FILS DE CONSOLATION

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Chaque être humain sur terre passe par des pério­des d’épreuves et de difficultés plus ou moins grandes. Cependant il y en a qui souffrent peu, et qui bien sou­vent ne comprennent pas ceux qui sont malades ou handicapés. Ces personnes vivent souvent dans des conditions matérielles qui leur sourient, et peuvent d’un certain point de vue être considérées comme heureu­ses.

Mais que dirions-nous d’un homme, à qui l’on pré­sente dix cercueils à la fois ? Car un très grand vent fit s’effondrer la maison entraînant la mort de ses dix en­fants. Cet homme avait également un nombre impor­tant de bœufs et d’ânesses, car il était très riche. Mais le feu détruisit son bétail et ses récoltes. Job était cet homme heureux et riche, et à présent il ne lui restait plus rien. N’allons pas en accuser Dieu, car les souf­frances de Job furent provoquées par Satan.

Job était aussi un homme très intelligent et lorsqu’il discutait c’est bien souvent lui qui avait le dernier mot. Il était aussi bon, généreux et animé d’une très grande foi. C’est précisément cette particularité qui devint le point d’intérêt de Satan. Il en est encore ainsi au­jourd’hui, ce n’est pas le monde, mais toi frère, toi sœur, qui êtes des enfants de Dieu, des imitateurs de Christ, qui devenez l’objet de l’intérêt de l’adversaire.

Job était sous la protection divine, même son bétail et ses animaux étaient bénis, et c’est ce bien-être que l’adversaire reprocha à Dieu. Nous ne savons pas quel âge avait Job lorsque ces événements le touchèrent, mais il est un fait que s’il avait dix enfants, il était cer­tainement dans la force de l’âge.

Qui a souffert autant que Job ? Parfois la tragédie de la perte d’un enfant, un enterrement, ou une mala­die nous affecte d’une douleur indescriptible, mais que dire de la souffrance de Job ? Et ce ne fut que la pre­mière étape de ses épreuves ! Dieu permit à Satan de le frapper par un ulcère malin, « depuis la plante du pied jusqu’au sommet de la tête. Et Job prit un tesson pour se gratter et s’assit sur la cendre ». Pouvons-nous comprendre la terrible souffrance de cet homme ?

Ses fils avaient l’habitude d’aller les uns chez les autres et donnaient tour à tour un festin, et ils invitaient leurs trois sœurs à manger et à boire avec eux. Ils s’aimaient, chantaient et se réjouissaient. Est-il fré­quent aujourd’hui de rencontrer une telle famille, une maison si joyeuse ? « Lorsque les jours de festin étaient passés, Job appelait et sanctifiait ses fils, puis il se levait de bon matin et offrait pour chacun d’eux un holocauste ; car Job disait : Peut-être mes fils ont-ils péché et ont-ils offensé Dieu dans leur cœur. C’est ainsi que Job avait coutume d’agir ».

Job nous représente ici l’humanité tout entière. Nous nous souvenons aussi qu’il avait des amis. Lors­que nous allons rendre visite à quelqu’un pour le consoler, faisons en sorte que notre discussion ne se transforme pas en débat, car il en fut ainsi avec les amis de Job. Au lieu de le consoler, ils cherchèrent à lui faire admettre qu’il avait dû commettre quelque faute. Ils semblaient lui dire que s’il était sous la pro­tection divine alors ses épreuves ne pouvaient provenir que d’une punition divine.

N’avons-nous pas aujourd’hui de tels amis ? Cer­tains ne comprennent pas pourquoi Dieu permet le mal. Ils demandent parfois qui a créé Satan et pour­quoi Dieu ne le détruit-Il pas ? Les chrétiens savent pourquoi Dieu tolère le mal. Allons dans la maison de parents qui vivent difficilement la maladie de leur en­fant et essayons de leur expliquer cela. Combien il est difficile pour des personnes qui ne croient pas en Dieu de surmonter leur souffrance !

La discussion de Job avec ses soi-disant amis était entendue par Dieu. C’est pourquoi lorsque nous nous lançons dans des débats, n’oublions jamais que Dieu nous écoute. Combien merveilleux fut le témoignage de Job : « Voici qu’il me tue ; j’espérerai en lui ».

