« ELIE QUI DOIT VENIR »

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Chers frères et sœurs en notre Seigneur Jésus-Christ, nous remercions le Père pour le privilège d’être ensemble et de nous réjouir toujours en Lui. Devant Lui, je ressens une très grande joie.

Je vous transmets les salutations d’amour chrétien de l’assemblée de Salsig à laquelle j’appartiens, ainsi que de la sœur C.E. H.

Le sujet que je vous propose d’aborder est « Elie qui doit venir ». Ce titre est suggéré par la prophétie de Malachie 4 : 5, 6 : « Voici, je vous enverrai Elie, le pro­phète, avant que le jour de l’Eternel arrive, ce jour grand et redoutable. Il ramènera le cœur des pères à leurs enfants, et le cœur des enfants à leurs pères, de peur que je ne vienne frapper le pays d’interdit. » Cette prophétie se rapporte au temps de la fin. Elle se dé­roule durant tout l’âge de l’Evangile, commençant avec Jésus et se poursuivant avec les membres de son Corps. Comme le prophète Elie, ces membres ont aussi reçu une mission, qui est maintenant sur le point de s’accomplir. Mais nous trouvons en Luc 1 : 16, 17 une autre prophétie qui concerne Jean-Baptiste. Nous lisons : « Il ramènera plusieurs des fils d’Israël au Sei­gneur, leur Dieu ; il marchera devant Dieu avec l’esprit et la puissance d’Elie, pour ramener les cœurs des pè­res vers les enfants, et les rebelles à la sagesse des justes, afin de préparer au Seigneur un peuple bien disposé. » Cette prophétie ressemble beaucoup à celle de Malachie 4 : 5, 6. Dans les deux prophéties, il est fait référence à une mission de réforme et de prépara­tion du peuple, à un événement très important pré­senté par le Seigneur. Cet événement doit amener avec lui un temps d’épreuve et de jugement. Dans les deux cas, le nom d’Elie est mentionné ce qui nous prouve, avec l’appui d’autres versets, qu’Elie est un type prophétique de l’Eglise de Christ. Même si un temps relativement long de plus de 400 ans a séparé ces deux prophéties, ou plutôt ces deux prophètes Elie et Jean-Baptiste, toutefois, Jean-Baptiste n’est pas l’accomplissement réel du type d’Elie, mais il est plutôt un complément par l’extension du temps prédit, comme nous pouvons le voir dans les déclarations de notre Seigneur à Jean-Baptiste.

Nous trouvons la déclaration de Jésus au sujet de Jean-Baptiste en Matthieu 11 : 14 : « Et, si vous voulez le comprendre, c’est lui qui est l’Elie qui devait venir. » Cette déclaration du Seigneur semble contredire la dé­claration de Jean-Baptiste de Jean 1 : 21 : « Et ils lui demandèrent : Quoi donc ? Es-tu Elie ? Et il dit : Je ne le suis point. Es-tu le prophète ? Et il répondit : Non. » Ces deux affirmations sont exactes, parce que Jean-Baptiste a reconnu et a dit qu’il n’était pas Elie, ou l’Eglise dans la chair, qui devait venir avant le jour grand et terrible du Seigneur.

Les expériences de Jean-Baptiste sont des types pour les membres pieds de l’Eglise, qui vivent à la fin de cet âge de l’évangile, au temps de la seconde pré­sence du Seigneur et qui œuvrent « dans l’esprit et dans la puissance d’Elie ». Nous remarquons que d’habitude, le Seigneur se rapportait à son temps lorsqu’Il citait ou expliquait les prophéties qui s’accomplissaient alors. Ainsi, lorsqu’il s’est retrouvé dans sa synagogue natale, il Lui a été donné de lire le livre de la prophétie d’Esaïe 61 : 1, 2. Il n’a pas lu le passage intégralement, mais Il s’est arrêté à l’année de grâce sans citer le jour de vengeance qui devait s’accomplir bien plus tard. Il a procédé de la même manière avec Jean-Baptiste, en se référant au temps et aux événements d’alors, à savoir la dernière partie du type d’Elie – celui qui vient dans l’esprit et la puis­sance d’Elie, afin de préparer la voie devant Lui et de préparer le peuple à recevoir le Seigneur en tant que Messie ou Christ. Comme nous venons de le faire re­marquer, Jésus parlait de Jean-Baptiste qui était un personnage réel, en employant l’image d’Elie. Lorsque les envoyés des Juifs ont demandé à Jean-Baptiste s’il était lui-même Elie, ils essayaient de l’identifier par le profil du prophète. Elie était attendu avant le Messie, comme le suggère la question des disciples : « Pourquoi les docteurs de la loi disent-ils qu’Elie de­vait d’abord venir ? »

