EN ÊTES-VOUS CAPABLES ?

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« Pouvez-vous boire la coupe que moi, je vais boire ? » – Matthieu 20 : 22 (DARBY).

Voici les circonstances dans lesquelles ces paroles ont été prononcées par notre Seigneur : C’était quelques jours avant sa crucifixion. Jésus avait promis à ses disciples qu’ils pourraient s’asseoir avec Lui sur son trône dans son Royaume. Aussi étaient-ils si convaincus que ce serait comme le Seigneur l’avait dit qu’ils discutaient de la position respective qu’ils pourraient y occuper. La mère des deux disciples, Jacques et Jean, s’approcha et demanda si ses fils pourraient s’asseoir l’un à sa droite et l’autre à sa gauche dans le Royaume. Jésus, se tournant vers les deux disciples, répondit en leur demandant : « Pouvez-vous boire la coupe que moi, je vais boire, et être baptisés du baptême dont moi je suis baptisé ? » – Matthieu 20 : 22 (DARBY et note associée).

Nous savons que le baptême de Jésus eut lieu au commencement de son ministère. Conformément au plan divin, Il devait mourir comme Sauveur du monde, et Il symbolisa cette mort dès qu’Il eut atteint l’âge de trente ans – dès que cela fut possible selon la Loi. Durant les trois ans et demi de son ministère, Il accomplit ce baptême, Il déversa son âme jusqu’à la mort, et cette mort s’acheva au calvaire. Jésus dit : « Le baptême dont moi je suis baptisé » -maintenant-, il ne s’agissait pas d’un baptême futur ou passé.

Mais Il parla différemment de la coupe : « La coupe que moi, je vais boire ». Il laissa entendre par là même que la coupe était à venir : non pas actuelle ni déjà passée. Il avait dit à ses disciples qu’Il irait à Jérusalem, et que là Il serait crucifié, et que le troisième jour Il ressusciterait. Il dit en une autre occasion : « Si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez son sang, vous n’avez point la vie en vous. » (Jean 6 : 53). Les disciples ne comprirent pas ce que le Seigneur dit sur le fait qu’Il devait être crucifié. Mais Jésus comprenait la situation et savait que cette coupe allait être versée pour Lui. Aussi en parla-t-Il de nouveau, disant à son sujet : « Ne boirai-je pas la coupe que le Père m’a donnée à boire ? » – Jean 18 : 11.

L’ÉPREUVE PARTICULIÈRE DE NOTRE SEIGNEUR

Nous pourrions penser au mot « coupe » comme représentant les diverses expériences de la vie, que chacun a sa coupe de joie mêlée de tristesse. Mais Jésus a utilisé ce terme dans un sens différent. Lorsqu’Il était dans le Jardin de Gethsémané, Il pria : « Mon Père, s’il est possible, que cette coupe s’éloigne de moi ! Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux » (Matthieu 26 : 39), et de nouveau durant cette même nuit, Il pria disant : « Mon Père, s’il n’est pas possible que cette coupe s’éloigne sans que je la boive, que ta volonté soit faite ! » (Matthieu 26 : 42). En ce qui concernait son baptême jusqu’à la mort, il n’y avait aucune hésitation de la part de notre Seigneur. Au contraire, dès le début, Il y participa de manière volontaire. Il pria pour que la mort ignominieuse Lui soit épargnée si possible, mais Il apprit que c’était la volonté du Père à son sujet, et Il fut heureux de s’y soumettre.

Il n’y avait rien dans la Loi qui indiquait que notre Seigneur devrait être exécuté comme un blasphémateur de la Loi divine. Cependant le blasphème était la charge principale portée contre Lui. Le Sanhédrin L’accusa de blasphème en ce qu’Il avait dit : « Détruisez ce temple, et en trois jours je le relèverai » (Jean 2 : 19), et qu’Il affirmait être le Fils de Dieu. De toute évidence, ce qui pesait tout particulièrement sur son esprit à ce moment-là et dont Il aurait aimé être déchargé, était l’ignominie et la honte d’être crucifié comme un criminel et blasphémateur du Père qu’Il aimait tant.

Jésus savait qu’Il était venu dans le monde pour mourir et qu’Il devait souffrir. Mais cette partie de son expérience, Il ne l’avait pas pleinement comprise. Il savait évidemment que « comme Moïse éleva le serpent dans le désert, il faut de même que le Fils de l’homme soit élevé » (Jean 3 : 14), car Il mentionna ce fait relativement tôt dans son ministère lors de sa conversation avec Nicodème. Mais plus approchait le temps de son humiliation, de son abaissement, plus Il réalisait ce que cela signifiait. Il ressentit une grande répugnance face à cela et répandit son cœur en un cri : « S’il est possible, que cette coupe s’éloigne de moi ! », mais immédiatement, Il affirma que sa déclaration au moment de sa consécration : « Voici, je viens pour faire ta volonté » (Hébreux 10 : 9), n’était pas de vaines paroles en ajoutant : « Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux » – Matthieu 26 : 39.

