David n’avait de cesse de penser à la maison de l’Éternel, au temple. Son âme soupirait après les « parvis » de Dieu. C’est ainsi qu’il manifestait son amour brûlant ; il se languissait du lieu où la shékinah laissait deviner la gloire de Dieu. « Mon âme soupire et languit après les parvis de l’Éternel, mon cœur et ma chair poussent des cris vers le Dieu vivant. » (Psaume 84 : 3). « Éternel ! J’aime le séjour de ta maison, le lieu où ta gloire habite. » – Psaume 26 : 8.
Le poète parle dans ce psaume de son désir profond de ressentir la grâce de Dieu. Il insiste, disant : « je désire ardemment », c’est son vœu. Mais il sait que pouvoir « habiter » dans la maison de l’Éternel n’est pas facile. Il sait que lorsqu’il aura pénétré dans cet endroit secret, il y aura des efforts à faire. Jamais une âme qui se sera contentée de jeter un regard superficiel dans la maison de l’Éternel ne sera en paix.
David dit que chaque jour de sa vie, il a besoin de contempler sa magnificence et admirer son temple. Même l’éternité, sans aucun doute, ne pourrait épuiser les merveilles de Dieu et la profondeur de son caractère. L’esprit curieux cherchera toujours à explorer et découvrir cette gloire dans cet univers sans fin. Une question se pose :
Comment « habitons-nous » dans la maison de l’Éternel ?
Il est un « feu dévorant », un « Dieu ardent ». Habiter dans la maison de l’Éternel, signifie plus que de s’arrêter dans une église ou dans un autre endroit. Beaucoup de gens croient sincèrement pouvoir le faire, sous prétexte qu’ils sont particulièrement attentifs à la vérité. Nous savons que le Tout-Puissant n’a pas besoin de notre savoir ou de nos capacités pour mener son œuvre. Il s’est tourné vers nous, Il nous a appelés, nous a invités, pour nous employer comme instruments. Nous ne devons jamais négliger de savoir ce que nous sommes par rapport à Lui. Nous ne sommes « rien » par nous-mêmes et nos connaissances sont partielles. C’est pourquoi nous sommes réunis dans la « maison de l’Éternel », pour mieux éprouver la sublimité, la grandeur et la toute puissance de ce « feu dévorant » ‒ pour nous ouvrir à la Parole spirituelle la plus élevée, éternelle, afin d’apprendre à la vivre.
C’est cela le mystère. Il ne suffit pas que nous soyons informés sur les intentions de Dieu, sur son plan de salut et que nous y ayons foi. Avoir plus de clarté et mieux comprendre que d’autres, pourrait vouloir dire que nous avons seulement jeté un regard dans la maison de Dieu. Pour habiter dans la maison de Dieu, il faut être touché intérieurement par l’Esprit de Dieu ‒ et rester sous son autorité. L’Esprit doit nous saisir afin que nous recevions quelque chose de durable, qui nous porte, nous donne de la force et nous comble de confiance et de joie. Habiter dans la maison de Dieu est un engagement surhumain.
Nous sommes ‒ comme Israël autrefois ‒ en route, proches de la terre promise, du but. Nous sommes sur le point de traverser le Jourdain. Israël avait peur, comme seuls les hommes peuvent avoir peur. Pas du Jourdain, mais des difficultés insurmontables, qui les attendaient lors de la traversée. C’est pourquoi, la promesse leur fut renouvelée : « Sache aujourd’hui que l’Éternel, ton Dieu, marchera lui-même devant toi, comme un feu dévorant… » (Deutéronome 9 : 3). Seul le Saint Esprit nous conduira par-delà le « Jourdain », vers le but, la terre promise.
Mais même ainsi, nous aurons des luttes, des difficultés, de dures épreuves. Pourrons-nous les vaincre ? Pouvons-nous résister, persévérer, attendre, avancer patiemment, courageusement ? Entrer en contact avec un tel feu, suppose avoir un lien et une communion personnels avec notre Seigneur ‒ et rester à l’abri de sa sollicitude protectrice.
Comme une habitation humaine la maison de Dieu se compose de différentes pièces aux usages particuliers. Cherchons à nous approcher de ces demeures pour les examiner et ne pas perdre de vue leurs beautés en les traversant. Nous nous demandons ce que le présent ou l’avenir nous offre encore, car notre vie est abritée en Dieu.
Et encore : Comment « habitons-nous » dans la maison de Dieu ?
