Jamais peut-être l’homme n’a ressenti aussi vivement que maintenant le besoin d’un chef à la hauteur de la situation. Toutes les nations de la terre, en proie à la haine, ont besoin de quelqu’un qui les arrache aux courants d’égoïsme et de désespoir pour les entraîner vers les régions sereines de la confiance mutuelle et de la bonne volonté réciproque, sans lesquelles aucune paix réelle et durable n’est possible.
Aucun des héros dont s’illustre l’Histoire n’a eu à se mesurer à des situations ou à des problèmes aussi complexes que ceux de notre époque. De nos jours, chaque nation du globe constitue un problème particulier, générateur d’autres problèmes, sans compter les difficultés intérieures qu’aucun peuple ne paraît être à même de résoudre. Le monde a besoin d’un surhomme, dit-on partout, pour le tirer du chaos où l’ont plongé deux terribles guerres dans l’espace d’une génération. Mais, où trouver ce chef exceptionnel ?
Le Créateur de toutes choses n’a pas laissé son peuple dans l’incertitude sur cette question vitale de la paix du monde. Il affirme dans sa Parole que Jésus est le chef qui apportera aux peuples le bienfait de la paix. Le chœur des armées célestes, entendu la nuit où le Christ naquit, le désignait comme le Sauveur du monde, Celui par qui la bonté de Dieu se manifesterait à notre race mourante. « Paix sur la terre », chantèrent les anges.
Qui donc est ce Jésus ? Quelles raisons avons-nous de croire qu’Il possède toutes les qualités nécessaires pour remplir le rôle qu’on attend de lui ? A notre connaissance, nous ne pouvons mieux faire que d’en référer aux prophéties et aux promesses de la Parole de Dieu. Elles seules parlent de lui, de ses qualités, du rôle qui lui est assigné dans le développement du Plan divin conçu par le Créateur. En procédant de cette manière, ce Plan de Dieu, dans sa relation avec Jésus, découvrira toute son harmonie et sa beauté.
LE LOGOS FAIT CHAIR
Jésus vivait avant de devenir un homme. L’évangile écrit par Jean, au chapitre 1, versets 1 à 3, nous l’apprend. Une traduction trop peu précise de ce passage a apporté quelque confusion sur la personnalité même de Jésus. D’après la traduction courante, on serait porté à croire que Jésus et son Père céleste sont une seule et même personne. On peut lire en effet « et la Parole était Dieu », alors qu’il faudrait plutôt lire – et ceci concorderait davantage avec le texte grec « et la Parole était un dieu ».
Dans le Nouveau Testament, le mot grec theos est le seul équivalent de notre mot dieu. Il s’app1ique parfois au Créateur lui-même, parfois à son Fils Jésus, et parfois aussi aux faux dieux. En fait, l’apôtre Paul, dans sa seconde épître aux Corinthiens, chapitre 4, verset 4, parle du diable qu’il appelle le « dieu de ce monde » Dans l’évangile de Jean, chapitre 1, verset 1, on rencontre deux fois ce mot, l’un à propos du Créateur l’autre à propos de son Fils qui, dans sa condition pré humaine, s’appelait le « Logos », c’est-à-dire « Parole » ou « Verbe » de Dieu. Il faudrait donc lire ce dernier texte de la manière suivante « Au commencement était la Parole, et la Parole était avec le Dieu, et la Parole était un dieu » — et oui, « un » dieu, c’est-à-dire un puissant et non « le » Dieu tout-puissant.
Le texte de Jean 1 : 4 nous apprend que « la Parole a été faite chair et a habité parmi nous (et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme celle du Fils unique venu du Père), pleine de grâce et de vérité ». Ce Logos fait chair, c’est-à-dire transmué de la nature angélique à la nature humaine, est présenté par la Bible comme une particularité très spéciale et fondamentale du Plan de Dieu. Le texte de Hébreux 2 : 9, 14 déclare que la pensée divine, en agissant ainsi, était de créer, par la mort éventuelle de cet être humain, une possibilité de rachat du monde.
Dans l’évangile de Jean, chapitre 6, verset 51, Jésus explique lui-même la situation. Il déclare qu’Il donnera sa chair pour la vie du monde. Le sacrifice, librement consenti par Jésus, de sa vie humaine, servait en quelque sorte de substitution à la vie perdue d’Adam. Et l’apôtre Paul, raisonnant sur ce point, annonce que : « Comme tous meurent en Adam, tous revivront en Christ. » (1 Corinthiens 15 : 22). Le même apôtre explique en 1 Timothée 2 : 6 que Jésus s’est offert lui-même en « rançon » pour tous. Ce mot « rançon », qui traduit ici une comparaison, signifie en grec « prix correspondant ».
