« Or, nous savons que, jusqu’à ce jour, la création toute entière soupire et souffre les douleurs de l’enfantement. Et ce n’est pas elle seulement ; mais nous aussi, qui avons les prémices de l’Esprit, nous aussi nous soupirons en nous-mêmes, en attendant l’adoption, la rédemption de notre corps. » – Romains 8:22, 23.
Ce n’est que durant un court instant que toute personne réfléchie s’interrogera concernant la déclaration de l’Apôtre déclarant que la famille humaine dans son ensemble est une création gémissante. Il n’inclut pas l’Eglise pour des raisons que nous allons voir, et cependant, il déclare spécifiquement que l’Eglise gémit aussi dans les conditions présentes. Lorsque nous marchons dans les rues et entendons les notes de musique qui nous parviennent occasionnellement de lieux publics ou privés, lorsque nous entendons des rires et voyons les foules se rendant aux théâtres, expositions, jeux sportifs, etc.., nous sommes de prime abord enclins à dire qu’il y a une bonne partie de la création qui ne soupire pas beaucoup. Mais lorsque nous regardons de plus près aux faits, au fur et à mesure qu’ils nous parviennent au cours de la journée, nous découvrons que la plupart de ces rires sont hystériques et cachent un revers de larmes, que beaucoup de cette musique est payée selon des principes commerciaux pour égayer et enthousiasmer les gens, et qu’une part de celle-ci est tolérée dans le but de noyer les soucis.
De même, ceux qui fréquentent des endroits d’amusement y vont, non parce qu’ils sont joyeux, heureux, mais parce qu’ils sont malheureux. Gémissant en pensée, ils recherchent de quoi chasser les sombres soucis – de quoi apaiser leurs désappointements et leurs coeurs attristés. Nous croyons que les expériences de la vie s’accordent avec nous pour dire que l’enfance est le temps des heures heureuses et qu’avec l’accroissement des connaissances et des responsabilités, viennent les soucis, les déceptions, les peines de cœur et les colères sur tous les humains en général. Rappelons-nous, aussi, que ce que nous connaissons du monde est, dans nombre de cas, la partie la meilleure, la plus favorable, la moins accablée.
En regardant dans la Bible, nous sommes informés au sujet des anges et des joies des cieux, il nous est permis de comprendre qu’aucune peine n’y pénètre, ni larme, ni mort. Nous nous demandons : N’est-ce pas le même Dieu qui créa l’homme et les armées célestes ? Pourquoi donc devrait-il y avoir une si grande distinction, une si grande différence entre les conditions sur la terre et celles dans les cieux, au point que notre Rédempteur dut nous enseigner à prier pour que finalement le Royaume de Dieu vienne sur terre et que sa volonté y soit faite comme elle l’est dans le ciel ? Pourquoi nous dit-Il qu’à la résurrection, les fidèles seront comme les anges, qu’ils ne mourront plus jamais ? Pourquoi ne sommes-nous pas comme les anges maintenant ? Pourquoi devons-nous mourir ? Pourquoi sommes-nous malades ? Pourquoi sommes-nous imparfaits mentalement, moralement et physiquement ? Pourquoi sommes-nous déficients sur le plan de nos forces physiques ? La réponse à ces questions requiert une sagesse surhumaine. Il doit y avoir une raison, sans quoi ce même Dieu, juste, aimant, miséricordieux traiterait ses créatures humaines, ses enfants humains avec autant de bienveillance et de générosité que ses enfants spirituels. Pourquoi toutes nos bénédictions ne sont-elles que dans l’espérance, alors que toutes les bénédictions des anges sont actuelles et présentes ?
Dieu regarda du haut des cieux et considéra la terre.
Continuant encore à rechercher des informations, nous interrogeons la Bible concernant la condition de l’homme, pourquoi cela est-il ainsi, et comment cela est-il arrivé ? Nous prenons note de la déclaration prophétique mentionnant que Dieu « a regardé des lieux hauts de sa sainteté ; des cieux l’Eternel a considéré la terre. Pour entendre le gémissement du prisonnier, et pour délier ceux qui étaient voués à la mort. » (Psaume 102:19, 20). Ceci est tout à fait conforme à la déclaration de l’Apôtre, en y ajoutant une explication complémentaire précisant que le gémissement provient du fait que l’homme est un prisonnier et est sous la sentence de mort. Mais, quand devint-il un prisonnier ? Quand la sentence de mort tomba-t-elle sur lui ?