Si aujourd’hui aucun d’entre nous ne passe par des souffrances semblables à celles de Job, nous ne som­mes pas à l’abri d’épreuves et de difficultés qui parfois nous assaillent et nécessitent consolation. De telles situations doivent nous permettre d’être porteurs de consolation. Ne soyons pas de ceux qui ne savent se réjouir qu’avec ceux à qui la vie sourit, mais soyons surtout près de ceux qui passent par de grandes épreuves et difficultés.

Sachons nous comprendre lorsque la vie devient de plus en plus difficile, lorsque nous ne parvenons plus à comprendre pourquoi tous ces malheurs s’abattent sur nous. C’est justement dans ces moments-là que nous avons besoin de la compassion des autres, de l’aide nécessaire afin de surmonter la détresse. C’est alors que nous attendons le frère qui ne va pas rechercher dans notre vie, ce qui aurait pu causer telle maladie ou telle souffrance, quelqu’un qui ne se réjouira pas de nos malheurs, et qui ne nous rappellera pas nos er­reurs passées, mais qui viendra simplement pour nous aider, sans rien demander en échange, n’attendant même pas une quelconque reconnaissance.

Cher frère, chère sœur, regarde autour de toi, il y a peut-être quelqu’un en ce moment qui a besoin de ton aide. C’est peut-être toi qui doit surmonter le découra­gement ou une vieille rancune pour apporter l’aide même à ceux qui un jour ne t’ont pas été favorables.

Rappelons-nous aussi que le surnom de « fils de consolation » fut attribué à un frère de l’Eglise primi­tive : « La multitude de ceux qui avaient cru n’étaient qu’un cœur et qu’une âme. Nul ne disait que ses biens lui appartinssent en propre, mais tout était commun entre eux. Les apôtres rendaient avec beaucoup de force témoignage de la résurrection du Seigneur Jé­sus. Et une grande grâce reposait sur eux tous. Car il n’y avait parmi eux aucun indigent : tous ceux qui pos­sédaient des champs ou des maisons les vendaient, apportaient le prix de ce qu’ils avaient vendu, et le dé­posaient aux pieds des apôtres ; et l’on faisait des dis­tributions à chacun selon qu’il en avait besoin. Joseph, surnommé par les apôtres Barnabas, ce qui signifie fils d’exhortation [de consolation] Lévite, originaire de Chypre, vendit un champ qu’il possédait, apporta l’argent, et le déposa aux pieds des apôtres » – Actes 4 : 32 – 37.

Nous ne savons que très peu de choses au sujet de Barnabas, mais le titre qui lui fut donné est très révé­lateur de son caractère. C’est une figure merveilleuse du Nouveau Testament qui se confond avec celle de l’apôtre Pierre et de l’apôtre Paul. C’est un homme plein de foi, qui sut déposer tout ce qu’il possédait aux pieds des apôtres.

Dans notre vie, il arrive parfois que tout n’aille pas comme nous le souhaiterions, nous sommes abattus et tristes. C’est dans ces moments-là que nous avons besoin d’un ami, qui puisse nous encourager et nous consoler. Rappelons ici l’histoire de Saul de Tarse se rendant à Damas. En chemin, il fut arrêté dans son zèle par le Seigneur, puis converti. Rejeté par les Juifs, il passa trois années dans l’isolement (en Arabie) et étudia la Parole de Dieu. Lorsqu’il fut éclairé par cette Parole, il se rendit à Jérusalem pour se joindre aux frè­res. C’est là qu’une surprise l’attendait.

Lisons en Actes 9 : 26, 27 – « Lorsqu’il se rendit à Jérusalem, Saul tâcha de se joindre à eux ; mais tous le craignaient, ne croyant pas qu’il fût un disciple. Alors Barnabas, l’ayant pris avec lui, le conduisit vers les apôtres, et leur raconta comment sur le chemin Saul avait vu le Seigneur, qui lui avait parlé, et comment à Damas il avait prêché franchement au nom de Jésus ».

Si certains le craignaient, et s’adressaient à lui avec réserve à cause de ses agissements antérieurs, Bar­nabas le reçut avec un sentiment fraternel, et le conduisit auprès des apôtres.

