venir, elles s’assoupirent toutes et s’endormirent. Au milieu de la nuit, un cri se fit entendre : voici l’Epoux ; sortez à sa rencontre ! Alors ces vierges se levèrent toutes et préparèrent leurs lampes » (Matth. 25 : 5-7).

L’action de toucher Elie la première fois et le réveil de celui-ci peuvent représenter le réveil spirituel qui eut lieu avec le mouvement de Miller. Nous lisons dans le volume 3, à la page 77 : « Ce « mouvement Miller », comme il est appelé quelquefois par dérision, apporta aussi une bénédiction individuelle au « peuple saint » qui y prit part ; on sonda plus profondément les Ecritures, on reprit confiance dans la Parole de Dieu que l’on replaça au-dessus des traditions des hommes. Il se produisit l’union des coeurs chez les enfants de Dieu qui furent réchauffés et nourris dans une communion dégagée de toute forme sectaire ; en effet, ceux qui s’intéressèrent à ce mouvement appartenaient à toutes les confessions, bien qu’ils fussent surtout des Baptistes ».

Nous lisons encore à la page 78 : « Mais le « mouvement de Miller » avait une signification plus profonde : il était la première étape de la compréhension véritable des visions de Daniel, et il arrivait au temps marqué pour l’accomplissement de la prophétie. Miller fit pratiquement la même application que nous de la période des trois temps et demi (1 260 années) ; par contre il fit l’erreur de ne pas faire partir du même point les 1 290 et les 1 335 jours (années), ce qui lui aurait permis d’arriver juste. Il prit, au contraire, le point de départ de ces deux périodes trente ans trop tôt, en l’an 509 au lieu de 539, ce qui amena le terme des 1 335 jours en 1844 au lieu de 1874 ».

Le peuple de Dieu avait reçu une certaine nourriture spirituelle, qui l’incita à étudier les prophéties relatives à la seconde venue du Seigneur. Après avoir été désappointés, les membres du peuple de Dieu s’endormirent. Cela correspond au verset 5 de la parabole des dix vierges, où il est dit :

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« Comme l’époux tardait à venir, elles s’assoupirent toutes et s’endormirent ».

Le retour du Seigneur

Le second réveil d’Elie correspond au temps de la seconde présence de notre Seigneur, au temps où les vierges de la parabole, ayant entendu à minuit le cri : « Voici l’Epoux » se levèrent toutes et préparèrent leurs lampes, c’est-à-dire commencèrent à déterrer les vérités qui étaient enterrées sous les erreurs moyennageuses et firent sortir de la lampe de la Parole de Dieu une lumière convenable de la Vérité. Aujourd’hui la lumière de la Vérité brille beaucoup plus que dans le passé, parce que la lampe de la Parole de Dieu a été préparée, nettoyée.

Lorsque l’ange toucha Elie pour la seconde fois, il lui dit : « Lève-toi, mange, car le chemin est trop long pour toi ». Cette fois, Elie devait se lever, manger et se mettre en route, et c’est ce qu’il fit. Cette fois, le pain ou le gâteau qui représente le Pain de vie de même que la nourriture spirituelle, et l’eau qui typifie la Vérité de Dieu, lui donnèrent assez de force pour se lever et se mettre en route. Il est écrit qu’avec la force que lui donna ce repas, il marcha pendant quarante jours et quarante nuits, jusqu’à Horeb, la montagne de Dieu (Verset 8).

La nourriture, qui a si grandement fortifié Elie, peut représenter aussi la nourriture spirituelle au temps convenable que le Seigneur a donnée à Son peuple par le serviteur fidèle et prudent. Avec la force de cette nourriture spirituelle nous pouvons marcher jusqu’à la montagne d’Horeb antitypique, jusqu’au Royaume de Dieu, jusqu’au Royaume messianique. Ici nous voyons que la nourriture au temps convenable est toujours d’actualité et elle le restera jusqu’à la glorification complète de l’Eglise et jusqu’à l’établissement du Royaume de Dieu sur la terre.

Dans un article intitulé : « Le retour de l’Eglise, du désert », inséré dans la Watch Tower de 1915, page 5628 des Reprints, frère Russell confirme cette assertion. Il écrit que la nourriture, qui lui donna la force de marcher quarante jours, représente la nourriture spirituelle au temps convenable. Nous citons un extrait de cet article : « Mais l’Eternel le fortifia et lui fournit un aliment particulier qui lui donna la force d’aller jusqu’au mont Horeb. Cette montagne représente le Royaume de Dieu, le Royaume Messianique. Et nous croyons que, fortifiés par cette nourriture spirituelle, nous sommes maintenant amenés au temps où le Royaume doit être établi ».

En vérité, nous lisons de nouveau le verset 8 : « Avec la force que lui donna ce repas, il marcha pendant quarante jours et quarante nuits jusqu’à Horeb, la montagne de Dieu ». Ces quarante jours peuvent représenter quarante ans, si nous comptons un jour pour une année, comme l’avait fait Ezéchiel sur l’ordre de l’Eternel (4 : 6). Ainsi, quarante années après 1874, date du retour de notre Seigneur, nous conduisent à l’année 1914. Comme frère Russell l’a écrit dans son article, nous citons : « Nous sommes maintenant amenés au temps où le Royaume doit être établi ».

