Il a appris l’obéissance par les choses qu’il a souffertes. —

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Héb. 5:8.

Si nous cherchons dans la Parole des preuves à l’appui du sujet, nous trouvons que notre cher Maître fut appelé à faire des expériences nouvelles. Ce n’est pas qu’il ait jamais désobéi à la volonté du Père; mais l’épreuve à laquelle il fut soumis lorsqu’il vint dans ce monde pour faire la volonté du Père, fut d’une nature et d’une intensité telles qu’il n’en avait jamais vu de pareille et qu’aucune créature n’a jamais ren­contré. Son obéissance prouva son amour envers le Père, sa foi en son amour et en sa justice, et dans toutes ces choses il se fit pleinement approuver du Père; il resta vainqueur dans chaque épreuve, il but fréquemment du torrent de la sagesse, en rapport avec ces expériences. De plus, pour être le grand Souverain Sacrificateur de l’humanité, il fallait que Jésus ,,puisse compatir à ses infirmités” (Héb. 4: 15) et qu’il soit donc tenté en toutes choses comme ses disciples sont tentés — par rapport au moi, à la volonté propre, à l’am­bition mondaine — que sa foi et sa confiance soient éprouvées, ainsi que son obéissance au plan de Dieu. Il but jusqu’au fond la coupe et dit joyeusement: ,,La coupe que le Père m’a donnée ne la boirai-je pas ?“ — Jean 18 : 11.

Et maintenant nous arrivons dans notre texte à un point d’intérêt particulier; car nous concevons que s’il était nécessaire pour notre glorieux Seigneur des lieux célestes de boire au torrent de l’expérience et de s’ac­quérir de la sagesse par les choses qu’il a souffertes et endurées et ce faisant de démontrer sa confiance on Dieu, il est de même nécessaire que tous les mem­bres de son corps boivent d’une manière semblable au torrent dans le chemin s’ils veulent pouvoir espérer de participer avec le Seigneur aux biens du Royaume, —à la gloire, à l’honneur et à l’immortalité.

Le temps auquel notre cher Maître dut boire au torrent est passé, mais les leçons et les encouragements que nous en pouvons tirer nous sont toujours présents dans les récits des Evangiles. C’est maintenant notre temps de boire au torrent de l’expérience, d’apprendre les leçons qui nous sont nécessaires pour nous préparer au Royaume. Il ne suffit pas d’avoir goûté du torrent de l’expérience, d’avoir appris quelque chose de l’obéis­sance, d’avoir enduré certaines épreuves, d’avoir en quelques occasions appris l’obéissance par les choses souffertes, il nous faut continuer de boire jusqu’à ce que nous puissions dire avec joie: — ,,Père, que ta volonté et non la nôtre se fasse.” Si nous ne buvons pas du torrent dans le chemin, nous ne pourrons par­ticiper à la gloire qui doit suivre.

Beaucoup d’enfants de Dieu, ne voyant pas la chose dans sa vraie lumière, sont inclinés à prier d’être pré­servés des épreuves et tentations; tandis qu’ils devraient savoir que les épreuves et les difficultés des sanctifiés ou consacrés sont le témoignage de l’esprit qu’ils sont des enfants de Dieu et qu’ils sont sous sa direction pour les élever et les préparer à une glorieuse part du Royaume, auquel ils sont appelés. Si nous ne sommes pas éprouvés, nous ne pouvons être des ,,vain­queurs”. Si nous ne souffrons pas avec lui comme bons soldats et si nous n’apprenons pas à estimer au vrai point de vue les épreuves et les difficultés “comme toute joie” (Jac. 1: 2,3. D.), lorsque nous en rencontrons, — connaissant et leur but et la grâce et la puissance du Seigneur pour nous soutenir, — nous ne serons “pas propres au Royaume.”