Tout ce qui apparaît dans l’Evangile doit avoir un sens. Et ce sens, ou le but de ce récit, se révèle petit à petit si nous étudions attentivement la Parole de Dieu. Afin de découvrir la signification ou l’antitype d’Elie, il faut que nous retournions au personnage historique, car ce qui s’est passé dans la réalité va se projeter ou s’accomplir par la suite selon le Plan divin. Concernant Elie, nous citerons 1 Rois 17 : 1 : « Elie, le Tischbite, l’un des habitants de Galaad, dit à Achab : L’Eternel est vivant, le Dieu d’Israël, dont je suis le serviteur ! Il n’y aura ces années-ci ni rosée ni pluie, sinon à ma parole. »

Elie paraît sur la scène comme un personnage mal identifié, car il n’est pas mentionné de qui il était le fils, ni de quelle tribu il était, mais il nous est seulement dit qu’il habitait en Galaad. Son nom a par contre une si­gnification unique, qui met en avant sa qualité de pro­phète. On ne sait pas exactement si Elie était son vrai nom ou si c’était un surnom qu’il aurait choisi comme étendard. Son nom en Hébreu est ‘Eliahu’ qui signifie : ‘l’Eternel est Dieu’, ou ‘mon Dieu est l’Eternel’. Ceci se passait dans un temps d’apostasie, où Israël avait choisi d’autres dieux, et au lieu d’adorer l’Eternel véné­rait Baal et Astarté. Concernant son deuxième nom, Elie le Tischbite, il n’a pas encore été trouvé de localité se nommant Tischbé. Ainsi, ‘le Tischbite’ pourrait être un nom complémentaire qui, selon la racine du mot, peut signifier ‘le repenti’, ou celui qui amène d’autres à la repentance. Son nom peut donc signifier ‘Elie le re­penti’ ou celui qui fait que d’autres se repentent, c’est-à-dire celui qui aide les autres à se repentir. Le contexte historique dans lequel apparaît Elie se situe au 9ème siècle avant JC, au temps du roi Achab et de son épouse Jézabel. Les Saints Ecrits nous décrivent cette époque comme un temps d’apostasie générale, et nous présentent Achab comme ayant un caractère encore plus mauvais que tous les rois qui l’ont pré­cédé. Une des mauvaises actions commises est d’avoir épousé, contrairement à la loi, la princesse Jézabel, fille d’Ed-Baal, prêtre du roi de Tyr et de Sidon. Le nom de Jézabel signifie : ‘Où est Baal ?’. Ce nom ressemble à un cri de guerre sous l’étendard de Baal. Nous sa­vons que les noms accordés dans l’Ancien Testament étaient très liés au cours de la vie de la personne. Ainsi, nous voyons Jézabel avec une personnalité do­minante, ambitieuse et énergique. Elle n’a pas uni­quement amené avec elle sa religion natale, celle de Baal, probablement une variante de Melqart, dieu de Tyr. Elle a également combattu pour que sa religion domine et pour éliminer l’adoration de Dieu en Israël. Cette reine mauvaise et influente réussit à mettre un mors dans la bouche d’Achab et à conduire la politique d’un point de vue religieux. Achab est devenu dans une bonne mesure une marionnette manipulée dans l’ombre. De cette manière, elle réussit à faire tuer et à persécuter les prophètes de Dieu et à promouvoir en contrepartie la fausse religion de Baal et d’Astarté. Dans ce temps d’idolâtrie et d’apostasie, Elie s’est pré­senté devant Achab, avec un courage remarquable pour déclarer au roi : « L’Eternel est vivant, le Dieu d’Israël, dont je suis le serviteur ! Il n’y aura ces an­nées-ci ni rosée ni pluie, sinon à ma parole. »

Par les paroles « L’Eternel est vivant, dont je suis le serviteur », Elie montre sa légitimité en tant que mes­sager de Dieu. Il montre également qu’il sert Dieu en qualité de représentant et prophète. L’expression « L’Eternel est vivant » est une garantie, ou l’assurance ferme que le message annoncé s’accomplira certaine­ment par la puissance et l’autorité de Dieu. Le mes­sage d’Elie annonçait une punition sévère pour Achab, sachant que la société d’alors était une société agri­cole. La sécheresse impliquait la faillite et la famine. Présenter un tel message au roi était un véritable acte de bravoure, gardant à l’esprit qu’il annonçait une pu­nition au roi ainsi que pour les dix tribus, à cause tout particulièrement du péché d’idolâtrie dans lequel était tombé le peuple avec le soutien et le concours du roi.

