« Jéhovah, notre Dieu, est un seul Dieu »

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Pour nous, il y a un seul Dieu”: Ecoute Israël: Jéhovah notre Dieu est un seul Jéhovah: Or c’est ici la vie éternelle, qu’ils te connaissent, toi, le seul Dieu véritable, et celui que tu as envoyé Jésus-Christ ».

1 Cor. 8:5,6: Deut. 8:4: Jean l7:3)

Le mot “Dieu” signifie un puissant, mais non pas toujours le Tout-Puissant. Il est employé pour traduire les quatre mots hébreux: El. Eloak, Elohim et Adonai. Dans les versions communes de la Bible tous les quatre désignent un puissant. C’est un nom général qui est souvent et légitimement employé pour désigner notre Père céleste, ainsi que notre Seigneur Jésus, des anges et des hommes. En voici des exemples:

Dans Gen. 10:17, Elohim — un puissant — est em­ployé pour désigner l’Eternel le Tout-Puissant ainsi que d’autres dieux. “Car l’Eternel votre Dieu est le Dieu des dieux »

Dans Gen. 32: 24, 30 et Juges 13 : 21, 22, un ange est appelé Dieu” — Elohim.

Dans Jér. 16: 13, ce sont des rois et des gouverneurs terrestres qui sont appelés « dieux » — Elohim.

Dans Exode 7 :1, c’est Moïse qui est appelé “Dieu” —      Elohim.

Dans Exode 21:6. 22: 22:8, 9, 28, ce sont les juges installés par Moïse qui Sont paraît-il appelés des “dieux” —               Elohim —, probablement parce qu’ils étaient des puissants, des hommes investis d’autorité.

Dans Exode 12: 12. ce sont les princes d’Egypte qui sont appelés des « dieux » — Elohim.

Dans Ps. 82, la différence des êtres qui sont désignés par le mot «Dieu » est exprimée très distinctement: “Dieu [Elohim] se tient dans l’assemblée de Dieu [El): il juge au milieu des dieux [Elohim].” Ici le premier mot « Dieu » désigne sans aucun doute possible l’Eternel — le Tout-Puissant, tandis que les autres appellations désignent d’autres êtres puissants — l’Eglise, les fils de Dieu, qui ont pour chef Jésus et pour lesquels il est écrit (v. 6): « J’ai dit: Vous êtes des dieux [Elohim] et vous êtes tous fils du Très-Haut [Elyon — du Dieu suprême]~ » L. — Jean (10: 34) et Paul dit (1 Cor. 8 : 5, 6): « Car aussi s’il y en a qui sont appelés dieux, soit dans le ciel, soit sur la terre, (comme il y a beau­coup de dieux et beaucoup de seigneurs) toutefois, pour nous, il y a un seul Dieu, le Père ». Le Père, le Puis­sant des puissants — l’unique Dieu au-dessus de tous. Aucun autre dieu n’est puissant ou grand à moins d’avoir reçu sa propre puissance, aussi bien que son existence, de l’Eternel. Et c’est précisément sur ce fait que Moïse attire l’attention d’Israël par les paroles déjà citées: « Ecoute Israël! L’Eternel, notre Dieu, est l’un (ou l’unique) Eternel ».Laus. Le mot « Jéhovah » n’est pas un nom général comme l’est le mot Dieu, mais bien un nom propre, le nom personnel, déterminé du Père, du Dieu tout-puissant et n’est jamais donné à un autre être. Nos Bibles françaises en le traduisant par « Eternel » ont mieux fait la distinction que les Bibles d’autres langues.

174 Octobre 1908

D’aucuns supposent à tort que le nom « Jéhovah » s’applique aussi à Jésus-Christ. C’est pourquoi nous citons quelques-uns des nombreux passages qui prou­vent que ce nom appartient exclusivement à la cause primitive, au grand Créateur de toutes choses: « Je suis Eternel, c’est là mon nom; je ne donnerai pas ma gloire a un autre” (Esaïe 42: 8). …je me suis manifesté à Abraham, à Isaac et à Jacob, homme le Dieu tout ­puissant et je, n’ai pas été connu d’eux par mon nom Jéhovah (Eternel)”. « Et ils connaîtront que c’est toi, seul dont le nom est Jéhovah: tu es (le) Très-Haut sur toute la terre.” — Exode 6 :3; Ps. 83 :18.