SOMMES-NOUS PRÊTS A PARTAGER SON OPPROBRE ?

C’est ainsi que notre Sauveur dit à ses disciples : Êtes-vous prêts à déposer vos vies entièrement, même si cela devait signifier une perte injuste de votre vie ? Pouvez-vous boire la coupe que je dois boire ? Elle sera associée à la honte et à l’ignominie. Désirez-vous partager cela avec Moi, partager ma coupe ? Ils répondirent : « Nous le pouvons ». Ils étaient disposés à le faire.

Nous voyons que ceci est la même coupe représentée durant le service commémoratif. Le pain représente le corps et le vin, le sang de notre Seigneur. La coupe en particulier représentait la honte et l’ignominie en relation avec sa mort, et les deux disciples se dirent prêts à partager sa coupe : Ils n’eurent aucune hésitation. Peu importe le prix, ils seraient fidèles. Ils se soumettraient à toutes les conditions qu’Il leur imposerait. Bien sûr, ils ne savaient pas encore toute l’importance du mot baptême et du mot coupe. C’étaient des choses que tous ses disciples comprendraient par la suite. Lorsque la Pentecôte viendrait, ces choses que Jésus leur avait dites reviendraient à leur mémoire, comme Il l’avait annoncé (Jean 16 : 4 et 13 : 19). Mais ils étaient volontaires et désireux. Et c’est tout ce que nous pouvons être. Jésus garantit que, étant volontaires, ils auraient ces expériences. Qu’en persévérant, en continuant à souffrir avec Lui ici-bas, ils règneraient avec Lui sur son Trône. Mais pour ce qui est de la place particulière de chacun sur le Trône, ce ne serait pas à Lui de décider, mais au Père.

Le courage et la force que notre cher Rédempteur a manifestés en marchant sur le chemin étroit, nous remplissent d’admiration. Que son caractère était fort et brave ! Il ne songeait pas à regarder en arrière. Tout son être était déterminé à accomplir la volonté de son Père céleste : s’offrir Lui-même en sacrifice dans l’intérêt du monde. Quel noble exemple eurent les Apôtres devant eux ! – La grandeur dans l’humilité, la victoire par l’offrande complète de soi !

L’ÉGLISE BUVANT DE LA COUPE DU SEIGNEUR

Le fait que l’Église boive de la coupe du Seigneur représente notre participation aux souffrances de Christ durant l’âge présent. Personne ne sera membre du Corps du grand Médiateur de la Nouvelle Alliance à moins qu’il ne se soumette à présent aux conditions appropriées. Boire le sang signifie prendre part à la coupe. Car si nous ne buvons pas de sa coupe, nous ne participerons pas non plus à sa gloire. Il dit : « Buvez-en tous ». Et tous doivent en boire, et la coupe entière devra être bue durant cet âge.

C’est un immense privilège que nous avons de pouvoir prendre part aux souffrances de Christ. « Si nous souffrons avec Lui, nous règnerons avec Lui ». Nous participerons à l’inauguration de la Nouvelle Dispensation et au déversement des bénédictions. L’antitype de Moïse qui fera l’aspersion, c’est Christ, la Tête et l’Église, son Corps, glorifiés, dont on lit en Actes 3 : 22 : « Moïse déjà a dit : Le Seigneur, votre Dieu vous suscitera d’entre vos frères un prophète comme moi ». Cela veut dire que Moïse Le typifiait sur une échelle inférieure. La résurrection du Corps est en cours. Jésus fut ressuscité en premier, puis tous les Apôtres, et ensuite le reste des membres du Corps.

De même que Moïse fit aspersion sur tout le peuple, de même le Moïse antitypique, une fois complet, aspergera le monde, l’humanité tout entière. Cela signifiera les amener en harmonie avec la Loi divine. Il faudra les mille ans pour asperger l’humanité. Ainsi il y a une grande différence entre boire la coupe et asperger le sang. L’aspersion du sang représente la justification, tandis que la participation à la coupe par l’Église représente non seulement la justification, mais également la sanctification.

LA RECONNAISSANCE PAR NOTRE SEIGNEUR DES DESSEINS DIVINS

Notre Seigneur, dans ses paroles mémorables adressées à Pierre : « Ne boirai-je pas la coupe que le Père m’a donnée à boire? » (Jean 18 : 10), se réfère de toute évidence, à ses dernières expériences qui furent sévères à l’extrême. Il fut déshonoré parmi les hommes, reconnu comme un ennemi de Dieu, un blasphémateur. Il s’attendait à ce que ses souffrances physiques soient intenses, mais pour son esprit parfait, la honte et le renoncement, l’opprobre, ajoutèrent beaucoup au caractère poignant de son angoisse. Ce fut cependant la coupe que le Père Lui donna à boire. C’était le dessein divin à son égard.