Ce genre de punition à l’encontre du peuple était prévu par Dieu et avait toujours pour but de corriger son attitude. Après cela, la parole du Seigneur fut adressée à Elie : « Pars d’ici, dirige-toi vers l’orient, et cache-toi près du torrent de Kerith, qui est en face du Jourdain. Tu boiras de l’eau du torrent, et j’ai ordonné aux corbeaux de te nourrir là. » (1 Rois 17 : 3, 4). Cet ordre divin impliquait pour Elie une période d’exil pré­alable près du torrent de Kerith.

Comme nous l’avons déjà mentionné, les expérien­ces d’Elie sont des types des expériences de l’Eglise de Christ dans la chair. Jézabel représente un grand système de fausse religion qui a dominé le monde chrétien, et pas seulement dans ce domaine. Achab représente les puissances civiles et politiques avec lesquelles cette fausse église a eu des relations de ma­riage illégitimes.

Comme Elie qui a dû prendre la route de l’exil, de même, la véritable Eglise a dû se réfugier loin de ces systèmes iniques, hors de l’attention du monde, comme nous le dit notre Rédempteur en Jean 17 : 14 : « Je leur ai donné ta parole ; et le monde les a haïs, parce qu’ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde. »

Il nous est dit d’une manière très semblable en Apocalypse 12 : 6 que la femme, à savoir l’Eglise, s’est enfuie dans le désert pour une durée de 1260 jours, ou 3 ans et demi, période de temps du Moyen-Âge pen­dant laquelle la véritable Eglise a été persécutée par ce faux système religieux et forcée de se réfugier dans des lieux déserts, dans les montagnes, où elle a été préservée comme une vierge pure, préservée des er­reurs et de la fausseté répandue largement avec auto­rité par ce système antéchrist, par l’homme du péché. Il est à remarquer ici que comme Elie, l’Eglise a été soutenue et nourrie avec l’aide toute particulière de Dieu ; les corbeaux qui ont nourri Elie peuvent repré­senter des personnes ou des assemblées isolées ayant conservé une grande partie de la Vérité, et qui ont soutenu et nourri ceux qui se sont opposés à ce système adultère. Cette manière de se nourrir et cette nourriture n’avaient rien à voir avec celles du système papal. Et de son côté, la papauté considérait ces peti­tes communautés tout aussi impures que les Israélites considéraient les corbeaux comme impurs.

Après que le torrent de Kerith se soit asséché à cause de la sécheresse, Elie fut envoyé dans une autre localité, chez une veuve de Sarepta dans le pays de Sidon, au-delà des frontières d’Israël, où à nouveau, il fut nourri d’une manière miraculeuse et providentielle. Le Seigneur Jésus s’est référé à cet épisode de la vie d’Elie en Luc 4 : 25, 26, où Il dit : « Je vous le dis en vérité : il y avait plusieurs veuves en Israël du temps d’Elie, lorsque le ciel fut fermé trois ans et six mois et qu’il y eut une grande famine sur toute la terre ; et ce­pendant Elie ne fut envoyé vers aucune d’elles, si ce n’est vers une femme veuve, à Sarepta, dans le pays de Sidon. » Le fait que Dieu n’ait pas envoyé Elie chez aucune des nombreuses veuves qui étaient en Israël montre combien la nation d’Israël était indigne de l’attention de Dieu en ce temps-là, et combien elle s’était détournée de Lui. Toutefois, cette veuve d’entre les nations a manifesté sa foi par ses œuvres en met­tant à la disposition d’Elie les derniers aliments qui lui restaient, et qui auraient à peine suffi pour la nourrir une seule fois, elle et son fils.

L’issue en fut un miracle. Le niveau de la farine et de l’huile ne diminuèrent pas pendant toute la période de famine, selon la parole du Seigneur.

Tout comme la veuve a mis à la disposition du pro­phète, par la foi, toutes ses dernières ressources, de la même manière, l’Eglise, par la foi et la consécration, met dans les mains de Dieu l’intégralité du peu qu’elle possède, en accord avec les paroles de Jésus : « Car celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui perdra sa vie à cause de moi et de la bonne nouvelle la sauvera » (Marc 8 : 35). La veuve n’avait qu’une seule possibilité pour sauver sa vie, de la même manière du­rant l’Age de l’Evangile, un seul chemin conduit à la vie, la voie étroite de la pleine consécration de tout ce que nous avons, du peu que nous avons et qui est alors multiplié et béni avec les dons spirituels, ayant pour fruit la sanctification et pour finalité la vie éter­nelle. Durant tout le temps où l’Elie antitypique fut nourri et soutenu de manière providentielle avec de la nourriture spirituelle, la famine faisait rage parmi l’Israël spirituel nominal qui ne pouvait plus se nourrir avec les paroles de Dieu. Celles-ci avaient été remplacées par des croyances et des traditions humaines mélangées à de fausses doctrines récupérées du sein des religions païennes et introduites dans la chrétienté par une porte dérobée. Toutefois, dans ce temps de persécutions papales, de nombreuses tentatives furent faites par les émissaires du pape pour corrompre ces petites com­munautés protestantes, en échange de la restitution de leur liberté et de leurs droits.