L’Eternel est souvent appelé le Sauveur des hommes, parce qu’il est l’auteur du plan de la rédemption; notre Seigneur Jésus est aussi le Sauveur en ce sens qu’il fut l’agent par lequel le plan de Dieu fut exécuté. David nous fait voir distinctement la différence entre l’Eternel et notre Seigneur Jésus: “L’Eternel a dit à mon Seigneur [Adon, Maitre — Christ]: Assieds-toi à ma droite, jus­qu’à ce que je mette tes ennemis pour le marchepied de tes pieds”. Notre Seigneur Jésus et Pierre attirent particulièrement notre attention sur ce passage et sur la différence existant entre le Père et le Fils. — Luc 20: 41—44: Act.2:34—36.

Il est surprenant que l’idée d’un Dieu trinitaire —trois Dieux en un seul et en même temps un seul Dieu en trois personnes — ait pu être acceptée et qu’elle se soit répandue d’une manière aussi générale, quand l’Ecriture sainte est si claire et si explicite pour déter­miner la parenté exacte du Père et du Fils. Mais le fait que cette erreur a été acceptée d’une façon aussi générale, prouve que l’Eglise dormait profondément pendant que l’ennemi la liait avec les liens de l’erreur.

Nous croyons certes en une trinité, en Jéhovah, en Jésus et en l’Esprit saint: nous reconnaissons le fait que notre Seigneur Jésus est un dieu — un puissant —mais nous n’admettons pas cette théorie antibiblique et déraisonnable à savoir que Jésus serait son propre père et créateur et nous rejetons (comme non conforme à l’enseignement de la Bible) la doctrine selon laquelle trois Dieux seraient réunis dans une seule personne, ou bien un Dieu divisé en trois personnes. La doctrine de la Trinité, des Trois-Dieux, a pris naissance pendant le 3ème siècle et a une analogie frappante avec les doc­trines païennes encore très répandues en ce temps-là et notamment avec la doctrine hindoue. Le seul pas­sage de l’Ecriture qu’on veut citer, pour confirmer que le Père, le Fils et l’Esprit ne font qu’un seul Dieu, est une partie de 1 Jean 5 : 7, 8. Ce passage dit: “Car il y en a trois qui rendent témoignage dans le ciel, le Père, la Parole et le Saint-Esprit et ces trois-là sont un. Il  en a aussi trois qui rendent témoignage sur la terre: (savoir) l’Esprit, l’eau et le sang et ces trois-là se rap­portent à un”.

Nous prétendons, le fait est incontestable et ne peut être réfuté, que les mots soulignés sont apocryphes, qu’ils ont été interpolés dans le texte par les trinitaires au 5ème siècle, parce qu’il n’existait pas un seul passage pouvant soutenir leur théorie qui commençait à devenir populaire en ce temps-là; des trinitaires eux-mêmes ad­mettent cette interpolation illégitime. Les nouvelles traductions de la Bible (Segond, Darby, Stapfer, Arnaud, etc.] ne contiennent plus ces mots: la version de Lau­sanne en fait remarquer l’omission dans les variantes. L’excellente traduction de l’abbé A. Crampon et révisée par des pères jésuites remarque ce qui suit: “On ne trouve ces mots dans aucun manuscrit grec antérieur au XVème siècle et dans aucun manuscrit de la Vulgate antérieur au VIIIème. . Toutes les nouvelles traductions anglaises et allemandes omettent de même ces mots. Pas même Luther n’a voulu traduire ces mots faux; ce n’est qu’après sa mort qu’on les a incorporés dans sa Bible. La version anglaise, révisée, dit: “Ce texte, concernant les témoins célestes, ne se trouve dans au­cun des manuscrits grecs qui ont été écrits avant le 5ème siècle”, aucun des pères des églises grecque et la­tine n’en fait mention, même quand le sujet qu’ils traitaient les ont amenés d’une façon toute naturelle a se servir de ce texte pour appuyer leur dire, c’est pourquoi ce passage est faux, sans aucun doute pos­sible. — Les manuscrits arabes, Coptes, arméniens, slavons, etc.. l’omettent également.