Nous sommes entrés dans sa maison attirés par la grâce de Dieu, par la « porte » qui fut ouverte par l’amour de Dieu. Il n’y a pas d’autre entrée. Seul le sacrifice précieux de Jésus-Christ est cette porte et Lui seul est « le chemin, la vérité, et la vie » (Jean 14 : 6). Nous sommes entrés par cette porte avec un cœur reconnaissant, et ne sommes plus enclins à chercher d’autres voies. La bonté de Dieu qui se manifesta par le don de Jésus et dans les souffrances du Seigneur qui prit sur Lui tous nos péchés et nos fautes, fut la force attractive qui nous conduisit à cette porte. Nous sommes en route, mais pas encore au but. Pour cela, nous ne devons pas négliger nos fautes et nos manquements. Nous devons demander le pardon dans nos prières quotidiennes.
Le Seigneur n’enseignait-Il pas cela quand Il disait : « Ses nombreux péchés lui ont été pardonnés : car elle a beaucoup aimé. Mais celui à qui on pardonne peu aime peu. » (Luc 7 : 47) ? Le point essentiel était que le pharisien Simon pensait que ses péchés étaient peu de chose alors que la femme repentante était brisée de tristesse. En conséquence, elle eut la joie d’être pardonnée de ses péchés, joie qui demeura inconnue à l’esprit pharisien de Simon. C’est aussi ce qui se passe pour nous. La précieuse « porte », par laquelle nous entrons, gagne en valeur, quand nous déplorons nos fautes. Nous remercions notre Père céleste d’avoir un Souverain Sacrificateur, toujours vivant, comme avocat.
Il n’est pas interdit de regarder en arrière, sur notre vie dans le monde. Notre début dans la vie et dans notre parcours chrétien était dû à la grâce de Dieu. Certains croyants aux pensées superficielles, partent de l’idée que ce sont eux qui ont décidé de leurs débuts dans la vie chrétienne. Le bon raisonnement montre que c’est Dieu qui nous a attirés ; cela devrait nous engager à vivre avec amour et reconnaissance. Le Saint Esprit doit nous conduire à examiner les demeures de la maison de Dieu et prêter attention à nos progrès dans l’étude et à nos expériences.
« Je suis la porte » – Jean10 : 9.
Les Saintes Écritures attirent d’abord notre attention sur un arrière-plan très sombre. Tout était sombre et vide, si bien que les premiers mots du Créateur qui résonnèrent dans les ténèbres furent : « Que la lumière soit ! » (Genèse 1 : 3) ‒ et la lumière fut. Nous étions également dans cet arrière-plan ténébreux. Nous n’étions rien de plus que des pécheurs. À la naissance, nous étions très loin de la communion avec Dieu : « Il n’y a point de juste, pas même un seul » (Romains 3 : 10). Tous ont péché et sont vendus au péché, ils sont des enfants de colère et sont tous inutiles. Personne ne peut se libérer lui-même du péché, ni se donner en rançon pour son frère. Vraiment, c’est un sombre tableau, propre à abaisser la fierté de l’homme et à diriger ses pensées vers l’unique source d’aide : le Dieu de lumière et de toutes grâces.
C’est pourquoi, nous ne devrions pas quitter trop vite cette « demeure » car c’est là que commence cette attirance qui nous lie à Lui dans des liens indestructibles, dans un « esclavage » volontaire à Jésus-Christ. Restons plus longtemps dans cette demeure, pour bien saisir l’étonnant prix de notre délivrance du péché et de la mort ! Ainsi, nous serons préparés à bien comprendre le choix de l’amour divin qui passa à côté des anges et des princes des anges, pour élire les fils des hommes comme habitants de ces demeures sanctifiées ! C’est-à-dire les membres du genre humain déchu ! Quand nous considérons le grand spectacle de l’amour de Dieu qui se déroule devant nous, nos aspirations personnelles, que nous mettons volontiers au premier plan, disparaissent plus ou moins.
Dans l’éternité passée, le Très-Haut était parfait en Lui-même, dans tout son être, y compris dans l’amour. Comme « l’amour » devait s’exprimer en action, il trouva sa première occasion dans le « commencement de la création », le Logos. Puis, l’expression de son amour se répandit par Lui sur toute sa création, en particulier sur la création terrestre la plus élevée : l’homme.
L’amour.
