« UN SIGNE DES TEMPS : “L’EMANCIPATION DES PEUPLES” »
THOMAS : Je me demande, Pierre, pourquoi tu veux parler de l’émancipation des peuples. Que la décolonisation soit un fait particulier à notre époque, je ne puis que le reconnaître ; l’histoire des 40 dernières années le prouve. Mais, dis-moi, quel rapport y a-t-il entre l’émancipation des peuples et la Bible ?
PIERRE : Ne sais-tu pas que la Bible parle de l’accession des peuples à l’indépendance ?
THOMAS : Elle en parle ! Tu m’étonnes ! J’ai lu la Bible d’un bout à l’autre, et je n’y ai pas trouvé ces expressions : “accession à l’indépendance”, ou “émancipation des peuples”, ou “décolonisation”.
PIERRE : Si ces expressions, ne figurent pas dans la Bible, cela ne signifie pas que la Bible n’en parle pas. Le Christ lors de son Premier Avènement, a annoncé beaucoup de vérités sous forme de paraboles et de comparaisons ; et c’est dans l’une de ses comparaisons qu’il fait allusion à l’émancipation des peuples.
THOMAS : Dans laquelle ?
PIERRE : Dans celle qui nous est rapportée dans l’Évangile selon Luc, au chapitre 21, versets 29, 30 et 31. Voudrais-tu lire ces versets ?
THOMAS : “Et II leur dit une comparaison : Voyez le figuier, et tous les arbres. Dès qu’ils ont poussé, vous connaissez de vous-mêmes, en regardant, que déjà l’été est proche. De même, quand vous verrez ces choses arriver, sachez que le Royaume de Dieu est proche”. Comment peux-tu, Pierre, déceler l’émancipation des peuples dans ces paroles ?
PIERRE : C’est dans le premier terme de cette comparaison qu’il faut la voir, et plus précisément dans l’expression “voyez le figuier, et tous les arbres. Dès qu’ils ont poussé, etc. . . . “
THOMAS : Mais, si je comprends bien, le Seigneur déclare, dans cette comparaison, que, comme la pousse des arbres en Palestine, annonçait que l’été était proche, de même, lorsque se réaliseraient les événements qu’il venait de citer, cela signifierait que le Royaume de Dieu serait proche.
PIERRE : Absolument, et ces événements sont : la crise mondiale qui va s’intensifiant, les tremblements de terre et les famines en divers lieux, les remous sociaux, les révolutions, la peur du lendemain, l’insécurité, l’immoralité, etc. . .
THOMAS : Comme je suis forcé de reconnaître que ces événements se réalisent de nos jours ; c’est en effet indéniable, je suis obligé de conclure, pour reprendre les paroles de Jésus, que le Royaume de Dieu est proche.
PIERRE : C’est une conclusion logique, et c’est la seule possible. Mais permets-moi de te faire observer que les termes de la comparaison employée par le Seigneur Jésus, autrement dit, le figuier et les arbres qui poussent, ont été choisis bien à propos, car ils sont, en eux-mêmes, l’illustration d’événements majeurs dont nous sommes témoins et qui s’accomplissent depuis plusieurs décennies.
THOMAS : Tu éveilles ma curiosité, Pierre. Explique-toi davantage sur ce point.
PIERRE : Le figuier, dans la Bible, représente la nation d’Israël. Ce figuier a séché lorsqu’on l’an 70 de notre ère, l’état d’Israël a cessé d’exister en tant que tel et que les Israélites, qui ont survécu à la répression des Romains, ont été dispersés dans toutes les parties au monde.
THOMAS : Oui, et depuis, et ce pendant près de 19 siècles, l’état d’Israël, en tant que tel, n’existait pas. Pour reprendre ton image, le figuier était donc sec pendant longtemps !
PIERRE : Très juste, Thomas.
THOMAS : Mais aujourd’hui, qu’en est-il ?
PIERRE : Aujourd’hui, l’état d’Israël existe de nouveau. C’est le 14 mai 1948 qu’a été proclamée sa création. Nous en avons été témoins.