Le Seigneur Jésus signala ce danger à la véritable Eglise et l’exhorta par le message adressé à l’Eglise de Thyatire, disant : « Mais ce que j’ai contre toi, c’est que tu laisses la femme Jézabel, qui se dit prophétesse, enseigner et séduire mes serviteurs, pour qu’ils se li­vrent à l’impudicité et qu’ils mangent des viandes sa­crifiées aux idoles » (Apocalypse 2 : 20). La Jézabel antitypique voyant son échec à éliminer ce mouvement de résistance, changea de stratégie en essayant, et en réussissant dans une bonne mesure, à corrompre ces sources de lumière et de vie. Plusieurs se conformè­rent ouvertement à l’église catholique dans le but d’avoir la paix. Ils réussirent à obtenir des certificats de la part des prêtres catholiques attestant qu’ils étaient catholiques, évitant ainsi les persécutions, protégés de toute interruption dans leurs voyages d’affaires. En contrepartie, ils s’engageaient à collaborer avec l’église catholique en participant à leurs services religieux et en les acceptant dans leurs services. Nous voyons là combien sont justes les deux accusations émises par le Seigneur.

La première est la décadence spirituelle et la deuxième celle de manger des aliments sacrifiés aux idoles, ce qui signifie accepter tacitement les mets ser­vis par les serviteurs idolâtres de l’église apostate.

Cette corruption conduisit une partie de l’église à un état décrit par le Seigneur à l’église de Sardes, disant : « Je connais tes oeuvres. Je sais que tu passes pour être vivant, et tu es mort. Sois vigilant, et affermis le reste qui est près de mourir; car je n’ai pas trouvé tes oeuvres parfaites devant mon Dieu » (Apocalypse 3 : 1-3). Certains ne cédèrent pas et gardèrent leur vête­ment pur, le Seigneur les mentionnant dans le même message avec les paroles suivantes : « Cependant tu as à Sardes quelques hommes qui n’ont pas souillé leurs vêtements » – Apocalypse 3 : 4.

Les souffrances de l’église furent annoncées par l’apôtre Paul en 2 Timothée 3 : 12 : « Or, tous ceux qui veulent vivre pieusement en Jésus-Christ seront per­sécutés. » L’obscurité a toujours de la haine pour la lumière et elle s’y oppose de toute manière, comme l’a dit notre Seigneur en Jean 15 : 18, 19 : « Si le monde vous hait, sachez qu’il m’a haï avant vous. Si vous étiez du monde, le monde aimerait ce qui est à lui ; mais parce que vous n’êtes pas du monde, et que je vous ai choisis du milieu du monde, à cause de cela le monde vous hait. »

C’est ici que l’on découvre la différence fondamen­tale entre l’Eglise et le monde. Nous voyons deux échelles de valeurs différentes. Celle de Dieu d’un côté, et celle du monde de l’autre – par extension nous pourrions dire celle de l’adversaire. Ces deux échelles de valeurs sont opposées ou ennemies si nous voulons employer les paroles de Jacques : « … Ne savez-vous pas que l’amour du monde est inimitié contre Dieu ? Celui donc qui veut être ami du monde se rend ennemi de Dieu. » (Jacques 4 : 4). L’Apôtre Jacques tranche cette question d’une manière très catégorique, sans laisser de place à une quelconque interprétation ; il nous affirme que nous ne pouvons être amis de Dieu que si nous Lui offrons entièrement notre cœur et si nous vivons en harmonie avec les principes de sa Pa­role, incompatibles avec le monde et sa fausse échelle de valeurs.

Nous pouvons remarquer que du temps d’Elie, le principal chef d’accusation contre le peuple d’Israël fut l’idolâtrie, qui génère toujours de telles iniquités. Satan a cherché de toutes les manières possibles à mettre devant Israël d’autres faux dieux comme une sorte d’alternative au seul Dieu véritable.