Telle est l’idée maîtresse du grand Plan de rédemption de Dieu par Christ, son Fils unique devenu homme – et homme parfait – susceptible de poser en fait, par sa mort injustement provoquée par les puissances du mal, la délivrance pour Adam et toute sa race. C’est ainsi que Jésus mourut pour toute l’humanité.
On prône beaucoup dans le monde l’esprit de sacrifice en faveur des autres. On l’exalte surtout dans la personne de ceux qui gouvernent les nations. Nul n’ignore, en effet, quels soucis peut avoir à supporter le peuple dont le chef ne se préoccuperait que de ses intérêts personnels, de son bien-être particulier, de l’accroissement de son pouvoir. Or, dans toutes les annales de l’Histoire, il n’est aucun gouverneur, aucun homme d’Etat, ou président, ou roi, ou empereur, ou dictateur, qui puisse rivaliser avec Jésus pour le dévouement à Dieu d’abord et à l’humanité ensuite. Il « allait de lieu en lieu en faisant du bien », nous dit l’Ecriture (Actes 10 : 38). Il dépensa sa vigueur physique à enseigner et à guérir, jour après jour, ceux qui l’approchaient à l’occasion de l’exercice de son ministère public, jusqu’à ce que, finalement et de son plein gré, il se laissât emporter par la mort la plus cruelle qui fût.
Ce fut de cette manière que l’homme Jésus-Christ montra son dévouement en faveur de ceux sur qui Dieu l’a établi monarque. Et quand le monde se rendra compte que son Royaume, annoncé depuis si longtemps, sera devenu une réalité, chacun saura qu’il peut se fier implicitement à un caractère aussi noble et généreux que le sien.
SACRIFICATEUR ET ROI
Jésus veut dire « Celui qui sauve » – sauveur, par conséquent. Pour mieux faire comprendre les divers aspects de l’œuvre de Jésus, la Parole de Dieu lui a donné des titres nombreux et variés. L’un de ces titres est celui de « sacrificateur » ou prêtre.
Ce titre de « prêtre » n’a pas du tout à être considéré au sens qu’il prend en religion. Pour mieux comprendre, il est utile de recourir à l’Ancien Testament jusqu’à 1’origine. Dieu avait établi des prêtres, qui servaient d’intermédiaire entre Lui et la nation d’Israël. Leur rôle était double : offrir des sacrifices et bénir le peuple sur la base des sacrifices présentés.
Ainsi en fut-il de Jésus. Déjà, il a servi comme « prêtre » pour offrir le sacrifice. Plus tard il donnera au monde la vie éternelle, bienfait découlant du sacrifice offert. Les prêtres d’Israël offraient des animaux, pour Jésus, ce fut différent ! Il s’offrit 1ui-même.
Dieu a encore attribué la Royauté de la terre à Jésus. Dans son épître aux Hébreux, chapitre 6, verset 20, et chapitre 7 versets 1 et 2, l’apôtre fait ressortir ces deux fonctions réunies dans la personne de Jésus. Le prophète antique aussi écrit à propos de ce Roi-Prêtre : « Tous les rois se prosterneront devant lui, toutes les nations le serviront. Car il délivrera le pauvre qui crie et le malheureux qui n’a point d’aide. Il aura pitié du misérable et de l’indigent, et il sauvera la vie des pauvres ; il les affranchira de l’oppression et de la violence, et leur sang aura du prix à ses yeux. » (Psaume 72 :11 à 14).
On ne peut apprécier une prophétie de ce genre qu’à la lumière des promesses faites par Dieu. Jésus régnera sur la terre pendant mille ans. Il n’est pas du tout question que les peuples soient préparés à accepter son autorité royale pour que cette royauté puisse s’établir. Jésus doit régner sur la terre, et le moment où ce règne doit commencer est fixé dans le Plan de Dieu. Nous vivons, croyons-nous, au temps de la préparation à ce prodigieux événement. C’est pour cette raison d’ailleurs que les gouvernements de la terre ne réussissent plus guère à garder les peuples sous leur tutelle. Une autre prophétie, saluant en Jésus le nouveau Roi de la terre, le représente brisant les nations comme un potier brise un vase. N’assistons-nous pas au commencement de ce travail (voir Psaume 2 : 5 à 12) ?