En Actes 11 : 19 – 26, il est écrit – « Ceux qui avaient été dispersés par la persécution survenue à l’occasion d’Etienne allèrent jusqu’en Phénicie, dans l’île de Chypre, et à Antioche, annonçant la parole seulement aux Juifs. Il y eut cependant parmi eux quelques hommes de Chypre et de Cyrène, qui, étant venus à Antioche, s’adressèrent aussi aux Grecs, et leur annoncèrent la bonne nouvelle du Seigneur Jésus. La main du Seigneur était avec eux, et un grand nom­bre de personnes crurent et se convertirent au Sei­gneur.

Le bruit en parvint aux oreilles des membres de l’Eglise de Jérusalem, et ils envoyèrent Barnabas jusqu’à Antioche. Lorsqu’il fut arrivé, et qu’il eut vu la grâce de Dieu, il s’en réjouit, et il les exhorta tous à rester d’un cœur ferme attachés au Seigneur. Car c’était un homme de bien, plein d’Esprit saint et de foi. Et une foule assez nombreuse se joignit au Seigneur. Barnabas se rendit ensuite à Tarse, pour chercher Saul ; et, l’ayant trouvé, il l’amena à Antioche. Pendant toute une année, ils se réunirent aux assemblées de l’Eglise, et ils enseignèrent beaucoup de personnes. Ce fut à Antioche que, pour la première fois, les disci­ples furent appelés chrétiens ».

Le chapitre onze des Actes des Apôtres, est tout particulier dans la Bible, car il relate comment après la période de grâce pour les Juifs, l’Evangile fut prêché aux Païens. Les Juifs d’Antioche n’avaient pas eu connaissance de la conversion du premier d’entre les païens, Corneille. Et malgré cela, ils se mirent à an­noncer l’Evangile aux païens, ce qui fut une grande bénédiction. « La main du Seigneur était avec eux, et un grand nombre de personnes crurent et se converti­rent au Seigneur » – Actes 11 : 21.

Par sa taille, Antioche était la troisième ville de l’empire Romain. Elle possédait un demi million d’habitants, et se trouvait à 450 kilomètres de Jérusa­lem. La nouvelle de l’annonce de l’Evangile aux païens d’Antioche arriva rapidement à Jérusalem, et provoqua une grande effervescence parmi les apôtres. Afin de savoir ce qui s’y passait réellement, ils choisirent et envoyèrent Barnabas. Son voyage à Antioche témoi­gne que le surnom de « fils de consolation » qui lui avait été donné était tout à fait mérité.

Les Juifs croyants n’étaient pas pour autant en­chantés de ce que l’Evangile fut prêché et reçu par les Païens. Voyons comment certains se conduisirent plus tard – « Quelques hommes, venus de la Judée, ensei­gnaient les frères, en disant : Si vous n’êtes circoncis selon le rite de Moïse, vous ne pouvez être sauvés. Paul et Barnabas eurent avec eux un débat et une vive discussion ; et les frères décidèrent que Paul et Barna­bas, et quelques-uns des leurs, monteraient à Jérusa­lem vers les apôtres et les anciens, pour traiter cette question. Après avoir été accompagnés par l’Eglise, ils poursuivirent leur route à travers la Phénicie et la Sa­marie, racontant la conversion des païens, et ils causè­rent une grande joie à tous les frères. Arrivés à Jéru­salem, ils furent reçus par l’Eglise, les apôtres et les anciens, et ils racontèrent tout ce que Dieu avait fait avec eux. Alors quelques-uns du parti des pharisiens, qui avaient cru, se levèrent, en disant qu’il fallait cir­concire les païens et exiger l’observation de la loi de Moïse ».

Ce n’est qu’après avoir examiné la question que la situation fut tranchée par les apôtres. Et même, lors­que certains vinrent chez Jacques, et commencèrent à dire qu’un Juif circoncis ne pouvait pas manger avec un Païen, l’apôtre Pierre qui était en leur présence eut peur et s’esquiva, suivi par d’autres.