C’est pourquoi, ce n’est pas un hasard si Dieu a établi comme premier commandement de la Loi : « Tu n’auras point d’autre dieu devant ma face » (Exode 20 : 3). Le Seigneur Jésus, en Matthieu 22 : 37, ajoute que le plus grand commandement de la Loi est : « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme, et de toute ta pensée. » Dans la ré­ponse de notre Seigneur, nous observons un condensé des quatre premiers commandements en un seul. Celui-ci constitue la base de notre relation avec Dieu. Le fait que Dieu exige de son peuple de ne pas avoir d’autres dieux est juste et conforme avec la ré­alité, pour la bonne et simple raison qu’il n’y a effecti­vement qu’un seul Dieu dans l’univers.

Voyons combien l’Apôtre Paul argumente cela en 1 Corinthiens 8 : 4-6 : « Pour ce qui est donc de manger des viandes sacrifiées aux idoles, nous savons qu’il n’y a point d’idole dans le monde, et qu’il n’y a qu’un seul Dieu. Car, s’il est des êtres qui sont appelés dieux, soit dans le ciel, soit sur la terre, comme il existe réellement plusieurs dieux et plusieurs seigneurs, néanmoins pour nous il n’y a qu’un seul Dieu, le Père, de qui viennent toutes choses et pour qui nous sommes, et un seul Seigneur, Jésus-Christ, par qui sont toutes choses et par qui nous sommes. » L’Apôtre définit très clairement les idoles, disant qu’elles ne sont rien, n’ont aucune valeur. Les idoles ou les faux dieux étaient et sont le produit de Satan, qui, par leur entremise, a cherché à réaliser ses pensées égoïstes d’être semblable au Très-Haut, de recevoir lui aussi la louange et la gloire de la part des hommes et des anges, comme nous le lisons en 1 Corinthiens 10 : 20 : « Je dis que ce qu’on sacrifie, on le sacrifie à des démons, et non à Dieu ; or, je ne veux pas que vous soyez en communion avec les démons. »

Les différentes divinités et idoles du monde antique n’ont pas disparu avec leur civilisation car Satan s’est empressé de les faire perdurer avec ses doctrines, modifiant éventuellement leur forme pour qu’elles ap­paraissent sous une lumière favorable. Satan se change en ange de lumière et ses disciples en disci­ples de la justice. Il est évident que Satan a introduit ses doctrines au sein de la chrétienté, et plus tard la vénération des idoles en changeant les statues des différents dieux païens en statues de personnages bi­bliques. La statue de Jupiter fut ainsi changée en la statue de Pierre. Apollon fut changé en la statue de notre Seigneur Jésus. Nous pourrions citer d’autres exemples montrant comment le paganisme a été mêlé à la chrétienté. Le résultat de tout cela a été et de­meure une grande apostasie semblable à celle du temps d’Elie.

Mais le terme ‘idole’ ne se limite pas uniquement aux déités païennes ou chrétiennes, il peut aussi dési­gner toute chose du monde venant à occuper la place principale dans notre cœur, notre esprit ou nos préoc­cupations. Une telle chose devient une idole parce qu’elle a usurpé la place qui appartient de droit à Dieu. Nous pouvons dire avec justesse que pour un homme, Dieu est Celui à qui il doit dédier son temps, ses biens et ses talents, Celui à qui il doit se donner pleinement. L’Apôtre Pierre dit que : « vous êtes esclaves de celui à qui vous obéissez » – Romains 6 : 16.

Le deuxième épisode le plus important de la vie d’Elie, est sa confrontation sur le mont Carmel avec les prophètes de Baal. A la fin de ces trois années et de­mie, la parole du Seigneur dit à Elie de se présenter devant Achab, car il allait refaire tomber la pluie sur la surface de la terre. Après une sécheresse dévastatrice annoncée par Elie, qui a probablement mis le roi en furie, se présenter devant lui alors qu’il était recherché, signifiait une prise de risque majeure.

Achab cria à Elie : « Est-ce toi, qui jettes le trouble en Israël ? » (1 Rois 18 : 17). Cette question dénote son hypocrisie par un rejet de la faute sur le prophète de Dieu. Au cours du temps, les véritables serviteurs de Dieu furent constamment accusés de choses qu’ils n’avaient pas commises, et ils ont ainsi été reconnus coupables à la place des véritables responsables. Nous nous souvenons que le Seigneur fait de ces souffrances un sujet de joie en disant : « Heureux se­rez-vous, lorsqu’on vous outragera, qu’on vous persé­cutera et qu’on dira faussement de vous toute sorte de mal, à cause de moi. Réjouissez-vous et soyez dans l’allégresse, parce que votre récompense sera grande dans les cieux ; car c’est ainsi qu’on a persécuté les prophètes qui ont été avant vous. » – Matthieu 5 : 11, 12.