UN JUGE
Un autre titre de Jésus est celui de « Juge ». Même comme Juge, il sera aussi un Bienfaiteur. Le psalmiste a dit de lui « Il fera justice aux affligés du peuple, il sauvera les fils du pauvre et il brisera l’oppresseur. » (Psaume 72 : 4). Le grand « oppresseur » toujours et partout, a été Satan, le diable. Par l’erreur, il a asservi la pensée de l’homme et l’a empêché de connaître et de servir le vrai Dieu, ce qui, en l’occurrence, lui aurait permis de retrouver le chemin de la vie éternelle.
De fausses conceptions traditionnelles sur le Jour du Jugement ont complètement dénaturé ce qu’il en est, et, au lieu de souhaiter la venue de ce Jour du Jugement, on en a peur, parce qu’on suppose que ce sera un jour de calamités. Pourtant, les mille ans pendant lesquels Jésus « jugera le monde selon la justice » seront une époque de bonheur pour tous (Actes 17 : 31).
Lorsque nos premiers parents transgressèrent la loi divine, ils furent soumis, ainsi que leur progéniture, à la sentence de mort. Comme nous l’avons vu déjà, la mort de Jésus pourvut à la levée de cette condamnation. Pour profiter du bénéfice de la mort de Jésus, il faut d’abord croire à l’efficacité de ce sang répandu et obéir à la volonté divine. Or, l’apôtre Paul soulève la question « Et comment croiront-ils en celui dont ils n’ont pas entendu parler ? » (Romains 10 : 14). Il en est bien peu qui ont entendu parler de Jésus en termes suffisamment compréhensifs pour être en possession de tous les éléments susceptibles de déterminer chez eux une croyance positive. Les Ecritures montrent que le Jour du Jugement sera précisément 1’époque où cette occasion sera offerte à tous.
Ce Jour du Jugement sera donc une époque d’éclairement pour le peuple. C’est ce que L’apôtre Paul exprimait lorsque, dans son discours sur la colline de Mars, à Athènes, il mettait en opposition les « temps d’ignorance » avec le jour fixé par Dieu où il « jugera le monde selon la justice par l’homme qu’il a désigné », Jésus-Christ le juste (Actes 17 : 31). Ce jour sera le « propre temps » durant lequel l’événement transcendant de la mort de Jésus pour les péchés du monde entier sera porté à la connaissance de toute l’humanité, en « témoignage » (1 Timothée 2 : 4 à 6).
Le texte qu’on peut lire dans le livre de l’Apocalypse au chapitre 20 et au verset 12 confirme que cette œuvre de jugement sera une œuvre d’éclairement et d’instruction pour tous. Il y est question de « livres » ouverts, les hommes devant être jugés d’après « ce qui est écrit dans ces livres ». On a prétendu que ces « livres » contenaient la relation de la vie de chaque être humain, ses actions bonnes ou mauvaises d’après lesquelles il serait jugé digne ou indigne de la vie éternelle.
Or, rien dans les Ecritures ne justifie une telle conclusion. Le texte dit bien, en effet, que les hommes doivent être jugés conformément à ce qui est écrit dans les livres, mais Jésus précise ailleurs que c’est sa « parole » qui jugera au dernier jour (Jean 12 : 48). L’action d’ouvrir ces livres symboliques ne peut que vouloir dire expliquer les règles et les préceptes divins qui serviront de base à cette œuvre de jugement.
Un autre texte que l’on trouve dans le livre du prophète Esaïe (chapitre 29, versets 11 et 12) reprend la même idée. Il est aussi question d’un « livre » qui, cacheté, ne peut être compris ni du savant, ni de l’ignorant. Finalement, ce livre est ouvert, et le sourd et l’aveugle peuvent y entendre et y voir ce qui est écrit. Par cette image, la prophétie rappelle les ténèbres spirituelles qui se sont appesanties sur les masses humaines pendant le règne du mal et de la mort. Elle annonce d’autre part qu’un jour viendra où ces ténèbres de l’esprit seront dispersées et où chacun verra et comprendra ce qu’est la volonté divine.
