« La démonstration de l’existence de Dieu »
THOMAS : Aujourd’hui, beaucoup de personnes ne croient pas que Dieu existe. C’est, à mon avis, parce qu’elles n’ont pas approfondi l’examen de cène question aussi importante qu’est l’existence d’un Créateur suprême.
PIERRE : Considérons le sujet sans faire usage de la foi, mettons la Bible de côté, cette fois-ci et faisons simplement appel à la raison, en partant du principe fondamental que tous les effets, toutes les conséquences, doivent nécessairement être produites par des causes premières.
THOMAS : C’est l’évidence même. Il n’y a pas d’effet sans cause. Tout ce qui se produit a été causé par quelque chose, ou voulu par quelqu’un. Il en résulte que tout ce qui existe actuellement, tout ce qui est, a une cause première pour origine, et a été voulu par quelqu’un.
PIERRE : Et si l’objet que j’examine est beau, si je me rends compte qu’il a été conçu et réalisé avec art, s’il force mon admiration, j’en déduis que son auteur possède un don que je n’ai pas, ou qu’il est doté d’une intelligence supérieure à la mienne.
THOMAS : Ce que tu dis là est tout à fait logique, Pierre, mais, pour que cette pensée se grave mieux dans mon esprit, pourrais-tu l’illustrer par un exemple ?
PIERRE : Et bien, si tu assistes à une exposition œuvres d’art et que tu te trouves face à une toile représentant un magnifique bouquet de rosés, tu penses automatiquement à l’auteur de cette toile, à son talent et à son appréciation de la beauté qui lui ont permis de réaliser ce chef œuvre.
THOMAS Bien sûr, je ne pourrais faire autrement.
PIERRE : II ne te viendrait jamais à l’idée que ce tableau s’est fait de lui-même, ou a été le résultat de quelques heureux hasards.
THOMAS : Bien sûr que non ! Ce serait ridicule que de dire ou de penser cela. Un tableau ne peut se peindre lui-même. Il doit obligatoirement avoir été peint par quelqu’un.
PIERRE : Ceci étant, est-il raisonnable de penser que les belles rosés, qui ont servi de modèle à notre artiste, se soient créées elles-mêmes, par pur hasard, sans qu’il y ait eu’ à l’origine, un système de leur reproduction ?
THOMAS : Non, il ne serait pas raisonnable de penser cela. La seule conclusion qui s’impose, en la circonstance, c’est que ces rosés naturelles ont été, à l’origine, conçues et créées par un Etre infiniment plus doué, plus capable que celui qui n’a fait que les copier.
PIERRE : C’est en effet le seule conclusion qui s’impose. Prenons un autre exemple. Je me promène un jour à travers bois et, tout à coup, mon pied heurte un objet métallique. Je le ramasse. C’est une montre-bracelet qu’un autre promeneur a dû perdre. J’ouvre son boîtier, et qu’est-ce que j’y découvre ?
THOMAS : Tu y découvres un système miniature compliqué de roues dentées, de ressorts, de pierres précieuses et de balanciers, disposés selon un ordre donné, et tu peux constater que toutes pièces minuscules, connectées les unes aux autres, se meuvent selon un programme bien précis dans le seul but de faire tourner les aiguilles du cadran d’une manière régulière, invariable.
PIERRE : Suppose que je te dise que cette montre n’a été ni conçue ni fabriquée par personne, mais qu’elle s’est fabriquée elle-même. Après je ne sais quel coup de baguette magique, on a vu surgir soudainement de terre de l’or, du minerai, des pierres précieuses et d’autres matières premières. Le tout s’est mis à fondre, puis s’est façonné, taillé, et c’est ainsi qu’on a eu ces roues dentées, ces balanciers, ces rubis, ces aiguilles, ce cadran, ce boîtier etc. Une fois l’auto fabrication de ces pièces achevée, le vent a commencé à souffler dans différents sens, de sorte que ces pièces se sont rapprochées les unes des autres, ajustées les unes aux autres, puis elles ont toutes ensemble sauté dans le boîtier qui s’est refermé de lui-même. On a entendu un tic, puis un tac. Le mécanisme est parti et c’est ainsi que tu as maintenant, mon cher Thomas, cette montre waterproof et anti-choc qui te donne l’heure à la seconde près. Si je te disais cela, que me répondrais-tu ?
THOMAS : Je te dirais que tu perds la tête, que ton histoire transgresse les lois de la raison. Je te ferais observer que l’existence d’une montre est la preuve indubitable de la préexistence d’un horloger. C’est la seule conclusion logique sur ce point.