Les Ecritures répondent que notre race fut vendue au péché, devint l’esclave du péché, et que les expériences de la souffrance, de la dégradation, de l’imperfection et de la mort font partie du salaire de cet oppresseur : le péché. L’Apôtre déclare que « le salaire du péché c’est la mort » et il personnifie le péché et la mort, les représentant comme de grands monarques qui, maintenant, dirigent les enfants des hommes. Il déclare que le péché et la mort règnent, et nous savons en fait, que toute la race est assujettie à ces monarques (Romains 5:14, 21 ; 6:23). La tombe dans laquelle vont les bons et les méchants, est la grande prison où tous dorment figurativement parlant, attendant le Matin du Jour Millénaire béni, lorsque le Messie vaincra Satan, celui qui possède la puissance de la mort, et délivrera les captifs des chaînes du péché et de la prison de la mort, du Shéol, du Hadès, du tombeau.
Remarquez les paroles du Sauveur : « Je suis … vivant ; et j’ai été mort ; et voici, je suis vivant aux siècles des siècles ; et je tiens les clefs de la mort et du hadès (la tombe) » Apocalypse 1:18. Notez également la déclaration prophétique dans le même esprit, se référant au Messie et à l’œuvre de son gracieux Royaume lorsqu’il sera établi. Nous lisons : « Moi, l’Eternel, je t’ai appelé en justice ; et je tiendrai ta main ; et je te garderai ; et je te donnerai pour être une alliance du peuple, pour être une lumière des nations, pour ouvrir les yeux aveugles, pour faire sortir de la prison le prisonnier, et du cachot ceux qui sont assis dans les ténèbres. » (Esaïe 42:6, 7). Et encore : « L’Esprit de l’Eternel est sur moi, car l’Eternel m’a oint pour porter de bonnes nouvelles aux malheureux. Il m’a envoyé pour guérir ceux qui ont le cœur brisé, pour proclamer aux captifs la liberté et aux prisonniers la délivrance. » (Esaïe 61).
Notre Seigneur prêcha personnellement en se basant sur ce texte et se déclara être Celui-là même qui accomplirait cette prophétie – qui libérerait notre race de l’esclavage du péché et de ses liens de la mort. L’assurance de la parole du Seigneur est que nous avons la sympathie divine, qu’un Sauveur compétent dans toutes les situations a été donné par le Père Céleste, et que le monde attend simplement le temps convenable pour Lui d’agir, pour briser ces chaînes, pour ouvrir la porte de la prison et libérer tous les prisonniers de cette condamnation.
L’origine de l’esclavage de l’homme au péché.
Un fait aussi généralisé, au point d’impliquer chaque membre de la race dans cette condition d’esclavage du péché et de mort, est une chose très remarquable, et il est profitable d’écouter attentivement ce que nous donne la Parole de Dieu comme explication à ce propos. L’Apôtre déclare : « C’est pourquoi, comme par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, et qu’ainsi la mort s’est étendue sur tous les hommes parce que tous ont péché. » (Romains 5:12). Nous reportant à la Genèse, nous y trouvons que les paroles de l’apôtre y sont abondamment soutenues par l’histoire d’Adam et de son rejet de la communion divine, y compris son expulsion d’Eden, afin qu’il puisse ainsi être soumis aux conditions de mort à cause de sa désobéissance, de son péché. C’est là que débuta l’esclavage, c’est là que la souffrance et la mort de notre race eurent leurs débuts. Les paroles du Créateur furent : « Et il te fera germer des épines et des ronces, et tu mangeras l’herbe des champs. A la sueur de ton visage tu mangeras du pain, jusqu’à ce que tu retournes au sol, car c’est de lui que tu as été pris ; car tu es poussière et tu retourneras à la poussière. » (Genèse 3:18, 19).