Ainsi donc, le Jour du Jugement n’est pas un jour réservé aux verdicts et aux sentences. Ce sera un jour de décision et d’épreuve, après avoir reçu les éclaircissements nécessaires. Ce sera le jour où, pour la première fois, le monde aura l’occasion de croire en Christ et de recevoir la vie éternelle. Pendant ce Jour de Jugement, les hommes seront réveillés du sommeil de la tombe, éclairés et instruits sur leur condition réelle et sur ce que Jésus a fait pour eux ; ils pourront, s’ils le désirent, accepter le don de Dieu, obéir aux lois de justice qui régiront le royaume et vivre pour toujours.
ADMIRABLE, CONSEILLER
Le texte d’Esaïe 9 : 6-7 est une prophétie se rapportant à la naissance de Jésus et à l’étendue de sa domination future. Pour permettre de la mieux mesurer, le prophète accumule plusieurs titres suggestifs. Il écrit « On l’appellera Admirable, Conseiller, Dieu puissant, Père éternel, Prince de la Paix ».
Quelques hébraïsants prétendent qu’aucune virgule ne devrait séparer Admirable et Conseiller et que Admirable est ici un adjectif au même titre que puissant et éternel dans les titres suivants. Peu importe, Jésus, sans doute, est « Admirable », à quelque point de vue qu’on l’envisage. D’autre part, il paraît raisonnable que le Seigneur ait voulu présenter Jésus comme un « Admirable Conseiller ».
Le mot « Conseiller » a ici une portée plus étendue que le simple fait de donner un avis. Ce serait plutôt une manière de titre de magistrat figurant dans les conseils d’un souverain. Et c’est dans ce sens que Jésus agira quand il sera activement « Médiateur entre Dieu et les hommes » (1 Timothée 2 : 4 à 6). Son rôle comme Conseiller est très voisin de sa fonction comme Juge. Sous ces deux aspects, il travaille dans le but d’opérer la réconciliation entre Dieu et l’humanité.
Le prophète Esaïe (11 : 2 à 4) dit encore : « l’esprit de l’Eternel reposera sur lui, esprit de sagesse et d’intelligence, esprit de conseil et de force, esprit de connaissance et de crainte de l’Eternel. Il respirera la crainte de l’Eternel : il ne jugera point sur l’apparence, il ne prononcera point sur un ouï-dire. Mais il jugera les pauvres avec équité et il prononcera avec droiture sur les malheureux de la terre ».
Jésus sera ce « Conseiller admirable » et ce Juge équitable. On peut être certain que, sous son administration ceux qui désireront revenir à Dieu et retrouver la vie éternelle sur une terre devenue parfaite auront toute occasion d’y parvenir.
Il ne jugera pas sur l’apparence, il ne prononcera point sur un ouï-dire. En général, les juges, même les plus avisés doivent se borner à ne tenir compte que de ce qui a été vu et entendu. Ils ne peuvent lire dans les cœurs les mobiles cachés et les pensées secrètes. Jésus ne connaîtra pas ces limitations.
DIEU PUISSANT
Reportons-nous à Esaïe, chapitre 9, verset 6. Ceci ne veut pas dire que Jésus soit le « Dieu tout-puissant », mais qu’il a été souverainement élevé et qu’il plaît au Créateur de le voir reconnu comme un Dieu puissant et adoré comme tel.
L’évangile de Jean, chapitre 5, versets 22 et 23, nous apprend que le Père céleste a remis tout jugement au Fils et veut que tous honorent le Fils comme ils honorent le Père.
Le prophète Esaïe (53 : 12) souligne aussi de son côté la position élevée qu’occupe Jésus dans le Plan divin. Le 53ème chapitre de son livre annonçait d’avance la souffrance et la mort du Rédempteur à qui le Créateur a fait cette promesse : « Je lui donnerai sa part avec le grand ». Lorsque Jésus, ressuscité des morts, fut souverainement élevé à la droite du trône de Dieu, il devint un « Dieu puissant », le représentant direct du Créateur, Celui de qui le monde entier peut attendre le secours et la délivrance du péché et de la mort.
Une autre prophétie relative à Jésus l’appelle « Emmanuel », ce qui signifie « Dieu avec nous » (Esaïe 7 :14). La venue de Jésus sur la terre fut une admirable preuve de l’amour de Dieu (Jean 3 : 16). Les miracles qu’il fit furent une démonstration de la puissance divine, de cette puissance que le Christ dans la gloire emploiera pour guérir les maladies et ressusciter les morts.
