INSTITUTION ET CELEBRATION DE LA PAQUE

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“Quand l’Eternel verra le sang… l’Eternel passera par-dessus la forte et il ne permettra pas au destructeur d’entrer dans vos maisons pour frapper”.

Exode 12 : 23.

 La fête de Pâque est célébrée chaque année par des milliers de personnes, juifs et chrétiens. Malheureusement, il y en a peu qui comprennent la véritable signification de ce mémorial. L’attention devrait être attirée sur l’agneau pascal qui était immolé le 14ème jour du mois de Nisan. La signification de ce symbole ferait comprendre la portée de cette célébration et apporterait aussi un véritable réveil spirituel chez les personnes pieuses qui célèbrent cette fête souvent par tradition ou machinalement.

 Les critiques religieux et même les incrédules admettent qu’un événement qui est célébré depuis plus de 3 500 ans doit avoir un fondement solide. Un événement tel que la mort des premiers-nés des Egyptiens, lors de la dixième plaie, alors que les premiers-nés d’Israël étaient épargnés par l’aspersion du sang de l’agneau égorgé, doit être authentique, autrement, la célébration de cette fête par tant de personnes serait inexplicable.

 INSTITUTION DE LA PAQUE

 II est nécessaire de rappeler ici les détails relatifs à l’institution de cette cérémonie : nous dirons simplement que les Israélites étaient esclaves en Egypte, et, le temps marqué par l’Eternel pour leur délivrance étant venu, leurs oppresseurs essayèrent de les retenir dans un but intéressé et refusèrent de les laisser partir pour le pays de Canaan. Le Seigneur envoya neuf différentes plaies sur l’Egypte ; à la requête de leur pharaon implorant grâce et faisant des promesses, les plaies étaient retirées, mais ensuite le roi refusait d’exécuter ses promesses. Le serviteur de l’Eternel, Moïse, annonça enfin un grand malheur qui allait frapper toutes les familles en Egypte, tous les premiers-nés devaient mourir la même nuit, dans la maison du plus humble, comme dans la maison du pharaon. Cette épreuve devait enfin amener les Egyptiens à laisser partir les Israélites et même à faire précipiter leur départ, de peur que l’Eternel ne détruisit le peuple tout entier, si pharaon endurcissait encore son cœur et résistait aux ordres de Dieu.

 Les trois premières plaies s’abattirent sur toute l’Egypte, y compris la partie occupée par les Israélites. Les six plaies suivantes n’atteignirent pas Israël, mais seulement les Egyptiens. La dixième plaie, la dernière, s’étendit sur tout le pays. Les Israélites qui prouvèrent leur foi et leur obéissance, en sacrifiant un agneau et en aspergèrent de son sang les montants et le linteau de la porte de leurs maisons, furent seuls épargnés. Les Israélites devaient manger la chair de cet agneau la même nuit avec des herbes amères et des pains sans levain. Ils devaient manger debout, le bâton à la main et les reins ceints, prêts pour le voyage, avec la certitude que l’Eternel allait frapper les premiers-nés des Egyptiens qui, cette fois consentiraient à leur départ. Les Israélites savaient que le malheur les frapperait eux aussi, s’ils ne se conformaient pas à l’ordre de l’Eternel, s’ils n’aspergeaient pas de sang les montants et le linteau des portes de leurs maisons.

 LE VERITABLE AGNEAU PASCAL

 La célébration de cette Pâque par les Israélites fut la première ordonnance établie sur Israël, une des cérémonies nationales les plus solennelles. De nos jours encore, dans toutes les parties du monde, les Juifs célèbrent la Pâque. Même les moins croyants la célèbrent, par respect pour cette ancienne ordonnance. Une chose nous étonne, c’est que nos amis Juifs, doués pour la plupart d’une grande intelligence, n’aient jamais senti le besoin de trouver la signification profonde de cette institution. Pourquoi l’agneau était-il immolé ? Pourquoi une partie de son sang devait-il être répandu sur les montants et les linteaux des portes ? Parce que Dieu l’avait commandé, bien entendu, mais pour quelle raison et dans quel but l’avait-il ordonné ? Quel enseignement y avait-il dans cette cérémonie ? Un Dieu doué de raison ne peut donner que des ordres raisonnables, et au temps marqué, ses enfants fidèles doivent en comprendre la signification. Pourquoi les Israélites sont-ils indifférents à l’égard de ces choses ? Pourquoi leurs préjugés les aveuglent-ils ?