« Mais lorsque Céphas vint à Antioche, je lui résis­tais en face, parce qu’il était répréhensible. En effet, avant l’arrivée de quelques personnes envoyées par Jacques, il mangeait avec les païens ; et, quand elles furent venues, il s’esquiva et se tint à l’écart, par crainte des circoncis. Avec lui les autres Juifs usèrent aussi de dissimulation, en sorte que Barnabas même fut entraîné par leur hypocrisie. Voyant qu’ils ne mar­chaient pas droit selon la vérité de l’Evangile, je dis à Céphas, en présence de tous : Si toi qui es Juif, tu vis à la manière des païens et non à la manière des Juifs, pourquoi forces-tu les païens à judaïser ? » – Galates 2 : 11 – 14.

Ce ne fut donc pas une chose évidente à compren­dre, et si Barnabas fit le voyage pour aller se rendre compte de l’action de la grâce de Dieu, il s’en trouva réjoui. Mais cela fut très difficile à admettre pour un Juif moyen, que des païens écartés depuis des siècles de la communion Juive, puissent à présent être traités comme s’ils étaient Juifs. Cela voulait-il dire que la cir­concision qui commença par le père de la foi Abraham, ne servait plus à rien ? La loi donnée par l’Eternel sur la montagne du Sinaï, était-elle abolie ? Barnabas passa outre ces interrogations et recommanda aux frères d’Antioche de rester de cœur très près du Seigneur.

Comme il serait bon, si en certaines circonstances nous agissions de la sorte. Au lieu de forcer les frères à admettre notre point de vue, notre compréhension de telle ou telle prophétie, nous les encouragions de tou­tes nos forces à rester près du Seigneur !

Ainsi donc, Barnabas trouva Paul et l’emmena à Antioche. Il est intéressant de constater que c’est cette même Eglise d’Antioche qui envoya ensuite Paul et Barnabas pour un premier voyage missionnaire parmi les Païens. Marc, le neveu de Barnabas, et l’auteur de l’Evangile qui porte son nom, les accompagna durant ce voyage. « Après avoir réfléchi, il se dirigea vers la maison de Marie, mère de Jean, surnommé Marc, où beaucoup de personnes étaient réunies et priaient » – Actes 12 : 12.

Après un certain temps, Marc rentra à la maison. Il est probable que certaines épreuves l’on contraint àprendre cette décision, ou alors n’avait-il pas accepté le fait que l’apôtre Paul fut un meilleur orateur que son oncle Barnabas – « Paul et ses compagnons, s’étant embarqués à Paphos, se rendirent à Perge en Pam­phylie, Jean [Marc] se sépara d’eux, et retourna à Jé­rusalem » – Actes 13 : 13.

Lors du voyage suivant, malgré l’insistance de Bar­nabas, l’apôtre Paul préféra ne plus prendre Marc. Il ne voulutpas avoir auprès de lui quelqu’un qui lors du voyage précédent n’avait pas été à la hauteur de son attente. « Quelques jours s’écoulèrent, après lesquels Paul dit à Barnabas : Retournons visiter les frères dans toutes les villes où nous avons annoncé la parole du Seigneur, pour voir en quel état ils sont. Barnabas voulait emmener aussi Jean, surnommé Marc ; mais Paul jugea plus convenable de ne pas prendre avec eux celui qui les avait quittés depuis la Pamphylie, et qui ne les avait point accompagnés dans leur œuvre. Ce dissentiment fut assez vif pour être la cause qu’ils se séparèrent l’un de l’autre. Et Barnabas, prenant Marc avec lui, s’embarqua pour l’île de Chypre. Paul fit choix de Silas, et partit, recommandé par les frères à la grâce du Seigneur » – Actes 15 : 36 – 40.

N’était-il pas possible à Paul de donner à Marc une seconde chance, ne serait-ce que eu égard à son jeune âge ? Il semble qu’il le fit plus tard, lorsque Marc changea, ayant mûri,pour la mission qu’il avait à ac­complir. Il est un fait, que lorsque l’apôtre Paul se trouva en prison, Marc étaità ses côtés. « Aristarque, mon compagnon de captivité, vous salue, ainsi que Marc, le cousin [neveu] de Barnabas, au sujet duquel vous avez reçu des ordres (s’il va chez vous, accueil­lez-le) » – Colossiens 4 : 10.