On remarquera qu’en omettant les mots soulignés, le sens du verset 8 est très clair et se trouve en parfaite harmonie avec ce qui précède, ce qui ne serait pas le cas si ces mots étaient authentiques. L’apôtre inspiré nous montre que c’est le fils de Dieu, Jésus-Christ, qui s’est présenté avec de l’eau et du sang pour devenir le rédempteur de l’humanité. Cela veut dire qu’il vint par le baptême dans l’eau — le symbole de son entière consécration, même jusqu’à la mort et de même par le sang — l’accomplissement effectif de sa consécration, consécration allant même jusqu’à la mort, jusqu’à ré­pandre son sang. Il vînt “non avec l’eau seulement (non par la consécration seule), mais “avec l’eau et le sang” — par les deux, le baptême symbolique et réel dans la mort: “Et c’est l’Esprit qui rend témoignage, parce que l’Esprit est la vérité” (1 Jean 5 : 6). L’Esprit de Dieu témoigna après son baptême dans l’eau: “Celui-­ci est mon Fils bien-aimé, en qui je me complais” (Matth. 3: 17). Et de nouveau, après son baptême dans la mort, l’Esprit témoignait qu’il était encore le Fils bien-aimé de Dieu, en le réveillant d’entre les morts et en l’élevant très haut, à la droite de la puissance. Selon les versets 7 et 8 il y en a trois qui témoignent que ce Jésus est le Fils de Dieu — l’Esprit, l’eau et le sang.

C’est la papauté qui avec bien d’autres encore, a transmis cette doctrine aux protestants et ceux-ci l’ont conservée et soutenue, quoique les plus instruits d’entre eux aient fait remarquer que pas un seul passage de la Bible ne peut être cité à l’appui de cette doctrine. D’aucuns vont plus loin encore: tous ceux qui ne veu­lent pas accepter cette doctrine anti-biblique sont dé­clarés schismatiques — hérétiques — par les articles de foi de “l’alliance évangélique”.) —

Il convient cependant, si nous sommes chercheurs sincères de la vérité, de procéder sans détours avec nous-mêmes et avec la parole de notre Père laquelle

*)      Les anti-trinitaires du temps de la Réformation [l’élite des anabaptistes] ne furent pas mieux reçus; tel, l’illuminé Jean Denck persécuté en Allemagne, de ville en ville; Félix Manz noyé dans le lac de Zurich; et Michel Servet brûlé vif à Genève. La vérité doit rencontrer de l’opposition, mais ainsi ses amis aveuglés ne font que la disséminer. Réd.

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est capable de nous rendre véritablement sages. C’est pourquoi, ignorant les traditions, les credo d’hommes non inspirés et leurs systèmes, “retenons le modèle des saines paroles” que nous avons reçues de notre Seigneur et des apôtres. — 2 Tim. 1: 18.

Recherchons selon la règle de la vraie Eglise quelle est la vérité concernant ce sujet. Paul y répond d’une façon claire et précise: “ll y a un seul Dieu et Père de tous” (Eph. 4: 6). Et de nouveau il dit: “Il y a beaucoup de dieux et beaucoup de seigneurs, toutefois pour nous il y a un seul Dieu, le Père, duquel procèdent toutes choses et nous sommes pour lui: et un seul Seigneur, Jésus-Christ, par le moyen duquel sont toutes choses et nous sommes par lui” (1 Cor. 8 : 5. 6). Nous prenons ces mots dans leur sens littéral et croyons que toutes choses procèdent du Père —c’est lui la cause première de toutes choses; et toutes choses sont parnotre Seigneur .Jésus; c’est lui — “le commencement de la création de Dieu’ (Apoc. 3:14) —l’agent de Jéhovah — sans lui “rien de ce qui a été fait n’a été fait” (Jean 1 3). Le propre témoignage de Jésus est le même. Il disait qu’il était un fils, un fils obéissant qui ne cherchait point à faire sa propre vo­lonté, mais bien la volonté du Père qui l’a envoyé. “Que ma volonté ne se fasse pas, mais la tienne.” Et encore il disait: “Le Fils ne peut rien faire de lui-même”: “Le Père qui demeure en moi, c’est lui qui fait les oeuvres” (Jean 5 :19; 14 :10), il est vrai qu’il dit aussi: “Moi et le Père nous sommes un”, mais il nous montre dans sa prière en quel sens consiste leur union, il désirait que ses disciples fussent un (unis) comme l’est le Père et le Fils (Jean 10: 30: 17 : 11). Cette unité désirable est celle qui découle d’une unité de sentiments, de pensées et de coeur: quand un accord harmonieux régît nos projets et nos actions.