Le Seigneur arrache et démolit

Mais est-ce que le Royaume de Dieu, symbolisé par Horeb, la montagne de Dieu, fut établi en 1914 ? Non ! Cependant, la Parole de Dieu nous dit qu’Elie

atteignit la montagne de Dieu après quarante jours de marche. Comment devons-nous comprendre cela ? Nous comprenons qu’en 1914 les temps des nations se terminèrent et qu’à partir de cette date le Seigneur commença l’oeuvre qui aboutira à l’établissement du Royaume de Dieu sur la terre. Depuis cette date, le Seigneur Jésus Christ a reçu, selon la prophétie de Jérémie 1 : 10, tout pouvoir sur les nations et sur les royaumes, pour arracher et pour démolir, pour abattre, et pour détruire, pour bâtir et pour planter ».

Depuis 1914, le Seigneur arrache et démolit les royaumes symbolisés par le fer et l’argile, abat et détruit aussi les systèmes politiques d’un type nouveau, nés de l’augmentation de la connaissance et servant d’intermédiaires entre les royaumes chrétiens qui se sont effondrés et le Royaume de Dieu. Par ailleurs, Il bâtit et Il plante déjà en établissant les Juifs en Palestine et en leur donnant une terre pour toujours.

Le Seigneur bâtit et plante

De cette terre, les Juifs ne seront plus chassés nous dit Amos. Nous citons sa prophétie : « Je ramènerai les captifs de mon peuple d’Israël ; ils rebâtiront les villes dévastées, et ils y habiteront. Ils replanteront des vignes et en boiront le vin ; ils cultiveront des jardins et en mangeront les fruits. Je les replanterai dans leur terre, et ils ne seront plus jamais arrachés du pays que je leur ai donné, dit l’Eternel, ton Dieu » (9 : 14, 15). Ils n’en seront plus chassés, parce que c’est de cette terre que commencera le Royaume de Dieu.

Cette terre a été donnée aux Juifs conformément à la promesse faite par Dieu à Abraham. Dieu lui dit : « Lève les yeux, et, du point où tu es placé, regarde vers le Nord, vers le Midi, vers

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l’Orient et vers l’Occident : tout le pays que tu aperçois, je te le donnerai, à toi et à tes descendants pour toujours » (Gen. 13 : 14, 15). Abraham n’a pas encore obtenu cette terre, mais ses descendants en prennent déjà possession.

Lorsque Elie arriva à la montagne de Dieu, il devait se tenir sur la montagne devant l’Eternel. Dieu lui dit : « Sors, tiens-toi sur la montagne devant l’Eternel » (verset 11). L’Eternel était donc présent. Elie se tenait devant l’Eternel pour recevoir des instructions et se conformer à elles.

Le vent

Il est écrit qu’il s’éleva alors un vent fort et violent qui fendait les montagnes et brisait les rochers devant l’Eternel, c’est-à-dire en la présence de l’Eternel. Mais l’Eternel n’était pas dans ce vent, en d’autres termes ce n’était pas encore le Royaume de Dieu.

Elie arriva à la montagne d’Horeb et il s’éleva un vent. L’Eglise, en 1914, arriva au temps où le Royaume de Dieu devait être établi. Mais à la place du Royaume survint un vent, c’est-à-dire une guerre. En réalité il n’y a pas de contradiction, car depuis 1914 le Seigneur a commencé d’éliminer ce qui fait obstacle à l’établissement du Royaume. Le prophète Daniel a dit qu’au temps où régneront ces rois, le Dieu des cieux suscitera un royaume qui ne sera jamais détruit… ; il

brisera et anéantira tous les autres royaumes, et lui-même subsistera éternellement » (2 : 44).

C’est pourquoi, les trois témoignages donnés à Elie, les trois phases de détresse qui lui ont été montrées, constituent une oeuvre préparatoire à l’établissement du Royaume de Dieu sur la terre et aussi une oeuvre d’introduction de ce royaume. En effet, lorsque le voile d’endurcissement et d’incrédulité qui recouvre actuellement les nations sera ôté, et que Satan, étant alors lié complètement, ne pourra plus aveugler leurs esprits, les humains se trouveront devant le fait accompli. Le Royaume de Dieu sera établi, en cours d’inauguration, et toute l’oeuvre de préparation et d’introduction de ce Royaume se sera réalisée lorsque les humains se trouvaient encore dans les ténèbres (Esaïe 25 : 7 ; 2 Cor. 4 : 4 ; Actes 13 : 40, 41 D).