Mais trouvons une autre figure biblique de « fils de consolation » en Colossiens 1 : 7 – « … d’après les instructions que vous avez reçues d’Epaphras, notre bien-aimé compagnon de service, qui est pour vous un fidèle ministre de Christ ». Quelle belle déclaration de l’apôtre Paul à propos d’Epaphras – « notre bien-aimé compagnon de service », « un fidèle ministre de Christ ». Il semble qu’Epaphras fut le fondateur de l’Eglise de Colosse. « Epaphras, qui est des vôtres, vous salue : serviteur de Jésus-Christ, il ne cesse de combattre pour vous dans ses prières, afin que, par­faits et pleinement persuadés, vous persistiez dans une entière soumission à la volonté de Dieu » – Colos­siens 4 : 12.

L’apôtre Paul écrivit aux Colossiens de la prison de Rome. A ses côtés il y avait Marc, mais aussi Epa­phras, comme cela est rapporté dans le verset 23 de l’épître à Philémon – « Epaphras, mon compagnon de captivité en Jésus-Christ, te salue, ainsi que Marc… ».

Les philosophies étrangères semèrent le trouble dans l’assemblée de Colosse. Epaphras aimait beau­coup les frères, au point d’aller chercher l’aide auprès de l’apôtre Paul. Il y resta quelque temps, se retrouvant en prison. Ne pouvant se rendre à Colosse à cause de ses liens, Paul à la demande d’Epaphras écrivit une lettre aux membres de cette Eglise, les invitant à considérer le renouveau spirituel. Prenons exemple de notre frère Epaphras, cet homme qui non seulement fonda l’Eglise de Colosse, mais qui prit grand soin d’elle lorsqu’il s’aperçut qu’elle était en danger. Il laissa sa maison, sa famille pour aller rencontrer l’apôtre Paul afin de recevoir l’aide nécessaire.

Serions-nous prêts à nous engager à ce point pour la vie de notre assemblée, tout particulièrement en sa­chant qu’à Rome en lieu et place des honneurs et des récompenses nous attend la prison ? L’apôtre Paul rendit un grand témoignage d’Epaphras pour la peine qu’il avait endurée pour ses frères. De la prison il priait pour l’Eglise de Colosse. Prenons exemple de notre frère Epaphras, et efforçons-nous de promouvoir le développement spirituel de nos frères et sœurs en Christ.

Efforçons-nous de mériter le nom de « fils de consolation » au sein de l’Eglise entière, surtout lorsqu’il arrive parfois que certains se prennent le droit de devenir des fils et des filles d’affliction, ne faisant pas l’économie de souffrances et de larmes deceux qui les entourent.

Le Seigneur Lui-même déclara que l’Eglise avait besoin de consolation, et qu’elle l’obtiendrait – « Et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre consolateur, afin qu’il demeure éternellement avec vous » – (Jean 14 : 16). Il est évident, qu’aussi long­temps que notre Seigneur fut sur la terre, Il était pour ses disciples le « Fils de consolation », et Il le fut au point de déclarer : « Je ne vous laisserai pas orphe­lins » – (Jean 14 : 18). Après son départ Dieu donna à l’Eglise un autre consolateur.

Le soin constant de notre Seigneur pour ses disci­ples se trouve résumé dans sa prière sacerdotale de Jean 17 :12 – « Lorsque j’étais avec eux dans le monde, je les gardais en ton nom. J’ai gardé ceux que tu m’as donnés, et aucun d’eux ne s’est perdu, sinon le fils de perdition, afin que l’Ecriture fût accomplie ». Mais voyons ce que disaient les prophéties à l’égard de notre Seigneur. « L’esprit du Seigneur, l’Eternel, est sur moi, car l’Eternel m’a oint pour porter de bonnes nouvelles aux malheureux ; il m’a envoyé pour guérir ceux qui ont le cœur brisé, pour proclamer aux captifs la liberté, et aux prisonniers la délivrance ; pour publier une année de grâce de l’Eternel, et un jour de ven­geance de notre Dieu ; pour consoler tous les affligés ; pour accorder aux affligés de Sion, pour leur donner un diadème au lieu de la cendre, une huile de joie au lieu du deuil, un vêtement de louange au lieu d’un esprit abattu, afin qu’on les appelle des térébinthes de la jus­tice, une plantation de l’Eternel, pour servir à sa gloire » – Esaïe 61 : 1 – 3.

