Jérusalem, ville du peuple juif.

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Dieu rétablit la nation juive comme son royaume repré­sentatif dans le monde.

Sermon du frère A. T. Russell du Brooklyn Tabernacle sur le texte:

« Jérusalem sera foulée aux pieds par les nations jusqu’à ce que les temps des nations soient accomplis.” — Luc 21 :24.

Comme la ville de Babylone représentait l’Empire de Babylone, ainsi la ville de Jérusalem représentait la na­tion juive. L’Ecriture Sainte s’en rapporte à ce fait: que des siècles avant notre ère le royaume juif avait été renversé, avait passé sous le contrôle des nations (païens), et dans notre texte notre Seigneur déclare que cette subordination aux nations continuerait jusqu’à la fin du temps des nations, d’un certain nombre d’années ou de périodes prévu par les prophètes. On ne peut dire rai­sonnablement qu’un certain temps sera rempli, à moins que ce temps ait été prédit. Nous devons donc consulter l’Ecriture sainte, seule prophétie pouvant prétendre à la confiance. Voici ce qu’elle nous révèle à ce sujet: Dieu établit la nation juive comme sa nation représentative, ou royaume dans le monde, en entendant que d’une façon quelconque, et à un temps quelconque, cette na­tion serait le canal de bénédictions divines qui par son entremise parviendraient à toutes les familles de la terre, suivant la promesse donnée sous serment à Abraham. Après une existence précaire de 600 ans environs l’étoile de l’Empire s’éclipse pour ne plus se relever. La date exacte à laquelle le royaume typique disparut est clairement marquée dans l’Ecriture sainte. L’Empire après les jours heureux du roi David et de son fils Salomon fut divisé et dix tribus se séparèrent de la royauté de Juda. Néan­moins en harmonie avec la divine prédiction la ligne royale continua dans la tribu de Juda comme il est écrit: «Le sceptre ne se retirera point de Juda ni un législa­teur d’entre ses pieds jusqu’à ce que Shilo vienne » (Gen. 49:10 — D.). Mais au temps du dernier roi de Juda. Sédécias, voici la divine déclaration: «Et toi, profane et méchant prince d’Israël duquel le jour est venu au temps de l’iniquité de la fin; ainsi dit le Seigneur l’Eternel: ôte la tiare et enlève la couronne; ce qui est ne sera plus. J’en ferai une ruine, une ruine, une ruine. Ceci aussi ne sera plus jusqu’à ce que vienne celui auquel appartient le juste jugement et je le lui donnerai.» —Ezéch. 21 : 30-32 — D.

Cette menace a été prononcée peu avant la captivité d’Israël qui a commencé en 606 av. J. Chr. Et la cou­ronne et le sceptre ont été bouleversés depuis et conti­nuent de l’être jusqu’à ce que le Messie lui-même à sa seconde venue prendra le trône comme l’antitypique (Fils de David».

L’intérim de temps.

Le temps entre le bouleversement de la couronne aux jours de Sédécias et le rétablissement de la couronne dans le royaume du Messie lors de sa seconde présence porte dans l’Ecriture Sainte le nom de «Temps des Na­tions » parce que durant toutes ces années, les nations feraient les lois pour Israël et pour toute la terre, sans que Dieu ait parmi elles une nation sienne dans le même sens que l’était la nation juive et son petit état en Pa­lestine. A quiconque nous demandera: «Les Israélites n’ont-ils donc pas été libérés de la captivité Babylone ?» nous répondrons: «Oui, mais le royaume ne leur a pas été rendu.» Ensuite ils étaient sujets aux grands em­pires dominants dans le monde. Premièrement ils étaient sujets de l’Empire médo perse, dont le premier souverain Cyrus, leur permit de rentrer dans leur propre pays tout en restant une nation assujettie. Ensuite ils subi­rent la domination de l’Empire macédonien et des dia­doches ses héritiers en Syrie. Aux temps de notre Sei­gneur ils étaient sous le joug romain, Pilate représen­tant le gouvernement romain en Judée ainsi le roi Hérode en Galilée. Le titre de roi, accordé à cet Edomite, était purement décoratif; il était proprement dit gouverneur comme Pilate et non pas souverain.