Rien ne pouvait être plus simple, plus évident, plus facile à comprendre pour ceux qui n’avaient pas leur vision troublée par la philosophie humaine et la fumée des Ages des Ténèbres. Il est manifeste que les gémissements commencèrent avec Adam, et qu‘ils se poursuivirent jusqu’à ce jour, puisque sa postérité perdait de plus en plus de la perfection de l’image et la ressemblance à Dieu dans laquelle Adam fut créé et qu’elle se dégrada de plus en plus mentalement, moralement, et physiquement jusqu’à aujourd’hui. « Il n’y a point de juste, pas même un seul » ; aucun n’est parfait ni en parole ni en action. (Romains 3:10). La volonté de bien faire peut nous animer, comme le suggère l’Apôtre, mais s’en acquitter comme nous le voulons est une autre chose. Comme il le déclare encore « … afin que vous ne fassiez point ce que vous voudriez. » (Galates 5:17). La difficulté est que cette condition « de mortel » nous a rendu incapables d’accomplir le bien absolu et nous a rendu faibles quant à la résistance aux tentations de l’adversaire. L‘explication est suffisante, plus qu’aucune spéculation humaine ne l’est sur le sujet. Remercions Dieu qu’avec cette explication la Bible met devant nous l’espérance à laquelle il est fait référence, à savoir l’espérance de la délivrance de notre race enfermée dans cette prison.
Notre contexte cite ces faits en disant : « La création (l’humanité) a été soumise à la vanité (fragilité, imperfection, faiblesse), non de son plein gré, mais à cause de celui qui l’y a soumise (en raison de la transgression d’Adam) » (Romains 8:20). Néanmoins, nous lisons que cette soumission à la fragilité n’était pas sans espoir, sans une grande espérance, une bonne espérance, une espérance bénie, et cela, dans la Bible, s’appelle :
« L’espérance mise devant nous dans l’Evangile »
Nous prenons note du contexte qui déclare que, bien que la créature, l’humanité, fut soumise à la peine, à l’imperfection, à la mort, à cause d’un autre, du Père Adam, elle n’est pas sans espérance ; car « … elle aussi sera affranchie de la servitude de la corruption (la mort), pour avoir part à la liberté de la gloire des enfants de Dieu. » (v. 21). Ceci est une déclaration remarquable, car, notons-le, elle ne se réfère pas à l’Eglise, à l’Election, au Petit Troupeau, mais à la création, au monde en général. Est-ce que d’autres textes confirment cette déclaration, que Dieu envisage finalement de délivrer la famille humaine de l’esclavage du péché et de la mort, de l’esclavage de la corruption ? Nous répondons : Oui. Ceci fut la déclaration même des anges proclamée au temps de l’annonce de la naissance de notre Sauveur : « … je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera pour tout le peuple le sujet d’une grande joie. » (Luc 2:10).
De plus, les Ecritures nous donnent une explication philosophique, non seulement sur la raison pour laquelle le règne du péché et de la mort a été permis, mais comment et où leur règne sera aboli et l’humanité délivrée. La déclaration est que le Seigneur Jésus paya (*) la pénalité pour Adam, et que cet acte oeuvre non seulement en vue du relèvement d’Adam lui-même de la condamnation divine à mort, mais aussi de tous ceux qui tombèrent sous la divine condamnation à cause du péché d’Adam – la création gémissante toute entière. Toutes les Ecritures, en parlant de la délivrance de la création gémissante, désignent le Messie comme étant l’Agent Divin réalisant cette libération. Nous avons déjà cité la déclaration de Jésus et des prophètes sur le fait qu’Il ouvrira les portes de la prison et qu’Il libérera les prisonniers. Nous nous souvenons aussi des paroles des anges au sujet de la bonne nouvelle de grande joie qui sera pour tout le monde, car un Sauveur est né : le Seigneur, le Messie. Ainsi tout au long des Ecritures, l’espérance de notre race concernant la libération du péché et de la dégradation en vue de la vie éternelle, repose sur le Messie et sur son œuvre : Son œuvre de sacrifice qui se termina au Calvaire et son œuvre de gloire durant l’âge Millénaire, à sa seconde présence.
La liberté des Fils de Dieu.
Dans le contexte cité, l’Apôtre déclare que la création gémissante sera encore délivrée de l’esclavage de la corruption pour avoir part à la liberté des fils de Dieu. La signification en est claire. La corruption vint sur tous par Adam, la délivrance de cette corruption doit venir pour tous par le second Adam. Tous doivent être libérés d’un tel esclavage, toutefois ils peuvent faire usage soit de cette délivrance, soit des privilèges de liberté. Ceux qui l’emploieront comme il convient rentreront en harmonie avec le Rédempteur et le Royaume Céleste, et seront finalement bénis en recevant la vie éternelle. Ceux qui la rejetteront après avoir entièrement compris sa longueur et sa largeur auront ainsi choisi pour eux-mêmes la seconde mort. La liberté des fils de Dieu, leur exemption de la corruption, de la mort est clairement démontrée ici. Les anges ne sont ni sujets, ni liés par de pareilles corruptions, de pareilles conditions de mort. Ils sont, en tant que fils de Dieu, dégagés de la corruption, de cette mort.
