Extraits opportuns du Message de la Moisson Janvier 94

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ELIE – JEAN-BAPTISTE – ELISEE – LE FRAPPEMENT DU JOURDAIN

(Suite)

Seul le Seigneur connaît ceux qui lui sont entièrement fidèles, et il laisse cette affaire pour qu’elle se manifeste à la fin de la carrière terrestre du petit Troupeau. Le Seigneur fera lui-même la séparation.

« Nous vous donnerons ici une petite illustration montrant de quelle manière une erreur sérieuse peut être faite sur ce point. Dans une de nos tournées, nous étions dans un wagon avec un des frères pèlerins et un autre frère habillé simplement et vivant dans le voisinage. Le frère pèlerin fit remarquer : « C’est le frère un tel ; je ne pense pas qu’il soit très intéressé ». Il donna à entendre qu’il pensait que le frère était un membre de la classe de la grande compagnie. Nous lui demandâmes pourquoi il pensait ainsi. Il répliqua : « Je ne sais pas ; mais il ne semble pas prendre une part très active dans le service et il n’assiste pas aux réunions ». Maintenant nous vous raconterons les faits concernant ce frère. Cet homme, au sujet duquel le frère pèlerin pensait qu’il était probablement un membre de la classe de la grande compagnie, était un frère qui avait donné environ vingt mille dollars à l’oeuvre du Seigneur, qui vivait dans des conditions humbles et qui portait des vêtements très simples à cause de son sacrifice pour les intérêts de la cause de Christ. Le frère pèlerin n’en savait rien et n’avait aucun intérêt particulier dans cette affaire. Par conséquent, vous voyez comment l’un quelconque d’entre nous peut être induit en erreur à l’égard des autres. « Le Seigneur connaît ceux qui sont siens ».

« Quand le temps du Seigneur viendra pour mettre à part sa classe du petit Troupeau, Il ne fera pas d’erreur. C’est ceux du petit Troupeau qui iront dans le chariot, et non pas les autres. Par conséquent, maintenons-nous dans l’amour de Dieu. Ne prêtons jamais attention à ce que quelqu’un peut penser de nous. Bien entendu, nous devons aimer et servir les frères ; même lorsque nous ferons de notre mieux, certains d’entre les frères pourront nous comprendre mal. Mais remettez tout entre les mains de l’Eternel. Il prendra soin de l’affaire entière. Ne décidez pas au sujet de qui que ce soit ; mais que chacun d’entre nous se surveille soi-même, et voit à ce qu’il garde son coeur dans l’attitude convenable envers l’Eternel et envers les frères. St Paul a dit : « Ne jugez pas avant le temps » (1 Cor. 4 : 5). Tout sera bientôt manifesté. Nous verrons ceux de la classe d’Elie enlevés dans le chariot ; les autres ne seront pas pris. Nous assisterons alors à une séparation radicale. Nous aurons connaissance de tout cela en ce temps-là. L’Eternel s’en occupera ». W.T. 5845-1916.

PAS DE FRAPPEMENT AVANT LE TEMPS FIXE

De même que Jean ne réprimanda pas Hérode ni Hérodias avant que la mission que Dieu lui avait confié eût été achevée, et de même que Jésus ne blâma pas publiquement les Scribes et les Pharisiens avant que la mission dont Dieu l’avait chargé eût été remplie, de même aussi les membres de la classe d’Elie ne doivent pas blâmer publiquement les gouvernants humains du temps présent – civils et religieux – avant que le reste de la mission dont Dieu les a investis soit accomplie. Avant que le temps fixé pour le frappement n’arrive, cherchons surtout à croître de plus en plus dans les fruits et les grâces du saint Esprit, à la ressemblance de Christ, et soumettons-nous à l’oeuvre transformatrice que le saint Esprit accomplit en nous.

Examinons certaines déclarations de frère Russell à ce sujet : « Jean a-t-il agi imprudemment ? Ce n’est pas à nous de juger la conduite de Jean-Baptiste, ni de déterminer s’il excéda ou non son devoir dans sa critique du roi et de la reine. Nous sommes portés à penser, cependant, qu’il excéda son devoir (voir ERRATUM JdeS 1994 n°2 p16). Autant que nous sommes capables d’en juger, il y eut beaucoup d’officiels à cette époque contre lesquels de sérieuses accusations auraient pu être portées par Jésus et les apôtres, néanmoins nous n’avons aucune preuve que l’un quelconque de ceux-ci ait jamais adopté la conduite de Jean. Jésus fut devant Pilate et, par la suite, devant ce même Hérode, mais nous n’avons aucun récit nous faisant savoir qu’il ait prononcé une parole sur le sujet que Jean s’est senti libre de faire connaître. Paul fut personnellement devant Agrippa, devant Félix et devant d’autres hauts personnages de ce temps-là, et dont certains furent, selon l’histoire, des hommes peu honorables, cependant il ne les attaqua pas personnellement, et

1994 – Janvier-Février-mars – page 8

le seul appel qu’il fit fut celui adressé à Agrippa lorsqu’il lui dit : « Je voudrais que tu sois entièrement comme je suis, à l’exception de ces liens », et ce fut en réponse à la remarque que lui fit ce dernier : « Tu vas bientôt me persuader de devenir Chrétien ».- Actes 26 : 28, 29.