 La Bible donne la réponse à ces questions, mais nous devons dire, avec regret, que la raison et les fondements de ces glorieuses cérémonies sont peu compris. Si les Juifs pouvaient reconnaître que la loi instituée par Moïse était une image des différentes bénédictions qui seront accordées aux humains au temps marqué par Dieu, ils comprendraient que l’agneau pascal représentait l’agneau de Dieu, que sa mort représentait la mort de Jésus le Sauveur ! L’aspersion de son sang ne symbolise-t-elle pas les mérites de Christ, qui sont imputés aux premiers-nés qui sont préservés de la mort ?

 Heureux ceux qui, par les yeux de la foi comprennent que Jésus était le véritable “Agneau de Dieu qui ôte les péchés du monde” ! Heureux ceux qui comprennent que les péchés du monde sont effacés par le prix que Jésus paya pour libérer le monde de la condamnation perdant les faveurs de Dieu, par la désobéissance d’Adam, tombant sous la sentence de mort avec tous les maux qui l’accompagnent. Il est nécessaire, pour que cette sentence ou malédiction puisse être levée, que la justice soit satisfaite. Jésus mourut pour nos péchés, lui juste pour les injustes. C’est ainsi qu’il peut nous ramener à Dieu, en ouvrant un nouveau chemin, “le chemin de la vie”, une voie qui puisse conduire l’humanité à la vie.

L’EGLISE DES PREMIERS-NES

 Ceux qui connaissent la Bible ont remarqué que certains passages appellent l’Eglise de Christ “l’Eglise des premiers-nés”, “les prémices de ses créatures”, “des prémices pour Dieu et pour l’Agneau”. (Héb. 12 : 23 ; Jac. 1 : 18 ; Apoc. 14 :4).

 Ces paroles permettent de conclure qu’il y aura d’autres humains qui seront amenés plus tard dans la famille de Dieu et seront les fruits de l’arrière-saison. Cela paraît avoir échappé à la plupart des chrétiens qui semblent croire que, seuls, les prémices seront sauvés et qu’il n’y aura plus de fruits après eux. Si nous considérons ce sujet sous le symbole de la Pâque, nous remarquons que le but de Dieu était de sauver tous les Israélites, dont la nation représentait les humains, ceux du moins qui voudront rentrer dans les faveurs de

 Dieu et à qui la vie éternelle sera accordée au temps du Royaume de Dieu.

 La Pâque nous rappelle deux événements. Le grand passage de la Mer Rouge, où toute la nation fut délivrée miraculeusement par la puissance de Dieu, conduite au travers de la mer. Cet événement qui est un type des choses à venir, nous montre comment tout humain qui désirera rentrer dans les faveurs de Dieu et l’adorer, sera finalement délivré de la puissance de Satan et du péché.

 Le 2ème événement dont nous allons parler rappelle le passage de l’ange de l’Eternel, épargnant les premiers-nés des Israélites qui étaient en danger de mort. Cette délivrance symbolise la délivrance des prémices pour Dieu, ceux qui ont été choisis parmi les croyants et qui forment l’Eglise des premiers-nés, lesquels sont épargnés au temps présent. Ils ont répondu à la grâce de Dieu qui les convie à la repentance et à l’entière consécration d’eux-mêmes à Dieu et à son service. D’autre part. Dieu les a engendrés par son Saint Esprit. Or, c’est une question de vie ou de mort pour ces premiers-nés de demeurer couverts par les mérites du sang de l’aspersion de Christ (1 Cor. 1 : 30). Ne pas garder cette position serait de leur part, mépriser la grâce de Dieu, mépriser sa bonté, ne plus apprécier la valeur du sang de l’Agneau qui les a délivrés de l’esclavage. Les Ecritures déclarent “qu’il ne reste plus de sacrifice pour “les péchés” de ceux qui agissent de cette manière ; ils sont considérés comme ennemis de Dieu.

 Les premiers-nés engendrés du Saint Esprit ont une connaissance plus grande que les autres humains, ils jouissent aussi de privilèges particuliers, mais ils ont aussi une plus grande responsabilité. Ce sont les membres de cette classe qui sont en danger de tomber dans la seconde mort.