Les Ecritures affirment que, pour ce qui est de la personne de Jéhovah, le Créateur même, l’homme ne peut le voir et vivre (Exode 33 :20). Mais, en Jésus, les hommes ont pu contempler la gloire de Dieu dans une manifestation humaine. En lui, ils reconnaîtront la justice, la sagesse, l’amour, la puissance du Grand Dieu et le salueront comme représentant de Dieu, la révélation de la puissance de Dieu au milieu d’eux.
MICAËL SE LÈVERA
Un autre prophète, Daniel (12 : 1), présente Jésus sous le titre de « Micaël ». Ce nom « Micaël » veut dire « qui est comme Dieu », qui agit au titre de représentant de Dieu. A cet égard, la prophétie nous apprend que lorsque « Micaël se lèvera », il y aura un « temps de détresse comme il n’y en a jamais eu depuis qu’il existe une nation ». En d’autres termes, ce titre décrit Jésus dans son œuvre de démolition des royaumes de ce monde et de préparation à l’établissement de son gouvernement de justice.
Nous sommes habitués à trouver en Jésus l’expression même de la douceur et de la paix. Mais il convient de ne pas perdre de vue que son autorité et sa sévérité, lorsqu’il s’agit d’anéantir la méchanceté et les institutions iniques qui dominent la société humaine, ne vont pas sans apporter du trouble, un « temps de détresse ». Et nous assistons maintenant à la réalité de ce trouble destructeur qui se propage de nation en nation. Même dans cette prophétie d’Esaïe (11 : 2 à 9) où nous avons lu que Jésus jugerait le pauvre avec équité, il est aussi ajouté que « du souffle de ses lèvres, il ferait mourir le méchant ».
C’est parce qu’il fera table rase de la méchanceté et des méchants que la paix et la tranquillité règneront sur la terre. Cette condition absolue de bonheur et de bon vouloir entre tous suivra la destruction de tous les ennemis de Dieu et de la justice et de la mort elle-même (1 Corinthiens 15 : 26). Le prophète a signalé cette quiétude affectant même le monde animal lorsqu’il écrit « Le loup habitera avec l’agneau, la panthère se couchera avec le chevreau… et un petit enfant les conduira. » (Esaïe 11 : 6).
C’EST NOTRE DIEU
Revenons encore au prophète Esaïe. Dans son chapitre 25, versets 6 à 9, il parle encore de Jésus qu’il appelle « Dieu ». Au verset 9, le prophète met dans la bouche du peuple ces paroles : « C’est notre Dieu, nous l’avons attendu » (selon la version de Darby). Quelle expression peut rendre mieux l’appréciation par les masses humaines des bienfaits dont elles seront l’objet !
Le verset 6 du même chapitre prophétique parle d’un « festin » que l’Eternel prépare à tous les peuples. Evidemment, il est question d’un festin pris dans un sens symbolique, d’un festin de paix et de vie.
Le prophète Aggée (2 : 7, d’après la version de Darby) déclare « J’ébranlerai toutes les nations et l’objet du désir de toutes les nations viendra. » Nous vivons maintenant dans cette époque d’ébranlement, et bientôt les bienfaits répandus sur 1’humanité par le Royaume de Christ montreront à tous les peuples en quoi consiste ce « festin » qui leur est préparé.
Le verset 7 du vingt-cinquième chapitre d’Esaïe dit que l’Eternel « anéantit le voile qui voile tous les peuples et la couverture qui couvre toutes les nations ». On ne peut mieux dire que la cécité spirituelle des peuples sera enlevée. Le prophète Sophonie (3 : 9) écrit que le Seigneur « donnera aux peuples des lèvres pures » et que ceux-ci le serviront « d’un commun accord ». Satan sera lié pendant le règne de mille ans de Christ. Il ne lui sera plus permis d’user de son influence pour aveugler l’esprit des foules et les détourner du vrai Dieu. Par contre, la connaissance de la gloire de l’Eternel couvrira toute la terre (Apocalypse 20 :1 à 3 ; Habacuc 2 :14 ; Jérémie 31: 34).
Le verset 8 du même chapitre prophétique se lit : « Il anéantit la mort en victoire : le Seigneur, l’Eternel, essuie les larmes de tous les visages » Quelle perspective pour un monde mourant et plongé, dans le malheur ! L’apôtre Paul affirmait la même chose quand il écrivait en parlant du Christ : « Il faut qu’il règne jusqu’à ce qu’il ait mis tous ses ennemis sous ses pieds, et le dernier ennemi qui sera détruit, c’est la mort. »
La suppression de la mort contribuera pour une large part à essuyer les larmes de tous les visages. Pensez un instant à un monde où la mort serait inconnue ! Quelle différence avec aujourd’hui ! Plus de maladie, de douleurs, de vieillissement, plus besoin de prendre de dispositions spéciales pour assurer ses vieux jours.