Ainsi donc, au temps marqué un vent fort et violent s’éleva et déchira beaucoup de montagnes. La guerre éclata et renversa le trône de beaucoup de royaumes, et la prophétie d’Aggée commença à se réaliser : « J’ébranlerai les cieux et la terre ; je renverserai le trône de tous les royaumes et je détruirai la puissance des empires de tous les peuples » (2 : 22). Beaucoup de royaumes, appelés royaumes chrétiens, furent renversés, détruits. Aujourd’hui, il n’en reste pratiquement plus.

Le vent brisait aussi les rochers devant l’Eternel. Les rochers représentent des syndicats, des partis politiques et des associations diverses de protection sociale. Dans l’Apocalypse, l’Apôtre Jean fait mention de ces montagnes et de ces rochers en ces termes : « Et ils dirent aux montagnes et aux rochers : Tombez sur nous, dérobez-nous à la vue de Celui qui est assis sur le trône, et à la colère de l’Agneau ! » (6 : 16). Mais les royaumes de même que toutes les organisations politiques ou sociales ne peuvent soustraire les hommes à la détresse et à la colère de Dieu.

Le tremblement de terre

Nous lisons ensuite : « Après le vent, il y eu un tremblement de terre ; mais l’Eternel n’était pas dans ce tremblement de terre ». Un tremblement de terre symbolise une révolution. Les révolutions peuvent être de différentes sortes. Elles peuvent être des bouleversements violents et sanglants. Elles peuvent être aussi des transformations sociales ou économiques, qu’on appelle révolutions sociales ou économiques. Nous vivons précisément dans un tel temps. Toute la structure sociale est en pleine transformation ou mutation. La première guerre mondiale n’était pas encore terminée qu’une révolution se produisit en Russie. Le socialisme fut instauré et se répandit rapidement. Beaucoup de gens aujourd’hui mettent leur confiance dans le socialisme. C’est en fait une grande révolution sociale. Le Pasteur Russell a écrit ainsi en 1914 à propos du socialisme : « Une révolution sociale, différente dans son genre de tout autre dans le passé, a relativement progressé. Le socialisme est une révolution basée sur l’augmentation de la connaissance, même si… nombre de ses raisonnements sont erronés » (W.T. 5516-1914).

Le socialisme ne parviendra pas à satisfaire les exigences des gens qui en seront désappointés. Il échouera à cause de l’égoïsme et de l’imperfection humaine. Cela est déjà évident dans certains pays où le pouvoir est entre les mains des socialistes. Le niveau de vie y est bas et l’on y constate un manque

d’articles de nécessité courante de même qu’un manque de liberté. C’est pourquoi le feu prédit viendra immanquablement.

Le fascisme, illustré par le nazisme, s’instaura aussi dans certains pays, mais il ne dura pas longtemps à cause de sa cruauté. Il provoqua une grande guerre et disparut. Le fascisme était aussi une forme de socialisme, mais nationaliste.

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Bien d’autres régimes politiques virent le jour depuis 1914, des régimes succédant aux royautés et aux empires coloniaux, des républiques de différents types, mais qui se révèlent incapables, en dépit de leur bonne volonté, à apporter le bonheur aux peuples.

Cependant la grande révolution mondiale actuelle n’est pas encore le Royaume de Dieu. L’Eternel n’était pas dans ce tremblement de terre, nous disent les Saintes Ecritures.

Le feu

Nous lisons encore en 1 Rois 19 : 12 : « Après le tremblement de terre, un feu ; mais l’Eternel n’était pas dans ce feu ». Ce feu est mentionné par l’Apôtre Pierre dans sa deuxième épître, où nous lisons : « Cependant le jour du Seigneur viendra comme un voleur. Alors les cieux passeront avec fracas, les éléments embrasés se dissoudront, et la terre, avec les oeuvres qu’elle renferme, sera consumée » (3 : 10).

Le Seigneur ébranle actuellement le ciel et la terre, mais il viendra un temps où le ciel et la terre symboliques passeront, seront consumés par un feu également symbolique. Les cieux ou puissances ecclésiastiques et la terre ou structure sociale actuelle seront consumés dans le feu de l’anarchie, au cours de la bataille d’Harmaguédon. Nous sommes devant ce feu. Mais nous devons échapper à ce feu (Luc 21 : 36). Et ce feu n’est pas le Royaume de Dieu.

Le subtil murmure

Après le feu, se produisit le bruit d’un subtil murmure (1 Rois 19 : 12). Après le feu, et même à la fin de ce feu, le Seigneur apaisera les nations et leur dira : « Arrêtez, dit-il, et sachez que c’est moi qui suis. Dieu. Je domine les nations, je domine sur la terre ! ». « Il fait cesser les combats jusqu’aux extrémités du monde ; il rompt les arcs et brise les lances ; il brûle au feu les chars de guerre » (Ps. 46 : 11, 10). Le Seigneur fera succéder le calme à la tempête, dit encore le Psalmiste (107 : 29). C’est alors que s’accompliront les paroles suivantes du prophète Sophonie : « Alors je donnerai aux peuples des lèvres pures, afin qu’ils invoquent tous le nom de l’Eternel et qu’ils le servent d’un commun accord » (3 : 9).

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