Notre Seigneur eut toutes les expériences nécessaires pour démontrer et éprouver sa loyauté. Il était nécessaire qu’Il manifestât sa loyauté devant les anges et devant les hommes. Tout cela fut divinement prévu avant même la création de l’homme. Il était « L’Agneau immolé dès la fondation du monde » (Apocalypse 13 : 8). Tout ce qui se rapporte à cet agneau immolé fut prédestiné par le Père. Jésus devait boire la coupe qui appartenait au pécheur, afin qu’Il puisse racheter l’homme et être ainsi un Souverain Sacrificateur fidèle et compatissant. Il s’agissait de la coupe de souffrance et de mort. Il était nécessaire que Jésus souffrît la mort sur la croix, afin de pouvoir racheter le Juif.

L’AMOUR ET LA LOYAUTÉ MANIFESTÉS PAR LA SOUMISSION

Toutes ses souffrances étaient prédites dans les Écritures. La crucifixion était représentée dans l’élévation du serpent d’airain dans le désert. Toutes ses expériences étaient préconçues, préétablies et nécessaires. Lorsqu’Il vint sur la terre pour faire la volonté du Père, Il ne savait pas tout ce qui L’attendait. Mais Il apprit l’obéissance par les choses qu’Il a souffertes, les choses qui étaient « écrites dans le Livre ». Il se soumit à toute la volonté du Père, et prouva ainsi sa loyauté. Comme Il le déclara Lui-même : « Je suis venu pour faire, non ma volonté, mais la volonté du Père qui m’a envoyé » (Jean 6 : 38). Tandis que l’heure de la consommation de son sacrifice approchait, dans la solitude obscure de Gethsémané, le Maître pria : « Mon Père, s’il est possible, que cette coupe s’éloigne de moi ! ». Nous ne devons pas supposer qu’Il pria pour que la coupe de la mort s’éloignât, mais Il se demandait si les expériences ignominieuses de la crucifixion pouvaient s’éloigner. Néanmoins nous remarquons qu’Il ne murmura ni ne se rebella, mais dit : « Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux » – Matthieu 26 : 39.

UNE SUPERVISION PARTICULIÈRE DE NOTRE COUPE

Nous voyons que notre Seigneur bien-aimé but la coupe amère jusqu’à la lie et le fit avec reconnaissance. Et nous devons nous souvenir qu’Il nous a donné cette coupe, que nous devons tous en boire, non pas afin d’avoir exactement les mêmes expériences que Lui, mais pour que nous puissions tous boire la coupe de souffrance jusqu’à la mort de la manière voulue par le Père. Jésus était l’Unique parfait et le Père Lui réserva un traitement tout particulier.

Dans notre cas, les expériences sont différentes, car en raison de notre imperfection, nous ne pouvons être traités du point de vue de la perfection. Aussi, nous ne devrions pas penser à notre coupe comme une chose précise, un programme bien déterminé, comme celui de notre Maître, mais plutôt que le Père nous a permis d’avoir part à la coupe de mort avec son Fils. Notre coupe est sous la supervision de notre Sauveur, bien que ce soit la coupe versée par le Père, puisqu’il s’agit du programme établi par le Père.

Dans le cas de notre Maître, la coupe était nécessaire pour les péchés de toute l’humanité. Dans notre cas, cela n’est pas nécessaire, mais il plait au Père de nous accorder d’avoir part aux souffrances et à la gloire de notre Seigneur. Jésus compense nos faiblesses et développe nos caractères, nous façonnant à sa propre image glorieuse. Sans la supervision de notre coupe par notre Seigneur, nous serions très peu développés dans nombre de qualités. C’est pour cela que notre coupe a besoin d’une attention toute particulière. Il nous assure qu’avec les expériences nécessaires nous avons aussi sa grâce suffisante. Sa puissance s’accomplit dans notre faiblesse, toutes choses concourant à notre bien.

Gardons toujours en mémoire qu’à moins que nous ne participions à sa coupe, d’être immergés avec Lui dans la mort, nous ne pourrions avoir part à son Royaume de gloire, et nous ne pourrions jamais nous asseoir avec Lui sur son Trône. Considérons donc toutes les choses terrestres comme une perte et de la boue afin d’acquérir cette perle de grand prix. Lorsque surviennent de douloureuses épreuves ne soyons pas effrayés, « … ne soyez pas surpris, comme d’une chose étrange qui vous arrive, de la fournaise qui est au milieu de vous pour vous éprouver » (1 Pierre 4 : 12), car c’est à cela que nous avons été appelés – à souffrir maintenant avec notre Maître bien-aimé afin d’être bientôt glorifiés avec Lui dans le Royaume éternel.

« Êtes-vous capables de marcher sur ce chemin resserré et étroit,

Sans ami à votre côté, ni bras pour appui ?

Pouvez-vous avancer courageusement à travers la nuit qui s’épaissit ?

Pouvez-vous attendre patiemment jusqu’à ce que le Seigneur envoie la lumière ?

Ah, si donc vous pouvez boire la coupe qu’Il verse,

Et ne jamais abaisser la bannière de la Vérité,

Alors ses bien-aimés vous êtes, et sa couronne vous porterez,

Sur son Trône vous serez assis, et sa gloire vous partagerez ».

WT1914 p5421

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