Ésaïe 26 : 20
C’est merveilleux de pouvoir dire : « Tu es mon refuge, mon partage sur la terre des vivants. » « Mon âme, retourne à ton repos, car l’Éternel t’a fait du bien » (Psaume 142 : 6 ; Psaume 116 : 7). Nous nous reposons de nos propres œuvres (Hébreux 4 : 10). Nous ne nous appartenons plus ; moins nous avons de volonté personnelle, plus nous sommes riches et puissants en Jésus-Christ. Oui, « quand je suis faible, c’est alors que je suis fort », dit l’apôtre Paul en 2 Corinthiens 12 : 10.
Nous réalisons que nous possédons cette force, lorsque nous nous plongeons dans les préceptes de Dieu, dans sa Parole ; lorsque nous conversons, en quelque sorte, avec Dieu, et que son merveilleux plan plein de sagesse et d’harmonie s’ouvre tel un paysage devant nos yeux spirituels. Et quand, dans la paix de Dieu, nous étudions un passage de la Parole du Seigneur, faisons-le en priant avec ferveur : Oh, Seigneur, guide-moi, que ta sagesse et ton esprit me dirigent et me fortifient, pour que je sois sage et fort en Toi.
Dieu, par l’intermédiaire du prophète Ésaïe, qu’il a particulièrement béni, a beaucoup de choses à dire au peuple d’Israël naturel et en même temps à nous. En Ésaïe 26 : 3, 4, il nous dit : « A celui qui est ferme dans ses sentiments, tu assures la paix, la paix, parce qu’il se confie en toi. Confiez-vous en l’Éternel à perpétuité, car l’Éternel, l’Éternel est le rocher des siècles. »
Il est absolument nécessaire que nous ayons toujours confiance en Dieu, car Il est un rocher, le rocher de l’éternité, le rocher des siècles. « Christ en vous, l’espérance de la gloire » (Colossiens 1 : 27). Christ aussi est le rocher ou le fondement sur lequel est édifié le plan de Dieu, c’est la base de ce plan, le moyeu de la roue autour duquel il tourne. C’est par la grâce de Jéhovah que l’on comprend le plan de Dieu. Celui qui connaît Jéhovah, a l’occasion d’obtenir la vie. (voir Jean 17 : 3).
En cette fin de l’Âge de l’Évangile, on peut dire au peuple du Seigneur que la paix le garde, quelles que soient les circonstances. Plus la nuit s’avance, qu’il soit consolé par la parole du prophète, en Ésaïe 26 : 20, 21 : « Va, mon peuple, entre dans ta chambre et ferme la porte derrière toi ; cache-toi pour quelques instants, jusqu’à ce que la colère soit passée. Car voici, l’Éternel sort de sa demeure, pour punir les crimes des habitants de la terre ; et la terre mettra le sang à nu, elle ne couvrira plus les meurtres. »
« Va » ou « Allez », nous disent souvent Dieu ou son Fils, en ajoutant « en paix ». « Va, mon peuple, entre dans ta chambre. » De quel peuple s’agit-il ? De n’importe quel peuple ? Est-ce Israël, la descendance terrestre d’Abraham ? Nous répondons : non. Le Cantique des Cantiques 1 : 4 dit : « Le roi [c.-à-d. Christ] m’introduit dans ses appartements… Nous nous égaierons, nous nous réjouirons, à cause de toi ; nous célébrerons ton amour plus que le vin. C’est avec raison que l’on t’aime. »
Quel peuple aime son Seigneur et Sauveur avec raison ? Il n’y a qu’un « peuple qui porte son nom », appelé parmi les nations, qui sert avec raison ou intelligence de cœur, son Dieu et Père, par les mérites de son cher fils Jésus-Christ. Si l’on peut dire que la grâce de Dieu est plus grande que la vie, alors on peut aussi dire que l’amour de Dieu ou de son Fils est plus grand que le vin, que l’instruction. Certainement, la Parole et ses enseignements clairs nous ont conduits vers cette connaissance. Le but du commandement, disent les Écritures, c’est la charité provenant d’un cœur pur (1 Timothée 1 : 5). Dieu a l’intention de nous rendre semblables à Christ. C’est un but merveilleux et glorieux, pour lequel nous devons nous battre, avec peine et sueur.
Notons qu’Il nous a conduits dans ses appartements (au pluriel !). Bien qu’il soit vrai qu’« Il y a plusieurs demeures dans la maison de mon Père », nous espérons atteindre finalement la plus belle demeure, l’étage de la couronne de vie.