Adam, dans sa perfection originelle, était un fils de Dieu, comme le déclarent les Ecritures (Luc 3:38), mais il perdit sa filiation, à la fois pour lui et toute sa descendance, et il reçut à la place la dégradation et l’esclavage à la corruption. Alors l’espérance pour Adam et pour sa race, en Christ, est d’être délivré de la puissance du péché et de la mort en vue d’avoir part à la liberté qui leur est propre comme fils de Dieu. La totalité de l’Age Millénaire, comme nous le montrent les Ecritures, sera consacrée à cette œuvre de libération de la famille humaine des divers esclavages, de l’ignorance, de la superstition, de la faiblesse, de l’hérédité, et de ramener, par le processus du rétablissement, à l’image et à la ressemblance à Dieu originelles, tous ceux qui le voudront, et de faire à nouveau d’eux des fils humains de Dieu comme Adam avant sa chute, et cela avec le gain des expériences nombreuses et utiles acquises durant les six mille années de chute et aussi durant les mille ans de relèvement, durant l’Age Millénaire, l’Age de la résurrection.
Notez les arguments de l’Apôtre sur cette question dans un chapitre précédent conduisant à notre texte. Après avoir déclaré que le péché entra par la désobéissance d’un seul homme, et que cela fut communiqué à toute la race, il déclare : « … ainsi la mort s’est étendue à tous les hommes, parce que tous ont péché … à plus forte raison la grâce de Dieu et le don de la grâce venant d’un seul homme, Jésus Christ, ont-ils été abondamment répandus sur beaucoup. … Si donc par l’offense d’un seul, la mort a régné par lui seul, à plus forte raison ceux qui reçoivent l’abondance de la grâce et du don de la justice régneront-ils dans la vie par Jésus Christ lui seul. Ainsi donc, comme par une seule offense la condamnation a atteint tous les hommes, de même par un seul acte de justice la justification qui donne la vie s’étend à tous les hommes. Car, comme par la désobéissance d’un seul homme beaucoup ont été pécheurs, de même par l’obéissance d’un seul beaucoup seront rendus justes ». (Romains 5:12, 15, 17-19).
Combien claire et merveilleuse est cette déclaration de l’Apôtre ! Nous sommes étonnés en constatant combien la véritable signification fut restée si longtemps ignorée. Nous constatons que nos yeux étaient aveuglés et ainsi retenus par la théorie non scripturale voulant que lorsque l’Eglise, le « petit troupeau », les saints seraient choisis, tout le reste de l’humanité serait condamné à une éternité de tortures ! Depuis que nous sommes débarrassés de cette erreur, nos yeux s’ouvrent de plus en plus pour contempler les longueurs, largeurs, hauteurs et profondeurs du grand plan de salut de Dieu, qui s’occupe d’abord de l’Eglise durant cet âge de l’Evangile, et ensuite s’occupera de tous les rachetés (*), tous les enfants d’Adam condamnés pour la désobéissance d’Adam, et rachetés (Note de la Rédaction : Remarquons que la dernière pensée de frère Russell relative au paiement de la rançon n’est pas que le prix est déjà payé en faveur d’Adam et de la race mais plutôt qu’il n’est actuellement qu’en dépôt entre les mains du Père céleste (Voir Préface du Volume 5 p.IX et Messager n°3/1999 p.43)) par le précieux sang de Christ, pour être justifiés de leur condamnation et remis en liberté par le grand Rédempteur lorsqu’Il prendra en mains propres sa grande puissance et son règne. (Apocalypse 11:15-19).
Pourquoi attendre si longtemps ?
La question est fréquemment posée : Pourquoi Dieu attend-Il si longtemps pour apporter ses bénédictions au monde ? Si le plan de Dieu est vraiment plus élevé et plus noble que tous les plans et théories des hommes, pourquoi cela n’a-t-il pas encore été démontré ? Pourquoi n’y a-t-il pas encore de preuves ? Pourquoi a-t-Il permis que le monde demeure si longtemps dans son esclavage de péché et de mort, 4000 ans et plus, avant qu’Il n’envoyât le Rédempteur et presque 2000 ans depuis que le Rédempteur racheta (*) le monde, et cependant, jusqu’ici une simple poignée de la race a entendu parler du seul nom donné sous les cieux parmi les hommes, par lequel nous devons être sauvés ? Pourquoi ce délai ? Cela ne contredit-il pas les affirmations d’amour, de sympathie et de puissance de Dieu ? S’Il possède l’amour qui languit d’aider, Lui manque-t-Il la puissance ? Est-Il incapable d’accomplir ses excellents desseins ? Ou s’Il a la puissance, manque-t-Il d’amour, de volonté ?