Il est vrai que les Juifs avaient conservé un simulacre d’autonomie administrative pendant quelque temps dans l’empire romain; mais la dernière trace de cette auto­nomie disparut avec la destruction de Jérusalem par Tite en 70 apr. J.-Chr. et dès lors les juifs n’ont plus jamais été établis dans leur propre pays jusqu’à présent. Maintenant, en harmonie avec les prophéties qui pré­disent la restauration d’Israël en Palestine et le rétablis­sement de leur royaume comme représentant la domi­

62 Février 1910

nation de Dieu sur la terre, le mouvement sioniste a progressé d’une façon si étonnante que nous avons tout lieu d’espérer que la Palestine leur échera d’abord comme province faisant partie intégrale de l’Empire ot­toman, mais lors de la désagrégation de celui-ci comme patrie indépendante. Nous pouvons cependant être sûrs que Jérusalem restera soumise aux nations jusqu’à la lin du « temps des nations ».

Regardons en arrière et notons ce que la Bible dit au sujet des royaumes ou empires terrestres et de la durée de leur règne. Voyons si possible quand le temps des nations commença et pour quand sa fin est prédite pour faire place au royaume du Messie, le ro­yaume spirituel du Seigneur et de son épouse, l’église glorifiée, sous la domination des quels aura lieu la béné­diction de toutes les nations et la libération de la famille humaine de la domination du péché et de la mort la­mentable héritage dû à la désobéissance d’Adam. Cette bénédiction parviendra à tous parce que tous ont été rachetés par l’obéissance de Jésus-Christ et ceux qui seront obéissants eux-mêmes jouiront de cette bénédic­tion d’âge en âge.

L’Ecriture attire notre attention tout particulièrement sur Nébucadnezar de Babylone. Très soigneusement le prophète Daniel explique que Nébucadnezar eut un songe qui lui parut fort intéressant, mais dont il ne put se rappeler les détails. Il demanda aux sages de l’Empire les détails de son songe, ainsi qu’une explication argu­mentant que s’ils avaient quelque pouvoir surnaturel par lequel ils pouvaient expliquer un songe, le même pouvoir devait en cas de besoin leur révéler le songe même. Les sages et diseurs de bonne aventure de la cité de Babylone cependant ne purent faire droit aux exigences du souverain et allèrent être mis à mort comme s’étant rendus coupables de supercherie, lorsque le jeune Daniel intervint en leur faveur et, conduit devant le roi, non seulement rappela à celui-ci le songe oublié, mais en donna au surplus une explication dont l’intérêt est encore de beaucoup plus important pour tous les chré­tiens qu’elle le fut pour Nébucadnezar lui-même.

Chacun connaît ce songe et son interprétation, néan­moins nous voulons brièvement le raconter: Dans son rêve Nébucadnezar voyait une statue d’une hauteur et grandeur étonnante; sa tête était d’or, sa poitrine et ses bras d’argent, son ventre et ses cuisses d’airain, ses jambes de fer, et ses pieds de fer mélangé avec de la terre d’argile.

Et voici une pierre fut arrachée de la montagne et roula vers l’image, la frappant aux pieds. Sur le champ le fer, l’argile, l’airain, l’argent et l’or furent réduits en poussière et devinrent comme la balle de l’aire d’été et le vent les emporta.

Sous la direction de la lumière divine le prophète Daniel expliqua le songe comme suit: La tête représen­tait l’empire universel de Nébucadnezar, l’empire de Babylone, la poitrine et les bras représentait le royaume qui succéderait au sien, comme empire universel, à sa­voir le royaume des Médo-Perses; après la chute des Médo-Perses l’empire universel tomberait entre les mains des Macédoniens qui eux-mêmes le céderaient à leur tour aux Romains, dont la grande puissance était symbolisé par le fer. C’est l’Empire qui dominait aux jours de notre Seigneur.

Ainsi nous lisons que notre Seigneur était né à Bethléem, où Joseph et Marie étaient allés en suite d’un décret de César Auguste empereur romain, en vertu duquel tout le monde devait être taxé. L’empire romain eut deux phases: la première, séculière, survécut de plusieurs siècles à la première présence du Seigneur: la seconde, ecclésiastique dont les papes de Rome sont les chefs, lui succéda aux environs du 6ème siècle et prétendit plus tard à la domination universelle par l’entremise du bras séculier. Cette combinaison imaginée par la Rome papale était représentée par le mélange de fer, représentant le pouvoir civil, avec la terre d’argile, représentant le pouvoir religieux. Ce mélange de pou­voirs existe encore dans les royaumes de l’Europe re­présentés dans les 10 doigts des pieds de l’image.

La vision de Daniel.