Mais, le péché intervint entre l’homme et le Créateur. L’homme fut déchu. C’est alors que l’amour divin trouva sa plus grande manifestation. Nous pouvons nous imaginer plus ou moins, le jour où quelqu’un manqua dans le cercle des légions divines. On devait sans doute être étonné et surpris. Il est possible que le Père n’ait dévoilé son projet à personne sauf à son Fils premier-né. Mais plus tard, ce Premier-né de la Création sera retrouvé sous la forme d’un homme. Les anges se sont sans doute étonnés de Le voir ainsi abaissé. Et finalement, le cri d’un cœur brisé traversa l’univers : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Matthieu 27 : 46). Nous pouvons supposer que jamais aucun homme n’a été capable de décrire l’étonnement des créatures célestes devant cet événement.
Peut-être ont-ils encore plus de raisons de s’étonner de ce dont ils sont témoins depuis lors. Les anges ne devraient-ils pas être surpris de voir que le cœur humain soit si peu impressionné par ces nouvelles circonstances ? Que même, parmi les croyants, on ne réfléchit pas assez à ce grand sacrifice, que le Père et le Fils ont offert pour notre salut ?
Combien le Père a dû nous aimer ! C’est par amour et rien que par amour, qu’Il a laissé son Fils paraître devant le tribunal de Pilate, qu’Il L’a laissé fléchir sous les coups de fouet des soldats et être cloué à la croix avec une apparente impuissance. Ce n’était pas la main d’un destin sans pitié, ni un nombre incalculable d’ennemis. Ce n’était pas non plus la pression des résolutions divines. Non, c’était le choix personnel, volontaire du Fils, rempli d’un amour capable de tout supporter, pour apporter la délivrance à ceux qu’Il aimait plus que Lui-même. On peut avoir confiance dans cet amour qui Lui a permis de supporter la croix et mépriser l’ignominie. Son amour est plus fort que la mort et plus puissant que la tombe. Accepter cet amour par la foi signifie la vie éternelle. Quels sentiments cette manifestation du Très-Haut et le sacrifice de Jésus-Christ devraient-ils provoquer en nous, qui avons le privilège d’avoir entendu son appel !
« Si quelqu’un veut venir après moi » – Luc 9 : 23.
Dans les Évangiles, il est question du service du Seigneur, on y trouve ces paroles : « Si quelqu’un veut venir après moi » ou « suis-moi ». N’est-ce pas notre désir ? Oui, Seigneur, prends ma vie et comble-là d’un zèle dévorant pour cet amour qui nous racheta du péché et de la mort. Si nous lisons ces récits avec attention, nous remarquons que ces paroles ont été mal comprises, même parmi les disciples. Sans doute avaient-ils souvent entendu le Seigneur dire que la condition pour devenir disciple était de renoncer à leurs biens terrestres. Ils étaient contents d’avoir suivi cet ordre. Car ils demandèrent : « Voici, nous avons tout quitté et nous t’avons suivi ; qu’en sera-t-il pour nous ? » – Matthieu 19 : 27.
Ils avaient tout abandonné et L’avaient suivi. Mais ils se demandent quelle sera leur récompense en retour. Ils avaient renoncé à quelques barques et matériel de pêche ou au métier de péager ou tout autre métier. Cependant le Seigneur ne leur en tient pas rigueur. Il ne cherche pas à leur expliquer, puisqu’ils ont à peine commencé à Le suivre. Il sait que plus tard, ils Lui seront fidèles jusqu’au bout, quand le Saint Esprit sera descendu sur eux et qu’ils auront la pleine connaissance. Avons-nous bien compris ce que les notions de « disciple » et de « consécration » impliquent pour nous ? Pouvons-nous dire avec raison : nous avons tout quitté, pour Le suivre ?
Nous avons tous compris les conditions de la consécration. Nous n’avons pas besoin qu’on nous explique que beaucoup de souffrances, de persécutions, de critiques, d’aveuglement et même la mort seront notre partage si nous restons fidèles au Seigneur et à la vérité. Nous nous rappelons que ces choses ne pèsent pas lourd, si nous ne sommes pas prêts à suivre le Seigneur là où Il nous conduira.