 La nuit sera bientôt passée, le matin glorieux de délivrance est proche. Le Christ, tête et corps, le véritable Moïse, s’avancera pour délivrer tout Israël, tout le peuple de Dieu, et tous ceux qui apprendront à connaître la volonté de Dieu, lui obéiront, lui rendront honneur et le révéreront. Le jour de la délivrance comprendra tout l’âge millénaire. A la fin de cette période, le péché et les pécheurs impénitents, sans exception, symbolisés par les armées de Pharaon, seront retranchés dans la seconde mort.

 TOUTES LES FOIS QUE VOUS CELEBREZ LA PAQUE FAITES CECI EN MEMOIRE DE MOI

 L’apôtre parle en termes précis de notre Seigneur Jésus comme étant le véritable Agneau pascal. “Christ, notre Pâque, a été immolé pour nous. C’est pourquoi, célébrons la fête” (1 Cor. 5 : 7-8). Les apôtres nous enseignent aussi que “le sang de l’aspersion” doit être répandu, non sur nos maisons, mais sur nos cœurs (Héb. 12 : 24 ; 1 Pierre 1 : 2). Nous devons de même manger le pain sans levain (sans fermentation et pur) de la vérité. Nous devons aussi manger l’Agneau, nous devons aussi nous assimiler Christ, ses mérites, nous devons saisir, nous approprier les trésors qui sont en Lui. Nous devons aussi revêtir Christ, non seulement par la foi, mais en réalité chaque jour davantage ; profitant de tous les moyens qui sont mis à notre disposition, nous devons nous revêtir de son caractère, c’est ainsi que nos cœurs seront transformés de jour en jour et deviendront semblables à son image glorieuse.

 Nous devons nous nourrir de Christ comme les Juifs se nourrissaient de l’agneau pascal. Avec les herbes amères, qui symbolisent les épreuves que nous devons subir, les dures expériences que le Seigneur a permises à notre intention, pour nous détacher des affections terrestres, augmente notre appétit pour le pain sans levain de la vérité et pour la nourriture provenant du véritable Agneau. Nous devons nous rappeler que nous n’avons point ici-bas de cité permanente, mais que nous sommes des pèlerins, des étrangers, des voyageurs. et que, le bâton à la main et les reins ceints, nous sommes en route pour prendre possession des glorieuses choses que Dieu a en réserve pour l’Eglise des premiers-nés, lorsqu’elle sera associée à son Rédempteur et que ses membres seront rois et sacrificateurs de Dieu.

 Notre Seigneur Jésus lui-même se considéra comme l’Agneau pascal. Dans la nuit où il fut trahi et qui précéda sa crucifixion, il rassembla ses disciples dans la chambre haute et leur dit : “J’ai vivement désiré de manger cette Pâque avec vous avant de souffrir”. Etant Juifs, ils célébrèrent le souper de la Pâque pour commémorer la délivrance des premiers-nés de la main du destructeur. Après que les prescriptions de la loi eurent été accomplies, notre Seigneur établit une nouvelle institution qui devait remplacer l’ancienne, en disant : “Toutes les fois que (vous célébrez la Pâque, chaque année), faites ceci en mémoire de moi”. (1Cor. 11 : 24-25). Pour vous qui me reconnaissez comme étant l’Agneau de Dieu, immolé selon les desseins de Dieu dès avant la création du monde, vous vous souviendrez que j’ai donné ma vie pour racheter le monde. Cette Pâque a une signification sacrée, vous l’apprécierez comme personne d’autre ne peut le faire. Dès ce moment, vous ne célébrez plus le symbole, mais la réalité, car je vais mourir comme Agneau de Dieu je pourvoirai au sang de l’aspersion nécessaire à l’Eglise des premiers-nés et à la nourriture de toute la famille de la foi.