Ces versets témoignent que notre Seigneur est le consolateur par excellence, qu’Il a l’esprit de sympa­thie, et qu’Il peut comprendre les faiblesses et les diffi­cultés de ceux qui L’acceptent, au point même de ne pas condamnerune femme pécheresse, et dire à ceux qui voulaient la lapider : « Que celui de vous qui est sans péché jette le premier la pierre contre elle ». Rappelons-nous aussi le moment où Pierre renia son Maître, n’était-il pas digne de réprimande publique ? La remontrance du Seigneur consistait en une douce question : « Pierre, m’aimes-tu ? ». Un autre apôtre rapporteque lorsque le Seigneur « … contestait avec le diable et lui disputait le corps de Moïse, n’osa pas porter contre lui un jugement injurieux, mais il dit : Que le Seigneur te réprime ». Un jugement injurieux c’est celui que nous nous prenons la liberté de rendre, à la place de Dieu, qui seul peut juger avec équité.

S’adressant à ses disciples le Seigneur leur dit : « Cependant je vous dis la vérité : il vous est avanta­geux que je m’en aille, car si je ne m’en vais pas, le consolateur ne viendra pas vers vous ; mais, si je m’en vais, je vous l’enverrai » – Jean 16 : 7.

La rançon devait tout d’abord être déposée et pré­sentée à Dieu dans le sanctuaire céleste, avant que la consolation ne puisse descendre sur les apôtres. L’Esprit saint, ainsi que les précieuses promesses des­tinées aux fidèles de l’âge présent constituent cette consolation. Efforçons-nous donc d’être les fils et les filles de cette consolation pour être capables de déve­lopper en nous une mesure plus grande d’amour et de sympathie dans nos cœurs. C’est dans cette même mesure que disparaîtra l’esprit de querelle, de dispute et de jugement des autres. Ceux qui savent répandre le baume sur des cœurs meurtris, sont généralement ceux qui un jour ont subi d’intenses épreuves et diffi­cultés.

L’Esprit saint nous console par la communion que nous avons avec Dieu et la Vérité. C’est alors que nous ne considéronsplus les choses du point de vue hu­main, mais divin, car l’Eglise, les frères et les sœurs en Christ deviennent les représentants de cet Esprit, pour devenir des « fils de consolation ».

Nous recevons également la consolation par les Saintes Ecritures et ses promesses, comme le déclare l’apôtre Paul : « Or, tout ce qui a été écrit d’avance l’a été pour notre instruction, afin que, par la patience, et par la consolation que donnent les Ecritures, nous pos­sédions l’espérance » (Romains 15 : 4). Nous sommes consolés lorsque nous étudions les précieuses pro­messes, car l’Evangile c’est la bonne nouvelle. Si elle est bonne, c’est qu’elle a le pouvoir de nous consoler. Nous sommes également consolés lorsque nous lisons les prophéties de l’Ancien Testament, lorsque nous parvenons à discerner le grand soin de notre bon Père céleste. « Va, mon peuple, entre dans ta chambre, et ferme la porte derrière toi ; cache-toi pour quelques instants, jusqu’à ce que la colère soit passée » – Esaïe 26 : 20.

Ces paroles dévoilent le tendre amour de Dieu pour son peuple. Ce passage des Ecritures nous rappelle ce qui se passa lorsque les Hébreux étaient en Egypte, quand l’ange de la mort passa au travers du pays en exterminant tous les premiers-nés des égyptiens. Du­rant cette nuit les Hébreux étaient dans leurs demeu­res sous la protection du sang. Qui sont aujourd’hui ceux que Dieu appelle « mon peuple » ? Il faut recon­naître que ceux qui sont ainsi considérés, jouissent d’un grand privilège.

Cette bénédiction ne consiste pas dans l’appartenance à une organisation chrétienne quelconque, mais en une communion personnelle avec le Père céleste. Dans l’âge actuel, il est déjà possible de bénéficier de l’amour de Dieu, de son conseil, de ses enseignements et de sa consolation. C’est grâce à son amour que le peuple choisi durant tout l’âge de l’Evangile peut se développer, malgré sa dispersion comme des brebis parmi les loups, ou le blé parmi l’ivraie. Lorsque l’Ecriture l’exhorte à sortir de Babylone, l’Esprit du Seigneur trace un chemin différent, un lieu où tous les fidèles peuvent bénéficier de ses conseils.