Tout en croyant honorer le Maître, beaucoup le dés­honorent, quand ils réfutent ses propres doctrines en prétendant que le Père et le Fils sont un seul et même être, égaux sous tous les rapports. Jésus lui-même dit le contraire: “Mon Père est plus grand que moi” (Jean 14 : 28) Et il nous dit aussi que Dieu n’est pas seule­ment son Père à lui, mais aussi le nôtre: “Je monte vers mon Père et votre Père et vers mon Dieu et votre Dieu” (Jean 20: 17). Une traduction correcte du texte grec de Phil. 2: 6 résume la question de la suprématie du Père en harmonie avec d’autres passages, comme 1 Cor. 15 : 28; Jean 14: 28. Ce passage dit: “Lequel, étant en forme de Dieu, n’a point médité de s’usurper d’être égal à Dieu.” L’idée exprimée ici est juste le contraire de celle d’une égalité du Père et du Fils. Jésus n’ambitionnait point l’égalité, et ne cherchait pas à usurper illégalement l’autorité divine. Ce fut Satan qui aspirait à cela et fit des efforts pour y arriver: c’est lui qui a dit: “Je monterai aux cieux, j’élèverai mon trône au-dessus des étoiles de Dieu. . . . Je serai sem­blable au Très-Haut.” — Esaïe 14: 12—14.

Jésus disait: “Vous m’appelez le Docteur et le Sei­gneur, et vous dites bien, car je le suis”, mais “n’ap­pelez personne sur la terre votre Père; car un seul est votre Père, celui qui est dans les cieux” (Jean 13 :18: Matth. 23 : 9). — Pierre et Paul expriment la même pensée en disant: “Béni soit le Dieu et le Père de notre Seigneur Jésus-Christ!” (1 Pierre 1: 3; Eph. 1: 3: 3 : 9: Gal. 1 : 3. 4; Rom. 16 : 25 —27). Combien ces paroles inspirées sont claires et s’accordent ensemble; et nous pourrions en citer encore beaucoup d’autres en parfaite harmonie avec celles-ci.

Nous trouvons donc que l’Ecriture sainte nous en­seigne un seul Dieu et Père éternel,“qui est d’éternité en éternité” (Ps. 90 : 2: Rom. 16 : 26, 27). Et que l’Unique, qui est le commencement de sa création et appelé depuis ce temps Jésus, quoique moindre que le Père, fut plus élevé que toutes les autres créatures qui vinrent après et pour la création desquels il f ut l’agent actif de Jéhovah. Lorsqu’un rédempteur devint néces­saire, celui qui avait été créé le premier et placé le plus haut: le Fils, selon le désir du Père, fut, de par le pouvoir divin (dont la philosophie dépasse notre en­tendement), changé en un être inférieur — en un être humain: il naquit et atteignit l’âge viril parfait. Sa vie n’était donc pas d’origine humaine et n’était en rien engagée ou atteinte par le péché d’Adam.

Jésus était un homme parfait, complètement développé (âgé de 30 ans comme la loi l’exigeait), lorsqu’il se con­sacra à la volonté de son Père, s’offrant lui-même en sacrifice vivant à notre place. Son sacrifice fut accepté et il fut rempli du saint Esprit du Père (Matth. 8:16, 17). La puissance de Dieu vint sur lui (Act. 10: 38). — C’était à cette puissance de Dieu qui était en lui à laquelle il se référait constamment. Ce fut la même puissance qui se manifesta plus tard dans les apôtres Pierre, Paul et en tant d’autres, quoiqu’elle se mani­festât d’une façon plus distincte chez notre Seigneur, qui, comme homme parfait, avait reçu l’Esprit sans mesure, tandis que tous les membres imparfaits de son Eglise n’avaient qu’une seule mesure de l’Esprit. —Jean 3:84: 1 Cor. 12:7.