THOMAS : En fait, ce qui s’est passé, c’est la résurrection de l’état d’Israël.
PIERRE : C’est exactement cela ! Et pour continuer l’image biblique, disons que le figuier a fleuri, il reverdit, il lui pousse des feuilles. Ce figuier, sec et mort pendant deux millénaires, a repris vie, et cela, à notre époque. C’est là déjà un signe des temps important.
THOMAS : C’est incontestable ! Le retour des Israélites en Terre Sainte et la résurrection de l’état d’Israël constituent bien un des signes marquants de notre époque.
PIERRE : Permets-moi, maintenant, Thomas, d’attirer ton attention sur un autre signe, non moins important. C’est l’accession à l’indépendance de pays autrefois colonisés. Autrement dit c’est la décolonisation, qui est aussi montrée dans la comparaison faite par le Seigneur.
THOMAS : Je comprends ce que tu veux dire. Si le figuier représente la nation d’Israël, les autres arbres, qui commencent à pousser en même temps, représentent tous les jeunes états qui ont accédé à l’indépendance, principalement depuis la fin de la seconde guerre mondiale, par le processus de la décolonisation, précisément.
PIERRE : C’est exactement cela ! Les peuples, autrefois asservis, ne pouvaient se résigner à supporter continuellement les conditions d’existence en tant que “colonisés”. Avec l’augmentation des connaissances, dont parle le prophète Daniel, le désir de liberté et d’indépendance les a réveillés, les uns après les autres.
THOMAS : Oui, ils ont voulu être maîtres chez eux, gérer eux-mêmes les richesses que produit leur sol. Ils se sont épanouis et le sentiment de dignité humaine a fait qu’ils n’ont plus voulu être traités comme subordonnés mais comme les égaux de leurs colonisateurs.
PIERRE : C’était un sentiment bien légitime. Et, conduits par certains éléments prédominants, ils se sont mis à l’action et, que ce fût par des moyens pacifiques ou par la révolte armée, ils sont parvenus à cette liberté qui leur tenait tant à cœur.
THOMAS : Et aujourd’hui, en tant qu’états souverains, indépendants, ils traitent avec leurs anciens maîtres sur un pied d’égalité.
PIERRE : Prenons, comme exemple, le continent africain. Dans cette grande Afrique, il n’y avait, en 1945, que quatre nations indépendantes. Aujourd’hui, il y en a plus de cinquante. Pratiquement, l’Afrique est aujourd’hui décolonisée, comme le sont également les états du proche et de l’Extrême-Orient, tels l’Inde, le Vietnam, etc. . .
THOMAS : Oui, et les quelques séquelles qui restent encore du colonialisme sont en voie de liquidation.
PIERRE : Comme tu peux le constater, Thomas, la Bible, et la Bible seule, permet de comprendre le sens des événements mondiaux actuels.
THOMAS : C’est vraiment un livre merveilleux ; c’est le livre des livres que chacun devrait posséder et connaître.
PIERRE : Ainsi se développent sous nos yeux, magnifiquement, les événements inclus dans la comparaison utilisée par le Seigneur Jésus. Oui, le figuier verdit, l’état d’Israël est ressuscité, et simultanément toute une pépinière d’arbustes poussent, autrement dit, de nombreux nouveaux états indépendants ont vu et voient le jour.
THOMAS : Et que nous annonce le témoignage de ces deux signes, joint aux événements prédits pour notre temps, et qui s’accomplissent en même temps, à savoir : les troubles, les famines, les révolutions, les revendications, la crise et la peur du lendemain, générée par la menace que font peser sur l’humanité les armes atomiques ?
PIERRE : II nous annonce, selon les paroles du Christ, que le Royaume de Dieu est proche, ce Royaume où il n’y aura plus de guerres, ni de troubles, ni de crises, ni de famines, ni de peur du lendemain et où les hommes apprendront à vivre ensemble et à s’aimer les uns les autres.