 “CECI EST MON CORPS ROMPU POUR VOUS”

 Jésus dit à ses disciples qu’ils ne devaient plus se réunir à la manière des Juifs, pour manger l’agneau pascal, commémorant la délivrance du pays d’Egypte. Le “pain sans levain” et le “fruit de la vigne” devaient désormais représenter l’Agneau de Dieu lui-même. A partir de ce moment, les disciples de Jésus suivirent ces enseignements, ils ont célébré chaque année l’anniversaire de la mort de Christ, leur Agneau pascal. Après la mort des apôtres, la foi des chrétiens s’affaiblit graduellement et, bientôt, ils ne reconnurent plus la vérité. L’Age des ténèbres commença : on perdit de vue l’enseignement de Christ, le véritable Agneau de Dieu, puis on ne commémora plus la mort de Jésus par le souper de la Pâque qu’il avait institué. L’église introduisit un terrible blasphème en remplaçant le souper de la Pâque par la messe. Des milliers de chrétiens furent trompés et mis dans la confusion de leur esprit. C’est ce que les Ecritures appellent “l’abomination qui cause la désolation”. A cause de l’influence désastreuse que cette cérémonie a eue sur les enfants de Dieu, sur leur foi et leur culte, les protestants en général ont rejeté la messe comme contraire aux enseignements de Christ et des apôtres, mais leur culte fortement influencé par cette grande erreur, ne reflète pas encore complètement l’esprit des Saintes Ecritures.

 Les protestants, en rejetant la messe et ses doctrines comme étant antiscripturales, sont revenus à la célébration de la Pâque selon le souper du Seigneur. Cependant, accoutumés aux messes fréquentes, ils ont trouvé convenable d’accomplir cette cérémonie plus souvent. C’est ainsi que les uns célèbrent la Cène quatre fois par année, d’autres tous les mois, d’autres tous les dimanches. Les chrétiens ne sont pas d’accord sur ce point pour deux raisons :

Beaucoup ont oublié que notre Seigneur fut le véritable Agneau pascal, qu’il mourut comme tel, que la célébration du souper du Seigneur est la véritable Pâque et non plus le symbole.

Ils n’ont pas compris ces paroles de notre Seigneur : “Toutes les fois que vous en boirez”, ils les ont interprétées : “Faites ceci aussi souvent qu’il vous plaira”, tandis que ces paroles signifient : toutes les fois que vous célébrez la Pâque (vous qui êtes Juifs, accoutumés à la célébrer), faites ceci en mémoire de moi, non plus en mémoire de l’agneau symbolique et de la délivrance de l’Egypte, de son esclavage et de la délivrance des premiers-nés, car toutes ces choses n’étaient que des figures, mais pour commémorer la mort du véritable Agneau de Dieu, le jour même de son sacrifice.

 LA DATE DU SOUPER COMMEMORATIF

 Comme nous le savons, les Juifs utilisaient plus que nous la lune pour le calcul des temps ; chaque mois commençait avec la nouvelle lune. La première nouvelle lune, la plus rapprochée de l’équinoxe du printemps, commençait l’année ecclésiastique, le premier du mois de Nisan. Au quatorzième jour de ce mois, les Juifs célébraient la fête de Pâque précédant la fête des pains sans levain qui durait sept jours. Pâque rappelait la délivrance des premiers-nés d’Israël et symbolisait la joie, la paix, pour tout vrai chrétien justifié par les mérites de Christ, ce qui lui a été acquis par le sacrifice de la croix. Le vrai chrétien célèbre donc la fête de Pâque pour rappeler la mort de l’Agneau de Dieu qui l’a délivré de la condamnation du péché. Notre Seigneur fit ressortir l’importance de la mise a mort de l’Agneau pascal lorsqu’il se présenta lui-même comme étant le véritable Agneau, et invita ses disciples à célébrer sa mort au jour anniversaire, jusqu’au jour de notre entrée dans le Royaume qui verra la réalisation complète de toutes les bénédictions qui sont promises.

 Ce serait très heureux, si tous les chrétiens pouvaient considérer “ces choses sous leur véritable jour, attacher plus d’importance à la mort de Christ et commémorer de tout leur cœur à son anniversaire, et non en tout temps, sans y attacher une importance spéciale. Nous trouvons cependant, ici et là, de petits groupes d’enfants de Dieu qui observent ces enseignements et qui prennent leur plaisir à commémorer la mort du Maître comme il le veut.

 “Toutes les fois que (vous célébrez la Pâque), faites ceci en mémoire de moi”, c’est-à-dire une fois par année. La Pâque célébrée de cette manière, apportera une bénédiction spéciale au cœur aussi bien qu’à l’intelligence. Plus nous nous conformons aux ordres divins, plus les bénédictions que nous recevons sont grandes et plus aussi nous nous approchons de notre Maître et Chef, ainsi que des frères, des membres de son Corps.