Lorsque Jésus eut accompli son sacrifice, en mourant sur la croix, sa tâche, son oeuvre comme homme, était terminée. Ce n’était plus comme homme qu’il ressus­cita, mais comme nouvelle créature, consommée et élevée à la perfection (Hébr. 2: 10). Depuis sa résurrection Jésus participe de la nature divine de la même nature que son Père. Cette condition actuelle souverainement élevée lui fut donné en récompense de son obéissance à la volonté du Père (Phil. 2 : 8, 9). Ce passage prouve que sa gloire présente est bien plus grande que celle qu’il avait avant de devenir homme: sans quoi ce ne serait pas une exaltation! Et maintenant qu’il possède la nature divine, immortelle, il ne peut plus mourir, mais tout pouvoir lui est donné au ciel et sur la terre, de sorte qu’il peut sauver, sauver complètement — ré­veiller de la mort et rétablir à la parfaite perfection. —Act. 3 19—21.

Combien l’exposé de la Bible est simple et logique en comparaison des traditions humaines! Dans quel chaos inextricable se débattent par ex. ceux qui disent que Jésus et le Père ne font qu’une seule et même personne. Cette supposition renfermerait l’idée que notre Seigneur Jésus agissait en hypocrite, qu’il faisait tout bonnement croire qu’il adressait ses prières à son Père dans le ciel, tandis qu’il était lui-même ce même Père sur la terre. Ceux-ci doivent conclure forcément que la tentation de

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Satan (Matth. 4.) n’était qu’une simple comédie, puisque nous lisons que “Dieu ne peut être tenté par aucun mal” (Jac 1: 3). Si Jésus a été le Père, alors il aura fait semblant de mourir puisque Dieu est immortel, qu’il ne peut mourir! En admettant la supposition d’une mort simulée, toutes les assertions de Jésus, des prophètes et des apôtres seraient fausses, en ce qui concerne la mort et la résurrection de Jésus, et tous seraient de faux témoins en prétendant que Dieu réveilla Jésus de la mort, si celui-ci n’était pas mort réellement.

Et s’ils admettent que la mort de Jésus fut réelle, ils entrent dans un autre dilemme: car, croyant que trois dieux ne forment qu’une seule et unique personne, logiquement les trois moururent lorsque Jésus mourut. Et si les trois ont été morts, qui donc les réveilla à la vie? Ceci serait aussi en contradiction avec la décla­ration de Paul (1 Thess. 1:10), que le Père réveillai Jésus d’entre les morts.

Admettrons-nous donc un dogme moyenâgeux, trans­mis à travers les siècles par une église pervertie et dans l’aberration? Devons-nous permettre qu’on trouble et qu’on aveugle notre intelligence et notre bon sens au point que nous en vinssions a contester le témoignage des apôtres, des prophètes, voire même de Jésus? Non! “A la loi et au témoignage, s’il [ce peuple trinitaire] ne parle selon cette parole, il n’y aura point pour lui d’aurore” (Esaïe 8 : 20). Nous voyons donc que le Père et le Fils sont deux personnes bien distinctes et sépa­rées, tout en étant un en esprit, en intentions, en actions. etc.. parce que le Fils est complètement en toutes choses soumis au plan et à la volonté du Père.

Le Saint-Esprit.

Nous allons examiner maintenant ce que dit l’Ecriture sainte concernant le Saint-Esprit. Les églises nominales —            tant papales que protestantes — prétendent que l’Esprit saint est une personne définie, mais elles en­seignent aussi que ces trois personnes — le Pére, le Fils et le saint Esprit — sont simultanément une seule personne — “un grand mystère”. Oui, certes, un mystère qui caractérise l’aveuglement et la confusion de Baby­lone. Mais pour ceux qui, à l’exclusion de toute tra­dition humaine, se tournent vers la parole de Dieu et ne se laissent guider que par elle, tout est clair et compréhensible.