PIERRE : C’est en effet sur ce point la seule conclusion logique. Mais permets-moi de te faire observer que cette même logique, ce même raisonnement, il faut aussi l’appliquer à la création entière.
THOMAS : Je sais, l’univers peut être comparé à cette montre dont nous venons de parier. C’est un chronomètre aux dimensions énormes dont les parties sont les soleils et les planètes, c’est-à-dire d’immenses sphères suspendues dans l’infini, se mouvant à des vitesses fantastiques et suivant des orbites invariables. Chaque planète est parfaitement adaptée aux autres. Elles ont toutes été façonnées avec une précision géniale et sont toutes contrôlées par des lois immuables, de sorte que leur mouvement et leur position peuvent être prévues avec exactitude longtemps à l’avance.
PIERRE : C’est ainsi que chaque lever et chaque coucher de soleil peuvent être prédits à la minute près. C’est aussi grâce à la connaissance de ces lois, comme par exemple la loi de la gravitation, que l’homme fut capable d’aller poser le pied sur la lune. Si ces lois immuables n’étaient pas connues de l’homme et si leurs effets ne pouvaient être prédits avec une précision absolue, l’homme n’aurait pas été capable de faire ce qu’il a fait.
THOMAS : Nous pouvons donc conclure que, comme il ne peut y avoir d’horloge sans horloger, il ne peut non plus y avoir de lois sans Législateur, ni de création sans Créateur.
PIERRE : C’est la seule conclusion qui s’impose et cette conclusion est, elle aussi, logique et raisonnable.
THOMAS : En fait, tout, autour de nous, prouve l’existence de Dieu, le Créateur et Législateur suprême. Chaque arbre, chaque plante et chaque fleur nous étonnent quand on se donne la peine de les observer, et témoignent de l’existence du Créateur divin.
PIERRE : Et son chef œuvre, sur terre, ce fut la création de l’homme. L’être humain est une merveille en soi. Outre une grande supériorité physique, l’homme possède des attributs moraux et mentaux, que n’ont pas les animaux. Son cerveau est un ordinateur surdoué que les ordinateurs les plus sophistiqués sont bien loin d’égaler.
THOMAS : Je me rends compte que croire que cette merveille, qu’est le corps humain, soit le résultat d’une évolution aveugle est déraisonnable. Et je comprends mieux les paroles du Psalmiste qui a déclaré : “L’insensé dit en son cœur : il n’y a pas de Dieu” (PS. 14 : 1).
PIERRE : Et c’est bien vrai, car h création entière prouve que le Créateur existe, même si nous ne pouvons pas voir ce Créateur.
THOMAS : Je me rappelle à ce sujet la réponse faite un jour par un bédouin, qui traversait souvent des déserts à dos de chameau, à une personne qui lui demandait comment il pouvait croire en un Dieu qu’il ne voyait pas. Il fit la comparaison suivante : “Et pourquoi est-ce que je crois qu’un voyageur est passé près de ma tente, au cours de la nuit, en plein désert ? Je le crois, parce que je vois les empreintes de ses pas dans le sable”.
PIERRE : Oh la belle réponse ! Il n’avait pas vu le voyageur passer près de lui dans la nuit, mais il était sûr qu’il était passé, car les marques de pas dans le sable le prouvaient. De même, il croyait en Dieu, en ce Dieu qu’il ne voyait pas, parce qu’il reconnaissait la marque, l’empreinte de Dieu dans toute œuvre de la création.
THOMAS : Et c’est bien vrai ! Si l’on veut seulement s’en donner la peine, il ne nous sera pas difficile de reconnaître, dans les plus petites choses comme dans les plus grandes, cette empreinte de Dieu, la marque d’une sagesse, d’une intelligence et d’une puissance infimes.
PIERRE : Oui, dans le monde microscopique des arômes comme dans l’univers infini des étoiles, dans l’innombrable variété de fleurs, d’arbres, d’animaux, d’oiseaux qui peuplent la terre, dans l’immensité des océans comme dans la majesté des montagnes, partout, autour de nous, et en nous-mêmes, se reconnaît la marque, l’empreinte de Dieu.
THOMAS : Pas étonnant que le Psalmiste David, reconnaissant cette empreinte, ait déclaré, je cite le Psaume 19, verset 2: “ Les cieux racontent la gloire de Dieu et l’étendue manifeste œuvre de ses mains ”.