Ce lieu secret n’est autre que celui du repos à l’ombre du Tout-Puissant. C’est le privilège de la com­munion avec Dieu par la prière et la foi en sa consola­tion. Combien précieux est pour nous ce lieu caché. C’est le repos de tout orgueil, et de toutes disputes, car il procure la paix, la lumière et la joie. Dieu ne souhaite pas que ses enfants soient esclaves de la crainte et de l’inquiétude. Alors que l’humanité passe par des mo­ments de frayeur et d’épreuves, soyons très près du Seigneur, entrons dans le lieu secret de la communion et du repos, et fermons derrière nous la porte de la foi.

Par la foi nous jouissons également de la sollicitude divine qui vivifie notre espérance, et nous rappelle que la colère divine ne dure qu’un moment, pour laisser place au soleil de justice, dans les rayons duquel sera la santé. Le grand hiver de détresse doit faire place au merveilleux printemps du renouveau – « Mon bien-aimé parle et me dit : Lève-toi, mon amie, ma belle, et vient ! Car voici, l’hiver est passé ; la pluie a cessé, elle s’en est allée. Les fleurs paraissent sur la terre, le temps de chanter est arrivé, et la voix de la tourterelle se fait entendre dans nos campagnes. Le figuier em­baume ses fruits, et les vignes en fleur exhalent leur parfum. Lève-toi, mon amie, ma belle, et viens ! » – Cantique des Cantiques 2 : 10 – 13.

Ce passage prophétique nous parle ici du Millé­naire, qui succèdera à la grande période hivernale. Les fleurs sur la terre, ce sont les promesses d’une nouvelle récolte, le temps des chants où la terre sera remplie de la connaissance de Dieu, comme les mers par les eaux. La voix des tourterelles suggère l’intéressement même au plus pauvre, car nous nous souvenons que dans la loi, la tourterelle constituait l’offrande présentée au sacrificateur par les personnes pauvres. Le figuier qui laisse paraître ses fruits, c’est la nation d’Israël en communion avec Dieu, elle exhalera une bonne odeur, un arôme agréable de l’amour de Dieu. Combien merveilleuse est ici la description de Salomon qui nous présente l’âge Millénaire, celui du rétablissement, qui doit arriver après l’hiver de dé­tresse sur toute l’humanité.

Lorsque le Seigneur était dans le jardin de Gethsé­mani, Il était seul. Il en est autrement de nous, car nous avons les frères. C’est toi frère, toi sœur qui doit être le canal du saint Esprit, le consolateur de ceux qui sont dans le besoin. Toutefois personne ne peut deve­nir « fils de consolation », s’il n’a pas d’abord été consolé.

Voyons ce qu’en dit l’apôtre Paul après avoir un jour été consolé par Barnabas : « Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, le Père des miséricordes et le Dieu de toute consolation, qui nous console dans toutes nos afflictions, afin que, par la consolation dont nous sommes l’objet de la part de Dieu, nous puissions consoler ceux qui se trouvent dans quelque affliction ! Car, de même que les souffrances de Christ abondent en nous, de même notre consolation abonde par Christ. Si nous sommes affligés, c’est pour votre consolation et pour votre salut ; si nous sommes consolés, c’est pour votre consolation, qui se réalise par la patience à supporter les mêmes souffrances que nous endurons. Et notre espérance à votre égard est ferme, parce que nous savons que, si vous avez part aux souffrances, vous avez part aussi à la consola­tion » – 2 Corinthiens 1 : 3 – 7.

Si nous essayons de compter, nous nous rendons compte que dans ce passage des Ecritures, l’apôtre Paul utilise neuf fois le mot « consolation ». Nous éprouvons beaucoup de consolation parla communion fraternelle, car elle nous permet de nous rassembler pour rendre gloire à Dieu et pour louer son saint nom. C’est pourquoi nous devons nous efforcer à ce que nos rencontres soient caractérisées par une bonne in­fluence et que celle-ci soit enrichissante. Les Ecritures nous encouragent à nous rassembler les uns avec les autres. Pour avoir un jour négligé un tel privilège avec les apôtres il en coûta à Thomas de ne pas voir le Sei­gneur, lorsqu’Il se manifesta à eux après sa résurrec­tion. Soyons unis entre nous, comme avec Christ.