Nous pensons qu’une explication du terme “saint Esprit” qui répondra à toutes les conditions connues et harmonisera tous les passages qui en parlent, est bien la vraie signification du terme. Nous dirons d’abord ce que nous entendons par le terme “saint Esprit”, puis nous examinerons des passages qui traitent ce sujet et qui peuvent être considérés par quelques-uns comme étant en contradiction avec les vues que nous exposons.

L’Ecriture nous enseigne que le saint Esprit n’est pas une personne, mais qu’il est la volonté, la puissance ou l’influence de Dieu, agissant partout et à toute occasion selon le bon plaisir de Dieu. L’esprit ou énergie de Dieu opère de différentes manières employant différents agents et accomplissant diverses choses. Tout ce que Dieu fait par le moyen d’agents est tout aussi bien son propre oeuvre, que s’il en était l’exécuteur direct; de même que l’on dit d’un entrepreneur en bâtiment qu’il bâtit un maison, quoiqu’il n’ait jamais touché à un outil et qu’il fasse faire le tout par ses ouvriers auxquels il ne fournit que le matériel; ainsi en est-il quand nous lisons que “Jéhovah Dieu fit le ciel et la terre” (Gen. 2 : 4). Il ne faut pas comprendre ceci dans le sens d’un travail personnel de Dieu, il se servit pour ce faire de différents agents. ..Dieu parle et la chose existe [il donne ses ordres, ils sont exécutés promptement] ; il commande et elle subsiste” (Ps. 33:6—9). Mais tout n’apparaissait point immédiatement dans un ordre par­fait: car nous lisons qu’il fallut un certain temps pour exécuter l’oeuvre de la création — six jours ou époques.

Il nous est enseigné d’une manière claire et précise “que toutes choses sont du Père — par son énergie ou son esprit: mais que cette énergie fut exercée par le moyen de son Fils”. Le Fils de Dieu nommé plus tard Jésus, fut employé à la création du monde (Jean 1 : 3:Hébr. 1 :8—12). Et nous lisons dans la Genèse que la force créatrice fut l’esprit de Dieu: “L’ESPRIT de Dieu planait sur la face des eaux.” La seule conclusion rai­sonnable de ceci est donc: que l’esprit, l’énergie ou la volonté de Jéhovah agissait ou opérait par le moyen de son Fils — ou que le plan de Dieu fut exécuté par son Fils. Une autre voie par laquelle Dieu agissait fut celle par le moyen des prophètes: “C’est poussés par l’Esprit saint que parlèrent les saints hommes de Dieu” par la volonté ou la puissance de Jéhovah (2 Pierre 1 : 21); cela veut dire que Dieu se servit d’eux pour exprimer ses pensées, son sentiment, mais l’Esprit de Dieu ne fut pas en eux, car ils pouvaient bien exprimer ses paroles, mais n’en pouvaient comprendre le sens (1 Pierre 1 :12). L’Esprit de Dieu les influençait, opérait sur eux et non pas en eux. Dans l’ancienne alliance, la maison des serviteurs (Hébr. 3 : 5: Cal. 4 : 4—7) le serviteur fidèle rapporta [communiqua] le message de Dieu tel qu’il l’avait reçu, mais pendant le présent âge de l’Evangile, les fils de Dieu sont amenés dans la communion avec le Père et mis au courant de ses intentions et de son plan. Ce n’est donc plus d’une manière machinale et inconsciente seulement que l’esprit ou la puissance de Dieu les fait agir, mais ils y ont part et portion ou plutôt ils se laissent pénétrer de son esprit et de ses pensées par la révélation de ses desseins. Et dans la même mesure qu’ils subordonnent leur propre volonté et leurs intentions personnelles à celles de Dieu, dans la même mesure ils reçoivent l’esprit de Dieu, deviennent ses co-ouvriers et sont capables d’exécuter ses plans. “Le serviteur [quoique fidèle] ne sait pas ce que fait son Seigneur” (Jean 15: 15), mais le fils confiant a connaissance des projets de son Père, participe à son esprit et s’intéresse à son oeuvre.