 Il est bon pour les enfants de Dieu de se rassembler autant que possible en petits groupes, en familles, à cette occasion, et faire ceci en mémoire du grand sacrifice de notre Seigneur. Si nous célébrons la Pâque le jour anniversaire de la mort de Christ, cette fête est plus solennelle.

UN EXAMEN MINUTIEUX DE NOUS-MEMES

 Nous nous souvenons que, parmi les disciples fidèles de Christ, les plus courageux l’abandonnèrent et s’enfuirent et l’un d’eux, dans un moment de crainte, renia son Maître. Ce récit nous donne l’occasion de faire un retour sur nous-mêmes d’examiner notre propre cœur, notre foi, notre courage, et de voir jusqu’à quel point nous voudrions souffrir avec Celui qui nous a rachetés Faisons profit de cet exemple et. par la force que donne la grâce du Maître, prenons la résolution de ne pas le renier, quelles que soient les circonstances et les conditions dans lesquelles nous nous trouverons. Prenons aussi la résolution de les confesser, non seulement de nos lèvres, mais par notre conduite tout entière.

 Nous constatons avec tristesse que ce furent les Juifs, ceux qui prétendaient appartenir à I’ Eternel, qui crucifièrent le Prince de la vie, et que ce furent les chefs religieux, prêtres, scribes pharisiens et docteurs de la loi, qui le condamnèrent plutôt que le peuple. Le Maître lui-même dit : “Si le monde vous hait, sachez qu’il m’a haï avant vous”, et nous voyons qu’il parle du monde religieux qui agit comme les conducteurs d’Israël.

 BUVEZ A LA MEME COUPE

 L’enseignement qui se dégage de tout cela est le suivant : nous ne devons pas nous étonner si l’opposition à la vérité, les persécutions dirigées contre les fidèles qui portent la lumière et marchent sur les traces de Jésus viennent de la part des prédicateurs les plus en vue de la chrétienté nominale. Quoi qu’il en soit, nous ne devons pas haïr ceux qui condamnèrent notre Seigneur à une mort si cruelle ; souvenons-nous plutôt des paroles de l’apôtre Pierre “Je sais que vous avez agi par ignorance, ainsi que vos chefs”. En effet, l’ignorance et l’aveuglement du cœur et de l’esprit forment la base de tout ce qui produit les souffrances du Corps de Christ, tête et corps. Le Père céleste permet toutes ces choses actuellement, jusqu’au jour où les membres du Corps de Christ auront achevé ce qui manque aux souffrances du Christ. Lorsque le Corps de Christ sera complet, composé des élus dont les épreuves de fidélité jusqu’à la mort auront été achevées, l’âge de l’Evangile sera terminé par la résurrection des membres de l’Eglise qui, dès lors, seront avec Christ et semblables à Lui. Ceux donc qui sont participants à son corps rompu et qui sont rompus avec Lui au service de la vérité, ceux qui actuellement ont part à sa coupe de souffrance et de renoncement à soi-même, boiront bientôt avec le Maître, le vin nouveau de joie dans son Royaume au-delà du voile, comme il l’a dit lui-même – Mat.26:29.

“CELEBRONS LA FETE”

Au glorieux matin de la nouvelle dispensation, commencera l’œuvre immense de l’affranchissement de l’humanité des liens du péché et de la mort, ce sera l’œuvre grandiose de la régénération. L’apôtre Pierre appelle cette période prochaine : “les temps du rétablissement de toutes choses dont Dieu a parlé anciennement par la bouche de ses saints prophètes” (Actes 3 : 19-21). La pensée que doivent avoir ceux qui participent à la Pâque, doit être celle qu’exprime l’apôtre par ces paroles : “Si, toutefois, nous souffrons avec Lui… nous régnerons aussi avec Lui” “Si nous sommes morts avec Christ. . . nous vivrons aussi avec Lui”, “J’estime que les souffrances du temps présent ne sauraient être comparées à la gloire à venir qui sera révélée pour nous”. – Rom 8:17-18;6:8; 2Tim.2:11-12.