Il y a des années que nous marchons dans les pas du Seigneur, nous avons traversé diverses expériences, dont certaines étaient sombres, sinon tumultueuses. Nous avons rencontré des tentations, des épreuves et des chagrins. Quels effets ont eu ces années sur nous ? Notre amour est-il plus profond, notre zèle, notre énergie vivifiés ? Les promesses du Seigneur nous sont-elles plus réelles, plus intimes, pour que sa vérité soit devenue une parole vivante pour nous ? Avons-nous encore notre « premier amour » ou l’avons-nous perdu ? Et s’il nous reste un peu d’estime pour la vérité, prenons-nous nos distances avec le Seigneur et la Vie ?
Un chemin plein de richesses cachées.
Nous parlons souvent du « chemin étroit » qui conduit à la vie ; mais on pourrait ne pas saisir le véritable sens de cette image. On pense plutôt à une limitation, une restriction, comme si cela nous apportait plus de privations que d’abondance. Le Seigneur aimerait que nous sachions que le chemin n’est pas « étroit » pour un enfant de Dieu mais un chemin plein de joies et de richesses cachées. Certes il est étroit, dans le sens que la chair ne trouve rien d’agréable dans ses limites. Quand nous marchons sur ce chemin avec le Seigneur, nous voyons clairement que sur le « chemin large » il n’y a rien qui soit comparable à la joie de la connaissance ; mais, en marchant sur le chemin étroit, nous sommes transférés dans un « grand espace ». Avec le temps, nous désirons rester sur ce chemin ; pas par devoir, mais parce que nous avons compris que ce n’est que sur ce chemin que le désir de notre âme est satisfait.
Si nous avons atteint cette « demeure », nous avons le droit de jeter un regard dans un des plus merveilleux appartements de la maison de Dieu.
Engendrement de l’Esprit ‒ Plénitude de l’Esprit.
Nous avons été acceptés par le Père, engendrés pour devenir une Nouvelle Création et devenir membre de la « fiancée de Christ ». Nous devons toutefois faire la différence entre l’engendrement et une vie pleinement spirituelle ! Nous nous trouvons dans la « demeure », dans laquelle nous avons été autorisés à pénétrer, en raison de notre engendrement et de notre consécration. Nous sommes invités à prêter une attention minutieuse à ce « lieu de séjour ».
Beaucoup de gens confondent la simple connaissance avec ce que la Bible décrit comme la plénitude de l’Esprit. Pour expliquer cette idée, rappelons-nous les disciples avant l’effusion de l’Esprit à la Pentecôte. Ils croyaient fermement que Jésus était le Messie et le Fils de Dieu. Simon Pierre répondit à la question du Seigneur : « Qui dites-vous que je suis ? » « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. » (Matthieu 16 : 15, 16). Nous voyons qu’ils Le connaissaient et croyaient en Lui et en ses enseignements. Mais, ils étaient encore loin de ce qu’ils devaient devenir. On peut avoir un contact proche, personnel avec le Seigneur ; on peut témoigner de son parcours, écouter et apprécier ses enseignements et ses confidences ‒ et pourtant être très éloigné de Lui.
Les disciples aussi voyaient et vivaient tout cela, et connaissaient son caractère exceptionnel ; pourtant malgré ses connaissances, Pierre restait ignorant, incompétent, inutile. Les autres disciples également. Pourtant, ils avaient tous eu, durant les trois ans et demi passés, de sévères remontrances, une excellente instruction, l’exemple parfait et vibrant d’une vie vertueuse. Et à la fin, qu’ont-ils retenu ? Ni l’union avec Christ, ni le sacrifice du Seigneur ne suffirent à provoquer cette merveilleuse transformation qui suivit, lors des événements de la Pentecôte.
Nous ne sommes donc pas surpris, si nous réfléchissons assez longtemps sur les paroles du Seigneur, lorsqu’Il dit : « Il vous est avantageux que je m’en aille, car si je ne m’en vais pas, le consolateur ne viendra pas vers vous. » (Jean 16 : 7). Le mot « avantageux » signifie « absolument nécessaire ». Car si cette puissance de l’Esprit ne les avait pas transformés, ils seraient restés définitivement inutiles. Nous devons retenir ce fait pour comprendre que l’engendrement de l’Esprit doit précéder la plénitude de l’Esprit. On pourrait par exemple bien parler du plan de Dieu, de ses perspectives et pourtant rester en panne.
Que pouvions-nous savoir d’une vie remplie de l’Esprit, avant d’avoir la certitude que la promesse se réalise : « Mais vous recevrez une puissance, le Saint Esprit survenant sur vous. » (Actes 1 : 8) ? Que devons-nous attendre ? Une vie intérieure remplie de l’Esprit du Seigneur ; alors seulement on sera plus que vainqueur.