Ces demeures peuvent aussi être interprétées d’une autre manière : il s’agirait des différents stades de notre développement, suivant les conditions qui nous entourent, représentées dans le Cantique des Cantiques par les vents du Sud et du Nord (Cantiques des Cantiques 4 : 16) et les expériences difficiles ou agréables que nous vivons ; grâce à cela, nous pouvons glorifier le Seigneur, de pouvoir rester dans sa demeure, la demeure de la paix, une paix qui vient de la foi et d’une bonne connaissance, toutes choses qui servent au mieux ceux qui aiment Dieu (Romains 8 : 28). Soyons attentifs à nous-mêmes et les uns aux autres, ne nous éloignons pas de cette demeure de la paix de Dieu ! « A celui qui est ferme dans ses sentiments tu assures la paix, la paix, parce qu’il se confie en toi. » – Ésaïe 26 : 3.
Proverbes 4 : 23 est un verset bien connu mais qui est cité peu souvent : « Garde ton cœur plus que tout autre chose, car de lui viennent les sources de la vie. » Comment se fait-il que les sources de la vie soient dans le cœur ? L’apôtre Paul explique : « Car c’est en croyant du cœur qu’on parvient à la justice » écrit-il en Romains 10 : 10, « et c’est en confessant de la bouche qu’on parvient au salut », « Le juste vivra par la foi ». Romains 1 : 17 – Habacuc 2 : 4 – Galates 3 : 11 – Hébreux 10 : 38 : ces quatre versets montrent précisément que la foi est l’élément essentiel de la vie. Elle est ancrée dans notre cœur.
Notre cœur est le « coffre » de tout ce que nous avons appris et dont nous sommes convaincus. (voir 2 Timothée 3 : 14). Par la connaissance, la foi augmente de plus en plus – la foi qui nous permet de recevoir de Jésus la robe de justice. La justification devant Dieu – nous le savons – c’est la vie. C’est pourquoi : « Garde ton cœur plus que tout autre chose » !
« Va, mon peuple, entre dans ta chambre, et ferme la porte derrière toi ». Dans le langage courant, l’expression « la porte de ton cœur » est connue. Notre grand Dieu, qui a clairement appelé tous les cœurs sincères, par l’intermédiaire de son serviteur fidèle et prudent, disant : « Sortez du milieu d’elle, mon peuple » (Apocalypse 18 : 4), ne pourrait-Il pas dire aussi : « Va, mon peuple, entre dans ta chambre… » ?
La période dans laquelle nous vivons est pleine de méchancetés, de tentations et d’opposition à Dieu. Devant les puissances conjuguées du mal, qui nous environnent, que pouvons-nous faire de mieux que de fermer solidement la porte de notre cœur et de notre foi ? Avec l’aide du Seigneur, cette porte devient invisible et imprenable pour l’adversaire, aussi imprenable que l’avait été la porte de Lot, grâce à la puissance de l’ange de Dieu. – Genèse 19 : 11.
Ferme solidement la porte de ta foi ! Ferme ton cœur et tes oreilles aux idées, aux thèses, aux courants religieux qui se développent de nos jours ! Chacun de nous devrait rendre sincèrement compte de l’espérance qu’il possède et du plan de rédemption plein de sagesse de notre grand Dieu.
« Cache-toi pour quelques instants, jusqu’à ce que la colère soit passée » (Ésaïe 26 : 20) et tu vivras des évènements importants et extraordinaires !
Le Psaume 91 semble être une clé pour comprendre ce passage d’Ésaïe. C’est une merveilleuse consolation d’être assuré de la protection de notre Sauveur, si nous Le servons avec un cœur sincère. Le sens des versets 1 à 10 du Psaume 91 est comparable aux paroles éloquentes de Malachie 3 : 16-18, qui disent : « Alors ceux qui craignent l’Éternel se parlèrent l’un à l’autre ; l’Éternel fut attentif et il écouta ; et un livre de souvenir fut écrit devant lui pour ceux qui craignent l’Éternel et qui honorent son nom. Ils seront à moi, dit l’Éternel des armées, ils m’appartiendront, au jour que je prépare ; j’aurai compassion d’eux, comme un homme a compassion de son fils qui le sert. »
Nous lisons les extraits les plus significatifs du Psaume 91, des versets 8 à 10 : « De tes yeux seulement tu regarderas, et tu verras la rétribution des méchants. Car tu es mon refuge, ô Éternel ! Tu fais du Très-Haut ta retraite. Aucun malheur ne t’arrivera, aucun fléau n’approchera de ta tente. » … « Jusqu’à ce que la colère soit passée ».