Les Ecritures nous certifient que l’amour de Dieu est sans limite et qu’Il a déjà accompli une œuvre rédemptrice pour l’humanité au prix de la vie de notre Seigneur Jésus. Elles nous certifient également que l’amour de Dieu est le même aujourd’hui qu’il était il y a plus de dix-huit siècles, que sa toute-puissance attend seulement le temps convenable pour se manifester en vue d’accomplir totalement la volonté divine et de bénir toutes les familles de la terre, par le Messie, le Rédempteur.
L’explication sur le délai est entièrement donnée dans les Ecritures, qui nous assurent qu’avant que le Plan Divin ne s’étende sur le monde pour le bénir et le relever, une autre œuvre doit d’abord être accomplie ; que le but de Dieu de bénir Adam et sa race est une promesse de rétablissement, et que l’Age Millénaire sera « des temps » ou années de rétablissement, de relèvement de l’humanité de sa dégradation mentale, morale et physique dans laquelle elle est plongée depuis plus de six mille années de règne du péché et de la mort. Ce sera également un temps pour la bénédiction de la terre physique pour en faire l’habitation convenable pour une race parfaite, le marchepied de Dieu rempli de la gloire de Dieu.
Mais avant de faire cela, Dieu avait en vue une œuvre encore plus merveilleuse, c’est-à-dire la sélection du « Petit Troupeau », de l’Eglise élue, qui au lieu d’être restaurée à la perfection humaine, démontrera sa loyauté au Seigneur par son sacrifice personnel, jusqu’à la mort même, et recevra une part avec Christ dans la première résurrection – un changement de la nature humaine à la nature céleste, de beaucoup au-dessus des anges, des principautés et puissances, à la ressemblance de leur glorieux Rédempteur et Tête. Cette œuvre de sélection de l’Eglise est une chose importante et dure depuis une longue période ; et ceux qui maintenant ont le privilège de devenir membres de cette Eglise élue et cohéritiers avec le Rédempteur ne peuvent évaluer ce privilège trop élevé, mais devraient avec l’Apôtre estimer que toute perte ou sacrifice ne serait que de la cendre à côté de l’excellence des bénédictions promises.
Nous aussi nous soupirons.
Revenons à nos textes et à leurs contextes. Remarquons de nouveau comment l’Apôtre différencie l’Eglise du monde, et les soupirs de chacun. Il dit de l’Eglise : « Nous aussi nous soupirons en nous-mêmes, en attendant l’adoption, la rédemption de notre corps. » Le monde, sans Dieu et sans espérance, soupire dans le doute et le désespoir, mais l’Eglise, ayant une bonne espérance comme ancre de l’âme, stable et inébranlable, étant au-delà du voile (le premier – Trad), ne peut pas se lamenter de la même manière que le monde.
Mais malgré toutes nos espérances, toutes nos joies dans le Seigneur, toute la communion que nous avons les uns avec les autres, nous qui sommes dans ce Tabernacle, nous soupirons, chargés que nous sommes. Tous nos joyeux avant-goûts du futur et notre conception réaliste du présent que même toutes les mauvaises choses concourent ensemble à notre bien, nous préparent à la gloire à venir – tout ceci ne nous empêche pas, de temps à autre, de ressentir une certaine mesure de trouble, de tristesse, de découragement dans notre environnement terrestre. Nos faiblesses physiques, mentales et morales se manifestent par moments si fortement que comme Nouvelles Créatures, nous ne pouvons agir comme nous le voudrions ; nous ne pouvons pas exulter dans la tribulation, même si dans nos coeurs nous pouvons nous réjouir. Ainsi que le suggère l’Apôtre, de temps à autre, nous sommes « affligés pour un peu de temps par diverses tentations. » (1 Pierre 1:6). Or, nos soupirs ne sont pas manifestés extérieurement ou ne devraient pas l’être. Ainsi que le suggère notre texte « nous soupirons en nous-mêmes ». C’est un soupir « soumis et modifié » à cause de la compensation qu’apportent nos espérances glorieuses.