D’autres interprètent les épreuves de la vie comme des preuves de défaveur divine et ne remarquent pas qu’elles sont destinées à former et à polir notre carac­tère et ainsi à produire pour nous, au delà de toute mesure, un poids éternel de gloire. Parce qu’ils ne comprennent pas ils profitent peu d’une grande partie des expériences de la vie, qu’ils sont appelés à traver­ser; ils sentent la verge, mais ne discernant pas l’in­tention d’amour qui est derrière elle, ils manquent d’apprendre la leçon qu’elle devait donner. Soyons toujours plus réveillés, plus sensibles aux choses de Dieu — aux faits des cas tels qu’ils nous les présen­tent dans sa Parole — plus animés pour notre appel à la cohérédité, et en même temps plus désireux de boire au torrent de l’expérience et de la sagesse dans le chemin qui nous rend propres et nous prépare pour la gloire qui doit suivre.

Boire du torrent ne veut cependant pas dire que nous sommes plus affligés que les autres; au contraire, ceux qui boivent du torrent sont remplis de joie. Comme l’apôtre le déclare, ils sont mis à même de rendre grâces à Dieu pour toutes choses — dans les diffi­cultés de la vie, ainsi que dans ses plaisirs: —gardez comme un sujet de joie complète les diverses épreuves auxquelles vous pouvez être exposées, sachant [que sous la providence divine elles produisent pour vous une plus grande bénédiction].” — Jac. 1 : 2—3; 2 Cor. 4: 15—18.

C’est le monde, qui lui aussi doit prendre sa part des difficultés de la vie, qui s’attriste comme ceux qui n’ont point d’espérance, ou qui ont de fausses espé­rances. L’apôtre énumère, dans Rom. 8: 19 23, l’état du monde et celui de l’Egiise sous les difficultés et les épreuves de ce présent monde mauvais, disant: “Jus­qu’à présent la création tout entière gémit, elle est dans les angoisses de l’enfantement . . . et attend avec impatience cette (glorieuse) révélation des fils de Dieu” (St.).

126 Avril 1905

Puis il explique l’état des enfants de Dieu, en­gendrés par son esprit, qui marchent dans les traces du Seigneur et qui, chemin faisant, boivent au torrent: “Nous aussi, … nous gémissons en nous mêmes, at­tendant l’adoption, la délivrance de notre corps [du corps de Christ, qui est l’Eglise].” Cet espoir que nous avons change la couleur des choses noires et inquiétantes, qui nous atteignent aussi bien que tout le monde, et nous les fait voir sous un tout autre et plus brillant aspect; de telle sorte qu’inspirés par le breuvage du torrent, nous pouvons chanter dans notre maison de pèlerin, quand bien même il nous faut aussi encore gémir, parce que nous sommes dans cette tente imparfaite, dans ce corps mortel peu satisfaisant.

Nous voulons demander à Jésus, notre Maître et Chef, qu’il veuille nous bénir de plus en plus; qu’avec un nouvel élan nous nous efforcions avec joie et confiance de boire au torrent des expériences de la vie pour y emporter de la sagesse; laquelle nous préparera et nous appropriera toujours plus pour son service dans le temps présent, et nous rendra capables par sa grâce d’annoncer ses vertus au milieu de toutes les pénibles circonstances et vicissitudes de la vie en le glorifiant dans nos corps et nos esprits qui lui appartiennent. Tout en buvant au torrent, apprenons des petits oi­seaux qui chaque fois qu’ils boivent lèvent la tête, comme s’ils rendaient grâces à Dieu. Rendons grâces à notre Seigneur continuellement pour toutes les ex­periences de la vie, pour tout enseignement et toute épreuve, en se les appropriant tous et toutes pour notre croissance spirituelle. Le temps de lever notre tête dans la gloire approche également; et déjà le Maître indique à ceux qui (par l’oeil de la foi) voient les signes de l’approche de ce temps béni, de se re­dresser et de lever la tête parce que leur délivrance est proche. — Luc 21: 28.

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