Ne nous éloignons pas de ce refuge élevé, de cette protection assurée par notre Père céleste. Il couvre ceux qui Le servent de tout leur cœur, de son manteau d’amour éternel qui ne permet pas que l’Adversaire nuise aux enfants de Dieu. Le verset 21 du Psaume 31 nous dit : « Tu les protèges sous l’abri de ta face contre ceux qui les persécutent, tu les protèges dans ta tente contre les langues qui les attaquent. » … « Jusqu’à ce que la colère soit passée. »
Lisons Apocalypse 11 : 18 : « Les nations se sont irritées ; et ta colère est venue, et le temps est venu de juger les morts, de récompenser tes serviteurs les prophètes, les saints et ceux qui craignent ton nom, les petits et les grands, et de détruire ceux qui détruisent la terre. »
Celui qui a pris la juste mesure des paroles d’Ésaïe 26 : 21, se sentira sérieusement et solennellement encouragé : « Car voici, l’Éternel sort de sa demeure, pour punir les crimes des habitants de la terre ; et la terre mettra le sang à nu, elle ne couvrira plus les meurtres », Jéhovah apparaît en puissance et entre en action. « J’ai longtemps gardé le silence, je me suis tu, je me suis contenu » (Ésaïe 42 : 14) … depuis 6000 ans ! Et maintenant, Dieu va montrer sa formidable puissance et sa justice. Dans peu de temps, des extrémités de la terre, on apprendra qui est réellement Jéhovah, Lui qui fut méconnu et calomnié ; deux de ses attributs seront essentiellement révélés aux humains : son amour sans fin et sa justice sévère et inflexible, pour punir les crimes, l’iniquité, la perversité des habitants de la terre.
Il ne s’agit pas ici du péché originel d’Adam ; il a été racheté par la mort en sacrifice sur la croix de Christ. Pourtant une partie, dite chrétienne, du monde s’est rendue coupable d’un grand péché et l’a même provoqué. Comme en Israël autrefois, la foule excitée lors de la crucifixion, criait : « Que son sang retombe sur nous et sur nos enfants ! » (Matthieu 27 : 25) ; de même, la chrétienté nominale, qui prétend détenir la lumière, a une énorme quantité de péchés à racheter, parce qu’elle a commis sans pitié des millions de meurtres et des guerres, au nom du Prince de la paix.
L’iniquité, ou le péché, du peuple d’Israël selon la chair, est due au fait qu’il n’a pas reconnu le Christ quand Il était présent dans la chair et qu’il L’a rejeté. Le péché de la chrétienté nominale, qui devait porter l’Évangile et garder l’héritage des anciens prophètes, vient du même motif : « Et il [Christ] sera un sanctuaire, mais aussi une pierre d’achoppement, un rocher de scandale pour les deux maisons d’Israël. » – Ésaïe 8 : 14.
« Et la terre mettra le sang à nu, elle ne couvrira plus les meurtres ». Le sang, c’est la vie, disent les Écritures en Deutéronome 12 : 23 (Darby). En réalité, tous ceux qui sont dans la mort adamique sont des « meurtriers » car il est précisé en Jean 8 : 44 : « Il [le diable] a été meurtrier dès le commencement ». En Ésaïe 14 : 20, nous lisons : « Car tu [Lucifer] as détruit ton pays, tu as fait périr ton peuple. » Et maintenant, Jéhovah est prêt, par l’intermédiaire de Christ, à ramener à la vie cette nation détruite, ce peuple détruit ; il est prêt à refaire de la terre un paradis parfait.
Littéralement, il y a deux peuples : le peuple dominé par le dieu de ce présent monde mauvais et le peuple gouverné par le vrai Dieu, « un peuple qui porte son nom » ( Actes 15 : 14). Le droit féodal et le temps du Prince de ce monde arrivent à leur terme. Le royaume de ce monde doit faire place au Royaume de Dieu. Ceci est décrit en Apocalypse 11 : 18 où il est dit que le temps est venu de récompenser les serviteurs de Dieu, les prophètes, les saints de l’ancienne Alliance, et ceux qui ont fait alliance par le sacrifice, et aussi celui de la résurrection générale dans le Royaume de Dieu.
Celui qui, avec les yeux de l’entendement, observe comment ces choses grandioses vont se réaliser dans les temps à venir, priera avec une compréhension plus grande, avec des vœux ardents : Oui, Seigneur, que ton Royaume de paix vienne, que ta sainte volonté soit faite sur la terre, comme au ciel et dans le cœur de tes enfants sanctifiés ; car, par ton Royaume et la révélation de ton amour, ton Nom glorieux et celui de ton Fils seront sanctifiés dans tout l’univers. Le monde entier saura que Tu es un Dieu d’amour, ô Dieu.
[TA Mars-Avril 1995]