Il n’est pas douteux que lorsque les hommes auront compris que tout cela leur arrive par Jésus, mort pour eux et régnant sur eux, il n’y aura qu’un cri : « C’est notre Dieu, nous l’avons attendu et c’est lui qui nous sauve ; c’est l’Eternel en qui nous avons confiance ; soyons dans 1’allégresse et réjouissons-nous de son salut. » (Esaïe 25 : 9) Ainsi tout genou fléchira et toute langue confessera que Jésus est Seigneur à la gloire de Dieu, le Père (Philippiens 2 : 10 et 11).
PÈRE ÉTERNEL
Jésus sera aussi le « Père éternel ». Cela ne veut pas dire qu’il soit celui à qui nous nous adressons comme chrétien et que nous appelons « Père céleste ». Père veut dire « celui qui donne la vie », et le père éternel est celui qui donne la vie éternelle. C’est ce que Jésus fera pour tous ceux qui, pendant son règne de mille ans, obéiront aux lois de son royaume. La vie reçue maintenant de pères humains est incertaine et de courte durée, mais celle que donnera Jésus sera éternelle.
D’autres textes des Ecritures jettent une certaine lumière sur cette vie donnée par Jésus. L’un d’entre eux se trouve dans la première épître aux Corinthiens, chapitre 15, versets 45 et 47. Dans ce passage, l’apôtre voit en Jésus le « dernier Adam », qui, lors de sa résurrection, est devenu un « esprit vivifiant », c’est-à-dire un être de nature spirituelle, capable de donner la vie à d’autres. Et, pour qu’on ne suppose pas que Jésus, en tant que « dernier Adam », gouvernera et bénira le peuple comme être humain, il explique que le « dernier Adam » est le « Seigneur du ciel ».
L’apôtre Paul insiste sur cette pensée que le Jésus glorifié est le « dernier Adam ». Le « premier Adam », dit-il, était de la terre, terrestre. Ce fut lui qui devait croître, multiplier et remplir la terre de sa progéniture. Père originel de la race humaine, transgresseur de la loi divine, il ne put transmettre à sa descendance qu’une vie diminuée. Le « premier Adam » engendra sa race dans une condition mourante.
Mais il n’en sera pas de même du « dernier Adam ». Ce dernier régénérera les enfants du « premier Adam » et leur donnera une vie éternelle. Dans ce sens, il sera le « Père éternel ». Jésus lui-même a fait allusion à cette période de mille ans qu’il appelle le temps de la – « régénération » (voir Matthieu 19 : 28).
Toujours dans la même ligne de pensée, le prophète Esaïe (53 : 10) dit que Jésus verra sa « postérité ». Le verset 8 de ce chapitre (suivant la version de Darby) raconte qu’il a été retranché de la terre des vivants et que personne ne peut rien dire de sa génération. En fait, il ne se maria pas, ni ne fonda de famille ; personne ne peut parler d’une descendance de Jésus, « raconter sa génération ». Et, pourtant, déclare le prophète « Il verra sa postérité » ; les enfants des hommes seront siens, élevés par lui, mais non pas au sens courant et ordinaire. Rédempteur du monde, rendant la vie à chaque être humain, il pourra à juste titre être considéré comme le Père de tous.
« Il verra le travail de son âme et en sera satisfait. » (Esaïe 53 : 11). Ce mot « travail » s’emploie parfois dans un sens particulier, en association avec l’idée de naissance « Le travail de son âme ». Le cinquante-troisième chapitre du livre du prophète Esaïe traçait d’avance tout ce qu’aurait à supporter cet homme spécial, « rejeté et méprisé des hommes, homme de douleur habitué à la souffrance, semblable à un agneau qu’on mène à la boucherie ». Ce fut en effet un « travail » dans la souffrance, qui aboutit au « tout est accompli » sur la croix.