Paul aussi nous fait comprendre cela : « Je dis donc : Marchez selon l’Esprit et vous n’accomplirez pas les désirs de la chair. » (Galates 5 : 16). Il veut ainsi nous rappeler l’incompatibilité du Saint Esprit avec les désirs de la chair et que l’on ne peut garder les deux dans le cœur. Si l’Esprit remplit le cœur, alors se réalise la parole : « …et vous n’accomplirez pas les désirs de la chair. »
Il ne s’agit pas seulement de mauvaises envies de la nature déchue, mais aussi de mauvaises habitudes, peut-être aussi de plaisirs plus on moins interdits. Paul dit : « Tout m’est permis, mais tout n’est pas utile ; tout m’est permis, mais je ne me laisserai asservir par quoi que ce soit. » (1 Corinthiens 6 : 12). Quand l’apôtre dit : « Soyez remplis de l’Esprit », nous pensons aussitôt aux paroles de Jésus : « Si donc, méchants comme vous l’êtes, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, à combien plus forte raison le Père céleste donnera-t-il le Saint Esprit à ceux qui le lui demandent. » – Luc 11 : 13.
« Je ne te laisserai point aller, que tu ne m’aies béni. » – Genèse 32 : 26.
En tant que peuple consacré au Seigneur, c’est notre principal but et le contenu de nos prières ‒ obtenir une plus grande mesure de l’Esprit. Nous aimerions toujours plus nous nourrir du Saint Esprit ‒ d’une plus grande mesure de l’Esprit de Christ, d’un Esprit de bon sens, pour avoir part aux bénédictions promises. Peut-être devons-nous lutter jusqu’au lever du jour ‒ comme Jacob avec le Seigneur : ne pas Le laisser, jusqu’à ce qu’on obtienne la bénédiction.
Le Saint Esprit n’est pas une réponse à une demande occasionnelle ou distraite. Il est mis en réserve, jusqu’à ce que nous apprenions à le recevoir avec sincérité et reconnaissance, comme un cadeau immérité. Les Écritures nous rappellent que les grands trésors de la connaissance dépassent les capacités de l’homme naturel, mais aussi celles de certains appelés. L’apôtre expliqua cela aux Corinthiens : « J’ai pu vous parler…comme à des enfants en Christ. » (1 Corinthiens 3 : 1). Qui sont ces « enfants en Christ » ? Sûrement ceux qui ont compris les fondements de l’enseignement.
Les choses plus profondes sont si bien expliquées : « Lequel des hommes, en effet, connaît les choses de l’homme, si ce n’est l’esprit de l’homme qui est en lui ? De même, personne ne connaît les choses de Dieu, si ce n’est l’Esprit de Dieu. Or nous, nous n’avons pas reçu l’esprit du monde, mais l’Esprit qui vient de Dieu, afin que nous connaissions les choses que Dieu nous a données par sa grâce. » – 1 Corinthiens 2 : 11, 12.
Il s’agit d’avoir un jugement spirituel mûr, pour saisir les pensées secrètes du Seigneur et être en communion avec Lui. C’est exactement ce qu’Il voulait dire dans le verset cité plus haut : « Si je ne m’en vais pas, le consolateur ne viendra pas vers vous. » Jamais Jésus, durant les trois ans et demi qu’Il a passés avec les disciples, n’aurait pu faire ce qu’Il a fait, s’Il n’était pas venu vers eux par le Saint Esprit, pour faire sa demeure chez eux.
Cela ne se passe-t-il pas ainsi pour nous ? Quand le Père et le Fils font leur demeure chez nous (Jean 14 : 23), nous apprenons ce qu’est une vie remplie de l’Esprit. Nous apprenons un peu des pensées intérieures de l’Éternel. Le Seigneur doit peut-être s’éloigner un temps de nous, pour que nous ressentions combien nous avons besoin de Lui et éprouver la puissance de l’Esprit. C’est ainsi que nous comprendrons ce que le Sauveur avait à l’idée lorsqu’Il prononça ces importantes paroles : « Celui qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura jamais soif, et l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau qui jaillira jusque dans la vie éternelle. » – Jean 4 : 14.
Si la vie de Jésus était faite de zèle fervent pour son cher Père et pour sa volonté ‒ comment devrait être la nôtre ? Elle doit être élevée par notre foi et par un puissant sentiment de sacrifice qui nous consume.