Mais Elie répliqua : « Je ne trouble point Israël ; c’est toi, au contraire, et la maison de ton père, puis­que vous avez abandonné les commandements de l’Eternel et que tu es allé après les Baals » (1 Rois 18 : 18). Elie ne s’est pas laissé intimider par l’accusation infondée du roi, et il lui indiqua la véritable cause de la punition. Il est ainsi des situations où il est convenable de nous opposer aux fausses accusations, tout particu­lièrement lorsque la cause et l’honneur du Seigneur sont en jeu.

Peu après, Elie demanda à Achab d’amener au mont Carmel tout le peuple, les prophètes de Baal et les prophètes d’Astarté. Achab fit cela et Elie s’adressa au peuple en disant : « Jusqu’à quand clocherez-vous des deux côtés ? Si l’Eternel est Dieu, allez après lui ; si c’est Baal, allez après lui ! Le peuple ne lui répondit rien. » – 1 Rois 18 : 22.

Le peuple ne répondit mot. Ce diagnostic établi par le prophète à l’encontre du peuple était on ne peut plus exact. Clocher spirituellement des deux côtés montre un état de handicap sévère dans lequel est tombé le peuple en conséquence de certaines choses que nous pouvons remarquer dans les expériences du peuple hébreu. Le premier pas vers le déclin fut franchi en piétinant le premier commandement de Dieu : « Tu n’auras point d’autres dieux devant ma face. » Cela ouvrit la voie de la compromission et de l’idolâtrie. Tout éloignement de Dieu et de ses lois, aussi petit soit-il, est un pas vers l’obscurité. Continuer sur ce chemin de l’erreur conduit vers ce qui est défini par les Ecritures comme étant “les ténèbres du dehors”, dont le prince est Satan.

Comme nous venons de l’indiquer, le peuple ne ré­pondit rien à Elie. Cela démontre qu’ils clochaient à tel point, qu’ils n’étaient même plus en mesure de prendre une décision. Ce fut alors le moment opportun pour Elie de réaliser une démonstration publique, avec l’appui du véritable Dieu. Toutes les personnes pré­sentes avaient accepté la convocation, et nous savons ce qui se passa ensuite : les prophètes de Baal invo­quèrent vainement leur dieu toute la journée. Leur dieu s’est avéré être inexistant. De l’autre côté, l’Eternel, le Dieu véritable, répondit au premier appel d’Elie en consumant par le feu l’offrande préparée par le pro­phète.

Le peuple tomba face contre terre et reconnut que : « C’est l’Eternel qui est Dieu ! C’est l’Eternel qui est Dieu ! » (1 Rois 18 : 39). Elie ordonna au peuple de capturer tous les prophètes de Baal, afin qu’aucun ne leur échappât. Il les tua par l’épée au torrent de Kison. Une question intéressante se pose ici : Que s’est-il passé avec les prophètes d’Astarté ? Nous n’en trou­vons aucune mention, ni au moment de la confronta­tion d’Elie avec les prophètes de Baal, ni lorsque Elie extermine les prophètes de Baal. Nous allons essayer d’éclaircir ce point. Il est possible que les prophètes d’Astarté aient été présents mais qu’ils n’aient pas pris part à la confrontation avec les prophètes de Baal. Il est probable qu’Elie ne les ait pas considérés comme aussi dangereux que les prophètes de Baal et les ait laissé en vie, comme nous pouvons le déduire de 1 Rois 22. Nous apprenons qu’une alliance fut conclue entre Achab et Josaphat, roi de Juda, dans le but de reconquérir un territoire nommé Ramoth, en Galaad. Josaphat insista pour demander au préalable l’avis du Seigneur. « Le roi d’Israël assembla les prophètes, au nombre d’environ quatre cents » (1 Rois 22 : 6) qui lui prophétisèrent faussement d’aller au combat pour ob­tenir la victoire. Souvenons-nous ici que les prophètes d’Astarté étaient au nombre de quatre cents et que les quatre cent cinquante prophètes de Baal ont déjà été exterminés par Elie. Les prophètes d’Astarté s’en étaient donc retournés à la cour du roi.

Josaphat ne sembla pas convaincu par ces pro­phètes et demanda : « N’y a-t-il plus ici aucun prophète de l’Eternel, par qui nous puissions le consulter ? » Achab répondit qu’il y avait encore un prophète du nom de Michée, mais qu’il le haïssait parce qu’il lui prophé­tisait systématiquement du mal. Mais sur l’insistance de Josaphat, Achab envoya quelqu’un le chercher. Evidemment, Michée leur annonça que le Seigneur avait décidé des choses mauvaises à l’encontre d’Achab et qu’Il avait permis à un esprit de mensonge de se mettre dans la bouche de “ses” prophètes – re­marquons de qui étaient ses prophètes : du roi et non de Dieu.