 Si nous comprenons de cette manière la Pâque, le salut des premiers-nés en Christ par les mérites de son sang précieux, nous pouvons vraiment célébrer la fête de Pâque avec Joie, malgré les épreuves et nos difficultés. En nous comportant ainsi et en restant de fidèles disciples de Jésus, nous aurons bientôt le grand privilège de conduire les armées de l’Eternel, c’est-à-dire tous ceux qui lus tard entendront la bonne nouvelle, la connaîtront et obéiront au grand Roi, nous aurons le privilège de les délivrer de la puissance du péché et de la mort, ou symboliquement de les faire sortir de l’Egypte pour les conduire au pays de Canaan. Dans le langage des apôtres, nous vous disons chers frères : “Christ, notre Pâque, a été immolé pour nous. C’est pourquoi célébrons la fête”.

 LA COUPE DE JOIE DANS LE ROYAUME

 Au moment d’instituer la commémoration de sa mort, le Maître dit aux apôtres : “Je ne boirai plus désormais de ce fruit de la vigne, jusqu’au Jour où J’en boirai du nouveau avec vous dans le Royaume de mon Père” (Mat. 26 : 29). Notre Seigneur à cette occasion là mit en parallèle deux Jours importants : le Jour des souffrances et le Jour de gloire. L’âge de l’Évangile a été le Jour des souffrances ; le Jour de gloire sera l’âge millénaire appelé le “Jour de Christ”.

 Le fruit de la vigne, la coupe au sens littéral, renferme deux symboles. Le vin de la coupe est produit, si l’on peut s’exprimer ainsi, au prix de la vie des raisins ; si les raisins perdent dirions-nous leur propre individualité, le Jus en est extrait. C’est ainsi que le fruit de la vigne est préparé pour être utilisé. Le vin de la coupe, le jus des raisins, ne représente pas seulement le broyage des raisins, mais aussi la Joie qui résulte de cette opération ; ainsi en est-il, lorsque nous buvons à la coupe littérale dont le vin nous représente les souffrances et la mort de Christ, ainsi que notre participation à ses souffrances. Mais le vin est aussi le symbole de la Joie et du bonheur comme les Ecritures nous le font voir, dans les paroles de notre Seigneur que nous venons de citer. “Le fruit de la vigne” signifie Justement les Joies du Royaume de Dieu.

 NOUS QUI SOMMES PLUSIEURS SOMMES UN SEUL PAIN

 “La coupe de bénédiction que nous bénissons, n’est-elle pas une communion avec le sang du Christ? Le pain que nous rompons, n’est-il pas une communion avec le corps du Christ ? Il n’y a qu’un seul pain ; de même, si nombreux que nous soyons, nous formons un seul corps ; car tous nous avons notre part d’un seul et même pain”. — 1 Corinthiens 10 :16,17.

 Conduit par l’Esprit Saint l’apôtre développe ici une pensée supplémentaire à propos du symbole commémoratif institué par le Seigneur. Il ne conteste pas, au contraire, il affirme que, tout à l’origine la pain représentait le corps du Seigneur, rompu, sacrifié pour nous, tandis que la coupe représentait son sang, le sang qui scelle notre pardon. Or, maintenant de surcroît, il établit que les chrétiens — les membres de l’Écclésia,  les membres du Corps de Christ, les premiers-nés en perspective, la Nouvelle Création, participent avec le Seigneur à sa mort, participent à son sacrifice, et comme il l’exprime ailleurs, “achèvent dans leur chair, ce qui manque aux souffrances de Christ” (Colossiens 1 : 24). L’idée qui se dégage ici est identique à celle qu’on retrouve dans l’expression “Nous avons été baptisé en sa mort”.

 Ainsi tandis que la chair de notre Seigneur était le pain rompu en faveur du monde, les croyants de cet âge de l’Evangile, les fidèles, les élus, la Nouvelle Création, sont assimilés et font partie de ce pain, “membres du Corps de Christ”. C’est pourquoi quand nous rompons le pain, non seulement nous y voyons le sacrifice du Seigneur, maïs encore le co-sacrifice de l’Eglise entière, le co-sacrifice de tous ceux qui se sont consacrés et ont accepté de mourir avec Lui, d’être rompus avec Lui, d’avoir part à ses souffrances.

 Le Père Céleste avait préparé une ligne de conduite particulière à notre Seigneur Jésus dans sa carrière d’épreuves terrestres. C’est ce chemin à suivre qui constituait la coupe des souffrances et de la mort, mais le Père lui fit la promesse que, s’il buvait fidèlement à cette coupe, il lui donnerait à boire une autre coupe, une carrière bien différente à parcourir dans la gloire, l’honneur et l’immortalité. Le Sauveur reçut également du Père l’autorité nécessaire pour présenter la même proposition à tous ceux qui auraient le désir de devenir ses disciples, de suivre ses traces, de souffrir avec Lui, de boire à sa coupe, de mourir avec Lui, afin qu’ils puissent avoir part à sa coupe de joie future. .