La Bible n’est pas comme certains livres pleine de mystique absurde, comme beaucoup d’incroyants le pensent. La Parole agit par l’Esprit de Dieu, pour que son feu pénètre notre âme et notre esprit et détruise notre part charnelle, la tiédeur et l’indifférence de notre cœur. C’est seulement par la Parole, le progrès, l’amour et l’Esprit, la foi et la sincérité que nous devenons un exemple. Nous avons besoin d’admirer cette puissante et sainte unité spirituelle. Nous en avons besoin pour grandir dans ce Corps dont le Seigneur est la Tête, pour agir avec Lui et nous libérer des limites de notre insignifiante personne.
Si le Père habite en nous et nous dans sa maison notre cœur devient une terre fertile où poussent, fleurissent, et mûrissent les fruits et les dons de l’Esprit. La voie du trône de grâce nous fut ouverte par le baptême de souffrance et la mort du Seigneur, pour que nous puissions atteindre la vie éternelle, sous la direction du Saint Esprit. Par l’effusion du Saint Esprit à la Pentecôte, le « feu » fut jeté sur terre. Certaines personnes ont été touchées et se sont placées sous le joug de Christ. Comme les disciples autrefois, nous avons besoin, plus que jamais, de l’action et de la direction du Saint Esprit. Il se peut que nous ayons des épreuves et des décisions de grande importance à prendre.
Si nous avons des difficultés à trouver notre voie (ou si nous sommes engagés dans des problèmes que nous ne pouvons pas résoudre), nous savons que nous ne sommes pas seuls. Le Seigneur Lui-même nous a promis : « Je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde. » – Matthieu 28 : 20.
« Sache aujourd’hui que l’Éternel, ton Dieu, marchera lui-même devant toi comme un feu dévorant » – Deutéronome 9 : 3.
Observons le monde. Sous le règne du prince de ce monde, nous voyons qu’il fait des efforts extrêmes pour résister au futur royaume. Il est peut-être fier des progrès gigantesques dans tous les domaines de la science et de la technique. Nous ne sommes pas étonnés que les hommes succombent, pleins d’admiration, à cette séduction. Le domaine religieux fait aussi de gros efforts pour parvenir à une certaine unité, avec l’œcuménisme, en essayant de fédérer toutes les religions en « un royaume de paix ». Les hommes sont désemparés face aux catastrophes, aux tremblements de terre, aux famines qui soulignent l’impuissance humaine. Le monde, avec ses progrès économiques immenses, n’est même pas capable d’éradiquer les catastrophes humanitaires.
Mais, qu’en est-il de nous qui habitons dans la maison de Dieu et contemplons la beauté de sa demeure ? Les problèmes de notre vie sont-ils résolus de ce fait ? Et sommes-nous prêts, à ce qu’ils soient résolus de là-haut ? Nous sommes dans un monde de problèmes insolubles, d’interrogations, de querelles et nous voyons à l’horizon s’amonceler de gros nuages noirs. « Quand ces choses commenceront à arriver, redressez-vous et levez vos têtes, parce que votre délivrance approche. » – Luc 21 : 28.
Nous sommes tellement faibles que nous pourrions avoir peur de ce qui va arriver, de la violence autour de nous, à laquelle nous ne pouvons pas nous mesurer. Nous sommes dans ce monde de tentations, avec nos peurs et nos faiblesses et nous voyons se réaliser l’impressionnante promesse de Dieu : « Sache aujourd’hui que l’Éternel, ton Dieu, marchera lui-même devant toi comme un feu dévorant. » Cela s’adressait autrefois au peuple d’Israël, et c’est encore valable aujourd’hui. Nous sommes aussi concernés, et ce sera très important, en son temps, pour le monde.
L’histoire d’Israël représente aussi celle du monde : l’humanité, dans ses inquiétantes divisions, dans son infidélité, ses fautes, ses péchés et ses défaillances. À l’opposé, il y a une seule chaîne ininterrompue d’amour divin, de fidélité, une main qui dirige son œuvre et ne l’abandonne pas. Le Tout-Puissant est un feu dévorant et le feu est un symbole de la puissance originelle, déconcertante, menaçante et aussi purifiante. Personne ne peut résister à ce « feu dévorant » ; rien ne l’arrête.