De tout ce « travail », sortira une vie régénérée pour tous les millions d’enfants du premier Adam. « Il verra le travail de son âme et en sera satisfait. »
PRINCE DE LA PAIX
Jésus, le Sauveur du monde, sera aussi « Prince de la Paix » (Esaïe 9 : 6). Le chœur des armées angéliques qui salua sa naissance répétait ce thème heureux de « paix sur la terre ». Il viendra un temps où cette paix ne sera plus un chant de Noël, mais une réalité effective. Jésus doit être le Grand Roi de ce royaume, « montagne » qui doit être « fondée sur le sommet des montagnes et s’élever par-dessus les collines » (Michée 4 : 1). Et, tandis que les nations de la terre se rendront compte de leur insuccès complet à établir la paix dans le chaos du monde, elles finiront par dire « Venez et montons à la montagne [royaume] de l’Eternel afin qu’il nous enseigne ses voies et que nous marchions dans ses sentiers. » (Michée 4 : 2).
Et, quand les nations se préoccuperont ainsi de rechercher les voies du Seigneur, « de leurs glaives ils forgeront des hoyaux, et de leurs lances des serpes ; une nation ne tirera plus l’épée contre une autre et nul n’apprendra p1us la guerre », dit le prophète (Michée 4 : 3). C’est ainsi que le Prince de la Paix fera régner la paix parmi les peuples.
Mais il fera plus que d’établir la paix entre les peuples. Il l’établira aussi au sein des nations jusque dans les profondeurs des couches humaines ; paix dans la communauté humaine, paix dans la famille et par dessus tout, paix du cœur pour tous ceux qui accepteront la grâce divine et obéiront aux lois du royaume.
Cette paix du cœur sera la résultante du fait d’avoir retrouvé la paix avec Dieu. Les Ecritures présentent l’humanité comme étant éloignée de Dieu par ses mauvaises œuvres. (Ephésiens 4 : 19 ; Colossiens 1 : 21). Le Prince de la Paix, agissant comme Médiateur, Conseiller et Juge, opérera la réconciliation entre Dieu et les hommes. La race humaine ne sera plus en rébellion ouverte contre son Créateur. Elle aura, au contraire, retrouvé le soleil de sa faveur (Psaume 30 : 6).
« ET A L’AGNEAU AUX SIÈCLES DES SIÈCLES »
Le livre de l’Apocalypse, chapitre 5, versets 6, 11 à 13, représente Jésus, le Sauveur du monde, sous la figure allégorique d’un Agneau immolé. On retrouve çà et là, dans 1’Ecriture, cette image symbolique de Jésus. Le cinquante-troisième chapitre du prophète Esaïe parle avec détails de la souffrance et de la mort du Rédempteur du monde. L’apôtre Pierre explique que les prophéties n’annoncent pas seulement les souffrances de Jésus, mais encore la « gloire qui s’ensuivrait » (1 Pierre 1 :11). Le verset 13 du chapitre 5 de l’Apocalypse décrit cette gloire en ces termes : « Et toutes les créatures qui sont dans le ciel, sur la terre, sur la mer, et tout ce qui se trouve, je les entendis qui disaient : A celui qui est assis sur le trône, et à l’agneau, soient la louange, l’honneur, la gloire et la force aux siècles des siècles. »
On peut mesurer par ce texte l’amplitude de la réconciliation opérée en Dieu par 1’« Agneau qui a été immolé». Tous ceux qui auront été au bénéfice de cette réconciliation chanteront les louanges de Dieu et de l’Agneau. Ceci ne veut évidemment pas dire que ce salut offert sera obligatoirement imposé a tous, puisqu’il est écrit que celui qui n’en voudra pas et refusera d’obéir sera « retranché du milieu du peuple » (Actes 3 :19 à 23). Mais tous ceux qui auront accepté la vie éternelle offerte en raison du sacrifice de Christ, de l’Agneau de Dieu, retrouveront leur relation directe avec le Père, qu’ils honoreront comme ils honoreront le Fils bien-aimé qui leur fut donné comme Sauveur.
AVEC L’AGNEAU
Cet Agneau, immolé pour les péchés du monde, élevé à la droite divine comme Roi de la terre – le « lion de la tribu de Juda » (Apocalypse 5 : 5 ; Genèse 49 : 9) – le livre de l’Apocalypse nous le présente se tenant debout sur la montagne de Sion (Apocalypse 14 : 1). On ne peut voir là qu’un symbole de son autorité royale et de son élévation (Psaume 2 : 6 à 9). Sur cette montagne de Sion, d’autres se trouvent en compagnie de l’Agneau, participant à cette élévation souveraine – 144.000 autres personnes.