Lorsque Dieu donna ensuite à son serviteur Daniel une vision de ces mêmes gouvernements païens qui exerceraient le pouvoir universel sur la terre depuis la chute du diadème du roi Sédécias jusqu’à l’établissement du royaume millénaire du Messie, le tableau fut différent. Au lieu d’une glorieuse statue, grande comme une tour et étincelant de splendeur, Daniel vit 4 grands animaux. Le premier, un lion, correspondait à la tête d’or de la statue représentant Babylone. Le second, un ours cor­respondant à la poitrine et aux bras d’argent de la statue, représentait la Médo-Perse. Le troisième, un léopard, correspondant à l’airain de la statue, re­présentait la Macédoine. Le quatrième animal, grand et terrible ne ressemblait à aucun représentant du règne animal. Il correspondait aux jambes de fer qui repré­sentaient l’Empire romain, tandis que ses dix cornes correspondaient aux dix doigts des pieds de l’image, représentant Rome papale et la division actuelle de l’Europe en plusieurs états indépendants. La différence entre ces deux visions doit faire comprendre combien différemment les institutions actuelles, les royaumes de ce monde sont considérés au point de vue humain et au point de vue divin. Suivant l’estimation mondaine, au point de vue mondain, les royaumes du passé furent puissants et grands: au point de vue de Dieu et de ceux qui sont animés de son Esprit, ils furent féroces.

La conclusion des deux visions montre la destruction des gouvernements terrestres par le gouvernement céleste. Comme il est écrit: «Aux jours de ces rois le Dieu du ciel érigera un royaume et il brisera et consumera en pièces tous ces royaumes et il subsistera pour toujours. » Le royaume de Dieu est dépeint dans la pierre qui frappait l’image aux pieds. Cette pierre figure Christ et l’église et montre que ce sera la puissance divine agissant par le Christ qui finalement causera la ruine de tous les gouvernements terrestres.

N’en concluez pas cependant que la Parole divine enseigne l’anarchie. Nulle part elle n’autorise les enfants de Dieu de combattre avec des armes charnelles. Bien au contraire ils sont exhortés à chercher première­ment le royaume de Dieu et sa justice, et à laisser le reste à Dieu, assurés qu’ils sont de sa bonne volonté envers eux et le sachant capable de faire coopérer toutes choses pour leur bien.

63 Février 1910

Comme Christ dans la chair n’élevait ni bras ni voix pour frapper l’Empire terrestre, ni résistait à César et à son représentant Pilate, ainsi ses disciples ne feront nulle opposition aux pouvoirs établis, mais leur seront soumis reconnaissant qu’ils sont là avec la permission de Dieu. Ce sera après la glorification de l’église, après avoir rejoint leur Seigneur dans les cieux que les saints, invisiblement, exerceront le pouvoir. Les gouvernements des nations seront renversés et tout le monde sera amené à se soumettre au règne de la justice et à ses représen­tants terrestres.

Ainsi notre Seigneur enseignait dans son dernier message qu’en son temps il prendrait Lui-même en main Son grand pouvoir et qu’alors les nations seraient en colère, et l’indignation divine viendrait sur eux pour leur destruction. C’est ainsi que notre Seigneur peut dire à l’égard de ses disciples, qui en son temps seront glorifiés avec Lui: A celui qui vaincra, je lui donnerai autorité sur les nations et il les paîtra avec une verge en fer, comme sont brisés les vases d’un potier. — Rév. 11: 26—27. — D.

Ne nous laissons pas décourager d’examiner ce que la Bible pourrait bien dire sur ce sujet. On nous citera peut-être les paroles que notre Seigneur, adressa à ses disciples, disant: «Personne ne connaît le jour ni l’heure, ni le Fils, ni les Anges, mais seulement le Père. » Ce passage ne nous dit pas qu’aucun homme ne saurait jamais, mais que personne ne savait encore de ce temps, il ne nous dit pas que notre Seigneur Jésus ne saurait jamais le temps de Sa propre seconde venue, ni que les anges ne le sauraient jamais. Fermement persuadés que notre Seigneur et les anges en furent avertis lorsque le temps de sa seconde présence sur la terre fut venu, ainsi nous pouvons bien croire que les saints de notre Dieu ne sont pas laissés dans l’obscurité sur le même sujet. En effet, c’est ce que les apôtres nous disent dis­tinctement: Vous, frères, vous n’êtes pas dans les té­nèbres en sorte que le jour vous surprenne comme un voleur; car vous êtes tous des enfants de la lumière et des enfants du jour. Les apôtres donnent à entendre par là que ceux qui n’ont pas la lumière au temps convenable justifieront par là la conclusion qu’ils n’ap­partiennent pas à l’église, mais au monde, sur lequel ce jour viendra comme un voleur et un piège. — 1. Thess. V. 1—8.