« Au reste, frères, soyez dans la joie, perfectionnez-vous, consolez-vous, ayez un même sentiment, vivez en paix ; et le Dieu d’amour et de paix sera avec vous » – (2 Corinthiens 13 : 11). N’essayons pas de do­miner dans nos assemblées, mais travaillons ensemble et soumettons-nous à la volonté de Dieu. Faisons des concessions dans les petites choses, sans pour autant violer les principes. N’exagérons pas ce que nous en­tendons et voyons, mais soyons modérés et posés, car Dieu éprouve parfois notre humilité et notre amour. Ac­ceptons tous les membres de notre assemblée tels qu’ils sont, évitons les commérages et les réprimandes, n’essayons pas d’avoir raison à tout prix, car de là à détruire l’amitié il n’y a qu’un pas. Exhortons mais ne condamnons pas. « Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu, et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? Si quelqu’un détruit le temple de Dieu, Dieu le détruira ; car le temple de Dieu est saint, et c’est ce que vous êtes » – 1 Corinthiens 3 : 16, 17.

Que nos discussions soient toujours sérieuses, concrètes et instructives, développons en nous la ca­ractéristique de la modestie. Soyons prêts à renoncer à nos droits et nos privilèges au bénéfice de l’ensemble des frères. Si dans nos assemblées nous devons être des « fils de consolation », soyons-le également à l’égard de nos voisins et de nos amis. Ne critiquons pas les croyances de ceux qui nous entourent, et ne soyons pour aucun d’entre eux une occasion de chute. Ne nous moquons jamais de ce qui leur paraît saint, ou de ce qu’ils vénèrent, car avec le temps eux aussi comprendront.

Veillons, tout particulièrement dans ces temps diffi­ciles, à ne pas être considérés comme des rebelles à l’égard des autorités en place. Notre message doit se caractériser par la Parole de Dieu, l’Evangile, la bonne nouvelle du royaume, pour lequelle Seigneur nous a appris à prier. Parlons de la délivrance du péché et de la mort ainsi que du rétablissement de toutes choses. Maintenons notre cœur dans une condition appropriée, celle de la pureté, de l’humilité et de l’amour.

Ceux qui semblent dire que la vie chrétienne est une condition d’abattement, ne sont pas encore parve­nus au stade de ressentir qu’à l’aide des Ecritures, la tristesse et la souffrance procurent elles aussi la joie du cœur. Remercions Dieu pour toutes choses.

La consolation et la paix dans l’Eglise dépendent de l’amour fraternel, de l’entente et de la compréhension des Ecritures. Philippiens 2 : 1, 2 – « Si donc il y a quelque consolation en Christ, s’il y a quelque soula­gement dans la charité, s’il y a quelque union d’esprit, s’il y a quelque compassion et quelque miséricorde, rendez ma joie parfaite, ayant un même sentiment, un même amour, une même âme, une même pensée ». Recevons dans nos cœurs cette recommandation d’unité, de paix et d’amour fraternel. Usons de bonté les uns envers les autres, consolons-nous réciproque­ment dans l’Eglise, afin que l’Esprit de Dieu croisse en chacun d’entre nous et qu’il nous permette de faire des progrès dans la bonne direction. Appliquons-nous de sorte à mériter le nom de Barnabas « fils de consola­tion », pour devenir déjà aujourd’hui des représentants de la Vérité divine sur la terre.

Chers frères et sœurs, semons l’amour de Dieu aussi loin que nous le pouvons, dans nos familles, no­tre voisinage et parmi toutes les personnes que nous côtoyons. Que celui qui franchit le pas de notre porte puisse en ressortir meilleur et heureux. Soyons une image permanente de la bonté divine, et qu’elle se lise sur notre visage, dans nos yeux et notre sourire. Effor­çons-nous de vivre de telle sorte, qu’au terme de notre vie, nous puissions dire que ceux qui nous ont connus sont devenus meilleurs parce que nous avons vécu parmi eux.

Ne soyons jamais la cause d’une affliction pour qui que ce soit, mais dans la mesure de nos capacités consolons-nous les uns les autres. Si telle est notre priorité, Celui qui a promis n’est pas injuste pour ou­blier de nous accorder la récompense méritée.

fr. T. W.

conférence de Lwow 2003

en Ukraine


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