Le deuxième passage se trouve en 2 Rois 3, où Jo­ram, le roi d’Israël, ainsi que ses alliés, avant d’aller en guerre contre Moab, va à la rencontre d’Elisée sur la recommandation de Josaphat, roi de Juda, afin de lui poser une question. Mais Elisée répondit au roi d’Israël : « Qu’y a-t-il entre moi et toi ? Va vers les pro­phètes de ton père et vers les prophètes de ta mère » (2 Rois 3 : 13). Nous voyons ici encore plus clairement à quels prophètes se réfère Elisée, à savoir aux pro­phètes d’Achab et de Jézabel, avec qui il n’a rien en commun puisqu’il est lui seul prophète du Seigneur.

Le prophète Elie sur le mont Carmel fit une grande réforme, ramenant la foi en Baal vers la foi dans le seul Dieu véritable. Cette partie de la prophétie s’est ac­complie au moment de la Réformation où, après une sécheresse de 1260 années, une période de pluie spi­rituelle se déversa, grâce à Dieu, par l’Elie antitypique, les divers réformateurs qui dénoncèrent publiquement les erreurs papales. Le mouvement de la Réforme sor­tit vainqueur de cette confrontation directe par laquelle l’épée de la Vérité réduisit au silence, pour un temps, l’église catholique. C’est en cette période de temps que se sont accomplies les paroles d’Apocalypse 3 : 8 : « Je connais tes oeuvres. Voici, parce que tu as peu de puissance, et que tu as gardé ma parole, et que tu n’as pas renié mon nom, j’ai mis devant toi une porte ou­verte, que personne ne peut fermer. Voici, je te donne de ceux de la synagogue de Satan, qui se disent Juifs et ne le sont pas, mais qui mentent ; voici, je les ferai venir, se prosterner à tes pieds, et connaître que je t’ai aimé. »

C’est Dieu qui a ouvert la porte de la Réformation et qui a soutenu ce mouvement. L’église apostate fut hu­miliée aux pieds de ceux qui mirent en lumière une grande partie de la Vérité de la Parole de Dieu, qui du­rant tout ce temps avait été couverte par la boue des traditions et des credo humains.

Mais, de la même manière qu’Elie laissa en vie les prophètes d’Astarté, de la même manière, la réforma­tion n’alla pas jusqu’à son terme, ne purifiant les quan­tités importantes d’erreurs que dans leurs grandes li­gnes. Ce mouvement négligea les erreurs moins gran­des, les considérant moins importantes. Une autre cause possible du refroidissement du zèle démarré à la réformation fut l’influence des pouvoirs civils, qui com­mencèrent à courtiser et à flatter les réformateurs en leur offrant pouvoir et protection. La conséquence ne se fit pas attendre, la réformation s’enlisa et de nou­velles églises apparurent, certaines portant le nom d’un réformateur, comme nous pouvons encore le constater aujourd’hui, conservant toujours certaines caractéristi­ques et doctrines de l’église mère.

Jézabel ne semblait pas troublée par les punitions de Dieu durant ces trois années et demie, pas plus que par la démonstration de force d’Elie au mont Carmel. Elle envoya par écrit une menace de mort à Elie, qui fut tellement découragé qu’il s’enfuit à nouveau.

Ce mouvement religieux, commencé au seizième siècle, ne changea pas l’attitude de l’église nominale et du monde à l’égard de la véritable Eglise de Christ dans la chair. Au sein d’une église à Rome nommée « Chiesa Del Gesu » [Trad : L’église de Jésus] se trouve un autel sculpté représentant la vierge Marie en train de chasser du paradis deux réformateurs : Martin Luther et Jean Huss. Sous l’autel est représenté un ange qui arrache les pages d’un livre, probablement la Bible traduite par les réformateurs. Cette sculpture a été réalisée vers les années 1700 et représente l’attitude arrogante de l’église catholique à l’égard des réformateurs.