 LE CHEMIN DE LA CROIX

 “Celui qui voudra sauver sa vie la perdra”. Nous devons tous passer par des expériences pénibles symbolisées par le raisin foulé au pressoir, ce qui veut dire que nous devons donner notre vie pour le service de Dieu, nous devons nous soumettre personnellement aux épreuves qui nous broient tout entiers, l’anéantissement de notre nature humaine dans le but de devenir une nouvelle créature. “Si nous souffrons avec Lui, nous régnerons aussi avec Lui”. Il n’y a pas d’autre chemin à suivre que ce dernier. Nous acceptons donc avec joie l’invitation de boire à sa coupe. Lorsque nous aurons bu jusqu’à la lie la première coupe, nous recevrons alors la seconde coupe, la coupe de joie dans le Royaume. Si le Seigneur trouva une grande bénédiction dans l’obéissance aux ordres de son Père, il eut cependant de dures épreuves jusqu’à la fin, jusqu’au moment où il s’écria : “Tout est accompli”. Il en est de même pour l’Eglise. Nous devons boire tout le contenu de la coupe, passer par toutes les souffrances qu’elle contient, il ne doit rien rester dans la coupe.

 Les souffrances de Christ seront achevées lorsque les membres qui composent le Corps de Christ auront achevé leur course. La nouvelle coupe, la coupe de joie, fut présentée à notre Seigneur lorsqu’il entra dans la gloire. A ce moment-là, tous les anges de Dieu l’adorèrent. Bientôt la coupe de joie nous sera accordée.

 Si nous sommes fidèles, nous aurons bientôt part à leur joie. Nous croyons que la joie sera complète lorsque tous les membres du Christ seront avec Lui de l’autre côté du voile. Nous serons alors avec Lui sur son trône et nous aurons part à sa gloire. C’est alors, avec notre Sauveur bien aimé, que nous boirons le vin nouveau dans le Royaume des deux, car la promesse appartient à tous les fidèles, à tous les saints du Très-Haut.

LA CELEBRATION ANNUELLE DE LA PAQUE

 Nous avions déjà montré la manière de voir des Ecritures au sujet de l’anniversaire de la mort de notre Seigneur : c’est-à-dire, pourquoi nous pensons qu’un anniversaire ne devrait être célébré qu’une (et non pas plusieurs) fois par an et, autant que faire se peut, le jour même auquel a eu lieu l’événement. C’est ainsi que cela se fait pour la fête nationale du 14 Juillet en France par exemple.

 La Cène (ou le repas de Jésus avec ses disciples, la veille de sa passion) a été instituée par notre Seigneur, en commémoration de sa mort, en lieu et place de la Pâque juive qui n’était célébrée qu’une fois par an. Quand les premiers chrétiens se réunissaient le dimanche, c’était pour se réjouir ensemble de la résurrection de Jésus ; et rompre le pain désignait leur repas qu’ils prenaient en commun, là il n’y avait pas de coupe.

 Suivant la manière de compter dans l’Ancien Testament (Exode 12), le jour où les enfants d’Israël mangeaient l’agneau pascal tomberait cette année le DIMANCHE 12 AVRIL 1987, où il y a plus de 19 siècles, notre cher Sauveur fut crucifié pour nous. C’est donc alors que “Christ, notre Pâque, a été immolé” (1 Cor. 5 : 7, 8), et depuis, tous les vrais croyants, comme “prémices” (Jac. 1 : 18), ont “célébré la Pâque”. Mais “toutes les fois”, au retour de chaque anniversaire de fa mort sanglante du Seigneur, nous désirons aussi vivement (Luc 22 : 15) célébrer le repas commémoratif symbolique — qui correspond cette année au soir du 12 Avril — pour “annoncer la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’il vienne”. Jusqu’à ce qu’il ait pris à lui tous les siens et qu’avec eux il commence à affranchir le monde de la servitude du péché et de la mort. — 1 Cor. 2 : 26 ; Jean 14 : 3 ; Rom. 8 : 21.