IL VIENT AVEC LES NUÉES

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« Voici, Il vient avec les nuées, et tout œil Le verra, et ceux qui L’ont percé; et toutes les tribus de la terre se lamenteront à cause de Lui». — (Apoc. 1 : 7, D.).

Ce texte de l’Ecriture est généralement cité comme preuve que notre Seigneur Jésus, à Son second avènement, sera visible pour toute l’humanité, que les hommes éprouveront tous une grande affliction en Le voyant, et que ce sera un jour de malheur pour eux, et surtout pour les Juifs. Notre interprétation de ce passage, quand nous le rapprochons d’autres portions des Ecritures, est différente. D’abord, notre Seigneur a dit Lui-même : «Encore un peu de temps, et le monde ne me verra plus; mais vous, vous me verrez ». (Jean 14 : 19). Les fidèles disciples du Seigneur seuls devaient Le voir. L’apôtre Paul explique que les disciples de Jésus Le verront parce qu’ils seront changés dans la première résurrection, « en un instant, en un clin d’œil » (1 Cor. 15 : 52). Les Ecritures indiquent clairement que notre Seigneur, dans Son état actuel, est un Etre céleste spirituel, non seulement aussi élevé, mais encore plus élevé en dignité qu’Il ne l’était avant de venir dans le monde.

Le Seigneur a prié le Père de Le glorifier de la gloire qu’Il avait auprès de Lui avant Sa venue dans le monde — « avant que le monde fût ». Le Père L’assura qu’Il L’avait glorifié et qu’Il Le glorifierait encore (Jean 17 :15; 12 : 28, MSC. Vati­can). L’Ecriture nous affirme aussi que notre Seigneur, dans Sa gloire, est élevé bien au-dessus des anges, des principautés et des puissances (Phil. 2: 9, 10). Etant homme, Il était « un peu inférieur aux anges » (Héb. 2: 6-9, Syn.). Il est maintenant, déclarent les Ecritures, l’empreinte de la personne du Père (Héb. 1 : 3) et Il est, disent encore les Ecritures en parlant de Lui, « Celui qu’aucun homme n’a vu ni ne peut voir ».

Une autre Ecriture nous dit que la venue de Christ sera pour la bénédiction du monde. Le but même de Son avènement sera le relèvement de la pauvre race déchue. Saint Pierre nous annonce des « temps de rafraîchissement », les « temps du rétablissement de toutes choses dont Dieu a parlé par la bouche de Ses saints prophètes de touts temps ». (Act. 3 : 19-21).

Comment concilier ces textes avec notre verset d’étude, d’après lequel le Seigneur viendra avec les nuées, et tout œil Le verra et… toute l’humanité se lamentera à cause de Lui ? La réponse est que, en accord avec d’autres versets, la venue avec les nuées signifierait la venue dans une période de trouble — le mot « nuées » étant employé pour signifier trouble — dans le sombre jour. Il vient au milieu des nuées, en ce sens que l’époque à laquelle Il se manifestera pour la première fois au monde sera un très sombre jour pour le monde, ce sera une période de tribulation « telle qu’il n’y en a point eu depuis le commencement du monde jusqu’à maintenant », et, est-il ajouté, « qu’il n’y en aura (plus) jamais » (Matth. 24 : 21). Ce sera un sombre « jour » de nuées.

Ce jour-là, les yeux finiront par s’ouvrir, et tous les hommes Le verront avec les yeux de leur intelligence, de leur entendement, de la même manière que nous Le voyons, nous, maintenant, et que nous avons connaissance de Lui et du Père. C’est dans ce sens que parle un aveugle quand il dît « Oui, je vois maintenant », voulant dire qu’il voit, qu’il perçoit intellectuellement. Il vaut mieux de beaucoup voir par l’intelligence que par la vue naturelle.

Les ténèbres actuellement couvrent la terre. « Le dieu de ce siècle a aveuglé les pensées des incrédules ». (2 Cor. 4 : 4). Les esprits aveuglés sont nombreux à notre époque. Ils ne connaissent pas le but de la venue de Christ. On ne leur a pas enseigné ce que disent les Ecritures pour expliquer la raison de Sa venue. Mais leurs yeux aveuglés vont s’ouvrir. Chacun comprendra que le but du royaume de Christ sera de bénir toutes les familles de la terre, conformément à la promesse que Dieu a faîte à Abraham et à tous les prophètes après lui.

Les Juifs viendront à Le reconnaître. L’apôtre Paul a dit, en Rom. 11 : 25, 26, qu’un endurcissement, un aveuglement partiel est arrivé à Israël jusqu’à ce que la plénitude des nations soit entrée; et ainsi tout Israël sera sauvé »; tous les fils d’Israël seront sauvés de l’aveuglement, de l’ignorance qu’ils ont montrée, de la méprise qu’ils ont commise quand le Seigneur s’est présenté à eux lors de Son premier avènement. Une autre Ecriture dit que lorsqu’ils Le verront, lorsqu’ils reconnaîtront le signe du Fils de l’Homme dans le ciel, alors toutes les tribus de la terre se lamenteront et verront le Fils de l’Homme venant sur les nuées du ciel, avec puissance et une grande gloire (Matth. 24 : 30). Le prophète proclame que ceux qui « l’auront percé », « se lamenteront sur lui comme on se lamente sur un fils unique » (Zach. 12 : 10). C’est ainsi qu’ils se rendront un compte exact de Christ. Leurs yeux seront les premiers à s’ouvrir, mais cela ne veut pas dire qu’alors — au moment où ils commenceront à distinguer quelque chose dans les ténèbres — il doive y avoir quoi que ce soit de visible à leur vue naturelle.

Il doit y avoir d’abord la parousia, la présence de Christ connue seulement de Son Eglise, de Son Epouse. Le point culminant de Son œuvre, dans la parousia, sera le rassemblement de l’Eglise auprès de Lui-même, dans la première résurrection. L’Ecriture poursuit en disant qu’Il sera révélé en flamme de feu, tirant vengeance.

Les « nuées des cieux » représentent bien la confusion en général. Le monde sera, pendant un certain temps, dans l’ignorance de Sa présence, mais graduellement, les hommes viendront à s’apercevoir qu’ils sont dans le temps de détresse, dans le jour de la colère, dans lequel cet âge doit se terminer. Alors, ils se lamenteront. Le monde entier se lamentera. Si déjà, dans le passé, il a eu à se lamenter, à combien plus forte raison devons-nous nous attendre à ce qu’il le fasse quand le trouble sera devenu général! C’est au milieu de cette détresse que les hommes, graduellement, apprendront à connaître la grâce de Dieu. L’égoïsme humain, s’apercevront-ils, aura été dompté de façon à conduire au glorieux règne du Messie par lequel doivent venir au monde toutes les bénédictions que Dieu a promises.

W. T. 5.269 — C.T.R. 1913.