Le pronom personnel “il” est souvent et avec raison appliqué à l’Esprit saint, parce que Dieu, dont il émane est représenté comme étant masculin, indiquant force et pouvoir. Il est appelé le saint Esprit parce que Dieu est saint et parce qu’il y a d’autres esprits (influences OU puissances) qui sont mauvaises et dont la manière d’opérer ressemble quelque peu à la sienne. Dieu est fidèle et véritable, c’est pourquoi l’esprit de Dieu est appelé “l’esprit de vérité”, en opposition à “l’esprit d’égarement” (1Jean 4 : 3) et à l’influence funeste qu’oc­casionne l’erreur. Satan est désigné comme étant le

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prince ou chef du mal au temps présent et son influence ou esprit agit souvent dans ses serviteurs d’une façon semblable à celle de l’esprit de Dieu dans ses enfants. C’est là “l’esprit qui opère maintenant dans les fils de la désobéissance”. — Eph. 2: 2.

Le nombre sept est souvent employé pour désigner la perfection, ce qui est complet: ainsi il est parle de “sept esprits de Dieu” (Apoc. 1 : 4; 3: 1), de même de “sept esprits méchants” (Matth. 12 : 45). L’esprit ou l’influence du mal procède du “père du mensonge”: et l’esprit ou l’influence de la vérité procède du l’ère des lumières. — Jean 15:26: Jac. 1: 16.

Jusqu’à un certain point l’homme est indépendant de ces deux influences. Il a sa propre volonté ou esprit (1 Cor, 2 : 11), mais il est constitué de telle façon qu’il est sujet à subir des influences extérieures, ou bonnes ou mauvaises. Dieu permet, jusqu’à un certain degré, au mal de triompher actuellement, pour éprouver et développer le “corps de Christ”, comme pour discipliner l’humanité en général. Cependant l’esprit du mal se transforme souvent en ange de lumière [vérité], il n’est donc pas étrange qu’il fasse passer les enfants de la désobéissance, dans lesquels l’esprit d’égarement opère, pour des saints et qu’il les mette en évidence (2 Cor. 11 : 14, 15). Rien de surprenant que sous l’apparence de mieux glorifier et exalter le Seigneur, il induise plu­sieurs en des doctrines antiscripturaires — en voilant beaucoup de vérités magnifiques et en aveuglant leur raison — qu’il leur fasse commettre des actions que reprouvent l’esprit de Christ. Les fidèles justifiés qui, pendant cet âge de l’Evangile, subordonnent complète­ment leur volonté à celle de Dieu pour être transformés et changés sous la direction et l’influence de l’esprit de vérité, seront amenés au point de vue divin en ce qui concerne la volonté, les aspirations et l’esprit d’entre­prise, et, selon le degré de cette conformité spirituelle, ils participent de la nature divine, nature qu’ils rece­vront dans la perfection, si étant obéissants, même jusqu’à la mort, ils se sont abandonnés à la conduite de l’esprit.

C’est ainsi que les consacrés sont transformés [en nouvelles créatures] par le renouvellement de leur enten­dement au moyen de l’Esprit: c’est ainsi que nous som­mes transformés de gloire en gloire, comme par le Seigneur, l’esprit (Rom. 12 : 2; 2 Cor. 3:18). C’est ce qui est appelé “la procréation de l’esprit”; c’est le com­mencement de la vie divine. De tels sont considérés comme fils de Dieu; car l’abandon de la volonté est la consécration de tout l’être, puisque l’esprit ou la vo­lonté est la puissance dominante de l’homme.

Ceux qui se donnent entièrement à Dieu sont “con­duits par l’esprit de Dieu” (Rom. 8: 14); ils sont tous “instruits de Dieu” et rendus capables de servir le Sei­gneur “en nouveauté d’esprit” (Rom. 7 : 6). Ils possèdent “un esprit de douceur” et le Dieu de notre Seigneur Jésus-Christ, le Père de la gloire leur donne “l’esprit de sagesse et de la révélation” et en sa connaissance les yeux de leur coeur sont éclairés pour qu’ils puissent savoir “quelle est l’espérance de son appel et quelle est la richesse de la gloire de son héritage dans les saints”. — Eph. 1:17, 18.