De même que le « feu » concernait les peuples qui combattaient Israël lors de la conquête de la terre promise, de même aujourd’hui, il concerne ceux qui menacent Israël dans le pays que Dieu lui a promis. Ce feu touche aussi les ténèbres qui combattent l’Israël spirituel et cherchent à empêcher son entrée dans sa terre promise, la Jérusalem céleste. Car le prince de ce monde s’oppose aux appelés de l’âge de l’Évangile avec ruse ‒ ange de lumière et lion rugissant ‒ pour empêcher chacun de rejoindre la Jérusalem céleste. Il veut empêcher par tous les moyens que l’Église soit au complet, car il sait que ce sera sa condamnation à mort.
Mais, le Père céleste est un feu dévorant auquel aucune force, aucune puissance ne peut résister longtemps. Et ce « feu » a été jeté sur terre. Le Saint Esprit, sous la conduite de Christ, va totalement changer le monde. Tout ce qui s’oppose à Lui sera effacé.
Aussi irrésistiblement que ce feu avance, autant le feu de son amour dévorant avance également. Ce feu, que le Seigneur a allumé sur terre, est le signe visible, annoncé et attendu dans le monde entier, de la venue du royaume de Christ au ciel et sur terre. L’assurance de l’amour et de la fidélité divines concerne non seulement les croyants, mais aussi le peuple d’Israël et le monde entier pour lesquels le Seigneur a donné sa vie.
Le feu de l’amour de Dieu que le Seigneur nous a révélé sera déversé sur toute chair. Quand enfin le Saint Esprit sera répandu sur toute chair, toutes les craintes, les fautes non pardonnées (par les hommes) et l’orgueil humain seront détruits.
Plusieurs demeures.
« Il y a plusieurs demeures dans la maison de mon Père » (Jean 14 : 2) disait le Seigneur. Jusqu’ici, nous avons examiné les demeures préparées pour les appelés de l’âge de l’Évangile, les candidats à l’Église de Christ car le merveilleux « Plan divin des âges » prévoyait la formation de l’Église, l’œuvre essentielle et parfaite pour la future harmonie de sa maison. Nous pouvons légitimement croire que ce but sera atteint dans un avenir relativement proche. Ainsi, la base la plus importante sera posée pour le futur achèvement de la « maison de Dieu », pour l’éternité.
Jusqu’à présent nous n’avons pas étudié à fond toute l’étendue de notre sujet. Le frère Russell répond à cette question. La « maison » de notre Père céleste inclura tout l’univers lorsque son « Plan des Âges » sera achevé. Les demeures de Dieu ne concernent pas seulement le temple spirituel, mais au-delà, tous les niveaux de la vie spirituelle et humaine. Au sens figuré, on parle du « ciel » comme étant son trône, tandis que la « terre » est décrite comme son marchepied.
Ainsi, nous nous rapprochons de la solution. Nous ne savons pas combien il y a de niveaux de vies spirituelles. Les chérubins, les séraphins et saints anges nous sont familiers. Nous croyons aussi que « la grande multitude » correspond à un échelon spirituel spécial ; elle sera chargée de missions individuelles. Nous sommes sûrs d’une chose : quiconque sera autorisé à habiter dans une « demeure » de la maison du Père céleste, sera de toute manière parfait.
« L’étang de feu et de soufre » (Apocalypse 20 : 10) aura englouti l’adversaire de Dieu, « meurtrier dès le commencement » et effacé pour l’éternité. – Jean 8 : 44.
Parmi l’humanité, il y aura une place à part pour le peuple toujours élu du Père céleste, le peuple d’Israël. Enfin va se réaliser, ce que l’Éternel avait planifié pour le peuple qui LUI appartient, à savoir qu’il reconnaisse, après beaucoup d’épreuves difficiles, son Messie comme Sauveur et Rédempteur. (Zacharie 12 : 10). À la fin de cette grande détresse, telle qu’il n’y en a jamais eu, Israël sera sauvé par un miracle divin, des griffes de ses ennemis, de l’ultime coup de grâce. Ce sera une démonstration de la fidélité divine qui confondra le monde.
Alors, toute la « maison de Dieu » à tous ses niveaux de vie, poussera des cris d’allégresse avec un cœur reconnaissant ; ils loueront, sanctifieront, glorifieront leur véritable Père, de même que son « Premier-Né » ‒ qui nous a rachetés du péché et de la mort, notre Sauveur et Rédempteur, Jésus-Christ, qui par la puissance de son amour, a effacé pour toujours toute opposition à Dieu.
TA – Mars-Avril 2002