Il est évident que la deuxième fuite d’Elie ne se fit pas sur l’injonction de Dieu. Il s’enfuit très loin, au mont Horeb. Durant ce voyage, il fut nourri à deux reprises par un ange, et avec la force qu’il prit de cette nourri­ture, il marcha jusqu’au mont Horeb. Ces deux repas nous suggèrent le festin biblique du début des années 1800, lorsque se sont formées de nombreuses socié­tés bibliques qui ont répandu des Bibles à grande échelle, rendant possible et intensifiant l’étude biblique. Le chemin parcouru par Elie pendant 40 jours et 40 nuits nous conduit aux années 1840, où la classe d’Elie a commencé à recevoir symboliquement des révéla­tions au sujet des événements à venir, représentés par le vent, le tremblement de terre et le feu qui précédent le Royaume de Christ représenté par le murmure doux et léger – 1 Rois 19 : 12.

La question posée par le Seigneur à Elie au mont Horeb – « Que fais-tu ici, Elie ? » – suggère l’idée que la fuite d’Elie ne s’était pas faite sur son commande­ment. Sa réponse montre son découragement et la crainte l’amenant à fuir.

Cette question peut également être comprise comme une remontrance de la part de Dieu, puisque très peu de temps avant cela, Dieu avait fait par la main d’Elie une grande démonstration et une grande réforme, où le prophète avait manifesté un grand cou­rage. Et là, tout à coup, il est en proie au désespoir. Dieu le renvoya sur la route par laquelle il était venu et lui confia alors d’autres missions.

Comme Elie, l’Eglise est pleine de zèle et de désir pour servir le Seigneur, mais, comme nous l’enseigne le Seigneur Jésus, la chair est faible. De la même ma­nière, le Seigneur nous corrige et fortifie notre foi et notre confiance en Lui par sa providence à l’égard de tous nos besoins et par l’approfondissement de sa Pa­role.

La question « Que fais-tu ici, Elie ? » est pleine de signification pour nous, qui vivons dans ces temps-ci. Si nous appartenons à la classe d’«Elie qui doit venir», posons-nous sans cesse cette question par laquelle nous pourrons examiner si ce que nous faisons est la volonté du Seigneur, et dans quelle mesure nous vi­vons à la hauteur des privilèges de cette classe d’Elie.

Lorsque nous analysons le profil d’Elie, nous obser­vons deux caractéristiques typiques prédominantes :

1)    Sa qualité de réformateur.

2)    L’esprit et la force qui mettent sa mission en valeur.

La mission d’Elie était globalement celle de rétablir la foi et l’adoration réelle en Israël. La mission de l’Elie antitypique est également de « ramener le cœur des pères à leurs enfants, et le cœur des enfants à leurs pères » avant le jour du Seigneur – Malachie 4 : 6.

C’est une mission de réformation et de réconcilia­tion des cœurs, ou plutôt de conversion, pour amener les parents à un état humble d’enfant. Pour les rendre obéissants comme des petits enfants, détourner leurs cœurs du péché et de l’infidélité, et les faire revenir en harmonie avec leurs parents, à savoir les patriarches et les prophètes fidèles.

Comme Elie, l’Eglise a reçu cette mission de ré­conciliation à laquelle fait référence l’apôtre Paul en 2 Corinthiens 5 : 20 : « Nous faisons donc les fonctions d’ambassadeurs pour Christ, comme si Dieu exhortait par nous ; nous vous en supplions au nom de Christ : Soyez réconciliés avec Dieu ! » La mission de l’Eglise se développe à une échelle plus large selon les paroles de Jésus : « Allez par tout le monde, et prêchez la bonne nouvelle à toute la création » (Marc 16 : 15). Mais la prédication de la bonne nouvelle de réconcilia­tion n’a donné que des résultats partiels. Ceux qui ont apporté ce message ont été récompensés par des bé­nédictions spécifiques à cette mission.

En guise de conclusion, je souhaiterais que nous analysions encore un aspect important du type d’Elie, à savoir son caractère incorruptible.

Son attitude de serviteur loyal et dévoué a été ma­nifestée au sein de ses expériences, et alors même qu’il pensait être le seul à être resté fidèle, il n’a pas cédé au courant de la majorité, mais il a représenté avec dignité, zèle et courage la véritable adoration de Dieu. Dieu lui fit savoir qu’il y avait encore 7000 per­sonnes « qui n’ont point fléchi les genoux devant Baal, et dont la bouche ne l’a point baisé » – 1 Rois 19 : 18.

Soyons nous aussi aux côtés de Dieu, comme Elie et les 7000 hommes. Ne fléchissons pas le genou de­vant les idoles de ce monde, peu importe les avanta­ges que cela pourrait nous apporter, et ne baisons pas ces idoles car cela prouverait que nous les aimons vé­ritablement.

Que Dieu nous aide à nous tenir debout à ses cô­tés, et qu’Il nous porte toujours dans son char de la victoire ! Amen !

Fr. S. L. (Roumanie)


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