En contraste avec ceci nous voyons Satan, l’adversaire de Dieu et de ses fidèles, user de tout son pouvoir et son influence pour s’opposer à l’Eglise. Ce n’est pas ouvertement qu’il résiste aux fidèles, mais il le fait en se donnant l’apparence de l’esprit de Dieu. C’est sous la forme de “l’esprit de crainte” qu’il en attaque plu­sieurs, et s’ils l’écoutent ils ne progresseront jamais, mais resteront stériles quant à la connaissance et à l’a­mour de Dieu. L’esprit de crainte dit: C’est une grande erreur de croire que Christ mourut pour tous et c’est une présomption de croire que tous seront à la fin délivrés des liens de la mort, que tous auront une occasion d’obtenir la vie éternelle, s’ils la veulent. Ce même esprit de crainte ou de doute dit: “Tes propres péchés ne sont point pardonnés, tu n’es encore qu’un misérable pécheur. C’est ainsi que “l’esprit d’erreur”, de la “crainte” et de “l’esclavage”’ fait passer comme mensongers les enseignements de l’esprit de vérité: que Christ donna sa vie en rançon pour tous, ce qui serait annoncé en son propre temps (1 Tim. 2 : 6); que tous ceux qui sont dans les sépulcres entendront la voix du Fils de l’homme et en sortiront (Jean 5 : 28); et qu’”il n’y a donc main­tenant aucune condamnation [à mort] pour ceux qui sont dans le Christ Jésus, marchant, non selon la chair, mais selon l’esprit”. — Rom 8: 1.

De même que l’esprit de Dieu conduit à la paix, à la joie et à la foi en ses promesses, de même l’esprit d’er­reur conduit à la croyance de choses non promises, à la joie des plaisirs terrestres et à la fausse paix du som­meil et de l’aisance. C’est “un esprit d’assoupissement” (selon Rom. 11 : 8) et hélas! combien y en a -t-il qui se sont laissés mettre en cet état par des promesses trompeuses! C’est parce que l’influence de l’esprit d’er­reur agit d’une façon aussi perfide qu’il est appelé “un esprit séducteur”, et l’apôtre nous dit: “Or l’esprit [de vérité] dit expressément que dans les temps postérieurs [ou dans les derniers temps] quelques-uns se retireront de la foi s’attachant à des esprits séducteurs.”— 1 Tim. 4:1.

Il est hélas! triste de constater la formidable et perni­cieuse puissance que les esprits ou influences mauvaises exercent — il y a l’esprit de Satan, l’esprit du monde qui est sous sa domination. “l’esprit de l’antichrist” (1 Jean 4 : 3), l’esprit de la servitude, de la crainte, de l’orgueil, de l’erreur et du péché. De la l’exhortation à examiner, à éprouver et à contrôler les esprits, non seulement dans leurs affirmations et leur manifestations extérieures, mais avec la parole de Dieu; “Bien-aimés, ne croyez pas tout esprit, mais éprouvez les esprits s’ils sont de Dieu” . “C’est à cela que nous connaissons l’esprit de la vérité et l’esprit de l’égarement.” — 1 Jean 4:1. 6.

Nous avons reçu “l’esprit [la pensée] qui vient de Dieu, afin que nous connaissions les choses qui nous ont été gratuitement données de Dieu”. Or l’homme animal ne reçoit pas les choses de l’Esprit de Dieu, car elles sont une folie pour lui; et il ne peut les connaître, parce que c’est spirituellement qu’on en juge.” “Car lequel des hommes connaît les choses de l’homme [ses dispositions], sa volonté, ses projets si ce n’est l’esprit de l’homme qui est en lui? De même aussi, personne ne connaît les choses de Dieu non plus” si ce n’est l’Esprit de Dieu.” — 1 Cor. 2 11.

178 Octobre 1908

L’esprit ou l’intelligence de Christ est le même que l’Esprit de Dieu, car Christ sacrifia son propre esprit [Sa volonté] et fut rempli de l’Esprit de Dieu: — “Car aussi le Christ ne se complut pas en lui-même. “ —Rom. 15:3.

“Ce que l’oeil n’a pas vu,  et que l’oreille n’a pas entendu et qui n’est pas monté au coeur de l’homme [naturel] ce que Dieu a préparé pour ceux qui l’aiment; —               mais Dieu nous l’a révélé par son esprit” car l’esprit sonde toutes choses, même les choses profondes de Dieu.” —         1 Cor. 2:9—16.

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