Remarquons encore que l’Apôtre montre que bien que tous deux, le monde et l’Eglise, gémissent, néanmoins ils attendent des choses différentes. Nous attendons la délivrance de notre corps (non pas « nos corps », au pluriel) ; nous attendons la libération de l’Eglise en général. Certains membres sont déjà partis, mais à la fin tout le corps de Christ, qui est l’Eglise, sera au complet. Alors nous verrons notre Seigneur et nous serons avec Lui et nous partagerons sa gloire, (nous formerons) une Eglise unie, un corps de Christ uni, au-delà du voile. C’est pour cela que nous attendons, nous espérons, nous prions.
Mais le monde, la création qui soupire, ignore tout du Plan Divin. Ses lamentations ont un caractère de désespoir ; mais nous pouvons savoir ce que Dieu a réservé pour l’humanité, même si le monde est aveugle et dans l’ignorance à ce sujet. Nous savons que par Christ, durant le règne millénaire, toutes les familles de la terre seront bénies en étant réveillées de la mort, aidées à se relever, instruites dans la justice et amenées à la vie éternelle ; seuls les incorrigibles mourront de la seconde mort.
L’Apôtre déclare aussi que la création gémissante « attend … la révélation des fils de Dieu. » Nous sommes les fils de Dieu. Comme l’Apôtre le dit : « … nous sommes maintenant enfants de Dieu, et ce que nous serons n’a pas encore été manifesté ; mais nous savons que, lorsque cela sera manifesté, nous serons semblables à lui, parce que nous le verrons tel qu’Il est. » (1 Jean 3:2). Ainsi voyons-nous que l’espérance du monde réside dans l’Eglise glorifiée, dont la glorieuse Tête est le Rédempteur Lui-même. Lorsque cette Eglise sera exaltée dans la gloire Millénaire, le temps pour la bénédiction du monde débutera. Alors la création gémissante sera libérée et aura l’opportunité de sortir de la corruption de la mort, mentalement, moralement et physiquement et entrera dans la liberté et la perfection de la vie comme fils de Dieu dont les privilèges leur ont été assurés par le mérite du sang précieux.
Combien sommes-nous heureux qu’en cette aurore de la Nouvelle Dispensation, la véritable lumière jaillit de la Parole Divine aussi bien qu’au travers du royaume de la nature. Combien sommes-nous heureux de ne plus avoir à penser que seule l’Eglise bénéficie du salut et que le monde entier est voué à la condamnation et à la torture éternelle. Combien justes, combien raisonnables, combien affectueux sont les arrangements divins. Voir ces choses devrait attirer nos coeurs vers le Seigneur avec un amour reconnaissant, et nous révérerons avec la plus grande dévotion Celui que nous considérons digne de louanges et d’adoration.
Cependant, nous ne pouvons pas nous attendre à voir le monde capable de bien comprendre ces choses. Ce n’est pas le but Divin qu’ils aient à saisir le Plan. Tout comme le Maître déclara à ses fidèles disciples du passé et le dit encore à nous : « C’est à vous qu’a été donné le mystère du Royaume de Dieu, mais pour ceux qui sont dehors tout se passe en paraboles, afin … qu’en entendant ils entendent et ne comprennent point … » En temps voulu, ils entendront et comprendront mais pour l’heure c’est le temps de l’appel des élus, du perfectionnement des saints.
Nous dont les oreilles et les yeux ont été bénis par le Seigneur, répondons avec gratitude et humilité, non pas simplement avec des louanges extérieures dites des lèvres, mais également avec nos coeurs ; confessons son aimable bonté et sa douce miséricorde ; que cette appréciation sanctifie de plus en plus nos coeurs et nous sépare du monde, de ses buts et de son égoïsme. Combattons le bon combat contre le péché, particulièrement dans nos propres corps mortels, car même si l’imperfection de notre chair n’est pas retenue contre cette Nouvelle Création, engendrée de l’Esprit, néanmoins, le fait que nous possédons l’Esprit du Seigneur devrait nous conduire de plus en plus à désirer la perfection qui est la chose acceptable à ses yeux, celle qui Lui plaît le plus ; luttons pour cela dans la mesure de notre capacité, n’espérant pas parvenir à cette perfection, mais comptant sur le mérite de ce grand Sacrifice Expiatoire offert une fois pour toutes et suffisant pour les péchés du monde entier.