« Selon notre compréhension des Saintes Ecritures, le devoir du peuple de Dieu n’est pas d’aller à travers le monde en blâmant le péché, mais d’aller à travers le monde en prêchant l’Evangile. C’est l’Evangile que nous prêchons par nos paroles et par notre façon de vivre, l’Evangile qui est la « puissance de Dieu pour le salut de

toute personne qui croit » Nous soulignons cette façon de prêcher, parce que nous avons observé que certains membres du peuple de Dieu donnent l’impression qu’il est de leur devoir de copier la conduite de Jean dans de tels cas plutôt que de copier celle du Seigneur Jésus et des apôtres ; nous croyons qu’en cela ils se trompent. L’Evangile n’a pas été envoyé pour briser les coeurs des hommes, mais pour panser les coeurs brisés, pour guérir ceux dont les coeurs sont déjà brisés. Le péché et son châtiment naturel sont les marteaux qui brisent les coeurs des hommes. Le grand temps d’affliction qui approche est, apparemment, la méthode de Dieu pour le brisement des coeurs des gens du monde entier, pour les préparer à recevoir le baume de Galaad et les bénédictions générales de l’Age millénaire qui suivra cette affliction. Celui qui utilise l’Evangile comme un marteau a mal compris sa mission qui, pour le Christ entier, se lit : « L’Esprit du Seigneur, de l’Eternel, est sur moi ; car l’Eternel m’a oint pour porter la bonne nouvelle aux humbles. Il m’a envoyé pour guérir ceux qui ont le coeur brisé », etc.- Esaïe 61 : 1.” W.T. 3326-1904.

« Étant donné que la nation juive prétendit être le royaume particulier de Dieu, qu’elle fut acceptée comme ce royaume et qu’elle se targuait de vivre conformément à ses lois particulières en tout point, Jean n’outrepassa probablement pas les convenances en dénonçant un dirigeant de Juifs, mais il ne critiqua pas les autres gouvernants de la terre qui n’étaient pas sous la loi et l’alliance divines.

« Cependant nous devons nous rappeler que Jésus ne fit pas de commentaire à ce sujet. Rien dans la conduite de Jean ne devrait être considéré comme un exemple spécial du comportement que nous devrions avoir aujourd’hui à l’égard des fonctionnaires de l’Etat, de critique de leur vie et de leurs affaires. Il n’y a pas aujourd’hui dans le monde de nation que Dieu ait acceptée dans le même sens qu’il a accepté la nation d’Israël ; il n’y a pas de nation aujourd’hui qui prétende être sous la discipline et la direction de Dieu comme l’était Israël en ce temps-là. Notre Seigneur indique la nature des rapports que nous avons avec le monde en ces termes : « Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu ». (Matth. 22 : 21). L’Apôtre explique que dans toutes les affaires qui ne sont pas en conflit avec notre liberté personnelle et notre conscience, nous devons reconnaître la position officielle de ceux qui gouvernent le monde. C’est pourquoi les Chrétiens d’aujourd’hui doivent se juger eux-mêmes, s’occuper minutieusement des affaires de l’Eglise et éliminer de leur milieu tout levain, mais ils ne doivent pas essayer de purger le monde ou penser que le monde est actuellement soumis à leur jugement ». W.T. 3778-1906

« Nous pouvons tirer une leçon de ces deux grands caractères que furent Jean-Baptiste et notre Seigneur ; ils accomplirent chacun leur mission, bien qu’ils eussent eu chacun une mission différente. La mission de Jean fut principalement celle d’un censeur et d’un réformateur ; nous comprenons que, comme prophète, il fut guidé d’une façon surnaturelle dans les différents traits de la carrière qu’il suivit. La mission de notre Seigneur fut tout à fait différente ; elle consista à rassembler à lui ceux que le ministère de Jean avait stimulés pour la justice et poussés à avoir du zèle pour connaître et faire la volonté du Seigneur.

« Nous, qui sommes appelés à faire partie du Corps de Christ et à suivre Christ, pouvons tirer de cela une leçon relative à la ligne de conduite qu’il nous appartient d’avoir. Nous n’avons pas été envoyés comme Jean pour habiter dans le désert, vivant et nous habillant d’une manière étrange, pour critiquer et dénoncer toutes choses et tout le monde. Certains des chers enfants de Dieu manquent de remarquer

que de telles missions sont spéciales et très rares ; et, quelquefois, par suite d’une imitation impropre, ils ont amené involontairement le discrédit sur la cause du Seigneur.

« Nous devons être des imitateurs du Fils bien-aimé de Dieu, notre Seigneur, et non des imitateurs de Jean-Baptiste. Nous ne devons pas susciter de querelle en essayant de nous occuper des affaires d’autrui, ni chercher à diriger toutes les affaires de ce monde, en réprouvant les empereurs, les rois, les gouverneurs, etc. ; mais, au contraire, nous sommes exhortés par l’Apôtre à nous rappeler que ce que Dieu juge à propos de permettre, nous devons le supporter.

(A suivre).

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