Temps des Nations 2,520 ans.

Ce que nous aimerions savoir s’il a plu à Dieu de le révéler, c’est la durée exacte de la période à laquelle l’Ecriture donne le nom de «Temps des Nations», ou «Années des Nations » durant lesquelles les nations gouverneraient ou maîtriseraient le pays d’Israël. S’il a plu à Dieu de le révéler, laissez-nous nous en réjouir; s’il ne Lui a pas plu de nous donner des indications quel­conques nous ne pouvons pas les trouver. Rappelons-nous cependant que ce point, comme tant d’autres traits de la révélation divine devait demeurer secret devant le monde et n’être connu que de ceux qui sont en har­monie de coeur avec les intérêts de Dieu et très dési­reux de connaître les projets du Seigneur à ce sujet. En conséquence nous ne pouvons nous attendre à trouver un passage qui nous dise qu’en tant ou tant d’années à partir d’un événement déterminé la puissance des na­tions prendrait fin et la domination serait transférée de nouveau à Israël. Nous nous attendrons plutôt à ce que la sujet soit traité en une forme plus ou moins obscure dans laquelle le lecteur indifférent pouvait le lire plu­sieurs fois sans comprendre tandis qu’elle frapperait ceux qui s’intéresseraient aux choses du Royaume et seraient guidés par le Saint Esprit de Dieu, qui auraient en d’autres termes, des oreilles pour ouïr et des yeux pour voir.

Nous croyons que la longueur de la période est sous-entendue dans le terme scripturaire: «Sept Temps» (sept «ans»), non pas sept années solaires, mais sept ans symboliques. Un «Temps» ou «An» symbolique représente 360 années solaires. En d’autres termes, chaque jour d’une année symbolique est une année solaire, donc les sept temps ou sept «ans» représent­eraient 7 fois 360 ou 2520 années. Vous vous le don­nons comme notre conviction, chers amis basée strictement sur les Ecritures saintes, corrobérée, ainsi qu’il nous semble, par les événements de nos jours. Les 2520 ans commençant en 606 av. J.-Chr. arriveraient donc à leur terme en 1914 de notre ère.

Qu’un «temps» ou «an» dans la Bible représente 360 années peut être démontré très facilement et prompte­ment. Par exemple dans l’Apocalypse une période dé­terminée est mentionnée de 3 différentes façons, à savoir: 1260 jours, 42 mois, et 3 1/2 «temps». Les 3 ½  temps de l’Apocalypse sont également une moitié des sept «Ans» des nations. Les 1260 jours de l’Apocalypse sont exactement la moitié des 2520 années du «temps des nations». Donc ces 2520 années expireront, croyons-nous en 1914. Alors, croyons-nous, le pouvoir des na­tions expirera et le Dieu du ciel érigera son Royaume en Israël

Nous ne nous attendons pas à ce qu’une paix uni­verselle s’en suivra immédiatement, quoique, Christ soit appelé « Prince de Paix » au contraire, si nous voyons juste, la ruine des nations sera précédée de luttes uni­verselles, d’un temps de tourment comme il n’y en a pas eu depuis qu’il y avait une nation, un temps dans lequel il n’y aura paix ni pour ceux qui sortent, ni pour ceux qui entrent. Dieu permettra que la main de chaque homme soit contre son voisin. Nous pensons qu’il y aura entre le capital et le travail, entre les peu­ples et leurs gouvernements, une épouvantable lutte courte et violente, qui anéantira les deux partis et amènera des calamités inouïes sur le monde entier. Si les peuples pouvaient discerner, ils tâcheraient de parer à cette catastrophe, mais leurs yeux sont aveuglés, ils ne voient, ni ne comprennent.

Les sept Temps.

Les sept années durant lesquelles Nébucadnezar fut dépourvu de raison et à la fin desquelles il reconnut Dieu comme gouverneur de l’Univers furent un symbole des sept temps des nations. L’histoire semble démontrer que pendant cette période de domination par les nations, le pauvre monde ait été comme insensé, confondant lu­mière et ténèbres. Notre espérance est qu’à la fin des temps des nations après un temps de grands tourments en 1915, l’humanité recouvrera son bon sens, louera le Dieu du ciel et reconnaîtra que toute autorité vient de Lui et Lui