« Ce sont ceux, est-il écrit, qui suivent l’Agneau, quelque part qu’il aille. » (Apocalypse 14 : 4). Ce sont les mêmes à propos de qui le livre de l’Apocalypse (20 : 4) déclare qu’ils ont sacrifié leur vie « pour le témoignage de Jésus et pour la Parole de Dieu » et que, pour cette raison, « ils vivront et règneront avec Christ pendant mille ans ». L’apôtre Paul parle d’eux aussi, des « enfants de Dieu », dit-il, et « si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers, héritiers de Dieu et cohéritiers de Christ. » (Romains 8 : 16 et 17).
Autrement dit, c’est la véritable Eglise de Jésus-Christ, appelée et choisie dans le monde tout au cours de cet âge. En raison de sa fidélité et de l’abandon de sa vie au service divin, elle partagera avec Jésus l’honneur et la gloire du Royaume. Comme lui, les membres de son Eglise seront rois et sacrificateurs (Apocalypse 20 : 6). Ils jugeront avec lui (1 Corinthiens 6 : 2 et 3). Ils collaboreront avec lui dans le « ministère de la réconciliation » (2 Corinthiens 5 : 18). En bref, ils auront part avec lui à toutes ces fonctions supérieures dont Jésus a été investi dans le Plan divin pour la réconciliation d’un monde perdu. Ils partageront même sa demeure céleste (Jean 14 : 1 à 3).
Comme « épouse » de Christ, l’Eglise prendra part avec lui à cette œuvre future, qui consistera à rendre la vie à la race mourante, à rendre à tous les bien disposés cette perfection de l’esprit et du corps perdu en Eden. « L’Esprit et l’épouse disent : Viens…, et que celui qui veut prenne de l’eau de la vie gratuitement ! » Quelle perspective ! (Apocalypse 22 : 17).
Le prophète Esaïe (11 : 1) présente Jésus comme un « rameau du tronc d’Isaï » le père de David. Mais, au chapitre 22 et au verset 16 du livre de l’Apocalypse Jésus explique qu’il est à la fois la « racine » et la « postérité » de David, « l’étoile brillante du matin ». Pour ce qui est de la nature humaine de Jésus, il fut un descendant de David, un « rameau » issu de lui. Mais, dans son rôle de Sauveur et de Donateur de vie, il devient la « racine » de David, l’origine, la source de sa vie. Et non seulement de David, mais de tous les hommes qui accepteront, de sa part, le don de la vie éternelle.
L’ÉTOILE DU MATIN
Comme nous venons de le voir, Jésus s’est appelé lui-même « l’Etoile du Matin ». Le prophète Malachie (4 : 2) le considère sous l’emblème du « Soleil de Justice », portant « la guérison, sous ses ailes ».
Sous les rayons chauds et curatifs du soleil de la faveur divine qui brillera pendant les mille ans de son règne, l’humanité entière pourra retrouver la santé — la restauration à la perfection de la vie. Mais si, plus lard, il brillera comme un Soleil de Justice, il brille maintenant dans le cœur de ses disciples fidèles comme « l’Etoile du Matin ».
L’étoile du matin se remarque par son éclat, avant le lever du soleil. Avant que le royaume de Christ ne soit établi d’une manière tangible, avant que le monde se rende compte des rayons chauds et guérisseurs du Soleil de Justice, le peuple de Dieu, sur la terre, par la prophétie et les signes des temps, reconnaît la présence du nouveau Roi. Les chrétiens saluent du regard l‘Etoile du Matin, tandis que le monde qui les entoure est encore endormi, non éveillé à la signification des événements (voir 2 Pierre 1 : 19).
Nous croyons que l’Etoile du Matin est déjà visible à l’œil de la foi et que bientôt l’obscurité et le chaos du monde seront remplacés par l’autorité à la fois juste et ferme de Jésus, le nouveau Roi de la terre. L’avenir se colore d’espérance et nous ne saurions trop encourager à sonder le témoignage prophétique de la Parole de Dieu. Ses pages sacrées montreront que le Jésus de Bethléem, qui parut dans le monde il y a près de deux mille ans, qui mourut sur la croix et racheta l’homme, qui fut ressuscité des morts et fut élevé à la nature divine, est maintenant présent, prêt à se manifester au monde, prêt a accomplir les promesses divines remontant au plus lointain passé.